A l’occasion de la convention nationale sur l’emploi de Debout la République, Nicolas Dupont Aignan a prononcé un discours important qui semble annoncer ses thèmes de campagne pour 2012. On y retrouve sans surprise la priorité à donner à la restauration de la compétitivité, la critique de la monnaie unique et du libre échange intégral. Plus étonnamment, le leader néo-gaulliste articule son propos alter-européen avec un audacieux plaidoyer pour la monétisation des dettes publiques et une critique téméraire de la légitimité des intérêts sur les obligations d’Etat.
Voilà donc l’offre politique que nous attendions depuis tant d’années : un projet sérieux de rupture raisonnable avec l’euro-mondialisme influencé par Jacques Sapir, Frédéric Lordon et Maurice Allais. Sur le plan doctrinal, rien ne manque ou presque pour construire une offre nouvelle proposant une alternative tout en restant parfaitement acceptable, sans dérives, sans dérapages, sans odeur de souffre. On devrait s’en réjouir. Et pourtant, on a encore un peu de mal à se sentir pleinement enthousiasme.
Nicolas Dupont Aignan remet en cause bien des déterminants de l’ordre économique actuel : effacement des souverainetés étatiques derrière les marchés, globalisation des échanges, carcan communautaire, rigidité de la monnaie unique … A ce discours classiquement néorépublicain, NDA vient d’ajouter fort opportunément une dénonciation du privilège dont jouissent les banques commerciales dans le processus de création monétaire.
Contrairement à la plupart de ses collègues qui ressassent toujours la même idée exprimée avec les mêmes mots clés depuis des années, NDA n’est pas tombé dans le piège du fétichisme des concepts qui finit par fossiliser toute pensée. Loin de se réfugier derrière un discours identitaire et convenu, il fait évoluer sa doctrine pour l’adapter à la progression de la crise. Aujourd’hui, l’enjeu majeur n’est plus le protectionnisme, mais l’éclatement de l’Euro pour retrouver la possibilité de dévaluer et le financement de la dette publique pour libérer les Etats des griffes du pouvoir financier. Il met donc ces deux thèmes au cœur de son discours, malgré les tabous toujours solides qui les défendent et l’immaturité de l’opinion.
Intellectuellement, Nicolas Dupont Aignan force vraiment l’admiration. Il y avait bien longtemps que la République n’avait pas connu un dirigeant politique aussi en phase avec les enjeux de son époque et puisant son inspiration dans les idées montantes.
Et pourtant … Nicolas Dupont Aignan peine toujours à déclencher l’enthousiasme. Je ferais l’impasse aujourd’hui sur les questions liées à l’image, le positionnement, la stratégie de communication et les analyses en termes de marketing politiques qui nourrissent l’essentiel du scepticisme à l’égard des chances de succès de NDA, pour me concentrer exclusivement sur les éléments de doctrine.
Révolution ou pragmatisme ?
La révolution à laquelle nous invite NDA se ferait sur un mode purement rationnel et mesuré, sans passions excessives - pas même de la colère - sans nationalisme réac, sans populisme racoleur, sans démagogie facile, sans promesse de nouveau monde et sans utopie millénariste …. Une révolution portée en outre par un député-Maire de grande banlieue doté d’un physique gendre idéal qui satisfait aux normes du politiquement correct. C’est l’originalité de la démarche de NDA et peut-être sa principale faiblesse. Quand Mélenchon propose de renverser la logique capitaliste ou Marine Le Pen de rompre avec le mondialisme, NDA reste sur un registre rationnel pour proposer de corriger ce qui ne marche pas dans le système actuel.
Sa démarche ne prend moins appui sur une posture idéologique que sur le constat d’échec des politiques conduites depuis trente ans. C’est au nom du pragmatisme et de l’objectivité que NDA appelle à rejeter les dogmes de la pensée unique. Pour lui, la situation d’aujourd’hui est le fruit de « tant d’années de résignation, d’incantation électoraliste et de fausses solution » Il n’y a pas d’ennemis clairement désignés dans la pensée de NDA, si ce n’est la lâcheté, l’erreur et la bêtise de nos dirigeants.
L’agenda néolibéral a t-il été mis en place par des élites de bonne foi qui pensaient sincèrement que la concurrence universelle et le primat de la finance constituaient le modèle le plus efficace en termes de création de richesses ? On peut en douter. S’il y eût une part évidente d’aveuglement moutonnier, notamment chez les responsables socialistes des années 80 et 90, comme chez tous les premiers de la classe et les penseurs conformistes, il est difficile de ne pas voir dans l’évolution de ces dernières décennies la manifestation d’une lutte des classes au niveau mondial qui a tourné à la victoire écrasante des détenteurs du capital.
Il est très peu probable que nos chères élites acceptent de revenir sur la mondialisation, l’Euro ou la toute puissance de la finance simplement au motif que « ça ne marche pas ». Et d’ailleurs, c’est faux : le système fonctionne toujours. Il produit toujours autant de profits de dividendes et de plus values. Tant que le système de domination économique fonctionnera, il continuera de secréter une idéologie hégémonique qui n’autorisera aucune pensée réellement critique. Nos élites persisteront à affirmer contre toute évidence à que l’Euro est un bouclier, que la mondialisation sort des millions de gens de la pauvreté et créé des richesses pour tous, ou que la pression de l’actionnaire rend les entreprises plus efficaces. Et même, si elles consentiront à reconnaître quelques tares, elles affirmeront doctement que tous les remèdes qu’il serait possible d’imaginer seraient encore pires que le mal lui-même !
Le discours de NDA s’adresse finalement à un « marché de niche » électoralement très étroit. Il ne s’adresse pas aux vraies victimes du système économique mais aux élites éclairées qui ont intellectuellement compris que le néolibéralisme devenait un système non viable dans la durée et violemment instable dès lors que sa logique pouvait se déployer librement, sans être entravée par les souverainetés normatives ou les rapports de classes.
Il est donc à craindre que le discours technique et pragmatique de NDA demeure politiquement inopérant. On ne fait pas la révolution pour des taux d’intérêts plus bas, un taux de change plus favorable ou quelques décimales de compétitivité en plus ! L’aspiration révolutionnaire devra s’appuyer sur des ressorts émotionnels et culturels permettant de libérer l’énergie nécessaire à la transformation puis se surmonter les épreuves de la transition. A défaut, je ne donne pas cher d’une proposition authentiquement anti-système mais exprimée dans une langue technique et froide à partir de références idéologiques datant d’il y a un demi siècle.
Un débouché politique toujours flou
La difficulté des programmes de type révolutionnaire n’est pas tant d’établir la liste des ruptures conceptuelles à opérer ou des réformes à accomplir que de savoir comment les mettre en œuvre, à quelle échelle, avec quels éventuels partenaires, selon quelle méthode, avec quelles ressources politiques et quelle programme de transition. S’amuser comme Frédéric Lordon à se livrer à de la surenchère sur le mode « il faudra aussi fermer la bourse » c’est facile. Savoir comment la France peut recouvrer son autonomie de penser et d’agir dans une économie mondialisée et une Europe intégrée, est un exercice autrement plus délicat.
De ce point de vue, le discours de NDA me semble toujours aussi insatisfaisant. On ne sait toujours pas si le projet européen est réformable ou non, s’il faut envisager un traité refondateur, et si oui, avec qui, ou s’il faut constater la faillite définitive du projet européen pour organiser la dissolution pour renouer avec le cadre national. NDA s’accroche à son idée d’Europe des nations sans que l’on sache toujours très bien ce que cela signifie. Si la transformation de l’Euro en monnaie commune s’inscrit assez aisément dans cette logique, quid du « grand marché », de la politique de la concurrence, de la politique commerciale et de toutes les politiques communes ? Que restera t-il de l’Europe si on reconnaît à chaque Etat membre un droit permanent à se libérer des règles communes par des mécanismes unilatéraux d’« opt-out » ? Comment faire fonctionner la moindre politique commune sur la base de l’unanimité, seule à même à satisfaire le principe de souveraineté nationale ?
Si le but reste flou, la stratégie pour y parvenir l’est encore plus. Faudra t-il s’engager de nouveau dans plusieurs années de négociations à 27, donc nécessairement infructueuses, pour élaborer un nouveau projet et un nouveau système de gouvernance ? Ou menacer de faire exploser l’Europe pour négocier quelques aménagements ainsi que le proposait Emmanuel Todd il y a quelques années ? Et dans tous les cas, que faire en cas d’intransigeance psychorigide de l’Allemagne ?
Manifestement le discours alter-européen en est au même point qu’en 2005. On persiste à dire qu’on veut une « autre Europe » sans savoir la décrire ni comment y parvenir, et on n’ose toujours pas parler de retour à une souveraineté nationale pleine et entière.
Les deux grandes questions aujourd’hui pour l'hétérogène famille des néo-républicains sont d’une part de savoir comment exprimer un diagnostic clair de la crise et une doctrine alternative dans un langage adapté aux médias et accessible à l’électorat populaire, et d’autre part d’avoir une vision claire de ce que l’on fait de l’union européenne et du rêve européen compte tenu des contraintes juridiques, politiques, économiques ou diplomatiques et de ce que l’opinion est prête à entendre.
Nicolas Dupont-Aignan n’est ni en retard, ni en avance sur le mouvement. Ces deux questions se posent à lui comme à tous ceux qui se sont convaincus de la nécessité d’opérer rapidement des changements profonds et radicaux.
