L’affaire Bolufer est un concentré de scandales. Elle a commencé par la mise en évidence de l'incroyable duplicité d’un haut fonctionnaire qui annonçait vouloir combattre avec la plus extrême fermeté les hauts revenus qui occupent indûment des logements sociaux alors qu’il profite lui même depuis 25 ans d’un appartement du parc public de la ville de Paris à un prix quatre fois inférieur au prix du marché. Elle s'est poursuivit avec les réactions outrées dudit haut fonctionnaire qui parle de "chasse à l’homme" en disant ne pas voir où est le problème, réaction typique du vrai privilégié.
La démission forcée de l’intéressé ne calmera pas la polémique. L’affaire met en effet le doigt sur des sujets d’actualité très sensibles : la corruption morale de la classe dirigeante, les privilèges invisibles liés aux différences de statuts, rôle du logement dans l’érosion du pouvoir d’achat. Elle s’inscrit en outre dans l’actualité politique au moment où le gouvernement veut lancer une réforme radicale de la politique du logement social et trois mois avant les municipales.
L’affaire Bolufer ne tardera pas en effet à essaimer. Elle a déjà d’ailleurs commencé, car des notables logés à prix d’ami dans des appartements du parc public, ça existe dans toutes les villes de France et en particulier à Paris. Au-delà de l’émotion liée aux scandales, cette affaire invite à repenser la question de la maîtrise du coût du logement dans les grandes villes, car au delà de la "chasse aux sorcières" et de la dénonciation des privilèges, la question du prix du logement, social ou non, reste un sujet brûlant que pour l'instant personne ne sait vraiment résoudre.
Cette affaire met en évidence des privilèges, mais pour une fois, il ne s’agit pas de privilèges entre classes sociales ou entre gens du public et gens du privé. Il s’agit de privilèges entre personnes appartenant à la même classe sociale, compte tenu de leurs relations ou de leur statut.
Il est en effet difficile de supporter que certains, parce qu’ils sont - ou ont été - proches du pouvoir politique peuvent bénéficier d’avantages en nature équivalent à plus de 3500 euros par mois (1). Même la classe moyenne supérieure résidant à Paris souffre du niveau ahurissant du prix de l’immobilier. C’est ce qu’on a pu comprendre très clairement ces derniers jours en entendant certains commentaires amers de journalistes ou chroniqueurs.
L’émoi est tel que l’affaire commence à se répandre hors de Paris. Christophe Grudler, candidat divers droite à la Mairie de Belfort vient ainsi aujourd’hui de mettre en cause l’ancien Maire de Belfort, Jean Pierre Chevènement, pour occuper deux appartements HLM, l’un à Belfort, l’autre à Paris dans des conditions financières proches semble t-il de celle de Bolufer. A l’approche des municipales, l’affaire Bolufer risque d’ouvrir une boite de pandore avec des révélations de ce genre un peu partout en France.
Mais à qui faut-il s’en prendre ? Dénoncer le manque de décence et de morale publique des intéressés n’est pas en soi très intéressant, ni très constructif. Ce sont les ressorts de ces privilèges qu’il faudrait étudier et trouver les moyens législatifs ou fiscaux pour les empêcher.
Pourquoi le niveau du loyer de Monsieur Bolufer est-il resté si bas par rapport à l’évolution du marché ? S’agit-il d’un cadeau dont il aurait bénéficié de manière intuitu personae de la part de son bailleur, la Régie Immobilière de la Ville de Paris (qui contrairement à ce que son nom indique est une société d’économie mixte) ? Rien ne l’indique. Au contraire, le fait que JPC soit dans la même situation laisse plutôt à penser que l'ensemble du parc de la RIVP est à loyer bon marché.
Et si les tarifs pratiqués par cette institution sont largement plus bas que le marché, est-ce parce que son parc est amorti depuis longtemps ? Mais dans ce cas, si la RIVP gère son parc en bon père de famille, sans faire de profit excessifs, le scandale ne serait-il pas plutôt le niveau extrêmement élevé du marché « normal » ?
