Nicolas Sarkozy nous a encore gratifié d’un immense discours sur l’Europe. Le propos était de rendre compte aux Français de la négociation du traité modificatif destiné à relancer l’Europe. Naturellement, notre président ne s’est pas aventuré à expliquer le détail des marchandages et des tractations de coulisses qui ont permis d’aboutir à un accord. Il a voulu donner du sens à ce nouveau traité en le présentant comme le retour de la politique en Europe, mais surtout, il a proposé une feuille de route pour une refonte du projet européen dans le droit fil de ses discours de campagne. Comme si à peine achevé une campagne, Sarkozy, tel Bonaparte, éprouvait le besoin irrépressible de chevaucher vers de nouvelles batailles. Il a conquis la France. Il veut aujourd’hui l’Europe et une fois qu’il aura conquis l’Europe, c’est le monde qu’il voudra refaçonner.
Certains esprits chagrins y verront des nouveaux symptômes de la mégalomanie d’un égo hypertrophié animé par un fantasme de puissance, ou d’un caractère hyperactif insatiable dont l’énergie se dissipe dans mille directions incohérentes. Et si la vérité etait plus simple et plus belle ? Et si la France s’était retrouvée en elle-même à l’occasion de l’élection présidentielle ? Et si elle avait porté à sa tête un président enfin à la hauteur de l'histoire de cette vieille nation ? Et si la France était vraiment de retour en Europe et dans le Monde ?
Une présidence de plus en plus « impériale »
La méthode est déjà en elle-même exceptionnelle. Un chef d’Etat qui tient meeting et y livre sa vision de l’Europe à peine quelques semaines après son élection n’est pas chose banale. Ses prédécesseurs nous ont habitués à une parole rare et plate. On a le souvenir d’interviews présidentielles très protocolaires, de messages télévisés solennels, des déclarations lues à l’assemblée nationale, dans un passé plus lointain de conférences de presse, mais on n’avait jamais vu un chef d’Etat s’adresser ainsi directement au peuple lors d’une réunion publique diffusée en direct à la télévision.
Sarkozy est vraiment un chef d’Etat d’un genre nouveau. Avec lui, il n’y a plus d’intermédiaire entre lui et le peuple. Le gouvernement, dissous. L’assemblée, inexistante. Les journalistes, inutiles. Les partis politiques, serviles ou muets ! Le champ politique se résume désormais à la personne du président. Hyperprésidence ou Empire, quel que soit le terme qu’on applique au nouveau régime, il faut admettre qu’on est entré dans une nouvelle ère qui ne ressemble à rien de connu et qu’il est vain de vouloir regarder avec des anciennes lunettes.
Ceux qui me lisent depuis longtemps ne seront pas surpris par cette évolution. J’évoque depuis bien longtemps la perspective d’une « république impériale » en cas d’élection de Sarkozy.
Le président Sarkozy fidèle à ses discours de campagne
Les positions défendues hier par Sarkozy ne sont pas d’avantage surprenantes pour celui qui a suivi sa campagne avec attention. Depuis le mois de novembre, je souligne ses positions très en décalage avec le discours politique ambiant sur l’Europe, le libre échange et la mondialisation. A chaque fois, mes articles étaient accueillis dans les commentaires par des cris scandalisés dénonçant la démagogie du candidat. Tout cela n’était que du verbe pour attirer le chaland. Il était impossible de contester les dogmes bruxellois, surtout pour Sarkozy, l’hyper libéral inféodé aux milieux d’affaires etc…
Pour ma part, je voulais croire à la beauté des discours de Guaino. Progressivement, discours après discours, constatant que les thèmes revenaient sans cesse, je me suis laissé convaincre par la sincérité du propos. Mais néanmoins le doute demeurait. Qu’en serait-il une fois aux affaires ? Est-ce que tout cela n’était pas qu’un bel habillage pour nous faire admettre un traité simplifié qui ne ferait que reprendre les innovations juridiques de feu la constitution ? Encore récemment, j’émettais de sérieuses réserves quand à la possibilité pour ce traité simplifié d’être le levier dont parlait Sarkozy pour réorienter nécessaire de l’Europe …
Et non ! Il fallait faire confiance. Sarkozy n'a pas changé de discours et n’a rien lâché. Bien au contraire. Son discours présidentiel est même nettement plus ouvertement souverainiste que ne l’étaient ses discours de campagne. Ces derniers mois, il devait ménager quelque peu ses soutiens libéraux. Désormais élu, sa parole est totalement libérée.
"Je veux ouvrir tous les débats, je veux poser toutes les questions, je veux évoquer tous les problèmes. Je veux que l'Europe regarde en face tous les défis auxquels elle est confrontée. Je veux poser la question des dumpings monétaires, sociaux, écologiques. Je veux poser la question de la préférence communautaire. Je veux poser la question de la surévaluation de l'Euro. Je veux poser la question des politiques industrielles. Je veux poser la question du droit de la concurrence comparé à ce qui se pratique hors d'Europe. Je veux poser la question de la pérennité de la politique agricole commune et de l'indépendance alimentaire de l'Europe. Je veux poser la question de la politique européenne du développement durable et de la fiscalité écologique. Je veux poser la question de la règle de l'unanimité pour la baisse de la TVA quand elle n'a aucune incidence sur la concurrence entre les Etats membres. Je veux poser la question de la concurrence fiscale et sociale déloyale à l'intérieur de l'Union. Je veux poser la question de l'effort de défense au regard de l'esprit du Pacte de stabilité. Je veux poser la question du rôle des investissements dans la croissance."
On s’est beaucoup interrogé sur la tentation protectionnisme du président. Lors de ses discours de campagne, le propos était assez balancé, voire contradictoire comme lorsqu’à Saint-Etienne, il se disait favorable aux protections mais contre le protectionnisme. Désormais il n’y a plus aucun doute, notre président est acquis aux thèses protectionnistes :
"Je veux poser la question des dumpings monétaires, des dumpings sociaux, des dumpings écologiques. Comment voulez-vous que l'on continue comme cela ? Nos entreprises doivent faire la compétition avec des pays qui se moquent de l'équilibre de l'environnement, qui ne respectent aucun droit social et qui pratiquent le dumping fiscal. Qui peut me dire que c'est cela la concurrence ? Cela c'est la déloyauté, ce n'est pas la concurrence.
Je veux poser la question de la préférence communautaire comme aux Etats-Unis. Cela fait bien longtemps qu'ils ont établi une fiscalité qui est plus favorable aux produits fabriqués aux Etats-Unis plutôt qu'aux produits fabriqués en Asie"
Le traité simplifié pour relancer l’Europe…
Le traité simplifié - désormais appelé modificatif (1) – était pour Sarkozy moyen pour ramener la France au centre du débat européen et lui permettre de reprendre la parole. C’est pour cela qu’il y tenait tant. Son objet n’était pas tant d’obtenir la modification des règles de vote, la stabilité de la présidence du conseil ou la création d’un poste de « haut représentant pour les affaires étrangères ». Son objet était rouvrir des discussions sur le fonctionnement de l’Union et son projet après les non français et néerlandais (ce que Chirac et Villepin s’était bien abstenu de faire) et surtout d’obtenir un accord. L’accord sur le traité n’est pas un point d’arrivée. C’était un point de départ pour l'ascension du président français sur la scène européenne
Sarkozy, au contraire de son prédécesseur qui lors de son dernier sommet européen regrettait le non français, semble s’être intelligemment appuyé sur le message du 29 mai pour faire passer ses idées et engager un début de réorientation du projet européen.
Le plan B, les nonistes en ont rêvé sans pouvoir en parler. Sarkozy l'a fait !
… et engager sa refondation.
Le contenu de l'accord de bruxelles exigera un vrai effort d’analyse pour bien saisir sa portée et mesurer les inflexions qu’il induira (ou qu’il annonce) sur les politiques communautaires. Il faudrait pour cela comparer dans le détail la déclaration de la présidence du conseil européen avec non seulement les dispositions dans traités existant, mais aussi le projet avorté de TCE. En première analyse, il me semble que cet accord marque une nette inflexion dans la nature de l’Europe.
Elle n’apparaît plus comme un super Etat fédéral qui a vocation à intégrer progressivement et inexorablement les Etats membres, mais comme l’instrument d’une coopération entre Etats pour atteindre des buts communs.
On peut relever dans les textes de la présidence du conseil les :
- La suppression de toute référence symbolique à la création d’un Etat suprational (drapeau, hymne, terminologie des normes communautaires …)
- Un renforcement des pouvoirs des parlements nationaux pour s’opposer à des textes communautaire au nom du principe de subsidiarité
- Possibilité prévue explicitement de modifier les traités pour réduire les compétences de l’union
Il me semble donc que ceux qui hurlent à la fin de la France et à la trahison de l’expression de la souveraineté populaire se trompent lourdement. Ce texte paraît beaucoup plus d’inspiration souverainiste que fédéraliste et me semble marquer un net recul de l’ambition intégratrice de l’union.