Voir également les articles sur le même sujet de Laurent Pinsolle “DLR trace un chemin pour le retour au plein emploi” de RST “Quand un représentant élu du peuple français pose enfin officiellement la question fondamentalement : la création monétaire est-elle du domaine public ou privé” et Yann qui dans son dernier “en bref” consacre un point à “Nicolas Dupont Aignan se pose des questions sur la dette”
Votre article est à l'image de ce que vous "reprochez" à NDA. Vous faites une analyse très froide par un apparent souci d'objectivité mais vous en tombez finalement dans le flou. A la fin, on ne sais pas trop si finalement, ça vaut le coup de s'intéresser ou non à NDA...
Et on en vient à se demander si votre souci d'objectivité ne cache pas en fait une certaine frilosité.
Mais l'analyse n'en reste pas moins pertinente !
Rédigé par : Jb | 15 avril 2010 à 15:09
Tout à fais d'accord, en ajoutant qu'on ne l'a jamais vu aux commandes en tant que ministre… ça laisse un vide dans CV de présidentiable. Et puis il va marcher sur l’électorat de droite et il va pas être le seul...
Et puis surtout, il est pas médiatique ; problème de marketing entre le bonhomme, la technicité de ses propos (qui ne sont pas relayés dans les médias) et le climat des élections qui sont des constructions médiatiques à la remorque des émotions. Il y a un écart énorme entres ses propos et les « éléments de langage » que les autres candidats servent aux média.
Rédigé par : GeoRad | 15 avril 2010 à 15:14
@ Jb
Comment ça "une certaine frilosité" ? A l'égard de quoi ?
Dans cet article, je n'ai pas voulu développer mes propres propositions. Les deux questions terminales sont des sujets sur lesquels je réfléchis. J'ai déjà développé ici des pistes de solutions et j'y reviendrais prochainement.
Rapidement mon analyse de l'UE est qu'on ne peut plus rien en attendre. D'un autre coté, je ne crois pas à la solution purement nationale. C'est pourquoi je suis pour une nouvelle Europe "souverainiste" et pourquoi pas à vocation fédérale, avec un nouveau traité à préparer en priorité avec l'Italie et qui pourrait associer à terme Espagne, Portugal, Belgique, Luxembourg et Pays-bas.
Quant au discours marketing, je reconnais que c'est difficile. Pour ma part, le levier sur lequel je m'appuierais bien volontiers, ce serait de réveiller un sentiment anti-allemand en insistant sur le fait qu'aujourd'hui l'Europe est dominée par une Allemagne qui impose des politiques qui ne servent que ses propres intérêts nationaux ... Cela permettrait à NDA de se démarquer tout en jouant sur le thème gaulliste de l'intérêt national.
Mais oui, il faut s'intéresser à NDA !! Bien sûr !
@ Georad
Je suis assez d'accord avec ce constat. NDA n'est objectivement pas un présidentiable et il a un vrai problème en terme de marketing électoral. C'est pourquoi je pense que son intérêt serait de rallier la candidature de Villepin pour se concentrer ensuite sur les législatives et continuer à faire grandir son mouvement. Je crains en effet qu'un score dérisoire aux présidentielles ne soit fatal à l'aventure DLR.
Rédigé par : Malakine | 15 avril 2010 à 16:30
Je pense au contraire que le physique de gendre idéal mais surtout la qualité d'énarque, avec l'aspect "chiant" qui va avec, peuvent être une chance, pour une fois.
Car ce discours se déclinera forcément en slogans simples. "Sortir de l'euro", par exemple est un slogan qui s'inscrit dans la suite logique de ce discours. Si un énarque, classé comme "raisonnable" propose de sortir de l'euro, cela peut être au contraire un électrochoc qui n'a pas eu lieu pour la bonne et simple raison que seuls le FN et le Parti des travailleurs ont déjà utilisé ce slogan. Pas mal de gens qui ne votent plus peuvent être tentés de le rejoindre :"ah tiens, voilà un mec qui n'est pas extrémiste et qui propose enfin de remettre en cause l'euro dont je sais que c'est une connerie."
Si NDA parvient à user de ces formules, en les expliquant de manière claire et pédagogique, et surtout en évitant de s'excuser comme il a pris l'habitude de le faire (mais de moins en moins, heureusement !), je pense qu'il peut trouver cet espace politique qui lui manque. Au moins, lui ne vas pas participer à l'embouteillage au centre libéralo-mondialisé comme un certain DDV, vanté sur ce blog il y a quelques semaines... ;-)
Rédigé par : David Desgouilles | 15 avril 2010 à 16:31
@Malakine
Mais justement, à la lecture de votre article on a l'impression que vous n'êtes pas convaincue par la vision de DLR sur l'Europe alors que vous l'êtes. C'est pas tant le fond que la forme de l'article qui m'échappe, le propos manque de franchises, vous utilisez trop de pincettes ! :)
Pour le sentiment anti-allemand, je ne suis profondément pas d'accord.
La fonction de l'Europe est justement de faire se rapprocher les peuples et c'est justement cette fonction qui est bafouée par les européistes défendeurs de l'Europe-marché. Ils se contentent de masquer les différences entre les peuples en vantant le fédéralisme et une Europe supposée uniforme. Il a suffi du malaise de la Grèce pour faire voler en éclat cette conception.
L'Europe doit rapprocher les peuples, non pas pour faire disparaître leurs différences mais les faire se rencontrer. Et c'est à cette condition que l'on pourra construire un vrai marché libre-échangiste européen. Concrètement cela passe par de bien plus grands échanges culturels, dans les écoles, dans les universités, dans les entreprises, à la télévision. Il n'est pas normal que les peuples se connaissent si mal au quotidien. On pourrait imaginer de donner un an dans les programmes scolaires à l'histoire des autres pays européens par exemple. Ça peut sembler très léger mais ce serait déjà beaucoup et c'est préalable à des échanges plus poussés.
Après, on est d'accord que l'Allemagne se fout de la gueule du monde dans le jeu européen...
Rédigé par : Jb | 15 avril 2010 à 17:33
@ David
Je suis d'accord. La critique rationnelle du système c'est le créneau spécifique de NDA. C'est pourquoi je dis qu'il ne s'adresse qu'à ceux qui ont compris intellectuellement que le système est malsain et non viable. Les autres, ceux qui en souffrent, iront vers un discours moins technique et moins rationnel et un vote protestataire.
@ Jb
Non, non, on ne s'est pas compris. J'ai toujours eu du mal avec le discours de DLR sur l'Europe qui me paraît tantôt inconsistant (L'Europe des Nations), tantôt hystérique (la critique du traité de Lisbonne), tantôt contradictoire (la position des européennes qui prétendaient à la fois vouloir le protectionnisme européen et la généralisation du vote à l'unanimité !
J'adhère tout à fait à ce projet de "protectionnisme culturel européen" à la fois dans un soucis de mieux connaître les cultures de nos voisins et pour se libérer de l'impérium américain.
... mais je ne vois pas en quoi ce soucis de renforcer les échanges intra-européens s'oppose au projet d'une Union latine sans l'Allemagne.
Rédigé par : Malakine | 15 avril 2010 à 17:46
NDA serait beaucoup plus médiatique si des 2007 il avait pu réunir les signatures pour etre candidat a la seule élection en France qui fasse des présidentiables et des partis reconnus.Ce sera reporté a 2012 et quelque soit le résultat en % il y aura des élus députés derrière aux législatives; suffisamment pour que DLR puisse bénéficier des subsides publics ? là est le nœud du dilemme.après la voie est ouverte pour 2017 mais la France pourra t-elle attendre cette date avant de faire sa révolution ?
Rédigé par : Patriore | 15 avril 2010 à 17:55
@Malakine
Je suis d'accord pour dire que nous avons parfois manqué de lisibilité sur l'Europe, notamment à l'époque où NDA était convaincu qu'il était possible de fédérer l'électorat du NON. Mais le fait de vouloir une Europe des nations (qui est ni plus ni moins que la mise en oeuvre de ce que vous avez qualifié de "protectionnisme culturel" conjuguée à la suppression de la commission et la constitution de groupe d'états, projet par projet) n'est pas contradictoire avec le rejet du traité de Lisbonne.
Et le discours ne me semblait pas inconsistant, les mesure rappelées ci dessus sont plutôt concrètes, non ?
Hystérique peut-être mais ce n'était rien à coté des européistes.
Quelque chose me gêne dans l'union latine, nous avons plus à apprendre des allemands que des italiens à mon sens. Et l'Espagne est encore jeune et instable économiquement.
C'est fondé sur une perception simple: j'ai l'impression qu'actuellement, l'Allemagne est le pays dans lequel la vie est la plus agréable. Alors que l'Italie (et le sud de la France, hum) se paupérisent à grand pas. Hé oui, car après tout, n'est-ce pas cela le but de toute politique ?
Rédigé par : Jb | 15 avril 2010 à 18:23
@ Malakine,
Naturellement, le début du papier me plaît beaucoup. Merci pour la citation.