Certains considèrent alors que si les loyers de la RIVP sont si bas, ils devraient en priorité bénéficier aux gens les plus modestes et non pas à des hauts fonctionnaires. Le problème c’est que les logements du parc de la RIVP ne sont pas des logements HLM. Il ne s’agit pas de logements sociaux dont les prix sont modérés parce qu’ils ont été aidés par l’Etat, mais parce que l’institution a construit son patrimoine dans les années 50 et en est resté propriétaire depuis. Rien n’obligeait le bailleur à casser le bail de l’intéressé pas plus que celui n’était moralement obligé de quitter son appartement.
Faudrait-il alors considérer que les logements depuis longtemps « amortis » devraient entrer automatiquement dans la catégorie « logement social » ? Le caractère social ne déclancherait alors plus un niveau de loyer bas. On se contenterait de le déduire du niveau des loyers ?
La question du logement est inextricable. Fondamentalement, le problème du logement vient du fait que l'immobilier a donné lieu à une forte spéculation ces dernières années, qui s’est répercutée sur le montant de certains loyers (mais pas sur d’autres), qui a enrichit considérablement les anciens détenteur de patrimoine mais à entraîné de lourdes charges pour les acquéreurs plus récents. Cette inflation délirante du prix de l’immobilier à entraîné d’immenses et ingérables inégalités entre des appartements et des occupants ainsi qu’entre propriétaires et locataires c'est-à-dire aussi – je ne me lasse pas de le rappeler - entre jeunes et vieux.
L’orientation actuelle du gouvernement est d’inciter – voire de contraindre – les locataires de logements sociaux qui occupent des logements devenus trop grands pour eux ou dont les ressources ne correspondent plus avec les normes du logement social à quitter le parc, soit en achetant leur logement, soit en déménageant. L'UNPI estime à 200 000 le nombre de personnes concernées. Le problème dépasse donc largement le cas des élites parisiennes et du parc public de la ville de Paris, qui - rappellons le - n'est pas "social".
Sur le papier, l’idée paraît juste. Sauf qu’elle ne fera que déplacer le problème. Si on sort autoritairement les classes moyennes du parc social pour y loger des classes populaires, on fera financer par des gens modestes, en risquant de les paupériser, le coût de politiques en faveur de personnes plus modestes qu’elles. Ce serait faire preuve d'une conception très sarkozyste de la Justice où les privilégiés sont définis comme étant ceux qui sont juste au dessus ou juste en dessous de ceux qui se plaignent.
L’idée de sortir ces gens « par le haut » en leur proposant d’acheter leur appartement pour qu’avec ces sommes, les offices HLM construisent de nouveaux logements à destination des plus pauvres est beaucoup plus séduisante. Sauf qu’elle ne marche pas non plus. Il faudra bien que quelqu’un paie le prix de la différence entre le prix de l’immobilier social et celui du parc privé. Soit se sera l’occupant s'il achète son logement au prix du marché, et il sera étranglé financièrement. Soit ce sera l’office HLM s’il vend à un prix calculé sur le montant des loyers versés et il sera dans l’incapacité de construire l’équivalent au prix du marché d’aujourd’hui.
Il me semble que la notion même de logement social est devenue totalement caduque et qu’on n’arrivera à rien rebâtir de clair et de juste en conservant une distinction obsolète entre logement social et logement privé. Si l'affaire de la RIVP montre quelque chose, c'est qu'on peut sortir des loyers très modérés dans le parc privé "classique".
La différence aujourd’hui se fait essentiellement entre les logements récemment acquis ou construit (donc impactés par l’inflation des cours de l’immobilier), et les logements anciennement acquis ou construit, (qui eux restent sur un modèle économique d’avant l’inflation des cours). Ces derniers deviennent soit des poules aux œufs d’or pour les propriétaires, soit des privilèges pour leurs occupants.
A mon sens, il faut utiliser l'outil fiscal de préférence à l'outil règlementaire et préférer la régulation économique à la stigmatisation des privilégiés.