Monsieur Guaino, Sarkozy, vous avez la parole :
"La synthèse entre le "oui" et le "non", elle se trouve dans une Europe qui respecte les nations, qui veut qu'elles coopèrent, qu'elles s'unissent, qu'elles délèguent une partie de leur souveraineté, mais qui ne veut pas qu'elles disparaissent, qui ne veut pas se construire contre elles.
"La synthèse entre le "oui" et le "non", c'est une Europe où les nations ont leur place, où elles ont leur rôle, où la nation pour l'essentiel continue à servir le cadre à la démocratie, c'est une Europe qui respecte la subsidiarité, c'est une Europe qui ne fait que ce que les nations ne peuvent pas bien faire, c'est une Europe qui demeure fondamentalement une Europe de nations exerçant en commun leur souveraineté."
Puisque l’Europe, n’est plus une nation qu’il faut d’unifier en dissolvant peu à peu ses Etats, mais un espace de coopération entre ceux-ci, puisqu’elle n’est plus un but en elle-même mais un nouveau moyen de l’action publique, il lui faut un projet commun à la hauteur des diversités des nations qui la compose.
Vers un monde sous influence européenne et une Europe sous influence française ?
Il n’y qu’un projet possible : Affirmer les valeurs de la civilisation européenne sur la scène mondiale pour réguler la mondialisation. Ce projet n’a pas été gravé dans le marbre du traité simplifié. Le discours de Sarkozy affiche très clairement quel est le nouvel horizon de l’Union européenne.
L'Europe sera une réalité quand elle aura trouvé en elle ce peu d'audace, d'intelligence, de cœur et de courage qui lui permettra de nouveau d'étonner le monde. L'Europe le peut si elle le veut. Le veut-elle vraiment ? De la réponse à cette question dépend tout notre avenir, celui de nos enfants, celui des générations futures et, oserai-je le dire, celui de la civilisation mondiale, car la civilisation mondiale n'aura pas le même visage selon que l'Europe aura ou non accompli sa Renaissance.
Le discours de Sarkozy reprend son idée d’union Euro-méditéranéenne, zone d’influence exclusive qui s’étendrait au monde arabo-musulman et à l’Afrique.
La synthèse entre le "oui" et le "non", c'est l'Europe qui se tourne vers le sud, qui tend la main à l'Afrique et qui s'investit pleinement en Méditerranée, c'est l'Europe qui est prête à faire de la Méditerranée le pivot d'une grande union eurafricaine, c'est l'Europe qui, à côté de Barcelone et du dialogue Euro-méditerranée, soutient et encourage l'union de la Méditerranée, parce que c'est son avenir.
Notre président L'Empereur français est déjà à l’étroit dans les frontières de l’hexagone. Après avoir conquis la vieille nation, il ne cache pas son ambition de prendre le leadership sur le continent pour ensuite partir à la conquête du monde, organiser une vaste zone d’influence et tenir tête aux américains et aux chinois pour l’organisation du monde. L’ambition de cet homme est insatiable !
Pour ma part, je ne m’en plaindrais pas. J’appelle depuis longtemps à ce que la France renoue avec sa vocation historique de peuple à vocation universelle en portant un message fort en Europe et dans le monde. C’est la condition à la fois de sa reconstitution en tant que Nation et la clé de ses problèmes économiques.
Voilci ce que j'écrivais lorsque le thème du retour à la nation dominait la campagne électorale :
Pour se dénouer, cette crise (de la nation) a besoin d’un ennemi fédérateur pour reconstituer le sentiment national. Cet ennemi aurait pu – aurait du – devrait être - le libre échange, les exportations des pays à bas coûts ou le grand capital mondialisé. La Nation française aurait ainsi pu se retrouver dans un message universel et positif à faire partager à l’Europe et au Monde. Fin 18ème, la Nation s’est réunie autour de sa vision d’une société composée d’individus libres et égaux. En ce début de 21ème siècle, sa vocation serait de se reconstruire autour d’une vision d’une mondialisation composée de peuples politiquement libres et économiquement égaux.
Et bien avant dans un très enflammé manifeste "néo républicain" :
L’idéologie républicaine doit désormais se projeter en dehors des frontières de l’Etat Nation. Elle doit repenser l’Europe et le Monde pour s’attaquer à toutes les forces qui sapent silencieusement les fondements de la République. Elle doit être en mesure de proposer aux autres peuples un nouveau cadre intellectuel et normatif pour reconstruire à plus grande échelle les conditions d’une résurgence d’Etats réellement républicains, partout où les peuples le souhaiteront.
Nous devons reconstruire un monde où le Droit et l’intérêt général pourront prévaloir sur la loi des plus forts, un monde où les citoyens pourront toujours peser sur le cours de leur destin, sans qu’on vienne leur opposer une doctrine officielle dictée par les classes dominantes, un monde qui pourra regarder l’avenir sans l’angoisse d’un cataclysme imminent qu’il soit économique, social ou écologique.
Nous devons rebâtir les fondements d’une civilisation durable, juste et au service de l’épanouissement humain. Dans cette révolution à faire, la France a une responsabilité toute particulière, car plus que tout autre peuple, elle a inscrit dans ses gênes, l’attachement au droit, à l’égalité et à la justice. Parce que, de part sa vocation, elle s’adresse à l’Universel et est dépositaire d’idéaux qui la dépassent.
L’idéal républicain doit se renouveler pour s’adapter aux enjeux du 21ème siècle. La France doit se le réapproprier et en refaire sa matrice idéologique. Elle doit ensuite la faire partager aux peuples d’Europe, pour que notre continent retrouve lui aussi sa vocation de berceau de la civilisation et de phare du monde libre, reprenant le leadership mondial à cette Amérique décadente, prédatrice et irresponsable.
Intégrée dans une Europe, elle-même plongée dans la mondialisation, la France n’a d’autre choix que de s’adapter à une inéxorable montée des inégalités, à la fragmentation de son corps social par l’individualisme et le communautarisme, au démantèlement progressif de ses protections collectives par la faillite de l'Etat providence et à la impuissance publique d’un Etat réduit à s’occuper de circulation routière et de violences conjugales. Seule une reconquête résolue de son environnement extérieur permettra à la France de retrouver son âme et de trouver des réponses à son déclin économique, social et culturel.
C’est à ce défi que veut s’attaquer Sarkozy. Personne d’autre qu’un égo démesuré frisant les symptômes cliniques de la mégalomanie ne pouvait oser se lancer dans cette entreprise. Seul Nicolas Sarkozy pouvait avoir la folie de vouloir ramener la France dans l’Histoire.
Pour finir, puisque cet article a été commenté avant d'être finit d'écrire, je laisserais la parole à cette citation lue aujourd'hui dans les commentaires :
"L'homme raisonnable s'adapte au monde. L'homme déraisonnable essaye d'adapter le monde à lui-même. Par conséquent tout progrès dépend de l'homme qui n'est pas raisonnable."
Malakine
(1) Car il n'aura rien de simple ni dans la forme ni dans le fond, et qu'il sera très certainement illisible même pour les juristes confirmés.
"Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand Restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. "
De NS.
Rédigé par : totoododo | 05 juillet 2007 à 08:35
Je vous rejoins totalement sur votre appréciation du discours, sa continuité avec les propos de la campagne présidentielle (qui sont passés relativement inaperçus) et sa cohérence avec la conception exposée par Sarkozy de la République et de la Nation. Et puis, un discours tellement inoui (au sens littéral) depuis si longtemps qu 'il fait figure de nouveauté.
Je ne qualifierais pas Sarkozy de protectionniste; il a toujours évoqué le principe de réciprocité : ouverture contre ouverture, barrière contre barrière. C' est une attitude, une approche fondamentale bien différente du protectionnisme "basique".
Je récuserais le qualificatif de "mégalomane". La définition simple de la mégalomanie est "surestimation de ses capacités"; c' est aussi la "folie des grandeurs". Il s' agit de quelquechose de trés différent de l' ambition même immense. L' ambition a ceci de positif que son objet premier peut ne pas être soi-même et qu' elle peut permettre de réaliser de grandes choses; la mégalomanie, c' est l' aventure purement personnelle avec les risques inhérents à ce qu' elle est.
Je note au passage que cela fait deux billets coup sur coup ou vous vous aventurez sur le terrain de la psychologie. Cela doit-il devenir une approche systématique ?
Rédigé par : Erick | 05 juillet 2007 à 08:40
Si on considère qu'au sens vrai du terme, le dirigeant populiste n'est pas le démagogue (abus de langage) mais celui qui veut s'affranchir de tout intermédiaire entre lui et "le peuple", on peut avancer que nous sommes arrivés, en France, à l'aboutissement du populisme.