"L'agenda néolibéral a-t-il été mis en place par des élites de bonne foi ?" C'est une très bonne question. Mais j'avoue que j'y apporte une réponse différente de la tienne. Joseph Stiglitz en parle dans "La grande désillusion" et je partage son point de vue. Je crois que, pour la plupart, les élites mènent des politiques qu'ils croient sincèrement bonnes, soit par une foi religieuse dans le marché, soit par une déformation tenant au fait qu'ils vivent dans une bulle qui profite de la mondialisation et qu'ils n'arrivent pas à percevoir les difficultés de 90% de la population. C'est en tout cas mon sentiment. Je ne crois pas à l'idée d'une sorte de complot mondialiste des élites pour exploiter les masses. De toutes les façons, elles sauraient que cela ne serait pas durable et que cela finirait en révolution...
Je partage le point de vue de David : je crois que le côté raisonnable de NDA est au contraire un atout majeur. Car des discours trop extrémistes tiennent plus à l'expression d'une protestation et d'une révolte que de la volonté de construire une véritable alternative.
Après, il nous reste encore du temps pour construire les éléments de langage pour 2012... Nous y travaillons d'ailleurs car il est essentiel d'avoir une présentation claire et simple de notre constat et de nos solutions pour les deux prochaines années.
Sur l'Europe, je ne comprends pas pourquoi tu ne comprends pas notre position. Le projet de constitution alternative du Livre Mauve montre bien que nous nous opposons frontalement à toute forme de supranationalité. Nous croyons à l'Europe des Etats et au respect de leur souveraineté. Les projets se feront de manière ad hoc.
Il est vrai qu'aujourd'hui, il serait sans doute très difficile de construire un protectionnisme européen (du fait de l'opposition de l'Allemagne et de la Grande Bretagne), mais la priorité est pour moi le respect de la souveraineté. Entre anarchie commerciale et souveraineté, mon choix ne fait pas le moindre doute.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 15 avril 2010 à 18:54
« Il n’y a pas d’ennemis clairement désignés dans la pensée de NDA, si ce n’est la lâcheté, l’erreur et la bêtise de nos dirigeants. »
Malakine, ce que tu décris est une réalité. Et tu sais qui fonctionnait comme ça aussi : Charles De Gaulle !!!
Pour le reste, tu poses de bonnes questions auxquelles il faudra répondre comme celle fondamentale : comment s’adresse-t-on aux vraies victimes du système économique ?
Sur le côté présidentiable de NDA, je crois que le plus gros obstacle est d’arriver à faire comprendre à ceux qui seraient tenter de le soutenir qu’il faut tenter le coup. Combien de fois ai-je entendu dire : "NDA ? Ha oui super, mais il n’a aucune chance !" Et bien si, donnez lui une chance
Rédigé par : RST | 15 avril 2010 à 19:04
@ Patriote
La question de la dotation de l'Etat est effectivement un enjeu majeur pour un parti comme DLR, et effectivement c'est aux législatives que ça se joue et non aux présidentielles.
Or, dans les conditions actuelles, une candidature NDA qui ferait entre 2 et 6% aux premier tour (sans appel de vote au second, donc sans entrer dans une coalition) ferait quoi aux législatives un mois après ? Un score de 1 à 2 % dans les circonscriptions où le mouvement sera représenté, soit en dessous du seuil de remboursement des dépenses. Soit DLR fait campagne et est définitivement ruinée (c'est comme ça que le MRC est mort) Soit DLR ne fait pas campagne pour limiter les dépenses et ne récoltera rien.
@ Jb
Je n'en reviens pas !!! Si vraiment c'est le modèle allemand qui vous séduit tant, alors je ne vois pas pourquoi vous ne votez pas UMP. Un type comme Jean François Copé n'en a plus que pour le modèle allemand et je pense qu'il n'est pas le seul dans la majorité.
Attention, j'ai beaucoup de sympathie pour l'Allemagne et j'adore m'y rendre (suis frontalier) Néanmoins, je dois constater que politiquement, ils sont devenus totalement égoïstes et psychorigide et que nous ne pouvons rien faire avec eux. D'ailleurs, on ne fait rien !
Quant à l'Italie, certes la situation politique et économique est moins brillante mais c'est un pays qui nous ressemble davantage, notamment dans ses défauts. En outre l'idée c'est bien de fédérer les baisés du système, de se soumettre au premier de la classe !
@ Laurent
Quand on lit Jacques Julliard, on peut se dire effectivement qu'une partie des élites a fait le lit de l'hypercapitalisme sans le vouloir et de la manière la plus sincère qui soit. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/opinion/20100414.OBS2439/ce-qui-est-vivant-et-ce-qui-est-mort-dans-la-nouvelle-gauche.html
Cependant, on aura du mal à me faire croire que la classe sociale et les pays qui ont le plus bénéficié du nouveau système n'y ont été pour rien dans sa mise en place ! Ces idées sont quand même bien venues des universités américaines dans les années 70, non ? Après less perroquets qui ont annoné les nouveaux dogmes de cette nouvelle religion étaient sincères comme des dévots endoctrinés. Mais quand on brandit le théorème de Schmitt comme le nouvel axiome de la pensée économique, il faut être con ou aveugle pour ne pas voir qu'on est en train de libérer les forces de l'argent !
Le coté raisonnable de NDA est sa spécificité mais je crois que c'est un handicap. Il devra muscler son jeu sérieusement pour être entendu. En outre, on ne peut pas dire que cette stratégie de non diabolisation ait pour l'instant produit ses effets dans les médias. IL y gagne quoi à se présenter sous un jour acceptable ??
Désolé, mais l'Europe des Etats souverains pour moi ca signifie la dissolution de l'UE. Pourquoi continuer à parler d'Europe et de protectionnisme européen dans ces conditions ?? Dîtes carrément que l'Europe c'est mort et qu'il est temps de passer à autre chose !
@ RST
Je suis d'accord NDA n'est pas Charles de Gaulle ! -) Il n'a pas incarné la France libre et il n'y a pas un général putschiste qu'il l'appelle au pouvoir !
C'est dommage pour lui, mais manifestement les institutions telles qu'elles ont été créées par son grand inspirateur n'ont pas été faites pour permettre à qqun comme lui d'accéder au pouvoir. Je me permet de rappeler une nouvelle fois, que Charles de Gaulle n'a jamais été porté au pouvoir par un processus électif. Dans ces conditions, on peut effectivement se passer d'approche de marketing électoral. Mais sinon, dans un processus électif, il faut savoir séduire, parler au plus grand nombre et être crédible dans le rôle du président de la république.
Rédigé par : Malakine | 15 avril 2010 à 20:07
@ Malakine
Bien sûr que les élites ont été extrêmement motrices dans le développement de la globalisation néolibérale, et notamment le fait que les élites politiques des deux rives pensent aujourd'hui la même chose sur de trop nombreux sujets. Néanmoins, je crois qu'elles pensent dans leur grande majorité faire le bien pour la majorité...
Sur l'Europe, c'est simple : il faut garder une structure de coordination entre les Etats mais cette structure ne doit pas être supranationale, à savoir que les Etats doivent garder leur primauté. Ce n'est pas l'UE actuelle, clairement. Mais ce n'est pas l'absence d'Europe non plus. Je suis pour l'Europe mais contre l'UE. Je pense qu'il y a des choses que nous ferons mieux à plusieurs et qu'il est donc important de garder une structure européenne.
Pas du tout d'accord sur ta vision des institutions. Au contraire, nos institutions lui permettent de percer. Le problème est que nous raisonnons à trop court terme. Bien sûr, je souhaiterai que cela aille plus vite, mais il faut voir le chemin parcouru :
- 2007, DLR n'est qu'un ancien club de l'UMP dont le président a échoué à être candidat aux présidentielles faute de signatures et qui a présenté une soixantaine de candidats aux législatives, dont un quart a fait plus de 1%
- 2008 : transformation en parti politique
- 2009 : première campagne nationale et 2% aux européennes
- 2010 : 4,15% en IdF aux régionales (pas l'élection la plus évidente pour nous) devant le Modem et le NPA
La progression de DLR est fulgurante et nul doute qu'en se présentant aux présidentielles, nous franchirons une grande étape en 2012.
Je suis le premier à regretter que cela n'aille pas plus vite, mais je crois que NDA peut être président dans 7 ans, gràce à nos institutions.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 15 avril 2010 à 20:22
C'est un peu mon avis aussi, NDA a mené et exprimé une analyse que les autres ne font pas mais il lui manque pour le moment ce qu'on appelle le "charisme" qui fait qu'en France les gens votent. C'est très bête, mais ça correspond à une forme de présence physique que l'on trouve chez Sarko sous forme de cogneur teigneux, chez De Gaulle, Chirac ou Villepin avantagés par leur taille d'albatros, Giscard également plus la distance de l'aristocrate intello surplombant le peuple...même Le Pen a une forme de présence physique qui attire ou rebute d'ailleurs. Sego a tenté la posture de la sainte aussi.
On pourrait faire le même constat avec Obama
qui a su incarner le pouvoir pour s faire élire. C'est con, mais c'est la com.
C'est malheureux, mais le pouvoir a besoin de s'incarner dans un style physique pour convaincre. Et NDA ne l'a pas encore trouvé son style qui fait les leaders que demande le peuple.
