Frédéric Lordon vient de publier sur son blog un nouveau texte dont il a le secret où le lecteur finit par culpabiliser de rire autant en découvrant le cataclysme qui s’annonce. Pour lui, l’Europe s’est engagé sur un chemin qui la conduit dans une dépression du type des années 30. Le mouvement de désendettement accéléré des Etats aura un tel effet récessif qu’ils devront tôt ou tard faire défaut, ce qui entraînera une perte pour le système financier chiffré à la grosse louche à 2500 milliards d’Euro. Autant dire un collapsus économique généralisé.
Ce texte présente néanmoins le défaut de ne nous proposer aucune piste de solution pour éviter le drame, le seul espoir étant de voir la finance de marché mise au tapis pour de bon, avec l’opportunité inespérée de pouvoir la réintégrer dans des structures publiques d’où elle n’aurait jamais du sortir. Paradoxalement, c’est du coté des économistes orthodoxes que j’ai trouvé une petite raison d’espérer. Dans ces dernières « notes flash » Patrick Artus propose un moyen raisonnable et a priori réaliste pour sortir du piège mortel de la déflation qui s’installe.
Artus rejoint Lordon dans le diagnostic, même s’il ne va pas jusqu’à envisager un défaut généralisé. En l’état actuel, la cure de désendettement généralisée et accélérée que les Etats européens ont l’intention d’accomplir de peur d’être étranglés par les marchés financiers, plongera à nouveau la zone euro dans la récession au cours des prochaines années.
Il faut de ce point de vue être clair. N’en déplaise à Jean François Kahn, il n’existe aucune économie budgétaire qui n’ait un effet récessif. Toute dépense publique financée par la dette, fût-elle la plus inutile ou la plus stupide, stimule la consommation intérieure en injectant de la monnaie nouvelle dans l’économie, ce qui génère directement et indirectement de l’activité et de l’emploi. L’économie européenne a été artificiellement stimulée par l’endettement privé puis public pendant la dernière décennie. Elle sera asphyxiée par le mouvement inverse de désendettement. Seule la dépense publique exclusivement financée par l’impôt peut être productive ou néfaste selon sa pertinence et la base fiscale qui lui sert de support.
On n’évitera donc en Europe, ni la rigueur, ni même l’austérité. D’une manière ou d’une autre, les Etats européens ont déjà perdu leur souveraineté budgétaire. A la limite, peut importe qu’ils soient mis sous tutelle de la commission ou directement sous la pression des marchés financiers. Les deux autorités tirent dans le même sens et servent les mêmes intérêts. A choisir il vaut peut-être encore mieux Barroso au rating des agences de notations américaines.
Néanmoins, selon Artus, cette nécessaire purge pour être supportable et produire les effets escomptés devra être accompagnée d’un nouveau type de stimulation de l’économie jusqu’ici considérée comme taboue par la Budesbank BCE.
Trichet devra tout d’abords enfin accepter le « quantitative easing » c'est-à-dire de la créer de la monnaie en achetant directement des obligations d’Etat, sans procéder ensuite à de la stérilisation de liquidité, comme la BCE le fait encore actuellement. La position d’Artus sur ce point est très claire. Non seulement la BCE n’aura pas d’autre choix que de se comporter en acquéreur de dernier ressort pour les obligations d’Etat dont les marchés ne voudront plus, mais elle n’encoure nullement le risque de voir sa crédibilité atteinte compte tenu des politiques de ce type, déjà pratiquée par les autres banques centrales. L’ostracisme qui règne sur l’achat direct d’obligations d’Etat par les banques centrales lui semble absolument sans fondement : « On ne voit pas pourquoi une banque centrale pourrait acheter des titres privés et non des titres publics. Dans les deux cas, il y a création monétaire et déformation des prix de marchés » (1)
Mais ce n’est pas tout. Si le quantitative easing ne suffit pas, la BCE devra également accumuler des réserves de change en dollars pour faire chuter le cours de l’Euro et ainsi favoriser le commerce extérieur, ce qu’elle s’est jusqu'ici toujours refusé à faire. Dans ces conditions, la compression de la demande intérieure entrainée par le désendettement pourrait être compensée par une stimulation de la demande extérieure, rendue possible par la dépréciation du taux de change. Selon Artus pour obtenir un surcroît de croissance d’1.5 point par an, il faudrait faire chuter l’euro de 30 %.
