La pré-campagne pour l’élection présidentielle est d’ores et déjà lancée ! Elle s’étalera tout au long de l’année 2010 pour qualifier les candidats qui pourront se présenter effectivement en 2012. Sauf le cas particulier du parti socialiste qui s’essaiera à l’organisation de scrutins ouverts aux sympathisants, ces « primaires à la françaises » se dérouleront essentiellement au moyen d’un jeu d’influence très tactique qui permettra aux candidats putatifs de s’imposer (ou non) comme des concurrents sérieux dans la course. Naturellement les sondages auront un rôle déterminant. Ils mesureront en temps réel l’état le potentiel de chacun, autant qu’ils façonneront l’opinion en en imposant certaines personnalités au détriment d’autres.
Un premier sondage d’intention de vote de premier tour est tombé cette semaine. La presse n’en a fait écho que pour signaler le potentiel de Dominique de Villepin donné à 8 %. L’analyse des données détaillées fournit pourtant bien d’autres informations très intéressantes.
Un électorat très volatile
Le premier enseignement est l’effritement des positions de presque la totalité des candidats de 2007. L’électorat du FN apparaît le plus fidèle avec 74% des électeurs disposés a priori à voter pour Marine Le Pen en 2012, suivi de près par l’UMP avec 72%. Pour les autres candidats, tout semble à reconstruire, en particulier pour le Modem et pour le PS qui ne peuvent compter que sur un peu plus de la moitié de leur score de 2007 (52 % et 57%)
L’électorat de Bayrou apparaît le plus instable, à la fois tenté par le PS (14%), l’UMP (15%) et par l’alternative Villepin (10%) et le moins structuré politiquement (27% chez les 28/34 ans et seulement 7% chez les retraités, 20% chez les “sans préférence partisane”)
La porosité entre l’électorat de Sarkozy et celui du FN apparaît comme un mythe tant leur composition est marquée par des différences notables. L’électorat frontiste résiduel ne semble plus du tout constituer la moindre réserve pour le président sortant. L’électorat FN est essentiellement ouvrier (24% soit le premier parti) et d’actifs adultes (13-14% chez les 35-65 ans). Celui de Sarkozy fait au contraire son plus mauvais score chez les ouvriers (18%) et cartonne toujours autant chez les vieux (44% chez les plus de 65 ans)
Ce sondage teste pour la première fois l’hypothèse Villepin, ce qui apporte quelques surprises. L’électorat villepiniste a pour principale caractéristique … de n’en avoir aucune !
Villepin fait presque le même score chez les jeunes que chez les anciens, chez les ouvriers que chez les cadres-sups, chez les non diplômés que chez les diplômés du supérieur. Plus étonnant encore, le large éventail des sensibilités qu’il séduit. Villepin prend autant sur l’électorat de la gauche radicale, du PS, des Verts, du Modem et de l’UMP. La seule caractéristique qui ressort est géographique avec une surreprésentation dans l’agglomération parisienne (15%) et une sous représentation dans l’Ouest et le milieu rural, ce qui témoigne d’une forte sensibilité de sa candidature dans les régions de culture libérale-égalitaire (de tradition gaulliste)
La candidature Villepin apparaît donc présenter des caractéristiques propres, qui ne sont celles ni l’électorat Modem ou ni celui de l’UMP, et qui présentent un très fort potentiel de rassemblement. La difficulté d’un tel profil est bien sûr de pouvoir s’imposer au premier tour, ce qui repose la question de l’unicité de candidature de la droite anti-sarkozyste. Une alliance Villepin-Bayrou-Dupont-Aignan présenterait un potentiel de 23 % soit une présence presque assurée au second tour !
A chacun ses clientèles
Si l’électorat de Villepin est peu typé, il n’en va pas de même pour les autres. Chaque tranche d’âge et chaque catégorie socio-professionnelle a son champion.
