Au milieu du torrent d’âneries entendues de part et d’autre dimanche soir lors de la soirée électorales, on a tout de même entendu une idée juste : il est difficile d’interpréter les résultats d’une élection avec un tel niveau d’abstention. J’ajouterais bien : surtout après une campagne aussi nulle et pour des enjeux aussi ridicules. Le triomphe du PS et la claque de la majorité présidentielle ne me semblent pas signifier grand-chose quant aux rapports de forces politiques qui s’exprimeront lors de l’élection présidentielle de 2012.
En revanche, ce scrutin a délivré deux enseignements qui auront leur importance. Le premier c’est qu’il faudra compter avec Marine LePen qui a fait des scores plus que significatifs dans la moitié Est de la France, et ce malgré une forte abstention des catégories populaires. Il n’est donc pas exclu de voir un FN entre 15 et 20% à la prochaine présidentielle.
Le second, c’est la fin de l’aventure du Modem et la disparition définitive de François Bayrou de la catégorie des présidentiables. On ne voit pas en effet comment le Béarnais pourrait rebondir après une telle débâcle, moins d’un an après son échec déjà cuisant aux européennes, ni comment le MoDem pourrait résister à l’implosion qui est déjà en cours. C’est sur ce point que j’aimerais m’attarder pour tenter de comprendre les raisons de l’échec de cette expérience politique et dégager des enseignements à portée générale valables pour toute les nouvelles formations politiques.
Le temps où les citoyens votaient en fonction de leur appartenance sociologique ou de leur convictions idéologiques est révolu. De plus en plus, le citoyen s’apparente à un consommateur, qui n’éprouve pas plus de fidélité à un parti qu’au supermarché où il fait ses courses. A chaque élection les cartes sont rebattues. On va voter tantôt pour une idée, tantôt pour une personne, tantôt pour envoyer un message, et le plus souvent sur une impression ou une humeur de fin de campagne. La proportion de l’électorat mobile est devenue tel que chaque scrutin est devenu impossible à prévoir. Qui peut sérieusement penser que l’évolution du score du PS en 16 % à 29 % en moins d’un an traduit un tel regain d’influence dans l’opinion ? C’est juste que le vote socialiste est apparu à l’électeur comme ayant plus de « valeur » cette fois ci que lors de la précédente élection, et cela ne présage naturellement en rien de la « valeur » que le vote PS aura la prochaine fois.
On est donc contraint de penser la politique davantage en termes de marketing électoral que de segmentation socio-culturelle de la population. Le paysage politique n’est plus suffisamment structuré par des clivages idéologique pour que l’on puisse parler d’un peuple de gauche, de droite et encore moins du « centre droit » ou du « centre-gauche » On a à faire à un peuple de consommateur de politique qui achète par son vote un message qui lui plait : une promesse, une valeur, une image dans laquelle il s’identifie. Dans ces conditions plus la campagne est molle et moins elle se structure autour d’enjeux clairs, plus le résultat risque d’être étonnant. Si ces grandes entreprises électorales que sont les partis, bénéficient d’une forte image de marque et d’une grande couverture médiatique s’en sortent presque toujours, les petites formations doivent jouer les marchés de niche auprès d’un électorat ciblé qu’ils chercheront à séduire avec un message segmenté et agressif. Seuls les partis en position dominante peuvent se permettre d’être consensuel et syncrétique. Plus on est petit, plus on doit avoir un discours fort. Cela, le MoDem ne l’a jamais compris.
Lors de la présidentielle, le vote Bayrou apparaissait comme un vote refuge pour tous ceux que Sarkozy et Royal insécurisaient. Le personnage Bayrou était relativement bien en phase avec les attentes du marché des opinions. Sa personnalité sans trop de relief entrait en résonance avec son discours de synthèse et la fonction présidentielle. D’où son succès relatif. Le problème c’est que cette « offre » ne pouvait pas être déclinée en l’état aux élections suivantes. Le Modem a en réalité toujours vendu le même produit : un espoir d'alternative au PS en tant que force d’opposition pour battre Sarkozy au second tour de 2012.
