Ce fut un discours fantastique. Extraordinaire. Exaltant. On attendra avant de le qualifier d'«historique», tant Nicolas Sarkozy, gonflé à bloc, s'applique à foncer dans le mur le coeur vaillant.
Ce discours est franc, il remet les choses à plat, rappelle les origines européennes, part d' «évidences» largement acceptées pour tenter de remettre tout le monde d'accord. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy, plein de sa conviction originelle sur le rôle central et primordial de la Politique, tente de porter cette bonne parole hors de nos frontières.
Le discours fut magnifique, et sut exposer une Vision de l'Europe, soit. Une Grande Vision, soit. Mais quid de la méthode ?
De la méthode forte ou de la méthode douce, il a choisi la première. Celle, précisément, qu'il n'était pas en mesure de choisir. Ce faisant, Nicolas Sarkozy réussit à se mettre à dos Bruxelles et nos voisins à la vitesse de la lumière. Il fait preuve d'une grande efficacité pour ce qui est de ruiner ses chances.
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Il ne s'agit pas de lui reprocher de défendre ses convictions : bien au contraire, le reproche tient dans le fait qu'il les défende si mal, de manière remarquablement contre-productive, non dans le discours, mais dans les faits.
Nicolas Sarkozy attaque sur tous les fronts à la fois : pacte de stabilité, euro fort, protectionnisme, Turquie, pêche, paris sportifs... comme s'il trouvait un malin plaisir à construire lui-même la ligue de ses opposants. Les experts de «l'art de la guerre» apprécieront.
Nicolas Sarkozy affaiblit et décrédibilise son propre discours en proclamant que l'équilibre budgétaire de la France sera atteint en 2012 et non en 2010, comme la France s'y était engagée. Le paquet fiscal ficelé actuellement enfonce le clou.
Nicolas Sarkozy commet une erreur de timing : grisé par ce qui apparaît comme une victoire, il semble oublier que le traité simplifié n'est pas encore signé. Ni même rédigé. Au moins aurait-il pu attendre septembre. Générer toutes ces oppositions contre soi alors qu'on entame la rédaction du texte, c'est au mieux de l'aveuglement, au pire de la bêtise. «C'est le revers de la franchise !», répondra-t-on. Argument non recevable, qui dénote une vision simpliste et manichéenne de la franchise. Nicolas Sarkozy, qui a su, semble-t-il - c'est ce que son discours affirme haut et fort - écouter les arguments des uns et des autres, faire une «synthèse du oui et du non» qui permette « le dépassement des contradictions », devrait, en théorie, être capable de comprendre qu'on peut agir avec diplomatie sans pour autant se désavouer.
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Mais alors, faudrait-il qu'il se taise, qu'il renonce, qu'il accepte sans broncher ce qu'il refuse : le « diktat » de la BCE, le pacte de stabilité, le libre-échangisme claironnant...? Non. Il est tout à fait normal qu'il soit en désaccord avec les uns et les autres sur ces sujets sensibles. Il ne s'agit donc pas de renier ce qu'il vient d'exprimer de manière si magistrale, mais d'être, tout simplement, efficace.
Ce n'est pas en ruant dans les brancards, en proclamant sans finesse aucune que pour la France, ce sera comme cela et pas autrement, et à ce rythme-là, c'est à prendre ou à laisser, que Nicolas Sarkozy pourra convaincre.
Ce n'est pas en prenant une direction opposée en matière économique, en augmentant le déficit public de la France de manière inconsidérée, en attente de retombées sur la croissance plus que théoriques, que Nicolas Sarkozy pourra convaincre.
Avec cette méthode qui n'a rien d'original, malheureusement, Nicolas Sarkozy peut être parfaitement sûr qu'il ne sera pas écouté. Ce qui ne convainquait pas ne convaincra pas plus. Ce qui pouvait séduire laissera un goût amer d'occasion ratée.
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La méthode employée par Nicolas Sarkozy pour parvenir à ses fins illustre la dispute qui oppose tenants de la méthode forte - on fonce, on impose, on bluffe si nécessaire, on y va au culot - et tenants de la méthode douce - on agit avec diplomatie afin que les autres rejoignent nos vues, ou du moins afin d'aboutir à un compromis accepté par tous.
Certains apprécient à juste titre l'énergie de Sarkozy, et dédaignent la seconde méthode, qui a le tort de ne pas être assez enthousiasmante et celui de ne pas être assez martiale à leurs yeux. Mais ce ne sont pas là des arguments solides, on ne choisit pas une méthode par pulsion. A plus forte raison si l'on est chef de l'Etat. Pour réussir, il ne faut pas choisir la méthode la plus attirante, mais chercher la plus efficace, après analyse des atouts que l'on a en mains.
Si la France était florissante, exemplaire en matière économique et budgétaire, elle serait en mesure de se montrer martiale : la forme heurterait, mais on l'écouterait malgré tout. Dans la situation présente de la France, après le résultat du référendum qui continue de peser sur l'influence française en Europe, et avec ses résultats présents en matière économique et budgétaire qui ne sont pas de nature à faire des émules, Nicolas Sarkozy n'est pas en position de force. Par conséquent, il n'est pas en mesure de choisir la méthode forte.
Il se trompe de méthode, et il est à craindre que cette erreur soit fatale à la très attrayante vision de l'Europe qu'il a su dessiner.
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Il peut sembler paradoxal que ce discours visionnaire soit suivi dans les faits d'un aveuglement si méthodique. Est-il dû à l'euphorie de la victoire et de l'état de grâce ? Non, le malaise est bien sûr plus profond, et le discours lui-même semble en accréditer l'idée entre ses lignes.
Le coeur du discours de Nicolas Sarkozy développe en détail ce qu'il entend par «synthèse du oui et du non ». « Oui » et « non » : les termes employés sont révélateurs, ils ne doivent rien au hasard. Les oppositions qu'ils contiennent ne sont pas uniquement françaises, mais ce « oui » et ce « non » répétés à l'envi font explicitement référence à ce qui a déchiré la France, alors que l'enjeu européen, plus global, consiste à faire la synthèse de ces oppositions au sein d'une communauté multi-culturelle, multi-nationale, avec des partenaires aussi idéologiquement différents que l'Allemagne ou la Grande-Bretagne.
Les termes choisis par Nicolas Sarkozy donnent la tenace impression qu'il s'adressait non à l'Europe, mais à la France, comme pour lui dire : « Vois comme je suis beau, vois comme je suis fort !! Je réussis ce tour de force de vous mettre d'accord ! ». Sans se rendre compte des suspicions qu'une telle attitude éveille au-delà des frontières hexagonales.
Nicolas Sarkozy a raison en un point : la quasi totalité de son audience est française. Les autres citoyens d'Europe n'entendent ni ne lisent son discours : ils ne voient que les coups de boutoir et l'intransigeance.
On peut en conclure que la méthode choisie, qui ne cherche en rien à « depasser les contradictions », ne s'explique ni par la grande popularité actuelle du chef de l'Etat en France, ni par son caractère hyperactif : sans oblitérer ces deux explications périphériques, la méthode choisie révèle avant tout le hiatus non encore résolu entre le désir de Nicolas Sarkozy d'affirmer l'identité française et son désir de faire quelque chose de grand en Europe.
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Boréale
Sarkozy bouge pour donner l'impression que les choses avances. C'est sa marque de fabrique. Henri Guaino lui fait de beau discours qui l'aide beaucoup.
Maintenant la vrai question est comme vous le faite remarquer de savoir s'il va trouver une façon de satisfaire tout son monde. Le "oui" et le "non", les libéraux et les anti-européen, les bougeois et son électorat populaire...
http://notregeneration.com
Rédigé par : alex | 08 juillet 2007 à 08:50
Cette europe se traine depuis Maastricht dans des conceptions dégoulinantes de d'idéologie néolibérale naïve que nos dirigeants français successifs nous font avaler sous couvert de leur soi disant impuissance devant les propositions européennes( Cf. Yves Salesse sur site : http://dsedh.free.fr/emissions_passees.htm ).
La diplomatie, comme toute négociation, c'est savoir dire non quand, malgré le temps qui passe, la situation ne s'améliore pas et empire.
Si Sarko, à son corps défendant, provoque une rupture avec cette europe là, ça ne sera sûrement pas la Bérézina qu'on nous fait croire comme on nous l'a fait aussi croire avec le non du TCE.
Dupont Aignan semble être le seul à oser dire qu'un non suivi d'un acte de rupture est possible vis à vis de cette europe actuelle, cette une utopie néfaste.
Rédigé par : oaf | 08 juillet 2007 à 10:22
Pour faire de beaux discours tonitruants il suffit d'avoir une bonne plume. Henri Guaino joue ce rôle depuis la campagne électorale, c'est lui qui avait trouvé la géniale idée de la "fracture sociale" lors de la campagne chiraquienne en 1995. Les beaux discours c'est une chose, la réalité, le concret en sont une autre. les beaux discours sont faits pour endormir, pour ypnotiser voire même pour étaler des fantasmes mais aussi pour s'écouter parler pour finallement dire à la fin "hein , que j'ai été bon , plein la vue?".
Evidemment que Sarko est d'ores et déjà grillé sur la scène européenne. Sarko joue la carte de la rupture d'avec ses prédécesseurs, en voulant parler directement au peuple il s'expose tel un patient sur un divant exprimant ses fantasmes au psy, le psy étant le peuple dans son cas.
J'ai vu récemment 2 psy donnés leur avis sur le cas Sarko au travers d'extraits de ses discours de campagne. L'émission est passée sur la chaîne LCP, eh bien c'était très intéressant et instructif surtout.
Je pense qu'on n'est pas sorti de l'auberge ...
Rédigé par : bernard | 08 juillet 2007 à 10:29
Trés bon texte Boréale je n'ai rien à rajouter sauf deux lien en complément qui prouve l'incohérence de notre empereur et de son gouvernement:
Celui de Nicolas Dupont Aignan un trés bon texte à faire tourner (après celui d'EDF trés bon aussi) cette homme reste l'un de mes derniers espoir dans la politique française:
http://www.nda2007.fr/blog/index.php/2007/07/05/163-pour-une-france-libre
ensuite un texte de Paul Marie Couteaux qui décrit la nouvelle constitution ... eux le mini-traité simplifié mais costaud
http://www.r-i-f.org/
Rédigé par : yann | 08 juillet 2007 à 14:15
@ yann
Dites donc c'est du lourd ce Courteaud :
Je le cite :
" Il y a quelque chose d'insupportable dans l'actuelle fanfaronnade de M. Sarkozy assurant que « en un mois et demi, il s'est passé plus de choses qu'en deux ans », ce qui est vrai : il s'est passé ceci que la France a été
trahie par un ensorceleur qu'elle a pour son malheur placé à sa tête et qui peut désormais parler en son nom. Ceux qui, en votant pour M. Sarkozy ont permis cette supercherie portent une lourde responsabilité devant notre
histoire. J'appelle solennellement les Français qui ont dit Non à déjouer les propagandes -d'abord pour eux-mêmes ; je les appelle à étudier de près les informations qui filtreront de la prochaine Conférence intergouvernementale et le texte définitif signé en octobre; ... "
Perso je n'ai pas beaucoup d'admiration pour ce genre de personnage qui brandissent très haut les couleurs de la France, comme un certain FN mais là j'avoue que lorsqu'il souligne le caractère "ensorceleur" de Sarkozy je suis d'accord.
