Il y a des semaines où je cherche désespérément des sujets d’articles et d’autres où je n’ai pas le temps d’écrire tous ceux que l’actualité propose. Pour ceux-là, je me contente généralement de quelques lignes sur Facebook, accompagnant d’un lien. Mais comme tout le monde n’a pas la chance de pouvoir bénéficier des délicieuses discussions entre amis qui suivent ces messages, les voici synthétisés en forme de bloc-notes de la semaine.
Emporté par mon élan et aidé par un style plus relâché qu’à l’habitude, certains points auraient largement pu donner lieu à des articles à part entière. J’essaierai de retenir la leçon pour l’avenir.
Malgré ce qu’évoque l’illustration, l’éruption du volcan islandais et la paralysie du ciel aérien qui s’en est suivi ne m’a rien inspiré. Sinon tout y est, du “care” de Martine Aubry, à la crise Belge en passant par toutes les polémiques de la semaine, sans oublier bien sûr l’affaire de la prostituée des bleus.
Martine Aubry invente la « société du soin »
Le parti socialiste est sauvé. Il a enfin retrouvé une idéologie de substitution à sa vieille sociale-démocratie : le « care » terme anglais que Martine Aubry traduit par la société du soin. La première secrétaire a définit cette doctrine dans un entretien à Médiapart : "La société du bien-être passe aussi par une évolution des rapports des individus entre eux. Il faut passer d'une société individualiste à une société du "care", selon le mot anglais que l'on pourrait traduire par "soin mutuel" : la société prend soin de vous, mais vous devez aussi prendre soin des autres et de la société."
Cette nouvelle doctrine fait tout de même furieusement penser à l’Etat maternant chère à Ségolène Royal et à ses bondieuseries de meeting. Le problème, c’est que Martine, les bras en croix au bord de la scène, un sourire extatique aux lèvres, communiant avec la foule, lançant des appels à l'amour mutuel jusqu'à la faire scander en chœur « Fra-ter-ni-té », ça le fera moins. C’est sûr.
Les réactions ont dans l’ensemble été plutôt ironiques, notamment Jean Michel Apathie sur son blog qui ironise sur la « nunucherie » du concept et Luc Rozenzweig dans causeur qui en fait une critique aussi méchante que lucide. Le Monde en revanche a adoré, ce qui en dit long sur la puissance subversive du concept.
L’ancien directeur de la DATAR en appelle à un protectionnisme paneuropéen
Jean Louis Guigou, mari de Elizabeth, fût le pape de l’aménagement du territoire sous Jospin lorsqu’il dirigeait la DATAR. A l’époque, il défendait l’idée généreuse et néanmoins farfelue du développement endogène des territoires. Comment ? En finançant dans les « pays » des postes d’agents de développement, chargés de réunir autour d’une grande table tous les acteurs socio-économiques afin d’arrêter un diagnostic partagé et une stratégie intégrée de développement. Dix ans après, il revient avec une idée tout aussi belle et utopique : Un protectionnisme euroméditérannéen :
« Seul un espace unifié de 500 millions d'Européens et demain 450 millions d'Arabo-musulmans, d'Israéliens et de Turcs, constitue le cadre adéquat pour faire face à la guerre économique et à la guerre des monnaies que préparent les autres régions intégrées d'Asie de l'Est ou d'Amérique. Disons le franchement, l'avenir de l'Europe, c'est la Méditerranée. Tout ce qui manque aux pays européens, la jeunesse, les marchés, l'énergie, ils le trouvent au Sud et, réciproquement, tout ce qui manque aux pays du Sud et de l'Est, la gouvernance politique, les brevets, ils le trouvent au Nord.
Mais il y a à cela une condition : l'Union pour la Méditerranée ne doit pas être une zone de libre-échange comme le propose le président Barroso ; ce doit être une région de politiques publiques communes, de protections sociale et environnementale élevées et non pas une simple opportunité conjoncturelle d'exploiter les bas salaires ou de capter les hydrocarbures du Sud. L'UPM doit affirmer ses préférences collectives : valoriser la proximité et limiter le transport à très grande distance, coûteux en énergie et en CO2 ; valoriser la complémentarité pour un développement productif et durable ; promouvoir un développement solidaire, véritablement partenarial, incluant des transferts de technologies, des programmes de formation professionnelle, et l'amélioration des systèmes sociaux au Sud. Sur la base de telles préférences, alors pourrait naître une préférence communautaire, voire une certaine dose de protectionnisme, pour financer la protection sociale et environnementale de cette grande région euroméditerranéenne »
Un tel projet n’a bien évidemment aucune chance de voir le jour avec l’Allemagne, dans la mesure où elle a déjà appliqué cette stratégie de codéveloppement intégré avec les pays d’Europe centrale avant de la reproduire avec les ex républiques soviétiques, Russie en tête. Son intérêt est clairement d’empêcher les pays latins d’en faire autant avec le sud de la Méditerranée.
En revanche, dans le cadre d’une scission de l’Europe, c’est incontestablement la perspective à privilégier pour la fédération latine que j’appelle de mes vœux. Il suffirait d’accorder des droits de douanes avantageux pour les importations en provenance des pays du Maghreb et d’Afrique. Non seulement nos productions gagneraient en compétitivité (les teutons n’auront qu’à bien se tenir), mais ce sera un excellent vecteur pour réduire la fracture nationale qui tend de plus en plus à opposer les français de souche aux franco-maghrébins. Comme le dit JL Guigou, on n’a aucun intérêt à partager notre valeur ajoutée avec la Chine, mais tout intérêt à le faire avec les pays du sud dont on est si proche.
« Let’s make money » le doc coup de poing contre la finance globalisée
J ’ai vu cette semaine un excellent documentaire autrichien sur Canal + sur l’économie de la globalisation « Let’s make money » qui, à la manière d’un « Home » nous propose un voyage autour de la planète pour constater le fonctionnement et les dégâts d’une finance tyrannique. Mais à la différence de « Home » le documentaire ne se limite pas à suggérer l’apocalypse imminent avec un patchwork de belles images vues du ciel (même s’il y en a aussi, notamment des vues terrifiantes des conséquences de la spéculation immobilière en Espagne) Le film nous gratifie également de quelques témoignages d’acteurs animés par un cynisme sans limite, en particulier les confessions d’un corrupteur de nation à la solde de l’Empire américain (vidéo n°2). Au final, c’est un excellent cours d’économie globale qui est à montrer sans hésitation aux plus jeunes tant il est pédagogique et instructif.
Je me suis demandé quelles auraient été les résultats des européennes si ce documentaire avait été diffusé deux jours avant le scrutin en lieu et place du monument de propagande climatiste de Yann Artus Bertrand. Un Front de Gauche à 18 % ?
John Perkins, confessions d'un corrupteur de nations
envoyé par Nzwamba. - L'info video en direct.
Les banques se gavent sur le dos des Etats
Même si notre ami spécialiste de la finance Géorad, me dit que c’est en réalité plus compliqué que ça, je trouve l’argument selon lequel les banques font leur beurre sur le dos des Etats en leur prêtant à des taux plusieurs fois supérieurs que celui auxquels elles se refinancent auprès des banques centrales, particulièrement percutant.
C’est donc avec une certaine jubilation que j'ai lu dans l’organe de la pensée unique sur internet Slate.fr et de surcroît sous la plume d’un journaliste du New York Times « «L'opération la plus facile et la moins risquée pour les banques est d'emprunter des milliards à la Fed (la banque centrale américaine) à un coût d'environ un demi point de pourcentage, et de prêter ensuite cet argent au Trésor américain à des taux d'environ 3%, ou même plus élevés, écrit le quotidien new-yorkais. Le profit qui en découle est un cadeau direct des contribuables américains à Wall Street »
Ribéry, un cerveau dans les pieds, une bite dans la tête ?
Comme tout le monde, lorsque j’ai entendu que Franck Ribéry et les autres bleus étaient impliqués dans une affaire de proxénétisme, j’ai pensé à une nouvelle affaire Polanski, une sordide affaire de viol sur mineure, pourquoi pas même en réunion.
Quel ne fût pas ma surprise en comprenant qu’on ne reprochait à ces gamins que de s’être offert les services d’une pute. Pardon … d’avoir corrompue une pure et innocente jeune fille.
La prostitution a pignon sur rue en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, mais chez nous c’est toujours un échange entre un odieux pervers et une femme réduite à l’état d’esclave sexuel. A ce propos Agnes Maillard (le monolecte) vient de nous gratifier d’un excellent texte intitulé “Des putains et des hommes” des où elle tente brillamment à nous dégoûter de toute idée de sexe tarifé en renversant les rôles. Raté. Moi, ça m’a fait rire ! Dans le même registre lire également une critique de Camping 2 dans Slate qui montre comment la sexualité est de plus en plus refoulée et tabou dans notre pays.
Mais comme pour l’affaire Polanski ou l’affaire Mitterrand, les polémistes de bonne vertu ne s’embarrassent guère d’analyses pour exprimer leur puritanisme par des jugements moraux à l'emporte pièce: nos footeux sont tellement pourris par le fric qu’ils en ont perdu tout sens commun et tout souci d'exemplarité. La palme de la pudibonderie revient cette semaine incontestablement au très charismatique Maire de Lyon et futur candidat aux primaires socialistes (Qu’est ce qu’on va rire !) qui a demandé à Sydney Govou de présenter des excuses publiques ! Auprès de quel victime et pour quelle faute, au fait ? Encore un qui se croit aux Etats-Unis !
Zemmour n’a pas eu tort cette semaine de voir dans cette triste polémique l’expression d’un rejet du désir masculin qui dissocie volontiers sexe et sentiments. Je l’ai trouvé bien gentil sur ce coup là. Il aurait très bien pu aussi affirmer qu’elle remettait en cause le désir ancestral des femmes de tirer avantage de leurs charmes (version soft) ou de faire du fric avec leur cul (version hard). Au fond, qu’est ce qui est le plus abject : Payer ou se faire payer ? Qui profite le plus de la faiblesse de l’autre ?
La Belgique n’a jamais été aussi proche de la partition
Suite à l’inextricable problème des communes francophones à facilité de l’arrondissement Bruxelles-Hal-Villvorde que l’on n’hésiterait pas à qualifier de purification ethnique si cela se passait un peu plus loin à l’est en Europe, le gouvernement Belge vient de sauter une nouvelle fois. Les médias français, n’ont su en rendre compte qu’en se lamentant sur le fait que la Belgique n’aura pas de gouvernement au moment de prendre la présidence de l’Europe. Les crétins ! Mais qu’est ce qu’on s’en fout de la présidence tournante de l’UE ! On croyait d’ailleurs que c’était fini depuis qu’on avait enfin une présidence stable.