Lors de ces régionales, le MoDem carrément mis sur le marché un produit sans caractéristique, ni intrinsèque ni distinctive. Bayrou, retenant la leçon des européenne a préféré mettre sa personne à l’abri d’un échec probable, n’a voulu envoyer aucun message politique, ni image, ni slogan, ni proposition phare,. Rien ! La campagne n’a pas été portée au plan national. Le parti n’a fournit aux candidats aucun élément de langage. Et compte tenu de ce que sont les régions sur le plan institutionnel et de l’ignorance dans laquelle les tiennent les citoyens comme les médias, il était rigoureusement impossible de construire un message politique en phase avec l’enjeu réel de ces élections. A tel point qu’on peut se demander ce que les 4% d’électeurs qui ont malgré tout voté Modem ont voulu exprimer par leur vote !
L’enseignement qui peut être retiré de cet échec pour toutes les formations est qu’elles doivent construire un produit à présenter à l’électeur adapté à chaque type d’élection. Pour la présidentielle et les européennes, tout le monde sait à peu près faire (ou devrait savoir). En revanche pour les élections territoriales, c’est plus compliqué. Ces élections sont pourtant importantes car c’est là que se construisent les appareils. Elles permettent de conquérir des positions, de faire émerger des cadres et de structurer des réseaux militants via les collectivités locales et les postes qu’elles peuvent proposer dans les cabinets ou les services. Aucun homme politique ne peut exister sans un fief électoral fort et aucun parti sans un réseau d’élus locaux.
Aux élections locales, il n’y a guère que le PS et les écolos qui savent envoyer un message aux électeurs. Le PS délivre une image de bon gestionnaire, modéré et pragmatique, à l’écoute de la population et de la demande sociale. Et ça marche plutôt bien ! Les écolos ont l’avantage de pouvoir utiliser leur mot d’ordre « sauvons la planète » à tous les échelons possibles et imaginables, le « penser global, agir local » le permet. La droite en revanche a beaucoup plus de mal à construire une offre aux élections locales, au-delà de son discours sur la fiscalité, dont la force s’amenuise à mesure que les collectivités perdent en autonomie fiscale. Les autres petites formations, le Modem comme les formations de gauche radicale ou DLR n’ont finalement pas grand-chose à dire.
Et pourtant, si les formations voulaient bien se donner la peine, il y aurait matière à penser de véritables offres politiques locales qui pourraient véhiculer des valeurs susceptibles de capter l’attention. Presque tous les sujets qui se jouent au plan local sont laissées à l’abandon par le débat politique : l’aménagement du territoire (arbitrage ville/périurbain/campagne), l’organisation administrative, tout ce qui touche au lien social, à l’animation, aux fêtes, à l’image, l’offre culturelle et sa finalité, la vocation et la spécialisation des territoires, le cadre de vie, le logement, la mixité urbaine et sociale … Autant de sujet qui, si on voulait bien s’en donner la peine, pourrait susciter des projets, exprimer des valeurs et fabriquer du clivage, le tout dans un projet national à mettre en œuvre au plan local.
Il est parfaitement stupide dans des élections locales de prétendre conduire une politique de gauche, de droite. A fortiori, une politique ni droite ni gauche ou pire encore, d'entre deux ou de troisième force. Les clivages nationaux ne sont en effet pas opérants sur les compétences locales. En revanche, il est impératif pour les petites formations de construire un discours réellement politique autour des enjeux locaux et de le porter nationalement. Cela implique un réel travail de problématisation et de construction de propositions, ce qu’aucun parti ne fait.