En prolongeant quelque peu le raisonnement de Patrick Artus, on arriverait à quelque chose qui pourrait servir de base à un bel accord européen que Sarkozy se ferait certainement une immense joie d’annoncer dans une conférence de presse au terme d’un sommet européen où il aurait une nouvelle fois sauvé l’Europe, le monde et la civilisation occidentale du chaos qui n’aurait pas manqué de se produire sans son intervention déterminante : Les Etats acceptent la mise en place d’un « gouvernement économique » qui les prive temporairement de leur souveraineté budgétaire, mais à la condition expresse que celui-ci prenne également la main sur la politique de la BCE pour lui imposer de financer directement les Etats et de faire chuter le cours de l’Euro, condition sine qua non fort heureusement arrachée de haute lutte par notre volontaire président que le monde entier nous envie.
Outre les inévitables réticences des psychorigides du système actuellement en place, on aperçoit vite que cette stratégie se heurtera vite à deux écueils.
Le premier est de savoir quelles seront les zones géographiques qui pourront absorber les exportations européennes. Cela reste une politique des plus banales de dévaluation compétitive dont tout le monde sait le caractère non généralisable et potentiellement dépressif. Mais après tout, les derniers chiffres montrent que les importations progressent rapidement en Chine. Les Etats-Unis poursuivent un inexplicable rebond. La Russie conserve un gros potentiel de croissance … L’Europe apparaît bien comme la zone géographique la plus mal en point et la plus fragile du monde. Donc, pourquoi pas …
La seconde nous ramène une fois de plus au problème allemand, tant il est évident qu’une telle politique profitera avant tout et presque exclusivement à l’Allemagne. C’est la championne des exportations, particulièrement en direction des pays émergents, et sa situation budgétaire moins dégradée que les autres, minimisera le coût du désendettement. Gain maximal, coût minimal, position idéale !
Par contre, nous pauvres français, nous risquons fort de voir la consommation financée par des transferts sociaux se contracter, le prix des produits importés augmenter de 30 % et nos exportations aux trois quart en direction de l’Europe marquer le pas. Une triple peine. Il y a rien à faire. Dans les situations difficiles, c’est toujours le plus fort qui s’en sort le mieux.
Dans l’idéal, il faudrait exiger aussi de l’Allemagne de redistribuer ses gains qu’elle réalisera à l’extérieur en stimulant sa demande intérieure pour favoriser les exportations de ses voisins. Mais l’heure n’est pas vraiment à la solidarité ou au partage en ce moment de l’autre coté du Rhin. Chaque jour qui passe nous en fourni une nouvelle illustration.
Il y a donc tout lieu de douter de la faisabilité d’une telle politique européenne avec l’Allemagne. Il demeure extrêmement probable que « Fräulein Nein » restera inflexible sur son refus de voir « son » euro s’affaiblir au risque de voir les importations véhiculer cette inflation tant honnie comme sur la remise en cause la sacro-sainte indépendance de « sa » banque centrale.
Ben non alors, je me suis trompé. Finalement, il n’y a aucun espoir. Il n’y a plus rien à faire. Juste se soumettre et payer le prix de nos erreurs passées, de notre arrogance et de notre indiscipline.
En tout cas, tant qu’on reste dans l’Euro, dans l’Europe et accroché à l’Allemagne comme un enfant à sa mère ...
En attendant, tous aux abris. Ca va faire mal !
Malakine
(1) On pourrait peut-être également considérer que la destruction monétaire entraînée par le désendettement des Etats devra être compensée par une création de monnaie nouvelle équivalente afin d’éviter toute forme de déflation. Mais je préfère rester prudent sur ces questions dont la complexité est telle qu’elles échappent totalement à l’entendement d’un cerveau normalement constitué.
