Il y a deux ans, démarrait « la révolution orange » à Kiev. Tout le monde se souvient avec émotion de cette foule orange, déterminée et pacifique qui a campé pendant plusieurs semaine par -5°C sur la place de l’indépendance afin de rétablir la sincérité d’un scrutin, de son héros au visage ravagé par un attentat chimique d’origine mystérieuse, Viktor Yushenko, et de sa pasionaria, la belle Yulia Tymoshenko aux longues tresses blondes et au caractère de fer, de ces étudiants hyper organisés regroupés sous la banière Pora, de leur détermination à rompre avec le post-soviétisme pour aller vers la démocratie et la prospérité, symbolisées, à leurs yeux, par l’Union européenne …
Que reste t-il deux ans après de la révolution orange ? Pour l’Ukraine pas grand-chose. La démocratie et les libertés politiques se sont confortées, mais la rupture avec le post-soviétisme n’a pas eu lieu. Pour l’Europe en revanche, la révolution ukrainienne a marqué le début de la crise du projet européen. Alors que l’un des plus grands pays d’Europe menaçait de sombrer dans la guerre civile au nom de ses valeurs et pour la rejoindre, l’Europe est restée désespérément muette, ne sachant jamais comment se positionner ni vis-à-vis de l’Ukraine, ni vis-à-vis de la Russie.