Rien ne les arrête ! Les Verts, toujours sur leur petit nuage après leur score miraculeux des européennes, viennent de lancer une OPA sur le parti de François Bayrou dans le cadre de la préparation des régionales. Non content de refuser la main tendue de François Bayrou pour des alliances de premier tour, ils ont appelé la branche écolo du MoDem à rejoindre la grande famille des sauveurs de la planète, mettant ainsi la pression sur une ligne de fracture qui s’était dessinée au lendemain des européennes.
La jeune et fragile construction du Mouvement Démocrate est cette fois véritablement en danger. Les régionales de mars prochain s’annoncent comme le laboratoire d’une profonde recomposition politique dans la perspective de 2012 et le Modem pourrait bien ne pas y avoir de place.
Pour comprendre ce qui va se jouer aux prochaines régionales, il faut partir des derniers sondages d’intention de vote. Ceux-ci indiquent clairement que les lignes ont bel et bien bougé après le séisme de juin dernier. Certes, ce n’est qu’un sondage. Mais c’est bien sur cette base que des dérouleront les tractations entre les appareils pour la constitution des listes et des majorités. Le dernier sondage CSA fait apparaître les intentions de vote suivantes :
Lutte ouvrière | 3% |
Nouveau Parti Anticapitaliste | 6% |
Front de Gauche | 6% |
Parti Socialiste | 21% |
Europe Ecologie | 17% |
Modem | 8% |
UMP | 31% |
FN | 8% |
Cette configuration laisse entrevoir plusieurs coalitions possibles face l’UMP, du schéma droite-gauche classique, à l’alliance « arc-en-ciel » incluant le Modem, mais aussi pourquoi pas une nouvelle alliance inédite entre Modem et écolos qui pourrait disputer le leadership au PS et permettre de gagner des présidences de région pour l’un ou l’autre des partenaires.
L’avenir du parti de François Bayrou se jouera dans cette reconfiguration. Car contrairement aux municipales, où le Modem a pu s’en sortir avec des alliances à la carte, les régionales où nul ne se présentera avec le moindre semblant de programme, l’obligeront à choisir son camp.
Une union des gauches dans laquelle il ne serait pas admis, condamnerait le Modem à disparaître dans la chimère d’un centre indépendant. Il sera très difficile de motiver des troupes qui seront assurées de ne pouvoir intégrer aucune majorité et peut-être même de ne pas pouvoir être élues, faute de pouvoir se maintenir au second tour. Il est probable que le Modem ne résistera pas à une nouvelle humiliation électorale.
Le schéma de la coalition “arc en ciel” constitue pour le MoDem la configuration optimale. Elle lui permettrait d’être officiellement accepté dans la grande famille de la gauche. Bayrou pourra alors espérer un report de voix de gauche sur son nom à la présidentielle en sa qualité d’opposant numéro un à Sarkozy et seul présidentiable estampillé à même de le battre. L’émergence d’une telle coalition ferait de Bayrou, de fait, le candidat de la nouvelle gauche unie pour 2012. Il ne lui resterait plus qu’à rallier une composante néo-gaulliste entre les deux tours dans le cadre d’un front républicain (Villepin, Dupont-Aignan) pour être largement élu.
Plusieurs obstacles s’opposent toutefois à la réalisation de cette hypothèse. Déjà, la ficelle est un peu grosse. Il est douteux que les socialistes fassent rentrer aussi facilement le loup dans la bergerie sans voir le piège, d’autant plus que rien ne les y oblige. Une alliance, classique et confortable, de type majorité plurielle (FG, écolo, PS) placerait leur potentiel 13 points devant celui de l’UMP, ce qui est semble amplement suffisant.
On comprend donc la tentation pour le MoDem d’explorer un autre schéma, sous la forme d’une alliance de premier tour avec les écolos. Cette perspective renverserait le rapport de force au sein de la nouvelle coalition, plaçant le potentiel Modem-Verts devant celui du PS. Cette alliance porterait immanquablement en germe l’explosion du PS et sa fin précipitée. L’unité du PS ne tient plus que par sa capacité à conquérir et à conserver des postes dans les collectivités locales. Que l’entreprise électorale PS perde cet « avantage comparatif » et ce serait aussitôt l’hémorragie des élus et des cadres, surtout si Solférino se décidait à les soumettre à une stricte non limitation des mandats !