Comme vous le soulignez, il n'y a plus de gouvernement, plus de parlement (il a été organisé dans les moindres détails par le président omnipotent), plus d'opposition (Sarkozy prétend la réorganiser comme elle lui convient, et elle y met plus que du sien par sa nullité crasse), même plus de majorité puisqu'elle est humiliée, écrasée, en butte à la concurrence des "débauchés" bien mieux traités que ses membres, plus de presse indépendante - sauf les rares journaux engagés à gauche qui de toute manière ne convaincront que des convaincus et sont donc assurés de conserver leur liberté, d'une part parce que ce n'est pas dangereux, d'autre part parce qu'ils servent de caution.
On entre dans les tout petits détails, et je suis persuadé que c'est à dessein: confiscation de la résidence du premier ministre au profit du président, contradiction portée à ce même premier ministre ou "recadrage" de son action et de son discours - non par le boss mais par des obscurs conseillers de celui-ci -, interdiction faite à l'UMP de se désigner un leader, codirection imposée à ce parti entre deux "fortes personnalités" dont les raffarinades et salopinades émises à intervalles régulier nous garantissent qu'elles ne feront pas d'ombre au Guide...
Ce n'est même plus d'une dérive bonapartiste évoquée ici et là qu'il s'agit, mais d'une appropriation de tout l'espace: le gosse pas socialisé règne dans la crèche et tabasse tous ceux qui veulent prendre un jouet - quand bien même lui même se désintéresse de ces jouets. Mégalomanie dans le sens d'hypertrophie du Moi, peut être. mais troubles bipolaires certainement.
napoléon III écoutait ses partisans, il feignait d'écouter également ses "opposants", même si ce n'était que pour faire ce qu'il voulait, à quelques inflexions près.
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Il est fort intéressant de lire la presse étrangère en ce moment, parce qu'on n'y est pas du tout convaincu que Sarkozy est ce qu'il nous prétend avoir été - à savoir le "relanceur de l'Europe" : on parle beaucoup de Mme Merkel, et on remarque partout que les dérogations accordées une fois de plus aux Brits les placent dans une situation certes moralement gênante (depuis quand des Anglo-saxons placent la morale avant leurs intérêts?) mais efficiente sur le plan de la concurrence. Quant aux jumeaux xénophobes et antisémites que la Pologne, à sa grande honte, a portée à sa tête, ils ont repoussé le nouveau système de répartition des votes aux calendes grecques - ce qui leur permettra de se resservir de cela comme moyen de chantage chaque fois qu'ils le veulent.
En plus, sans se pencher sur la question de savoir si ces engagements étaient bons ou mauvais, nous sommes sûrs d'une chose: annoncer qu'on ne les tiendra pas un mois après avoir juré le contraire (sur la maîtrise des déficits et la réduction de la dette) n'est certainement pas une bonne manière d'acquérir de la respectabilité. La nouvelle présidence portugaise vient de siffler un carton jaune à cet égard.
(NB: l'URL de mon site a été modifiée: elle figure sur le nouveau lien correspondant à ma signature)
Rédigé par : Benjamin | 05 juillet 2007 à 09:42
Niet ! La référence à la mégalomanie était tout au plus un clin d'oeil au billet de Boréale et une manière de souligner l'ambition que je perçois chez notre président. Je n'y vois, en tout cas, aucun caractère péjoratif.
On ne réussi rien sans ambition et sans une certaine surestimation de ses capacités.
Servile avec les puissants ? Voir cet article du Monde intitulé "Sarkozy accumule les contentieux avec Bruxelles"
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-931238@51-931283,0.html
On a déjà vu des pouvoirs plus soumis ...
Rédigé par : Malakine | 05 juillet 2007 à 09:43
Puisque vous parlez de la presse international, le fait que ce torchons libérale qu'est le Financial Times ait pris en grippe Sarkozy est plutôt une bonne nouvelle pour les protectionnistes ou les gens qui en ont marre de la pensée unique néolibérale.
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4171
Etant donné que la seul ambition des britanniques en Europe est de faire un grand marché ou la concurrence et libre et non faussée, ainsi que d'aligner l'UE sur les USA en la vassalisant totalement, leur énervement est un bon signe.
Ce que je constate c'est que la perspective d'une Europe laissez-fairiste devenant un état fédérale et du même coup une extension de l'empire américain s'est un peu éloigné.Je reste tout de même méfiant à l'égard de Sarko, les contradiction entre les actes et les discours étant une spécialité de la politique actuelle de l'Europe et de nos élites.
Pour finir Angela Merckel est une indécrottable nationaliste allemande, l'intérêt de l'UE elle s'en fou complètement. L'allemagne pratique le patriotisme économique aussi naturellement que les français en parlent. Le retour des nations à donc commencé en Europe et à mon avis l'Europe technocratique ne résistera pas longtemps.
Pour finir il y a une initialive intéressante du blog sortir de l'euro qui propose des fiches résumant les arguments en faveur de la sortie de la monnaie unique. On adhère ou pas en tout cas cela permet d'alimenter le débat au millieu du silence médiatique entourant l'euro:
http://sortirdeleuro.over-blog.com/
Rédigé par : yann | 05 juillet 2007 à 10:46
Servile avec les puissants ?
Bon cette citation, c'est vous les journalistes :
"Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand Restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. "
dans le Parisien du 7 mai 2007, un article sur : Nicolas Sarkozy. Article intitulé "Le combat d'une vie".
Alors, est ce qu'il a dit ca?
Si oui, en avez vous dit quelque chose?
Et avez vous quelques chose a en dire?
Sinon, version soft
http://192.168.1.2/index.php?2007/07/04/156-je-serai-un-president-comme-louis-de-funes-dans-le-grand-restaurant-servile-avec-les-puissants-ignoble-avec-les-faibles-j-adore
Rédigé par : totoododo | 05 juillet 2007 à 11:01
Sarkozy est-il libéral ?
NON !
La preuve :
http://www.wikiberal.org/wiki/Sarkozy
Voilà encore quelques "arguments" protectionnistes démontés : http://www.wikiberal.org/wiki/Protectionnisme
Les gauchistes adorent se donner bonne conscience en pleurant sur les pauv' Africains, mais quand on leur dit que c'est le protectionnisme qui est la cause de leur pauvreté, ils ont du mal à capter...
Rédigé par : arronax | 05 juillet 2007 à 11:50
La page la plus con du web, bravo arronax, c'est fou comme l'afrique bénéficie du libre-échange mondiale allez donc leur demander leur avis avant de faire des post aussi ridicules. Le protectionnisme qui nuit à l'Afrique ce sont les subventions à l'exportation des pays riches dans le domaine agricole, leur remplacement par des barrières douanières serait un gain pour les pays africain qui redeviendrait compétitif sur leur propre territoire. Mais je suis surpris par l'agressivité des libre-échangiste tellement persuader d'être des êtres supérieurement intelligents mais bien incapable d'expliquer le comment du pourquoi le libre-échange c'est toujours plus mieux (excusez moi je me met à votre niveau d'argumentation).
Traité les protectionniste de Gauchiste cela va faire rire Maurice Allais, Norman Palma, Jean Luc Gréau (ancien du MEDEF). Et puis être de gauche et vouloir une société plus égalitaire n'est pas quelque chose qui doit être considéré comme une insulte. L'afrique que vous défendez avec tant de briot aurait bien besoin de protectionnisme pour dévelloper ses propres industrie tout incapable quels sont de faire concurrence aux notre et surtout à celle d'Asie. Avez-vous seulement conscience que le libre-échange est une théorie inventé par des nationalistes anglais au 18éme qui pensaient qu'ainsi l'empire britannique, qui lui a mûri sous de barrières douanières, pourrait partir à la conquête d'une Europe continental alors en retard techniquement.
Prôner le libre-échange pour l'Afrique revient à condamner celle-ci au role de subalterne fournisseur de matière premières . Et au fait je vous signale que les gauchiste de la LCR et de lutte ouvrière sont contre le protectionnisme.
Les USA et la GB ont tout deux pratiqué le protectionnisme pendant de longue périodes avant d'avoir accumuler suffisamment d'avance pour conquérir le monde en prônant un libre-échange qu'elle n'avaient elle même jamais pratiqué.
Rédigé par : yann | 05 juillet 2007 à 12:18
Je suis étonnée sur un blog aussi intéressant, qu'on puisse avoir envie de publier une kyrielle de liens dont certains présentent un certain intérêt (comme celui De Defensa), mais dont la majorité sont l'expression même du déja vu, déja lu, déjà digéré. Messieurs, ne pouvez vous pas penser par vous même ?
Rédigé par : Zyrianes | 05 juillet 2007 à 12:22
@Zyrianes
De quels liens parlez-vous?