Rédigé par : olaf | 15 avril 2010 à 21:12
@ Malakine
Cette idée d'une Europe latine, éventuellement fédérale, est très intéressante - elle me trotte d'ailleurs dans la tête depuis pas mal de temps. Et si le destin (voire la mission) historique de la France était là ? A mon avis, tu as parfaitement raison de souligner à quel point les Italiens sont proches de nous… notamment par leurs défauts - il suffit peut-être de constater la convergence Berlu/Sarko ! Je me permets d'ajouter qu'il y a aussi un argument linguistique assez fondamental à l'appui de cette thèse. Cet argument est bien sûr valable pour l'Espagne, le Portugal, voire pour le Luxembourg, et bien sûr pour la Wallonie - mais certainement pas pour la Flandre. Il faudrait évoquer au passage la cause "rattachiste", et souhaiter que la France cesse de lui manifester cette indifférence indigne.
Pour les Pays-Bas, ce n'est pas vraiment évident. Si on pouvait les rallier à un tel projet, je serais le premier à m'en réjouir, mais je me demande si les Hollandais ne pencheraient pas plus volontiers vers l'Allemagne ou vers la Scandinavie. Du point de vue linguistique, ils se situent pile entre l'Allemagne et le Royaume-Uni… Mais il est vrai que politiquement, ils ont quelques affinités avec la France.
Par ailleurs, si j'ai la plus grande sympathie pour cette "Europe latine", je crois quand même que si l'on veut lui donner une chance, la première chose à faire serait de sortir de l'UE. Ensuite, il est bien possible qu'une telle Europe puisse se dessiner assez rapidement (là je tire peut-être des plans sur la comète, mais j'ai tendance à y croire…).
Dernière chose : que le discours sur le thème de l'"Europe des nations" pêche par inconsistance, je veux bien, mais en quoi la critique du Traité de Lisbonne serait-elle "hystérique" ?
@ Laurent Pinsolle
Je pense comme vous que NDA doit persister et signer dans cette voie qui est la sienne, et ne pas succomber aux sirènes villepinistes. A défaut de trouver tout de suite la clé de l'électorat "populaire", il est au moins en mesure de siphonner, à très court terme, une partie de l'électorat intello du P"S". Un bonne carte à jouer pour lui, à mon avis.
@ olaf
On peut aussi imaginer que le peuple finisse par se lasser du "style"… notamment après 5 ans de Sarko… De ce point de vue, je suis assez d'accord avec David Desgouilles (mais Malakine me dira sans doute que je suis décidément un doux rêveur… et que le peuple sera sans doute plus prompt, au contraire, à se rallier à un "style" flamboyant et diamétralement opposé).
@ David Desgouilles
Dans son discours du 10 avril, NDA s'est encore excusé, ou plutôt défendu, par deux fois, d'être "laxiste". C'est sans doute une faiblesse. Il faut quand même reconnaître qu'il gagnerait sans doute à adopter une attitude plus "décomplexée"…
Pour finir, sur le thème de la sortie de l'euro, je recommande le dernier billet d'Edgar sur son blog La lettre volée.
Rédigé par : Joe Liqueur | 15 avril 2010 à 22:13
"Tant que la France et l’Italie ne s’insurgeront pas contre cette politique en menaçant de quitter
ensemble la zone si l’Allemagne ne revient pas à une politique coopérative
"
J'ai lu le document de NDA, et en lisant ce passage, je me dit demandé si ce n'était pas Malakine qui lui avait chuchoté (avec en arrière plan son projet de sesterce ).
Jamais , je n'ai vu de politiciens cités Frédéric Lordon par exemple ou Mr Paul Volcker .
On voit que NDA n'a rien à voir avec Jean François Copé en matière d'analyse économique.
Analyse qui est toujours en gestation mais dans la bonne voie.
Ensuite, il faudra payer un relooker, pourquoi pas d'Hollywood .
Un type qui transforme le look et la démarche.
Des publicitaires pour les slogans type "travaillez plus pour gagner plus " , des écrivains spécialiste des beaux discours ;-)
Mais en ayant un fond costau, il peut maitriser n'importe quels journalistes tentant de le piéger. (si les médias sont près à l'inviter comme Melanchon qu'on voit et entend partout).
Rédigé par : Abdel | 15 avril 2010 à 22:38
@ Laurent
L'Europe de tes rêves, c'est quoi au fond ? EADS ?
Sur les institutions, je crains que tu ne t'illusionnes gravement. Elles sont totalement verrouillées par la bipolarisation et font prévaloir les logiques de communication sur les débats de fond en raison de la personnalisation du débat. C'est peut-être pas ce que souhaitait le général, mais on en est là. Pour qu'un parti comme DLR (mais on pourrait dire pareil du Front de gauche ou même du Modem) émerge réellement, il faudrait commencer par de réintroduire une vraie élection législative avec de la proportionnelle.
Et concernant l'avenir de NDA, comme je l'ai déjà dit, il ne sera présidentiable en 2017 que si il est un ministre important entre 2012 et 2017. Sinon, il restera un Mélenchon de droite.
@ OLaf
On fait la même analyse du système. Le seul point de désaccord c'est que NDA a quand même trouvé son style, celui de l'énarque maire de banlieue sorti du sérail mais méchamment contestataire. En terme de storytelling c'est déjà pas mal. Reste à trouver comment séduire ...
@ Joe
Je compte développer un de ces jours longuement le projet d'union latine, donc je réserve ça pour plus tard -)
Quand je parle de discours hystérique sur le traité de Lisbonne, je fais référence notamment à un papier délirant de Anne Marie Lepourhiet qui parlait de haute trahison ou de crime contre la démocratie (en inventant de toute pièce des règles constitutionnelles au passage) ou au discours qui présentait Lisbonne (ou le TCE) comme un pas de plus vers le projet libéral. Or, on voit le résultat aujourd'hui, ce traité n'a fait que de torpiller définitivement toute idée d'Europe fédérale ! Les vrais européïstes avaient finalement plus de raisons que les souverainistes de s'y opposer !
Sur le style du nouveau président, je suis assez d'accord. On assistera très certainement à un retour du "sérieux" en 2012. Le fait qu'un type comme Juppé soit tenté d'y aller est un signe.
J'ai lu et commenté le dernier billet d'Edgar. Il oublie seulement le problème juridique (comme Sapir d'ailleurs) Sortir de l'Euro sans sortir de l'UE est impossible. Et pour sortir de l'UE il faudra un référendum constitutionnel. A mon avis, il sera perdu même s'il est organisé un mois après une élection triomphale de Marine Le Pen à la présidentielle !
@ Abdel
Je ne sais pas si j'ai influencé directement ou indirectement ce discours (la galaxie souverainiste est toute petite) mais c'est vrai qu'on s'y retrouve très bien !
En ce qui concerne la rupture conjointe avec l'Italie, je crois avoir été le premier à en parler (l'an passé) mais l'idée est clairement dans l'air en ce moment. Zemmour en a parlé et surtout j'ai lu un papier de Christian Saint Etienne qui évoque la possibilité d'une scission de la zone euro autour d'un "Euromark" et d'un "Eurofranc" D'autre part j'ai vu que mon papier "rendons le deutschemark aux allemands" avait été repris et commenté sur un site italien, donc peut-être bien que l'idée fait aussi son chemin du coté des Alpes ...
http://www.christiansaint-etienne.eu/blog/index.php?post/2010/04/08/Un-ou-deux-euros
Quant aux éléments de langage pour NDA ou d'autres, rien ne nous empêche d'y réfléchir pour proposer des phrases chocs. J'ai toujours été assez nul pour déduire des slogans de programmes politiques mais sait-on jamais ... On peut peut-être trouver quelqu'un qui aurait le sens de la formule ! -)
Rédigé par : Malakine | 15 avril 2010 à 23:35
Malakine : je n'oublie aucun problème juridique pour sortir de l'euro. Il n'y a aucune nécessité juridique d'un référendum pour sortir de l'Union européenne. C'est toi qui t'invente une contrainte pour justifier ton choix initial : la France est trop petite pour se débrouiller seule. Ca s'appelle une rationalisation.
Pour ce qui est de NDA, il se heurte au problème de tous les rêveurs en chambre : l'Union européenne se casse la figure parce qu'elle est ingérable et n'a aucun sens. Elle ne peut imposer aux états nationaux des comportements collectifs qui seraient nécessaires dans une structure dotée d'une monnaie commune : elle n'en a pas la légitimité. Les allemands de l'ouest ont accepté de financer la reconstruction à l'est, ils n'accepteront pas de financer la Grèce et qui peut leur donner tort ?
Partant de là, les solutions de bricolage (monnaie commune, union latine etc) ne font que contourner le problème : comment réforme-t-on l'Union ?
La réponse est simple : on ne peut pas.
L'Union a achevé sa tâche, elle a permis de surmonter la deuxième guerre mondiale. Les français se sont fait un film sur l'Europe comme France en plus grand, mais ce n'est qu'un film.
L'Allemagne a accepté son second rôle parce qu'ayant passé quatre années à faire des abats-jours en peau d'humain elle avait un peu de retour sur soi à faire.
Vouloir changer les grandes lignes du compromis européen actuel c'est enterrer l'Union européenne et cela ne pourra se faire que par sortie de l'un ou de plusieurs membres.
Raconter que l'on va négocier quoi que ce soit comme réforme de l'Union est un mensonge (ne pas exclure que NDA s'illusionne sur le réalisme de son discours de la même façon que les libéraux s'illusionnent sur leurs idées).
La simple ouverture de négociations suffirait à occuper un premier quinquennat, le deuxième serait consacré à un premier jet et après c'est fini.