A défaut, les petites formations peuvent refuser la règle du jeu et proposer à l’électeur d’envoyer un message idéologique à portée globale. Le FN le fait depuis toujours avec un succès relatif. En revanche, laisser se débrouiller localement les têtes de liste pour construire un message « local » sans relai national et sans aucun cadre conceptuel, c’est littéralement suicidaire. C’est ce que le Modem a fait aux régionales !
L’incapacité du MoDem a construire un projet politique adaptés aux enjeux locaux, a été renforcé par les carences de son image de marque au niveau national. Comme je l’ai dit plus haut, à l’origine le produit Modem se résumait à la personnalité de Bayrou dans le contexte particulier et très anxiogène du duel de 2007. Ensuite, il a pu s’imposer comme opposant n°1 à Sarkozy, critiquant essentiellement son style et son type de présidence. Ce statut était en grande partie « spéculatif » dans la mesure où la valeur Bayrou reposait sur l’hypothèse d’un déclin irrémédiable du PS et une anticipation selon laquelle il passerait devant le candidat socialiste aux prochaines présidentielle. Dès lors que le PS a relevé la tête après son congrès et que l'épouvantail Ségolène Royal a été marginalisé, la valeur Bayrou s’est effondrée telle une bulle spéculative.
Le PS lui ayant repris son statut tout nouveau d’opposant privilégié, Bayrou n’a jamais su reconstruire un produit concurrentiel susceptible de se démarquer de la concurrence. La grande alliance « Anti-Barroso » construite par Cohn-Bendit sur le plateau d’Arlette Chabot, puis le rapprochement avec le PS fait par l’entremise de Marielle de Sarnez et de Vincent Peillon a achevé de détruire tout caractère distinctif à l’offre Modem. Il n’était devenu qu’une couleur de plus dans une majorité arc en ciel dont personne ne voulait.
L’idéologie n’a jamais été le fort de Bayrou. En 2007 son programme se résumait au rassemblement des meilleurs des deux camps, une synthèse apolitique et technocratique sur le mode de la commission de Bruxelles. Il a bien tenté ensuite de se positionner sur la défense du modèle français contre le Sarkozysme sous influence américaine. Il a fait quelque pas en direction des thèses protectionnistes, critiquant le libre échange, l’OMC et la finance, mais lorsqu’on est un centriste modéré comme lui, il n’est pas facile d’endosser le costume du révolutionnaire qui propose de renverser le système. Ce discours ne colle, ni à son image, ni à sa nature, ni à son caractère.
Au final, il n’est resté du Modem que son image de « centrisme ». Mais comment peut-on encore parler de centrisme (ou de centre droit) quand les meilleurs chances de succès de la « gauche » sont incarnées par le directeur du FMI et que la droite reproche à son président de la trahir en cédant trop à une fascination intellectuelle à l’égard de la gauche bien pensante et ses représentants les plus illustres ? Le centrisme n’a de sens qu’en cas d’opposition radicale et franche entre deux blocs. Quand gauche et droite ne s’opposent que sur le style et les modalités, il n’y a aucun espace politique pour un centre de synthèse et de compromis.
Après la raclée qu’ils viennent de subir, je suppose que les responsables du Modem doivent être aujourd’hui bien déprimés. Je m’en voudrais donc de démoraliser encore un peu plus ceux qui pourraient lire cette analyse, ou de donner l’impression de tirer sur une ambulance, ce qui n'est jamais très élégant même si ça peut être amusant. J’ai toujours eu de la sympathie pour le Modem, au moins pour la démarche qui consistait à faire émerger une nouvelle formation politique pour renouveler l’offre politique et tenter de remettre en cause la ” position dominante” dans le statut d’opposant dont bénéficie (et abuse) le PS. Je vais donc conclure cette analyse par quelques conseils.