Si c'est celui de sortir de l'euro il s'agissait simplement de signaler leur initiative,car c'est un site qui a une activité relativement lente.
Rédigé par : yann | 05 juillet 2007 à 12:39
Très bel article... En revanche, le bout de phrase "les journalistes, inutiles" me semble assez contestable : les journalistes font à mon sens partie intégrante du pan de Sarkozy : il ne saurait s'en passer.
Rédigé par : le chafouin | 05 juillet 2007 à 13:18
yann : L'Afrique est tout sauf un continent libéral. Et la plupart des pays d'Afrique imposent des droits de douane exorbitants sur certains produits, allant jusqu'à 40%. L'échec de l'Afrique, c'est l'échec du socialisme et du protectionnisme.
"Avez-vous seulement conscience que le libre-échange est une théorie inventé par des nationalistes anglais au 18éme qui pensaient qu'ainsi l'empire britannique, qui lui a mûri sous de barrières douanières, pourrait partir à la conquête d'une Europe continental alors en retard techniquement."
Pas du tout, le libre-échange a été théorisé par des français (les physiocrates) au XVIIIème siècle.
Quand à l'alliance sacrée entre extrême-gauche et extrême-droite, il y a de quoi rire.
Vous voulez des arguments sur les bienfaits du libre-échange ? Un seul suffira : un échange n'a lieu que s'il est profitable aux deux parties. Bien sur si vous allez acheter une bouteille de vin à Carrefour au lieu d'aller à Leclerc parce que Carrefour est moins cher, Leclerc gagne moins d'argent. Est-il nécessaire de lui fournir une compensation en taxant Carrefour ? Ca s'appelle taxer l'innovation. Vous pensez que l'économie est un gros gâteau à taille fixe, pourtant il y avait à peine deux milliards d'individus sur Terre au début du siècle. Ce n'est pas en essayant d'empêcher la Chine de se développer (ce qu'elle fera de toute façon) qu'on empêchera le chômage en France qui est dû à la gestion par l'Etat de trop d'activités économiques. La faillite de la France avec ses 54% du PIB qui vont dans la poche de l'Etat, c'est la faillite du socialisme.
L'économie, malheureusement, tout le monde se croit expert en la matière. Quand le public se pique de science, cela donne le protectionnisme, le socialisme ou le créationnisme.
Par ailleurs votre texte est truffé de fautes.
Rédigé par : arronax | 05 juillet 2007 à 13:51
@arronax
Vous vous prenez pour qui?
Crier plus fort ne vous fera pas avoir raison, je laisse les lecteurs jugez du bien fondé de vos argument; Jean Luc gréau a montré dans son dernier livre "L'avenir du capitalisme" que les états africains avaient des droits de douanes inopérants à cause de la corruption et de l'impossibilité des états de faire respecter les règles du commerce. Ils sont libre-échangiste par la force de la corruption un peu comme le fut l'empire ottoman qui servait d'exemple de perfection à ces imbéciles de libéraux (on sait ce qu'il est advenue de cet empire), les ottomans étant libre-échangistes par fainéantise intellectuelle plus que par adhésion idéologique, le commerce étant considéré comme secondaire par l'islam.
L'afrique est inondée de produit non africain, elle n'a aucune industrie ni aucune possibilité de concurrencer les producteurs asiatiques ou occidentaux. Il lui faut développer sa propre industrie patiement et celà ne peut se faire que grace à des politiques protectionistes.
Etant donner que vous voulez donnez des leçons d'économie en disant que toute personne non économiste ne peut s'exprimer sur ce sujet je présume que vous êtes vous même économiste. Sachez que cette profession totalement idéologique est aujourd'hui dicrédité par sa propre incapacité à regarder la réalité du monde. Tout n'est pas blanc ou noir les protectionnistes sont des gens pragmatiques qui cherchent a trouver des solutions pratiques en ayant pour objectif l'intéret générale.
Nous ne sommes pas des idéologues voulant bruler des hérétiques comme celà semble être votre cas. Et je persiste Adam Smith était un nationaliste anglais. Les physiocrates que vous citer pensaient que la seule richesse réelle était produite par la nature, pour eux l'industrie était un art inutile. Il me semble d'ailleurs que le bon Jean Jacques Rousseau fut physiocrates, ils étaient presque les précurseurs des écologistes et ne faisaient pas de l'enrichissement le seul et unique but de leurs vie contrairement à nos libéraux actuels.
De toute façon nous ne sommes plus dans des sociétés agricoles les avantages comparatifs se fabrique aujourd'hui ils ne sont plus liés à la géographie. Le monde de ricardo de Smith et du clown Say (adepte de l'offre qui crée sa propre demande) n'existe plus. Aujourd'hui ce sont les produits manufacturés que l'on échange majoritairement, et la vrai richesse d'une nation consiste à multiplier les savoir-faire et non à devenir dépendante de lointaine nation.
Comme le disais Keynes que les arts, les sciences et les voyages soit de nature internationnales est une évidence. Mais que les marchandises soit fabrication national autant que possible.
Rédigé par : yann | 05 juillet 2007 à 14:35
@ Benjamin
Je partage ta description du système politique dans lequel nous entrons. Je l'avais décrit dans un précédent article. Tout le système politique s'est effondré lors de la dernière séquence électorale et il ne subsiste plus que la personne de Sarkozy.
Quand on examine la vie politique avec un peu de recul cette évolution était inévitable.
Sur la dette, le moins qu'on puisse dire c'est que Sarko n'a pas mis la question du déficit au coeur de sa campagne. Les dernières annonces qui reportent en 2012 l'objectif de retour à l'équilibre des comptes n'est pas si surprenant que cela.
@ arronax
Il me semble qu'il y a une grosse confusion entre "gauchistes" que nous ne sommes, ni moi ni yann, et protectionniste. L'extrême gauche est d'ailleurs incapable de penser l'idée de protection douanières car elle rejette l'idée même de frontières et de nation. Ce n'est pas notre cas. Comme on a pu le constater pendant la campagne, le protectionnisme est plutôt une idée de droite. Ceux qui l'on défendu pendant la campagne c'était Le Pen, Villiers et Sarko, ni Royal, ni Besancenot, ni Buffet, qui restent prisonners d'un mondialisme soixante huitard citoyen du monde qui conduit à privilégier les pauvres de l'autre bout du monde que les ouvriers de son propre pays.
@ Yann
En effet le débat entre libre échangiste et protectionniste tourne rapidement au vinaigre car c'est l'un des derniers clivages idéologique qui subsiste. Ne tombons pas dans le piège de l'invective. Oui, les libre-échangistes ont tendance à nous considérer comme des hérétiques et des dangereux malades mentaux, mais ce n'est pas une raison pour les insulter.
Leur agressivité ne fait que traduire leur incapacité à argumenter et leur énervement devant les misérables résultats produits par leur belle théorie sur les taux de croissance, de chomage, sur la balance commerciale et l'augmentation des salaires dans les pays développés.
@ zyliane
Les liens font partie du jeu sur les blogs. A titre personnel, je n'en abuse pas dans mes articles, et j'apprécie que les commentateurs en mettent. Ca ne signifie pas qu'ils ne pensent pas par eux mêmes. C'est souvent pour illustrer leurs propos.
@ chafouin
Merci. Objection retenue en ce qui concerne les journalistes, mais je trouve tout de même étonnant que Sarko préfère le grand discours aux interviews. Pour le 14 juillet il a également décidé de supprimer l'interview traditionnelle pour faire un grand meeting le 12. Pour reprendre ce que disait benjamin, ça renforce le coté "populiste" de sa présidence (même si je suis un grand client des discours d'Henri Guaino)
@ aronax
Vous confondez la compétitivité par les côuts et par l'innovation. Lorsque le libre échange permet de diffuser des nouvelles technologies, il est créateur de richesses. Ce commerce là, nul ne le conteste. Lorsqu'il a pour effet de casser les prix, de comprimer les salaires, et de conduire les économies à s'aligner sur le moins disant fiscal, social et environnemental, il est destructeur.
Un exemple vu ce matin dans la figaro. Les salaires en allemagne ont baissé de 0.1% en 2006 après avoir baissé de 0.8 % en 2005. En France (moisn intégrée dans le commerce mondial), l'évolution a été de +0.8% et + 1%. C'est une conséquence directe d'une économie toute entière tournée vers les exportations. Le libre échange conduit à une baisse des salaires et à une maximisation des profits.
Personne ne veut empêcher la chine de se développer. on aimerait juste qu'elle se développe avec son marché intérieur par des politiques de soutien à la demande intérieure. Elle en a la taille suffisante ! Pas par les exportations qui conduisent à rappatrier des activités qui existaient autrefois ailleurs. Le développement de la chine se fait en grande partie par un transfert de richesse du reste du monde vers elle. Comme celle des Etats Unis d'ailleurs. Les US drainent les capitaux et la Chine, attire les activités productives. Dans une économie comme cela, il y a forcément des perdants. L'Europe et la France en font partie.