Président suivant s'il vous plaît.
Quand NDA dit "il est tout à fait possible de modifier les statuts de la Banque centrale européenne pour permettre le financement de grands équipements publics" il est dans l'auto-intoxication.
C'est parfaitement impossible parce que cela heurte l'Allemagne de front. On ajoute à cela un peu de protectionnisme et on a en plus un veto britannique.
Ce que NDA ne dit pas - et la seule question que je me pose c'est de savoir s'il en est conscient - c'est que la seule façon crédible d'en appeler aux français c'est de leur rendre la France.
Rédigé par : edgar | 16 avril 2010 à 00:32
@RST
Cela m'avait échappé. Je devais encore causer avec mon voisin. ;-)
La prochaine fois, je reprends la parole et je repasse une couche. L'an dernier, je lui avais dit d'arrêter de s'excuser d'être patriote et je crois qu'il en avait pris conscience. Allons y pour le laxisme, la prochaine fois.
:-)
Rédigé par : David Desgouilles | 16 avril 2010 à 07:57
j'approuve tout à fait ce que met malakine ; nda a des qualités intellectuelles remarquables, ses jugements et analyses sont justes ; le problème est qu'il en reste à un discours policé sur l'europe et refuse de s'assumer souverainiste, de réclamer la sortie de la France de l'ue et de l'euro, et qu'il n'a pas encore trouver le truc pour traduire sa volonté de changement en une communication de rupture séduisante et attractive pour chacun
Rédigé par : thierry | 16 avril 2010 à 09:56
@ Edgar
Non, ce n'est pas moi qui invente cette contrainte juridique ! Je te renvoie sur ce point à l'excellente analyse juridique de Cédric Mas sur le blog de Jorion
"Concrètement, l’Etat qui souhaiterait exercer son droit de retrait devrait d’abord prendre sa décision conformément à ses règles constitutionnelles internes (pour la France, ceci supposerait donc une révision de la Constitution, soit la procédure de décision politique la plus lourde qui soit !) "
http://www.pauljorion.com/blog/?p=9416
Et non, je ne me suis jamais appuyé sur l'idée que la France était trop petite pour sortir seule de l'UE. Jamais ! J'utilise généralement deux arguments. Soit je m'appuie sur la représentation de l'Europe dans la population qui reste positive et l'incrédulité face à la possibilité d'un destin autonome. Soit sur les coûts de transition qui seront d'autant plus lourd que le nouveau marché intérieur sera petit. Mais techniquement, il n'y a rien d'impossible bien sûr.
Sur le reste, on est d'accord. Il faut avoir le courage de dire que l'UE est un projet mort qui ne produira plus rien. De même : NDA n'a pas une position claire sur l'UE (mais il n'est pas le seul : Marine Le Pen et Mélenchon non plus)
@ Thierry
Je n'ai jamais compris non plus pourquoi NDA rejette avec tant de force l'étiquette "souverainiste"
A mon sens, la souveraineté c'est le seul véritable antidote contre le néolibéralisme. Je ne vois pas en quoi le mot est infâmant. Personnellement je n'aurais aucun mal à me revendiquer comme souverainiste, même si serais tenté d'ajouter le terme de "métanational" Ce qui m'importe c'est davantage la capacité du pouvoir politique à maîtriser les phénomènes socio-économiques, plus que l'idée d'indépendance nationale.
Rédigé par : Malakine | 16 avril 2010 à 10:45
"le nouveau marché intérieur sera petit" : ce ne sera que le 6ème ou le septième de la planète, autant dire rien. Et on a pas attendu l'UE pour exporter !
Pour ce qui est de Mas, tu fais référence à la partie de son texte où il décrit la procédure de sortie prévue par le Traité de Lisbonne. Mais l'intérêt de son article est bien évidemment dans la deuxième partie, où le retrait s'effectue conformément au droit des traités classiques. Et là, aucun besoin de référendum : "Rien n’interdit donc à un pays confronté à une situation économique et sociale exceptionnellement dégradée, d’invoquer un CFC pour se retirer du TUE, ou à tout le moins de l’Union monétaire européenne (c’est-à-dire de l’Euro).
L’avantage est que cette décision n’est alors soumise qu’à une procédure légère (c’est la Convention de Vienne – art. 65 – et non Bruxelles, rappelez-vous), et surtout à un délai plus court : 3 mois, sauf urgence où ce délai peut encore être raccourci."
Nulle mention de référendum.
Content de voir qu'on converge sur le reste !
Rédigé par : edgar | 16 avril 2010 à 11:08
@ Malakine
Il est de plus en plus courant de dire que l'euro risque de terminer comme... l'Union Latine du XIXe-début XXe siècle dont les pays associés étaient Pays signataires France (1865), Belgique (1865), Italie (1865), Suisse (1865), Luxembourg (1865), Grèce (1868), bref un truc sans l'Allemagne:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_latine_%28monnaie%29
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18651223
Si l'inspirateur de cette Union est bien Napoléon Ier, l'architecte de cette Union a néanmoins été Louis-Napoléon Bonaparte...
Le projet de l'UE n'étant qu'une pâle resucée technocratique, germanisante et américanisante de l'Union Latine.
Rédigé par : René Jacquot | 16 avril 2010 à 11:09
@ Edgar
Soyons simple !
Art 88-1. - La République participe à l'Union européenne constituée d'États qui ont choisi librement d'exercer en commun certaines de leurs compétences en vertu du traité sur l'Union européenne et du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, tels qu'ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007.
Rédigé par : Malakine | 16 avril 2010 à 11:14
à malakine : je crois que nda a peur en étant étiqueté souverainiste d'être ramené à un de villiers ou un le pen bis ; mais du coup il ne défend pas l'idée de souveraineté et apparaît sur la défensive, laisse ceci à le pen qui fait son beurre la dessus (alors que son programme est la xénophobie), un peu comme la classe politique avait laisser l'insécurité à le pen dans les années 80 et 90
on doit défendre la souveraineté : ç'est l'affirmation du droit du peuple, la démocratie, la liberté de choix et de destin collectif, effectivement le seul contrepouvoir possible au néolibéralisme ; la souveraineté est aussi la souveraineté nationale (Séguin l'avait expliqué dans son discours contre le traité de maastricht), parce que le cadre national apparaît comme étant le plus légitime pour l'expression démocratique (voir le taux de participation aux élections présidentielles et européennes), parce que la nation est l'entité d'une culture, d'une langue, d'un destin commun, et que ç'est la raison pour laquelle l'europe ne fonctionne pas ; il ne peut y avoir de monnaie commune et d'institutions communes avec des pays et des cultures, des niveaux de développement aussi différents en europe..
Rédigé par : thierry | 16 avril 2010 à 11:21
@Malakine
Il est vrai qu'il faut que NDA précise sont opinion sur l'UE, du moins qu'il ait un discours plus clair en là matière. Dire qu'on veut une autre Europe ce n'est plus suffisant puisque tout le monde veut une autre Europe, alors il est vrai que ceux qui connaissent son programme savent que l'autre Europe de DLR c'est très différent de l'autre Europe du Modem ou du PS mais il est vrai que tout le monde ne prend pas le temps de lire les programmes c'est même un phénomène générale. En ce sens je te rejoins sur le fait qu'il lui faille un slogan ou du moins des phrases chocs capables de parler que plus grand nombre sans pour autant le confondre avec d'autre.
Sur le rejet du mot souveraineté c'est un effet des médias, évidamment que NDA est un souverainiste. Et j'ai même envie de dire que n'importe quel véritable démocrate est forcement un souveraniste puisqu'il n'y a pas de démocratie sans souveraineté cependant les médias qui façonne la pensée publique ont largement répandu l'idée que souveraineté égale passéisme égale nationalisme égale fascisme etc... On en revient au rôle des médias quand on est un homme publique on est obligé d'y faire attention sous peine de se faire démolir. Je crois que cela joue énormément dans l'attitude de NDA, s'il n'est pas encore ostracisé par les journalistes c'est qu'il a réussi à maintenir une image médiato-compatible. S'il ne veut pas finir comme le FN, Chevènement, ou De Villier il va devoir continuer à mélanger la chèvre et le chou.
Rédigé par : yann | 16 avril 2010 à 11:39
C'est bien ce que j'ai écrit en commentaire sur mon blog.
Si la constitution française avait écrit "La République participe à l'Union européenne constituée d'États qui ont choisi librement d'exercer en commun certaines de leurs compétences" avec un point final, il aurait été clair qu'une modification de la constitution était nécessaire pour quitter l'Union (et encore, pas forcément par référendum).
Mais comme la constitution précise "en vertu du traité...", il est clair que si les traités tombent, cette disposition devient caduque.
La constitution a longtemps porté un titre "de la communauté" alors que ladite communauté avait disparu.
Une disposition constitutionnelle peut très bien être sans objet sans qu'une modification de la constitution soit nécessaire - a fortiori donc un référendum.
Rédigé par : edgar | 16 avril 2010 à 12:35
Je ne comprends absolument pas vos critiques sur Nicolas Dupont-Aignan, qui est d'ailleurs le seul représentant présentable aujourd'hui du souverainisme, ne vous en déplaise.
S'il rejette l'étiquette que veut lui coller les médias, c'est afin de se démarquer de l'extrême droite à laquelle 90% des Français assimilent le souverainisme, qui en serait une version légèrement allégée comme avec Philippe de Villiers.
