Ces dernières années, la Chine était présentée comme un pays grâce auquel les consommateurs européens pouvaient augmenter leur pouvoir d’achat en achetant leurs produits bon marchés, comme un gigantesque marché intérieur offrant de fantastiques opportunités aux entreprises qui voulaient bien se donner la peine d’aller le conquérir, et comme un peuple d’un milliard d’habitant qui sortait de la misère, grâce à son travail et à cette fantastique mondialisation qui profite à tous.
Dans certains cercles, on s’inquiétait tout de même des délocalisations qui accompagnaient l’extraordinaire développement industriel chinois. On pointait la pression sur les salaires induite par la concurrence avec un modèle social quasi esclavagiste. On attirait l’attention sur le coût environnemental de cette croissance qui a créé de véritables enfers écologiques un peu partout en chine. On émettait des doutes sur la possible régulation de la mondialisation, quand la Chine bat année après année des records d’excédents commerciaux avec tous les pays du monde. On osait émettre des craintes pour la stabilité de l’économie mondiale lorsque le dollar et toute l’économie américaine est dépendante du bon vouloir des dirigeants chinois à continuer à financer indéfiniment la consommation et l’endettement américain.
L’émergence d’un pays totalitaire représentant un cinquième de la population mondiale dont l’économie connaît une croissance permanente à deux chiffres avec un modèle économique hyper compétitif tiré par les exportations, ne peut que profondément déstabiliser le monde et ouvrir une nouvelle période historique. Pourtant, cela n’a jamais inquiété l’opinion occidentale et cela ne l’inquiète toujours pas.
Aujourd’hui la Chine est au centre de l’actualité et de toute les polémiques à cause … du Tibet, une région qu’elle a envahi (ou reconquise) il y a plus de 50 ans ! Toute la planète politico-médiatique se demande aujourd’hui si compte tenu des insupportables atteintes aux "droits humains" au Tibet, il conviendra ou non de boycotter la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin.
äïveté Cette subite hystérie pro-tibétaine et anti-chinoise de l’opinion mondiale est proprement ahurissante. De quoi s’agit-il exactement ? D’une projection de toutes les angoisses que suscite la perspective d’un monde sous domination chinoise sur cette affaire tibétaine, comme le laissait entendre Emmanuel Todd lors de son passage à risposte la semaine dernière ? S’agit-il d’un simple emballement médiatique de l’opinion ? S’agit-il d’une sympathie particulière des bobos de tous les pays pour la culture et la spiritualité tibétaine ? S’agit-il d’une énième manifestation de la bonne conscience des pays occidentaux qui adorent les batailles consensuelles et manichéennes ou le bien est par définition de leur coté ? Probablement un peu de tout cela à la fois. Les vraies questions me semblent néanmoins être ailleurs.
Doit-on se mêler des conflits régionaux ?
Le sénateur Mélanchon a brillamment réussi sa provocation en commettant un article sur son blog outrageusement pro-chinois, dont Pascal avec sa plume inimitable nous propose un résumé saisissant mais assez juste :
En gros, il ne peut pas saquer le Dalaï-Lama, le Tibet était un coupe-gorge dirigé d'une main de fer par des bonzes psychopathes avant que les libérateurs chinois ne détruisent une sous-culture qui faisait honte à l'Humanité tout entière (ce dont Jean-Luc se réjouit encore aujourd'hui), et grâce à la Chine qui a apporté la civilisation à une vague bande de traîne-savates qui vivaient dans la terreur de moines sanguinaires, toutes les petites filles peuvent maintenant aller à l'école au Tibet, assurées, en plus, de retrouver papa et maman à la maison en rentrant tous les soirs puisque grâce aux nombreux apports des Chinois au peuple le plus barbare de toute l'Asie, notamment en matière de santé publique, les gens vivent maintenant 67 ans (au moins !) au lieu de 35 ans et demi au Tibet. Question: qu'attendons-nous donc pour nous faire annexer par la Chine ?