Les jeunes (18/24) votent majoritairement pour Besancenot (21%) Les trentenaires pour Bayrou (27%) les quadras pour Aubry (24%) et les quinquas et les vieux pour Sarkozy (44% pour les plus de 65 ans) Les artisans et commerçants ainsi que les professions libérales et les cadres sups en pincent pour Bayrou (28% et 25%) Les professions intermédiaires et les employés pour Aubry (29 et 27) Les ouvriers pour Marine Le Pen (24%) et les retraités pour Sarkozy (43%) Sarkozy est bien le président de la France qui se lève tôt le matin … mais pour regarder Télématin !
La mouvance verte n’étant pas dotée d’un présidentiable fort (Cécile Duflot avait la lourde responsabilité de les représenter dans ce premier sondage), ils sont logiquement crédités d’un score faible (5%). l'électorat qui se déclare proche des verts se retrouve au trois quart sur d’autres candidatures, mais pas nécessairement à gauche comme on pourrait le penser. Si l’électorat proche des verts se reporte prioritairement sur Aubry (19%) il se laisse presque autant séduire par Bayrou (14%), Sarkozy (12%) et Villepin (11%)
Sarkozy l'hypnotiseur
Le dernier enseignement de ce sondage – et le plus inquiétant – est la très forte proportion des soutiens de Sarkozy chez ceux qui se déclarent sans préférence partisane, c'est-à-dire probablement ceux qui ne s’intéressent le moins à la vie politique, qui s’informent le moins et qui votent sans grande conviction. Ils sont en effet plus nombreux encore que les retraités (46 %) à se déclarer en faveur du président actuel. Il est difficile de ne pas voir là un effet de l’omniprésence médiatique de Sarkozy, voire un effet du lavage de cerveau opéré sur les masses par les grands médias.
C’est peut-être l’enseignement majeur de ce sondage. Sarkozy est soutenu par l’anti-thèse de la notion de « forces vives », par l’électorat le moins actif, le moins diplômé, le plus âgé et par les citoyens les moins engagés. L’atout majeur de Sarkozy c’est donc avant tout la vacuité du débat politique. Si 2012 est une nouvelle élection-casting centrée sur des enjeux d’image mais où la participation est tout de même forte, il sera facilement réélu. Mais si la campagne s’organise autour d’enjeux clairs et intéresse les français, Sarkozy sera en grande difficulté. Les oppositions savent ce qui leur reste à faire …
Malakine
Excellente analyse ! Le fait que Sarkozy est à ce point perdu l'essentiel de ses soutiens parmi les ouvriers et les "actifs" est certainement un signe bien plus probant de son essoufflement que les vagues médiatiques liées à la candidature de son fiston à l'EPAD...
En revanche, en ce qui concerne, la candidature de de Villepin, le fait qu'elle ne repose sur aucune base sociale clairement déterminée, n'est -elle pas le signe que les 8 % dont il est crédité ne sont qu'un gonflement médiatique lié à l'actualité du procès clearstream qui en fait provisoirement l'incarnation de l'anti-sarkozysme ? Pour le dire autrement, sans parti, ni base sociale, il a plus un avenir à la Bayrou qu'à la De Gaulle....
Rédigé par : Franc-tireur | 06 novembre 2009 à 13:01
J'avais envie de te dire, comme un toddien intégriste :-), que les sondages, à deux ans et demi de la présidentielle,... Mais finalement non, car j'ai beaucoup aimé ton analyse, et tes sarcasmes (Télématin).
La bonne nouvelle est que Sarkozy n'est en fait fort que chez les retraités. Car si, par un hasard qui semble aujourd'hui improbable, il y avait une vraie campagne électorale pour cette élection, alors ceux qui n'ont pas de préférence partisane choisiraient autrement qu'en fonction de la présence médiatique.
D'accord avec Franc-tireur sur le gonflement de Villepin. On verra à long terme, mais tu sembles oublier, comme dans un article précédent, que l'électorat de droite est légitimiste, et que les retraités ne changent pas d'avis. C'est de la gauche (en tout cas sociologiquement) que viendra l'opposition.
Rédigé par : Archibald | 06 novembre 2009 à 14:08
Merci pour l'analyse, ça évitera à tout le monde de plonger dans les chiffres.
