Eric Zemmour ne fait pas dans le politiquement correct. Dans ses chroniques, ses essais ou ses interventions télé, il s’illustre toujours par des idées et des analyses en décalage avec la pensée de l’époque. Il y dénonce régulièrement la mondialisation libérale, la perte de souveraineté, l’affaiblissement du politique, l’héritage de mai 68, la libération des mœurs, la féminisation de la société, le droit de l’hommisme, l’antiracisme, le communautarisme et l’immigration de masse. C’est un réac assumé, le représentant le plus abouti de la droite anti-libérale.
Son dernier essai « Le premier sexe » où il tirait à boulets rouges sur les dérives du féminisme, ou plus exactement, sur le renoncement des hommes à défendre leur masculinité, avait déjà fait polémique. Son bouquin était pourtant réjouissant et brillant. Il y rappelait quelques vérités salutaires sur la dualité des sexes et proposait une grille d’interprétation assez puissante des grands maux de notre époque, de la crise des banlieues à celle la représentation, jusqu’aux problèmes de couple.
Pour son dernier essai, Eric Zemmour a choisi la forme du récit romancé. « Le Petit frère » n’est ni un roman, ni une enquête sociologique, ni un récit de l’évolution idéologique de la génération soixante huit, ni un essai proprement dit. Il est tout cela à la fois. On y retrouve tous les combats d’Eric Zemmour, avec le thème de la désagrégation de la nation française comme fil directeur.
Le choix d’incarner sa thèse dans des personnages donne une force incroyable à son propos, surtout lorsque l’on sait que son roman est inspiré de faits réels. On ne ressort pas de cette lecture indemne, même lorsqu’on est familiarisé avec le discours d’Eric Zemmour et qu'on en partage les thèses. La peinture qu’il fait de l’histoire récente et de la société française d’aujourd’hui est d’une noirceur extrême, d’un pessimisme radical et d’un fatalisme angoissant.
Le décor est planté par une citation introductive de Finkelkraut « l’antiracisme est le communisme du XXIème siècle » La société serait en train de sombrer, doucement mais sûrement, dans la barbarie à force de bons sentiments. A trop avoir célébré le droit à la différence, la tolérance, la générosité pour les défavorisés, le respect de la diversité ou le droit au bonheur individuel. A force d’avoir détruit la Nation par tous les cotés, de l’avoir accablé de tous les maux de l’histoire, de l’avoir présenté comme un contre modèle absolu qui porterait en elle les germes du racisme, de l’autoritarisme ou de la guerre.
Le récit raconte le parcours de personnages situés aux deux extrêmes de la société, les uns dans un quartier populaire, les autres dans la haute bourgeoisie parisienne. L’histoire débute sur un fait d’hiver tragique. Un jeune arabe, fraichement endoctriné par un imam qui lui a injecté le poison de la haine dans son cerveau en jachère, défigure et tue son ami d’enfance. Parce qu’il était juif. Parce qu’on lui avait appris que le Juif est "l’ennemi de race".
Un journaliste cathodique, militant de la gauche morale et compagnon de route de SOS Racisme, troublé par ce fait divers que les autorités veulent étouffer, mène l’enquête parmi les résidents de l’immeuble, principalement des familles juives et arabes. Il constate qu’au fil des ans, de part et d’autre, le sentiment d’appartenance à la communauté nationale, encore très présent dans la première génération venue d’Afrique du nord, s’est totalement estompé chez les jeunes au profit de leur identité ethnique et religieuse. Il observe le fossé se creuser entre les communautés, la tension monter, les destins se construire, dans le succès pour l’un, dans la descente aux enfers pour l’autre. Jusqu’au drame final.
Le journaliste, lui-même d’origine juive se sent responsable de cette tragédie. Il a le sentiment de récolter ce qu’il a semé pendant toute sa vie militante. Son combat contre l’antiracisme a conduit chacun à s’affirmer dans sa différence tout en empêchant l’Etat de réguler l’immigration au moment où c’était encore possible. Son entreprise de ringardisation du sentiment national et son apologie du cosmopolitisme ont finit par détruire ce qui permettait à des gens différents de vivre ensemble. L’homme se remet d’autant plus en question, qu’il vit un divorce cataclysmique et qu’il est lui-même une victime de la libération des mœurs, dont il a été un ardent défenseur et un partisan actif.