La méluche a réussi à jeter le trouble dans les esprits, ce qui était probablement son but. Il est vrai qu’en pareil cas, il n’y a pas d’un coté des gentils et de l’autre des méchants. Les Tibétains, pas plus que les Tchétchènes ou les Kosovars ne peuvent être raisonnablement présentés comme de pauvres minorités victimisées par un pouvoir impérialiste et barbare. La lucidité commande toujours de considérer qu’il y a toujours autant de salauds de part et d’autres de ce genre de conflits. Il n’est pas raisonnable de prendre fait et cause pour tous les mouvements sécessionnistes. Souvent, ils traduisent moins une volonté de libération d’un peuple opprimé, qu'une tentative de construire un Etat à base ethnique ou religieuse aux mains d’oligarchie mafieuses.
Nous n’aimons pas quand les pays étrangers nous font la leçon sur notre manière de gérer les crises des banlieues ou l’affaire corse. Alors, abstenons nous de donner des leçons à la Russie sur sa manière de traiter le terrorisme islamique dans le Caucase ou à la Chine sur son attitude à l’égard de ses minorités nationales !
Mélanchon n’a probablement pas tort quand il voit des arrières pensées géopolitique derrière le soutien à la cause tibétaine. Ce serait pour les Etats-Unis favoriser la désintégration progressive de la Chine, comme en son temps l’URSS. Il serait pourtant bien imprudent de suivre les Etats-Unis sur ce terrain. Les revendications indépendantistes sont un réservoir sans fin de guerre civiles, notamment en Europe et dans sa proche banlieue. Le Kossovo a déjà été un signal désastreux donné aux indépendantismes et aux régionalismes à base ethnique. Inutile d’insister !
Peut-on construire une politique étrangère sur la base des droits de l’homme ?
Sarkozy avait annoncé une rupture (une de plus) dans la politique étrangère. Il voulait mettre fin à la « realpolitic » et conduire partout une politique au service des droits de l’homme. C’est certainement sur ce terrain que le reniement a été le plus rapide et le plus manifeste. Il n’est cependant pas sûr qu’il faille s’en plaindre.
En la matière, il faut relire les positions d’Hubert Védrine développées dans son récent rapport sur la mondialisation.
Ensuite à quoi sert de répéter cette formule (« La France patrie des droits de l’homme » NDR) (même si ponctuellement elle peut être vraie, ou émouvoir) et créer des attentes puisque nous ne disposons pas d'une formule magique qui nous permettrait d'obtenir que les droits de l'homme soient respectés en Chine, en Russie, dans le monde arabe, en Afrique, etc. et que nous ne cesserons pas d'acheter du gaz aux Russes, du pétrole aux Saoudiens et de vendre nos technologies aux Chinois ? Davantage de modestie serait plus conforme à la réalité et n'affaiblirait en rien, par ailleurs, nos efforts concrets pour les droits de l'homme.
Pour Hubert Védrine, le refus du droit de l’hommisme est une conséquence de son réalisme, mais aussi du refus de tout prosélytisme, qui s’avère souvent contre productif, (surtout lorsque le discours est appuyé par le pays qui s’est fait connaître ces dernières années par Guantanamo, abbou graïb et l’invasion unilatérale d’un pays pour des motifs fallacieux !) Plus fondamentalement, une politique étrangère doit avant tout être au service des intérêts stratégiques du pays qui la porte. Le respect des droits de l’homme ne peut en constituer l’objet premier.
Sans attendre l'instauration de la démocratie, que faire pour obtenir un meilleur respect des droits de l'homme par les autres ? Soyons francs, notre action peut être décisive dans un pays donné, à un moment donné, mais elle ne peut pas être «le» centre de notre politique. Ce qui en forme le cœur, c'est notre sécurité. Mais il est également impossible, et pas acceptable, de mener dans nos sociétés une politique étrangère qui fasse l'impasse sur les droits de l'homme. A nous de voir, au cas par cas, toujours en s'appuyant sur des demandes internes, ce que l'on peut obtenir, étape après étape.