Il est donc assez logique de voir Bayrou tendre la main aux verts pour des unions de premier tour. Cette alliance serait acceptable pour son électorat compte tenu du recentrage de l’image d’Europe Ecologie et se recommanderait d’ailleurs d’une certaine logique compte tenu de l’existence d’une forte sensibilité écolo au sein du Modem.
Malheureusement pour le MoDem, les écolos sont devenus des vrais tueurs. Quand Bayrou tend la main pour négocier, les verts lui répondent en sortant les flingues pour lle coincer au fond d'une impasse et ui faire les poches ! Aucune forme d’alliance ont-ils répondu sèchement par la voix de Jean-Vincent Placé. Le Modem n’est qu’une écurie présidentielle au service de l’ambition d’un homme. Il n’existe pas en tant que parti politique ou force militante ! En revanche, ce qui les intéresse au modem, ils proposent de l’acheter. Que les écolos égarés les rejoignent et le meilleur accueil leur sera fait, que ce soit par ralliement individuels, discrètement et localement, ou dans le cadre d’une scission du Modem qui verrait Cap 21 les rejoindre. Redoutable !
On imagine le trouble que cette proposition suscitera chez tout cadre ou tout militant qui aspire à des responsabilités locales et qui éprouve quelques sympathies pour la cause écologique. Soit demeurer au sein d’un Modem qui resterait dépourvu d’alliance, et faire une croix sur les régionales, comme sur les cantonales de 2011 ou les municipales de 2014. Soit rallier Europe Ecologie et conserver tous ses rêves de mandats électifs.
Si les trois têtes d’affiche de la mouvance écolo du Modem (Corinne Lepage, Yann Werling, et Jean Luc Benhamias) décidaient de franchir le pas, comme Corinne Lepage en avait d’ailleurs laissé planer la menace au lendemain de l’échec des européennes, il est probable qu’une grande partie des forces militantes du Modem suivraient le mouvement, ne laissant plus subsister du Modem que l’ancienne UDF, incarnée par des figures aussi entraînantes que Jean Peyrelevade, Didier Bariani, Nathalie Griesbeck et … et… qui d’autre, au fait ? Après tout la trahison est une constante dans l’entourage de Bayrou.
De leur cotés, si les écolos à se renforcer en intégrant une partie du Modem, ils pourraient se hisser à la hauteur du PS et même envisager la perspective de la présidentielle avec d’autres ambition. Pourquoi pas une candidature de Corinne Lepage ?
S’il veut maintenir l’unité de sa jeune formation et être en mesure de proposer à ses cadres des perspectives de postes, Bayrou se doit de riposter sans tarder. Mais, affaibli par son échec des européennes, il n’aura guère d’atouts en main pour résister à la force d’attraction des nouveaux écolos.
Il doit lancer sa formation dans la campagne régionale sur des thèmes qui lui permettront d’exister dans le paysage médiatique. Mais avec qui ? Va-t-il reproduire l’erreur de Juin dernier en faisant conduire la campagne par des personnalités qui ne sont pas candidates ? Mais quels candidats auront la surface médiatique suffisante pour conduire la campagne ?
Et sur quels thèmes ? La rigueur budgétaire ? Il y a mieux pour préparer une alliance à gauche et prétendre entrer dans des majorités dépensophiles socialistes.
A moins qu’il fasse un nouveau virage à 180 degré en renonçant définitivement à l’alliance à gauche pour creuser son sillon en solitaire dans la perspective de la présidentielle. Bayrou pourrait décider de revenir à sa vraie nature, en cherchant à incarner une "deuxième droite", propre et digne, libérale et sociale, conservatrice et rigoureuse, ancrée dans la tradition française, débarrassée des excès du sarkozysme et de sa fascination pour le modèle anglo-saxon ? Jusqu’ici cette stratégie n’a guère fonctionné, mais avec le trouble grandissant qui gagne la majorité, elle reste praticable. Cependant, Bayrou aura un concurrent très sérieux sur ce registre en la personne de Dominique de Villepin.
Malakine
Article repris- dans Marianne 2 sous le titre "comment Europe Ecologie veut tuer le modem"
- dans VillepinCom avec la version Marianne2
@ Malakine
Je n'ai pas beaucoup se sympathie pour "la culture du chef", c'est sans doute ce qui fait que, parfois, il me semble que je suis plutôt de gauche, et que je déteste en tout cas cette parodie qu'est l'élection présidentielle, mais franchement, voir les écolos (entre autres) du Modem s'en prendre à Bayrou après les européennes parce qu'ils n'avaient pas misé sur le bon cheval, cela m'a semblé... non, je n'ai pas envie d'être désobligeant.