A Bayrou, je conseillerais ardemment d’abandonner son rêve présidentiel, car il clairement plus les moyens de ses ambitions. Plus personne ne le considère aujourd’hui capable d’accéder au second tour. La seule chose qu’il puisse faire, c’est de rallier au plus vite la candidature de Dominique de Villepin. En alliant leur force et leur notoriété dans le cadre d’un « ticket », il pourrait recréer une dynamique positive et réellement espérer la victoire en 2012. Premier ministre ou président de l’assemblée reste une sortie tout à fait honorable. I
l ne faut plus aujourd’hui chercher à concurrencer le PS, mais plutôt de recréer une nouvelle offre à droite en anticipant sur l’implosion du Sarkozysme.
Je conseillerais aussi à Bayrou d’entendre les critiques qui s’expriment au sein de son parti sur son fonctionnement jugé peu démocratique. Il doit absolument consacrer son énergie à structurer réellement cette formation pour en faire un réceptacle pour tous ceux qui croient en la politique tout en désespérant de l’offre existante. Le Modem n’a de sens que s’il renouvèle réellement la manière de faire de la politique et propulse de nouvelles générations de responsables à tous les niveaux. A ce titre, le préalable s’il veut conserver un appareil est de trouver rapidement les moyens pour éponger l’ardoise des têtes de listes qui n’ont pas franchi la barre des 5%, 20 sur 22 ! Il n'arrivera à rien avec des cadres sur endettés comme des américains après la crise des subprimes !
Aux cadres et aux élus, je leur conseillerais surtout de ne pas rejoindre Europe Ecologie. La bulle ne tardera pas à crever et les régionales ont sûrement déjà marqué un début de reflux. En 2012, la crise aura atteint un tel degré de gravité que plus personne ne se préoccupera d’écologie ou du climat.
Objectivement, le MoDem est dans une impasse stratégique. Je ne peux donc que leur conseiller d'endurer, de traverser un petit bout de désert, de faire le dos rond, et surtout renoncer aux prochaines cantonales pour éviter une nouvelle débâcle. En attendant la recomposition qui suivra l’élection de 2012, le mieux qu’ils aient à faire est de s’attacher à renforcer leur organisation et leur capacité à conduire des campagnes, se structurer en clubs de réflexion pour les prochaines échéances locales ou nationales, s’impliquer dans la vie associative ou locale pour construire des réseau…
Je m’en veux de leur annoncer cette cruelle vérité, mais il n’y a plus aujourd'hui aucune place pour Mouvement Démocrate dans le paysage politique.
Malakine
@Malakine
Il est étrange que tu n'es pas soulevée l'explosion de l'abstention c'est quand même le gros point de ces élections. Si on parle non plus en proportion des votants, mais en nombre brut d'électeurs, tout les grands partis, y compris les verts et le FN ont perdu des voix.
Il n'y a eu aucune mobilisation d'aucune sorte, et tout les partis s'effondrent. Le PS ne fait que 15% des gens en âge de voter et il est pourtant arrivé en tête à ces élections. C'est dire la crise de légitimité qui commence à toucher la totalité des hommes politiques.
Rédigé par : yann | 19 mars 2010 à 08:45
@ Yann
Comment ça ? J'en parle dès le premier paragraphe et ensuite je tente d'expliquer pourquoi. Lorsque l'offre n'est pas attractive, le consommateur-électeur ne vote pas.
Et puis, je trouve qu'on en fait beaucoup sur l'abstention. Aux européennes de juin, elle était à 60% !
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2010 à 10:13
Je signale cette excellente analyse du vote du premier tour inspirée par les travaux de l'économiste des Territoires, Laurent Davezies :
http://www.latribune.fr/opinions/20100318trib000489025/regionales-crise-et-territoires.html
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2010 à 10:27
... ainsi que cette analyse d'Emmanuel Todd dont on retiendra ce passage très étonnant que je ne suis pas loin de partager.
