Les médias ont trouvé leur nouvelle coqueluche. A entendre les journalistes politiques, Xavier Bertrand serait le futur premier ministre, l’homme qui monte, le chouchou du président. Une rivalité sans concession et une haine mutuelle l’opposerait à François Fillon, l'obscur et impotent premier ministre de la Sarkozie en débandade.
Difficile pourtant de donner la moindre dimension idéologique à leur supposée rivalité. Sur quoi s’opposent-ils ? Représentent-ils deux sensibilités politiques différentes ? L’un serait-il plus social, plus gaulliste, plus libéral, plus interventionniste que l’autre ? Sont-il issus de deux milieux sociaux et de deux cultures qui les empêcheraient de s’entendre ?Au contraire, les deux hommes se ressemblent étrangement.
Les deux sont des provinciaux qui sont entré très tôt en politique où ils se sont engagés dans le sillage d’un mentor jusqu’à pouvoir jouer leur carte personnelle. Ils ne sont énarques ni l’un ni l’autre, ce qui ne les empêche pas d’être ambitieux. Ils n’ont jamais été associés à la moindre idée forte, pas plus qu'à la moindre réforme, quoi qu'ils en disent. Ils ne sont connus que pour leur élocution molle et la platitude de leurs propos. On les dit rond, courtois, bons négociateurs, des bosseurs, de grands professionnels qui connaissent bien leurs dossiers. Des besogneux en somme ! On leur prête aussi la qualité d'être de bons communiquants. Ils ne dérapent jamais et disent toujours juste ce qu’il faut, tout comme il faut, comme si la langue de bois était leur langue maternelle.
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