Comment les médias peuvent-ils ne pas percevoir l’anxiété de nos cousins wallons qui se rapprochent chaque jour un peu plus du statut d’apatride à mesure que leur Pays se délite ? Comment peut-on occulter le fait que cette affaire interpelle directement la France qui devra tôt ou tard se prononcer sur le rattachement de la Wallonie ? Sans aller jusqu’à adopter la grille de lecture zemmourienne qui voit dans cette affaire, le début d’un processus d’éclatement des Etats Nations d’Europe et dans la Belgique le cœur du rêve français, il est tout de même difficile de ne voir aucune dimension géopolitique dans l’échec du projet fédéral Belge.
Sarkozy qui dans le même temps célébrait le 150ème anniversaire du rattachement de la Savoie à la France aurait pu glisser une allusion bien sentie à la crise belge en direction de nos amis wallons. Il aurait pu évoquer les frontières floues et fluctuantes de la France sur son flanc Est, rappeler le principe d’autodétermination des peuples et conclure en certifiant que la France accueillera toujours volontiers les peuples voisins qui souhaiteraient intégrer la nation française. Au lieu de prendre la mesure de l’Histoire en marche, il n’a parlé une nouvelle fois que de lui-même et de sa femme, "savoyarde de l’autre coté".
Monsieur le président, il y a encore plusieurs millions de français potentiels « de l’autre coté » ! Il serait peut-être temps de leur parler !
Le FN entre banalisation et diabolisation
La renaissance du front national depuis les régionales et le nouveau visage qu’il présente avec Marine Le Pen n’en finit pas de poser problème au système politico-médiatique. D’un coté le nouveau leader du FN est invité sur tous les plateaux, comme n’importe quel parti. De l’autre, on continue de rejeter en bloc ce parti et les idées qu’il défend par une ostracisation mécanique, comme l’ont fait cette semaine Laurent Pinsolle (que l’on a connu plus subtil) pour qui sous le vernis, se cache toujours du brun ou Luc Rozenzweig pour qui « Le FN c’est d’abord des gens pas bien » (inutile de lire l’article, tout est dans le titre)
Désolé mais moi, je ne marche pas.
Jusqu’à preuve du contraire, le FN est un parti démocratique, qui représente un courant de pensée qui existe dans l’opinion et qui représente un part significative de l’électorat. Je n’ai jamais rien entendu chez Marine Le Pen qui justifie qu’on la boute hors du jeu démocratique. Et même, si je ne suis pas en accord sur tout avec elle (notamment sur la Burqa, l’islam et la politique sécuritaire, ce qui n’est tout de même pas rien) il m’arrive de me réjouir de l’entendre défendre brillamment certaines des idées auxquelles je crois.
Mais surtout, je ne supporte pas la posture qui consiste à réduire un personnage politique ou intellectuel à l’une ou l’autre caractéristique infâmante pour le disqualifier et rejeter en bloc toutes ses idées et propositions. Ce n’est pas parce que Marine est la fille de Le Pen que tout ce qu’elle dit mérite l’opprobre, pas plus que'Alain Soral ne dit que des conneries parce qu’il a quelques obsessions névrotiques et des fréquentations douteuses. On pourrait d’ailleurs reproduire ce schéma à l’infini, y compris pour les éminents représentants de l’UMP ou du PS. J’ai même lu récemment chez Yann une tentative d'exécution sommaire de NDA au motif qu’il aurait appartenu à une organisation américaniste !
C’est si difficile que cela d’attaquer ses opposants ou ses concurrents pour ce qu’ils pensent et proposent et non pour ce qu’ils sont ou sont supposés être ?
Je vais vous faire une confidence. J’ai essuyé beaucoup d’attaques personnelles l’an passé, de la part de blogueurs hargneux, des commentateurs crétins sur Marianne2 ou de Malakinophobes agressifs qui venaient jusqu’ici cracher leur venin. Il est évidemment beaucoup plus facile de délirer sur un auteur dont on ignore tout pour discréditer ses écrits que d’opposer des arguments. La psychologisation du débat est l’arme préféré des abrutis, des connards et de tous ceux qui se trouvent en situation de fragilité intellectuelle.
Je crois bien d'ailleurs que c’est ce type de réaction qui m’a fait cesser toute envie de m’exprimer publiquement à l’automne dernier. Ce type d’attitude est non seulement intellectuellement indigne mais peut faire quelques dégâts. C’est pourquoi, je ne supporte plus du tout, les tentatives d’excommunication personnelles ou collectives fondés sur des jugements moraux portés sur les personnes. Dans le débat public, seules les actes et idées peuvent faire l'objet de procès, jamais leurs auteurs. Entre tous les procureurs de la bien pensance qui se croient autoriser à délivrer des brevets de bon républicanisme et leurs victimes, je serais toujours du coté des victimes et contre leurs procureurs.
Pour finir, je vous livre sans plus de commentaire un discours de Pascal Lamy qui m’a été signalé par une lectrice de ce blog (oui, oui, ça existe) Dans ce discours, le directeur général de l’OMC répond aux critiques des protectionnistes et en particulier d’Emmanuel Todd sur le libre échange.
J’ai beaucoup parlé de protectionnisme et de libre échange l’an passé. Trop à mon goût. C’est pourquoi je préfère laisser l’analyse, le commentaire et l’éventuelle réponse à d’autres plumes moins émoussées que la mienne sur ce sujet.
Malakine
En cas de partition de la Belgique et l’annexion de la Wallonie par la France, la prétention flamande de rattacher Lille à la Flandre deviendrait elle légitime?
L'effacement des frontières depuis l'encouragement et même l'aide apportée à la fin de la Yougoslavie ; reconnaissance unilatérale par l'Allemagne de la Croatie jusqu’à indépendance du Kosovo, fût et reste la cause de bien des malheurs. Faut-il rejouer cette partition ailleurs? Ou tout au contraire soutenir l’unité du royaume de Belgique ?
Après la fin de la Belgique, nous faudra t il soutenir les indépendantistes et rattachistes catalans, basques. Le pangermanisme sera-t-il de retour ? Le retour sur leurs terres des peuples déplacés une revendication légitime ? Le temps de la paix qu’a connu l’Europe semble s’éloigner avec ce retour des nationalismes. Nous touchons là à de graves questions.
Rédigé par : Jacques ENNAT | 24 avril 2010 à 08:13
@ Jack Ennat
Le démentellement des Etats nations par l'Europe est voulu, Atali le répétait ce matin sur France Inter avec son outrecuidance coutumière: "oui à la démocratie régionale et européenne, fin des pouvoirs nationaux inadaptés aux réalités d'aujourd'hui et de demain"
Le peuple, la Nation Belge n'est pas une vue de l'esprit, le sentiment national s'est construit contre l'Autrichien et le Néerlandais, la religion catholique a aussi joué un rôle non négligeable.
je pense qu'il faut soutenir l'unité de ce royaume et les aider à régler leur problêmes sans mettre d'huile sur le feu.
Rédigé par : ETDAS | 24 avril 2010 à 10:56
@ Malakine
Eh, mon commentaire (pas très bon, d'accord) sur Lamy!
Je vois que nous avons à peu près la même considération pour Collomb.
Dernier point, je vois un lien direct entre le care (Philippe Murray adorerait) et les considérations de Pascal Lamy.
Rédigé par : Archibald | 24 avril 2010 à 10:59
@ Jacques ENNAT
Tout à fait. Ces questions sont très importantes et méritent mieux que des commentaires du type de ceux que font les journalistes en ce moment.
Sur le cas Belge, tu noteras que ce ne sont pas les Wallons qui expriment des revendications séparatistes, mais les flamands. On ne pourra donc pas reprocher à la France en accueillant les wallons de favoriser les séparatismes régionalistes.
Plus fondamentalement, il me semble qu'on a probablement fait erreur de penser que les frontières que l'on connaît actuellement sont intangibles pour l'éternité. Il y a toujours eu des modifications de périmètres et il y aura encore des ajustements, notamment à la faveur de la crise qui va désormais s'attaquer aux Etats. Les régions riches (surtout celles de famille souche) vont être de plus en plus tentées de se séparer des régions pauvres de leur pays.
Tu parles de pangermanisme, mais n'est-il pas déjà à l'oeuvre en matière économique ? Ne s'exprime t-il pas déjà via une Union Européenne de plus en plus clairement sous domination allemande ?
@ ETDAS
Mais c'est ce qu'on fait depuis des années !! Mais que se passera t-il si après les législatives, les flamands votent en masse pour des partis séparatistes et que la Flandre déclare aussitôt après son indépendance ? La France peut elle rester muette et inerte face au sort des Wallons ? Je crois que non et qu'il est temps désormais de mettre la question du rattachement et de ses modalités dans le débat.
@ Archibald
Tu avais commenté un texte que manifestement tu n'avais pas lu ! -)
Rédigé par : Malakine | 24 avril 2010 à 11:44
@ Malakine,
Je persiste et je signe sur le Front National et Marine Le Pen. Ce qu'elle a dit sur Europe 1 me choque profondément. Trouver que les déclarations de JMLP sur l'inégalité des races, la blague Duraffour-crématoire ou que "les chambres à gaz sont un point de détail de la seconde guerre mondiale" lui donnent du charme me semble innacceptable. Je ne lui demandai pas de critiquer les déclarations de son père, mais il y avait une marge entre ça et trouver que cela lui donnait du charme.
Pour moi, le FN n'est toujours pas un parti comme les autres. Ses relents xénophobes sont toujours fortement présents et Marine Le Pen dit qu'elle veut éviter les provocations qui désservent le parti, mais pas que ces provocations sont anormales en soi. C'est pour cela que j'ai intitulé mon papier "sous le vernis, le brun". Marine Le Pen a très bien compris qu'il fallait donner un vernis de respectabilité au FN, mais non seulement elle ne semble pas remettre en cause le brun qu'il y a sous le vernis, mais pire, elle dit qu'il donne du charme.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 24 avril 2010 à 11:48
@ Malakine
Tu y vas fort! Non, ce qui est vrai, c'est que j'aurais pu écrire la même chose sans l'avoir lu. Ou presque.