@ Archibald
"La bonne nouvelle est que Sarkozy n'est en fait fort que chez les retraités. Car si, par un hasard qui semble aujourd'hui improbable, il y avait une vraie campagne électorale pour cette élection, alors ceux qui n'ont pas de préférence partisane choisiraient autrement qu'en fonction de la présence médiatique." Tu rajoutes un bon coup de grippe A, du réchauffement climatique et 2 canicules et tout devrait rentrer dans l'ordre en 2012! :=0 OK, je sors...
Rédigé par : Ryan | 06 novembre 2009 à 14:50
Merci pour cette analyse. Je vous rejoins sur la conclusion : la clé pour permettre l'alternance à N.Sarkozy est l'éducation populaire, au sens noble du terme. A savoir, inlassablement, se forcer à construire un discours basé sur les principes, les enjeux et le projet de société ; susciter le réveil citoyen ; ramener ceux qui s'en sont éloignés (les classes populaires, la petite classe moyenne) à la chose politique, etc...
Des gens comme vous y contribuent. Mais les partis politiques, les associations, les collectifs, les syndicats doivent prendre le relais, pour que les débats pour 2012 ne soient pas un concours de beauté...on peut rêver ;-)
PS : j'adore cette phrase "Sarkozy est bien le président de la France qui se lève tôt le matin … mais pour regarder Télématin !"
Rédigé par : Stef Paris | 06 novembre 2009 à 14:52
@ Malakine
Un sondage chasse l'autre, la précampagne a effectivement commencé avec cette enquête qui remet en selle DSK:
http://www.lefigaro.fr/politique/2009/11/05/01002-20091105ARTFIG00708-2012-dsk-battrait-sarkozy-au-second-tour-.php
Ce sondage précise un peu plus le contour de l'électorat sarkozyste soit la petite vieille qui regarde Télématin et qui a peur pour son sac à main.
Le fort taux d'absention qui réside dans ce sondage favorise de fait l'UMP (comme pour les européennes) face à lui on aura le gros bloc des actifs CSP+ (dits bobos) qui avaient voté Europe-Ecologie.
Rédigé par : René Jacquot | 06 novembre 2009 à 15:21
@ Franc-tireur
Certes, l'indétermination de son électorat peut aussi traduire un phénomène de bulle médiatique. Pour ma part, j'y vois surtout une attente d'autre chose... ce qui je le reconnais est un peu la définition d'une bulle spéculative. (on achète non pas pour ce que ça est, mais pour ce que cela pourrait devenir)
@ Archibald
Je me suis fais la même remarque moi même. Un sondage avant la campagne ne mesure que le bruit médiatique et l'opinion des couches moyennes supérieures (ce qui est souvent la même chose) C'est pourquoi ici, j'ai regardé non pas le niveau mais la sociologie des différents électorats
L'alternance viendra sociologiquement de la gauche ? Je suppose que tu veux dire que veux dire par le vote des catégories populaires (si elles votent) ? Pour l'instant, elles sont à la fois du coté du FN et du PS. Plus beaucoup chez sarkozy ...
@ Ryan
J'ai failli faire ma conclusion en notant qu'à défaut de pouvoir organiser une canicule, l'opposition n'avait plus qu'à faire porter le débat sur le débat d'idées ... mais je n'ai pas osé. Certains mauvais esprits (et il y en a) m'auraient ausstôt accusé de lancer un appel au génocides des personnes âgées ! :-)
@ Stef
Non désolé, je n'y contribue pas !! Les blogs ne s'adressent qu'à la frange la plus politisée et la plus active de l'opinion. Pour toucher celle qui fait l'opinion, ça se passe à la télé et nulle part ailleurs.
Moi aussi, ça m'a fait rire ... mais en même temps, je ne sais pas si les vieux regardent la télé le matin. Même si quand on voit l'émission de Lemergie on peut se douter que son public a les cheveux gris.
@ René Jacquot
Non, je ne suis pas d'accord ! L'abstention ne favorise pas vraiment l'UMP puisque son électorat n'est pas politisé. Certes les vieux votent mais les "sans préférences partisanes" beaucoup moins. A mon avis, sarko gagne d'autant plus qu'il y a une forte participation comme en mai 2007 et se prend des bâches aux élections à faible participation comme aux municipales, régionales ou européennes.