Le récit est impitoyable. Rares sont les personnages qui s'en sortent honorablement. La génération des primo-arrivants est décrite avec une certaine tendresse. Certaines jeunes femmes magrébines apparaissent comme une source d'espoir. Pour le reste, c’est un jeu de massacre. Même si l’on a de la bienveillance pour la lucidité du narrateur, il apparaît comme l’un des fossoyeurs de la paix civile. Son ami, un député de droite anciennement gaulliste, s’il n’a jamais partagé les mêmes illusions, a désormais capitulé face à tous les communautarismes dans sa circonscription. Les jeunes de banlieues apparaissent comme des êtres à peine sorti du stade animal, vivant en tribu et fonctionnant à la haine sur un mode sécessionniste. Quand aux religieux, ils sont la figure du mal absolu, professant la haine de l’autre et l’enfermement identitaire.
On aimerait croire qu’il s’agit de caricatures et que la réalité des quartiers où s’opposent des communautés n’est pas celle là. On prie pour que les jeunes des cités n’aient pas atteint ce stade de bêtise crasse, d’ignorance et ne soient pas des proies si faciles pour l’endoctrinement et le fanatisme religieux. On espère que le système politico-médiatique n’ait pas sacrifié tout sens du bien public sur l’autel de la carrière, optant toujours pour ce qui marche de préférence à ce à quoi ils croient.
Pourtant Zemmour, qui a semble t-il réellement enquêté dans cet immeuble affirme que la réalité est plus caricaturale encore …
Cette noirceur conjuguée à l’hyperréalisme du récit suscite le malaise. Nombreux seront ceux qui, pour évacuer cette représentation dérangeante de notre époque, accuseront Eric Zemmour de faire dire à ses personnages ce qu’il n’ose pas dire lui-même , d’être un islamophobe qui s’ignore, un raciste qui croit à la malédiction des gênes, un xénophobe qui voudrait éradiquer toute différence dans un moule totalitaire de l’identité nationale, un antisioniste qui considère que l’existence de l’Etat d’Israël constitue un foyer de tensions interethniques dont on a pas fini de payer le prix, un lépéniste cathodique nostalgique d’une France ethniquement pure gouvernée par un pouvoir à poigne.
Il serait facile, trop facile, de discréditer l’auteur sous l’anathème. Même si le portrait qu’il fait de la France et de son histoire récente comporte des traits un peu appuyés, la réalité qu’il décrit est peut-être pour bientôt. Le récit invite à la réflexion sur cette page de l’histoire qui a commencé à s’écrire lorsque la France a décidé d’ouvrir en grand ses portes à l’immigration tout en glorifiant la figure de l’étranger et en se dénigrant elle-même.
C’est à cela que nous invite Eric Zemmour dans son dernier essai qui se lit comme un Roman. Espérons seulement qu’il s’agisse bien d’un roman.
Liens :
La critique de Philippe Meyer dans Marianne 2
@Malakine
Je vis en banlieue et les imams ont autant d'influence que la pape, c'est à dire aucune. Je pense qu'il faut arréter de généraliser systématiquement et de tout ramener au religieux. S'il est vraiment que les jeunes beurre ne se sentent pas du tout français pour la plupart, cette identité fut pendant longtemps abstraite chez les français eux mêmes. Historiquement l'identité française à toujours été fragile l'individualisme lié à nos structures familiales y aidant. Etre français ce n'est peut-être pas en levant un drapeau tout les matins qu'on l'est, c'est plutot dans la façon de penser et de réagir face au monde qui nous entoure. Pour être plus claire peut-être que les jeunes maghrébin sont plus français qu'ils ne le crois eux même. La France est une nation qui alimente les identité car dans son monde de pensée conscient tout les hommes sont identiques, du coup les individus n'ont pas peur de s'exprimer et d'être ce qu'ils sont . Comme tu le sais étant un grand lecteur de Todd la france c'est l'inverse du monde anglosaxon ou la société prône la différence mais ou en fait les individus font tous pour ne pas sortir de la masse. Il est vrai que le problème c'est que nos élites pratique un discours contraire à la tradition française celui de l'égalité, mais est-ce que ces discours ont tant de répercussion que cela.
