La crise financière larvée qui se développe en Europe depuis déjà une année n’est pas des plus simples à comprendre. Lors de l’épisode Grec, tout le monde pensait saisir : on avait à faire à un Etat dispendieux qui avait trafiqué ses comptes et auxquels les créanciers ne faisaient plus confiance. Une bête crise des finances publiques. L’épisode Irlandais était déjà plus délicat puisque le Tigre celtique avait des finances publiques en ordre jusqu’au déclenchement de la crise. Ce sont les pertes de ses banques que l’Etat a du recapitaliser en catastrophe qui l’ont conduit au fond du trou. Mais désormais, on parle de menace sur l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et même de la Belgique ou de la France.
Alors de quoi s’agit-il ? D’attaques spéculatives des marchés comme le prétendent les antilibéraux ? D’une crise l’Union Européenne faute d’une gouvernance suffisante comme l’avancent les euro-fédéralistes ? D’une crise de surendettement public comme l’affirme les libéraux ? Ou d’une crise de la monnaie unique qui touche là aux limites de son modèle mal conçue, comme on l’affirme dans les milieux souverainistes et euro-critiques ?
Tout cela à la fois et toute autre chose, en réalité infiniment plus grave. Les interprétations rappelées plus haut, ont toutes leurs remèdes : monétisation des dettes, fédéralisme budgétaire européen, plan de rigueur ou sortie de l’Euro. Or, la vérité est qu’il n’y a pas de remède à cette crise. L’Europe ne pourra pas éviter la déflagration politique et économique qui s’annonce.