Depuis dimanche, les responsables socialistes
commencent à prendre peur. La perspective de leur extinction pure et simple est aujourd’hui une question qui est clairement posée. Comme après
chaque défaite, les leaders socialistes rivalisent dans les diagnostics sombres
sur l’état de leur parti et d’appels à la rénovation. Pourtant, la discussion
ne porte que sur l’organisation du parti, la structuration de la gauche, les
jeux d’alliance ou la méthode pour la désignation du candidat en 2012. Toujours
rien sur le fond, la ligne, les orientations ou le projet. Nul ne s’est
aventuré à avancer la moindre idée sur laquelle la refondation pourrait
s’appuyer.
Jacques Sapir met les pieds dans le plat aujourd’hui dans Marianne 2 dans un long texte où il développe son analyse du scrutin. Pour lui, le PS ne pourra pas se refonder sans rompre avec l’idée européenne. Il faudra choisir entre l’Europe et le social !
L’analyse est techniquement juste, à la réserve près qu’elle omet le paramètre des pesanteurs culturelles. Le PS est dans l’incapacité de reconstituer un projet alternatif à celui la posture de l’UMP, tout en restant fidèle à son système de valeur.