Rédigé par : bernard | 08 juillet 2007 à 16:49
J'apprécie beaucoup vos textes, même si je suis en désaccord sur certains points, je trouve qu'il incite à la réflexion et à l'analyse critique.
Mais l'analyse des discours est-elle une condition suffisante pour estimer la qualité de la politique du nouveau Président?
Souvent, c'est à des détails insignifiants, au premier abord, que l'on peut juger la qualité d'un homme politique.
Tout d'abord, les ministres, car comme le dit Machiavel dans Le Prince - CHAPITRE XXII - Des secrétaires des princes. "Ce n'est pas une chose de peu d'importance pour un prince que le choix de ses ministres, qui sont bons ou mauvais selon qu'il est plus ou moins sage lui-même. Aussi, quand on veut apprécier sa capacité, c'est d'abord par les personnes qui l'entourent que l'on en juge.".
Et là force est de constater que ce n'est pas brillant :
Le ministère de l'économoie deux ministres en un mois, la ministre de l'enseignement supérieure incapable ( ou empêchée ?) de mener un texte jusqu'au bout.
Le Directeur et le chef de cabinet de R. DATI Michel Dobkine qui a réuni tous ses collaborateurs pour annoncer son départ, en expliquant : « J'en ai assez de me faire insulter toute la journée ». et qui intervient trois semaines après le départ du chef de cabinet, Olivier Ubeda, ancien directeur des relations publiques de l'UMP.
Et ce n'est que le dessus de l'iceberg.
Le problème avec de Courson concernant les finances en raison des dépenses engagées, des tiraillement dans sa majorité.
Beaucoup de signes avant coureur d'une crise prochaine ou tout du moins à venir.
Rédigé par : Gerard S | 08 juillet 2007 à 18:04
Boréale pose avec talent une vraie question. Dans mon précédent article je saluais la démarche qui consiste à reproposer à la Nation Française un projet universel et une mission dans le monde. Mais il est vrai qu'on peut se poser la question de la méthode pour y parvenir et considérer que ce beau discours a essentiellement une portée interne.
Je ne le nie pas. Le discours a d'ailleurs été prononcé en France. A strasbourg, mais cela reste une ville française, malgré l'ambition de cette ville de se prétendre une "capitale européenne".
Je dirais simplement qu'on est encore dans la première phase, celle de la consolidation de la Nation, de la synthèse du oui et du non, du début d'affirmation d'un projet pour notre pays. La véritable action diplomatique n'a pas encore commencée.
Il me semble que la réorientation du projet européen nécessitera des alliances. Pour l'instant, reconnaissons, qu'il n'y a pas d'autres pays qui portent ce type de discours et que notre empereur n'a pas encore cherché à rallié d'autres puissances européennes au discours de l'europe puissance pour réguler la mondialisation.
Ca viendra ... L'italie et l'allemagne devrait être de ceux là. La Russie également.
Rédigé par : Malakine | 08 juillet 2007 à 18:14
Tant que la France ne réglera pas ses failles sociales et économiques ça sera la course en avant des promesses idéalistes.
Les problèmes sont graves, d'autant plus qu'ils sont consolidés par une "élite d'entreprise" complètement archaïque type medef:
http://www.amazon.fr/Capitalisme-dh%C3%A9ritiers-crise-fran%C3%A7aise-travail/dp/2020917637
Il y a peut être des problèmes dans la fonction publique, au moins c'est abordé en large et en dérapage, mais le secteur privé et sa recherche sont dirigés par des primates du XIX ème siècle.
Ca n'est pas remis en cause par les politiques qui ont peur de remettre en cause le management privé français qui croient ils est moderne parce que grandes écoles, bourgeoisie, USA, snobisme...
Rédigé par : oaf | 08 juillet 2007 à 20:38
Entièrement d'accord sur l'analyse. L'habit de Président de la République est trop grand pour notre président !
Pour être crédible au niveau européen encore faut-il balayer devant sa porte. Le déficit programmé jusqu'en 2012 ne rend pas notre Président crédible aux yeux de nos partenaires européens.
Rédigé par : Constantin | 08 juillet 2007 à 23:57
@Constantin
Le déficit n'a rien avoir avec la crédibilité, tout les pays européen se porte mal économiquement, même si certain sont plus fort que d'autre dans l'art de la dissimulation, comme les anglais et leur chomeur transformé en handicapés. Le vrai problème c'est que Sarko ne veut facher personne, il est ultra-libérale quand il parle avec Barroso et gaulliste quand il fait ces discours officiel, résultat il risque de finir par ne plus convaincre personne, qu'il choisis sont camp une fois pour toute. Si il est Gaulliste qu'il assume quitte à entrer dans un conflit long avec l'UE. Je rappel d'ailleurs ici que le véritable pouvoir est et sera toujours entre les mains des gouvernement nationaux puisqu'ils sont les seules à avoir la légitime violence (définition du pouvoir de l'état régalien par Max Weber le sociologue). Bruxelle a le pouvoir que nos états on voulu lui donner. D'ailleurs pendant de nombreuses années les lois et les réformes prôner par les technocrates européens était totalement ignoré par nos dirigeants, ce n'est que vers la fin des années 70 que les élues nationaux ont suivi à la lettre les directives de l'Europe. Parce qu'elle est le moyen de pression réel de Bruxelle sur la france par exemple? Notre pays est le premier contributeur net ce serait plutot à Bruxelles de craindre la colère française en cas de rupture. On peut trés bien pratiquer la politique de la chaise vide, ou alors carrément menacer d'organiser un référendum sur la sortie de l'Europe, si Sarko croit au discours de Guaino , il a de multiples façons d'imposé de véritables négociation sur le fond. Mais ce type a-t-il vraiment compris ce qu'il raconte dans ces discours ou est-ce qu'il est un super comédien, on verra mais je ne suis pas vraiment optimiste.
Rédigé par : yann | 09 juillet 2007 à 00:12
@ oaf
Les problèmes de notre pays viendraient donc (aussi) des élites d'entreprises ... mais quel est le remède ? Comment des gouvernement pourraient-ils réformer le management privé ?
Et ... ce commentaire n'a rien à voir avec l'article ou bien il y a quelque chose qui m'a échappé ?
@ Constantin
Ah revoilà constantin et ses gros sabots !! :-) As tu lu/écouté/ entendu parler du discours de l'Empereur sur l'Europe pour affirmer qu'il n'a pas la dimension du poste ?
Le déficit, ça doit faire 25 ans que la france y est ...
Plus sérieusement, qui pense sérieusement que c'est en se montrant un "bon élève" bien soumis aux canons bruxellois que la France a une chance de se faire entendre en Europe ?? Depuis quand combat-on un pouvoir en s'y soumettant de bonne grâce et avec zèle ?
@ Yann
Je suis tout de même un peu mal à l'aise avec ce discours anti-européen. Il ne faudrait pas oublier que l'Europe - cette europe - s'est faite en grande partie sous l'impulsion de dirigeants français : Mittérand, Delors, Lamy ... Pendant 25 ans toute la classe politique a fait de l'Europe le seul horizon politique. On a l'Europe qu'on a voulu. Quand on regarde sur un temps long, le réveil des peuples est finalement très récent. Laissons le temps ...
Rien ne dit qu'il ne sera pas possible de la réorienter. Comme tu le soulignes. L'Europe n'existe que par les compétences que lui ont délégué les Etats et ne fonctionne qu'avec leurs contributions.
On pourra juger de l'action européenne de Sarko pendant la présidence française. Ne serait-ce que pour des raisons de politique intérieure, je suis persuadé que Sarko ne fléchira pas sur ce sujet.
Rédigé par : Malakine | 09 juillet 2007 à 01:13
Hello Malakine,
Désolé, mais je ne parviens pas à voir de "méthode" dans la façon dont Nicolas Sarkozy tente d'imposer ses vues aux patrons de l'UE comme à l'ensemble des citoyens français.
La maladresse pathologique du président est surtout, pour moi, une affaire de mégalomanie et de je m'en foutisme qui ne tient aucun compte des réalités, notamment celle du fait que l'Europe N'EST PAS un sujet de conversation digne d'intérêt dans la plupart des Etats-membres, qui considèrent le nouveau "machin" comme une vache à lait que l'on pourrait traire à volonté mais que l'on se refuse à nourrir, à brosser, etc.
Je trouve aussi utile de rappeler que les citoyens des Etats fondateurs, du temps de l'Europe des neuf par exemple, n'ont jamais demandé à devenir ou à être européens : les Mitterrand, Delors et consorts se sont jetés à corps perdu dans une aventure qui leur permettait surtout d'échapper au triste constat selon lequel ils se sont montrés incapables de résoudre les problèmes "intérieurs" du pays, qui à l'époque n'avaient déjà pas grand-chose à voir avec l'Europe et c'est toujours le cas.
Sarkozy ne fait aujourd'hui que suivre la même voix. Comme pour les suscités, sur le plan de la politique intérieure, sa présidence commence par une absence totale de résultats dès qu'il est question de simplement négocier ou de mettre en route le moindre de ses projets.
Je ne vois aucune raison pour que les choses ne se passent pas exactement de la même manière avec des partenaires européens qui ont, suite au non Français, déjà pris l'habitude d'exclure la France de leurs discussions. Si en plus la France est représentée par un Nicolas Sarkozy qui entend revenir systématiquement sur des engagements parce qu'ils n'auraient pas été pris par lui...
Bref, Sarko peut toujours courir, il ne pourra pas se cacher. Ni des européens, ni des Français.
Rédigé par : Poliblog | 09 juillet 2007 à 03:10
Je pense que le mailon faible de l'Europe est l'Angleterre. Elle ne veut pas entrer dans l'EU. Donc autant proposer un contrat spécial pour lui donner raison, un contrat comme celui que l'on donnerai à la Turquie.
Mais deux données de base:
>>> La notion d'état-nation pour la France n'est plus d'actualité vu l'Inde et la Chine... Je ne parle pas des Etats-Unis ni de la Russie...