Que des gens intelligents n'aient toujours pas compris ce problème assez simple de "marketing politique" me sidèrera toujours.
Je trouve donc, pardonnez-moi, ce type d'articles particulièrement déplacé, à un moment où nous avons plus que jamais besoin d'unité. Nous sommes déjà si faible, n'en rajoutez pas!
Rédigé par : Tythan | 16 avril 2010 à 15:23
@ Tythan
Malakine pose de vraies questions. On peut ne pas être d'accord mais il faut les prendre en compte. Ce n'est pas en faisant l'autruche que l'on a la moindre chance de voir un jour NDA accéder aux responsabilités.
Il faut affronter la réalité plutôt que de lancer des incantations comme vous le faites.
En fait, je trouve votre attitude assez méprisante. Vous avez l’air d’insinuer que si les gens intelligents ne comprennent pas un problème que vous jugez très simple, c’est, en gros, qu’ils sont trop cons ! (un comble pour des gens supposés intelligents). Vous pensez convaincre qui avec ce type de raisonnement ?
Je ne suis pas sûr du tout que Malakine se sente concerné par l’unité à laquelle vous faites allusion mais de votre côté avec ce type de commentaire, vous ne faites rien pour la renforcer, bien au contraire.
Rédigé par : RST | 16 avril 2010 à 18:51
@ Malakine
Je ne comprends toujours pas pourquoi tu penses qu'un referendum sur la sortie de l'UE serait perdu d'avance, mais tu as sans doute de bonnes raisons - je n'en doute pas !
Je me répète, mais de mon point de vue le résultat de 2005 semble quand même suggérer qu'à tout le moins l'UE ne fait plus vraiment l'unanimité. Bien sûr, le referendum de 2005 ne portait pas sur la sortie de l'UE, mais sur le TCE. En principe, ce n'est pas du tout la même chose. Cependant ne devrait-on pas considérer que le résultat portait, de manière sous-jacente, sur l'élargissement, voire, de manière sous-sous-jacente, sur l'UE elle-même ?
Rédigé par : Joe Liqueur | 16 avril 2010 à 20:21
@ Tythan
Le style et le positionnement de NDA procèdent peut-être d'une analyse en termes de marketing politique. Il me semble avoir déjà dit dans le texte comme dans les commentaires qu'il avait un registre bien à lui.
Permettez moi cependant de douter de son efficacité ! Et si j'en juge par les réactions je ne suis pas le seul à penser parmi les sympathisants de DLR qu'il y a un vrai problème d'image et d'efficacité électorale, qui sont d'ailleurs les mêmes - exactement les mêmes - que celles qui ont conduit à l'échec de Chevènement dans les années 90 jusqu'en 2002. Rien de bien neuf
@ RST
Ne te fâche pas ! :-) La réaction de tythan est une réaction de supporter qu'il ne suporte pas qu'on puisse souligner quelques carences chez son champion. C'est naturel et ce n'est pas la première du genre ici.
Je me souviens d'un commentateur sympathisant du FN en 2007 qui nous faisait des appels à l'unité pour ne pas que les souverainistes nationaux et les protectionnistes européens ne se divisent. C'est naturel et je comprends très bien ce genre d'attitude.
Je pourrais être très sensible à cette thématique d'unité s'il y avait une possibilité de gagner en 2012 sur une plate forme programmatique de rupture. Malheureusement ce n'est pas imaginable en l'état. Même Laurent parle de 2017. Pour ma part, je parierais plus volontiers sur un changement conduit par un représentant du système poussé par les circonstances et un mouvement de l'opinion. Disons qu'en l'état actuel des choses, je crois plus à la réflexion doctrinale qu'aux combats électoraux. Il me semble que la famille néo-républicaine est condamnée à être divisée entre extrême gauche, extrême droite et extrême centre :-)
@ Joe liqueur
Ma conviction ne s'appuie sur rien de plus que mon intuition et mes discussion avec mes proches qui sont bien moins politisés que nous. Comme je l'ai souvent répondu à Edgar, j'attends de voir avec impatience le premier sondage qui demanderait aux Français leur opinion sur l'hypothèse d'une sortie unilatérale et isolée de l'UE.
Plus fondamentalement, il me semble que Zemmour a mis en évidence la cause profonde du blocage : le projet politique national a nécessairement une dimension européenne ou métanationale. La France ne s'est pas jetée sans raisons dans ce bourbier communautaire. A la base, le projet correspondait bien à une aspiration à dépasser les frontières de l'hexagone. Ce ressort là n'est pas cassé, même si l'UE ne fait plus rêver. C'est pourquoi je suis persuadé qu'on ne pourra faire accepter un rupture avec l'UE que si on propose un projet alternatif de même nature.
Quant à 2005, c'était un vote de refus. En france c'est très facile de coaliser des mécontentements et des protestations. Réunir une majorité sur une projet positif, surtout s'il aura des conséquences hasardeuses, c'est beaucoup plus difficile.
D'ailleurs, si tu observes bien, tous les leaders nonistes de 2005 en sont resté à une prudente et confortable critique de l'UE sans jamais tirer les moindres conséquences de cette analyse en termes d'alternative. C'est un signe non ?
Rédigé par : Malakine | 16 avril 2010 à 21:20
J'ai découvert François Asselineau sur le blog de Yann :
http://lebondosage.over-blog.fr/article-fran-ois-asselineau-48707893.html
Eh bien, c'est pas mal du tout, il a un bon pedigree, des analyses bien déployées, une assise dans l'expression.
Mais son parti n'est rien pour le moment.
Il vaut la peine qu'on s'y intéresse.
Rédigé par : olaf | 16 avril 2010 à 21:41
@ Malakine
Moi aussi, j'attends ce sondage avec impatience !
Sur le "projet alternatif de même nature", je suis plutôt d'accord. Mais je persiste à croire que de toute façon, un tel projet passe forcément par une sortie unilatérale de l'UE.
Et puis quand tu dis que "tous les leaders nonistes de 2005 en sont restés à une prudente et confortable critique de l'UE sans jamais tirer les moindres conséquences de cette analyse en termes d'alternative" (c'est parfaitement exact), et que "c'est un signe", je veux bien, mais un signe de quoi ? J'ai tendance à y voir un signe de leur non-représentativité et de leur inconséquence.
Rédigé par : Joe Liqueur | 16 avril 2010 à 22:59
@ Malakine et @ RST
J'admets totalement les critiques contre Nicolas Dupont-Aignan, il m'arrive d'ailleurs d'en formuler, y compris sur internet (en général, je le fais sur le blog même de l'intéressé). Mais lorsque des critiques sont infondées, d'où qu'elles viennent, je l'écris et je le montre, ne vous en déplaise cher RST. C'est sur ce point qu'il faut me répondre.
Par contre, permettez moi, Malakine, de ne pas admettre votre parallèle avec les militants FN dont je ne reprend en rien "l'argumentaire" si tant est qu'ils n'en aint jamais eu un. Simplement, ce que je vous explique, c'est qu'il est inutile (et je pense même que c'est déplacé, mais taisons ce fait pour ne pas vous heurter) de pinailler sur des points de détail alors que l'on est d'accord sur l'essentiel. Ce qui n'était pas le cas, vous en conviendrez, avec ces imbéciles du FN.
Ce qui compte, c'est le fond, pas le marketing (enfin, à condition que les deux soient en corrélation, et c'est le cas avec NDA, vous en conviendrez).
Pour répondre à votre interrogation, Malakine, s'agissant de l'efficacité de la préférence du qualificatif gaulliste à celui de souverainiste, il me semble peu contestable que la tactique est payante. D'ailleurs, si elle ne l'était pas, NDA ne le ferait pas. Je l'ai déjà écrit dans mon commentaire, le concept de souverainisme si justement exprimé par W Abitbol et PM Couteaux n'a pas été compris des français. Moqué par les médias qui y voient un groupuscule, les souverainistes sont assimilés par 90% des Français (du moins ce qui connaissent le terme) à une extrême droite light. La faute à Villiers notamment. Et je ne parle même pas de ceux qui croient qu'il est lié au royalisme ou à Ségolène Royal (je l'ai déjà vu sur des forums - sous la forme humoristique bien entendu!).
D'autant que Laurent Pinsolle ou d'autres (y compris d'ailleurs sur ce blog il me semble) l'ont suffisamment expliqué: si NDA refuse qu'on le décrive seulement comme un "souverainiste", ce n'est pas parce qu'il ne l'est pas, mais parce que le souverainisme ne résume en aucune manière son projet politique qui dépasse totalement le concept.
Alors c'est vrai que cette précision heurte certains vieux militants et des personnes sincèrement attachées au souverainisme. Mais je fais confiance à leur intelligence pour comprendre la situation décrite plus haut.
Je ne doute pas désormais, cher RST, que maintenant vous comprenez mieux cette histoire qui franchement, ne casse pas trois pattes à un canard. J'en profite pour vous assurer que ce que j'ai dit n'était en rien méprisant et je regrette vraiment que vous ayez pu le penser.
Pour conclure, j'aimerais tout de même revenir sur une approximation de l'article d'origine, où vous interrogez sur les positions de NDA, que vous jugez floues. Sur ce point, je partage l'étonnement de Laurent et je vous renvoie au petit livre mauve: tout y est.