Personnellement je n'aime pas Zemmour je pense qu'il est en parti malhonnête. Et son livre n'est pas une étude sociologique, il se borne comme le fond tous les penseur du dimanche à prendre un exemple particulier et à en tirer des généralités. Les banlieues sont en partie peuplé de barbare c'est vrai, mais c'est le cas de tout les pays du monde. Dans des pays où il n'y a pas d'immigrés comme en Colombie, au Brésil, au Mexique etc.. Tu as des quartiers qui sont de vrai coupe gorge et ou l'état n'existe pas, et les gens qui habitent les favelas ne se sentent absolument pas lier au reste du pays. C'est pareil pour les banlieues en France, c'est plus un problème sociale qu'autre chose. Zemmour fait du sensationnel parce que ça vend bien et que cela va dans le sens des idées communément admises. En plus il me semble qu'il fait du plagiat intellectuelle vis à vis d'Alain Soral et de ses œuvres dont les adeptes trouvent des ressemblances troublantes.
Rédigé par : yann | 16 janvier 2008 à 00:00
Ca commence à me taper sur le système cette comparaison jeunes des banlieues/animaux... on se croirait revenu au temps où on se posait la question de savoir si les hommes de couleur avaient une âme
Rédigé par : marc | 16 janvier 2008 à 07:35
Attention : vous citez la critique de philippe Meyer, mais c'est celle de Philippe Cohen.
"Combattre contre l'antiracisme", c'est (en simplifiant) e battre pour le racisme, or vous écrivez du journaliste du roman ("militant de la gauche morale et compagnon de route de SOS Racisme") :
"Son combat contre l’antiracisme a conduit chacun à s’affirmer dans sa différence tout en empêchant l’Etat de réguler l’immigration au moment où c’était encore possible".
Le "combat contre l'antiracisme" c'est par contre le credo d'Eric Zemmour...
Je n'ai pas lu son livre mais j'imagine bien son raisonnement :
1) notre société prône depuis quelques décennies "le droit à la différence, la tolérance, la générosité pour les défavorisés, le respect de la diversité ou le droit au bonheur individuel"
2) or nos banlieues sont de moins en moins tolérantes et le communautarisme y est sans cesse croissant.
3) l'antiracisme est donc responsable du communautarisme.
Dans l'éducation nationale, le même raisonnement conduit les réactionnaires à affirmer que le "pédagogisme" est responsable de la baisse de niveau.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 16 janvier 2008 à 11:26
En règle générale les gens qui possèdent l'expérience des ces quartiers comme Malek Boutih et les décrivent sans complaisance, sont accusé de cynisme par les idéologues !
Ces pourquoi les dossiers de Malek ont été rangés par les PS dans le tiroir du bas, dans la 29 ème pièce de la cave.
J'ai passé 16 ans près des cités de Cergy et passé 178 annonces d'emplois !
Je suppose que la réalité ne vous intéresse pas ?
C'est tellement plus beau de croire !
Qu'est-ce-que çà peut bien rapporter à un idéaliste de se mettre la tête sous le sable ?
Qu'est-ce qu'il compte y gagner ?
Quand on a une maladie, vaut-il mieux la sur-estimer, quitte à aller voir des médecins pour rien... Ou, comme bien des humains ne pas oser faire d'examens... s'appercevoir qu'il est trop tard, et qu'il n'y a plus qu'a mourir ?
"Je possède ce don d'observation appelé cynisme par ceux qui en sont dépourvus." disait Bernard Shaw !
Peut-être appelez vous Malek Boutih et Eric Zemmour:
Des cyniques ?
Rédigé par : Ozenfant | 16 janvier 2008 à 18:58
C'est pourquoi !