>>> Seule une Europe à forte intégration avec un noyau dur style -Benelux, Allemagne, Italie, Espagne- pourra donner la taille nécessaire. Mais ce n'est pas suffisant. Mais comme le fait remarquer Malakine, ces pays ne sont pas d'accord pour aller de l'avant sur les même bases dures, donc il faudra faire des compromis... Et c'est là que beaucoup de chose différe...
Rédigé par : alex | 09 juillet 2007 à 08:44
Les "NON" des français à l'Europe allaient du NON de principe sur le monde de scrutin ou l'élargissement opérés à l'insu des peuples d'Europe.... au NON à la bureaucratie Bruxelloise en passant par les différentes raisons comiques de Fabius qui voulait seulement se payer un costard neuf ou à la Méluche, le nouveau pétomane Gigot de la gauche française.
Les "pourquoi" n'ont qu'un intérêt culturel, les "comment" la France peut-elle continuer à profiter de l'Europe tout en se dégageant des paramètres négatifs est la question qui m'intéresse.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 09 juillet 2007 à 08:48
@alex
Le mythe de la taille à la vie dure, les Sud-corréens ne sont pas inquiets pour leur avenir et leur indépendance ils sont pourtant coincés entre la chine, la corée du nord et le japon. Les Norvégiens ne retrerons pas dans l'UE ni la suissse d'ailleurs et ils se portent bien mieux que les pays de la zone euro. Sur le concepte de la taille d'un nation et de son indépendance je vous met un texte que j'avais écris il y a quelques temps:
La petite France et la grosse Europe
C’est l’un des principaux arguments des européïstes, argument qui depuis l’affaire du textile chinois semble apparaître comme une évidence, la France est trop petite pour se défendre il faut que les Européens soit unis pour se défendre ensemble. Il me semble qu’il y a là une confusion majeur entre problèmes géopolitiques et problèmes économiques. S’il est vrai que la France est trop petite pour peser seule sur les affaires politiques du monde, il est faux de dire qu’elle est trop petite pour se défendre contre les importations en provenance de pays qui ont une conception asymétrique du commerce. Pour être claire on confond deux concepts :
1-la puissance d’une nation
2-l’indépendance d’une nation
Il ne faut pas confondre ces deux principes. Une nation peut être puissante et indépendante, c’est le cas de la Russie et du Japon, mais elle peut-être puissante et dépendante c’est le cas des USA qui dépendent de l’argent et des marchandises étrangères pour maintenir leur niveau de vie (-700Md$ de déficit commercial, 75% de l’épargne mondiale va aux USA), cette dépendance n’est d’ailleurs pas étrangère à leur agressivité. A l’inverse des nations « petites » peuvent être indépendantes c’est le cas de la Corée du Sud, de la Norvège et de bien d’autres états. Or au travers du libre-échange l’Europe deviendra peut-être une grande puissance, mais elle sera fortement dépendante de son commerce extérieur et de ses importations, elle ne sera donc pas indépendante. Or je m’excuse de dire ça mais pour qu’une nation soit réellement démocratique il faut qu’elle soit indépendante, car à quoi sert le vote si de toute façon notre politique économique est totalement conditionné par des relations avec des pays étrangers ? Si demain l’Europe ne fabrique plus rien et importe tout de Chine que restera-t-il de son indépendance, qui contrôlera nos nation et le devenir de nos peuples. A l’inverse une France recroquevillée comme disent certains « pseudo-modernistes » sera nettement plus indépendante, en fermant nos frontières commerciales aux marchandises des pays qui ont des excédents commerciaux avec nous, nous seront moins dépendant et donc plus libre de nos choix de société. Le libre-échange est par nature anti-libérale puisqu’il nuit gravement à la liberté des peuples de choisir leurs destinés. L’Europe ne nous protégera pas du commerce chinois si elle préfère le libre-échange, pour taxer les produits importés on a pas besoin d’elle, d’autant que certain pays comme l’Allemagne ont des excédents avec la Chine et ont donc intérêt à commercer avec elle, il y a là un conflit pratique entre différentes nations européennes. On nous vend l’Europe pour solutionner des problèmes économiques qui peuvent se résoudre au niveau national. Mais le vrai but des européistes ce n’est pas l’indépendance et la démocratie, mais la puissance et l’oligarchie. Je suis sure que les français se fichent de la puissance de l’Europe, eux ce qu’ils veulent c’est des emplois et un avenir pour leurs enfants, jouer les gros bras avec des peuples agressifs comme les américains et les chinois ils n’en n’ont pas envie, ils ne savent que trop bien où mène se type de relations internationales. Pas besoin de contre balancer la Chine et les USA la course à la puissance mènera ces nations à leurs propre perte et à leurs déclins. Il est là à mon avis le problème, on nous dit que le but de l’Europe c’est la croissance et l’emplois, qu’elle est la seule à pouvoir résoudre nos problèmes quotidiens, mais en réalité le seul but de l’Europe c’est la puissance, puissance dont les citoyens se contrefichent. Les français croient depuis longtemps que la taille fait l’indépendance c’est une erreur totale, une nation est indépendante si elle répond à ses propres besoins, une nation peut même être pauvre et indépendante si elle a des besoins proportionnés à sa production. L’Europe est un énorme mensonge, elle finira par être totalement rejeter car elle ne répond pas aux problèmes des peuples qui la composent. A terme on assistera a l’éclatement de l’Europe dont le prémisse sera le rejet de la constitution, partout en Europe se développe des mouvements nationalistes plus ou moins agressifs c’est la conséquence direct de la construction Européenne. Nous donnons a nos nations des contraintes qui n’ont pas lieux d’être si l’objectif était réellement la prospérité du continent. Je suis vous l’aurait compris un républicain, un affreux ringard pour la gauche bobo, mais si je le suis ce n’est pas par passéisme ou par ethnocentrisme, mais parce que je suis fondamentalement démocrate et libéral (au sens politique du terme).
@Malakine
Oui je suis contre l'Europe fédérale et technocratique, ce qui ne signifie pas que je suis contre toute organisation du continent. Je pense que l'Europe devrait se limiter à faire des projets concret commun sur le modèle d'airbus et d'ariane, en y associant toute les nations européennes. Pourquoi ne pas imaginer des partenariats avec des pays d'Asie, pourquoi diable la France devrait-elle prioritairement s'associer avec ses voisins directes?
L'Europe est née d'une volonté américaine, elle a été accompagné par certaines élites françaises, atlantistes et adoratrice du modèle américain. C'est la peur de l'URSS et la croyance en la domination quasi éternelle des USA sur le monde qui a poussé les européens à faire ce golem. Le fédéralisme européen condamne le continent au déclin c'est un fait, et d'ailleurs il fut un temps ou Todd le pensait aussi (illusion économique) avant qu'il ne face de l'euro l'arme contre l'empire américain (Aprés l'empire).
Quand a la menace chinoise et indienne elle serait inexistante si nous n'étions pas aussi dépendant du pétrole. En fait je suis un isolationniste, je pense que le monde aura des problèmes tant que certains peuple ,se pensant supérieurs aux autres, se permettrons de s'ingérer dans les affaires d'autrui pour x ou y raison. La paix régnera le jour où tout les peuples seront indépendants les uns des autres, les contacts qu'ils auront entre eux seront ceux d'égaux et non ce rapport de dominant dominé qu'est devenu la politique internationale.
Rédigé par : yann | 09 juillet 2007 à 09:26
Le protectionnisme comme principe de réalité dans un monde mondialisé où la France n'est qu'un tout petit pays dont l'importance ne dépasse pas les limites de ses frontières.
Voici un extrait d'un texte écrit par Jean-Paul Basquiast tiré de son blog :
http://gazetadmiroutes.over-blog.com/
"Revenir à la Puissance
Certains Occidentaux voudraient que les pays asiatiques réglementent leur marché du travail afin d'éliminer des concurrences qu'ils jugent déloyales. Mais ce serait aussi vain qu'attendre d'eux qu'ils réévaluent leur monnaie et limitent leur production pour diminuer les tensions sur les matières premières ou la production des gaz à effet de serre. La seule attitude réaliste, concernant les Européens, consisterait à mettre en place et blinder une Europe puissance capable de résister à la concurrence asiatique. C'est ce que les Etats-Unis ont entrepris depuis un certain temps pour leur compte, avec le concept de "global dominance" qu'ils s'appliquent à eux-mêmes.
Il ne s'agirait pas pour l'Europe, tâche impossible, d'interdire a priori les délocalisations ou les importations de produits à bas coûts. Il faudrait par contre que les Européens conduisent plusieurs politiques concourantes, bien loin du libéralisme actuel :
* créer et rendre fort un gouvernement économique de l'Europe capable de rationaliser en interne les activités productives et de les protéger, en tant que de besoin, par une frontière extérieure réellement étanche (ce qui supposera de renforcer les moyens de lutte contre les fraudes).
* investir massivement dans la recherche et la formation afin de reprendre la tête de la course à la connaissance et aux activités à forte valeur ajoutée (Stratégie dite de Lisbonne).
* mettre en place des politiques industrielles et d'exportation agressives dans les secteurs stratégiques.
* admettre enfin, ce qui sera le plus difficile, de financer de tels investissements par une épargne forcée portant sur les consommations gaspilleuses ou les produits importés dont le caractère dérogatoire à nos réglementations aura été reconnu.
D'une façon générale, une décroissance des consommations non vitales devra être encouragée et les revenus ainsi dégagés réinvestis dans de grands programmes industriels et scientifiques ... "
Rédigé par : bernard | 09 juillet 2007 à 12:23
« Les problèmes de notre pays viendraient donc (aussi) des élites d'entreprises ... mais quel est le remède ? Comment des gouvernement pourraient-ils réformer le management privé ?
Et ... ce commentaire n'a rien à voir avec l'article ou bien il y a quelque chose qui m'a échappé ? »
@ Malakine
Si je ne m’abuse, l’objectif de l’Europe c’est la prospérité et le développement économique. Je crois savoir que le secteur économique privé joue un rôle non négligeable et que ce secteur en France ne se porte pas si bien, que les salariés s’y sentent de plus en plus mal à l’aise( cf. sociologie du travail – Danièle Linhart et « Le capitalisme d’héritiers »), que les syndicats ont faillit. Que les organes régulateurs ( droit du travail, médecine du travail, CHSCT, inspection du travail…) sont de plus en plus symboliques et inopérants.
Si l’Allemagne obtient de bonnes performances de sa balance commerciale, sans doute que la qualité de ses produits et de son innovation technique privée ont pour origine des directions d’entreprise plus compétentes, une conception du travail et de son organisation plus civilisée et des stratégies d’investissement industriel à long terme.