Pour ce que ce sujet intéresse je vous renvoie au débat que nous avons eu ces derniers jours avec Yann et des économistes libre échangistes sur le site Libertés Réelles
http://libertesreelles.free.fr/spip.php?article63
Rédigé par : Malakine | 05 juillet 2007 à 15:28
Chafouin,
Criticus, dans son dernier post et entre autres commentaires, regrettait l' expression orale de Sarkozy. Je me permets de copier ici mon observation sur ce point notamment à propos des journalistes :
"1/ La langue.
Sarkozy amène un changement de méthode et de style. Peut-être ne s' exprime-t-il pas de la manière la plus académique mais il a le mérite d' être clair et compréhensible par la plupart. Sans compter que, de cette façon, il s' affranchit au moins en partie de l' interprétation que les médias ne manquent pas de faire des propos des hommes publics."
Rédigé par : Erick | 05 juillet 2007 à 16:12
@Yann et Malakine,
Je suis désolée d'avoir sollicité vos réponses. Quand les liens apportent des informations fraîche, c'est évidemment parfait. Quand ils apportent des points de vus originaux, c'est supportable. Quand ils sont des liens avec des articles de journalistes dégurgitant les avis de personnalités à la mode dont on connaît le peu de fiabilité, quel intérêt ?
Je me demande s’il ne serait pas judicieux de faire l'impasse des liens avec des organismes représentant les mensonges institutionnels ou gouvernementaux traditionnels.
Arronax, c'est une erreur de croire nécessairement faux ce que vous ne comprenez pas, c'est pourquoi une discussion avec vous est impossible, vous qui prétendez ne pas avoir à chercher la vérité, puisque vous vous imaginez la posséder.
Rédigé par : Zyrianes | 05 juillet 2007 à 17:55
@Zyrianes
Nous ne vaudrions guère mieux que les organes de presse sous tutelle des grands groupes financiers et bien pensant si nous utilisions à notre tours la censure. Nous avons besoin de dialogues dans ce pays, il est bon d'entrer en contact avec des gens qui n'ont pas nos propre vue même si c'est difficile. Je suis moi même un rescapé du libéralisme, j'ai même était européiste et pour l'UDF à un moment donné. C'est en lisant certain livre (les oeuvres de Keynes, de Todd, de Bairoch) que mon point de vue à changé. Je reste donc persuadé qu'il est possible de convaincre par la raison et la démonstration, il est donc important de garder contact avec les gens qui transmettent des idées qui nous sont opposé, justement pour pouvoir les combattre efficacement et convaincre les gens que nos idées sont meilleurs. C'est il me semble l'un des fondements du débat démocratique. Il ne faut pas tomber dans le piège de l'enfermement idéologique. Nous devons accepter la critique et la combattre lorsqu'elle se révèle peut crédible suivant les critères de la raison.
Rédigé par : yann | 05 juillet 2007 à 18:51
@Erick
je suis bien d'accord avec vous sur ce point, sarkozy parle le français comme un charretier... mais il a le mérite de parler directement aux gens. Tout ceci est trop calculé.
Rédigé par : le chafouin | 05 juillet 2007 à 20:37
mouais...
sinon Malakine...la casse des services publics bat son plein... dans le domaine de l'énergie, de l'éducation (je ne parle pas des facs... quoique sans argent... l'autonomie ne mènera pas loin), la santé et si la réhabilitation du travail passe par une defiscalisation... je continue de m'interroger... montrer les muscles et replacer la France dans l'Europe... j'applaudis pour le reste... je suis très circonspect.
Au delà des discours de Guéno... il y a des faits
Rédigé par : marc | 05 juillet 2007 à 21:42
@Yann,
Nous sommes tout à fait d'accord. Je suis étonnée que vous parliez de censure et n'ai jamais proposé cela. Le fait d'enseigner nous rend très modeste quand à ce que nous pouvons réellement transmettre en dehors des idées reçues. La vraie compréhension est longue et difficile. C'est une illusion née de notre vanité, de croire que l'on peut faire comprendre une idée différente à quelqu'un, à moins qu'il ne soit déjà au bord de la compréhension de son propre fait. Je suis persuadée que comme moi vous êtes capable, Yann, de démasquer ceux qui prétendent connaître la vérité sans avoir à la chercher. Ceux là sont trop fermés pour jamais voir la lumière, toute discussion avec eux est une pure perte de temps.
Quand on est assez pédant pour sortir ce genre de phrase: "L'économie, malheureusement, tout le monde se croit expert en la matière. Quand le public se pique de science, cela donne le protectionnisme, le socialisme ou le créationnisme".
Vous savez, Yann, qu'il n'est que pure perte de temps, de vouloir lui répondre.
Rédigé par : Zyrianes | 06 juillet 2007 à 12:24
Zyrianes,
es-tu Ghislaine ??
Rédigé par : ninilala | 06 juillet 2007 à 13:54
Ninilala,
Je ne parle qu'aux personnes qui m'ont été presenté(e) (rire).
Présentez vous et je vous dirais si je suis "Ghislaine".
Rédigé par : Zyrianes | 06 juillet 2007 à 18:39
Est ce que vous avez 47 ans ?? lol
Pardon malakine, je ne recommencerai plus
:)))
ninilala
la fille de mimi
(là je me suis présentée - mdr)
Rédigé par : ninilala | 06 juillet 2007 à 19:31
@Ninilala, qui sont donc Ghislaine et Mimi ?
@Marc,
Circonspect est le mot.
Rédigé par : Zyrianes | 07 juillet 2007 à 10:17
Hello Malakine
Article brillant, comme souvent, mais y-a-t-il un bon usage de la mégalomanie ?
Je ne crois pas : l'égocentrisme est un moteur dangereux pour qui est sensé être le premier garant de l'intérêt collectif, et pour ma part je vois toujours des graines d'adolf chez notre lider minimo.
Concernant l'hyperprésident, seuls les actes (à ne pas confondre avec la communication) et les résultats trancheront entre les optimistes et les "chagrins", dont je suis toujours.
Je ne me fais aucune illusion sur Sarko 1er, je ne crois ni en son ouverture ni en son sens de l'intérêt général, mais j'ai déjà exprimé celà de nombreuses fois sur Horizons.
Votre conclusion m'effraie un peu : "L'homme déraisonnable essaye d'adapter le monde à lui-même. Par conséquent tout progrès dépend de l'homme qui n'est pas raisonnable."
Quelle est donc votre définition du progrès ? Quel est l'objectif qui le sous-tend ?
Pour ma part je nommerai "progrès" ce qui nous rapproche de l'harmonie, et pense que le souci d'adaptation au monde et aux autres peut aussi être source d'innovations.
Selon moi, ce sont les contraintes qui font naître les idées, plus que l'attitude face à ses contraintes; et vouloir adapter le monde à soi même rend plus difficile la prise de recul indispensable pour développer de "bonnes" solutions.
Enfin c'est que votre citation m'inspire !
Bien cordialement
Rédigé par : aiolive | 07 juillet 2007 à 16:37
Mr. Aïolive,
Des millions de citoyen(nes) de bonne volonté pensent que notre société s'est emballée dans une direction qui ne sied qu'à quelques multi-milliardaires et leurs amis présidents.
Ces gens ne font pas le rapprochement avec leurs votes politiques, peut-on leurs reprocher alors que les présidents "de gauche" sont aussi inconscient que les président de droite de notre dérive sociétale au plan mondial.
Quelle stratégie nous propose t'on, pour infléchir cette course vers le ravin ?
Une théorie de critiques creuses (Altermondialisme) sans solutions de rechange pragmatiques, sans plan de bataille concret, sont notre lot. L'imagination est nécessaire pour la sauvegarde de notre avenir et celui de nos descendants. Où est t-elle ?
Rédigé par : Zyrianes | 07 juillet 2007 à 17:28
M. (Mme, Melle ?) Zyrianes,
Je partage les analyses de Malakine sur le champs de ruines qu'est devenu la gauche, et conviens avec vous que le discours "de gauche" est à (ré) inventer.
Il est plus difficile à écrire car forcément innovant, et devra se frayer un difficile chemin tant l'ensemble des médias sont asservis à la pensée de marché à de très rares exceptions près.
Je ne rejetterai pas d'emblée l'ensemble des discours "alter-mondialistes" sous prétexte de vacuité ou de manque de pragmatisme. Ils recèlent beaucoup de bonnes idées, et proposent des diagnostics et angles de vues à prendre en compte selon moi.