Rédigé par : Archibald | 24 avril 2010 à 12:53
@ Malakine
J'adore cette petite saillie sur la "puissance subversive" du concept de "care" ! C'est vrai que ça fait vraiment penser à du Royal. J'ose une hypothèse : pour en arriver à s'aligner sur Royal, Aubry doit commencer à sérieusement flipper.
Ça n'a rien à voir (enfin j'espère, car on ne sait plus trop !), mais pour ce qui est de dissocier sexe et sentiments, je ne vois vraiment pas pourquoi ce serait un truc spécifiquement masculin… Je pense que c'est plutôt une affaire de tempérament individuel… et de circonstances. De toute façon je préfère Zemmour dans un autre registre - au hasard, quand il dit ses quatre vérités à Jospin sur une "grande-chaîne-du-service-public" et que l'autre n'arrive plus qu'à bredouiller "afouf, les autoroutes…" tellement il a le nez dans sa propre merde.
Concernant Marine Le Pen, je pense aussi qu'il faut savoir faire la part des choses. Pareil pour Soral (ou même pour Zemmour, que je ne confonds pas avec les deux autres mais qui est régulièrement la cible des mêmes procureurs staliniens drapés dans leur robe de vertu immaculée). A titre personnel, j'ai au moins un désaccord radical avec tous ces gens sur la question de l'immigration. Tellement radical, d'ailleurs, que ce désaccord vaut également (dans une moindre mesure évidemment) pour tous les partisans de la doctrine Rocard : UMP, DLR, MRC, P"S" et je crois bien que j'en oublie encore quelques-uns… Par ailleurs je ne partage pas du tout les obsessions antisionistes de Soral et de ses drôles d'amis, bien que je sois tout à fait hostile à l'idéologie sioniste. N'empêche. Je crois qu'on ne doit en aucun cas (au moins dans aucun des cas évoqués plus haut) se dispenser d'argumenter sur le fond des choses (ce n'est pas le sujet ici donc je ne me lancerai pas là-dedans), et qu'il est parfaitement crétin, et par ailleurs extrêmement contre-productif, de se placer dans une posture morale hautaine pour excommunier à tour de bras les pensées ignobles. Autant Laurent Pinsolle a bien raison d'affirmer qu'il ne peut trouver aucun "charme" aux petites phrases de Le Pen père, autant il est vrai qu'il n'a pas été particulièrement subtil dans son récent billet.
En bref, considérer ou même simplement suggérer qu'il y a d'un côté les méchants "fascistes", crypto-fascistes ou crypto-nazis, dont le discours "évoque-les-heures-sombres-de-notre-histoire", et de l'autre les gentils "anti-racistes" qui "luttent-contre-les-discriminations", eh bien… ça craint. C'est ridicule, inutilement et injustement infâmant, et surtout c'est le niveau zéro de la politique. Au fait, même Jospin, maintenant qu'il s'est "retiré" de la vie politique, ne craint plus d'affirmer que le FN ne représente pas un danger fasciste…
Autre chose : peut-on visionner quelque part en ligne le nouveau docu d'Erwin Wagenhofer ? (We feed the World était excellent).
@ Jacques Ennat
Je crois qu'il faut bien distinguer les revendications rattachistes et les revendications indépendantistes. J'y tiens parce que je suis moi-même très critique vis-à-vis du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" (cette doctrine wilsonienne qui a fait florès), et en même temps très favorable à ce que la France se déclare officiellement disponible pour accueillir en son sein les Wallons. En soutenant ainsi la cause rattachiste wallone, on ne rejouerait pas la partition yougoslave. A ce qu'il me semble, au Pays Basque ou en Catalogne (ou en Corse), on a bien affaire à des indépendantistes - ils ne veulent pas être rattachés à quoi que ce soit ! En revanche vous avez sans doute raison d'évoquer la question du pangermanisme. On doit garder à l'esprit que l'Allemagne a été sévèrement "rétrécie" à l'issue de la dernière guerre. Je suis très mal informé sur ces questions, donc je ne peux en dire plus, mais a priori la résurgence du pangermanisme est une éventualité à prendre en compte. Honnêtement, je ne sais pas si on doit envisager la possible émergence d'un mouvement rattachiste en Alsace (voire en Moselle germanophone). A priori j'ai tendance à croire que non, mais je ne connais pas… Le jour où on appliquera enfin la Loi de 1905 dans ces trois départements concordataires, faut voir… Sans doute que Malakine a quelques idées là-dessus !
Rédigé par : Joe Liqueur | 24 avril 2010 à 13:53
J'ai lu le texte de Lamy, intéressant pour moi puisque je suis dans ce contexte de valeur ajoutée répartie dans plusieurs pays mais au sein d'une même boite, d'où des calculs de coûts de transfert assez complexes dans l'établissement de la rentabilité d'un projet industriel.
Pour sa réforme de la méthode de mesure de l'impact du commerce international, ça me parait une bonne approche.
On se focalise sur les méfaits du commerce international, mais en général peu est pris en compte les effets de l'augmentation de la productivité menant au chômage, ces fameuses machines automatiques nécessitant
moins de "capital" humain. Ce phénomène est pourtant très important, j'en sais quelque chose puisque je suis payé pour ça.
Donc le problème est comment réaffecter et redistribuer des revenus à ceux qui sont remplacés par des machines.
Une piste me parait la réduction du temps de travail, le revenu garanti et la formation. Ce dernier point est essentiel, et devrait être pris en compte bien mieux qu'il ne l'est fait. Beaucoup de formations financées par l'état ne mènent à rien. D'où les frustrations comme celles du Monolecte qui s'étonne de ne pas trouver de revenus après une formation en sociologie alors qu'on sait quand même depuis un bail que la sociologie en termes de possibilités d'emploi c'est pas le top et que s'engager là dedans, c'est prendre un gros risque, à moins de s'appeler Bourdieu ou Aron.
Rédigé par : olaf | 24 avril 2010 à 14:07
@ Joe Liqueur
Pour mémoire, Rocard a dit, exactement: "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre sa part."
Rédigé par : Archibald | 24 avril 2010 à 14:08
@ Malakine et Joe Liqueur
Je surveille depuis pas mal de temps le concept de "Care" qui n'est pas une idée aussi fumeuse que l'on croit... des instituts aussi sérieux que le MAUSS se sont penchés sur cette idée:
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article439
Effectivement la théorie du CARE (telle qu'exposée par Gilligan) connait deux apories, la première c'est de croire à des vertus spécifiquement féminines (vertu du Care féminine contre vertu de Justice masculine), l'autre résidant dans le fait que le Care n'est qu'une resucée des vertus théologales chrétiennes.
L'avantage du Care c'est d'essayer de sortir de l'utilitarisme ambiant par la réactualisation de l'idée de sollicitude.
Néanmoins, la compassion ne peut pas être une politique comme l'a écrit Christopher Lasch dans la Révolte des Elites.
Bref, tout cela pour dire que le concept de "Care" est intéressant en termes de sciences humaines mais peut difficilement tenir lieu de politique!
Rédigé par : René Jacquot | 24 avril 2010 à 14:18
Je rajoute que la formation nécessaire pour passer d'un emploi en obsolescence à un autre permet, quand c'est bien orienté, de produire de nouveaux types de valeurs ajoutées, c'est à dire à la création de nouvelles offres de service permettant de changer la donne. Se contenter d'attendre un boulot adapté à ses compétences du passé n'est pas la meilleure approche. Je m'en suis rendu compte lors de ma recherche d'emploi, on attend pas une pièce de puzzle mais plus des propositions de faire autrement. C'est en quelque sorte le problème du marché de l'emploi qui fait des offres très cadrées, alors que bien souvent c'est autre chose qui est demandé inconsciement par l'employeur. Il faut donc dans une recherche d'emploi devancer l'employeur en lui montrant qu'on en sait plus que lui. Travail d'orfèvre et de diplomatie. Très proche de Lacan sur le thème du sujet supposé savoir.
D'ailleurs, la controverse Onfray-Freud ne t'inspire t elle aucunes réactions ?
Rédigé par : olaf | 24 avril 2010 à 14:24
@ Malakine
(sur "l'affaire" Ribéry)
Eh bien moi, qui suis apparemment parfois plus "zemmourien" ou "soralien" que toi, je me suis dit: encore une histoire sans grand intérêt que des journalistes bassement envieux ou tristement moralisateurs (ou les deux à la fois) vont utiliser pour montrer que pour eux, le sexe doit se pratiquer entre adultes consentants, sans qu'il soit question d'argent. Je me demande parfois, en écoutant certains, si le côté "adultes consentants sans qu'il soit question d'argent" n'est pas un substitut à leur vitalité défaillante et leur imagination limitée.
Rédigé par : Archibald | 24 avril 2010 à 14:30
Pour le Care, je suis pas contre, c'est l'essence de l'humain et du vivant que de lutter contre l'entropie et la mort.
Sauf que la politique c'est de se donner les moyens de ça en étant prosaïque, pas en se mettant les bras en croix sur une scène médiatique. Un peu d'humilité des politiques sur le plan théâtral me parait plus convenable face aux défis actuels, un peu moins de frime charismatique.
J'ai peut être acquis des sensibilités luthériennes depuis que je vis en Allemagne.
Pourtant mes origines culturelles sont teintées de catholicisme.
Rédigé par : olaf | 24 avril 2010 à 15:14
@ Archibald
Je le connais par cœur et in extenso, cet aphorisme de Rocard : "La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part".
Si vous voulez savoir ce que j'en pense, et puisque je ne veux pas encombrer ce fil avec une discussion hors sujet, je vous renvoie aux commentaires associés à ce billet de Yann :
http://lebondosage.over-blog.fr/article-eric-zemmour-ouvre-la-boite-de-pandore-migratoire-46015683-comments.html#anchorComment
Rédigé par : Joe Liqueur | 24 avril 2010 à 15:19
@ Joe Liqueur
Pas de confusion, les alsaciens qui ont souhaité rejoindre le Reich étaient rattachistes et les allemands bâtisseurs du grand Reich étaient annexionnistes.
Tout dépend de quelques côté de la frontière on se place.
La question nationale belge concerne en premier chef les citoyens belges. Et premier constat les rattachistes représentés par un parti furent très minoritaires lors de récentes élections (2 ou 3 % de mémoire).
La diplomatie française peut et doit elle formuler une doctrine sur une intégration (annexion ?) de la partie wallonne ? Lorsque l’on formule, comme c’est le cas sur ce blog, une défense argumentée de la souveraineté des Nations, une réponse négative apparaît évidente. Car bien avant une telle perspective, il y a le maintien avec son roi, d’une Belgique même amputée de tout ou partie de la Flandre (et n’oublions pas qu’une forte minorité de flamands restent fidèle à Albert, ce qui complique encore le débat).