Quel est le remède ? Il n’y en a certainement pas un seul mais l’Europe actuelle n’en fait certainement pas partie. Une Europe qui se voudrait sociale ne peut exclure la qualité sociale de ses entreprises et de leur management, on en est à des années lumières.
Mais comme ni elle, ni la France n’avancent d’un pouce sur le sujet, ni même n’évoquent le problème… La campagne de Sarko, c’était « travailler plus » mais « travailler mieux », il ne connait pas. D’ailleurs, son action s’est inscrite et s’inscrit dans le beaucoup et le faire beaucoup voir, mais pas vraiment dans l’efficace, à part pour conquérir la présidence. Qu’il soit président ou ministre, c’est sa marque de fabrique et il n’y a pas de rupture sur ce point.
Il est le digne héritier de Chirac, seule la musique change.
Votre qualification de hors sujet concernant ma remarque témoigne bien de l’occultation médiatique du problème. Il est plus enthousiasmant de parler des Napoléons passés et présents ainsi que de leur psychologie, ce qui reste un sujet assez limité, que de la réalité du travail et de son économie.
@ Yann
Je pense, effectivement, que bien des pays s’en sortent sans être intégrés dans une union.
Les problèmes économiques et d’emploi en France viennent en grande partie du management français de plus en plus absurde de bien des entreprises. Aussi de la taille trop petite de celles qui sont sur les secteurs à forte valeur ajoutée technique qui demandent de forts investissements.
De plus les économies des pays européens sont très différentes les unes des autres de par leurs spécialisations techniques et économiques.Donc leurs possibles meilleurs partenaires étrangers ne sont pas obligatoirement en Europe.
L’Angleterre est la plus atypique, puisque c’est l’activité financière qui y prédomine ( bourse, banques, assurance, consulting juridique… ). Une part importante de cette activité est similaire à celle des paradis fiscaux, donc en quoi les intérêts économiques d’un tel pays peuvent rejoindre les nôtres.
On retrouve le même genre de raisonnement concernant les pôles de compétitivité promus par les aides pour la recherche ( ANR ). Comme si les partenaires adéquats d’un projet industriel innovant se trouvaient obligatoirement dans une même région française. Il semble que cette idée de regroupement territorial des partenariats soit désuète à notre époque d’accès global à l’information.
Chaque pays doit pouvoir gérer ses entrées et sorties commerciales selon des stratégies adaptées au mouvement de l’économie mondiale et ses aspirations sociaes, ce qui relève du protectionnisme qui n’est pas une tare mais un moyen de discerner ses intérêts comme le fait tout organisme vivant voulant vivre convenablement. Ce n’est pas le logiciel (sorte de martingale économique) des directives européennes gravées dans le marbre des juristes qui permettra de s’adapter à ce mouvement. De ce point de vue, ni Bayrou, ni Royal n’ont apporté quoi que ce soit d’intéressant, en somme, des adeptes de la pensée dévitalisée en forme de ouate.
D’ailleurs, la nomination d’une juriste du droit social à Bercy est totalement absurde. Quelles compétences, expériences en macroéconomie, innovation et industrie peut elle avoir, à part ses pantouflages dans des administrations publiques (USA et France) ou à la direction de sociétés boutoir du droit social qui s’engraissent tranquillement à démolir ce droit et ne demandent que des compétences de fayotte propre sur elle ? De l’art de nommer des cireurs de pompes incompétents… Borloo aurait été plus prometteur, mais il s’est fait saquer, pas assez lisse le bonhomme.
Mais comme Sarko va tout faire et qu’il est compétent en tout, encore une de ses caractéristiques proche du patron français moyennement mégalomythomane qui croit tout savoir sur tout. De l’art de la délégation…et de l’omniscience.
Rédigé par : oaf | 09 juillet 2007 à 13:19
Malakine, OAF, Yann, et même Bernard, Alex et Poliblog,
Je suis très intéressée par ce que vous dîtes, mais si je devais en faire une synthèse pour mes élèves, j’en serais bien incapable. Dans ce que vous dîtes tous, il y a
A) Des vérités premières et incontournables «l’Europe doit financer de grands projets genre Airbus » ou «Si demain l’Europe ne fabrique plus rien et importe tout de Chine que restera-t-il de son indépendance, qui contrôlera nos nation et le devenir de nos peuples.»
B) Des généralités du type « Les problèmes de notre pays viendraient donc (aussi) des élites d'entreprises ? », qui sont aussi improductives que de dire « les Français sont des veaux! »
C) Des vérités concomitantes « Je pense que le maillon faible de l'Europe est l'Angleterre. Elle ne veut pas entrer dans l'EU. Donc autant proposer un contrat spécial pour lui donner raison, un contrat comme celui que l'on donnerai à la Turquie. »
D) Des suppositions probables mais mal pensantes "Dupont Aignan semble être le seul à oser dire qu'un non suivi d'un acte de rupture est possible vis à vis de cette Europe actuelle, cette une utopie néfaste."
En fait, il faudrait (Malakine ?), réorganiser et coordonner toutes les bonnes idées, expurger tout ce qui est purement dialectique et convenu comme le mot libéralisme qui veut seulement dire "commerce mondial actuel" on peut refuser le libéralisme quand on a l‘indépendance énergétique, quand on ne possède pas l'indépendance on ne peut que le compenser, ce que l'on ne fait pas chez nous. En un mot rendre vos idées digestes pour tous en expliquant le POURQUOI des affirmations gratuites. Horizon est déjà considéré comme « inclassable » de qualité, il ne lui reste plus qu’à devenir vulgarisateur de qualité; car "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et.... "
Rédigé par : Zyrianes | 09 juillet 2007 à 17:13
@ zyriannes
Je ne sais pas qui sont vos élèves.
Dénoncer la bêtise d'une bonne part des élites économiques et d'entreprise n'entraîne pas que les français ne faisant pas partie de cette élite désastreuse sont des veaux. Bien au contraire, ils rament et font encore marcher le système en dépit de l'incurie de leurs dirigeants, ce qui est digne de considération. Si dire ça c'est une généralité, alors tout ce qui est dit correspond à des généralités. Bien au contraire, la dénonciation de l'incompétence des dirigeants du privé est très peu prononcée et analysée. Motus et bouche cousue sur ce sanctuaire des dieux. Ce qui est reproché sempiternellement, par le PC ou la LCR, c'est le fait d'être patron, ce qui n'a rien à voir avec ce que je dis. PC et LCR ne font que renforcer
les problèmes par leurs discours sectaires et archaîques, mais ils n'ont rien à envier au PS ou à l'UMP.
Conclure un contrat avec l'Angleterre n'est pas lui donner raison, mais donner raison à ce qui nous semble adéquat. Et tout contrat, avec la Turquie, avec l'Angleterre ou tout autre interlocuteur correspond à du sur mesure parteneurial, ce qui est l'inverse du tout venant européiste inadapté aux fluctuations du monde.
Je ne vois pas en quoi ce que je dis à propos de Dupont Aignan est être mal pensant. Détaillez votre propos.
Rédigé par : oaf | 09 juillet 2007 à 18:08
sarko joue avec ses homologues comme avec ses ex-copains de récré. les méthodes récentes pourraient agacer à la longue:
* jouer avec les nerfs des partenaires européens avec une politique budgétaire inepte
* leur forcer la main et leur arracher un sourire forcé
* préempter un résultat après 2 semaines de présence, quand d'autres y travaillent depuis 6 mois
* risquer le clash en eurogroup en y allant personnellement, de sorte à y obtenir un silence forcé
* pourrir la discussion sur la candidature au FMI pour des raisons de basses manoeuvres franco-françaises
espérons qu'il ait conscience que son immunité très diplomatique est provisoire
Rédigé par : Martin P. | 09 juillet 2007 à 18:43
Juste un point sur le passage "Mais alors, faudrait-il qu'il se taise, qu'il renonce, qu'il accepte sans broncher ce qu'il refuse : le « diktat » de la BCE, le pacte de stabilité, le libre-échangisme claironnant...? Non" A ma connaissance lors de la dernière augmentation des taux de la BCE, je n'ai rien entendu de la part du président.
Conclusion dans les faits il l'accepte sans broncher.
Rédigé par : Gerard S | 09 juillet 2007 à 18:57
>"risquer le clash en eurogroup en y allant personnellement, de sorte à y obtenir un silence forcé"
Très juste! Sarko a en quelque sorte inventé le concept de "tétanisation". En polariqant à outrance ses discours il tétanise le débat et ses contradicteurs éventuels. C'est technique de rhétorique classique, et après tout Sarko est avocat de formation.
Sarko se déplace lui-même à l'eurogroup pour tétaniser les ministres présents qui devront effectivement déployer des trésors d'imagination pour à la fois ménager un président de la République et faire passer le message de la politique inepte qu'il compte mettre en place au mépris des engagements de la france en matière de déficits.
La ficelle est grosse, comme d'ailleurs toutes les ficelles dont il a usé depuis le début de sa campagne électorale. La rhétorique "tétanisante" qu'il a toujours utilisée a malheureusement été d'une inefficacité redoutable preuve en est que le PS n'a pas su trouver la parade (et pour cause, il n'est pas facile de contredire qqun qui en qques mots dit tout est son contraire).
Mais cette rhétorique trouvera ses limites lorsque la réalité rattrapera son auteur. lES 11-15 milliards d'euros / an que coutera le "paquet fiscal" reviendront comme un boomerang un jour ou l'autre à la figure de Sarkozy et c'est là qu'il sera intéressant de voir quelles seront les astuces de rhétorique qu'il trouvera pour noyer le poisson.
Le bouclier fiscal à 60% (Villepin) a déjà des heureux, notamment une personne du 6è arrondissement de Paris s'est vu gratifier d'un chèque de 38 millions d'euros par son centre des impôts. On imagine aisément les retour de chèques avec un bouclier fiscal de 50% (Sarkozy), voire de 39% en incluant la CSG+CRDS.
Rédigé par : bernard | 09 juillet 2007 à 18:59
Mon cher OAF,
Ne prenez pas la mouche, mon propos n'est pas antagoniste:
Dans ma bouche, "Mal pensant" est un compliment qui veut dire ne pensant pas comme tout le monde ou hors de la pensée unique.
Les dirigeants français d'entreprises ne sont ni plus ni moins mauvais que les Allemands. Ils subissent seulement la fiscalité la plus complexe et la moins incitative d'Europe.
Par contre la plus part des "élites" économiques dont je n'ose même pas lire les livres tellement ils sont souvent ampoulés, archaïques et virtuels, sont elles atteintes du mal que les étrangers diagnostiquent chez nous: l'infaillibilité intellectuelle chronique qui découle de l'insuffisance d'interpénétration de l'université avec l'économie réelle et d'une d'expérience minimaliste dans l'entreprise... Particularité française !