La première chose à faire serait de dissuader la spéculation immobilière en taxant très fortement les plus values immobilières que ce soit sur les transactions en capital ou simplement sur la perception des loyers par les personnes privées ou publics. Le rapport de propriétaire à locataire est une forme absolue d’exploitation de l’homme par l’homme. Bien plus choquante encore que le rapport entre capitaliste et travailleurs, car le capitaliste en exploitant le travail de l’ouvrier, créé de la richesse et fournit de l’emploi. Le propriétaire rentier, lui, ne créé aucune richesse. Il s’enrichit tout simplement en appauvrissant son prochain, quitte à lui retirer l’accès à l’un des besoins humains les plus fondamentaux. Ce type de profit doit donc être taxé à un niveau bien supérieur à celui des bénéfices commerciaux, dans le but d'assurer une rémunération raisonnable et décente du capital. Assez pour inciter à la construction de logique. Pas trop pour interdire toute forme d'exploitation et de rentes.
Ensuite, il faudrait inventer un mécanisme universel pour prendre en compte les dépenses et les revenus liés au logement dans l’assiette de l’impôt sur le revenu de manière à neutraliser les inégalités face au logement. Rajouter au revenu imposable les avantages en nature liés à un loyer « modéré » et déduire des revenus la part de loyers « prohibitifs ». Comment cela pourrait-il fonctionner ?
Il est nécessaire au préalable de définir un prix de référence pour tout logement. Par exemple, en rapportant sa surface au prix moyen du mètre carré constaté sur le quartier lors des ventes faites sur les dernières années, modulé bien entendu par le niveau de standing du logement. Cela donnerait une estimation de la valeur marchande de l’immeuble. Pour le convertir en loyer, il suffirait de définir une durée arbitraire d’amortissement. 10 ou 15 ans. On reviendrait ainsi à une forme de contrôle des prix et à une certaine économie administrée. Dans un domaine aussi fondamental pour les droits humains et aussi sensible pour le pouvoir d'achat, cela me semble une nécessité. Rappelons que l'administration fiscale est sensée déjà se livrer à ce travail. Les bases des taxes locales sont en effet sensées représenter la "valeur locative" des logement ! Il ny aucune raison de penser que l'administration ne puisse pas l'objectiver si elle ne s'en donne les moyens.
Ainsi, la différence entre le loyer effectivement payé et ce loyer de référence serait soit intégré, soit déduit de la base imposable. Bolufer aurait pu continuer à bénéficier de son loyer "modéré" mais aurait vu sa base imposable augmentée de 3600 € ! A l'inverse, une personne modeste qui devrait louer un appartement excessivement cher verrait sa base imposable réduite, voire bénéficierait d'un crédit d'impôt. Le système pourrait fonctionner également pour les propriétaires-occupant en comparant le montant de leurs remboursements d'emprunts à cette valeur de référence.
On pourrait même raffiner le dispositif pour y intégrer les objectifs du grenelle. Il suffirait de faire expertiser l’ensemble des logements au regard de leur performances énergétiques, de chiffrer le coût de la mise aux normes et la déduire du prix de référence à la vente. Le loyer de référence des logements passoires serait ainsi minoré. Parrallèlement, les bénéfices des propriétaires bailleurs serait arbitrairement majorés de la différence entre le loyer réel et le loyer théorique intégrant l’objectif de performance énergétique. Ce système permettrait de déporter le coût de la non mise aux normes, du locataire vers le propriétaire qui est seul en mesure de procéder aux travaux de rénovation.
Naturellement le loyer de référence ainsi défini servirait de nouvelle base à la taxe d’habitation – qui est un scandale dont personne ne parle, les « valeurs locatives » n’ayant pas été révisées depuis 1970 !
Dans un tel schéma, l’aide à la pierre disparaîtrait avec le concept de « logement social » pour être réaffectée sur les aides à la personne afin de permettre à tout le monde de pouvoir payer le montant du loyer de référence. Cela aboutira à une usine à gaz, mais ce n’est pas grave. Ce sera toujours préférable à la situation actuelle où tous les dispositifs d’aide ne font que nourrir la hausse des cours de l’immobilier avec son cortège de rente, de privilèges et d’inégalités, sans pour autant parvenir à remédier à la pénurie de logements.