En revanche, ce qui favorise l'UMP c'est le débat politique tel qu'on le vit depuis la rentrée.
Rédigé par : Malakine | 06 novembre 2009 à 15:39
En regardant le sondage, je suis frappé par le fait que, comme beaucoup l'ont rappelé, la "politique" ressemble fortement à du marketing. Il est évident que ces sondages sont utilisés ainsi par les partis : on projette l'évolution des votes de chaque profil type (le retraité, l'ouvrier...) et on extrapole dans quel sens ça va bouger si on dit telle ou telle connerie, sur tel ou tel sujet.
Je pense que les médias devraient publier beaucoup plus de sondages à propos des idées politiques (sur le protectionnisme par exemple) au lieu de "résultats PMU"...
Merci pour ce blog très intéressant!
Rédigé par : handsaway | 06 novembre 2009 à 17:31
Merci pour cette analyse instructive, Malakine.
J'aurais tendance à croire que le fait que Villepin soit répandu dans toutes les couches sociales dénoterais plutôt d'un mouvement de fond que d'un "gonflement médiatique".
Enfin, j'espère que c'est ça...
Il me semble qu'il est vraiment en totale adéquation avec le fond libéral-égalitaire de la France centrale comme ton analyse le démontre clairement. Une alliance avec le Bayrou serait probablement ravageuse, vu que le Béarnais ratisse lui les valeurs autoritaires des la France souche périphérique. Un tel attelage risquerais fort de faire un carton.
Mais une telle utopie parait au jour d'aujourd'hui fort improbable, étant donné la personnalité des 2 zigs.
Prions plutôt pour une bonne canicule... ;)
Au fait, Todd sera chez Taddei lundi soir :
http://gaideclin.blogspot.com/2009/11/vos-agendas.html
A+
Rédigé par : Bertrand | 06 novembre 2009 à 20:16
A Ryan
:-D
Rédigé par : Archibald | 06 novembre 2009 à 21:26
@ Malakine
Ce qui favorise Sarkozy, c'est surtout une opposition (ou un gouvernement) socialiste qui depuis de nombreuses années est convertie à à peu près toutes les vues néolibérales. Je voyais l'autre soir une intervention de Bérégovoy dans je ne sais plus quel journal télévisé de l'époque, et cela me paraissait invraisemblable.
Dans le même ordre d'idées, il y a quelques mois, sur le plan automobile si je me souviens bien, Hollande reprochait à Sarkozy de faire du protectionnisme! Bientôt, à ce rythme-là, une partie du PS pourrait reprocher à la droite d'être irresponsable parce qu'elle accepte l'idée qu'augmenter les salaires n'est pas une mauvaise chose.
@ René Jacquot
Tu connais bien le syndicalisme basque?
Rédigé par : Archibald | 06 novembre 2009 à 22:35
Ce qui est étonnant dans ce sondage, comme dans l'analyse qui nous en est proposée, c'est la complète absence de celle qui obsède les hiérarques socialistes : Ségolène Royal. Pourquoi ?
Rédigé par : Eugène | 07 novembre 2009 à 01:25
@ Malakine
Oui, le problème, c'est que les catégories populaires s'abstiennent (comme moi) faute de candidat crédible (pour moi Strauss-Kahn n'en est pas un, puisqu'il représente "le système" au moins autant que Sarkozy) ou (con)gèlent leur vote à l'extrême-droite.
Rédigé par : Archibald | 07 novembre 2009 à 11:11
Merci pour cette analyse...
J'ai un doute aussi sur "la très forte proportion des soutiens de Sarkozy chez ceux qui se déclarent sans préférence partisane".
D'abord ne pas négliger qu'une bonne partie de l'électorat de droite persiste à s'afficher a-politique, ce qui fausse la perception.
Mais surtout il y a, me semble t-il un bug dans ces données concernant la "proximité politique" des électeurs votant Sarko :
gauche : 8 ; modem : 3 ; droite : 62 ; sans sympathie partisane : 46 ; total > 120
Pour Aubry, par exemple : gauche : 37 ; modem : 6 ; droite : inexistante ; sans sympathie partisane : 10 ; total < 60 !!!