Rédigé par : Ozenfant | 16 janvier 2008 à 18:59
Yann,
Tu te souviens peut-être que je suis de famille Black/blanc/beur, et que mon gendre est un cadre français d'origine Algérienne et musulman pratiquant.
Comme tu le dis, il ne fait pas partie de la majorité peu pratiquante, mais d'une minorité agissante, même quand elle est modérée (comme c'est le cas).
Entre la version idylique que tu traces et les propos entendus par lui, à la sortie de la mosquée, en Arabe:
"Le blanc, là-bas sur le trottoir, je lui trancherais bien la gorge"... il existe un juste milieu que j'ai fréquenté longtemps, puisque j'ai toujours employé des Arabes... de l'Athée au fondamentaliste... dans mon entreprise.
Pourtant, c'est la vérité vraie, aucun "djeuns" des cités n'a jamais dépassé une journée 1/2 d'éssai !
Ca vous intéresse de savoir pourquoi ?
Rédigé par : Ozenfant | 16 janvier 2008 à 19:21
@PMF,
Ma femme a été enseignante pendant 17 ans, et à toujours refusé le "pédagogisme" comme toute les choses en "isme" d'ailleurs, c'est pourquoi les notables de Pontoise lui envoyaient leurs enfants dans son école de campagne... puis, malgré son amour profond des enfants, à décidé de se "casser" de l'enseignement: devant la connerie de son dernier inspecteur d'académie.
Pour ce qui est du communautarisme, quand on entend les propos de certains responsables de ligues dites "anti-racistes": on se fend la pêche !
Ils sont ou pro-sionnistes ou pro-arabes et tous croient que le racisme est nécéssairement le fait du blanc !
Le seul vrai non raciste est celui ne fait pas de différence entre les races, pas ceux qui les dressent les unes contre les autres.
Je pense que mes petits enfants métis seront absolument choqués par les propos de ces ligues communautaristes !
Rédigé par : Ozenfant | 16 janvier 2008 à 19:35
@Ozenfant
Je ne trace pas de version idyllique, j'emploie même le terme de barbare. Mais je pense qu'on surestime largement le poids de la religion, de plus les immigrés ne sont pas tous arabe ni musulman loin de là, pourtant on fait une fixation sur cela. Les gens a la sortie des mosquées ont en générale un ages avancé, rare sont les jeunes qui y vont on croise plus de jeunes arabes adepte du rap et de la culture des banlieues américaine que d'adepte de Ben laden.
Rédigé par : yann | 16 janvier 2008 à 19:44
@ Yann
J'aimerais dire comme toi que l'islam ne joue aucun rôle dans le problème des banlieues, ni le sentiment d'appartenance à la communauté nationale, mais j'en doute fort. Un jour un jeune "robeu" de 16 ou 17 ans m'avait dit qu'il avait arrêté l'école au motif que "y a pas de boulot pour nous". Ce type d'attitude équivaut à des prédictions auto-réalisatrices. Le sentiment de non appartenance, engendre des comportements qui conduisent à l'exclusion sociale.
J'entends souvent parler de Alain Soral. Tu en avais d'ailleurs déjà parlé ici, plutôt en des termes positifs. Ce n'est pas un auteur que je connais. Que peux tu en dire ? C'est quelqu'un qui mérite d'être découvert ou bien non ?
Je te rejoins en revanche sur le caractère séparatiste de la culture des banlieues, mais je ne sais pas si c'est plus rassurant. Quel que soit son origine, religieuse ou exogène, si un part de la population développe une culture qui la met en marge de la société, c'est en soi un problème préoccupant.
@ Marc
Moi aussi y a des trucs qui commencent à me taper sur le système !
@ Ozenfant
Merci de tes multiples commentaires. Je ne sais pas si leur nombre avait pour objet de masquer que cet article n'a pas întéressé grand monde. A l'avenir, je saurais que les notes de lectures, c'est pas un truc qui vous passionne (même si en même temps, ça fait venir des nouveaux sur le site via les moteurs ...)
Rédigé par : Malakine | 17 janvier 2008 à 09:40
@Malakine,
J'ai lu ton texte hier mais je n'ai pas trouvé le temps de poster.