Dans ton article, tu poses le vrai problème, celui de la stratégie du Modem, non pour les régionales, dont je me fous, mais à un point!, mais en général.
Si Bayrou mise sur Peyrelevade, il aura fait tout ça pour ça! Finir par devenir un sous Strauss-Kahn. A ce compte-là, il pourrait presque adhérer au Nouveau Centre, voire à la Gauche Moderne, tout de suite! Perspective la plus enthousiasmante qui soit.
Non, en ce qui concerne Bayrou, j'écoute davantage son ami Jean-Louis Bourlanges, qui voit en lui avant tout un chrétien que le libéralisme, au moins dans ses excès actuels, ne peut contenter. De ce point de vue, il peut parfois être "à la droite de la droite", dit Bourlanges (expression que je ne reprendrais pas), et à la gauche de pas mal de socialistes, ceux qui, comme le rappelle Jacques Sapir, considèrent le néolibéralisme comme l'horizon indépassable de la pensée (sauf parfois en campagne électorale). Qui n'a vu que, dans certains débats, il semblait écouter avec intérêt les arguments d'un Mélenchon ou d'un Besancenot, et parfois reprendre à son compte leurs protestations. Qu'il ne soit pas de gauche n'a aucune importance, les marqueurs idéologiques servant surtout à caresser des clientèles électorales.
Sur les écologistes, une seule remarque: comme le taux d'abstention sera important aux régionales, les classes moyennes supérieures relayées par les médias feront la loi, et les écolos un (très) bon score. C'est plié. On peut choisir de penser que les régionales sont décisives. Et qu'un homme d'Etat est une sorte de notable. Cela va très bien avec la notion de gouvernance: "tout se décide ailleurs, restons en place!"
Rédigé par : Archibald | 13 octobre 2009 à 23:32
Lorsqu'il faudra gouverner,le moment arrivera qui nécessitera d'établir l'équation électorale (X+Y+Z = 50,1 %). Mais franchement est-ce bien l'heure?
Encore inaudible il y a peu, le débat sur les objectifs et priorités du gouvernement issu des législatives de 2012 (à moins que le régime présidentiel que certains nous promettent soit constitutionnalisé d'ici cette date, marquant un nouveau recul de la démocratie)commence à prendre de l'ampleur (merci au site Horizons et à bien d'autres)
Qui aujourd'hui contribue au débat? Des chercheurs, des militants de différentes origines mais aucun parti politique. C'est bien la question de comment regrouper ces forces éparses et encore bien faibles qui est posée- sous quelle forme? pour quelles actions? etc- et pas de rêver à une mixture d'ingrédients politiques restés fidèles aux schémas ultralibéraux qu'unissent la seule ambition de prendre la place du clan Sarkosy pour conduire avec quelques nuances la même politique imposée par les hautes classes.
Oui, la lutte des classes reprend toute sa place, ne perdons pas ce point de vue, et elle tiendra toute sa place dans l'équation partisane de 2012.
Rédigé par : Jacques ENNAT | 14 octobre 2009 à 09:01
Depuis les Européennes, la position de Bayrou est terriblement délicate: il devait en grande partie son ascension à la faiblesse du PS et voilà qu'il se retrouve avec des Verts plus puissants que lui.Contrairement à Archibald, je trouve C. Lepage très bien et elle me decevrait bcp en partant chez les Verts. Mais le choix des verts du Modem est terrible car à terme, il semble que EE ne sera pas qu'un phénomène passager et le PS va probablement se remettre en marche cahin caha. Je vois mal comment le Modem pourra résister et donc Lepage et consoeurs auront à choisir soit la loyauté et un probable nouvel échec politique au Modem, soit la trahison pour espérer mieux chez EE... Dans tous les cas, c'est Sarko qui gagne! A moins que, comme le dira inévitablement Bayrou, les instituts de sondages ne mentent...
Rédigé par : Ryan | 14 octobre 2009 à 09:36
@ Archibald
Jusqu'ici la stratégie du Modem me semblait assez cohérente. Elle tendait à créer un parti neuf pour remplacer progressivement le PS en tant que force d'opposition.
Cependant, il y a eu le bug des Européennes, où personne n'a bien compris le message européen et où, surtout, le MoDem s'est découvert un concurrent redoutable qui s'est positionné sur le même créneau, politique, sociologique et idéologique.