(1) 6€/m² pour Bolufer pour un prix moyen dans la capitale de 25€, soit un avantage 19€ multiplié par 190m²= 3610 €.
(2) Les petits boutons Wikio que je mets en bas de chaque note depuis quelques jours, je ne sais pas vraiment à quoi ça sert. Peut-être à monter dans les classements Wikio ou bien à améliorer le référencement. Tout ce que je sais c'est que l'on est sensé cliquer dessus si la note nous a plus. (J'ai vu ça chez notre ami Marc Vasseur) ...
Tout à fait d'accord avec "Le rapport de propriétaire à locataire est une forme absolue d’exploitation de l’homme par l’homme"
En ce qui me concerne j'ai eu la chance d'être propriétaire assez rapidement. Heureusement car j'ai toujours vécu le paiement d'un loyer comme une sorte d'humiliation.
Pour le reste du post, je vais le relire à tête reposée ;)
Rédigé par : RST | 22 décembre 2007 à 22:48
Article intéressant mais contradictoire. En l'état du droit, la faute de Bolufer est juridiquement quasiment inexistante. Ma position est donc strictement inverse et je te conseille d'aller lire mon collègue de Kiwis, le Chafouin, sur le problème de la morale.
Pour moi, on met dans le même panier des affaires qui ne sont pas du même niveau de gravité. Il faut savoir nuancer, sinon on verse dans le "tous pourris". D'ailleurs, Chevènement expliquait qu'il acquittait un surloyer correspondant à ses revenus au dessus du barème.
Combien de HLM accordés au piston ? Si l'on veut tout nettoyer, il faut le faire en haut et en bas. Qui n'a jamais fait "sauter" un PV ? qui n'a pas son petit passe-droit ? Attention aux Robespierr du Dimanche...
Rédigé par : Toréador | 22 décembre 2007 à 23:02
Mmmh cher Toréador,
je me demande sur votre blog si votre distinguo entre l'affaire Bolufer et l'affaire Abdi (ce qui revient comme toute distinction juridique à ...blanchir...Bolufer ne troube pas sa source dans l’antagonisme entre votre profession d’assureur UMP (c’est comme un agent immobilier UMP) et le fait que Mr Abdi soit d’origine maghrébine.
Ce qui est TRES amusant, c'est que juste avant vous soulignez aupres de 'John' que Mr Bolufer est proche de l'extrême-droite.
Je vous rappelle que l'extreme-droite a de nombreuses variantes ;-) que je combats...toutes.
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 23 décembre 2007 à 05:09
@ RST
Lorsque j'étais à Belfort, j'étais logé par une SEML genre RIVP dans un parc non conventionné, et ça me semblait la bonne formule. On conserve la liberté du locataire, tout en ayant pas l'impression d'engraisser un retraité qui sait encaisser la monnaie mais qui refuse n'investir jamais dans son patrimoine, même pas pour changer la chaudière ou mettre du double vitrage. Du coup, ici, pour un loyer pas donné du tout, je me ruine en chauffage et je me pèle par ses températures sibériennes !
@ Toréador
Ou est ma contradiction ? Je dis explicitement que le parc n'était pas social et que Bolufer n'était pas en faute ... Je ne crois pas avoir fait dans la chasse aux sorcière. C'est pas du tout un problème de morale (c'est pourquoi je n'irais pas lire ton ami chafouin, comme d'une manière générale, j'évite d'aller perdre mon temps les sites des kiwis)
Je dis au contraire que le problème est le niveau des prix des logements ... mais si tu as lu l'article en diagonale, je ne vais pas t'en faire un résumé.