Pas lu ce livre mais je voudrais quand même faire une remarque: samedi, NS avait invité Blair qu'il admire apparemment. Or, à propos de la situation dans les banlieues, il oublie que, en Grande Bretagne, l'arrivée en grand nombre de ressortissants de l'ancien empire de ce pays a eu pour conséquence un communautarisme qui n'a pas d'équivalent dans notre pays.
En effet, des quartiers entiers sont pakistanais, indiens et autres.
J'ai habité Paris quelque temps. Il y a un an, j'y ai passé quelques jours pour mon travail et je suis allé à Belleville voir des amis de longue date. J'ai constaté alors que ce quartier était en passe de devenir un quartier asiatique. Je pensais que seul le 13ème l'était mais de nombreux commerces chinois sont installés dans ce qui était en partie un quartier juif.
En ce qui concerne le récit de Zemmour, rien ne m'étonne vraiment.
Quand on voit qu'en Mauritanie un retraité, qui passait plusieurs mois par an à initier les habitants d'une petite ville du pays à l'utilisation de l'informatique et d'internet (il était de ma région) a été assassiné par des islamistes qui le connaissaient bien, on est plutôt pessimiste.
Rédigé par : Philippe | 17 janvier 2008 à 09:59
Mon cher Yann,
Tu as raison, on surestime souvent le poids de la religion, on le sous-estime parfois aussi.
Les Arabes ne sont en effet pas ceux qui créent le plus de problêmes car ils ne sont pas "aussi dépaysés que cela" en France (Il n'y a que pour les "meufs" qu'il sont souvent à coté de la plaque).
Il y a en effet seulement 1/3 d'Arabes dans les émeutes et ils se désolidarisent de plus en plus de ces violences. C'est uniquement du point de vue de la progression des signes d'appartenance religieuse et du retour de l'obscurantisme que je suis pessimiste (lucide ?).
@Malakine,
Ton traitement de ces sujets n'attire personne sur ton blog, parce que ce sont "mes sujets" (lol).
Rédigé par : Ozenfant | 17 janvier 2008 à 10:57
Merci du tuyau. Je lirai ce livre. Je le lirai d' autant plus volontiers que ton post et les critiques mises en lien me font penser au "Camp des Saints" de Raspail qui dénonçait déjà l' esprit de renoncement et de capitulation de notre société, livre puissant et captivant.
Rédigé par : Erick | 17 janvier 2008 à 11:05
Le camp des saints a du être écrit au début des années 70. A l'époque il avait fait controverse. La question que posait le livre était "Et si le monde occidental était envahi par celui de ceux qui n'ont rien". Jean Raspail a t-il était un visionnaire? il a eu au moins le mérite de poser la question.
Mais bien avant Raspail un autre homme s'était interrogé. Il s'agit d'un texte biblique"L'apocalypse selon saint Jean". Au chapitre 16 on peut lire : " Et j'entendis une voix, qui du temple, criait aux sept anges : Allez, répandez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu". S'en suivent les explications.
Et quelques années après Raspail un autre s'est à son tour interrogé " La France ne peut accueillir toute la misère du monde" prononcée en 1990 par Michel Rocard alors premier ministre. Elle soulignait les limites inévitables que les circonstances économiques et sociales imposent à toute démarche d'immigration, et cela d'autant plus qu'on veut la conduire dignement. C'est ainsi qu'il s'en est expliqué.
Le problème est encore d'actualité. Que faire si demain des dizaines de milliers, des millions d'affamés venaient en occident ? Que pourrions nous faire face à un tel déferlement sachant que ces gens sont prêts à tout pour venir y compris mourir.
Il y a des cas où la morale ne suffit pas. D'ailleurs dans son livre Jean Raspail n'apporte pas de réponse, pas plus que Rocard à l'époque et les dirigeants du monde occidentale aujourd'hui.
Les révélations de Saint Jean représentent un des plus fascinants mais aussi des plus difficiles textes religieux jamais écrits. Ils sont un message de paix et d'espoir.