Il me semble que dans son article, Lordon propose une solution pour éviter un collapsus total, la nationalisation-saisie des banques. Les actionnaires perdent leur mise, mais la société échappe à la crise systémique et aux troubles qu'elle déclenchera.
Rédigé par : Pullo | 20 mai 2010 à 21:18
Je rejoins un peu le commentaire de Pullo, je me demande si on ne se dirige pas vers une possible nationalisation des banques....
Rédigé par : Tatami | 20 mai 2010 à 21:22
Bonsoir Malakine
Je souhaitais écrire un commentaire et je me retrouve à me palucher le rapports annuel de la BCE.
Je me suis souvenu que les avoirs de la BCE était en grande partie en dollars.
Malheuresement, le rapports indique 75% des avoirs en Dollars et Yen. (38,3 milliards en équivalent euros) , le reste en Or.
Je n'ai pas trouvé la proportion Y/$ .
Sinon ce rapport est agrémenté de photos du futur site,comme de gosses content(p17,p109,p195..) , on aussi apprend que les crédits bancaires chutent (p36), que les actifs non négociables augmentent dans les comptes de la BCE (p117), que le cash augmente (p130).
C'est le retour de Louis de Funès :
http://www.youtube.com/watch?v=xw_UvLv8Mno
Rédigé par : Abdel | 20 mai 2010 à 21:47
Si l'euro baisse, les exports français intra europe gagnent aussi en compétitivité.
Le vrai problème est un problème de négoce, à savoir quelle est la part des produits fabriqués en Allemagne ou en France intégrant des sous composants importés des zones à bas coûts de production. Dans le premier cas de c'est la culbute.
La stratégie allemande est de bénéficier d'un euro fort pour acheter bon marché des sous composants de produits facturés en Yuan ou proche et revendre en euros en Europe ou le différentiel de change par définition n'existe pas.
Ca n'est pas par hasard que les ports maritimes les plus actifs sont allemands et hollandais. Import bas coût en tous genres et revente intra europe après assemblage final, packaging et collage d'étiquettes.
La partie "noble" de conception, marketing, brevets, d'assemblage automatique sophistiqué et de choix financiers de lieux de production à haute valeur ajoutée restant en Allemagne.
Alors les grecs et leurs olives intégrant uniquement des valeurs ajoutées grecques toujours trop chères, pour prendre une extrême, ne sont pas bien placés.
Rédigé par : olaf | 20 mai 2010 à 21:53
J'ai pataugé dans la question de création monétaire, ni les banques privées intermédiaires en premier ressort, ni les banques centrales ou nationales de dernier ressort ne créent de la monnaie ainsi un alchimiste créerait de l'or.
Ces institutions ne sont que des relais de formation d'un pronostic de solvabilité, sortes d'agences de notation,
information toujours remise en question.
On le voit bien en ce moment, vu les hauts et bas des avis divergeant.
C'est un peu ce qui m'a interrogé dans le débat de Jorion concernant la création de monnaie par les banques privées ou les banques centrales. Ni l'un, ni l'autre.
Rédigé par : olaf | 20 mai 2010 à 22:30
@Malakine
Sur la croissance américaine elle est probablement artificielle les chiffres de l'inflation montre le calme plat et les chiffre du chômage sont plus mauvais que prévu. On a assisté à une espèce de grande esbroufe comptable. Et de toute façon si la croissance US repart se sera à coup d'importation chinoises vue qu'ils ne remette toujours pas le dogme du libre-échange en cause.
Sinon il est complètement utopique de croire que la simple dévaluation relancera la croissance européenne à elle seule. Comme tu l'as dit nos produits ne s'exporteront pas, il faut bien se mettre dans le crane que nous ne sommes plus indispensables, les chinois font aussi bien que nous pour beaucoup moins cher. Même en dévaluant on ne fait pas le poids, par contre çà réduira un peu les dégâts que la Chine à fait en Europe, mais ce sera insuffisant pour tirer la croissance. D'autant que le moteur Américain ne repartira pas vraiment, je n'est pas de doute là dessus, ils vont vite retomber en panne.