Rechercher à humilier la Chine en boycottant les JO ou même la cérémonie d’ouverture ne servirait qu’à se faire plaisir, sans avoir aucune conséquence sur le régime qu'il s'agit de faire évoluer. Au contraire, le bycott risquerait d’entraîner un raidissement de la politique extérieure chinoise et même de souder le peuple à ses dirigeants. Lorsque son pays est critiqué par l’étranger, tous les peuples du monde sont plus enclins à critiquer l’ingérence qu’à se soulever contre leur gouvernement !
les JO ayant été attribué à la Chine, à tort ou à raison (certainement à tort), il faut se rendre comme à une grande compétition sportive et tenter d’y obtenir le maximum de médailles. Le combat contre le régime chinois et ses excès doit se livrer sur d’autres terrains.
Quelle attitude avoir face à la Chine ?
Comment concevoir l’idée que l’on pourrait boycotter les jeux olympique d’un pays, avec lequel on commerce, dans lequel on investit, à qui on transfère des technologies à l’occasion des grands contrats et que l’on drague ouvertement le reste du temps. Cela n’aurait aucun sens ! Ce serait accréditer un cynisme épouvantable en matière économique et une hypocrisie totale sur le terrain politique.
Il faut appréhender le fait chinois au regard de nos propres intérêts. Autant nous ne sommes pas fondés à faire la leçon sur le Tibet, autant nous sommes en droit de nous exprimer sur la valeur du Yuan, sur les conséquences des exportations chinoises sur notre tissu économique ou sur l’objectif de réduction des gaz à effets de serre. Pourquoi imposerions-nous à notre industrie des efforts importants s’il suffit de délocaliser les productions en Chine pour importer ensuite les produits sans contraintes particulières ?
Nous pouvons même aller jusqu’à nous mêler du droit social et environnemental chinois. Car, si le sort du citoyen chinois ne nous regarde pas, le sort de l’ouvrier chinois nous concerne directement. Dans la mondialisation, l’usine chinoise et l’ouvrier chinois est directement en concurrence avec l’usine et l’ouvrier européen. Soit il y a équivalence des droits et des conditions de production, soit il n’y a pas de concurrence ! Obliger la Chine à civiliser son système social et son appareil productif, est un objectif réaliste et nécessaire pour les pays européens.
En revanche, une diplomatie des droits sociaux aurait un coût pour l’occident bien supérieur à une diplomatie des droits de l’homme (qui ne mange pas de pain) : des productions importées un peu plus chers et des profits un peu moins gigantesques pour les multinationales qui fabriquent dans l’empire du milieu.
Mais il faut savoir ce qu’on veut : La politique, ça consiste soit à se donner les moyens d’agir sur le réel, soit à gérer son opinion publique avec de beaux discours et des mesures symboliques !
Malakine
Voir également sur le même sujet dans les blogs partenaires « Tibet contre Jeux Olympiques » sur "Gaulliste donc Villepiniste", où Laurent Pinsolle met en garde contre une attitude contre productive. Ainsi que : « Tibet, sommes nous tous dingue ? » sur La lettre volée, ou Edgar critique lui aussi la soudaine passion pro tibétaine et l’hypocrisie ambiante à l’égard de la Chine et bien entendu, le poliblog de notre ami pascal avec une analyse très personnelle de l'article de Mélanchon
Synthétique ce billet, mais il met bien l'accent sur le problème sous jacent à :
- le tibet métite t il l'autonomie, l'indépendance ?
- les jeux méritent ils d'être boycottés ou pas ?
Deux questions qui occultent, ou alors cherchent, à approcher le problème chinois dans l'équilibre instable géopolitique qui ne peut difficilement échapper. Les voies de la diplomatie sont parfois tortueuses...
Rédigé par : olaf | 14 avril 2008 à 23:25
Hello Malakine ! :)
A mes yeux, le faux débat sur les JO et sur le Tibet ne sert que d'épouvantail pour un tas de bobos droits de l'hommistes qui piétinent tous les soirs le SDF au pied de leur immeuble mais qui ne cherchaient pour autant qu'une occasion de se cogner frontalement à la Chine sur la question des droits de l'Homme.