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 07 novembre 2009 à 11:22
@ Archibald
Oui, j'ai une bonne connaissance du syndicalisme basque, sans pour autant avoir de la sympathie pour la cause basque en elle-même!
Rédigé par : René Jacquot | 07 novembre 2009 à 11:54
@ René Jacquot
Il ne pouvait pas exister DEUX Reune Jacquot, ce n'était pas possible!
Sur la cause basque, je m'en doutais un peu. On imagine mal un républicain...
Encore que. J'ai un ami ancien militant du MDC qui, sans être pour l'indépendance du Pays Basque (il y est même opposé), ne comprend pas que l'on puisse honnêtement justifier le refus d'un référendum. Sans me sentir le moins du monde concerné par cela, je le trouve assez convaincant, d'ailleurs.
Rédigé par : Archibald | 07 novembre 2009 à 12:23
@ Handsaway
Bien sûr qu'il y a une part de marketing dans la politique. Personnellement, j'appelle "démocratie de marché" ce système qui cherche à donner à chacun le discours qu'il a envie d'entendre.
Je vais vous raconter une anectode que d'autres commentateurs ont entendu en même temps que moi il y a un mois environs. Un journaliste nous raconte qu'il a voulu convaincre un homme politique de premier plan, considéré comme présidentiable de la pertinence des thèses protectionnistes. Et celui-ci lui réponds qu'il n'a rien contre la théorie en elle même. Le problème c'est qu'elle ne concerne que l'industrie. Or, l'industrie ca pèse quoi ? 20 % de l'électorat au maximum. Pourquoi développer un discours qui va choquer 80 % des gens pour simplement faire plaisir à 20 % d'entre eux ...
Question : Qui est cet homme politique ?
@ Bertrand
Merci pour l'info. C'est surprennant et ça fait plaisir de revoir Emmanuel dans les médias !
Je pense comme toi. L'alliance des deux est très complémentaires. Le problème c'est évidemment leur égo. Mais après tout, peut-être que Bayrou se satisfera d'être premier ministre. On peut aussi imaginer un partage des rôles avec DDV essentiellement intéressé par l'international.
@ Archibald
Mais on en est déjà là ! Aujourd'hui le PS reproche à la droite de faire trop de déficits ! Ceci dit la question du grand emprunt est délicate. Je pense que ce sera un de mes prochains billet. J'ai encore du mal à me faire un peu ma religion.
@ Eugène
On m'a déjà fait la même remarque sur facebook. Je ferais la même réponse. Je n'y peux rien si Madame Royal n'a pas été testé par l'IFOP et à la limite je préfère, ça m'a évité des commentaires sarcastiques...
En ce qui me concerne, la seule place que je vois pour elle, c'est un strapontin dans cette nouvelle droite plurielle
@ PMF
On ne peut pas nier qu'il y a aussi des gens qui ne s'intéressent pas du tout à la politique et qui ne suivent même pas les infos. Serais-je le seul à avoir des "blondes" dans mes relations ??
Tu lis mal les stats. Il faut les lire de manière horizontale. Ex ce qui se déclarent sans préférence partisane ont l'intention de voter à 46 pour sarko à 20 % pour Bayrou, à 10% pour Aubry ect ... et au final ça fait bien 100. Tout le sondage se lit de la sorte.
Et d'ailleurs c'est vrai que c'est dommage qu'on ne connaisse pas la répartition de tel ou tel électorat. On ne peut d'ailleurs pas reconstituer les données dans la mesure où on ne connait pas le poids respectif des classes d'age, des CSP ou des proximités partisanes. Sans quoi je l'aurais fait.
Rédigé par : Malakine | 07 novembre 2009 à 12:27
@ Malakine (et à tout les autres)
Le fait que DDV ne soit réellement fort dans aucune catégorie mais moyen dans toute me semble un mauvais signe pour sa candidature.
En gros c'est l'addition des anti-Sarko, de droite et du centre principalement, mais aussi d'ailleurs. En gros c'est le candidat du consensus mou, sans vrai programme. Comme tu le disais si bien pour EE : "Un vote blanc en couleur"!