Les régionales seront décisives pour la présidentielle dans le sens où, si le Modem se rammasse une nouvelle fois, plus personne ne pensera que Bayrou peut accéder au second tour, ce qui est en soi une "prophétie auto-réalisatrice".
@ Jacques Ennat
Oh là là !! Vous voulez parler du fonds ? Moi, ici, mon propos concerne exclusivement la tambouille électorale :-) On a bien le temps de parler du programme de l'alternative pour 2012, Et encore, pour cela, encore faudrait-il que les partis en aient un ...
@ Ryan
J'ai également du respect pour Corinne Lepage et contrairement à toi, je comprendrais très bien son choix de passer chez les écolos (que l'on ne sait d'ailleurs plus comment appeler)
Et d'ailleurs je ne sais pas si ça ne serait pas une bonne chose. Lepage est une tenante de la "croissance verte" Chez EE, elle contribuerait à affaiblir les tenants de la décroissance. C'est une écolo intelligente et réaliste (même si elle croit à l'urgence du changement climatique)
Rédigé par : Malakine | 14 octobre 2009 à 09:53
@Malakine : "le MoDem s'est découvert un concurrent redoutable qui s'est positionné sur le même créneau, xxx, sociologique et idéologique"
C'est exactement ca, ou comment résumer l'article en deux phrases. Le Modem et les écolos sont tellement sur la même "clientèle" sociologique quel'une de ces deux formations doit disparaitre.
Et le Modem n'est plus en position de force. Au final Bayrou aura trahi le centre droit pour ... rien. Les rares centristes qui n'iront pas chez les écolos devront retourner piteusement au nouveau centre.
Rédigé par : Emmanuel M | 14 octobre 2009 à 10:08
@ Emmanuel M
LOL ! Oui, je vois que j'aurais pu faire un article beaucoup plus court ! Tu as tout dit en quelques lignes !
Rédigé par : Malakine | 14 octobre 2009 à 10:11
@ Malakine et Ryan
J'apprécie également Corinne Lepage, écologiste raisonnable et sans doute personne de qualité, mais j' aurais aimé que les écocologistes du Modem s'intéresse à la stratégie de ce dernier avant la rouste des européennes, ou soient plus discrets ensuite - question d'élégance.
Je crois que je suis le seul ici à croire à un virage républicain (pour résumer) de Bayrou, qui le conduirait à se tourner vers les catégories populaires. Croire signifiant évidemment espérer. De ce point de vue, pour moi, le fait qu'il se rende compte que les "bobos" (je n'aime pas beaucoup ce terme, trop connoté pour moi) vont en grande majorité voter écolo est une très bonne chose. Dos au mur, il va être contraint de choisir. La seule voie utilisable pour un candidat qui se veut "hors système" étant celle définie par Jacques Sapir - avec, en ce qui me concerne, des réserves sur l'extrême gauche comme force politique, et la sortie unilatérale de l'Europe. Que Bayrou soit issu d'une famille politique européiste serait, s'il devait exprimer clairement une volonté de réorienter l'Europe, une très bonne chose.
J'aimerais qu'au lieu d'avoir l'attitude électoraliste classique, il dise clairement qu'il fait l'impasse sur les régionales, insignifiantes au regard des enjeux politiques réels*.
* Une question: qui, aujourd'hui, s'intéresse aux régionales?
Rédigé par : Archibald | 14 octobre 2009 à 11:30
Que ce soit le Modem, le PS, Europe-écologie ce ne sont que des fractions de l'oligarchie néolibérale qui ne proposent rien d'autre que la continuité.Discuter des régionales dans cette optique n'a guère d'intérêt!
Ce qui compte comme le dit Jacques Ennat c'est plutôt la construction d'une force politique en vue d'une alternative politique en 2012 fondée sur la réflexion intellectuelle et des propositions telles que les énoncent notamment Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Jean Luc Gréau entre autres!
Rédigé par : cording | 14 octobre 2009 à 15:08
Suite à ce que je viens d'énoncer il me semble plus judicieux de multiplier les contacts entre nous et les seules forces politiques qui esquissent des solutions à la crise comme Nicolas Dupont-Aignan et Jean Luc Mélenchon! Il y a du travail à faire pour rassembler toutes les oppositions au néolibéralisme et à l'européisme!