Ignorant et méprisant, d'ailleurs, des réalités économiques et écologiques (ou géopolitiques, ou encore militaires) qui ne font pas davantage honneur à la Chine, sur le plan de son "comportement dans le Monde", que la façon dont elle traîte ses propres citoyens (et pas les Tibétains), il est logique que lesdits bobos refusent de penser au paradoxe qu'il y a à traîner globalement dans la m... des Chinois avec lesquels on commerce essentiellement pour une raison de lâcheté économique mais qui permettent tout de même aux français désargentés de mener une vie à peu près normale, dans un pays qui n'a plus aucune leçon de morale à donner à aucun autre Etat du Monde sur quoique ce soit...
A partir du moment où les questions de départ sont erronées, parce que beaucoup trop partielles ou beaucoup trop partisanes, les opinions ne peuvent être que subjectives, et aboutir à une fragmentation de l'opinion (surtout chez les politiques, qui ont traditionnellement du mal à savoir s'ils doivent commencer le matin par lacer leur chaussure gauche ou leur chaussure droite).
Il n'empêche que le citoyen français lambda "aurait pu apprécier" qu'en matière de droits de l'Homme, la gonflette Sarkozy fasse pour une fois preuve d'un courage que les Allemands comme les Anglais n'ont pas hésité à faire passer avant leur intérêt économique, dont tout le monde sait, suprême ironie du sort, qu'il ne sera pas compromis par leur prise de position (!!!).
Lâcheté incommensurable de Nicolas Sarkozy mis à part, on ne pourra jamais faire le tour d'un tel sujet : ton opinion, qui suggère d'afficher autant que possible un profil bas tout en glissant un petit mot par ci par là sur les droits de l'homme, comme le préconise aussi Hubert, n'est sans doute pas la plus stupide que j'aie entendue au cours des derniers jours. Ce serait même plutôt la meilleure ! ;)
P.-S. : on n'en serait évidemment pas là si l'inconcevable ne s'était pas produit à une époque où des voix se sont pourtant élevées, mais qui n'ont pas été entendues, quand le CIO a décidé d'attribuer l'organisation des JO 2008 à une puissance démographique et économique colossale mais aussi "dictatoriale", qui tout en évoquant la Russie de Staline ou l'Allemagne d'Hitler, brille par son incapacité à faire le ménage chez elle, une chose que Joseph comme Adolf n'avaient pas hésité (et réussi) à faire d'une façon encore plus radicale que les Chinois, même si le résultat n'a pas été "très" heureux, puisque dans la Russie comme dans l'Allemagne de l'époque, on s'est toujours trompé de pièces en faisant le ménage...
Rédigé par : Poliblog | 15 avril 2008 à 02:26
Oups, pendant que j'y pense... Mélenchon, c'est avec un "e", comme édredon. Un petit truc mnémotechnique que je donne volontiers à tous ceux qui massacrent le nom de l'asticot. ;)
Rédigé par : Poliblog | 15 avril 2008 à 02:31
euh m'est venue une idée = ces droitiers libéraux nous ont vendu la Constitution européenne avec la "nécessité d'une politique extérieure commune" : que ne l'invoquent ils pas, communément entre RU-All-France pour avoir une position commune sur les Jeux, au nom de l'Europe ?
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 15 avril 2008 à 10:41
Au Belge - ben il me semble que la réponse est simple, voire on ne peut plus simple : en creusant un peu, on s'apercevra que dans une certaine mesure, plus, dans chacun des pays cités plus hauts, les forts en gueule font parler d'eux sur la situation au Tibet ou sur la tenue des JO des Chine, plus l'opinion dans chacun de ces pays se fout royalement des deux sujets.
On pourrait faire frire des bonzes sur des plaques en fonte, en direct sur CCTV, pendant la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin que ça ne dérangerait pas plus que ça les spectateurs de TF1 ou les supporters du Bayern München, qui ne pensent qu'à leurs emmerdes personnelles avec un porte-monnaie qui se vide tous les jours, les copains qui perdent tous leur boulot, sans parler des femmes qui les assomment tous les soirs en couinant depuis la salle de bains à cause de la dernière bouée qui vient de leur pousser...