Rédigé par : flamant rose | 17 janvier 2008 à 12:12
On ne termine pas une phrase sur une virgule, la phrase entière, comme chacun sait, est la suivante :
« La France ne peut accueillir toute la misère du monde,
mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part. »
C'est vrai aussi que ce fut une constante chez Rocard d'être qu'à moitié compris. ^^
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 17 janvier 2008 à 12:45
@Malakine
Bon en fait tout ceci mérite un grand débat et il est difficile dans des commentaire d'aller aussi loin que l'on voudrait.
Sur les Banlieues il y a un problème de multiplicité de cause qui rendent difficile une hiérarchisation des causes profondes de la dé-socialisation d'une partie importante de la population y habitant. Je citerais plusieurs causes:
1-Le chômage de masse qui s'est développé avec les politiques libérales, je ne vais pas m'étendre sur le sujet on doit être en grande parti d'accords sur son origine.
2-L'accueil de population de "culture" trés différente de la notre. Le concept de culture doit être ici clarifié car il y a l'islam en tant que culture religieuse organisatrice de la vie sociale de ces population. Il y a aussi la culture national provenant de spécificité des pays d'origine, certains note la haine crée par la guerre d'Algérie comme cause du désamour avec la France, on peut parler du problème coloniale en général. Il y a enfin la thèse de Todd qui est forte celle de la structure familiale que je case également dans la catégorie problème culturel.
3-Le problème démographique, qui peut se subdiviser en deux partie:
3-1: L'arrivée trop massive de population créant localement des "colonies" le mot est fort, mais il décrit bien des endroits comme certains quartier peuplé par une nationalité pratiquement unique. Il y a la un problème grave de rupture avec le principe de droit du sol que j'appel droit de "voisinage" car on ne devient pas français grâce à la radioactivité particulière du sol de france, mais grace à des contacts nombres et réguliers avec la population Française. Il est évident que lorsque des collèges et des lycées ne sont remplis que de maghrébin le taux relation avec la population portant la culture française tend vers zéros. Le seul contact qu'ils ont étant les services public, a des ages où la conscience se forme, produit des dégâts qui sont ensuite irréparable, la se trouve à mon avis le cœur véritable du problème.
3-2: Les divergences de natalités. Ce problème semble ne jamais être abordé mais il explique à mon avis en grande partie la création de nombreux quartier ghetto. Autrefois ces quartiers aujourd'hui déconsidéré était de vrai paradis pour la classe moyenne française. Le pacte républicain et le droit de voisinage y était respecté, les diverses couche d'immigrés pouvaient croiser des français de la classe moyenne tout comme leurs enfant, facilitant ainsi le processus d'assimilation. Cependant est arrivé dans les années 60 le mythe du rêve américaine celui de la petite maison de propriétaire bourgeois, avec toute les idées débiles qui vont avec du genre habiter de plus en plus loin de son lieu de travail maximisant le gaspillage énergétique. Les populations d'origine nord africaine sont arrivé pendant cette période, mais comme ils étaient plus pauvre que la moyenne il n'ont pas pu suivre le mouvement car ils étaient fraichement arrivées. A cela s'ajoute le fameux problème de divergence du taux de natalité. En effet les maghrébins faisaient beaucoup plus d'enfant que les français de souche ou les immigrés d'origine européenne, à cause du retard de leur pays d'origine dans la transition démographique. Or un simple raisonnement empirique fait comprendre qu'avec un même salaire un couple avec huits enfants aura plus de difficulté à accumuler du capital qu'un couple avec deux ou trois enfants (a fortiori avec un ou aucun), une grande part de l'inégalité que certains enfants des banlieue ressentes est en fait le fruit d'un capital par tête d'enfant inférieur à celui de leur congénères blanc de même classe sociale. Ainsi les banlieues on gardaient et concentrés les immigrés non à cause d'un prétendu racisme des autorités local mais par simple trie capitalistique du à l'écart du taux de natalité entre les population. L'alignement de la natalité des maghrébins sur la moyenne national est aujourd'hui quasiment acquis (2.2 contre 1.98) alors qu'en 1990 on avait du 4 pour 1.6, et les jeunes nés en 1990 n'ont pas encore vingt ans. La proportion des jeunes d'origine étrangère est aujourd'hui maximale dans la jeunesse française et devrait diminuer dans les années qui viennent, la convergence des natalités devraient avoir un effet calmant sur les banlieues.