Pardonnez-moi pour ce long post, mais je tenais à m'expliquer puisque visiblement mes propos ont froissé,
Tythan (adhérent à DLR)
Rédigé par : Tythan | 16 avril 2010 à 23:01
« Quant aux éléments de langage pour NDA ou d'autres, rien ne nous empêche d'y réfléchir pour proposer des phrases chocs. J'ai toujours été assez nul pour déduire des slogans de programmes politiques mais sait-on jamais ... On peut peut-être trouver quelqu'un qui aurait le sens de la formule ! »
Voici donc quelques projets de slogans avec scénarios d’affiches, jaillis de mon imagination et des souvenirs d’un vieux film de jeunesse : « Les producteurs » de Mel Brook.
Osons le baroque !
(Photo : NDA ceint de son écharpe tricolore et en costume flashant, souriant à un couple de jeunes mariés devant sa mairie. En arrière plan, un échantillon amical et familial de la France ordinaire)
Slogan :
LA FRANCE
L’idéal de son meilleur gendre :
NDA
(Photo : NDA en plan américain, sur fond d’un dessin stylisé de l’Europe, où l’on voit le sommet de la France -disons le Nord Pas de Calais- figurer un cratère d’où jaillit un nuage tricolore incandescent)
Slogan :
Paisible cet homme ?
Oui et pourtant …
NOTRE FRANCE A TOUS
Bouillonne en lui !
(Photo : plan entier de NDA en contre plongée sur fond clair, environné de plusieurs médaillons figurant quelques personnages célèbres de l’histoire de France –De Gaulle plus grand que les autres, obligé)
Slogan :
NDA
Avec lui
NOTRE HISTOIRE
NOS VALEURS
Devant lui
NOTRE DESTIN
(Photo : Une affiche style protection civile, dominante rouge, avec un homme étendu inconscient sur la chaussée et entouré d’un dessin à la craie figurant la France, le visage de NDA en médaillon. En haut de l’affiche la devise de la protection civile, PAS, Protéger Alerter Secourir)
Slogan :
Avec NDA faites le GRAND PAS
UN PLAN ORSEC POUR LA FRANCE
(Photo classique au bureau, en plan américain, plongé dans ses réflexions devant une pile de journaux. Au mur, une grande carte de la planète, et, hasard heureux, une photo de DDV lors de son fameux discours à l’ONU)
Slogan :
NDA
Dans un monde dangereux
Mieux vaut un FAUX CALME
Qu’un vrai excité
(photo : en contre-plongée, courant en jogging classique sur un chemin forestier, un chien de type épagneul trottant à ses côtés –allusion à la fameuse photo de NS, labourant Central Park avec un tee-shirt de la police new-yorkaise sur le dos)
Slogan :
NDA
Seul un Nicolas peut chasser l’autre
(Photo : Plan entier de NDA appuyé sur une barrière, sur fond campagnard avec beaucoup de ciel. Allusion obligée à une affiche célèbre qui a fait un autre président jadis. Eviter toutefois de confier le boulot à Seguela).
Slogan :
NDA
Un révolutionnaire tranquille
Pour restaurer la France
(Photo : Visage souriant au milieu du dessin classique d’une France barrée de ses trois couleurs, environnée des étoiles européennes sur un fond bleu roi)
Slogan :
N. D. A.
Nation
Démocratie
Avenir
(Photo : assis simplement sur les marches de sa mairie, au milieu de quelques uns de ses administrés)
Slogan :
Pour nos banlieues
Un BON MAIRE
Peut faire un GRAND PRESIDENT !
(Photo : NDA en plan américain, encadré par le contour à gros trait de la France la tête en bas. En arrière plan un patchwork de photos en fondu ; des voitures calcinées, un graphique plongeant de cours boursiers, divers groupes de manifestants en colère, un miséreux seul)
Slogan :
France déchirée
France martyrisée
CET HOMME
Peut vous rassembler !
Je n’en dirai pas plus pour cette nuit (hic !). Si NDA en veut d’autres, qu’il m’écrive…
Rédigé par : Gracchus B. | 17 avril 2010 à 02:17
Petit hors sujet : je suis tombé sur Marine Le Pen ce matin sur Europe 1. Pas bête, clairement, très habile (elle a déploré le fait que son rival B.Gollnish n'ait pas autant accès qu'elle aux médias). Les journalistes lui ressortent un montage sur "le détail", "Durafour Crématoire", "l'inégalité des races" et lui demande si ce FN (celui de son père), c'est fini ?
Elle répond qu'il s'agit de "saillies qui font son charme" puis explique qu'elle pense que ces saillies peuvent être contre-productives d'un point de vue communication. Très bien vu d'un point de vue communication et pragmatisme.
En revanche, cela révèle un fond sans doute pas si différent de celui de son père. La différence entre elle et lui, c'est qu'elle se refuse à dire ce qu'elle pense quand cela est contre-productif.
Dire que "Durafour-crématoire", que "les camps de concentration sont un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale" et que "tout le monde sait que les races sont inégales" sont des "saillies qui font le charme de son père" montre le fond très brun de sa pensée. Non seulement elle n'a pas critiqué le fond de ces dérapages nauséabonds, mais pire, elle leur trouve du charme !!!
Cela confirme ce que je pense depuis 20 ans : le FN est un parti d'extrême droite infréquentable et ce n'est pas parce que nous sommmes d'accord sur certains sujets qu'il est possible de le traiter comme un autre parti.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 17 avril 2010 à 12:22
@ Laurent
Moi aussi j'ai du mal à trouver le moindre "charme" à ces "saillies" navrantes (le mot est faible).
Je me permets une suggestion : pourquoi ne recruteriez-vous pas Graccchus pour la "communication" de DLR ? Je suis sûr qu'il ferait des merveilles. "Mieux vaut un faux calme qu'un vrai excité", c'est pas mal non ?
Plus sérieusement, j'espère bien que NDA n'a pas de "communicant" à ses côtés. Je serais vraiment déçu d'apprendre le contraire.
Rédigé par : Joe Liqueur | 17 avril 2010 à 12:54
@Laurent
Si elle pense que son père raconte des conneries, elle ne va pas le dire. Enfin, pas tout de suite. Elle doit maintenant gagner le parti. En plus, c'est son père dont elle parle. Le côté "famille" c'est important dans cet espace politique.
Je suis persuadé que Marine Le Pen veut donner au FN une trajectoire à la Fini. Et, c'est un véritable danger pour nous car nous n'aurions plus d'espace. D'où l'urgence de prendre de vitesse tout ce petit monde (qui va être bien occupé à batailler pour son congrès de janvier prochain) en martelant notre volonté de sortir de l'euro.
Rédigé par : David Desgouilles | 17 avril 2010 à 13:02
Merci Malakine, ton article est vraiment bon, nuancé. J'avoue ne pas comprendre ceux qui te trouvent trop critique.
Sur la globalisation, Dupont-Aignan est vraiment le seul homme politique qui ait un discours construit. On voit qu'il s'est nourri des thèses de Allais, Gréau, Sapir ou encore Todd.
J'expliquerais ton manque d'enthousiasme surtout par une ambiance générale: si les français gardent le sentiment que l'action politique devrait d'abord régler les problèmes économiques, ils ont intégré le renoncement de leurs dirigeants, leur appartenance au "système". D'où leur besoin d'une alternative et leur méfiance face à ceux qui la proposent. Ce besoin s'exprime d'ailleurs surtout de manière nostalgique, et souvent très négative.
Le problème de Dupont-Aignan, disons-le clairement, est son appartenance à la droite. Comment prendre réellement au sérieux quelqu'un qui, quelle que soit la véhémence de ses critiques envers Sarkozy, a déjà fait part de sa sympathie pour Fillon, ce Mister Bean sentencieux?
Dupont-Aignan a un programme de centre gauche avec un positionnement à droite, ce qui veut dire qu'il attirera l'électorat de droite exclusivement gaulliste en faisant fuir la quasi-totalité de la gauche. Il n'a donc aucune chance.
En théorie, c'est Todd qui a raison, le changement ne pourrait venir que d'un PS converti aux thèses néo-protectionnistes. Les Français ont besoin d'être rassurés, surtout si l'on doit changer de politique. Un grand parti bien connu s'impose, qui n'aurait pas besoin de perdre son temps à chercher un positionnement ingénieux. Mais même les amis de Hamon-Emmanuelli accepteront une Aubry conseillée par Alain Minc, et n'importe quel discours compatible avec la politique actuelle, mais "ancré à gauche", comme ils disent.