@ Le Belge
Tu fais partie des RG de la blogosphère ou quoi ? :-)
Rédigé par : Malakine | 23 décembre 2007 à 09:41
La crise de l'immobilier est un phénomène fabriqué pour maintenir un semblant de croissance c'est vrai pour la plupart des pays occidentaux USA, GB et Espagne en tête. La pensé économique populaire affirme "quand la batiment va tout va" cette affirmation est à pour origine la période des trente glorieuse ou le prix de l'immobilier et des loyer évolué de manière proportionnel aux revenues. A l'époque les bulle immobilière entrainé en faite des relances de la croissance économique et une hausse des salaires n'oublions pas que les politiques de grands travaux se faisait souvent par le construction e logement et la fabrication momentanée de bulle d'activité. Mais à l'époque l'accroissement des dépenses dans le logement avait des effet multiplicateur d'investissement grâce à la relative fermeture des économie.
Si nos pays consommaient essentiellement des biens produit chez eux les bulles immobilière n'auraient à mon avis pas eut les mêmes effet. On a toujours ce problème de libre-échange comme source de déformation des équilibres économiques des nations. De toute façon c'est la fin de la bulle les prix vont dégringoler entrainant peut-être à terme une déflation.
voir le blog de l'immobilier site très intéressant et pas du tout langue de bois:
http://www.le-blog-immobilier.com
et une article de Patrick Reymond sur l'accroissement des inégalité aux USA en lien avec la bulle immobilière:
http://www.le-blog-immobilier.com/2007/12/ingalits.html#more
Rédigé par : yann | 23 décembre 2007 à 11:02
nonon je chasse les Robespierre du samedi (Golf noires et musique à fond, Sarkozy en bandoulière :-))
Tiens, j'y pense, "Toréador" ne m'a pas répondu sur son blog.
Rédigé par : Belgo3.0 | 23 décembre 2007 à 20:50
le problème avec ces droitiers, comme Chevenement, c'est que des qu'on les met devant leurs contradictions, eh bien ils ripostent par une attaque sophiste, une diversion.
Regarde Chevenement : tu le mets devant ses pied-à-terre sociaux, il riposte "attaques de caniveau".
Regarde Toréador, le célébre blogger : tu l'attaques sur les fils communs qu'il tisse avec l'extreme droite (populisme, ironie à bon marché, absence de préalables politiques), tu te fais accuser d'outer un tiers. Tu poses la question de savoir qui, vlan, il te répond par des calomnies, etc.
L'affaire des logements sociaux (pour Bolufer et d'autres droitiers, comme la fille Lang ou Assouline), c'est qu'ils mettent en évidence une morale (politique) à géométrie variable, typiquement de droite. La dessus, on vient EVIDEMMENT te traiter de Robespierre du dimanche (sophisme, càd attaques personnelles).
C'est malheureux. Comme il est malheureux que
1/ la personne à l'origine de la fuite soit anonyme
2/ les fuites ne concernent que Bolufer et pas "les autres"
3/ Delanoe ait (ça change de ses habitudes, tiens) tenté de noyer le poisson en déférant le dossier à l'examen de la Chambre régionale des Comptes (beau geste de Ponce Pilate)
Bah...avec le temps tout s'éclaircira. L'économie est une épreuve sans pareil : on en viendra à une scénario argentin...c'est alors que les droitiers s'enfuiront (ils l'avaient déjà commencé en 1981)...
Le pire c'est de recevoir des discours pontifiants de gens aussi creux, donc autoritaires et mascialisants (Chevenement par ex n'est objectivement, à mon sens, qu'un agent de la Droite nationale, de la bourgeoisie, quoi).
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 24 décembre 2007 à 15:00
@Belgo 3
C'est marrant parce que d'un point de vue macroéconomique c'est plutôt Mitterrand qui fut une taupe libérale. Chevenement en 1983 prôner la dévaluation et la sortie du SME proposition qui n'était pas vraiment de droite, ou plutôt pas vraiment libérale. Attention à ne pas faire une confusion entre plusieurs problèmes sans lien entre que Chevenement ait un problème avec cette histoire de HLM ne signifie pas pour autant que ses politiques et que ses divers propos furent de "Droite" comme vous le dites l'amalgame est un peu facile.