Rédigé par : Zyrianes | 09 juillet 2007 à 19:54
@ Malakine :
"qui pense sérieusement que c'est en se montrant un "bon élève" bien soumis aux canons bruxellois que la France a une chance de se faire entendre en Europe ?? Depuis quand combat-on un pouvoir en s'y soumettant de bonne grâce et avec zèle ? "
Est-ce que j'ai écrit dans mon billet qu'il fallait que Sarkozy se soumette "de bonne grâce et avec zèle" ???????
Il me semble avoir écrit précisément l'inverse !
C'est juste un peu fatigant, cette manière de voir : "ou on fonce dans le lard, ou on se couche."
Un peu moins de manichéisme, un peu plus de souplesse d'esprit, c'est précisément ce que je souhaite à la France. Dans mon billet, je voulais juste pointer du doigt quelques évidences :
1/ Avant de foncer dans le lard, on essaie de s'en donner les moyens.
2/ La voie de la diplomatie n'est pas une et indivisible. On le voit ne serait-ce qu'à travers les manières variées des différents pays d'exercer la diplomatie. On le voit surtout, au-delà des différences culturelles, à travers le choix de tactiques possibles.
Le diplomate peut faire pression, autant que le fier-à-bras. (comme quoi ce manichéisme...)
Ce qu'il perd en visibilité, il le gagne en efficacité.
Rédigé par : Boréale | 09 juillet 2007 à 20:27
J'ajoute que ce qui me paraît intéressant dans l'affaire, c'est que N. Sarkozy conçoit de manière contradictoire sa volonté d'affirmer l'identité française, et son désir de grandeur au niveau européen.
La contradiction n'est peut-être qu'apparente, il y a peut-être possibilité de concilier les deux. De la réponse à ce problème découlera tout le reste.
S'il réussit à concilier les deux, promis, j'applaudirai. :-)
Mais bon, vous aurez compris que je n'y crois pas trop. Au niveau européen en tout cas, Sarkozy ne fera pas illusion longtemps.
Rédigé par : Boréale | 09 juillet 2007 à 20:36
@ Yann
@ Malakine
La crédibilité de la France c’est de respecter les engagements pris par ses prédécesseurs. Ceci devrait être encore plus vrai quand ses prédécesseurs sont du même parti (UMP).
Quand on promet, parole de Ministre que l’équilibre budgétaire de la France ce sera pour 2010 et que le nouveau président de la République réduit la pression fiscale et d’un autre coté reporte l’engagement de la France 2 ans plus tard est-ce sérieux ?
Quelle belle image nous donnons. Comment pourrons-nous passer pour un modèle à suivre dans ces conditions. Les belles déclarations ne suffisent pas pour obtenir l’adhésion de nos partenaires européens
Rédigé par : Constantin | 09 juillet 2007 à 22:56
Bon ! Malgré le pessimisme ambiant (cf post et commentaires ci-dessus), ça ne s' est pas trop mal passé, non ? A moins que l' on trouve encore le moyen d' expliquer que les sourires n' étaient que de façade et que Sarkozy n' inspire que la défiance à nos partenaires ...
Rédigé par : Erick | 10 juillet 2007 à 07:58
Boréale,
J'ai autant de doutes que vous, et la politique "tout pour les riches" de Sarkozy me dégoûte profondément, même si j'en ai largement profité à la vente de ma dernière affaire et même si je continue encore à économiser 8% de mes impôts actuels, grâce à lui. Tout ce que le monde comprend de gens riches honnêtes ou de milliardaires objectifs, est scandalisé de voir le fossé se creuser entre les riches et les pauvres dans le cadre de la mondialisation. La nouvelle religion occidentale est la cupidité dont les grands prêtres ont réussis (aux USA) le tour de force de faire croire aux Chrétiens que c'était compatible avec l'entrée au Paradis !
C.C.C. n'est pas une enseigne de magasins parisiens, c'est le nouveau sigle à la mode aux US (et ailleurs): Chrétiens, Cons et Cupides !
MAIS, le petit Nicolas étant là pour cinq ans, il est vital qu'il réussisse dans ses entreprises, car notre économie de se remettra pas de cinq années de plus de descente aux enfers.
On peut penser qu'il va se casser la gueule, mais on n'a pas le droit de le souhaiter, a moins de faire partie de ces fanatiques qui n'ont pas assez de neurones, pour être capable de changer d'avis, ni même pour changer de sujet !
Je ne parle, bien sûr, pas de vous, Boréale !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 10 juillet 2007 à 09:14
Welcome back, Gilbert !
Je vais enfoncer des portes ouvertes. Prendre aux riches pour donner aux pauvres, ça ne fera plaisir aux pauvres qu' une demie journée. En revanche , créer de la croissance qui profitera aux pauvres, c' est durable (adjectif à la mode) et ce n' est possible qu' en encourageant les riches à gagner et profiter de leur argent.
Le problème n' est pas l' écart scandaleux de revenus entre les pauvres et les riches; le problème c' est le niveau et la stagnation du pouvoir d' achat des pauvres. Or il se trouve que celui-ci dans le monde est en train d' augmenter (pardonnez-moi mais j' ai paumé les références d' une publication récente), même en Afrique. Or il se trouve aussi que dans l' immense majorité des pays concernés les recettes appliquées ne sont pas précisemment celles du socialisme.
(Ne me faites pas dire que je trouve que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes).
Votre voeu de réussite à l' égard de Sarko est plein de bon sens.
Bonne "reprise" !
Rédigé par : Erick | 10 juillet 2007 à 09:42
@Elrick
Il y a un lien entre l'accroissement des inégalités et la stagnation de la croissance. Par le simple fait qu'un riche consomme une moindre part de son salaire que le pauvre, en augmentant les inégalités on diminue mécaniquent la consommation au profit de l'épargne. Cette politique s'appelle la politique de l'offre, cher aux libéraux adeptent de Jean Bastiste Say, dont la croyance est qu'en augmentant l'épargne on accroit l'investissement, et que cette augmentation de l'investissement finit par diminuer le chomage et par faire augmenter la conommation. En effet pour ces personnes l'épargne égale l'investissement ce qui est faut celà a été démontré par Keynes et par l'exépérience pratique (voir les USA de Régan, la GB de Thatcher ces politique n'ont jamais augmentés l'investissement et la croissance), il peut arrivé que l'épargne ne soit pas utilisé pour l'investissment, dés lors les politiques de l'offre finissent par diminuer la demande intérieure et donc la croissance. Le moteur de la croissance dans un régime industrielle moderne c'est la consommation, c'est seulement quand la demande augmente que les chefs d'entreprise décident d'investir et de créer des emplois car ils pensent qu'alors ce cout supplémentaire sera couvert par l'accroissement du marché.
@Gilbert Sorbier
Etes-vous adepte de Max weber et de son Ethique Protestante du capitalisme?
Rédigé par : yann | 10 juillet 2007 à 10:08
@zyriannes
Je n'avais pas saisi le ton ironique. Mais je ne savais pas que j'étais un extraterrestre.
Que la fiscalité française pose un problème à son économie, c'est certain. Et là qu'a-t-on entendu pendant cette campagne ?
Quasiment rien, sauf Sarko qui a balbutié quelques mots sur la TVA, sujet qui semble ne pas avoir été préparé sur le fond.
La sortie de Borloo en est la preuve. Je ne vois pas comment les cadeaux fiscaux et les heures sup annoncés peuvent faire un programme économique.
Désolé, mais ce que j'ai pu voir dans mon expérience professionnelle dans l'industrie concernant les patrons correspond à ce que des amis consultants et ingénieurs, ayant pas mal navigué dans l'industrie et ses directions, constatent.
Il est quand même à remarquer, concernant l'innovation privée( recherche et développement), que la France se place assez mal en termes d'investissements et de nombre de brevets par rapport à bien d'autres pays développés. Difficile d'envisager une amélioration économique si l'on considère désormais que l'innovation est ce qui devient de plus en plus stratégique
Ca ne se fera pas tout seul en pensant que des géo trouvetou providentiels et travaillant avec des bouts de ficelle suffiront. Il y faut de plus en plus de moyens et une conception particulière des processus d'innovation qui doit être comprise de façon très différente des processus de production. Ce n'est pas le cas en raison, désolé, des dirigeants qui ne savent pas, pour la plupart, ce que sont ces processus et mélangent les rôles.
Que Sarko se plante c'est possible sans même à avoir à l'espérer. Souhaitons qu'en dépit de sa présence, le pays trouve quand même les moyens de s'en sortir...Et si NS nous surprend favorablement, eh bien j'applaudirai l'artiste.
Rédigé par : oaf | 10 juillet 2007 à 10:13
@ Zyrianes
Il me semble que vous me prêter un rôle qui n'est pas le mien. Ici, c'est un blog, c'est à dire une suite de billet qui tentent de proposer un sens à l'actualité et de temps en temps d'ouvrir de "nouveaux horizons". Je n'ai pas la prétention d'être un intellectuel qui va rendre de nouveau le monde intelligible ou fonder une nouvelle doctrine politique.
@aof
Qu'on se comprenne bien. Je trouve votre thèse intéressante. Je suis juste demandeur de quelques développements supplémentaires pour me faire une opinion. Personnellement, j'en étais resté à l'idée qu'on avait l'une des productivités horaires les importantes du monde ... Il faudrait prendre des exemples concrets.
@ Bernard
Que le paquet fiscal soit inepte, j'en conviens. Pour me faire plaisir, vous n'iriez pas jusqu'à dire que le PS et sa candidate on été en dessous de tout pendant la campagne, en s'abstenant de critiquer toutes ces mesures qui étaient pourtant inclues dès les premiers discours de campagne de Sarko ?
@ Boréale
On a une divergence sur ce point. Personnellement, je pense qu'avant de commencer à négocier et d'engager une phase de diplomatie, il faut déjà affirmer ses convictions et les faire partager à son peuple.
Je maintiens que Sarko n'a pas encore commencé à chercher à convaincre les autres pays européens. Comme tu le soulignes dans ton article, son dernier discours s'adressait d'abords à la France, et à lire vos réactions à tous, il y a encore du boulot.
Sarko ne pourra rien faire en Europe si le Pays ne fait pas bloc derrière lui. Tant qu'on cherchera à le flinguer sur sa politique fiscale ou sur sa conception du pouvoir, alors même qu'il décrit une nouveau projet pour l'Europe, il ne pourra rien faire.
