Jean Pierre Chevènement vient de poster sur son site, deux articles en forme de coups de gueule contre l’omerta dont il est l’objet dans les médias. Il n’est pas le seul. Le site Marianne.2007 a publié samedi un article très intéressant qui exprime le ras le bol de beaucoup de politiques sur la manière dont ils sont interrogés par les journalistes.
Le diagnostic fait l’unanimité parmi tous ceux qui ne se sont pas transformé en groupie de l’un des deux candidats officiels.
Les médias préemptent le vote des citoyens en décidant par avance et à leur place les candidats qui comptent. Les autres sont totalement ignorés, et quand on leur accorde du temps de parole, c’est pour les enfermer dans la catégorie de petits candidats par des questions qui les somment de justifier leur candidature, qui est d’ailleurs souvent présentée comme candidature de division procédant d’une envie d’assurer sa promotion ou d’une misérable logique partisane.
Les médias répugnent à interroger les politiques sur leurs propositions. Ils préfèrent les faire commenter l’actualité, les derniers sondages de popularité, quand ce n’est pas les positionnements tactiques de leurs concurrents ou les leurs. Ils placent les politiques sur le propre terrain du commentaire et refusent de se placer d’entrer dans une logique réellement politique. Par une conception dévoyée de leur métier, ils empêchent les politiques de faire le leur.
Enfin, et ce qui est certainement le plus grave, les médias n’interrogent jamais les politiques sur les questions de fond. Dès que ceux-ci attaquent un sujet un peu complexe, ils détournent aussitôt la discussion pour passer une pub, un reportage, ou donner la parole à un autre interviewer.
Tentons de comprendre.
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