Pour vous donner un exemple va mère paye un loyer 30% moins cher que sa voisine de pallier pour un appartement identique. Il n'y a aucune corruption ou aucune arnaque d'aucune sorte. Le proprio de ma mère n'a jamais fait d'augmentation ou alors trés faible depuis 15 ans qu'elle vit dans cette appartement, alors que les locataires voisins ont souvent changé et que le propriétaire de l'appartement n'a pas hésité à gonfler les loyers. Il y a probablement beaucoup de gens dans le cas de ma mère et cela ne fait pas d'eux des criminels. Plutot que de comprendre les problèmes de logement et de macro-économie les gens se lancent dans des chasses aux sorcières, c'est exactement comme avec le système de retraite ou la sécurité de l'emploi plutôt que d'élargir ses avantages à tous et protégé par des barrières douanières nos salariés du privé, les gens préfèrent foutre en l'aire la fonction public, tous contre tous tel est le mot d'ordre. La jalousie comme seule moteur d'action collective.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas des problèmes et des avantages étranges pour certains, seulement je trouve étrange cette colère alors qu'il y a eut un silence complet sur les baisses d'impôts pour les plus riches tout comme un silence complet sur le viol de la démocratie par la ratification parlementaire du TCE. On dirait que les médiats manipulent totalement la masse en disant ce qui est inadmissible et ce qui ne l'est pas .
Rédigé par : yann | 24 décembre 2007 à 15:57
Ouais, je suis plutôt d'accord avec Yann a propos de Chevènement, mais peut-être que le Belge a plus en tête les positions sociétales e JPC que ses prises de positions économiques ... De toute manière, plus ça va, moins je trouve de sens aux notions de droite et de gauche. Moi, je me définis maintenant comme appartenant à la "droite antilibérale" ... ;-)
J'ai beaucoup apprécié l'exemple cité par Yann, qui me semble illustrer parfaitement ma thèse selon laquelle l'inflation des courz=s de l'immobilier a entraîné des fortes inégalités entre personnes de même classe sociale et entre appartements comparables ..
Je suis de retour Mercredi. En attendant, je souhaite un joyeux noël à tous !
Rédigé par : Malakine | 24 décembre 2007 à 19:20
Bon Noel à tout le monde
et meme à Toréador-l'ami-qui-vous-veut-du-bien.
J'irai voir plus tard quelle excuse il pourra bien avoir trouvé pour ne pas me répondre.
Il va m'exclure, c'est inévitable, car je renvoie une image de lui...à lui...qu'il ne peut accepter.
Bon : petite précision lexicale, càd de valeurs..
Pour moi, qui suis socialiste càd Rouge,
est sociétal(e) toute mesure correctrice qui est financée par l'impot. Le RMI est sociétal. Les emplois associatifs sont sociétaux. Emmaus et les Restaus sont sociétaux. L'essentiel du programme du Parti Socialiste est sociétal.
Est social toute mesure qui corrige la société sans toucher à l'économie : le PACS est social, la sécurité sociale est sociale.
Est socialiste toute mesure correctrice qui touche à l'économie : les 35H (sans mesures sociétales -attention bien noter le correctif-) sont socialistes, les SEM de logement ;-) (s'il en existait sans mesures sociétales...comme des passe-droits...financés par l'impot) seraint socialistes, la TIPP flottante est socialiste, etc.
Amitiés...socialistes,
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 24 décembre 2007 à 20:48
Toréador,
Je suis peu intéressé par le cas Bolufer qui reflète la morale de plus en plus inexistante dans ce pays, et me borne à dire que la presse aurait fermé sa gueule s'il avait été un tant soit peu connu (lire "puissant").
Je ne comprend pas comment un mec doué comme toi peut faire référence au chafouin pour prouver quelques chose !
C'est un peu comme dire:
"Vous voyez que j'ai raison, puisque Britney Spear l'avait dit !"
Rédigé par : Ozenfant | 25 décembre 2007 à 19:11
"Dénoncer le manque de décence et de morale publique des intéressés n’est pas en soi très intéressant, ni très constructif."