Quelques principes sont selon moi incontournables pour donner corps à un discours d’opposition au sarko-libéralisme triomphant :
- la prise en compte réelle des enjeux écologiques et sociaux planétaires qui imposent une nouvelle façon de penser l’économie (mon sentiment est que les économistes n’ont toujours fait que théoriser la cupidité, et que personne n’a essayé de théoriser la générosité… mais je ne suis pas spécialiste)
- la sortie du paradigme de la croissance par la consommation… qui va poser de façon plus aigue la question du partage des richesses
- plus classiquement, mais c’est aujourd’hui révolutionnaire, le maintien d’un Etat fort capable de s’opposer aux intérêts privés, et la garantie de services publics « faussant la concurrence » dans les secteurs clés que sont l’énergie, la santé, l’éducation, les transports, les communications… (j’en oublie)…
- et tout simplement le respect des valeurs de notre République : Liberté – Egalité – Fraternité, écrabouillées aujourd’hui au nom d’une prétendue modernité libérale qui nous ramène tout droit au XVIIIe siècle
Ceci est évidemment très incomplet, je ne suis malheureusement pas un grand penseur politique, plutôt un philosophe de comptoir, convaincu que les réponses ne sont plus dans les partis mais dans les associations, les réseaux, les petites entreprises… et dans la rue.
Et puis, vous ne pouvez pas en vouloir aux gens qui souffrent de la guerre économique actuelle de se plaindre, tous n’ont pas le recul et la culture pour imaginer des voies de sortie, mais il leur reste le droit de gueuler ! ;-)
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 07 juillet 2007 à 18:33
@aiolive et @Zyrianes
Les altermondialistes ont un problème sérieux avec l'idée de nation c'est ce qui les bloquent. Le courant Keynésien présent chez les alters représentés par des gens comme Jacques Nikonof est trop minoritaire face aux marxistes en surnombre et usant comme à leurs habitude du terrorisme intellectuel. La gauche alter-mondialiste devrait suivre André Bellon lorsqu'il dit je ne suis pas alter-mondialiste mais anti-mondialiste si elle veut un jour être crédible. d'ailleurs le changement sémantique qui s'est opéré il y a quelques années (on est passé de anti à alter) révèle la prise de pouvoir par des marxistes simplistes du courant alter.
Mais il y a d'autre courant qui pense encore que nation, écologie, et égalitarisme social sont indissociables. Par exemple les écologistes indépendant:
http://www.cei-msr.com/mondialisation.html
Rédigé par : yann | 07 juillet 2007 à 18:46
@ yann
J'avoue moi-même ne pas bien savoir ou j'en suis avec l'idée de Nation, je suis fier des valeurs de la République Française, mais me sent Européen autant que Français (ou Marseillais).
Pour moi "alter-mondialiste" est plus positif que "anti-mondialiste", je le comprends plus comme une volonté de proposer un discours d'adhésion (on a vu avec le TSS a quoi mène un postionnement réduit à un anti-quelquechose).
Je ne me pense pas marxiste, mais j'avoue ma très légère culture sur ce qu'est le marxisme. Je me positionne en fonction de ma compréhension des enjeux et des réponses proposées, et quand je ne suis pas sûr de moi je choisis le camp des "faibles".
Merci pour le lien, ça a l'air intéressant, mais risque d'être noyé dans la nébuleuse des mouvements "écolos" (4 candidats dans ma cisconscription ou un UMP a été élu au premier tour...)
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 07 juillet 2007 à 19:12
Attention lorsque je dit marxiste je parle des gens qui simplifi et analyse de façon idéologique le monde. Etre anti-mondialiste ne signifie pas que l'on est contre les échanges idées ou l'ouverture aux autres cultures, il faut être précis on parle uniquement des marchandises et du commerce. Les échanges commerciaux sur l'échelle planétaire sont indubitablement polluent, il est donc tout à fait logique que des écologistes soit anti-mondialiste. Vouloir l'indépendance de chaque peuples est l'objectif d'un véritable anti-mondialiste, c'est d'ailleurs la seul forme de véritable anti-impérialisme.
Rédigé par : yann | 07 juillet 2007 à 19:27
Vous écrivez bien Mr Malakine et vos analyses sont éclairantes. Mais votre dithyrambe sur les avantages de la mégalomanie utile de Sarko me semble douteuse. Peu importe d'ailleurs de tenter un hasardeux profilage psychologique du personnage, jugeons plutôt la pertinence du détail des mesures annoncées.
Vouloir conquérir diplomatiquement l'Europe puis l'Afrique quand la France est dans un tel état, c'est illusoire. D'autant plus que le programme économique présidentiel parait désuet, en dehors de la TVA pour contribution sociale qui est la seule mesure intéressante, mais sur laquelle le gouvernement semble totalement indécis au sujet des modalités d'application. Ce qui a eu pour conséquence l'injuste éjection de Borloo de l'économie et des finances. A croire que cette TVA a été agitée comme un produit d'appel sans réflexion approfondie, quantification et présentation pédagogique pouvant s'opposer à la pauvreté de la gauche sur le sujet. Les commentaires de Hollande sur le sujet sont navrants et confirment l'inconsistance du PS.
Rédigé par : oaf | 07 juillet 2007 à 20:32
@Tous,
Vos propos ne sont pas contradictoires. Me considère comme une alter-mondialiste non séduite par les propositions des alter-mondialistes en place. Convaincue par le but, non par la méthode. Pas de plan de conquête du pouvoir ou tout au moins d’une forme d'influence majeure. Juste des revendications auxquelles l'OMC accorde autant d'importance qu'un feu de forêt au souffle d’un éventail. Dans mon métier, seuls les exemples positifs entraînent une compréhension réelle, pourquoi en serait-il différemment du grand public ? Quel chemin concret vers un règlement des problèmes de la mondialisation nous proposent t-ils ? Je n'ai entendu que des incantations, au mieux des voeux pieux. J'attends enfin une stratégie de conquête dans l'action ou de contamination par l’intérieur avec par exemple l'aide des milliardaires conscients de la folie du système comme Warren BUFFETT. Alors qu'au contraire ils s'épuisent et se discréditent dans de dérisoires petites actions de harcèlement.
Rédigé par : Zyrianes | 07 juillet 2007 à 21:06
Chère Zyrianes
Vous êtes très exigeante ! Nous sommes commentateurs, et non leaders politiques ! Le site Res-Publica pourrait peut-être vous satisfaire ?
Ce qui s'est passé en Argentine (réquisition d'usines ou d'entreprises, mise en place d'économie d'échange) et au Mexique (commune de Oaxaca) a montré qu'il était possible d'exister et de vivre "à coté" du système libéral, en s'en "déconnectant". Ce sont des expériences isolées et réprimées mais riches d'enseignements.
Sinon les quelques "principes" que je vous proposais allaient au delà des incantations, non ?
Quelques exemples de mesures concrètes, mais qui tiennent plus du déballage d'idées que d'un plan globalement pensé (je ne suis que commentateur) :
- intégration de critères sociaux et environnementaux dans la taxation des bénéfices
- limitation de 1 à 10 du plus grand écart salarial dans toute entreprise ou collectivité
- limitation des primes de départ à une année de salaire maximum quels que soient le poste et l'ancienneté
- taxation des dividendes et plus values décourageant les investissements spéculatifs (achats / revente) et valorisant les placements long terme
- ouverture des Bourses limitée à 2 jours / mois pour décourager les placements n'ayant pas pour objectif le financement long terme d'entreprises
- investissements massifs dans l'éducation, la santé, la culture, l'environnement...
- moratoire sur le nucléaire et développement des énergies renouvelables
- développement de transports publics quasi-gratuits, fermeture des centre-ville aux automobiles, fin progressive des transports routiers sauf livraisons aux zones non desservies par les transports collectifs
- etc.
Bon, ce n'est sans doute pas ce que vous espérez, et il vous / nous faudra sans doute nous contenter - de la moins mauvaise représentation des idées alter-libérales.
Attac n'en semblait pas trop loin à une époque, mais en ce moment c'est le néant.
En tout cas y'a de quoi s'affairer au quotidien : on ne peut pas encore changer le monde, mais toujours contribuer à l'améliorer dans sa sphère personnelle, sociale et professionnelle ! Chaque geste compte !