Il faudrait donc coupler la dévaluation de l'euro à une vaste politique de relance à l'échelle de l'Europe une relance qui serait différente suivant les pays. Théoriquement il faudrait que les pays en déficit commerciale se serve d'un plan de relance pour investir dans l'industrie et se refaire une santé commerciale, je pense ici à l'Italie l'Espagne, France, Portugal. Et de l'autre il faudrait que ce plan européen relance les demandes en consommation par l'augmentation des salaires en Allemagne Pays-bas, Autriche. On peut même imaginer un plan de relance mettant la priorité sur la politique familiale en Allemagne vue la démographie du pays çà pourrait être une bonne idée.
Mais tout ceci est théorique et vue l'évolution des mentalités en Europe, je persiste à penser qu'il nous faudra faire cavalier seul et donc sortir de l'euro et de l'UE.
Rédigé par : yann | 20 mai 2010 à 23:09
@ Pullo
Oui, APRES le collapsus !
@ Tatami
Oui, APRES le collapsus ... et la révolution si elle a lieu.
@ Abdel
Tu as des activités très saines. Je te félicite et je te remercie. Je ne pensais pas rigoler aujourd'hui ! Merci !!
@ Olaf
Ah bon ? On regagnerait en compétitivité en Europe si l'Euro se dépréciait. Et par quelle magie ?
Très juste !! Il y a aussi des éléments objectifs qui expliquent pourquoi l'Allemagne tient à une monnaie forte et notamment la grande part de sous traitance hors zone euro dans ses exportations.
A propos des ports, je ne sais pas si tu as vu l'analyse de Artus qui montre que le différentiel de coût salarial n'est pour rien ou presque dans les succès de l'Allemagne mais presque tout à la présence de puissants ports industriels. Il s'appuie notamment sur la comparaison avec les pays-bas qui ont suivi la même trajectoire tout en n'ayant pas pratiqué la même politique de déflation salariale.
@ Yann
Je me doute bien que la croissance américaine est essentiellement une illusion statistique, sinon Todd aurait eu tord dans après l'empire, et ça c'est pas possible. Todd ne peut jamais avoir tort, en aucune circonstance, jamais, impossible !
Ca me rassure qu'on pense la même chose sur le mirage de l'euro faible. O cite toujours Airbus, mais Airbus c'est Toulouse et c'est tout.
Ca me fait penser que je voulais laisser un commentaire sur ton blog pour te poser une question suite à ton brillant billet sur la dette et la dévaluation. Alors je le fais ici (tu réponds ici ou tu en fais un billet) Qu'estce que tu penses de l'affirmation qu'on entend partout en ce moment selon laquelle "La France vit au dessus de ses moyens" ? Vu qu'elle emprunte à l'extérieur mais qu'elle est dans le même temps la championne du monde de l'exportation des capitaux la question me semble se poser ...
Pour les pays latins, peut-être vaudrait-il mieux parler de "politique industrielle" plutôt que de "plan de relance" qui est devenu synonyme d'arroser le sable.
Italie, France, Espagne, Portugal ? On finit par se rejoindre ... A ce propos mon texte n'avance pas. IL faudra encore attendre une bonne semaine sinon deux.
Tu crois qu'on achète des bébés ou bien qu'on les fabrique en batterie comme les poulets ? :-)
Sur la conclusion, on est d'accord, sauf que bientôt je dirais à la place qu'il "faut sortir de l'Allemagne" !
Rédigé par : Malakine | 20 mai 2010 à 23:34
@Malakine
Tu sais bien que l'Allemagne traite relativement mal ses mamans . Une bonne politique familiale peut avoir des effets bénéfique sur la natalité de ce pays, et l'expérience française fut assez parlant en la matière. La natalité à l'époque du général De Gaulle c'était l'une des priorités nationales, il était conseillé par Alfred Sauvy le fondateur de l'INED et leur politique a eu un réelle effet positif sur la démographie du pays donc il n'est pas inimaginable que nos voisins en déshérence démographique arrivent à redresser la barre avec des moyens similaires.