"Au point que, par défaut, le FN se retrouve presque en situation d’occuper le rôle de la droite traditionnelle. Et cela au moment même où, profitant du départ programmé de Jean-Marie Le Pen, la stratégie de sa fille est de reléguer la thématique anti-immigrés au second plan pour se concentrer sur une thématique sociale. On pourrait même envisager une permutation des places… du moins en théorie. Car, dans la réalité, les barons de l’UMP, en embuscade, restent pour Sarkozy une menace autrement plus sérieuse…"
http://www.liberation.fr/politiques/0101625207-l-electeur-de-droite-ne-s-y-retrouve-plus
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2010 à 10:35
@ Malakine
Excellent, la politique mise en perspective sous l’angle marketing. C’est la triste réalité.
C’est pour ce genre d’analyse que j’apprécie Horizons.
Un point sur lequel je ne suis pas d’accord cependant. Tu dis que les petites formations n’ont rien à dire et devraient proposer des offres locales. C’est exactement ce qu’a fait DLR en Ile de France. Dupont-Aignan l’a martelé : si il y avait une chose à retenir de son programme c’est le transport, le transport et encore le transport. C’est bien une problématique locale. Le vrai problème pour DLR est l’attitude des médias qui ne lui donnent pas la parole.
Quand je vois l’insipidité du dernier texte publié par Marianne2 de l’Hérétique (soutient du Modem) au sujet de la dette, et la petitesse de ses réponses dans les commentaires, je ne peux que me réjouir de la disparition annoncée du Modem du paysage politique.
On se rend compte alors de la chance de DLR de compter dans ses rangs quelqu’un comme notre ami Laurent qui grâce à son blog, place le débat à un autre niveau et fait honneur à son parti.
Je ne comprends pas bien la phrase « Il n’était devenu qu’une couleur de plus dans une majorité arc en ciel dont personne ne voulait. » Ce n’est pas, dans une « opposition arc en ciel » qu’il faut dire ?
Rédigé par : RST | 19 mars 2010 à 11:12
@ Malakine
Le Modem a pris un sacré coup avec ces régionales... pour un parti fédéraliste et girondin c'est fort de café.
On peut dire que le Modem est devenu un parti régional avec comme pour seul bastion, l'Aquitaine natale de Bayrou... heureusement que pour sécuriser le tout, Bayrou avait fait appel à Jean Lassalle, un atypique qui a fait ses scores les plus brillants dans les vallées pyrenéennes menacées par la mondialisation (Oloron ste Marie, Vallée d'Aspe).
Par ailleurs, François Bayrou devrait tirer quelques enseignements de ce petit succès en Aquitaine, Lassalle a un positionnement plus radical par rapport à la mondialisation et à l'Europe (Lassalle l'un des rares nonistes de l'UDF en 2005 et auteur d'une grève de la faim contre une délocalisation dans sa circonscription).
La refondation doctrinale d'un autre force devra passer pour Bayrou par un retour à ses fondamentaux réacs de sa jeunesse (Lanza del Vasto), il perdra par la même occasion ces notables centristes néogiscardiens qui ne font que lui nuire ainsi que ces bobos volatils qui aiment Dany Cohn-Bendit.
Je ne crois pas que Bayrou rejoindra Villepin qui a autant de réseaux que lui et d'élus derrière lui (une dizaine tout au plus), par contre... il est possible qu'il puisse franchir le pas avec Ségolène Royal, qui, des perdants de 2007, tire le mieux son épingle du jeu: Gael Brustier n'a-t-il pas démontré que c'est elle qui a le plus conquis le vote populaire en Poitou-Charente en sus de l'électorat "protégé" brillamment présenté par Davezies dans le Tribune?
Il aurait beaucoup apprendre du sens du marketing électoral de la dame de Poitou et de son intuition hors-pair (NB: c'est la seule qui semble travailler sur les conclusions du livre de Brustier et Huelin d'ailleurs).
Dur pour Bayrou de se rêver en Clinton français et de se réveiller en Léotard... mais je ne l'enterre pas pour autant, le personnage m'est beaucoup plus sympathique que son parti.