A titre personnel, quel que soit les critiques que je peux faire sur le sarkozysme, je soutiens à 100 % son discours européens et ses tentatives pour sortir l'Europe de sa logique fédérale, libérale, technocratique et mondialiste.
@ constantin
Le problème avec les européens n'est pas tant dans le report de l'objectif de retour (?!) à l'équilibre budgétaire, que dans la nature des dépenses qui creusent le déficit. Si c'était des dépenses d'investissements créatrices de croissance, personne n'y trouverait rien à redire. Ce qui choque, c'est que les 15 milliards du paquet fiscal ne vise (au mieux) qu'à relancer la consommation, qui se trouve être le seul moteur qui fonctionne de l'économie française.
L'allemagne s'est relancé avec une politique de réduction du pouvoir d'achat et de dévaluation (via la TVA sociale). Il est normal qu'lle ne comprenne pas qu'on espère s'en sortir par la distribution de pouvoir s'achat.
@ Gilbert
Apparemment vos vacances ont été profitables ! Vous êtes en pleine forme !! :-)
@ Erick
Vous développez là, l'argument classique de la droite face aux inégalités. Ce discours ne tient toutefois que dans la mesure où l'hyperichesse du haut du panier profite d'une manière ou d'une autre aux plus pauvres. Aux US la redistribution se fait par la dépense privée et des emplois de domesticité (de services aux riches). Ici, qu'en sera t-il ? Que feront les riches de leurs cadeaux fiscaux. S'ils l'investissent en bourse ou dans l'immobilier, ça ne fera qu'augmenter le prix des actifs sans que cela profite aux classes populaires.
@ Yann
Encore une fois, tu viens de dire la même chose que moi, mais en prenant un autre angle
@ oaf
Je commence à comprendre votre propos. J'ai constaté cela dans mon expérience dans le développement économique. Beaucoup de chefs d'entreprises sont des champions pour produire (bien et pas cher) mais ne savent absolument pas concevoir, vendre, exporter, gérer la croissance de leur entreprise, mettre des innovations sur le marché ...
Je pensais toutefois que c'était propre à ma région ... mais mon sentiment est que la carence vient surtout des organismes de conseils et notamment des experts comptables qui ne savent pas passer la main quand les dossiers deviennent trop compliqués pour eux ... Votre avis ?
Rédigé par : Malakine | 10 juillet 2007 à 14:55
"Que feront les riches de leurs cadeaux fiscaux ?"
Par exemple 50.000 € déduits de l' ISF car placés dans des entreprises, permettant ainsi hausse de la production et de l' emploi et financement de l' innovation et du capital-risque.
Sur la question économique, il y a deux petits bouquins sortis l' an dernier et qui n' ont pas fait beaucoup de vagues bien que d' actualité : "Le pay-Krach" de B. Spitz et "Lettre ouverte aux candidats ..." de M. Camdessus. Ils étaient assez remarquablement complémentaires. Si on y avait prêté un tant soit peu d' attention, on serait beaucoup moins surpris aujourd' hui de l' orientation économique et du positionnement vis à vis des contraintes européennes du gouvernement aujourd' hui.
Pour l' anecdote, Spitz (un "Gracque")soutenait Royal et souhaitait un rapprochement avec Bayrou et Camdessus avait donné son soutien à ce dernier.
Rappelons aussi que Camdessus a été l' auteur d' un rapport sur la situation économique et sociale remis en 2004 à Sarkozy. A L' époque, c' est surtout le syndicat SUD et l' Huma qui s' en étaient émus ...
Rédigé par : Erick | 10 juillet 2007 à 16:16
@ Malakine
>@ Bernard
>"Que le paquet fiscal soit inepte, j'en conviens. Pour me faire plaisir, vous n'iriez pas jusqu'à dire que le PS et sa candidate on été en dessous de tout pendant la campagne, en s'abstenant de critiquer toutes ces mesures qui étaient pourtant inclues dès les premiers discours de campagne de Sarko ? "
En dessous de tout est encore trop soft ! POurtant il leur aurait été extrêmement facile de dénoncer le caractère inepte de ce paquet fiscal tout en énonçant les postes où il aurait été bien utile d'affecter toute cette masse d'argent que représente les 11-15 milliards d'euros / an dont bénéficieront ceux qui sont déjà bien enrichis. Dire que les PME en bénéficieront relève de la politique de bazard.
Les conséquences se verront dans les générations à venir : de nouvelles générations d'héritiers en vue c-à-d exactement l'opposé de la rhétorique sarkozienne habituelle (travail, mérite, récompense et gnagnagna ...).
L'aggravation de la dette, elle, satisfera les banquiers. Après tout la dette est devenu un produit financier comme les autres.
En affirmant que la politique sarkozienne est inepte je ne cherche pas à rehausser le rôle du PS. Je sépare les 2, les 2 sont ineptes chacun dans leur genre. Mais le plus dangereux reste celui qui est au pouvoir, car le jour où il s'agira de replâtrer ce seront toujours les mêmes qui trinqueront.
Rédigé par : bernard | 10 juillet 2007 à 16:32
A propos du "paquet fiscal" :
"Paquet fiscal: ce que Sarkozy aurait dû faire"
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/266118.FR.php
Rédigé par : bernard | 10 juillet 2007 à 16:41
A lire aussi :
"Nicolas Sarkozy était attendu à Bruxelles. Quoiqu'encore tout ébaubis de sa prestation, dans la nuit du 22 au 23 juin, au Conseil européen, les journalistes européens se demandaient toujours de quel bois Sarkozy-l'européen était fait. La réponse pourrait être plus nuancée que celle montrée dans nos journaux français : loin de la solidité revendiquée, certaines de ses positions de candidat sont plus vermoulues qu'il ne veut bien le montrer."
http://hemicycle.hautetfort.com/
Rédigé par : bernard | 10 juillet 2007 à 17:44
AUTEURS ECONOMISTES: La suffisance est-elle le corollaire indissociable de l’incompétence ?
Jacques Marseille, Elie Cohen, Olivier Boulba-Olga...
Rédigé par : Gillou | 10 juillet 2007 à 18:04
@Malakine,
"Je n'ai pas la prétention d'être un intellectuel qui va rendre de nouveau le monde intelligible ou fonder une nouvelle doctrine politique."
Pas le "MONDE", Malakine, seulement le souverainisme modéré! (sourire).
Pas une nouvelle doctrine, Malakine, une simple tactique d'approche pragmatique, pour que cela ait une petite chance d'aboutir ! (rire).
@Boréale,
Votre finesse d'esprit a du mal à être comprise par les garçons et leurs gros sabots. (gloussements).
@OAF,
Nous ne devons pas avoir travaillé en collaboration avec les mêmes gens. Moi je connais personnellement des leaders mondiaux dans des "créneaux" de pointe, bardés de brevets qui se battent avec la fiscalité la plus compliquée d'Europe, avec l'université la plus déconnectée des forces vives de la nation, avec un ministère de l'Industrie Française Moyenâgeux (si on le compare avec ses rivaux Coréen, Japonais ou US) et qui vont finir dans un groupe Chinois ou Américain.
Bien sûr qu'il existe des patrons "ringards" en France comme ailleurs, mais pas autant que vous le dîtes: les plus mauvais ont déjà fait faillite. (grognements)
Vous vous plaignez de leur mauvaise formation: là je suis bien placée pour savoir à quel point nous collaborons mal avec eux et à quel point les initiatives personnelles pour provoquer des rapports étudiants/entreprises est mal vu par les inspecteurs d'académie pré néanderthaliens qui nous encadrent. Bon, les garçons, en gros soyez un peu moins manichéens, quoi ! (grimace).
Rédigé par : Zyrianes | 10 juillet 2007 à 19:48
Bonsoir à tous
Débat passionnant, je vous conseille également « Sarkozy de Bruxelles repart les mains vides » de notre ami Pascal sur poliblog. Je me permets de reprendre un bout de commentaire que j’y ai laissé, que m’inspirent également vos échanges :
« Je constate que tout le monde s'émerveille (ou se désespère) de cet accord éclair sur le mini traité, mais que personne ne sait ce qu'il y aura dedans, et que ce sommet de l'Eurogroupe fait carrément la nique aux 55% de Français qui ont voté NON au TCE.
L'erreur de beaucoup (et la mienne) a été de se focaliser sur la dangerosité - réelle - de Sarko (sa violence, son inculture, sa démagogie, son sens tactique, son absence de scrupules, sa psychologie inquiétante...) alors qu'il n'est que la marionnette du système qui l'a mis en place. C'est pour ça que je pense que l'opposition doit se désintéresser de Sarko et se concentrer sur les réalités économiques et sociales. »
Gilbert, c’est une joie de te relire, mais Sarko ne réussira rien d’autre que ce que Ségo aurait réussi mais plus vite : la mise en œuvre du TCE, la casse du système social français, etc. Sarko « réussira » ce que Juppé, Raffarin et Villepin ont commencé, il n’y a qu’un changement d’orchestration et de communication, a priori plus « efficace » (mais on n’a toujours pas vu la queue d’un acte Sarkozien, seulement le perpétuel tournis de ces déclarations sur tout). Sarkozy est le candidat du système « libéral » (n’en déplaise à Zyrianes) tout comme l’était Royal… et les trois favoris de la présidentielle roulaient tous (même notre béarnais) pour la perpétuation du système. Aucun ne remettait réellement en cause un fonctionnement économique fondé sur la cupidité.
Le système en place cherche quasi « naturellement » à mettre en place les moyens de sa survie, Ségo/Sarko est le choix qu’il a « naturellement » amené, deux candidats pour un même ordre, comme les Républicains et Démocrates aux USA, les conservateurs et travaillistes en Angleterre, etc.
Le système cherche donc à voir émerger un « rival » démocrate à son champion Sarko 1er ; Bayrou aurait pu être celui là, et beaucoup au PS aspirent à l’être.
D’où l’urgence d’un pôle « noniste » et républicain…
Zyrianes, je pense que le problème n’est pas tant la fiscalité complexe que de sortir de la seule logique de profit, et de remoraliser les pratiques salariales et financières des entreprises (cf certaines des mesures que je vous proposais l’autre jour). Même dans certaines PME ou TPE, les écarts salariaux sont parfois indécents. Et puis, j’entends beaucoup de patrons de PME gueuler sur les charges (que je préfère nommer « cotisations »), mais il y a beaucoup à dire sur les banquiers !
Je tiens à dire que ne suis pas « anti-patron », loin de là, et que je suis pour la libre entreprise (mais respectant l’Etat). Je connais beaucoup de dirigeants de PME et respecte profondément la plupart, même si je pense que la place de Lagardère, Bouyghes, Pinault, Forgeard and Co est en taule, et que je réquisitionnerais volontiers leur fortune quasi intégralement volée au secteur public.