La France ne vit pas au-dessus de ses moyens de toute façon ce genre d'expression de comptoir n'ont en général qu'un but de propagande ou de négation du débat rationnel. Tu le sais aussi bien que moi notre substance en épargne et en capital fout le camp, il suffit de voir les IDE notre balance est négative depuis qu'on a ouvert les frontières des capitaux dans les années 80. Il y a bien plus de capitaux qui sont partis que de capitaux qui sont rentrés, et une bonne part d'entre eux ont servi à maintenir le niveau d'investissement dans les pays anglo-saxons. En fait la situation française est finalement assez semblable à celle des pays d'Amérique du sud qui voient leur capitaux se barrer chez les Yankees. Nos riches et nos entreprises ne croient pas en la France alors ils partent provoquant l'appauvrissement du pays. L'Allemagne n'a pas connu une telle situation alors que ses frontières en capitaux sont aussi ouvertes, encore une preuve de la différence des mentalités, probablement lié aux fameuses structures familiales.
Sinon d'un point de vue purement comptable que la relance se fasse par l'investissement ou par la hausse des salaires et de la demande çà ne change rien donc on peut appeler çà relance indifféremment. Bien sure les effets sont différents à long terme, il s'agirait ici de rééquilibrer la zone euro en faisant un plan différencié suivant la situation de la balance commerciale. Mais franchement je ne crois pas à la possibilité pratique d'une telle action au niveau européen.
Rédigé par : yann | 21 mai 2010 à 00:04
Vous avez écrit : "Toute dépense publique financée par la dette, fût-elle la plus inutile ou la plus stupide, stimule la consommation intérieure en injectant de la monnaie nouvelle dans l’économie, ce qui génère directement et indirectement de l’activité et de l’emploi." C'est incomplet !
Une part de plus en plus grande des dépenses financées par la dette sert à rembourser la dette. C'est ce qu'on appelle l'effet boule de neige et c'est cela le problème. Cela a pour conséquence le désinvestissement public et la diminution des dépenses sociales. Avec la politique anti-déficit à tout prix de l'UE, on sera obligé de privatiser les services publics, de couper dans la sécurité sociale, de diminuer le salaire des fonctionnaires, de fermer des écoles, de licencier des profs, de privatiser les hôpitaux, et j'en passe.
En définitive, la "discipline" budgétaire imposée réalisera le rêve des néo-libéraux, encore impossible jusqu'il y a peu : retirer l'Etat de la vie économique et sociale pour le limiter aux fonctions d'autorité, c'est-à-dire l'Etat gendarme.
Et je ne vois pas comment on pourra empêcher ce processus qui, manifestement, a été voulu.
Rédigé par : Pierre Verhas | 21 mai 2010 à 00:05
@ Olaf
J'avais raté ce post. Je réponds quand même même si je n'ai rien à dire. En la matière, je crois qu'il faut se choisir un professeur et ensuite lui faire confiance. Moi j'ai choisi André-Jacques Holbecq. Quant à Jorion, je ne comprendrais jamais l'engouement autour de lui. Les rares fois ou je le lis ou je l'entends, je le trouve assez inintéressant.
@ Yann
Tu n'oublierais pas un peu les facteurs culturels ? Chez nous ce qui favorise la natalité c'est la carence affective qui pousse à faire des enfants pour être aimé. Chez eux ce qui l'entrave c'est le choix que la société qui obligé les femmes à faire un choix entre la maternité et la vie professionnelle.
Hier soir je me suis fais des noeuds au cerveau pour tenter de faire un papier pour tordre le cou à ces propos de comptoirs et aujourd'hui j'ai consulté un ami facebook thésard en science éco (qui commente de temps en temps ici) et sa conclusion était que oui, on vivait au dessus de nos moyens, alors j'ai ravalé mon sujet. Mais vas y si tu te sens capable de faire la démonstration. Je ne demande que ça (sinon je demande son avis à Sapir! :-) Il ne faut pas non plus oublier notre balance commerciale ... La France est quand même a priori à ranger dans la catégorie des pays déficitaires.
@ Pierre
C'est peut-être incomplet mais pas faux pour autant. Je répondais à JF Kahn qui dans son papier prétendait qu'on pouvait mener une politique de rigueur sans casser la croissance en citant des exemples de dépenses inutiles.