Manque de pot pour lui, à la présidentielle, le candidat consensuel est toujours le cocu de l'affaire, comme Barre ou Balladur, la sympathie ne se transforme pas forcément en suffrages.
Par ailleurs, je ne supporte pas chez lui ce "gaullisme déclamatoire", l'alternative en parole (discours de l'ONU) mais la continuité en action (CPE, TCE, etc) : du Sarkozy avec un surmoi gaulliste.
De façon plus générale,les gaullistes "identitaires" me semblent être dans la même impasse que les "identitaires" de gauche (FdG, PC, etc). Brandir des reliques de la Vrai Croix (de Lorraine, bien entendu!) en psalmodiant sa fidélité aux dogmes du Général, c'est un peu court comme programme!
Rédigé par : Aluserpit | 07 novembre 2009 à 20:10
@ Malakine et Ryan
Pour t'éviter les accusation d'incitation au "gérontocide", je me permets de verser une petite contribution au débat:
En 2003, des députés allemands avaient proposé d'accorder le droit de vote dès la naissance, avec procurations données aux parents jusqu'à la majorité. Pour les auteurs de cette proposition, les gouvernants ont tendance à privilégier les politiques en faveurs des retraités au détriment des politiques familiales pour des motifs électoralistes.
@ Ryan
La grippe A touche surtout les enfants et jeunes adultes, l'effet serait contraire au but recherché! :p
Rédigé par : Aluserpit | 07 novembre 2009 à 20:29
@ Aluserpit
Bien envoyé!
Si seulement ce que tu dis sur le consensus mou s'appliquait aussi à DSK.
D'accord à 100% sur les quêtes identitaires. On ne saurait mieux dire.
Rédigé par : Archibald | 07 novembre 2009 à 20:48
aïe aïe aïe
Il est vraiment temps que naissent une nouvelle génération de leader en France.
Il n’est pas possible que DSK soit même candidat à la présidentiel de notre pays! Souvenez vous il y a quelques jours : DSK se disait “inquiète” après après la promulgation par le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, d’une loi augmentant le salaire minimum de 11 % au 1er novembre. Alors que le pays est entrain de traverser une grave crise sanitaire, il ne s’est pas inquièté un moment du financement des dispositifs pour faire face à la maladie.
Nous ne pouvons pas admettre un telle mépris de la population!
David C.
david.cabas.over-blog.fr
Rédigé par : David C. | 07 novembre 2009 à 23:08
Pour ce qui concerne les Verts, on aura une surprise dans 2 ans : la bulle réchauffiste aura explosé, e les Verts seront à poil. Ils ne pourront plus dire comme Voynet devant Zemmour "les cons ça ose tout ..." ce qui leur tient lieu aujourd'hui d'arguments.
Et comme dit Allègre, les français vont vite se lasser des taxes, des interdictions et de la politique de la peur.
PS / Votre post a été déposé aujourd'hui sur le Figaro, en commentaire de l'article sur Bayrou.
Rédigé par : mandarine15 | 04 décembre 2009 à 12:04
Je trouve dommage qu'on attaque toujours les "vieux" en disant "ils ont peur" (pour leur sac à main, lu plus haut par ex). On dit d'ailleurs la même chose des gens qui votent FN.
Mais qu'en savez-vous ? qu'est ce qui vous permet de supposer ça, de là où vous êtes?
Etes vous allé leur parler, les questionner, dialoguer avec eux ??
J'ai quelques personnes de plus de 70 ans dans mon entourage.
Elles n'ont pas peur.
Elles sont scandalisées et écoeurées par l'ambiance française: les jeunes qui ne respectent rien ( et quand je dis les jeunes :) je devrai plutôt dire la société dans son ensemble, sans culture et sans éducation), les incivilités, les exigeances des communautés, l'Etat providence...
Ces personnes ont connu les privations, la vie dure, la lutte.
Elles se trouvent aujourd'hui face à une société post-moderne qui ne veut que jouir et refuse la frustration. Une société qui ne veut pas entendre parler d'effort, mais qui réclame des droits.