C'est comme ça, le Franchouillard comme l'Européen qui ne sont pas encore passés sous le seuil de pauvreté ont perdu toute capacité de révolte ou d'indignation, et tout ce qui ne les concerne pas directement les emmerde.
Le phénomène a pour premier effet, souvent pervers, d'inciter les droits de l'hommistes à aller toujours plus loin dans l'outrance pour qu'on parle d'eux : c'est un objectif pour certains, et pour d'autres c'est une nécessité, car si on n'est même pas entendu, à quoi bon donner dans la révolte de loisir ?
Révolte de loisir car dans les événements qui se sont produits au cours du trajet de la flamme à Paris par exemple, en-dehors des Ménard et compagnie qui pense qu'une peau de journaliste vaut plus qu'une peau d'ouvrier, en-dehors des intellos qui se battent avec au mieux une plume ou un micro, et en-dehors bien sûr des Tibétains et des Chinois venus chacun pour défendre une pseudo-respectabilité qu'ils sont les premiers à traîner dans la boue, on n'a pas vu beaucoup de "Français" motivés par le débat.
Résultat, le Tibet et les JO sont un peu devenus des sujets de remplacement pour ceux qui déplorent que Sarkozy n'aille plus tremper son biscuit partout où une paire de cuisses s'entrouvre : les journaleux se foutent royalement de ce dont ils parlent, mais ils en parlent parce que ça fait vendre du papelard et travailler des copains experts (en tou, comme souvent).
Il n'y aura donc pas d'entente européenne sur ces questions parce que même pour Merkel et Brown qui ont annoncé qu'ils bouderaient la cérémonie d'ouverture, ce genre de révoltes se font en se tenant au garde-à-vous et en posant une main sur le coeur, mais en gardant toujours une main libre pour... signer des contrats avec les dictateurs chinois, sur lesquels aucun pays d'Europe n'est vraiment en mesure de gerber.
Après 20 ou 25 ans de je m'en foutisme absolu en matière économique, si on reste sur la même ligne il est certain qu'on continuera d'assister à une sinisation à vitesse grand V des esprits en Europe. En Angleterre parce que Brown ne fait qu'adopter des positions qui lui permettent d'échapper aux critiques qui devraient fuser de partout sur la situation catastrophique du pays sur le plan social ; en Allemagne parce qu'on y commerce beaucoup avec les exterminateurs d'opposants et destructeurs de la culture tibétaine ; en France parce que Sarkozy a les deux mêmes clous plantés dans chaque pied, avec pour ce dernier la circonstance aggravante d'être totalement dépourvu de couilles... Ce qui n'empêche pas le sociopathe de l'Elysée de vouloir briller en s'autorisant à dire en lousé que Fillon est une merde, un "soumis", voire un parasite qui ne sert à rien et qu'il n'aurait jamais dû tirer de sa bouserie, etc.
Rédigé par : Poliblog | 15 avril 2008 à 12:13
Le Belge, je suis peut-être de droite (surtout quand j'entends un responsable PS) mais je ne suis pas libéral. Et pourtant je suis pour une politique extérieure commune en Europe. Commune, ne veut pas dire unique ! Sur un sujet tel que celui là, oui, je pense que les grands pays européens devraient se coordonner avant de prendre position. A quoi ça rime pour Sarkozy de dire qu'il représentera l'Europe le jour de la cérémonie d'ouverture, si chaque chef d'Etat a fait connaître séparemment et indépendamment sa position ?
Pascal, je vois que tu profites d'être en visite chez des amis pour te lacher. Je suppose que la remarque sur la première bouée de Mme Poliblog, tu ne te l'aurais pas permise chez toi ... :-)
Ta théorie de la lassitude de l'opinion et de la réaction des "intellectuels" qui consiste à monter le ton en permanence est intéressante, bien que comme d'habitude, exprimée quelques excès. Mais on peut très bien la retourner. Et là, je vais faire du Todd : Les classes sociales qui ne souffrent pas de l'inflation, de la précarité et du chômage - Il y en a, surout à Paris et dans les grandes villes - Les esprits généreux, les tenants de la gauche morale qui aiment à s'indigner devant toutes les injustices - Ces gens là préfèrent s'en prendre aux crimes du bout du monde, aux atteintes à la liberté de la presse, aux journalistes assassinés, aux ex candidats à la présidentielle retenus en otage dans la jungle ... qu'aux problèmes rencontrés par leur propre peuple. D'abords parce qu'au fond d'eux, ils méprisent le peuple, surtout celui de leur propre pays et ensuite parce qu'ils n'ont aucune solution à proposer. C'est ça le ressort du droit de l'hommisme !