S'il veut des idées nouvelles c'est comme la gauche:
http://www.marianne2.fr/Si-la-gauche-cherche-des-conseillers,-en-voici-!_a189627.html
Rédigé par : René Jacquot | 19 mars 2010 à 12:07
Et aussi, le vote sert davantage à l'élu qu'à l'électeur.
Rédigé par : Courouve | 19 mars 2010 à 12:39
@ RST
Je dis que les petites listes doivent faire un projet politique local et qu'elles ne savent pas le faire. L'exemple de DLR est un très bon contre exemple. Je sais bien que NDA a fait une campagne locale, mais elle avait deux défauts :
- Ses prises de positions n'étaient pas conceptualisés. Elles apparaissaient comme un catalogue de mesures techniques, sans portée politique. Il faut pouvoir construire un discours quasi idéologique sur ses propositions locales. Par exemple, il pouvait se poser en candidat anti-écolo contre leurs excès et leur dogmatisme. Mais dans ce cas, cela doit être perçu comme un positionnement national, à vocation générale.
- La clientèle habituelle de DLR n'a pas retrouvé dans le projet local les thèmes qui font son adhésion. Quel rapport entre la souveraineté nationale et la rénovation du RER ? Il faut savoir articuler tes propositions locales avec tes valeurs nationales afin que l'électeur s'y retrouve et identifie la "marque"
C'est pour ça que les élections locales sont casse-gueule pour les petites formations et qu'il est très difficile pour elle d'exister dans un projet purement local.
Hérétique est un jeune connard imbu de lui même. Heureusement que tout les gens au Modem ne lui ressemblent pas !! Je ne comprends d'ailleurs pas que Marianne 2 publie les textes de ce crétin égocentrique incapable de la moindre réflexion personnelle.
Je n'ai pas compris ce que tu n'as pas compris. L'arc en cliel c'est rouge, rose, vert orange (c'est la mode de désigner les partis par des couleurs en france)
@ René Jacquot
Je crois que tu va trop loin dans l'interprétation politique du vote modem en aquitaine. Lassale c'est juste une image dans laquelle les gens se sont reconnus (sa gueule, son accent, sa grève de la faim) Le contenu politique de ce succès se résume au narcissisme de l'électorat qui a voulu "voter pour lui"
Ah ah ah, je rigole ! Les "conclusions" du bouquin de Brustier et Huelin ? C'est quoi leur "conclusions" ??? Que la France populaire vit dans des pavillons en périphérie et dans le monde rural ? Et alors ? On fait quoi de cette exceptionnelle découverte ? Si la Ségolène travaille sur ce bouquin pour préparer son retour, ça promet !
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2010 à 12:55
d'accord avec vous sur le modem
mais personnellement je n'enterrerai pas trop vite Europe écologie.
Parceque ce que vous dites pour le modem :
"Le Modem n’a de sens que s’il renouvèle réellement la manière de faire de la politique et propulse de nouvelles générations de responsables à tous les niveaux"
C'est quand même ce que fait Europe écologie, regardez les Européennes ou les têtes de liste aux régionales c'est souvent de nouvelles têtes justement! et Eva jolly par exemple ou josé bové, c'est une nouvelle façon de faire de la politique.
Le seul (gros) problème, c'est bien sur leur ultraliberalisme béa et leur Oui TCE... Mais je répondrai que le PS est au même niveau sur ces sujets, Le modem aussi, et l'UMP...
Seul DLR et quelques un au PG et au FN tiennent des discours réellement de rupture et je désespère de ne pas voir Villepin s'allier avec NDA (et pourquoi pas Bayrou) pour reprendre ces idées ou de voir Généreux et Sapir réellement prendre en main le programme du PG.