Et ces personnes sentent de toutes leur fibres que ça ne peut pas aller comme ça.
Ces personnes se sont fait avoir par Sarko.
Rédigé par : mandarine15 | 04 décembre 2009 à 12:19
@ Mandarine
Je n'ai pas vu le lien vers ce post dans le figaro ...
Malheureusement, je ne crois pas que l'on se débarrasse si facilement des théories écolos et réchauffistes ! D'une part parce que le mot d'ordre "sauvons la planète" c'est le degré zéro de la pensée, parfaitement adapté à notre période de marasme idéologique. Et d'autre part parce que jamais la prise de conscience de la foutaise de ces théories ne se fera. Depuis toujours on dit qu'"il n'y a plus de saison" Même si les hivers demeurent froids et les étés pourris, y en aura toujours pour imputer ça au réchauffement global. On impose une grille d'interprétation à la météo qui ne disparaitra pas si facilement. Je voyais à midi des habitants d'une ile du pacifique qui s'enfonce sous les eaux accuser avec une parfaite certitude "la pollution" des états riches d'être responsables de leur malheur. Désormais, tout ce qui paraîtra un temps soit peu anormal sera imputé au Co2 !
Sur les vieux, je viens de relire le billet, je n'ai dit nulle part que les vieux avaient peur pour leur sac à main !! Pensez ce que vous voulez des vieux et de leurs idées politiques. Les faits sont là : Ils constituent la base électorale du sarkozysme. Lire à vous de considérer que cette base est d'essence progressiste ou qu'elle est déçue.
Rédigé par : Malakine | 04 décembre 2009 à 14:42
Je n'ai pas retrouvé non plus le commentaire "copié/collé" de votre billet. La personne a dû avoir des remords de l'avoir fait sans votre permission.
La peur pour le sac à main, c'est dans un commentaire.
Ce que j'ai voulu dire, sans doute maladroitement, pour répondre aux commentaires de personnes qui prennent la peine de réfléchir ici, c'est que "la peur" n'est pas une explication aux votes, que ce terme ne veut rien dire, et qu'il est brandi depuis l'émergence du vote Le Pen.
Je veux faire toucher du doigt que certaines personnes veulent expliquer les votes (Sarko, Minarets,Le Pen) sans aller parler avec les votants. Donc ils parlent de leur propres préjugés et non pas des opinions des votants.
Est ce qu'un travail de sociologie a été fait sur cet électorat ?
Rédigé par : mandarine15 | 06 décembre 2009 à 12:30
Il semble qu'en gériatrie l'on distingue entre les "jeunes-vieux" âgés de 65 à 80 ans et les "vieux-vieux" de plus de 80 ans ; cette distinction ne s'impose-t-elle pas aussi dans l'analyse de l'électorat "vieux" ?
N'est-il pas abusif d'amalgamer par exemple le vote des 60 ans et plus avec celui des nonagénaires quand une génération les sépare? Un tout jeune retraité n'est-il pas infiniment plus proche des "productifs" que des improductifs directement et indirectement s'il se soucie de la vie professionnelle de ses enfants ?
Enfin, dans le monde du travail, la vieillesse commence très tôt : des remarques de collègues me l'ont donné à entendre à 47 ans alors que je préparais un concours puis à 50 ans, à l'occasion d'une mutation et bien d'autres pourraient témoigner d'expériences comparables.
Rédigé par : Tadzoa Trekhei | 06 décembre 2009 à 13:45
Bonjour,
Je trouve la définition des électeurs de Sarko un peu rapide. Il y de bonnes raisons de ne pas s'intéresser à la vie politique ou de ne pas voter. Le débat politique est consternant sur tout l'échiquier.
Pour ses opposants il s'agit plus pour moi d'un problème de "technique médias", il faut une compagne contre la technique de Sarko, contre ses sophismes.
Le risque étant de tomber dans le "syndrome Rocard" si je peux dire, "on ne comprend rien de ce que vous dîtes Monsieur Rocard", vieil argument droite gauche dans les débats.
Bref il faut combattre Sarko avec ses armes.
Rédigé par : Edouard | 07 février 2010 à 17:51