Pour l’Allemagne la revendication du droit au retour des déplacés de la fin du conflit 39-45 est de plus en plus affirmée dans le débat politique.
Rédigé par : Jacques ENNAT | 24 avril 2010 à 16:34
@ Jacques Ennat
Merci pour votre réponse. Je suis d'accord avec vous sur le point suivant : "la question nationale belge concerne au premier chef les citoyens belges". D'ailleurs je pense que pour envisager un rattachement de la Wallonie à la France, il faut d'abord envisager une consultation nationale belge (referendum ou autre) sur la question ; ensuite une consultation nationale française sur cette même question. Et certainement pas une consultation pour le seul "peuple wallon" (c'était précisément le sens de mes réserves exprimées quant au "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes"). Car il faudrait déjà savoir ce qu'est un Wallon (j'ai sans doute été un peu rapide dans mon commentaire, d'autant que là encore je ne connais rien de la situation sur le terrain, ni des tenants ni des aboutissants). En bref, à ce jour on ne doit reconnaître que des citoyens belges. Cela me paraît clair. Mais si d'aventure il s'avérait un jour qu'une majorité de citoyens belges se déclarent favorables à un rattachement de la Wallonie à la France (les frontières devant être précisées dans les termes de cette consultation électorale), alors la France pourrait - et même devrait - accueillir les rattachistes au sein de la nation française, si tant est que celle-ci le veuille - ce qui, pour le coup, paraît tout de même assez probable. Et la France devrait même, je pense, annoncer tout cela par avance dès aujourd'hui. Voilà le "message" qu'il faudrait envoyer dès maintenant à tous les citoyens belges, qu'ils se considèrent comme Wallons, Flamands ou avant tout… Belges, cette dernière opinion demeurant en tout état de cause infiniment respectable. Ce ne serait pas jeter de l'huile sur le feu ; juste de la politique étrangère bien sentie.
Rédigé par : Joe Liqueur | 24 avril 2010 à 17:26
J'ai habité un an et demi en Hollande, j'ai consommé du cannabis sans addiction ainsi que des amis hollandais. Comme on consomme un bon vin.
Il faudrait reconsidérer ce qu'est la consommation de cannabis et arrêter de dire des conneries à ce sujet.
A vouloir protéger les gens, on leur supprime le sel de la vie. Le paternalisme protecteur est vraiment une forme d'émasculation, forme inepte de supprimer la possibilité d'explorer par soi même, parce que des prêtres en ont décidé autrement, alors que l'on ne demande rien que de la fermer.
Rédigé par : olaf | 24 avril 2010 à 17:30
Si l'on ne psychologise pas le FN, ne reste-t-il pas que son principal problème, c'est la part réactionnaire (et au-delà) de son électorat?
Cette critique n'a même pas besoin d'être morale, il lui suffit de prendre acte de la déconnexion entre Réaction type Vieille France et modernité.
Autre problème, de Marine cette fois, ce fait : ses arguments "moraux", à elle, pointent des effets, non des causes. Exemple, quand elle critique la culture du "je veux, je prends" de certains gosses, face à A. Legrand dernièrement à la télé). C'est à cet endroit qu'une critique de gauche, incluant l'économique, peut s'avérer plus fructueuse qu'une critique de droite, s'en tenant à une morale d'éducation. Dans cette émission, elle dit que "la pauvreté ne cause pas la délinquance", prenant à témoin des familles "pauvrissimes" du Nord de la France. Bon. Mais pauvreté + aculturation + proximité des grandes villes supposément emplies de bourgeois accompagnés de bimbos à gros seins (du celles que se tape Ribéry), sont un bon ferment tout de même...
Rédigé par : Jef | 25 avril 2010 à 02:03
Je suggére un billet sur Xynthia et la crétinerie du gouvernement :
http://www.marianne2.fr/Exclusif-l-appel-des-scientifiques-sur-Xynthia_a192029.html
Rédigé par : olaf | 25 avril 2010 à 02:07
Ca devient très chiant, entre le filtrage du modérateur menaçant de traiter de connard et le chapka pour poser un com.
Bientôt le passeport biométrique ?
Rédigé par : olaf | 25 avril 2010 à 02:09
Au sujet de "Let's make money" : Je suis en permanence à la recherche de documentaires intéressants, merci pour l'info. J'avais déjà entendu parlé de "l'assassin économique" quand j'étais au lycée, et vu cette interview dans le discutable mais néanmoins excellent Zeigeist Addendum il y a quelques années. Sauf que quand j'en parlais à l'époque, on me prenais pour un fou. Une crise économique plus tard, mon discours est mieux reçu... Le problème est que la lucidité sur le cynisme et le machiavélisme de nos dirigeants politiques ou économiques ne va pas de pair avec la tranquillité d'esprit. Associé au manque d'alternative crédible ou audible, cette prise de conscience conduit plus au désespoir qu'à la révolte. J'ai déprimé mes parents ! C'était pas le but pourtant...
Je suis bien d'accord sur l'impact qu'aurai ce genre de documentaire bien placé à la télévision sur tf1 en période électorale (on peut toujours rêver). C'est simple la télé est le modeleur de l'opinion publique, surtout avec ma génération dépolitisé. Je me suis retrouvé jusqu'en terminale générale avec des gens - pourtant majoritairement de classe moyenne - pour qui lire un bouquin étais anormale, et parlé de sujets sérieux, même avec humour, impossible. Ils fuient tout effort intellectuelle, même les premiers de la classe savaient juste débiter leurs cours par cœur. Et la plupart ont eu le bac... Ne comptez pas sur l'école pour faire des citoyens engagés. Même maintenant, quand je dit que j'ai pas la télé (par choix), personne n'en revient, ça parait impossible.
Pour comprendre les nouvelles classes moyennes basses (c'est à dire ceux qui s'efforcent d'avoir le même train de vie que leur parents à grands coups de crédit et ne savent pas encore qu'ils sont pauvres), regardez M6 de 16h à 20h, tout leur pensée est là (Seb Musset décris cela très bien : http://sebmusset.blogspot.com/). Quand aux jeunes plus pauvres, ils ont en général conscience qu'on les prends pour des cons, ont abandonné la politique, mais rien pour la remplacer, donc ils subissent. Je reconnais que je fait de grosses généralités mais dans ma vie de travailleur précaire, de missions d'intérim en périodes d'essais sans suite, j'ai fréquenté beaucoup de monde ; à l'échelle "sociologique" ( et pas psychologique, tous le monde est différent), j'ai vu très peu d'exceptions : la télé, et rien d'autre, forge leur esprit.
Pour le FN, j'ai lu leur programme, et le rascisme suinte entre les lignes. Mais refuser le débat avec eux est une grave erreur, ça joue en leur faveur. En plus, leur succès vient peut-être plus de la faiblesse de la gauche française que des provocations de JMLP (voir ce billet du bourrin CSP: http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2010/04/une-seule-question.html).
Quant au cannabis, la politique de répression n'est que de façade, on en trouve partout facilement, je sais de quoi je parle. Beaucoup de gens en ont besoin pour supporter leur vie, s'il il n'y en avait pas ce serait le bordel. L'interdiction hypocrite achète la paix sociale, alors qu'une vraie prise de position, pour ou contre avec les mesures qui s'ensuit, mécontenterait fortement une partie de la population.
Rédigé par : loup.solitaire | 25 avril 2010 à 06:10
@ Olaf
Quelques souvenirs et réflexions en vrac. Au tout début des années 70 j’étais à Amsterdam, alors une sorte de San Francisco pour européens. Oui, dans les coffee shop on rencontrait des gens, généralement friqués (mais pas toujours), qui considéraient déjà le shit comme le sel de la vie, ou avaient le shit mondain. Ailleurs, et plus pauvres (mais pas toujours) se voyaient aussi déjà des gens complètement abrutis de shit. Des copains marocains, qui bossaient dans la même chocolaterie que moi, m’avaient fait tout un cours là-dessus, concluant par une sentence récurrente : « Une fois par semaine, pas plus, et avec Layla » (le Layla d’Eric Clapton qui passait quasiment en boucle au rad où on allait).
Oui le shit était la porte d’entrée de drogues plus dures, parce que les vendeurs « moraux » (surtout étroitement fliqués) des coffee shop et des boîtes branchées (le Paradiso, le Melkweg, l’Aknathon pour celles dont je me souviens) n’étaient qu’une minorité. Dans la rue les fourmis qui vous proposaient de passer rapidement à autre chose étaient à peu près aussi rares que les manchards à « fifty cent ». C’est par ce canal que je me suis retrouvé un temps bourré en permanence de LSD et d’amphétamines, n’émergeant que pour aller bosser (miracle de la jeunesse, cette vie de couillon passait pour intense, le bouquin d’Olivenstein à la mode du temps aurait du s’appeler « tous les drogués sont des couillons »).
Et ces fourmis étaient les mêmes qui proposaient le diable, c’est-à-dire la poudre, l’héroïne.
En 1972, la célèbre « french correction » de la blanche, d’essence italo-corse-newyorkaise, fut démantelée à la grande joie du cinéma. Les seuls qui ne firent pas la fête furent les flics hollandais, car ils savaient très bien que la mafia asiatique du coin allait reprendre le flambeau, et de manière beaucoup plus informelle et efficace.
Heureusement qu’à l’époque le junkie était ostracisé, même à amsterdam, ce qui protégeait relativement l’acheteur éventuel encore sain. Je me souviens aussi du choc reçu quand, avec les amis du squat que l’on occupait, on avait cherché à savoir d’où venaient les infiltrations nauséabondes qui nous parvenaient du plafond. Un couple de junkie à l’étage au-dessus trouvait en fait insurmontable l’acte d’aller jusqu’à leur WC et faisait leurs besoins petits et gros sur le plancher ! Avec l’aide d’une famille d’immigré moluquois qui occupaient l’endroit, on avait pu alerter les autorités sanitaires à leur sujet.
L’anecdote de la famille était intéressante parce qu’elle montrait que dans cette ville à l’époque les loyers étaient déjà hors de prix. Les zonards camés jusqu’à l’os qui pourrissaient les immeubles à l’abandon servaient surtout les intérêts des promoteurs qui les récupéraient. Tout se tient toujours dans la drogue, de bas en haut.
