Au milieu du torrent d’âneries entendues de part et d’autre dimanche soir lors de la soirée électorales, on a tout de même entendu une idée juste : il est difficile d’interpréter les résultats d’une élection avec un tel niveau d’abstention. J’ajouterais bien : surtout après une campagne aussi nulle et pour des enjeux aussi ridicules. Le triomphe du PS et la claque de la majorité présidentielle ne me semblent pas signifier grand-chose quant aux rapports de forces politiques qui s’exprimeront lors de l’élection présidentielle de 2012.
En revanche, ce scrutin a délivré deux enseignements qui auront leur importance. Le premier c’est qu’il faudra compter avec Marine LePen qui a fait des scores plus que significatifs dans la moitié Est de la France, et ce malgré une forte abstention des catégories populaires. Il n’est donc pas exclu de voir un FN entre 15 et 20% à la prochaine présidentielle.
Le second, c’est la fin de l’aventure du Modem et la disparition définitive de François Bayrou de la catégorie des présidentiables. On ne voit pas en effet comment le Béarnais pourrait rebondir après une telle débâcle, moins d’un an après son échec déjà cuisant aux européennes, ni comment le MoDem pourrait résister à l’implosion qui est déjà en cours. C’est sur ce point que j’aimerais m’attarder pour tenter de comprendre les raisons de l’échec de cette expérience politique et dégager des enseignements à portée générale valables pour toute les nouvelles formations politiques.