Le discours qui le sous tend le rapport Attali a été mille fois lu. Il est dans une parfaite orthodoxie libérale-mondialiste : La France a pris du retard, elle doit se réformer en profondeur, mieux s’insérer dans l’économie mondiale, et ainsi elle rejoindra les pays qui bénéficient des formidables opportunités offertes par la mondialisation ... …
Cependant le rapport vaut mieux que le préchi-précha réformateur du chapitre introductif. Il contient beaucoup de propositions intelligentes et de bon sens qui n’ont absolument pas besoin d’être mises dans une perspective de la sacro-sainte "’adaptation à la mondialisation" pour pouvoir être reconnues comme pertinentes. Le volet sur la réforme de la gouvernance est en particulier remarquable, bien plus moderne et innovant que celui de la commission Balladur en sur la réforme des institutions. Il faudra que je prenne le temps d'y revenir en détail car cette partie du rapport est vraiment révolutionnaire.
L’intérêt majeur me semble toutefois résider dans l’incroyable dérive qui le caractérise. La commission ne s’est absolument pas cantonnée à rechercher les blocages de la croissance et les solutions qui pourraient les faire sauter. Elle a établi un programme politique global sans même faire semblant de rattacher ses propositions à l’objectif de « libérer la croissance ».