On débat beaucoup, en ce moment, sur la/les distinctions à établir entre gauche et droite, sur la nature des clivages, les uns versus les autres... Le dernier article de Malakine définit à mon sens avec beaucoup de pertinence 2 clivages croisés...
Il y a un truc, quand même, qui m'étonne. On vient à peine de voir élu un homme qui s'est (en partie) consciencieusement appliqué à dynamiter les clivages politiques, et personne ne s'interroge sur la validité de ces derniers. D'accord, on s'interroge sur le clivage gauche/droite, mais pour lui en substituer un autre dans la seconde. Hors clivages, point de salut ?
Je ne nie pas l'existence de clivages. Je reconnais la pertinence de certaines de ces grilles d'analyses. Mais la question que je me pose est la suivante : doit-on PARTIR de ces oppositions pour redéfinir les camps ? Ou bien, au vu de la situation actuelle et dans le cadre du bipartisme français : doit-on PARTIR de ces oppositions pour redéfinir le camp qui saura proposer une alternative à l'UMP triomphante ?
Qu'il me soit permis d'en douter.
Il me semble que la personnalité, la campagne et l'élection de Nicolas Sarkozy doivent amener à remettre en cause cette manière usuelle de définir les identités. Voilà un président qui précisément a évité de circonscrire son périmètre de manière restrictive, de s'enfermer définitivement dans des frontières trop bien dessinées.
La position de N.Sarkozy est difficile à analyser car d'un côté il dépasse les frontières, et de l'autre il reste lié à un fond idéologique très fort, très marqué par la pensée que Malakine définit comme étant pour l'autorité de l'Etat et inégalitaire. Mais quoiqu'on pense de la réalité de ses positions, force est de constater qu'il a très bien réussi.
Dès lors, pourquoi ne pas commencer par observer l'artiste ?
N.Sarkozy n'a eu et n'a encore de cesse de se détacher, de sortir du lot. Dans mon billet sur l'hyperactivité de N.Sarkozy, j'avais commencé à étudier la manière dont il se différenciait des autres : des mots différents, un rythme différent, un positionnement différent. Je ne ferai pas ici le catalogue de toutes les formes que ce détachement a prises, pour me concentrer sur son positionnement par rapport aux clivages politiques. Sachant aussi... comment dire... que la sincérité de cette position est pour le moins sujette à caution, je m'arrête un temps sur sa validité. Pour tenter ensuite de voir quel enseignement l'opposition peut en tirer.