Cinq ans plus tard, en 1977, de passage dans la cité où j’avais passé ma jeunesse, je constatai que la poudre s’était « démocratisée » jusque là, et il y avait déjà des morts chez les gosses que j’avais connus auparavant. Moi qui pensait que le shit et la poudre « cela ne pouvait pas être la même chose » je fus très décontenancé par le fait probant que certains passaient directement à la case seringue au mépris de la case pétard.
La psychologie surtout avait son mot à dire là-dedans, beaucoup plus que la stricte économie en tout cas. D’abord la transgression. C’était d’abord par transgression par rapport à la fumette pépère des « bourges » des coffee shop que l’on passait à autre chose, et qui me fait maintenant considérer comme illusoire la dépénalisation du shit comme solution miracle au problème général de la drogue. Dans la masse des abrutis du shit (souvent dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, surtout quand ils conduisent) il y en aura toujours un certain pourcentage qui passera à « autre chose ». Le rapport débile que la majorité des jeunes drogués nourrissent avec « leur » dealer, une maman comme les autres, facilite le passage.
Toujours est-il qu’il est très difficile de ne pas raconter de conneries sur tout ce qui touche à la drogue, le problème étant infiniment complexe. Disons en tout cas que ceux qui parlent de çà en termes abstraits de « liberté individuelle» ( ?) ou autre me fatiguent. Il y a dix ans j’ai même failli baffer une greluche du PS qui trouvait normal la chose en tant que « soupape économique pour les quartiers ». C’était aussi l’époque où Jospin trouvait que l’état ne pouvait pas tout.
Dodo.
Rédigé par : Gracchus | 26 avril 2010 à 06:15
@Malakine
Sur une éventuelle union méditerranéenne je ne comprend pas bien ton raisonnement. Tu souhaites que les pays du Maghreb jouent pour la France le même rôle que les pays de l'est pour l'Allemagne? Mais quel est l'intérêt pour l'emploi en France? Je ne suis pas personnellement pour que des nations servent de zones de production pour d'autre, je crois plutôt à une relative autonomie des peuples. Maintenant je ne suis pas contre des coopérations mais remplacer la Chine par le Maghreb n'arrangera en rien nos problèmes macroéconomique, il y a aura toujours le problème du déséquilibre entre l'offre et la demande résultant de la sous-rémunération du travail.
Une véritable union économique doit se faire en égaux pas en situation de maitre-esclave, je pensais que la situation actuelle de l'UE te l'aurais enseigné.
Sinon sur la partition Belge je suis de l'avis que la France n'a pas à s'en occuper. Même si elle semble bancale la Belgique est une nation. Si un jour elle éclate vraiment, on verra ce que souhaiteront les Wallons, en attendant mieux vaut ne pas attiser les flammes. D'autant que le problème ne s'arrête pas à la Belgique, on pourrait voir l'éclatement de la Grande-Bretagne perdant l'écosse le Pays de Galle et l'Irlande du nord, sans parler de l'Espagne et de la Catalogne ou du Pays Basque, ce qui ne serait pas sans risque pour notre propre territoire. Surtout si l'on se réfère à la perte de de plus en plus grande de la légitimité de l'état sur notre propre sol, ces régionalismes pourraient donner de mauvaises idées à certains en France. Je pense aussi que l'UE aimerait bien provoquer l'éclatement des états pour n'avoir affaire qu'a de petits groupes régionaux c'est le fameux diviser pour mieux régner.
Rédigé par : yann | 26 avril 2010 à 07:42
Gracchus,
La Californie envisage de légaliser le cannabis s’apercevant de l‘inefficacité
de la prohibition ne faisant que favoriser l’enrichissement des trafiquants.
Concernant la transgression, c’est un problème psy, autorisé ou pas, ceux qui
souhaitent transgresser trouveront toujours le moyen de transgresser, en
trouvant toutes sortes d’autres comportements transgressifs, en allant du moins au plus selon leur propre échelle de performance transgressive.
Beaucoup consomment alcool ou tabac qui sont autorisés, c’est pas la
transgression de la loi qui les motive donc.
D’autre part, comme pour l’alcool bénéfique pour beaucoup, le vin surtout, à
doses modérées, le cannabis a fait l’objet d’études et peut donc être bénéfique pour certains, selon des doses adaptées. Désolé que ta triste expérience de l’excès et de son sordide te fasse penser en vrac toutes sortes de comportements. Mon expérience est différente ainsi que celle de ceux que j'ai fréquentés, c'est autorisé, non ?
On est pas tous faits sur le même moule standard...
La dépénalisation, ni la pénalisation, n'est pas non plus une solution miracle aux problèmes de la drogue qui existent depuis la nuit des temps. Les drogues sont des médicaments ou des poisons selon les doses et qui les utilisent, comme bien d'autres choses. Il faut arrêter de croire aux solutions miracles, la pénalisation entraine des problèmes bien pires, délinquance de base, enrichissement de puissances mafieuses, produits pollués, encore bien pire la bigoterie de l'interdiction hypocrite alors qu'aucune interdiction n'empêche le commerce à échelle industrielle générant des profits occultes énormes alimentant la finance, les paradis fiscaux, la politique et l'armement. Certains économistes montrent même que la crise économique a été amortie paradoxalement par l'argent des mafias. Ca montre à quel la prohibition génère des montagnes d'influence financière sans être aucunement gênée par la prohibition.
Dommage que ceux qui ont été dans l'excès dans un sens, se mettent à l'être dans l'autre dans un élan christique de celui qui sait, autre forme de toxicomanie du repenti ayant acquis ses galons de probité dans la fange de la déchéance, ils ne font que répéter l'excès et leurs croyances en une solution miracle, comme ils regardent leur nombril comme le centre des causes qui
habitent le monde.
Un peu moins de pathos, un peu plus de réflexion et ça ira mieux concernant ces problèmes de politique.
Rédigé par : olaf | 26 avril 2010 à 22:35
Je n'ai jamais été dans la déchéance, juste temporairement un abruti de la drogue parmi d'autres (cela aurait pu être effectivement l'alcool et le tabac). En vous parlant de celles des autres, que j'ai approchée, j'ai simplement tenté de vous suggérer que ce problème n'admettait pas de solution simple.
Relisez moi donc bien, je ne vois pas le rapport entre ce que j'ai écrit et ce que vous en tirez dans votre dernier paragraphe. A moins que tous ceux qui ne croient pas en l'utilité de la légalisation du cannabis (solution simple) soient pour vous des "christs nombrilistes" (?). Mais là c'est plutôt votre problème, pas le mien.
Rédigé par : Gracchus | 27 avril 2010 à 00:07
Décidément, vous êtes obnubilé par la simplicité, voire le simplisme.
Effectivement, d'être tenté de vouloir baffer quelqu'un qui remarque assez justement que ca fait partie de l'économie des quartiers, mais aussi de pas mal de pays, dénote bien la posture du justicier qui s'autoriserait presque la violence.
Quand je lis "Heureusement qu’à l’époque le junkie était ostracisé", alors là on est vraiment dans le délire de l'inquisiteur prêt à taper dans le tas.
"Moi qui pensait que le shit et la poudre « cela ne pouvait pas être la même chose » je fus très décontenancé par le fait probant que certains passaient directement à la case seringue au mépris de la case pétard.", ce n'est donc pas le shit qui les y a menés et ne montre pas que les deux sont la même chose. La phrase est assez incohérente, un vrac. Vous devriez mieux vous relire...
Rédigé par : olaf | 27 avril 2010 à 09:44
Excusez mon silence depuis samedi. Mon moral s'est de nouveau brutalement effondré. J'espère pouvoir me remettre à écrire quelque chose cette semaine, mais en ce moment, c'est dur ...
A bientôt
Rédigé par : Malakine | 27 avril 2010 à 10:27
@ Olaf (pour solde de tout compte)
Parfait ! Je vais donc changer de ton puisque cela fait déjà deux fois que vous me gratifiez de vos procès d’intention hargneux. Concernant ceux de votre dernier commentaire, c’est simple :
- Pas besoin de me faire remarquer que la drogue fait partie de l’économie des quartiers. En 2001, date de l’anecdote, je le savais déjà depuis trente ans. L’arrivée de l’héroïne dans ma cité d’enfance (on ne disait pas encore « quartier ») en 1976/77, je l’ai vécu difficilement et j’ai expliqué pourquoi, noir sur blanc. Vous ne l’avez pas lu, tant pis ! Ce que je trouvais anormal, de la part de quelqu’un qui occupait des responsabilités au sein d’un parti politique, qui était tout de même en charge des affaires du pays depuis 12 + 4 = 16 ans, était de considérer ce type « d’économie » comme légitime, parce qu’inhérente à des populations « qui ne pouvaient pas faire autrement » c'est-à-dire placé d’office en position de victime. Il était donc normal de demander à cette exquise personne ce qu’elles et ses collègues avaient foutu pendant seize ans pour qu’il en soit autrement. Il n’y avait pas besoin non plus de se prendre pour Zorro et avoir envie d’exterminer (j’ai dit baffer pour ne pas vous choquer, vous avez l’air sensible) une imbécile aussi instruite, tenant un discours aussi irresponsable et aussi pauvre.
- Quand je dis qu’à Amsterdam dans les années 1971/73, les junkies étaient ostracisés ce n’est pas une opinion c’est un fait, dûment observé et vécu, point final. Il y avait ceux qui prenaient de la poudre et ceux qui n’en prenaient pas, et les deux populations s’évitaient. L’ambiance « cool brother » avait ses limites, et j’ai vu un type se faire massacrer à coup de chaîne dans l’une des boîtes citées parce qu’il cherchait à écouler de la poudre (mais prenez-le donc pour du délire si vous voulez !). Dans notre bande et dans toutes celles que nous fréquentions, on prenait n’importe quoi mais pas d’héroïne, et j’ai retrouvé à peu près le même cas de figure à Copenhague à une année près. La « démocratisation » de la poudre, et dans tous les pays d’Europe du nord, s’est répandue comme une traînée dans la deuxième moitié des années soixante dix, avec des conditions de trafic différentes, un moment socio-économique différent (pour parler comme Olivenstein) et une génération suivante (celle des punks et du « no future » en gros), qui s’est démarquée encore plus que la mienne des illusions des années soixante. Si vous voulez, je peux vous mettre en relation avec des anciens collègues toxicos ou des anciens flics des stups qui ont connu cette époque et vous diront la même chose.