Rédigé par : cording | 14 octobre 2009 à 15:14
Stratégie. Étant donnée la 5ème République, la seule manière de changer les choses en France c'est de s'installer à l'Élysée : c'est pour cette raison que Bayrou "ne pense qu'à ça." [Bien sur il a aussi un égo gros comme un tracteur, évidemment, mais sans cela il ne serait pas candidat, n'est ce pas (les autres n'ont pas d'égo peut être ? - bref)]. En réalité, le Modem c'est une chose et Bayrou c'en est une autre. Enfin plutôt: le Modem aux régionales, et puis Bayrou à la présidentielle.
Retour à la stratégie pour les mois à venir. C'est vrai, Bayrou a un problème: Europe Écologie placée deux fois plus haut que le Modem aux régionales, c'est pas super bon pour le moral, ni pour la transition vers la présidentielle. Mais c'est un problème vachement plus facile à gérer que celui d'Europe Écologie, qui n'a pas de candidat crédible pour 2012.
Stratégie, suite. Retour à la 5ème. En 2012 les Français vont élire un homme (ou une femme). Pour les candidat(e)s à venir, ce qui compte d'ici là c'est de se "placer" le mieux possible; dans un contexte qui glisse, avec Sarko & Cie qui accumulent les pitreries (mais c'est une autre histoire). Dans ce contexte, donc, les "mains tendues" de Bayrou valent au moins autant (peut être plus) auprès des électeurs par le fait qu'elles l'aient été (tendues...) - même si l'offre a fait flop.
D'ailleurs, en répondant de cette manière pas très subtile, ce monsieur Placé que les Français ne connaissent pas, a juste démontré qu'il préfère jouer comme les Verts depuis des années - c'est à dire perso. A mon avis, pas le meilleur moyen de rassembler pour 2012. Si tant est qu'il ait l'intention de se présenter, Jean-Vincent...
Mais bon : peut être que les Verts/EE s'intéressent aux régionales, pendant que Bayrou (dont vous aurez noté que DCB ne dit pas de mal...) à la présidentielle. Auquel cas tout se comprend mieux.
Stratégie...
Rédigé par : Pierre Guillery | 14 octobre 2009 à 16:08
Toujours la politique fiction...
Si sur le fond l'idée d'agréger X à Z est tentante et même sympathique...
Il y a la réalité du terrain et des appareils.
Le front de gauche dans un contexte de fortes abstentions, fait le plein de ce qui reste des voix PC, ce même PC fourni la base militante, mais cette même base militante ne s'alliera jamais avec NDA, si vous croyez le contraire, allez voir ce qui reste du PC sur le terrain et vous verrez de quoi je parle.
Lorsque la grosse masse de manoeuvre politique se mettra en oeuvre, gros appareils, médias aux ordres, manipulations en tous genres et faux fuyants se mettront en route, tout risque d'être balayé, aussi beau sera le travail et la réflexion.
La Nation est une métaphore qui aujourd'hui ne signifie plus grand chose, le peuple lui même est devenu une notion vague, un agrégat d'individus arcboutés sur leur pré carrés respectifs voilà la vérité.
Rappellez vous 2007, il a suffit que mini-nano-mais il fait le maximum se mette à balancer 2 ou 3 formules destinées à apater les gogos, du style travailler plus pour gagner plus (gagner plus ça marche toujours) ou qu'il fasse appel à belle plume républicaine (vendue?) pour séduire d'autres, n'est ce pas malakine?
Remarquez bien que je n'ai rien à la ramener, ayant subie une petite ségolénite, aigue, même par moments.
J'admire votre foi, vous êtes vraiment des "croisés" de la République.
Mon désabuement (ça doit pas être français, ça) vient sans doute du fait que en tant qu'élus, je suis de moins en moins souvent ds les livres ou sur les bonnes pages du web (cf Horizons) et de plus en plus au contact de ces erzats de ce qui étaient autrefois (peut être) des citoyens.
Courage et bravo quant même.
Rédigé par : ETDAS | 14 octobre 2009 à 16:36
Des thèmes pour Bayrou ?
S' il veut se démarquer de l' uniformisme actuel, qu' il ouvre le débat sur le réchauffement climatique. Il entraînera probablemt une grande quantité degens qui ont assez du terrorisme écolo en la matière et qui, grâce à Internet, connaissent maintenant les arguments anti-GIEC qu' on leur cache (les politiques, les médias et les "scientifiques" ignares tes que Hulot, Gore et autres Arthus-Bertrand).
Rédigé par : Erick | 14 octobre 2009 à 19:22
Proposition: Le déclin du PS est normal car le rêve socialiste est mort, les diplômés de l'enseignement supérieur ne veulent pas de l'égalité et, l'idéologie qui a suivi, le rêve européen, se meurt. Ceci affaiblit également le Modem qui en est encore prisonnier.
