Les premiers voeux à la Nation de Nicolas Sarkozy étaient attendus avec impatience. On imaginait une rupture dans le style, une déclaration plus humaine et moins protocolaire. On espérait une mise en perspective des six premiers mois d'exercice du pouvoir pour que l'on sache enfin où se situe cette "rupture" dont il nous a tant parlé. On attendait des annonces sur le calendrier de 2008 et ce qu'il ferait de la présidence française de l'Union Européenne. On était demandeur aussi, d'une vision de l'état du monde, du gigantesque reversement en faveur des pays du sud qui s'accélère, un point sur les menaces que fait peser la crise des subprimes, toujours non soldée, voire une prise de position sur la nouvelle guerre impérialiste que les Etats-Unis pourraient mener contre l'Iran, à laquelle le pouvoir nous avait pourtant préparé ces derniers mois.
Quelle déception ! La déclaration de Sarkozy ne contenait rien de tout cela. Rien que de la compassion, de l'autosatisfaction et de la contemplation.
J'ai écouté deux fois l'intervention du nouveau président. Une fois en direct, une autre fois à l'instant depuis le site de l'Elysée, stylo à la main. La première fois je suis resté sur ma faim. La deuxième, j'étais consterné. Ses voeux sont vraiment les plus vides de sens auxquels nous n'avons jamais eu droit, un soir de 31.