- Concernant les choses vues dans ma cité en 1977, ma phrase est pourtant claire si vous faites intervenir un troisième larron (ce qui pour moi tombe sous le sens) : le trafiquant. Je fus abasourdi de voir des dealers arriver d’emblée –je répète que je n’étais pas habitué à ça- à vendre de la poudre à des mômes sans les avoir préalablement « attendris » par des drogues dites plus douces. C’est cette observation qui m’a conduit à penser (paradoxalement en regard des gens qui ont vos positions) que ce débat drogue dure / drogue douce était douteux. J’y reviens plus loin.
La première conclusion à tirer de ces observations est d’abord que nous ne mettrons pas nos nombrils ensemble, puisque je vous rappelle que la discussion est partie de votre expérience ravie de la fumette dans les coffee shop en hollande. Mon nombril valant bien le vôtre, je vous ai fait donc part de la mienne expérience au même endroit, ou plutôt au même petit coin, puisque je n’ai jamais considéré ces lieux que comme des chiottes à bobos impétrants (jeunes ou futurs éternels jeunes, c’est-à-dire vieux jeunes). J’aimerais admettre avec vous que la fréquentation des coffee shop bataves vous a donné un train d’avance sur moi en matière de réflexion politique au sujet de la drogue, mais quels sont vos arguments ?
- Vous parlez de déchéance quand j’évoque les amphétamines et le LSD ce qui montre surtout que votre connaissance du sujet est approximative. Les amphétamines, malgré des effets secondaires fâcheux sur le plan cardiovasculaire, ne créent que peu de pharmaco dépendance (il est bien connu que Sartre par exemple carburait au Maxiton pour écrire la nuit), et le LSD n’en crée pas du tout. Ce sont donc bien –comme la cocaïne du reste- des drogues mondaines, selon certains, ce que j’appelle moi des drogues d’abrutissement, puisqu’elles vous permettent malgré tout de rester socialement dans le coup –j’ai d’ailleurs toujours acheté ces drogues par le fruit de mon travail et pas autre chose- tout en créant une addiction notoire, c’est-à-dire une réelle dépendance psychologique. D’après ce que vous dites à propos de la transgression, il n’y aurait donc pas de problème non plus à ce niveau, puisque la psychologie ne semble guère avoir droit de cité dans votre logomachie rationnelle. Dans quel autre domaine faut-il donc faire abstraction de la psychologie avec vous ? En politique ? (on se marre !) En économie ? (écroulé !) Dans vos commentaires ?
- Hourrah ! La Californie va légaliser complètement le cannabis. La belle affaire ! Et que de beaux concepts en perspective ! Moi ce qui me tracasse, c’est qu’il y a bien d’autres choses que cet état en faillite va devoir légaliser, contrainte budgétaire oblige, puisqu’il n’a même plus les moyens d’entretenir ses propres prisons ! Curieux pays du reste, où il arrive que l’on flingue un fumeur en passant sur le trottoir parce que sa fumée dérange, et à deux pas d’endroits où l’on pourra s’enshiter à gogo dans des brouillards de fumée âcre. Il est vrai que celle là ne risque pas de donner le cancer du poumon aux mouches qui passent. Autre avantage sur le tabac, ce dernier présente l’inconvénient de laisser ses adeptes lucides sur notre société libérale en général, et sur ses intellos du shit en particulier.
- Le shit entretien les mafias, je ne vous le fais pas dire. Ici à Grenoble, des gamins trafiquant en sont encore à régler leur différend de territoire à la balle à sanglier en attendant le fusil d’assaut. Mais cela ne vous vient apparemment pas à l’esprit que le produit vendu n’a que peu d’importance pour les mafias, puisqu’elles ont les moyens, et en logistique et en marketing coercitif de vendre n’importe quoi d’autre avec autant de succès commercial que du shit. Il y avait donc déjà l’alcool, dont on sait que la prohibition est une erreur, autant pour ses impasses économiques que parce qu’elle est liée dans notre culture occidentales à des pratiques sociales très anciennes. Avec vous on légalisera donc le cannabis en plus. Et quoi d’autre encore pour contrer la malice des mafias ? Parce que vous vous doutez bien qu’elles ne vont pas en rester là et que notre monde en déglingue est plus vulnérable que jamais à leurs opérations coup de cœur ! La cocaïne, l’héroïne, les psychotropes sans ordonnance, les armes légères et lourdes, la fausse monnaie (un sujet pour RST qui va me dire qu’elle existe déjà), l’immigration libre et totale (puisqu’il s’agit d’un trafic plus juteux que celui des drogues), le cul des gosses après celui des filles et des garçons, le trafic d’organes, les snuff movie. Ce dernier produit –d’essence franchement culturelle- pose d’ailleurs un problème juridique et un véritable tabou moral, mais qu’à cela ne tienne, on pourrait très bien réformer le droit pour donner à chacun le droit de s’aliéner soi-même au nom de la sainte liberté individuelle et de pouvoir ainsi jouir pleinement dans l’esclavage (ah ! Expier cinq siècles de traite en me faisant couper en rondelle par un esclavagiste noir !). Et puis finalement l’énergie humaine gratuite était précisément imbattable sur le plan qualité prix. En ces temps de déplétion énergétique on pourrait peut-être remplacer les avions par des galères, si l’on veut sauver notre chère mondialisation libérale.
Mais je reconnais humblement (je ne vous ai pas dit mais je vous écris assis sur une planche à clous) que le paragraphe précédent verse outrancièrement dans le pathos (entre nous le vôtre sur le petit Jésus qui lorgnait sur son ombilic les bras en croix n’était pas mal non plus, hein gros coquin ! Vous, vous avez pris une fessée par un curé drogué à l’orée de votre cap génital !). Je vous laisse donc simplifier à ravir vos équations politiques entre deux volutes, lesquelles vous donneront par-dessus le marché (on ne va pas revenir là-dessus) l’impression grisante d’être un Baudelaire sympa dans votre labo.
Bon vent et bon shit.
@ Malakine
Moi aussi j’en ai marre, à commencer par certains corniauds que l’on croise sur vos blogs.
J’ai aussi plein d’autres choses à faire.
Bonne continuation donc et à un de ces jours…
Rédigé par : Gracchus | 28 avril 2010 à 03:00
Gracchus,
J'ai mis une fois les pieds dans un coffee shop...
Je répète ce que vous écrivez : "Heureusement qu’à l’époque le junkie était ostracisé", "heureusement" c'est nettement plus qu'un constat, mais signale une opinion.
Le truc grotesque qui consiste à me faire passer pour un bobo, c'est un peu léger comme procédé.
Je vous ai exposé des arguments, et vous me demandez quels sont mes arguments, autre procédé piteux, pour ensuite vous lancer dans une prospective sécuritaire.
Votre logorrhée sans fin, sorte de bestiaire désarticulé se concluant par l'insulte et des connotations de bas niveau inspirées de votre dernière lecture de scandales dans la presse, est assez glauque et racoleuse, pour ne pas dire facile. C'est ce qui se fait quand on a plus grand chose réfléchir.
Retournez à vos occupations, sans regrets...
Rédigé par : olaf | 28 avril 2010 à 05:43
@Gracchus
Vous avez rédigé un très long post, mais je ne comprends pas bien votre position sur le shit. D'un côté, vous laisser entendre qu'au fond drogues douces et dures sont pareilles (à vous lire, le shit conduit tout droit au crack), de l'autre, vous admettez que la prohibition, comme pour l'alcool dans les années 1920, ne donne pas de si bons résultats que ça.
Je tiens à préciser (pour éviter le procès d'intention que vous avez fait à olaf en le traitant de bobo)que je ne consomme pas de drogues légales légales (tabac, alcool) ou illégales (shit, crack, LSD ecstasy...), et je suis chômeur. Mon opinion sur la dépénalisation du shit part d'un constat simple : la prohibition des drogues douces et dures ne marche pas du tout, surtout en ce qui concerne le cannabis. Légalisons le shit, c'est le moins dangereux et c'est de l'argent en moins pour les mafieux.
Rédigé par : Pullo | 28 avril 2010 à 22:47
Vous avez semblé me poser une question directe, donc je vous réponds
Ma position était pourtant simple même si la forme l’est sans doute moins, je n’ai ni le tempérament ni le temps de faire dans le concis (étant de garde ce mortel 1er mai, je vais faire un effort):
- Le Shit ne mène pas OBLIGATOIREMENT à des drogues plus dangereuses mais il y mène SUREMENT pour une certaine fraction d’une population donnée ((Cela aussi était écrit noir sur blanc dans mon premier message : « Dans la masse des abrutis du shit (souvent dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, surtout quand ils conduisent) il y en aura toujours un certain pourcentage qui passera à « autre chose »)). J’estime que ces dégâts là doivent être pris en compte autrement qu’en les passant aux pertes et profits de la liberté individuelle (dans ma rage, il y a aussi des souvenirs et quelques tombes, mais je reconnais que c’est très nombriliste comme démarche, j’aurais plutôt du citer Jack Lang). C’est pour limiter ce pourcentage là que le cannabis doit pour moi rester une drogue transgressive c'est-à-dire interdite (j’admets le « containment » à la hollandaise, interdiction mais dépénalisation pour la consommation courante, MAIS aussi pénalisation du gros trafic par forte amende douanière, ce que vous oubliez probablement).
- Le polymorphisme des mafias étant sans limite je doute de l’efficacité de la légalisation du cannabis à simplement écorner leur chiffre d’affaire. Elles trouveront toujours le moyen de vendre des saloperies moins chères que la marchandise écoulée par un canal rendu légal, elles n’auront aucun problème d’assurer le retour sur investissement (demandez à un chimiste s’il est difficile de mélanger n’importe quoi de plus « accrocheur » avec une barrette de shit). Surtout, elles auront toujours toute latitude d’écouler des produits beaucoup plus durs face à une drogue légale, et donc dépourvue de son aura de transgression. Les « légalisateurs » se réfèrent toujours à la prohibition américaine de l’alcool pour étayer leurs positions, dont j’ai souligné qu’elle était avant tout une erreur d’ordre culturel. Ils mettent en avant que cet évènement aurait permis aux organisations criminelles américaines de prendre une dimension nationale puis internationale (je crois moi que c’est la deuxième guerre mondiale qui a réalisé ce saut logistique). En tout cas et, prohibé ou pas, l’alcool n’a jamais empêché la montée en puissance des produits de synthèse dérivés de l’opium. Sur les fiches de la police française dans les années vingt, il y avait par exemple plus de cent cinquante mille personnes répertoriées comme toxicomanes, ceux-là ayant généralement fait connaissance avec la morphine dans les hôpitaux de campagne de la première guerre mondiale (antalgique absolu bien que dix fois moins efficace, elle n’a donc pas été retirée de la pharmacopée mondiale pour cause de trafic comme l’héroïne).