Par contre, les écolo-libéraux sont dans l'air du temps. Une idéologie en accord avec la réalité, la possibilité d'oublier les classes populaires, une absence de rêve également en phase avec l'époque et la mentalité profonde.
A la base, on aurait essentiellement les classes moyennes des régions de type souche, elles peuvent s'unir contre une UMP inquiétante. Rien de bien ou de beau à attendre d'elles, la lutte ne se jouera que dans le Bassin parisien.
La seule question serait qui va émerger face à l'UMP, FN ou républicains?
Rédigé par : Didier Bous (Jardidi) | 14 octobre 2009 à 19:27
Attention quand même à l'anti écologisme primaire. (cf Erik)
Ce n'est pas parceque Europe écologie et daniel cohn bendit sont ultralibéraux et qu'ils ont a mes yeux tord de défendre ce qui reste de ce modèle en total échec que l'urgence écologique n'existe pas.
Attention aussi aux arguments de certains anti GIEC et à leurs financement ne poussant pas toujours à être objectif. Un simple principe de précaution doit nous amener a faire attention a tout ces sujet qui nous dépasse dans notre entendent comme dans notre condition de simple locataire pour quelques année de la planète.
Apres les vrais problème a mes yeux c’est le manque de réflexion sur le rôle de l’ultraliberalisme dans la crise écologique, la course vers le moins disant écologique et les normes les plus basses étant pour beaucoup dans la crise écologique actuelle. (ça commence un peu a venir voir le dernier film de Nicolas hulot c'est déjà moins naif)
C’est donc plutôt cela a mes yeux que l’on peut et doit reprocher à Europe écologie pas vraiment le fait de défendre le principe de précaution et l’urgence de réagir (cf GIEC inertie du système climatique…) Dans des domaines scientifiques de pointes de toutes façon seul quelques spécialistes peuvent s’approcher du fond des débats et si il y a débat sur des sujet aussi grave et complexe le principe de précaution devrait s’imposer de lui-même a mon sens.
Rédigé par : red2 | 14 octobre 2009 à 20:30
Non ! Aucun débat ne doit et ne peut être « affaire de spécialistes » et celui là encore moins que les autres. N’oubliez pas qu’à la base, il y a en jeu la mise en chantier d’un nouvel impôt, et pas des moindres, et que la démocratie doit beaucoup au droit de regard des citoyens sur la fiscalité (la révolution française en l’occurrence a eu pour point de départ la convocation des états généraux pour trouver de nouvelles recettes à l’état royal). Cet impôt est également, mine de rien, radicalement différent de tous ceux que nous avons connus jusqu’à présent, puisque son objet n’est plus de se résoudre dans un bénéfice à la communauté nationale ou, à la rigueur, celui d’une entité juridique supérieure dont elle serait partie intégrante –je pense à l’Europe- mais d’une notion générale beaucoup plus floue et ouverte à tous les vents qui serait « la planète ». Je crois aussi que la démocratie s’estompe quand on dénie aux plus humbles le droit à l’intelligibilité des problèmes, un processus qui a été largement organisé par le décervelage intéressé pratiqué par l’univers médiatique, et il n’y à rien dans le problème du réchauffement planétaire qui ne puisse être rendu intelligible à tous. Je rappelle au passage que cette question ne se confond pas obligatoirement avec la question des déséquilibres écologiques d’origine humaine et qu’en ce cas, le réflexe pavlovien du principe de précaution risque même d’être contre productif voir désastreux. Que l’on découvre –comme de nombreux scientifiques l’avancent et l’argumentent (et financièrement beaucoup moins contestables que ne l’est M. Albert Gore par exemple où certains carriéristes du GIEC) que les GES (gaz à effet de serre) ne jouent qu’un rôle dérisoire dans le réchauffement climatique (et pour cause, « l’effet de serre » et lui-même contesté dans son simple principe physique), et l’on découvrira avec amertume que les sommes pharamineuses dépensées pour lutter contre les GES auraient pu être employées à meilleurs escient. Et je ne parle pas des dégâts économiques irréversibles causés par les politiques lancées à cette fin et qui concerneront des centaines de millions d’individus. Je ne trouve pas non plus très réjouissante la perspective de voir l’horizon politique borné par une fausse alternative entre les libéraux de toute obédience et les écologistes, ces deux chapelles nourrissant de toute façon un projet mondialiste, les premiers comptant bien se servir des seconds comme alibi moral et donc comme idiots utiles. Prenez garde également qu’une tierce chapelle –je pense à l’extrême droite- ne se positionne transgressivement sur cette question comme ils ont su si bien le faire sur d’autres sujets par le passé. Cet impôt carbone étant déjà extraordinairement impopulaire, ils se pourrait bien que tous vos savants calculs sur les proches échéances électorales s’évanouissent dans le carbone.