4-La technologie. Dernier problème l'évolution technologique qui modifie les rapports sociaux dans tout les sens. Dans le précédent paragraphe je parlais de l'éloignement de la classe moyenne française vis à vis des banlieues ce phénomène est le fruit du bouleversement structurelle qu'a créé l'automobile, car sans voiture pas de possible de faire fonctionner ces banlieue de classe moyenne éloignée des ville productives. On peut parler des médias rapides comme la télévision qui modifie l'éducation des enfants en standardisant leur références intellectuelle et inventant souvent des problèmes qui n'existe pas ou en niants des problèmes qui existes. Pensez cinq minute à l'importance qu'aurait le conflit Israelo-arabe sana la télévision, je suis sure que la plupart des gosses de banlieue n'en parlerais même pas. La télévision déforme la conscience et la vision de la société surtout depuis les années 80 et le tournant libérale. Ensuite il y a les fameuses télé intégriste à la Algésira dont il est de notoriété public qu'elle est le faire de lance de l'intégrisme Islamique comme le Financial Times est celui du néolibéralisme.
Voila les diverses cause qui pour moi entre en interaction et provoque les problèmes que nous connaissons, et comme un problème bien posé est un problème à moitié résolue je te laisse le soin de trouver des solutions.
Pour ce qui est d'Alain Soral c'est un type intéressant un peu brutal et cru mais intelligent et il cohérent dans ses propos. Si tu apprécis Zemmour passe à l'original qu'est Soral tu aimera surement. Il est marxiste, il a soutenu Chevenement en 2002, puis Lepen au dernières élections, pas pour le coté raciste mais surtout parce qu'il est contre le libre-échange. Il se décrit comme un marxiste nationalise et patriote, il a écrit "Vers la féminisation" et "Sociologie du drageurs" les féministe ne peuvent pas le voir.
Je te met un de ses textes ou il défend son association "Egalité et réconciliation" il vise à associé tout les anti-système des gaulliste, à la droite Catholique, des communistes aux nationalistes de tout poile il pense qu'il faut s'unir même avec des gens avec qui on a peu d'affinité pour combattre le vrai ennemi qu'est le libéralisme économique et l'anti-nationnisme. Bref à suivre même si j'ai du mal à écouter certain de la droite catholique et identitaire et que je vois mal de vrai républicain s'associer avec eux:
http://www.egaliteetreconciliation.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=636&Itemid=115
son site alainsoral.com
et une video "gauche sociale et droite sociétale":
http://www.dailymotion.com/video/x3tw5l_alain-soral-er-marseille-partie-1_politics
Et pour finir avec ce long post un texte sur la religion de Manuel de Dieguez Vasquez un philosophe d'un age avancé mais qui édite ses textes sur internet (on peut être agé et moderne):
extrait percutant sur la religion et le pouvoir (ça devrait intéresser Ozenfant):
"Voyez maintenant comment les vocabulaires respectifs de la foi et de la pensée vont se confondre et s'entre-mêler dans un chaos cérébral définitif. Ainsi , le terme de vocation, qui renvoie au latin appeler , et qui ressortit au discours mystique par définition, se confondra avec la vocation politique dûment mythifiée de M. Nicolas Sarkozy en personne . "Sachez que nous avons au moins une chose en commun : c'est la vocation. On n'est pas prêtre à moitié, on l'est dans toutes les dimensions de sa vie. Croyez bien qu'on n'est pas non plus président de la République à moitié. Je comprends que vous vous soyez sentis appelés par une force irrépressible qui venait de l'intérieur, parce que moi-même je ne me suis jamais assis pour me demander si j'allais faire ce que j'ai fait, je l'ai fait. Je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation, parce que moi-même je sais ceux que j'ai faits pour réaliser la mienne. "