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 07 juillet 2007 à 21:50
@aiolive
Le problème ce n'est pas les propositions que vous faites, moi même je suis pour le tunnel de revenue plafonnée de 1 à 10, d'ailleurs cela à déja était pratiqué aux danemark jusque dans les années 70 abandonné pour cause de libéralisme... Le problème c'est que si vous faites vos propositions sans pratiquer le protectionnisme c'est du suicide commercial. Les français fort peu patriotes dans leur consommation se mettrons à consommer encore plus de produit fabriqué à l'étrange parce que les mesures visant à accroître les salaires et les conditions de vie des salarié et les protections de l'environnement cela à un cout sur les marchandises produites. Même s'il est vrai que les dividendes des actionnaires on aussi un cout trés important sur la compétitivité. C'est pourquoi vaut mesure auquel je peut adhérer ne peuvent être mis en pratique accompagné de mesure de protection commercial, d'ou la politique de la monnaie, les barrières douanières etc.. C'est l'objectif des protectionnistes et de ce blog que d'expliquer à la droite et à la gauche qu'il n'y a nulle liberté dans le libre-échange et dans le laissez-faire commercial. Je ne suis pas un ennemie des alter-mondialiste mais il m'énervent tant de bon con concepts fiscaux gâchées par des idées reçut sur la prétendue bienfaisance du commerce et de l'ouverture aux échanges des marchandises (on paye encore la phrase mal interprété de Montesquieu sur le doux commerce). Il y a des alter-mondialiste comme Gérard Duménil qui souligne le fait que le protectionnisme est nécessaire ce courant existe chez les alter, mais le courant internationaliste reste le plus puissant surtout avec le score de Besancenot et de la LCR qui ne risque pas de défendre un jour le protectionnisme. Et pour appliquer le protectionnisme il faudra éventuellement sortir de l'Europe hypothèse qui n'est pas la préféré de Malakine notre hôte mais qui n'est pas à exclure, je pense pour ma part qu'elle est inéluctable.
Vous imaginez la gauche capable de dire bon on s'est trompé de depuis Maastricht faut refaire l'Europe, mais c'est impossible politiquement à cause du poid des USA et de la domination de l'idéologie libérale. Il nous faut donc sortir de l'UE pour tracer une route économique différente pour nos citoyens... Le jour ou on aura des politiques capable de dire ça la gauche et la politique française en générale auront enfin repris la marche de la démocratie.
Tien en parlant de l'Europe et de la gauche je viens d'apprendre la création d'un nouveau parti de gauche, un parti ouvrier! Peut être un remplaçant valable pour le PCF, c'est Schivardi et le PT qui en sont à l'origine, enfin le PT je m'en méfit mais sait on jamais. Il sont contre l'Europe maastrichienne donc déjà beaucoup plus cohérent que les autres gauchistes internationaliste.
http://www.conventionouvriereetsocialiste.com/
Rédigé par : yann | 07 juillet 2007 à 23:26
@ yann
Je suis d'accord avec vous, et je suis protectionniste ! (on ne peut pas selon moi être opposé au libéralisme économique et libre-échangiste).
Ce qui ne veut pas dire, et pour vous non plus je suppose, que je suis pour une fermeture totale des frontières. Et quitte à acheter ailleurs des biens non produits chez nous, autant qu'ils soient "équitables" (et non transportés par avion)!
Je ne connais pas d'alter-mondialiste qui ait voté "oui" à Mastricht ou au TCE, et ce "non" comporte la volonté de mettre des barrières au libre échange et à la "concurrence libre et non faussée".
Maintenant, l'idée d'un marché européen et d'une monnaie unique ne me déplait pas, et me semble compatible avec une Europe respectueuse des Nations et des citoyens.
Je pense que les terrains d'entente sont nombreux entre les protectionnistes et la gauche noniste, ce qui est rejeté par la LCR et autres ce n'est pas le protectionnisme mais le nationalisme fachisant et la peur de l'autre.
Je pense qu'on peut concilier l'esprit "Erasmus" et le protectionnisme, qui doit s'appliquer avant tout vis à vis des USA, de l'Asie et surtout des multinationales y compris françaises ou européennes. Small is beautiful !!!
Mais bon tout ceci est plus intuitif (même si nouri de beaucoup de lectures et de réflexions) que rigoureusement analysé ou démontré.
Merci en tout cas pour vos éclairages et vos liens toujours intéressants (et je vous dois la découverte d'Evariste sur Res-Publica dont je suis un fan).
Bien cordialement
Rédigé par : aiolive | 08 juillet 2007 à 00:03
aiolive,
Plein de bonnes idées, dont la pluspart m'agréent pleinement.
Mais encore une fois, ce qui compte c'est la stratégie pour y parvenir. La primauté du "comment" sur le pourquoi.
Avez vous un lien avec Res publica ?
Cordialement-aussi.
Rédigé par : Zyrianes | 08 juillet 2007 à 10:55
Un internaute a laissé un superbe commentaire sur le BigBangBlog :
"Costard trop grand pour star cosy" par "cris en thèmes" :
http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=664
Rédigé par : bernard | 08 juillet 2007 à 12:25
@ marc vasseur (essaye de te trouver un pseudo plus perso. Il y a plusieurs commentateurs qui se prénomment marc)
Oui oui, je suis bien d'accord. Je n'ai pas écrit sur le paquet fiscal depuis l'élection de Sarko parce que j'avais suffisamment critiqué ces mesures très inégalitaires pendant la campagne. Un de mes premiers articles s'intitulait "Sarkozy sur un registre gaullo-buschiste" On retrouve encore aujourd'hui ces deux aspect du "sarkozysme", mais ce n'est pas parce que je rejette son Buschisme que je vais m'abstenir de louer son "gaullisme"
@ ziriane et ninilala
Pour une raison que j'ignore, les adresses mail des commentateurs n'apparaissent plus. Je n'ai pas trouvé comment rétablir cela. Mais si ça intéresse qqun, je peux donner celle qui vous intéresse pour avoir des échanges bilatéraux.
@ Yann
Tu dis que les écologistes sont naturellement antimondialistes. La vérité me semble plus complexe que cela. En décembre, un responsable des verts était venu commenté ici et je l'avais intérrogé sur ce point. Sa réponse était plus qu'ambigue et témoignait surtout d'une absence de conviction en la matière. Les écolos, comme toutes les bonnes âmes de gauche, sont prisionners de l'idée que la mondialisation favorise le développement des pauvres du tiers monde, et comme ils préfèrent les pauvres du tiers monde aux pauvres de chez nous, ils restent très attachés à l'idée de mondialisation.
Pour ma part, je me défini comme antimondialiste ou plutôt antiglobalisation, et non comme altermondialiste. Je suis contre l'idée même d'une économie intégrée à l'échelle mondiale, ne serait-ce à cause de la polarisation et de la spécialisation des territoires qu'elle génère : Une seule place financière, une seule monnaie, un seul centre de production, un seul centre culturel ...
@ aiolive
Cette apétit d'une nouvelle utopie, d'un nouvel horizon politique est plutôt réjouissante :-)Mais comme dit Yann, le préalable c'est de restaurer des frontières à l'intérieur desquelles ont pourra imaginer le régime politique de nos rêves.
J'aime beaucoup également respublica, même si je trouve parfois que ça sent trop la vieille gauche républicaine et laïcarde. Ca ressemble souvent trop à des propos d'enseignants à la retraite ! :-) L'idée républicaine, elle a également besoin d'être modernisée.
Rédigé par : Malakine | 08 juillet 2007 à 18:04
@Malakine
Je parle d'écologiste qui ont les pieds sur terre et non des idéaliste qui veulent des solution pure et parfaite dans lequel tout les peuples oeuvrent ensemble pour lutter contre la dégradation de l'environnement. Il me semble logique de dire qu'un vrai écologiste se doit de prôner la relocalisation des activités économiques afin de réduire le gaspillage des transports. Le cas du transport routier européen est d'ailleurs éloquent sous cet angle puisque les camions et les transports sont de plus en plus nombreux alors que le niveau de vie ouest-européen stagne voir régresse. D'ou l'intérêt pour un écolo rationnel d'être contre le commerce excessif.
Rédigé par : yann | 08 juillet 2007 à 19:28
Bonsoir à tous !
@ Zyrianes : concernant la stratégie, je pense qu’elle doit être double :
- il y a besoin d’un parti républicain, noniste, protectionniste, humaniste et non sectaire (je me fous qu’il soit « de gauche » ou « de droite ») pour représenter la demande exprimée par le non au TCE, qui n’était représentée par AUCUN des « big four » de la dernière présidentielle ; son potentiel est sans doute d’au moins 25% et la condition pour qu’il puisse exister est la mort du PS, j’ai de la suite dans les idées ;-)
- parallèlement il faut que la « demande » s’organise elle-même sur le terrain par le biais de réseaux, d’assos, de collectifs… l’erreur de Bové (en plus d’être tombé dans le jeu médiatique qui ne peut profiter qu’au libéralisme) a été de changer de registre, il ne fallait pas se présenter mais rester sur le terrain, grandir, se structurer hors des partis et devenir un contre-pouvoir incontournable, un peu comme la CGT des 70’s
Pour le premier axe j’ai peur qu’il faille attendre longtemps, entre l’immobilisme du PS, les dingueries de Ségo, le talent de Sarko, la division des gauchistes, l’incohérence des verts… Ici nous sommes sur le terrain de Sarko, il faut créer un nouveau centre de gravitation comme Bayrou a failli le réussir.