Ha bon, alors on laisse continuer les conneries et on passe l'éponge. (Liberté, ÉGALITÉ, Fraternité, c'est du pipeau!!!!)
Et le blocage des loyers, il y a bien un blocage des salaires qui ne dit pas son nom. Ho pardon j'ai dit un gros mot.
Rédigé par : Bourguignon | 25 décembre 2007 à 22:26
Malakine, Boréale, Belgo, RST, PMF, Chav (Perle du Sud), Abadinte, Erick, Philippe, Olaf, Constantin et les autres:
En guise de conte de Noël, UNE PENSEE DE NIETZCHE:
"Les faibles, les esclaves, sont esclaves de leur propre faiblesse.
Laquelle vient de ce que n'ayant ni la volonté ni le plaisir de vivre par et pour eux-mêmes, ils ont préféré -par haine de soi- ne pas être des «individus» et se diluer dans la promiscuité et le conformisme du brave bétail grégaire et du troupeau.
Dans leur désir de se débarrasser de leur sourd malaise et de leur sentiment de faiblesse, tous les malades tendent indistinctement à s'organiser en troupeau. Par nécessité naturelle, les forts ont tendance à se séparer autant que les faibles ont tendance à s'unir. Le fort, qui désire au plus profond de lui-même devenir son propre maître, se veut individu. Il refuse d'être un animal social et sacrificiel. C'est un esprit libre. Il marche sur ses voies propres et n'y rencontre personne. Il a son chemin à lui. Il vit en individu souverain, autonome et supra-moral. Il tire sa force du plaisir de son être propre. Il résiste aux hommes du troupeau qui tentent régulièrement de briser les individus autonomes, indépendants et sans préjugés. Je vois dans la tradition étatique et sociale un obstacle à l'individuation: mais si l'on souhaite des hommes ordinaires et égaux, c'est parce que les faibles redoutent l'individu fort et préfèrent un affaiblissement général à un développement dirigé vers l'individuel.
Ce qui nous pousse donc vers le troupeau, c'est notre faiblesse. Devenons qui nous sommes. Des esprits libres. Des individus.
Et lorsque vous serez -pleinement- vous-même, vous n'aurez plus de vide laissé par la trace de vos semblables."
Rédigé par : Ozenfant | 26 décembre 2007 à 10:01
ce dont tu parles Ozenfant,
c'est de l'"autonomie" au sens où Gandhi l'utilisait, dans le sens "reconnaissance d'une entité". Cela implique le rejet "positif" de l'autre : "laissons les Anglais être les Anglais", car nous pouvons nous passer d'eux. C'est un concept qui discrédite la "mondialisation libérale", qui conçoit la paix comme issue de l'interpénétration des transactions...mais nie l'indépendance et la responsabilité de l'individu...contradiction fatale des libéraux...
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 26 décembre 2007 à 13:09
Pour animer un peu le blog un trés intéressant documentaire sur le fonctionnement des médias aux USA mais on peut facilement extrapoler sur les autres états occidentaux. Quand je disait que l'élection de Sarko était le fruit du pourrissement des médias je ne devais pas être si loin de la vérité:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=126
Rédigé par : yann | 26 décembre 2007 à 21:33
Une lapalissade que je répète depuis que la retraite m'a permis de perdre du temps à bloguer:
"L'élection de Sarko sera (ou est) le fruit du pourrissement des médias"
J'aurais pu ajouter, comme aurait dit NIETZCHE, que quand l'individu pense par lui même il ne se sert plus de la presse et de la littérature que comme d'un outil de discrimination !
Rédigé par : Ozenfant | 27 décembre 2007 à 10:38
question médias, je suppose que vous connaissez le livre de Guy Debord
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Soci%C3%A9t%C3%A9_du_spectacle_(livre)
La question cher Ozenfant c'est "que faire ?" ? :-)
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 27 décembre 2007 à 10:45
C'est en effet un scandale qui commence à faire tache d'huile. Repensons à l'affaire Gaymard aussi dont j'ai parlé sur mon blog...
Rédigé par : Raphaël DIDIER | 27 décembre 2007 à 18:49