Rédigé par : Daniel 1er | 15 octobre 2009 à 00:35
Je reviens sur le commentaire de Malakine reportant à plus tard l'élaboration du programme à défendre en 2012.
Additions et soustractions d'ambitions personnelles,affrontements d'appareils, c'est le spectacle offert par le PS, le Modem, les Verts (le NPA et l'extrème gauche excluant toute prise de responsabiité gouvernementale, nous devons les oublier)
Nous faut-il commenter ce spectacle ?
La politique n'est-ce pas plutôt le débat des idées, des luttes politiques et sociales qui se confrontent?
L'apport du texte de Daniel 1er est mes yeux important (voir aussi sur Causeurs la critique de Hulot). Oui il y a un risque de transgression. Souvenons-nous de la réflexion sur la fin du travail des années 1970. L'époque était au plein-emploi.Il fallait préparer les consciences au chômage de masse donc diaboliser le travail. Mission accomplie!
Aujourd'hui c'est la décroissance et la lutte contre le productivisme qui sont mis en avant par les Verts (Lepage/ Cohn Bendit portent ce débat à haut risque), pour accompagner les délocalisations de l' industrie et la baisse des revenus du travail.
Débattons, et regroupons nos forces dans la clarté. Le précédent texte de Sapir ouvre cette perspective.
Rédigé par : Jacques ENNAT | 15 octobre 2009 à 08:25
@ Jacques Ennat
Ce spectacle est certes peu réjouissant, et le texte de Jacques Sapir nous permet évidemment d'y voir plus clair. Mais n'oublions tout de même pas, comme il le dit lui-même que, faute de débouché(s) politique(s), les débats intellectuels... restent des débats intellectuels, même s'ils sont passionnants. Et celui qui vous dit cela observe la politique d'assez loin, et n'a aucune fibre militante, ou presque.
Rédigé par : Archibald | 15 octobre 2009 à 09:17
@ Archibald
Que Bayrou fasse l'impasse sur les régionales ? Mais c'est impossible !! Un parti c'est avant tout une entreprise électorale destinée à gagner des postes et des positions. Aucun parti ne peut faire l'impasse sur des élections locales. D'accord pour dire qu'il n'y a pas d'enjeux dans ces élections. L'enjeu est exclusivement politique et il est majeur pour le Modem car il va être obligé de clarifier sa stratégie d'alliance.
@ Pierre Guillery
Mais je crois que tout le monde pense à la présidentielle. Mon hypothèse d'OPA, ça peut être un moyen pour EE de se renforcer dans cette perspective et pourquoi pas de se doter d'un présidentiable (lepage?)
Si le Modem fait 8% aux régionales et se retrouve sans alliance, Bayrou pourra faire une croix sur son rêve de se retrouver au second tour.
@ ETDAS
A qui tu réponds ? Parce que moi, je ne me sens pas dans la peau d'un "croisé de la république".
@ Erick
On est d'accord ! Les théorie sur le changement climatique c'est un peu comme les attentats du 11 septembre. Il suffit de s'intéresser un peu aux interprétations hétérodoxes pour être convaincu de la manipulation.
D'ailleurs, à ce propos, je signale une petite info qui en dit long sur la dimension antidémocratique de ce courant de pensée : http://www.romandie.com/infos/news2/091013233551.mdnsv78a.asp
@ Didier Bous
Qui va émerger face à l'UMP ? Tu vas trop vite ! Toutes les hypothèses sont encore ouvertes, y compris celle d'un conflit entre la base de l'UMP et son chef !
@ Red2
Je crois que personne ne nie la réalité de la crise écologique ou en tout cas des enjeux écologiques pour le XXIème siècle. Ce n'est pas pour ça, qu'on doit avaler tout ce qu'on raconte, notamment le catastrophisme ambiant sur le climat. Pour moi, on a un enjeu majeur sur la question de l'énergie et on a complètement tort de se focaliser sur le climat ou le Co2.
@ Daniel dresse
Je ne sais pas s'il faut accorder une telle importance à la taxe carbone. Pour moi, c'est juste une TIPP majorée.