Rédigé par : Malakine | 15 avril 2008 à 14:08
On est donc d'accord sur le concept de droit de l'hommisme : chercher ailleurs pour ne jamais les résoudre (non plus) des problèmes qui existent chez soi mais dont on ne veut pas entendre parler. Tout à fait dans la lignée du comportement de Sarkozy depuis son élection, qui promettait un "retour" de la France mais qui n'aura pas cessé de démontrer depuis bientôt un an qu'à ses yeux, la France c'était, ça a toujours été de la merde. Je ne sais pas si quelqu'un a déjà étudié ce curieux phénomène de mépris en accroissement constant et plus branché que jamais pour le pays dans lequel on vit, typique il me semble de la France... Résultats catastrophiques à la clé, aussi bien pour ce qui concerne les choix, sidérants, des personnalités qui nous gouvernent, que pour ce qui concerne le mépris des Français à l'égard de leurs politiques, en accroissement constant lui aussi. Voir un "président de tous les Français" rester comme une couille quand il tend la main à des citoyens au salon de l'agriculture ou dans des unités de production, dépôts SNCF, etc., quand il ne se fait pas rabrouer, défier ou insulter, est sans doute le changement le plus éloquent dans tout ce qui a changé depuis l'arrivée au pouvoir de Sarko. Pas encourageant du tout, en tout cas, pour l'avenir du pays, encore moins quand on apprend aujourd'hui que les ministres n'auront plus le droit de l'ouvrir sans obtenir préalablement l'approbation d'un énième conseiller spécial, à la fois sur le contenu et sans doute aussi sur la forme (!). Si ça n'est pas piétiner les droits de l'Homme...
Rédigé par : Poliblog | 16 avril 2008 à 14:19
oui euh cette idée de "chercher ailleurs...pour ne pas le résoudre...ce qu'on ne veut pas résoudre chez soi", c'est ce que nous Socialistes nous appelons "aliénation" :-)
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 16 avril 2008 à 15:02
@Malakine et Pascal,
Je ne sais quoi rajouter car sur ce sujet, je suis à 100% d'accord avec vous.
Dans tous ces sujets nous SOMMES DANS LA SIMULATION.
Comme quand le PS peste contre la suppression des réductions SNCF "familles nomnbreuses" qui ne concerne que les familles assez friquées pour partir en vacances à 6 ou 8.
Rédigé par : Ozenfant | 16 avril 2008 à 17:49
Ca a l'air de bouger en chine, pénurie de main d'oeuvre en vue, d'où hausse des salaires et du marché intérieur :
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chine/2008/03/11/quand-la-main-d%e2%80%99oeuvre-chinoise-se-fait-rare/#more-7
Rédigé par : olaf | 17 avril 2008 à 23:21
J'ai très peu de loisir en ce moment, mais je voudrais faire quelques remarques.
- Boycotter ne servira à rien, me semble -t-il; pourtant, A.Merkel a reçu le dalaï lama, parle des droits de l'homme en Chine...et fait bien plus d'affaires que la France.
- Le Tibet a un sous-sol très riche et la Chine y tient mais à ma connaissance, personne ne demande son indépendance. Ce n'est qu'un argument de Pékin, propagande pour le peuple.
- Il faut garder à l'esprit qu'il y aura un après J.O. Que se passera-t-il alors?
- Cet engouement pour le bouddhisme de la dernière décennie me hérisse. Je connais des "convertis", terme impropre puisque ce n'est pas une religion, qui ne parlent que de leur nouvelle vie.
Rédigé par : Philippe | 21 avril 2008 à 17:02