Les Français s’enorgueillissent d’avoir le meilleur système de santé du monde. C’est un fait. L’OMS dans un classement établi en 2000 classait la France en première place pour la performance des systèmes de santé. Contrairement à d’autres services publics, comme l’éducation par exemple, la polémique ne porte pas sur la qualité du service mais sur son coût et de son mode de financement.
Très classiquement, le débat oppose les libéraux et les socialistes. Les premiers souhaitent plus de concurrence, plus de responsabilités et moins de mutualisation des dépenses (1). Les seconds considèrent eux que les dépenses de santé sont un investissement, que leur progression est inéluctable compte tenu du vieillissement, du progrès des techniques et de la demande sociale, et qu’il suffit de mettre de nouvelles ressources en face des besoins. Entre les deux, se trouve l’approche technocratique qui est généralement celle des gouvernements, qui recherche à contenir les dépenses par des mesures techniques de rationalisation de l’offre de soins ou de transfert de charges vers les mutuelles ou les usagers.
J’aimerais pour ma part développer un autre point de vue, celui qui consiste à remettre en cause la soutenabilité du système à partir d’une critique de ses fondements théoriques : La maladie comme une fatalité qui frappe à l'aveugle ; La santé est droit face auquel toute la population doit se trouver dans une stricte situation d’égalité.