- Mais puisque le cannabis est peu dangereux, semblez-vous me dire, pourquoi ne pas le laisser tranquille lui et ses consommateurs ? On peut toujours discuter de ce que recouvre ce terme « peu dangereux », puisque l’on sait que sur le long terme il joue un rôle immuno dépressif et peut intervenir dans la genèse de cancers primitifs (souvenez-vous des problèmes de Bob Marley), mais là n’est pas le problème principal. Le shit, plus que l’alcool, qui a toujours collé à notre réalité sociale, participe à la déréalisation générale dont la modernité libérale est friande. Pour des bourgeois qui s’encanaillent épisodiquement dans des lieux « bon shit bon genre » (coffee shop et autres) et peuvent lui trouver la saveur du « sel de la vie » (être du côté du manche et faire comme si on ne l’était pas), vous avez aussi une quantité de gens qui s’enfoncent dans leur bien être artificiel par ce moyen, perdant toute motivation pour transformer leur vie réelle avec tous les efforts et les tracas que cela entraîne. La déchéance morale relative se substitue à une déchéance physique visible telle qu’on peut l’observer avec certains opiacés, mais dont il me parait douteux qu’on puisse en faire un mal nécessaire, sauf pour les intérêts bien compris des maîtres d’une société qui se nourrit de l’abrutissement général.
- Accessoirement, si j’ai traité les coffee shop de chiottes à bobos, cela n’implique pas que l’ami Olaf (le génial chercheur inventeur du fil à couper le shit) soit directement visé par ce terme, pas plus que moi en tout cas qui les ai fréquentés aussi un temps, lorsque je nourrissais encore des illusions sur mon avenir. Non, lui (and to whom it may concern) je l’ai traité de « corniaud » ce qui est beaucoup plus amical dans ma bouche. J’adopte sans hésitation un brave corniaud perdu au bord de la route (ce qui semble être son cas), fais gamelle commune avec lui et l’emmène scrupuleusement faire ses besoins dans la nature (vas-y mon La-laf ! Fais plaisir à pépère !). Il n’en va pas de même d’un bobo, que j’achève sans hésitation et ne perds pas plus d’une minute à lui arracher ses dents en or (L’or monte vous savez ?). Bon ! Deux minutes si c’est une femme, elles ont les racines qui tiennent mieux.
Sinon, je n’ai plus rien à dire sur le républicanisme en peau de lapin et ses totems indépassables tels que l’islamophobie (raciste, forcément raciste), le fantasme sécuritaire (fantasmé, toujours fantasmé http://www.ripostelaique.com/Interview-de-Myriam-Picard.html) , la légalisation des drogues douces (qu’elle sera verte ma vallée !), en attendant les derniers bastions du sexisme (terrassement, plâtrage sur plafond, excellent pour la courbure des reins etc.) ou le salaire des cadres. Cela ne retire rien à la qualité des druides. Je les encourage même à persévérer, bientôt ils seront tendance.
Rédigé par : Gracchus (à Pullo) | 01 mai 2010 à 19:12
Gracchus,
Merci de vous soucier des corniauds de mon espèce, mais je n'ai pas attendu votre préséance pour me sortir de bien des embarras qu'a pu me poser la vie. Donc basta ! Votre paternalisme de celui qui en a vu et qui voudrait m'en apprendre parce qu'il a vu des mecs se faire démolir à coups de chaine, ouh j'ai peur !
Moi même j'ai été agressé avec chaines ou poings et m'en suis sorti assez bien, au bout du compte, moyennant quelques coups de poings, de démontage d'épaule par armlock ou de coups talons défensifs dans le ventre.
C'est un peu dans ma famille, mon père ayant démolit un officier en Algérie qui l'embêtait lui et d'autres, car il pratiquait la boxe française après avoir en France déblayé les cadavres des ruines de bombardements alliés en France et vu les tontes de cranes des collaboratrices soit disant.
Si je suis un bobo qui n'a pas inventé le fil à couper le beurre, quoique je suis inventeur de pas mal de trucs officiellement répertoriés à l'office européen des brevets, je ne suis pas une lavette se terrant sous terre. Je dis ce que j'ai à dire, ne vous en déplaise, ainsi qu'à votre petit sadisme du chien-chien olaf en laisse qui japperait wouaf wouaf.
Mes besoins, je les fais là où ça me dit, pas besoin de votre bienveillance pour m'en indiquer la place.
Au fait, vous avez inventé quoi ?
Il faudrait que vous arrêtiez votre délire de loubard qui en a vu et en sait plus que les autres.
Au fait, vous êtes vous réellement bastonné physiquement ? Puisque vous y faites référence dans vos dires.
Rédigé par : olaf | 01 mai 2010 à 22:07
Impressionnant !!!
Rédigé par : Daniel Dresse (Grenoble) | 03 mai 2010 à 23:48
@ Olaf
Sans rire, téléphonez-moi (je suis dans l'annuaire) ou laissez un numéro sur ma boîte que je vous rappelle.
Rédigé par : Daniel Dresse (Grenoble) | 04 mai 2010 à 00:32
@ Tous
Cette entrevue intéressante de JJ Rosa
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/04/jean-jacques-rosa-je-ne-vois-pas-comment-on-peut-eviter-une-sortie-de-la-grece-de-la-zone-euro_1346368_3214.html#ens_id=1268560
J'ai retenu cette phrase:
On pourrait effectivement imaginer une sorte de zone "Mark" qui regrouperait l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche, peut-être le Danemark. Ce sont des pays dont les conjonctures ne sont pas trop dissemblables, aux taux d'inflation assez proches. Ils pourraient en quelque sorte former cette fameuse zone monétaire optimale.
S'il y a une zone mark, il doit y avoir son pendant l'Union latine au Sud!
Rédigé par : René Jacquot | 04 mai 2010 à 16:29
Sacré Dresse alias Gracchus,
Instable le garçon...
Pourquoi je devrais vous appeler ? Vus nos derniers échanges, je n'en vois pas
l'intérêt.
D'ailleurs, j'avais admiré vos coms du même tabac, au raz des pâquerettes que
vous aviez eu il y a quelques mois avec une commentatrice, c'était assez
consternant...
Désolé de décliner votre invitation,
Rédigé par : olaf | 04 mai 2010 à 20:29
Ce qui me frappe, ô terreur des boulevards, c’est votre acharnement à vouloir à tout prix vous donner le beau rôle. Je crois que vous avez plus parlé de vos exploits pugilistiques présumés en une semaine que moi depuis que je m’intéresse aux blogs. Votre stabilité présumée a probablement ses failles (sauf que pour moi ce n’est pas forcément une infamie, à chacun son narcissisme). La transformation de mon nom en Gracchus s’est faite au vu et au su de tout le monde quand Malakine a redémarré son blog, les deux termes ayant même cohabité un temps, il vous suffit de remonter le fil des commentaires depuis l’automne. En règle générale (sauf rare canulard), j’ai toujours veillé, sur ce blog comme les autres (Jorion, Reymond, Le vrai débat, etc) à dévoiler mon identité derrière mes pseudos. Concernant mes « échanges » avec l’autre frustrée de je ne sais plus quand –celle que vous appelez pudiquement une « commentatrice »- et qui ont consterné votre exquise personne, je vous rappelle que nous étions deux (au moins ?) et ce n’est pas moi qui a donné le coup d’envoi de cette farce saumâtre.
Mais vous n’aurez pas été dégoûté en vain, vous ne me lirez plus sur ce blog pas plus que sur ses antennes (effectivement sans regret de mon côté, je n’ai plus rien à y faire). Vous m’avez quand même posé des questions précises dans votre dernière sortie et il est normal que j’y réponde. Voici ce que je vous aurais dit si vous m’aviez contacté. Vous en faites ce que vous voulez, inutile de me répondre si cela vous fatigue, ou faites le si vous tenez absolument à avoir le dernier mot, ce dont je me fiche éperdument, je ne reviendrai de toute façon plus ici.
- Si mon vieux, j’ai du passer la corvée périodique des altercations violentes, et il est probable que cela arrivera encore avec le boulot que je fais et les heures auxquelles je rentre. Je me suis fait aussi tirer dessus à plusieurs reprises (j’ai tout gardé, constats médicaux, PV de police, coupures de presse et convocations judiciaires). J’ai surtout été longtemps payé pour prévenir et mettre fin aux bastons, si possible, en douceur, ce qui est beaucoup plus valorisant à mon sens. Maintenant si vous tenez absolument à venir me prouver que vous n’êtes pas « une lavette », que vous pouvez me faire un « armlock » et viser « les parties », allez-y ! Je vous vous ai déjà donné et vous redonne en fin de ce texte tous les éléments pour le faire (pour le téléphoné « coup de talon aux parties », tenez-vous en donc au coup de pied pointé, si vous ne voulez pas vous faire saisir et désarticuler la jambe par quelqu’un qui est entraîné pour ça !?).
- Pour votre information, je suis largement un autodidacte, ce qui me conduit à procéder du particulier (moi, ce que j’ai vécu) au général (les idées, les autres), le but restant d’accéder au général. Mais je conçois que l’on puisse interpréter cela pour du nombrilisme. Le défaut des autodidactes est aussi, j’en ai bien conscience, de montrer ce qu’ils savent MALGRE TOUT, en tout cas rien à voir avec la prétention de TOUT savoir. Là également, j’admets que l’on fasse une confusion.
- Moi aussi j’ai du surnager et je surnage encore, sans rien devoir à personne et tout en étant resté une sorte de marginal. Cela n’est pas donné à tout le monde, merci. J’ai en plus une vieille dent contre les classes moyennes (et à fortiori les « bobos ») pour tout ce que le marasme actuel leur doit, la « merdonité » ayant largement passé par leurs compromissions et leurs lubies. Mais je reconnais que ce moment est déjà dépassé et c’est une bonne nouvelle. Pour cause de destin commun avec la canaille, la haine de classe va forcément s’estomper de ce côté-là (voir le très bon bouquin d’Aubenas).