Sinon oui, on est d'accord. Là aussi, je rêve d'un beau papier synthétique et pédagogique qui démontrerait l'illégitimité du paiements des intérêts sur la dette publique. Malheureusement, je n'en suis pas (encore?) capable.
Rédigé par : Malakine | 21 mai 2010 à 00:34
Quand je dis baisse de l'euro entraine compétitivité, je reste modéré, ça risquerait d'être un peu mieux, un peu plus que marginal.
Quant à Jorion, à tirer sur Kepler, Bruno, Newton, Heisenberg...comme au ball-trap, sorte de un grand coup de balai sur des sommités, il risque un jour de se prendre le manche dans le nez.
Il y en a qui ne l'ont pas loupé :
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article227
Rédigé par : olaf | 21 mai 2010 à 08:22
@Malakine et yann
Sur la sous-natalité allemande, il ne faut pas non plus oublier les facteurs historiques. Le IIIe Reich et la RDA, qui étaient des dictatures, ont discrédité l'idée d'une politique nataliste de la part de l'Etat.
Rédigé par : Pullo | 21 mai 2010 à 09:23
Pour le trafic maritime j'avais vu ça sur Natixis, de même l'analyse plus loin qui confirme que le problème latin est aussi celui du positionnement de ses produits sur le marché, la RD/marketing quoi.
Cette fois c'est pas moi qui le dit, c'est Artus :
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=52838
A croire que nos dirigeants d'entreprise françaises manquent de sens stratégique, problème de formation ou de sélection ?
Ce que j'ai pu constater aussi, j'ai vu entre autres une petite boite allemande démarrée il y a 10 ans, rattraper et dépasser des boites françaises bien plus anciennes en termes de marché et d'innovations très astucieuses.
La management allemand me parait bien moins infantilisant, plus délégatif, plus de confiance et moins de prétention des dirigeants à être omniscients en comparaison de leurs homologues français.
Rédigé par : olaf | 21 mai 2010 à 10:58
@Olaf
Le texte qui critique le livre de Jorion va faire plaisir à RST. Il souligne les raisonnements approximatifs de monsieur Jorion, d'autant que ce dernier semble confondre rationalisme et accumulations de faits.
@Pullo
Vous avez raison mais il faudrait peut-être que les allemands arrêtent d'avoir peur de leur passé, parce qu'entre leur anxiété sur l'inflation et leur peur des politiques nataliste ils vont droit dans le mur et nous avec. Et puis les Nazi aimaient la Grèce antique ce n'est par pour cela qu'ils nous faudrait renoncer à cette héritage, tout comme ce n'est pas parce que le FN s'approprie le drapeau français et Jeanne d'Arc que nous devons y renoncer.
@Malakine
Et bien un plan de relance qui construirait des crèches, des garderies et des maternelles, couplés à des allocations familiales généreuses, tu va pas me dire que ça n'arrangerait pas un peu la situation démographique allemande.
La balance commerciale française n'est pas déficitaire depuis longtemps en fait le déficit est apparu sous Raffarin. La coïncidence avec l'euro est d'ailleurs frappante, en fait ce n'est pas une coïncidence bien sure mais plutôt une relation de cause à effet. Sinon la FRance est un pays avec une forte épargne mais celle-ci ne sert pas l'économie nationale, tout se passe comme si les banques, les industriels etc.. avaient décidait que la France était morte et qu'il fallait toujours investir à l'étranger. C'est ce que traduit l'évolution des investissements direct à l'étranger, et on améliore pas la qualité des produits ou de la productivité sans investissements. Et pour maintenir la masse monétaire en circulation l'état est obligé de compenser par l'endettement sur les marchés, c'est un peu comme si nous tentions de guérir un patient avec une hémorragie en lui injectant du sang emprunter à d'autre ,sous perfusion, sans soigner la plaie à l'origine de l'hémorragie.