Mais bon je commence à me faire long…
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 10 juillet 2007 à 20:31
Zyrianes et aiolive : de la finesse dans ce monde de brutes ! Bravo !
Rédigé par : bernard | 10 juillet 2007 à 20:55
Pour la TVA sociale, voir :
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/02/03/742-tva-sociale-une-bien-mal-redaction
rien n'est simple.
@zyriannes
Les brevets je connais un peu, il y en a quelques uns à mon nom mais qui ne m'appartiennent pas, statut de salarié inventif oblige. J'ai aussi la formation ingé brevet. Donc je connais les deux faces de l'innovation : industrie/juridique
Pour ce qui est de mon expérience industrie R&D/inge/ecole commerce/droit brevets et de celle mes amis consultants/centrale/doctorats/MBA/directions diverses de Sté on doit être prédestinés à tomber sur un pire minoritaire de l'économie et de l'industrie française ou alors vous avez le don et la grâce de côtoyer le gratin minoritaire...
Que l'université ou la recherche ne veuille pas trop se mouiller avec l'industrie, j'en ai fait l'expérience un peu lassante de ces gens qui disent oui oui et ne donnent jamais de réponse. Mais on peut trouver quelques bons interlocuteurs : Centrale, CEA( très chers), et peut être l'INSERM. Les allemands ont les frauhoffers, ça marche peut être mieux.
J'ai travaillé en France ( aussi en GB et NL ) dans des filiales de groupes étrangers : USA, Japon mais elles sont toujours dirigées par des français bien formatés, sans doute les propriétaires préfèrent confier leurs intérêts à des autochtones bien nés. Une chose est sûre, ça va vous faire bondir, mais les maisons mères étrangères ne voient pas grand chose de ce qui se passe et déconne, sauf quand tout s'éboule et c'est un peu tard.
Et avant que ça dégringole, il peut se passer pas mal de temps et d'avatars.
Croire que les nuls ne sont plus dans la course relève d'une croyance dans une théorie économique darwinienne immanente, le genre de bondieuserie des écoles de commerce. Si ils sont en place de décision, c'est plus pour des raisons de savoir faire relationnel ( sociologie des classes) que pour des compétences stratégiques et techniques. Après, ma foi, les collaborateurs ou consultants externes, quand ils les écoutent un peu, aidant ils parviennent à ne pas toujours faire que des âneries.
Le feed back de sanction est bien plus lent que les discours prometteurs.
Certains secteurs ont des jolis bilans, ça pousse comme champignon en automne, personne ne se soucie d'y aller voir plus loin, c'est à dire le goodwill qui montre plus sûrement l'avenir qu'un bilan qui ne montre que le passé et le gras encore là.
Rédigé par : oaf | 10 juillet 2007 à 21:27
@ Bernard
Merci. J'avais besoin de lire cela. Lors du débat Royal Sarkozy, je crois me souvenir que toutes les mesures du paquet ont été abordées, et là ségo, elle n'a pas moufté ! Elle a préféré s'énerver sur les enfants handicapés et les femmes flics qu'il fallait raccompagner chez elles ! Le fait que la gauche ait été aussi silencieuse sur ces mesures fiscales doit faire réfléchir. Ce silence ne signifie pas simplement que le PS est mal à l'aise sur les questions économiques du fait de son absence de programme. Je crains que cela signifie également qu'il accepte fondamentalement l'idéal inégalitaire qui sous tend toutes ces propositions ...
@ Gillou
Merci du lien mais Gilbert n'avait pas manqué de nous signaler son article.
@ zyrianes
Préciser une doctrine même modérée implique déjà de proposer une lecture globale du monde. Et avant de penser à aboutir, il me semble qu'il faut déjà arriver à bâtir un corps de doctrine sufisamment cohérent. Tant qu'on ne sait pas construire intellectuellement un schéma alternatif, c'est inutile de songer à des applications pratiques. Je suis sûrement ringard et périmé mais je crois encore très fort en la puissance des idéologies.
Questions gros sabots, vous êtes arrivée sur ce blog au bon moment. Aujourd'hui les commentaires sont extrêmement civilisés et courtois ! Mais je peux comprendre la déception de Boréale. Elle ressent ce que j'ai moi même ressenti lorsque mes premiers articles ont été commentés. Aujourd'hui, j'en ai pris mon parti. L'article ne sert que de support à des bavardages entre des personnes qui finissent par venir ici pour discuter ensemble, mais c'est aussi ça le charme et la magie d'un blog :-)
@ aiolive
J'ai la drôle d'impression qu'on s'est déjà croisé dans une vie antérieure. Vous n'étiez pas en Russie au début du XXème siècle ? :-)
@ oaf
J'ai dans mon passé professionnel étudié le fonctionnement des instituts franhofer allemands. C'est ce qui me semble manquer en France pour combler le châinon manquant entre recherche et industrie ... mais peut-être qu'on manque simplement de gens avec l'esprit d'entreprise.
Rédigé par : Malakine | 10 juillet 2007 à 22:16
@oaf
"Croire que les nuls ne sont plus dans la course relève d'une croyance dans une théorie économique darwinienne immanente, le genre de bondieuserie des écoles de commerce. Si ils sont en place de décision, c'est plus pour des raisons de savoir faire relationnel ( sociologie des classes) que pour des compétences stratégiques et techniques."
Ce que vous dites est extrêmement vrai, cela me rappel le syndrome de Peters pour ce qui connaissent, la productivité d'un individu est inversement proportionnelle à la place qu'il occupe dans la hiérarchie. On ne monte pas pour avoir des responsabilités mais travailler le moins possible... Cela s'applique surtout aux grandes entreprises, d'ailleurs on tape beaucoup sur la fonction public, mais il me semble que John Kenneth Galbraith l'économiste avait démontré que l'inefficacité n'était pas liée au statut d'une entreprise mais à sa taille (Le nouvel état industriel). Plus elle est grosse, plus elle fait de la mauvaise gestion du personnelle, un chef aime à s'entourer de petit personnel et déléguer au maximum pour en faire un minimum. Bien évidement une PME aurait bien du mal à supporter un tel comportement. En plus il semble que cela soit une constante humaine que de vouloir délégué à d'autre le travail, le capitalisme n'étant en fin de compte qu'un féodalisme civilisé, nous avons même un empereur Nicolas 1er (j'essaie de faire un lien avec le texte de Boréal dont nous nous sommes un peu éloigné bien qu'étant d'une grande qualité. Le blog de Malakine devient un étrange mélange de Blog, de site d'info, d'analyse et d'un forum, c'est un site d'expression d'idées libre totalement libérale dans le bon sens du terme).
Quoiqu'il en soit il me semble opportun ici de titiller les adeptes non conscients du progrès technique que nous sommes tous. Puisque Aof parle de l'innovation il me semble important de clarifier le lien qui existe entre la croissance économique et le progrés technique, et la hausse du niveau de vie du plus grand nombre qui est l'objectif, je pense de la plupart d'entre nous.
Il faut a mon sens distinguer deux sortes de progrès technologique:
1-L'amélioration des facteurs de production, augmentation physique de la productivité du travail humain. L'exemple le plus flagrant étant le passage du cheval de trait pour labourer les sol au tracteur, le gain de productivité étant absolument énorme. Ce qui compte ici c'est que le travail humain est remplacer par un système non humain, le cheval étant lui même nettement plus efficace que l'être humain pour labourer les sols. L'augmentation de la productivité consiste à obtenir un même objet ou une même fonction pour un travail moindre. La productivité accroît la capacité de production globale d'une société à population active égale, cela lui permet de consommer plus de bien (augmentation des revenus des salariés).
2-La création de nouveaux objets de consommation, ici il n'y a pas d'accroissement de la richesse au sens physique du terme. Ces objets auront un cout lié à la quantité de travail et de matières première nécessaire à leurs fabrication. Les lecteurs de DVD , les téléphones portables, la télévision n'ont aucun impact sur la productivité du travail, ce sont des objets uniquement consommé. Par conséquent si une société ne connaît pas de gain de productivité et donc ne voie pas le pouvoir d'achat de sa population augmenter, alors l'arrivée de nouveaux biens de consommation va se traduire par une redistribution des dépenses des consommateurs. Je suis certains par exemples qu'une bonne partie des problèmes de l'industrie du disque est lié à l'apparition des jeux video et des DVD. Dans des marchés ou les pouvoirs d'achat stagnent, les jeunes sont obligés de redistribuer leurs dépense de manière différente en défaveur de l'industrie du disque (ce facteur est peut-être plus important que le piratages).
Maintenant que l'on a fait cette distinction on peut parler de l'investissement et de la recherche. On dit souvent en France et c'est le discours de Oaf qu'il faut innover plus, investir plus dans la recherche etc. J'ai moi même tenu ce discours, mais il faut se poser la question de savoir quel type d'innovation il faut encourager. Le marché néolibérale déréguler tend à favoriser les biens de consommations, et à délaisser l'amélioration des facteurs de productions. C'est l'effet direct du libre-échange, en effet à quoi bon modernisé des usines et faire des gains de 5% au maximum quand on peut délocaliser en Asie et faire des gains de l'ordre de 50% et plus pour cause de sous rémunération du travail? On peut donc émettre l'hypothèse que le libre-échange fait stagner la productivité physique de l'industrie mondiale, et remplace l'amélioration technique par l'esclavage. Il faut donc bien comprendre qu'une politique technologique dont le but et d'améliorer le niveau de vie de la population se doit de mettre en priorité l'amélioration de la productivité du pays plutôt que la création de nouveau bien de consommation même si ces derniers permette de faire des échanges commerciaux.
J'en viens maintenant à un problème qui n'est pas souvent soulevé qui est le problème des rendements décroissants et des limites du système technicien comme la dénommé le célèbre théoricien protestant Jacques Ellul. Est-ce que le l'amélioration des gains de productivité en fonction de l'investissement dans la recherche est de type exponentiel, linéaire ou logarithmique? Cette question est fondamental pour savoir si l'investissement dans la recherche vaut le coup si je puis dire. Et l'expérience montre que l'on a plutôt affaire à une relation de type logarithmique, l'exemple de l'industrie du médicament est exemplaire puisque les médicament coûtent de plus en plus cher à développer pour des gains d'efficacité de plus en plus faible.