Tu aurais pu ajouter que certains nient aussi la réalité du réchauffement.
Néanmoins, je crois qu'il faut prendre aux sérieux les écolos en plus particulièrement des décroissants. Leurs thèses s'appuient sur des ressorts psychologiques solides (un retour du refoulé de la morale judéo-chrétienne de la culpabilité et de la pénitence) On sent bien que ces idées sont dans l'air du temps, d'autant mieux qu'elles rentrent en synergie avec le discours de fatalisme par rapport à la récession économique et au décrochage des pays occidentaux.
@ Jacques ENNAT
Oui, on est d'accord. C'est pour ça que j'ai tenu à interroger Sapir sur les enjeux écologiques. Il faut creuser son idée du développement de la "demande collective" ou du "Keynésianisme vert" Il y a bien des questions à se poser dans cette direction pour savoir ce que pourrait être une économie saine au XXIème. On ne renouera jamais avec le schéma des trente glorieuse.
@ Archibald
Mais la politique fonctionne à vide si elle n'est pas alimentée par des idées. Non, le débat intellectuel n'est pas stérile. A notre époque, nous manquons avant tout d'idéaux, de clivage et de modèles de société.
Rédigé par : Malakine | 15 octobre 2009 à 10:38
@ Malakine
Tu le dis à quelqu'un qui n'a jamais milité et qui adore le débat d'idées. :-)
Rédigé par : Archibald | 15 octobre 2009 à 10:51
@MALAKINE
La formule était simplement pour rappeler que penser en terme d'intérêt général est devenu rare.
La capacité des commentateurs et de l'auteur à intégrer cette notion dans leur démarche est ici forte et pour moi en contradiction avec notre temps d'hyper individualisme.
Croisé ayant une dimension religieuse pouvant être connotée négativement, je remplace par chevalier si tu préfères.
Dans les 2 cas ils poursuivent des buts "sacrés".
Rédigé par : ETDAS | 15 octobre 2009 à 13:47
@ Malakine : je ne vois pas du tout en quoi 8% aux régionales empêcherait Bayrou d'avancer en 2012. Que s'est il passé en 2007 ?
La présidentielle c'est le rapport entre un candidat et le peuple. Si le Modem ne représente que 8%, sur la base de ce que les gens pensent du parti lui même, il n'en est pas moins l'outil de maillage dont Bayrou a besoin, exactement à sa main (contrairement à la précédente UDF). 8% comme base pour un candidat "établi" c'est plus utile stratégiquement que 17% sans candidat...
Lepage contre Bayrou, à la place de DCB ? Idée amusante, même si Lepage est grinçante vis à vis de Bayrou.
C'est le sentiment du moment, basé sur l'image construite depuis des années, qui déterminera qui sera au second tour. Et aussi, les pitreries de Sarko & Cie d'ici là.
Rédigé par : Pierre Guillery | 15 octobre 2009 à 19:47
@ Pierre Guillery
Tu oublies la pression au vote utile. Les électeurs de gauche voteront pour celui que les sondages placent en situation d'être au second tour. Sinon comment expliquer que Royal se soit retrouver à 47% ???
Si le modem fait 8% aux régionales, la "cote" de Bayrou baissera. Les premiers sondages d'intention de vote le placeront très loin du candidat socialiste, ce qui ne lui permettra pas de se présenter en champion de l'anti-sarkozysme et d'appeler au rassemblement sur son nom dès le premier tour.
Rédigé par : Malakine | 16 octobre 2009 à 11:03
Malakine,
J' étais tombé sur cet article ciblant plutôt bien la nouvelle religion :
http://www.rue89.com/2009/09/27/le-dereglement-climatique-credo-de-lhumanite-doccident
Rédigé par : Erick | 16 octobre 2009 à 20:48
Bonjour,
J'ai quitté le Modem pour DLR. Le Modem fonctionnant de manière anti-démocratique, et recyclant du vieux personnel politique trainant des casseroles tout en prétendant "faire de la politique autrement" quelle vaste blague !!
Bayrou étant incapable de gérer un parti, ( d'ailleurs le veut-il ?) je le vois mal gérer la France.
Il me semble bon théoricien c'est tout.
Je peux me tromper, mais je ne vois pas les anciens Modem aller en masse vers EE, et pas non plus vers le NC qui est un épouvantail complet. Pour beaucoup, ils quitteront la politique, amèrement vaccinés.
Rédigé par : lulu | 05 novembre 2009 à 21:24