- Quand je sens que l’on ne m’écoute pas, je réagis méchamment par l’humour déjanté. C’est quasi instinctif. En réalité, je n’ai pas plus envie de faire de vous sadiquement ( ?) mon toutou crottant, que de contester votre qualité professionnelle. Quand je vous qualifie d’inventeur du fil à couper le shit, c’est pour vous signifier que, sur le plan de la drogue, j’estime que vous êtes à l’ouest (rien de nouveau). Guère plus. J’aurais tout autant pu vous répondre sadiquement que j’étais l’illustre inventeur du corniaud photovoltaïque à excitation paroxystique, comptant déposer mon brevet après la troisième guerre mondiale, par souci d’apaisement. Je maintiens toutefois que vous n’avez jamais écouté ce que j’avais à dire, cherchant d’emblée la petite bête sur des détails ou des maladresses de style (je ne vous reproche donc pas les allusions plus personnelles, qui peuvent découler d’un malentendu, comme je l’ai dit plus haut).
Si vous tenez absolument que l’on se mette sur la courge à bref délai en crachant comme des putois, vous savez comment me joindre par téléphone. Voici également mon mail le plus courant : [email protected]
Rien d’autre.
Rédigé par : Daniel D. | 05 mai 2010 à 01:30
Je n'ai pas trop envie de me prendre la courge.
Vous semblez être plus balaise que moi qui n'ai fait que me défendre lors de mes faits d'arme, moyennant quelques fractures de ma main droite. Eh oui je ne suis pas un pro de la baston malgré tout.
En termes de sports de combat, je suis plus Judo ou Aïkido, les deux étant efficaces quand on maitrise, ce qui n'est pas mon cas.
Je vous écoute, mais si vous souhaitez une meilleure, ou moins bonne, écoute, allez voir chez un psy.
Je ne suis rien d'exquis, mes fréquentations pourraient vous le confirmer.
Mais je n'ai pas la prétention romantique de me qualifier d'asocial, même si certains et certaines ont pu me gratifier de ce titre pour des raisons qui me paraissent obscures d'ailleurs d'un point de vue sociologique ou anthropologique, sorte de trou noir de la raison.
Rien de plus stupide que le principe et la qualification d'asociabilité, une lubie de secte.
Rédigé par : olaf | 05 mai 2010 à 21:13
Sinon, puisque je suis à l'ouest concernant le cannabis, je vous laisse méditer ce qui suit, et laisser aux gens la possibilité de voir autrement que vous en fonction de leur expérience et non de la votre :
http://www.lemonde.fr/societe/chat/2009/12/10/le-cannabis-est-il-un-medicament_1278910_3224.html#ens_id=1279080
Rédigé par : olaf | 05 mai 2010 à 22:27
@ Olaf
Ah ! Enfin ! Une ouverture dans votre carapace, je commençais à désespérer !
Il n’y a pas de pro de la baston, ceux qui le prétendent sont des imposteurs. J’ai fait du sambo / défense personnelle pendant dix ans dans les années quatre vingt dix. J’ai du arrêter pour des problèmes « de jeunesse » (lombaires) et surtout parce que j’en avais marre de l’ambiance tapis (depuis je fais de la montagne et du vélo). Le sambo est un sport d’origine russe, jadis développé au sein de l’armée rouge, qui se voulait la synthèse des sports de combat orientaux et de la lutte libre ( !). De fait, les techniques sont très voisines de ceux que vous citez. Ce serait finalement le taï jitsu qui lui ressemblerait le plus. Nous avions deux très bons entraîneurs, l’un avait coaché le lutteur Daniel Robin dans les années soixante (deux fois champion du monde je crois) et était tapissier de métier, l’autre accordeur de piano ! La devise du club c’était : « le sage se tient loin du combat » et le programme résumé par la formule « le geste qui sauve ». J’ai commencé à comprendre l’efficacité de la chose quand j’ai pu me débarrasser d’un colosse fou furieux (et alcoolisé) qui m’est tombé dessus par derrière à l’improviste un soir que je rentrais du boulot. Par réflexe, un geste que j’avais travaillé cent fois, je lui ai écrasé les orteils à coup de talon et ai pu me dégager « au bélier » avec mon coude (pour un non-boxeur, un coude est plus efficace qu’un poing et moins éprouvant pour la main du frappeur, vous semblez l’avoir appris à vos dépens). Ensuite j’ai couru comme un chamois car il y avait du renfort qui arrivait. Aucun professionnalisme là-dedans, juste « le geste qui sauve » et… La satisfaction ensuite de pouvoir me coucher entier !
Les psys, je connais aussi, ayant séjourné en hôpital psychiatrique plus loin dans le temps (d’où mes délires encore récurrents ?). J’en ai déduits qu’ils ne pouvaient rien pour ma pomme et je suis probablement aussi peu sociable que vous…
Sinon, vous me sortez le seul texte sur lequel il me serait impossible d’être en désaccord avec vous ? Ce serait comme si je prônais l’interdiction de la morphine aux cancéreux et aux amputés parce qu’il y a des morphinomanes ! Mais jusqu’à présent je vous ai parlé d’un problème économique et social, pas d’un problème médical. Je vais même vous faire un aveu. J’ai repiqué épisodiquement au shit quand je souffrais d’hernie discale (j’ai été opéré depuis). L’effet myorelaxant du cannabis, je suis donc au courant.
Bien, je vous donne rendez-vous ici où ailleurs, épisodiquement, puisque je suis sérieux quand je dis en avoir assez de raconter ma vie qui n’intéresse personne (ouh ! ouh ! Personne ne m’aime !).
Si un jour votre boulot (ou autre chose) vous amène à Grenoble contactez-moi. L’hôtel a bonne réputation et je me démerderai pour vous avoir un prix.
Très amicalement.
Rédigé par : Daniel Dresse | 06 mai 2010 à 03:46
@ Gracchus
Je me permets d’intervenir pour vous donner mon modeste point de vue.
Je lis régulièrement vos commentaires avec intérêt même si je ne comprends pas toujours tout. Et ce n’est pas vraiment pour y rechercher un clin d’œil que vous y auriez fait à RST comme cela vous arrive parfois. C’est surtout pour la teneur du propos et l’élégance de la langue.
Vous êtes visiblement un personnage (réel ou virtuel, peu me chaut en fait) qui a des choses à dire et qui les dit bien. Il serait dommage que vous disparaissiez. Vous n’envisagez pas une façon plus formelle et régulière de vous exprimer ? Un blog par exemple ?
J’ai dit une connerie ?
Rédigé par : RST | 06 mai 2010 à 18:26
@ RST
Non, cela ne m’énerve pas, mais je préfèrerais m’investir dans une entreprise collective plutôt que dans un énième blog individuel, noyé dans la masse des très bons blogs individuels qui prolifèrent maintenant sur le web. Mon problème aussi est que je suis un spécialiste de rien de tout, et que les qualités que vous me prêtez, à tort ou à raison, ne suffiront pas à maintenir l’intérêt d’un blog. Je pense qu’elles lasseront vite (j’attache beaucoup d’importance à des réactions comme celles d’Olaf).
Sinon vous avez bonne mine à faire le modeste, moi qui sue sang et eau depuis des années sur les problèmes monétaires, et qui ai l’impression de faire du sur place. Mes clins d’œil sont d’ailleurs sans malice.
J’ai jadis (mon texte sur les « sélénites » remonte déjà à deux ans, comme le temps passe !) pris parti pour Paul Jorion surtout parce que son point de vue était accessible à mon entendement et que j’ai un mal fou à concevoir une dette comme de la monnaie. Ma formation comptable basique (largement autodidacte comme le reste) m’empêche de voir autre chose au crédit d’un compte de résultat bancaire que des intérêts et des commissions perçues sur des flux. J’arrive à peine à admettre qu’ici il y a création monétaire.
J’ai donc pris parti de faire l’impasse sur cette question puisque sur le plan des analyses proprement politiques de la crise actuelle, et des solutions proposées par ceux de votre famille majoritaire (un AJ Holbecq par exemple), je n’ai rien à redire et je serai prêt à signer.
J’ai gardé malgré tout de l’estime pour Paul parce que j’estime que son travail de vulgarisation a été considérable et peu m’importe en conséquence ses motivations profondes. J’avais déjà lu auparavant les livres de Nikonoff et de Lordon sur les fonds de pension, et qui remontent à une dizaine d’années, mais le premier livre de Jorion (vers la crise du capitalisme américain) m’a vraiment fait découvert un monde –et quel monde !- que j’ignorais complètement.
Mes rapports avec lui diffèrent aussi des vôtres. Bien que j’ai eu certainement des mots beaucoup plus durs avec lui que vous n’en avez jamais eus (surtout par mail perso), il ne m’a JAMAIS censuré sur mes textes (il est vrai aussi que je ne me suis jamais accroché avec lui sur la question monétaire).
Il m’arrive encore très épisodiquement d’écrire chez lui (sous le pseudo de La Gaule), ne manquant jamais de suggérer que ses histoires de régulation mondiale et magique de la finance me font aimablement rigoler. Là encore je n’ai jamais eu de problème.
Je crois d’ailleurs qu’il doit forcément exister un lien entre son point de vue sur la monnaie et ses convictions (profondes et sincères, on ne peut pas l’attaquer là-dessus) d’indécrottable mondialiste. Ma culture valant ce qu’elle est par rapport à la sienne, je n’arrive pas à voir lequel. Je crois d’ailleurs que ceux de votre bord qui ont effleuré cette question n’ont jamais pu y apporter une réponse également.
Je ne vais pas tarder à disparaître quelque temps car j’ai besoin de vacances. Mais je reviendrai, soyez en sûr.
Bien à vous.
Rédigé par : Gracchus (à RST) | 07 mai 2010 à 05:50
Merci, pour l'invitation et le prix négocié, la région de Grenoble est bien
agréable, ca fait un bail que je n'y ai pas fait de randonnée à ski. Ceci dit je
peux payer plein tarif, depuis que je bosse en Allemagne ma situation s'est
sérieusement améliorée, bon salaire, augmentations annuelles conséquentes,
primes annuelles du même acabi aussi, le tout sans rien demander, c'est automatique. La boite a dépassé tous ses objectifs et partage généreusement avec ses employés. Sans compter la sécurité de l'emploi quasi
garantie par accord syndical au centre où je travaille. De plus il y a la reconnaissance morale ici. Quand on fait du bon boulot ils sont contents et le font savoir.
C'est le jour et la nuit avec ce que j'ai connu en France où je me suis parfois retrouvé au chômage avec l'équivalent du RMI au bout d'un moment, sans compter les conflits avec l'employeur m'ayant amenés jusqu'aux tribunaux. Évidemment, mon ex-employeur ne s'attendait pas à ce que je ne me laisse pas marcher dessus, mauvaise appréciation de sa part...
Rédigé par : olaf | 07 mai 2010 à 17:06