Pour le deuxième il est plus maîtrisable, des bases existent avec les réseaux nonistes, Attac, et les milliers d’associations de terrain. Il faut impérativement éviter les médias sauf ceux de terrain, dont bien sûr internet. Par contre il faut éviter de dépendre trop des subventions publiques… qui sont maîtrisées par les libéraux. C’est depuis ces réseaux de terrain que doit se faire le travail de pédagogie, d’information et de communication.
Dans les deux cas le discours doit être axé principalement sur le social, le seul thème sur lequel Sarko (et Ségo) ne peuvent rien dire tant ils savent qu’ils n’y changeront rien (et le seul à prendre en compte réellement les attentes de la population). Contre la démagogie, l’image et la politique virtuelle, il faut choisir la vie réelle comme champs de discours, d’action et de développement.
Enfin, c’est que j’en pense derrière mon ordi en voulant répondre à vos questionnements !
Le lien vers Res-Publica : http://www.gaucherepublicaine.org/?idPage=1&page=accueil&numPage=1&idArticle=853
Je me permets de vous recommander le site d’acrimed, si vous ne le connaissez pas : consacré à la critique des médias, il n’est pas constructif comme vous le souhaitez mais souvent fort réjouissant - http://www.acrimed.org/
@ bernard : merci pour le lien, le commentaire est effectivement génial, et quel style ! (Malakine vous pourriez lui proposer un édito ?)
@ Malakine : en fait il suffit de dénoncer Maastricht… (Yann avait failli me convaincre de voter Schiviardi…)
Concernant Res-Publica, il est effectivement très « chevènementiste » mais « constructif » et si l’idée républicaine a besoin d’être modernisée, elle a surtout besoin d’être restaurée !
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 08 juillet 2007 à 22:51
@Ailolive,
Je suis sure que vous êtes non-sectaire, et je partage la majorité des idées que vous développez, mais si l'on adopte votre démarche pour imposer nos vues, mes élèves seront grands-parents et nos idées périmées avant qu'elles ne puissent s'imposer.
Il est urgent de construire une stratégie permettant d'amener un leader d'un parti puissant au pouvoir en 2012 ou au plus tard 2017 qui serait porteur de cette stratégie, les associations genre Attac dont je partage quelques unes des idées sont d'une inquiétante inefficacité.
Dans la vraie vie du vrai monde de l'extérieur de l'hexagone,
les buts annoncées et les buts souhaités sont totalement différents. Les pays énergétiquement autonomes peuvent se payer de luxe d'une confrontation directe avec le libéralisme triomphant. La France doit séduire le libéralisme pour mieux l'embobiner.
Trop difficile à comprendre pour un homme ? (rire).
Rédigé par : Zyrianes | 09 juillet 2007 à 10:57
@ yann
On est bien évidemment d'accord. On n'entends malheureusement pas assez ce discours chez les gens qui se revendiquent écolos. Ils préfèrent lutter contre l'eau qui coule pendant qu'on se brosse les dents que contre les fraises du chili qui voyagent en avion. C'est comme ça ...
@ Aiolive et Zyrianes
Vous me faîtes réfléchir. Pendant longtemps, j'ai nourrit la folle ambition de contribuer à l'élaboration doctrinale de ce mouvement que vous appelez de vos voeux. C'était un peu la vocation d'Horizons à ces tous débuts. Depuis, la campagne est passée par là et mes illusions se sont envolées. Je ne me sens plus la force d'écrire un texte qui pourrait tenir lieu de manifeste pour ce mouvement "néo-républicain", mais ça vaudrait le coup d'essayer pour qu'on puisse en débattre ...
PS : Je vais voir ce fameux commentaire ...
Rédigé par : Malakine | 10 juillet 2007 à 14:17
@ Zyrianes
Malheureusement, je pense que vos élèves verront beaucoup de changements ; je pense qu’il est sans doute trop tard pour enrayer la spirale actuelle (économique, sociale, écologique…) et que ce sont juste les chances d’un changement « démocratique » qui deviennent de plus en plus réduites. Si un parti noniste et républicain ne se développe pas pour répondre à la demande du peuple, nous irons aux rapports de force… Et nous déboucherons sur la République Décroissante ou sur Mad Max.
Je pense qu’il est vain de vouloir « embobiner » le libéralisme, on s’embobine soi-même ! Le seul espoir et le seul optimisme pour moi sont en dehors, dans ce que j’appelle la vie réelle, celle des vrais gens qui se battent au quotidien pour vivre dignement. Il faut sortir du paradigme libéral, et ne pas le combattre avec ses armes !
Enfin, c’est ce que je me dis… :-)
@ Malakine
Ne laissez pas s’envoler vos illusions ! Merci à Zyrianes si elle vous donne l’envie d’y revenir !!
Rédigé par : aiolive | 10 juillet 2007 à 20:58
Merci aliolive, mais pour l'instant je consacre mon énergie et la flamme que mes mots arrivent parfois à exprimer à la (re) conquête de ma ville, ce qui explique d'ailleurs le ralentissement de ma production ... mais je promets que vous donner dans les prochains mois l'occasion de débattre du contenu d'une nouvelle utopie politique. J'essaierais en tout cas.
Rédigé par : Malakine | 10 juillet 2007 à 21:54
@Yann,
Un ami m'a raconté une histoire comme étant véridique:
Un chercheur au CNRS de ses relations était visiblement soucieux, cet ami, régisseur à Europe N°1, lui demande:
"Qu'est-ce qui ne va pas ?".
Il répond "Je ne trouve rien".
Mais.. tu cherches quoi ?
"C'est bien ça le problème... je ne sais pas".
La recherche devrait être le domaine des imaginatifs, malheureusement la sélection n'est pas faites comme ça pour rentrer au CNRS.
Les "gros bazars" sont extrêmement improductifs quand il s'agit de la recherche. La réforme des Universités est au coeur du problème. Pour le reste, qui pourrait être contre le financement de plus de projets de recherches... à condition que ces projets soient faits en corrélation avec les débouchés industriels, ce qui est rarement le cas.
@OAF,
Il y à plein de choses de bon sens et qui peuvent me convaincre dans ce que vous dîtes, mais quand une phrase commence par un jugement de valeur lapidaire et prétentieux comme:
"Croire que les nuls ne sont plus dans la course relève d'une croyance dans une théorie économique darwinienne immanente, le genre de bondieuserie des écoles de commerce." ....
Cela ne donne nullement envie de lire la suite (sourcils froncés).
Je sais que vous me prenez pour une conne, puisque vous me prêtez des généralités absolues (rictus méchant). Je ne prétends pas que TOUTES les entreprises mal gérées ont déjà fait faillite !
Mais vous ne pouvez pas non plus être crédible en pensant que la bonne gestion d'une entreprise n'a pas d'influence sur le temps qui la sépare de la faillite (zygomatiques à l‘oeuvre).
Quand à la débilité de ce que les écoles de commerces apprennent aux comptables, en dehors de la comptabilité proprement dîte; sur la gestion par exemple, je vous rejoint là dessus: "C'est ubuesque" !
@Malakine
Ringard et périmé ! Comme vous y allez, mon cher !
Non ce sont plutôt les idéologies elles même qui sont en règle général ringardes et périmées....
De plus, Malakine, si une idéologie correspond, à ce que VOUS pensez, ce n’est plus une idéologie, mais simplement une théorie en accord avec VOS idées (lol).
Rédigé par : Zyrianes | 11 juillet 2007 à 17:38
"Vous me faîtes réfléchir. Pendant longtemps, j'ai nourrit la folle ambition de contribuer à l'élaboration doctrinale de ce mouvement que vous appelez de vos voeux. C'était un peu la vocation d'Horizons à ces tous débuts. Depuis, la campagne est passée par là et mes illusions se sont envolées. Je ne me sens plus la force d'écrire un texte qui pourrait tenir lieu de manifeste pour ce mouvement "néo-républicain", mais ça vaudrait le coup d'essayer pour qu'on puisse en débattre ..."
Oui, Oui, Malakine !
Rédigé par : Zyrianes | 11 juillet 2007 à 17:41
"Vous me faîtes réfléchir. Pendant longtemps, j'ai nourrit la folle ambition de contribuer à l'élaboration doctrinale de ce mouvement que vous appelez de vos voeux. C'était un peu la vocation d'Horizons à ces tous débuts. Depuis, la campagne est passée par là et mes illusions se sont envolées. Je ne me sens plus la force d'écrire un texte qui pourrait tenir lieu de manifeste pour ce mouvement "néo-républicain", mais ça vaudrait le coup d'essayer pour qu'on puisse en débattre ..."
Oui, Oui, Malakine !
Très franchement çà vaut le coup! Et ce n'est certainement pas le moment de baisser les bras ...
Rédigé par : bernard | 11 juillet 2007 à 18:19