Rédigé par : Archibald | 17 avril 2010 à 13:45
Je crois le commentaire d'Archibald fort juste. Le PS, prendra-t-il une telle direction? On peut évidemment être très sceptique. Néanmoins, néanmoins... Le retour de certains sujets sur le devant de la scène pourrait bien infléchir sa ligne. Un thème tel que l'égalité est désormais ainsi au centre du discours de presque tous les dirigeants. La synthèse préparatoire de Moscovici reconnaît que le protectionnisme figure bien parmi les éléments en débat entre courants. Hollande commence à se préoccuper de la situation désespérante des jeunes (interview au Monde de dimanche), etc., etc. Hormi peut-être chez Benoît Hamont, tout celà reste cependant largement décevant et assez inconsistant. Mais la situation n'est pas forcément figée. Certaines prises de conscience (Jacques Juillard) montrent bien que le climat idéologique est en train de changer. A cet égard, le livre important du moment n'est pas à mon avis celui de Zemmour (je suis plus que réservé pour ce genre d'historiosophie), mais l'excellent livre de Florence Aubenas. Avec l'angoisse du déclassement et le début d'une baisse du niveau de vie dans les classes moyennes (et notamment chez les fonctionnaires pillonnés par Sarkozy), une forme de solidarité objective semble désormais possible entre anciens "protégés" et ceux qui sont depuis longtemps les victimes du libre-échangisme radical. C'est bien ce que manifeste le livre d'Aubenas : l'expérimentation pour les classes moyennes et supérieures d'une précarité qui apparait désormais à leur horizon comme une virtualité menaçante. Avec pour corollaire un sentiment d'empathie pour les catégories populaires de nouveau possible après des années d'évitement. Bien sûr - et c'est aussi une des forces du livre de ne pas faire l'impasse sur cette dimension - ces années de "développement séparé" des classes ont créé un gouffre d'incompréhension très difficile à combler, mais l'aveuglement méprisant qui régnait en maître il y a peu ne semble plus de saison. Ce qui est déjà quelque chose. Un PS perméable (au niveau de sa clientèle électorale traditionnelle et peut-être de ses dirigeants) à la perception de l'extrême dureté de la réalité économique, c'est au moins un préalable à la recherche de solutions économiques intelligentes. De là à les mettre au centre de son discours, le pas est encore long certes, mais certaines oeillères pourraient bien être en train de tomber.
Rédigé par : Emmanuel B | 19 avril 2010 à 19:48
Tous ces commentaires sont un beau bouillonnement d’idées, indispensable et nécessaire, pour affronter les représentants et élus de l’orthodoxie néolibérale bien en place au sein des partis : PS, Europe écologie, Modem, UMP, FN... mais pourquoi focaliser les perspectives de transformations uniquement sur des échéances programmées à commencer par celle de 2012 ? Pas un mot sur les mouvements sociaux en cours qui sont annonciateurs de bouleversements considérables. Comment passer sous silence la multiplication des grèves ? Quand les eaux du fleuve grossissent, nul ne sait où et comment elles déborderont mais tous savent qu’elles inonderont les terres. Dans le bloc des représentants de l’orthodoxie néolibérale je m’empresse d’ajouter les dirigeants syndicaux qui s’illustrent dans le débat engagé sur les retraites ! Et pourtant c’est tout le monde du travail qui se dresse aujourd’hui, des ouvriers, des employés, des cadres, des agriculteurs, même des gendarmes…
Là bien sûr, rien de prévisible, rien d’écrit sur le cheminement des luttes en cours mais qu’il puisse déboucher sur des perspectives de transformations politiques c’est une possibilité sérieuse et pour moi le véritable espoir d’un changement profond. Que ce cheminement voit l’émergence de nouveaux leaders c’est aussi possible… 1789 à vu naître beaucoup de talents de 30 ans. Là est peut être le plus important. Débattons de nos idées, construisons nos alternatives car le monde ne sera plus comme avant. Une révolution est probablement en train de sourdre qui va faire voler en éclat les schémas anciens et voir renaître les espérances que proclamaient le programme du CNR, la charte de la Havane (lire Jacques Nikonoff) ou la proclamation de Philadelphie (lire Alain Supiot). Votre blog Malakine, avec beaucoup d’autres, a quelque chose à voir avec ces sociétés de pensées qui se réunissaient dans des salons vers 1780. Ce sont tous ces blogs qui sont à mettre en réseaux. Chaque époque à ses moyens.NDA peut y trouver sa place… mais je n’y vois ni Bayrou, ni Villepin, ni Fabius (et beaucoup d’autres)
Rédigé par : Jacques ENNAT | 20 avril 2010 à 09:02
En matière de convictions républicaines, révolutionnaires et, ne vous déplaise, rationnelles, il y a une évidence : Jean-Luc Mélenchon peut rassembler au-delà de "l'autre gauche" (notons la polysémie du terme "anticapitaliste") ; en revanche, Nicolas Dupont-Aignan n'a pas le même potentiel : ce serait une candidature de témoignage, voire de division, malgré l'estime qu'on peut avoir pour lui...
Il y a certes des divergences, mais à un moment il faut savoir manger son chapeau d'un côté pour être satisfait de l'autre.
Quant à espérer un changement (durable) du PS sur la question du protectionnisme... Emmanuel Todd est un intellectuel brillant, mais ce ne serait pas sa première illusion en matière d'hommes politiques.
Rédigé par : JL | 20 avril 2010 à 16:48
@ JL
Adhérent à DLR, j'ai du mal à comprendre pourquoi vous expliquez que NDA serait incapable de rassembler, en tout cas moins que Mélenchon.
Je vois vraiment les choses autrement: alors que JL Mélenchon est un pur produit de la gauche "dure", NDA est au contraire un gaulliste social, et donc à même de dépasser ce fameux clivage droite gauche pourtant obsolète.
Alors certes JL Mélenchon est un bon client des médias avec ses coups de gueules et ses frasques, et est donc plus connu que NDA de ce fait... Mais pourtant, je pense que ce qu'il a gagné en notoriété, il l'a perdu en crédibilité, à l'inverse de NDA, qui a donc pour moi beaucoup plus de potentiel.
Rédigé par : Tythan | 21 avril 2010 à 01:09
Tythan,
Vous affirmez : "ce fameux clivage droite gauche pourtant obsolète" ; ce n'est pourtant nullement un clivage obsolète, malgré ce que tente de nous faire croire le centrisme eurobéat, et malgré le brouillage causé par la recomposition de l'échiquier politique.
Je vous donne volontiers acte que Mélenchon est un tenant d'un gauche assurée. Ce n'est pas forcément un handicap.
Rédigé par : JL | 21 avril 2010 à 15:20
@Tythan
Ca fait presque 30 qu'on nous dit que le clivage droite-gauche est mort, mais toutes les alternatives à ce clivage (Chevènement et le MRC, Bayrou et le MODEM) ont lamentablement échoué. Même si ce que dit NDA dans son discours est juste (ce que je pense), il est trop marqué à droite pour séduire des gens de gauche, son alliance avec le CNI (les héritiers de Pinay, ça le fait pas pour un gaulliste...) et l'étiquette souverainiste (qui fait penser au mieux à des clowns comme Pasqua et Villiers) n'arrangent rien. Sans réel charisme, ni avec un grand nombre de militants, il n'a aucune chance de créer un vaste mouvement d'opinion en sa faveur. Au final, il se retrouvera, que Sarkozy perde ou non en 2012, avec l'étiquette de diviseur, comme le dit JL.
Comme Archibald et Emmanuel B, je pense que l'alternative non extrémiste au système actuel viendra plutôt de ceux qui au PS sont favorables à une certaine forme de protectionnisme.
Rédigé par : Pullo | 22 avril 2010 à 21:24
@ JL et Pullo
Je suis sans doute allé un peu vite en parlant de clivage obsolète. Et pourtant, c'est en partie vrai: sur les questions européennes notamment, le clivage droite gauche est obsolète. Mais bien sûr, il reste pertinent sur beaucoup d'autres points. De toute façon, il s'agit d'une simplification à laquelle il ne faut pas vouloir faire dire plus qu'elle n'a jamais signifié.
JL Mélenchon est un des tenants d'une gauche "dure", indéniablement. Ce n'est pour moi pas du tout un reproche, c'est un courant de pensée éminament respectable. Reste que l'attitude souvent sectaire, il faut bien le dire (notamment vis-à-vis du modem, j'ai trouvé sa campagne vraiment limite de ce point de vue), de M. Mélenchon, l'empêchera à mon avis de remporter la mise à gauche et le condamnera à n'être qu'une force d'appoint de la gauche. Ce ne serait d'ailleurs pas si mal, M. Mélenchon pouvant avoir à cet égard des influences positives (mais aussi négatives: j'ai trouvé lamentable son numéro sur les retraites... Comme s'il suffisait de faire payer les riches pour régler le problème!).
A sa différence, NDA n'est absolument pas de droite "dure".
S'agissant de Nicolas Dupont-Aignan, je comprends mal vos critiques. D'abord, réaffirmons avec force que NDA a beaucoup de charisme. Alors bien sûr, comme je l'ai expliqué dans mon message précédent, il ne tombe pas dans la vulgarité ni les outrances. Mais ce n'est en rien un manque de charisme, c'est sans doute beaucoup plus positif sur le long terme.
Je ne comprends pas bien l'acharnement de certains à dézinguer le soutien du CNI à la liste IDF de DLR contre un certain nombre de places... Où est le problème? Ce n'est en rien une réorientation à droite de NDA (comme auraient voulu le croire certains), simplement un accord pour des élections locales! D'ailleurs, le MRC d'essonne a également soutenu NDA (et cette fois sans aucune place sur la liste) preuve s'il en est besoin que NDA est capable également de rassembler à gauche.
Pour finir, il est évident que NDA ne concourra pas aux présidentielles pour gagner, il faudrait être fou pour le croire. Simplement, il s'agira d'asseoir les idées gaullistes sur un socle électoral afin de forcer le président élu (quelqu'il soit, de gauche ou de droite) à en tenir compte. Et dans cette optique là, mieux vaut rester groupé!
Rédigé par : Tythan | 23 avril 2010 à 14:42