Or l'hypothèse de la plupart de nos concitoyens et des économistes est que plus on augmente l'investissement dans la recherche, plus le progrès technique est rapide, et plus la productivité est élevés. Celà suppose que le rapport entre l'investissement et le progrès est au moins linéaire, or rien n'est moins sure. Si telle n'est pas le cas au bout d'un moment l'investissement dans la recherche devient un gaspillage de ressource. Quand a la recherche qui visent à la création de nouveau bien de consommation je préfère citer Rousseau:
"De la société et du luxe qu'elle engendre, naissent les arts libéraux et mécaniques, le commerce, les lettres; et toutes ces inutilités, qui font fleurir l'industrie, enrichissent et perdent les Etats. La raison de ce dépérissement est très simple. Il est aisé de voir que par sa nature l'agriculture doit être le moins lucratif de tous les arts; parce que son produit étant de l'usage le plus indispensable pour tous les hommes, le prix en doit être proportionné aux facultés des plus pauvres. Du même principe on peut tirer cette règle, qu'en général les arts sont lucratifs en raison inverse de leur utilité et que les plus nécessaires doivent enfin devenir les plus négligés. Par où l'on voit ce qu'il faut penser des vrais avantages de l'industrie et de l'effet réel qui résulte de ses progrès."
Pour terminer avec ce texte qui est peut-être rébarbatif, parlons du lien entre l'énergie et la productivité, on va pourvoir ainsi soulever le problème du pic pétrolier qui pointe à l'horizon.
Je pense que l'on peut affirmer que la productivité du travail est proportionnel à la quantité d'énergie employer par travailleur. Bien sure on peut contredire cette idée en disant que les américains consomment deux fois plus d'énergie par tête que les japonais pour une production industriel deux fois inférieur c'est oublier les distances et la structure des villes américaines. Mais bon logiquement plus on consomme d'énergie plus on peut alimenter de robot industriel, de voiture, de tapis roulant etc. Donc plus on peut produire de chose sans travail humain, plus on est productif. L'extinction du pétrole dans quelques années devrait donc nous conduire à une baisse énorme de la quantité d'énergie disponible par tête de pipe. Et par conséquent à une baisse considérable du niveau de productivité, vous allez me dire oui mais et le progrès technique? Et bien les gains de productivités qui consiste à améliorer les facteurs de productions peuvent à leur tour se subdiviser en deux. Avec d'un coté les techniques qui améliorent l'efficacité de l'usage de l'énergie et de l'autre les techniques de production de l'énergie à proprement parlé qui font varier le coût de l'énergie. Il est claire par exemple que l'énergie nucléaire y est pour beaucoup dans la productivité du travail en France.
A l'heure actuel on a aucune énergie capable de se substituer au pétrole, améliorer l'efficacité de l'usage de l'énergie ne fait que ralentir le processus. Nous devrions connaître dans l'avenir proche des gains de productivité négative, jamais vue encore dans l'histoire, quoique l'URSS qui vivait de façons autarciques à connu un phénomène de baisse de production pétrolière avant de s'écrouler est-ce lié...
Dernière remarque le capitalisme ne peut pas fonctionner en régime de stagnation technique, auquel cas ils se met à concentrer les richesses de façon tellement énorme que la structure sociale n'y résiste pas. Si le progrès technique (lié à l'usage de l'énergie)est de type logarithmique le capitalisme est condamné. On peut aussi émettre l'hypothèse que le progrès fonctionne par palier et nous serions dans un plateau qui peut-être grâce à de nouvelles découverte reprendra une phase de progression. En attendant il va nous falloir affronter la stagnation du progrès technique productif et en même temps la crise pétrolière dont on sous-estime énormément l'impact.
voir:
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4194
http://www.resornoir.org/revuetdb.html
Rédigé par : yann | 11 juillet 2007 à 00:11
C'est en général admis que l'innovation suit des processus non linéaires. C'est encore plus revendiqué par la recherche fondamentale. On ne sait pas bien quand et où le saut va se faire. Mais si rien n'est investi pour ça, alors il est sûr que rien n'arrivera.
La progression logarithmique des investissements-innovation n'est valable qu'entre deux sauts technologiques. C'est l'effet de seuil à payer. Dans cette phase chaque pas gagné coûte de plus en plus, mais la courbe d'expérience( connaissances, instruments ) continue de croître sans effets matériels et économiques immédiats jusqu'à produire une émergence qui peut être applicable dans le domaine concerné ou tout autre domaine d'application.
Ceci dit, les médicaments, neuroleptiques par exemple, stagnent depuis assez longtemps jusqu'à l'arrivée d'autres approches.
Que certaines recherches sur des domaines futiles( un bon nombre des cosmétiques ) soient discutables quant à leurs apports de connaissances et à la valeur réelle de leurs effets bénéfiques pour l'utilisateur, c'est incontestable. Mais la structure économique actuelle fonctionne ainsi. Des incitations publiques sur des domaines estimés cruciaux( énergie, écologie...) pourraient corriger peut être. Difficile à dire vis à vis de l'Oréal et consorts qui participent de l'économie française.
Rédigé par : oaf | 11 juillet 2007 à 01:01
un petit salut en passant et bravo pour ton blog, Malakine.
à+
Rédigé par : arlequin | 11 juillet 2007 à 09:00
@Aof
En parlant de la recherche inutile ou gadget cela ma rappelé ce que disait Bernard Maris dans sont Antimanuel d'économie, à savoir que maintenant les dépensent mondiales dans la publicité surpassent largement les budgets consacrés à la recherche, dans le genre gaspillage c'est trés fort.
Il me semble que les pays occidentaux et notement la france devraient réhabiliter les politiques de grand projet. Remettre en place une sorte de commissariat au plan avec des objectifs claire sur certain domaine, celui de la production énergétique me semble prioritaire.
Au fait il parait que la production de biocarburant avec des algues pourrait s'avérer une bonne alternative au pétrole:
http://www.news.fr/actualite/societe/0,3800002050,39364008,00.htm
http://www.news.fr/actualite/societe/0,3800002050,39371047,00.htm
Rédigé par : yann | 11 juillet 2007 à 09:39
Bjr à tous !
@Erick,
Merci de votre accueil !
Ce n'est pas du tout enfoncer une porte ouverte que de dire "Prendre aux pauvres pour donner aux riches", c'est même ce que font tous les "pays civilisés" du nord de l'Europe.
Cela Erick, pour la bonne raison que pour moi, rendre les 8% d'impôts dont m'a fait cadeau Sarko et même donner 8% de plus ne m'empêcherait pas de vivre et que même si cela ne fait que 0,5% en plus dans la poche des smigards... cela ferait une bouteille de (petit) Champagne qu'ils n'auraient jamais pu s'offrir autrement. De plus il ne s'agit pas seulement de prendre aux riches de Sarko, mais aussi aux Bobos qui veulent bien être de gauche à condition de ne pas en être de leur poche.
@Yann,
En tant que représentant auto-déclaré des français d'en bas ignares, je suis aussitôt allé voir qui était Max Weber sur Wikipédia... En effet, si j'étais né au 19ème, j'aurai pu écrire ça (lol).
@Oaf,
Veuillez me pardonner de m'excuser si j'interviens entre Zyriane et vous, mais j'ai moi aussi rédigé et posé des dizaines de brevets (et bénéficié des Aide de l’Anvar), avant de changer de métier et j'ai moi aussi collaboré avec des Stés Européennes sur ces contrats.
Ce que vous dîtes n'est pas foncièrement faux, mais les Hollandais ont d'autres défauts (rigidité), les Anglais idem (oh!, my God.. a frenchman) et les Italiens aussi (la "politica interna"). Je ne pense pas que les français vont changer de mentalité sur un coup de baguette magique, puisqu'ils sortent d'un enseignement National "pensée unique", et je peux faire la comparaison avec mon fils aîné qui a fait ses études en Floride.
Pour que les patrons de PME changent dans le sens que vous souhaitez... il faut d'abord réformer l'enseignement afin que nous ayons, dans 30 ans, des patrons selon vos désisérati.
Si l'on vous suit sur la débilité supposée des patrons français, et puisqu'ils ne sont pas nés foncièrement plus cons que les patrons Allemands... c'est bien qu'ils le sont devenus à HEC où à l'Essec et pendant toute leur scolarité... ou bien ?
@Malakine,
Merci de m’accueillir de retour de vacances, vos derniers « papiers » suscitent bien des réactions : c’est super !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 11 juillet 2007 à 09:45
Gilbert,
Ce que je veux dire, c' est que le principe des vases communiquants a ses limites. Crier qu' on favorise les riches et un non-argument simpliste.
Je ne conteste pas la nécessité de prendre aux riches pour donner aux pauvres. La question est celle de l' équilibre et de l' efficacité : ne pas faire fuir les uns et ne pas démotiver les autres. Il me semble que, dans les pays du Nord, l' argent pris aux riches est autrement mieux utilisé que chez nous pour remettre les chômeurs sur le chemin du travail (et ils n' y a pas d' ANPE, bienheureuse pourvoyeuse d' allocations comme la nôtre).
Quant aux riches, la fiscalité s' est bien radoucie à leur égard (plus d' ISF par exemple) pour libérer l' esprit d' entreprise.
Rédigé par : Erick | 11 juillet 2007 à 10:54
@ Erick
>"Quant aux riches, la fiscalité s' est bien radoucie à leur égard (plus d' ISF par exemple) pour libérer l' esprit d' entreprise"
Erick, que vous soyez sarkoziste est tout à fait légitime mais que vous dites des gnangnantismes pareils n'incite pas vraiment à adhérer au sarkozisme.
Alors que le bilan du bouclier à 60% (Villepin) n'a même pas été tiré , l'accentuation des cadeaux fiscaux et du bouclier fiscal en particulier profiteront à une petite proportion des catégories les plus aisées et provoqueront la resurgence d'un capitalisme d'héritiers (voyez par exemple le "bouclier averne" chez ecopublix).
Creuser encore plus la dette comme cela est le cas depuis 30ans , n'aidera en rien à rendre le pays plus compétitif. Les 15 milliards d'euros auraient pu servir à un plan Marshall pour les PME et les plus innovantes d'entre elles surtout. Enrichir les riches aboutira non pas à aider les PME innovantes (50 000 euros par-ci, 50 000 par-là laissez moi rire au gré du bon vouloir de néo-héritiers , laissez moi rire!) mais bien à rétablir la transmission héréditaire du patrimoine/capital.
Parmi les générations à venir il y aura celles qui auront la chance d'être dispensées de travailler car assises sur un tas d'or dûment transmis en toute franchise d'impôts et celles qui n'auront pas cette chance sautilleont de jobs hours en CDD précaires.
Retour au XIXè siècle, damnsed !
Rédigé par : bernard | 11 juillet 2007 à 11:18
Avis de defensa.org sur l'action européenne de Sarkosy, un avis différent de celui de Boréale, plus proche de l'opinion de Malakine sur le premier bilan européen de Sarko l'empereur.
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4196
Rédigé par : yann | 11 juillet 2007 à 11:37