Donc pourquoi les verts ne serait il pas au moins autant capable que les autres de nous sortir un programme de rupture? parcequ' ils ont la jeunesse, l'enthousiasme, les nouvelles têtes... Et puis ils auraient quand même une bonne raison d'être contre le libre échange mondialisé même si elle est plus écologique que sociale, donc pourquoi pas?
personnellement moi qui compter voter front de gauche j'ai été a un meeting d'Europe écologie et finalement surpris par cette nouvelle manière de voir la politique et les programmes novateurs au niveau régional proposés et j'ai finalement voté écolo.
Rédigé par : red2 | 19 mars 2010 à 13:01
@ Malakine
Attention à ne pas faire du "psychanalysme sans psychanalyse" comme l'écrit Marcelo Otero c'est à dire faire de la psychanalyse une idéologie systématiquement transposable à toute problématique sociale, économique et culturelle. Si la société capitaliste moderne provoque et renforce les traits narcissiques en chacun de nous, elle étouffe également une certaine idée de l'individualisme libéral pour l'égo-grégarisme (Robert-Dufour) soit vivre en troupeau en se pensant libre.
Je ne nie pas la dimension identitaire et narcissique du vote Lassalle mais pour assez bien connaitre la région... le vote Lassalle est aller au-delà des bobos habituels ou des bergers de la vallée d'Ossau, il a emporté le vote des ouvriers et des classes populaires de la Plaine de nay, d'Oloron Ste Marie, Mont de Marsan. Seul, hic, il n'a pas pu conquérir le vote ouvrier et agricole du Lot et Garonne traditionnellement Front National.
Sur Brustier et Huelin, je suis moins critique que toi et je salue le diagnostic plutôt synthétique de l'ouvrage... certes, ils commencent avec le B-A-BA pour nous, mais c'est essentiel tant le PS part de loin... résultat ce n'est pas Hamon qui récupère cette analyse, c'est Royal et cela semble avoir payé pour ces régionales.
Rédigé par : René Jacquot | 19 mars 2010 à 13:46
Le MoDem et François Bayrou ne sont pas la même chose
Je dirais même que François Bayrou est le pire ennemi du MoDem !
Tu expliques très bien pourquoi le MoDem a perdu les élections intermédiaires mais justement :
Aux présidentielles, ce ne sera pas le MoDem qui sera candidat, mais François Bayrou et rien n'empêche à l'heure actuelle qu'on ai un nouveau match Sarkozy / Royal (un match retour serait très intéressant ^^)
En somme, tu veux décourager François Bayrou alors que la prochaine élection qui se profile (présidentielle) peut lui être favorable
Rédigé par : NRico | 20 mars 2010 à 10:18
@ Red 2
Je n'ai pas du tout enterré Europe Ecologie, mais annoncé un reflux des préoccupation écolos. EE me semble beaucoup mieux disposé que le Modem a structurer un vrai mouvement politique viable dans la durée.
Par contre, je ne les sens pas du tout prêt pour proposer un quelconque programme de rupture, mais je peux me tromper ...
@ rené jacquot
Je ne fais pas d'idéologie (en tout cas, pas dans ce papier) J'analyse cyniquement les comportements électoraux.
Oui, en effet Brustier et Huelin nous ont proposé un diagnostic, mais rien de plus. La rupture de la gauche avec le peuple, c'est quand même pas franchement nouveau. Todd l'avait déjà analysé dans l'illusion économique il y a plus de 10 ans !
@ Nrico
Je m'attendais à cet argument et je suppose que Bayrou et ses soutiens continuent de s'y accrocher.
Pour ma part, je pense que c'est foutu pour lui. Pour deux raisons. L'effet speculatif qui détermine le comportement des médias, des sondés et finalement des électeurs au premier tour. Si personne ne pense que Bayrou peut se retrouver au second tour, il fera 8% au maximum.
Il ne pourra créer de dynamique en sa faveur que sur un rejet du candidat socialiste. Si le PS présente cette fois ci un vrai présidentiable (au sens de quelqu'un qu'on peut sérieusement imaginer à l'Elysée) alors il ne bénéficiera pas du vote refuge.