Rédigé par : yann | 21 mai 2010 à 12:35
« Toute dépense publique financée par la dette, fût-elle la plus inutile ou la plus stupide, stimule la consommation intérieure en injectant de la monnaie nouvelle dans l’économie, ce qui génère directement et indirectement de l’activité et de l’emploi. »
Oui enfin, ça dépend ! Si vous faites des cadeaux fiscaux aux plus riches, ça risque surtout d’alimenter les bulles immobilière et financière plutôt que la consommation.
Rédigé par : Albert | 21 mai 2010 à 17:08
Bonsoir
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut nous sortir de ce pétrin ?
Ni communiste, ni socialiste, ni UMPiste, ni Modemiste, ni Front Nationaliste etc, etc…
Juste un français quoi ! Avec des idées claires, des objectifs précis notamment nous sortir de l'Union Européenne, de l'OTAN et de la Finance pourrie qui nous écrase….!!
Si vous avez des idées, merci pour les réponses !
Rédigé par : Schrouki | 21 mai 2010 à 21:39
Une idée par Greg Ribbs de la Royal Bank of Scotland.
L'inflation et il fait référence à 1946, situation pire, d'ailleurs les gens que je connais qui ont vécu cette époque disent qu'il n'y a pas eu 30 glorieuses mais 20 à partir du milieu des années 50, en termes de condition de vie pouvoir d'achat.
Durant 28 ans, 20 exercices ont été déficitaires.
Donc retour vers le futur...
Seulement les détenteurs de capitaux n'aiment pas ça, inflation égale érosion de leur bas de laine.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3053
Rédigé par : olaf | 22 mai 2010 à 07:18
Finalement, on se trompe. Et Emmanuel Todd que vous avez quelque peu titillé, a visé juste (voir le progres.fr du 23 mai 2010 cité par Marianne2.fr) :"Les premières victimes de la crise sont les ouvriers, qui sont en train de disparaître avec notre industrie, et l'on va d'ailleurs se rendre compte que ce sont les ouvriers qui étaient les véritables créateurs de la richesse du pays. Jusqu'à il y a quelques années, ces ouvriers faisaient grève pour protéger leur outil de travail. Maintenant, ils se battent pour négocier leurs conditions de départ. Leur attitude est très analogue à celle des dirigeants d'entreprise qui essaient de s'en mettre plein les poches, à coups de stock-options ou autres, avant de se faire éjecter… C'est une ambiance d'Apocalypse Now, d'après moi le déluge."
La crise n'est pas financière. La crise, c'est la désindustrialisation de l'Europe occidentale. C'est une politique de réindustrialisation qu'il faut mettre en oeuvre et non des plaisanteries inutiles et déplaisantes comme la réforme des retraites ou l'allongement du temps de travail, ou encore l'impossible régularisation du système bancaire, et j'en passe.
Et sur le plan financier, il faut élaborer un accord international pour lutter contre les nuisances des hedge funds et non des interdictions stupides à la Merkel de ventes à découvert. Sarkozy a là une occasion en or de se faire valoir au prochain G20. Mais ne nous ne faisons pas trop d'illusions. En attendant, il est indispensable de museler une fois pour toutes ce Barroso qui s'est réveillé pour proposer le contrôle préalable des budgets des Etats membres de l'UE, balayant ainsi ce droit démocratique essentiel qui s'appelle la souveraineté.
Rédigé par : Pierre Verhas | 26 mai 2010 à 15:18
@Pierre Verhas
Il y a ce dossier de l'INED qui va dans le sens de ce que dit Todd, sous un angle plus sociologique :
http://www.scribd.com/doc/31973709/retraite-la-double-peine-des-ouvriers
Rédigé par : Pullo | 26 mai 2010 à 22:00
@Malakine
Excellent article, merci encore.
Juste une petite remarque: je vois que tu as mis mon blog (http://deshautsetdebats.wordpress.com) dans ta barre de liens, en haut à droite.
C'est très aimable à toi! En revanche, pourrais-je te demander de remplacer le (Barney) par un (Vianney)?
N'assumant finalement pas le premier pseudo que j'avais choisi, j'ai opté pour celui-ci (définitif, promis!^^)
Merci à toi.
Rédigé par : Via | 02 juin 2010 à 17:59