Sous l’influence d’Henri Guaino, le discours de Nicolas Sarkozy se fait de plus en plus protectionniste. De l’appel à la préférence communautaire, il va désormais jusqu’à porter une critique radicale du libre-échange. Je l’ai entendu récemment lors d’une visite dans une usine remettre en cause le discours officiel de l’adaptation à la mondialisation par le développement des emplois de services au motif qu’il y aura toujours quelqu’un pour produire les mêmes services, moins cher que nous.
En France, le débat ne prend pas. La question est trop sensible et le tabou trop puissant. Il n’y a d’ailleurs aucun candidat pour offrir une vraie contradiction en faisant l’apologie de la mondialisation et du libre échange.
En revanche, l’Europe commence à s’émouvoir des prises de positions régulières de la classe politique française en faveur de solutions plus ou moins protectionnistes. Les réactions récentes de la commission de Bruxelles, loin de traduire une volonté d’ouvrir le débat, montrent au contraire la nature profondément antidémocratique de la commission européenne.