En outre, il subira la concurrence d'autres candidats sur le registre du troisième homme et notamment Villepin.
Rédigé par : Malakine | 20 mars 2010 à 11:36
Salut à vous tous, et un grand merci à Malakine, qui semble particulièrement en forme.
Je trouve cela dit que tu (Malakine) as tort d'enterrer Bayrou. Ces élections marquent à mon sens (comme les européennes auparavant) le renforcement d'un agnosticisme politique très bien décrit par Alain-Gérard Slama dans une tribune du Figaro. On voit que seule la présidentielle est épargnée par l'abstention de masse, qui limite largement les interprétations que l'on peut tirer des différents scrutins. Tout se passe comme si elle était désormais la seule élection (sans doute parce qu'elle dépasse le cadre du politique), renvoyant toutes les autres à un statut de sondage grandeur nature.
Mais je reviens sur Bayrou. Je suis d'accord à 95% avec René Jacquot, sans doute parce que le personnage m'est aussi sympathique que son parti m'est (m'était désagréable). 95%, parce que je ne pense pas que Bayrou doive se tourner vers son passé réactionnaire ou non, il lui suffit d'être ce qu'il est, un chrétien (et plus précisément un catholique). Ainsi il abandonnera le marketing débile qui lui a sans doute permis de créer un Modem inconsistant, et de penser que le centre est autre chose qu'un invertébré à vocation de notable (pour le centre, il y a les Morin et consorts, merci).
En ce qui me concerne, j'ai toujours pensé que si Bayrou pouvait "faire quelque chose", c'est-à-dire d'abord prendre au sérieux les thèses protectionnistes, il ne le pourrait que contre son parti qui, Lassalle (et peut-être quelques autres) excepté, est pour moi un repoussoir.
Non, sans déconner Malakine, tu vois Villepin en alternative? Tu as vu la gueule de ses soutiens? Le Modem m'en deviendrait presque sympathique. La seule chose qu'il peut faire, c'est flinguer Sarkozy. On l'en remerciera au passage.
Rédigé par : Archibald | 22 mars 2010 à 00:02
Tout d'abord, merci à Malakine pour ton retour.
Je pense que vous vous bercez d'illusion à propos de NDA. Bien que n'étant pas gaulliste, je le tenais en assez haute estime, jusqu'à ce que je l'entende (sur France Info il me semble) faire une campagne grossière de démagogie et de cynisme sur les transports, en se présentant comme le défenseur des automobilistes vaches-à-lait de l'état.
Se prétendre le dernier des gaullistes et nous faire du "sous-Nicolas-Miguet", ça me fait doucement rigoler, sans parler de l'alliance avec la droite extrême (CNI). Tout ce qu'il a réussi, c'est à brouiller son image, tout ça pour faire moins de 5%.
Il me semble en voie de "bayrouisation" : qui trop embrasse mal étreint!
On voulait voir de quel bois il était fait, on a été servi : c'est pas du chêne, c'est du balsa!
De manière plus générale, je pense que l'alternative protectionniste ne peut peut provenir que de personnes déjà au cœur du système politique et ayant fait son "chemin de Damas", comme Gréau en économie.
C'est justement parce que la voie à prendre est aventureuse que l'on aura besoin d'un guide chevronné.
Mais j'avoue que le candidat se fait attendre...
Rédigé par : Aluserpit | 22 mars 2010 à 23:59
@ Aluserpit
100% d'accord avec ton dernier paragraphe.
J'ajoute qu'un européiste serait du meilleur effet.
Rédigé par : Archibald | 23 mars 2010 à 11:54
ottima analisi. dall'italia alcuni seguono il percorso politico del MoDem e di Bayrou cercando di imitarlo evitando le debolezze dell'operato.
Rédigé par : antonio dmt | 04 avril 2010 à 22:25