Mais quand les mots changent de sens , de portée, de couleur et de calibre sous le feu nourri d'une Eglise et d'une République de l'inculture, l'Occident sera renvoyé à une philosophie et à une histoire de la morale antérieures aux conquêtes scientifiques du XVIe siècle, lorsque la civilisation occidentale croyait encore à la canonnade d'un Bien et d'un Mal réputés universels et définis à jamais par la métaphysique théologique chrétienne. " Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance. "
Cette ultime régression de la raison et de la pensée mondiales sera dévastatrice, parce que la civilisation européenne sait, , depuis Christophe Colomb, que les préceptes de la morale publique et privée varient avec les siècles, les climats et les lieux , mais que la science et la pensée ne sauraient, pour autant, se passer d'une hiérarchisation sévère et réfléchie des valeurs qui ont fait d'une éthique le baromètre de toutes les grandes civilisations. Si la République vous dit que toutes les cultures seront désormais tenues pour égales entre elles du seul fait de leur existence à telle époque et sur tel lopin du globe terrestre, approuverez-vous la culture des pitanjaras, chez lesquels la mère tue et mange un nouveau né sur deux, parce qu'elle a été convaincue par les sorciers de l'endroit que le suivant en sera rendu deux fois plus fort ? Approuverez-vous la culture des Trobriandais, chez lesquels le mâle n'est intronisé parmi ses pairs qu'après avoir tué un congénère ? "
Suite dans:
http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/generation15.htm
Rédigé par : yann | 17 janvier 2008 à 15:25
@Yann
Merci d'avoir complété cette fameuse phrase de Rocard... dont systématiquement on oublie la suite qui n'est pourtant pas terminée par un point.
Rédigé par : marc | 18 janvier 2008 à 17:28
@ Yann
Merci de ce long commentaire. Nous avons souvent déjà échangé sur ces arguments notamment à l'occasion des incidents de la gare du nord, mais le bouquin de zemmour soulève une autre question. Il n'est pas question ici seulement de la communauté magrébine des banlieues, mais aussi de la communauté juive, qui elle aussi suit un chemin de repli identitaire. Ce qui veut dire qu'il y a aussi des causes plus profondes, telle que la ringardisation du sentiment national.
Je ne développe pas aujourd'hui les causes sociales. J'y reviendrais bientôt à propos d'un bouquin que je suis en train de lire et qui donne une autre clé d'interprétation du chômage de masse des banlieues.
Néanmoins je maintiens que lorsqu'on ne se sent pas appartenir à la communauté nationale et qu'on fait tout pour en être exclu (absence d'études, langage, accent, accoutrement, "culture" déviante ...) on a rigoureusement aucune chance de s'y intégrer un jour, même au bout de 18 générations.
Pour Soral, merci de ces infos. A ce que tu en dis, il mérite de figurer en lien dans la catégorie anti-pensée unique. J'irais voir son site pour me faire une idée, mais ça me semble intéressant ...
Je comprends mieux pourquoi un coup, tu te demandais si son influence auprès de marine le pen ne pourrait pas faire évoluer le FN dans un sens positif ...
Rédigé par : Malakine | 18 janvier 2008 à 17:37
Très bon post Yann ! Je suis littéralement bouche bée !
Tu vois ! Je te préfères quand tu n’es pas pris de contradictionnite aigue (lol) !
Rédigé par : Ozenfant | 18 janvier 2008 à 18:04
Bonjour,
Je suis votre blog avec attention et j'ai le plaisir, grâce à vos analyses et à leurs commentaires, souvent d'apprendre ou de comprendre tel fait politique ou sociétal. Je vous en remercie sincèrement.
J'aimerai connaître votre opinion sur l'émission "Revu et Corrigé" d'hier au soir sur France 5 et bien sûr plus particulièrement sur les échanges Amar/Zemmour.
J'en suis restée personnellement vraiment stupéfaite. Je n'arrive pas à décortiquer le pourquoi du pourquoi, le livre n'ayant pas été interdit par la justice jeudi suite au référé du mardi.
Que veut dire ce mépris exprimé par Amar qui se positionnait quasiment en juge inquisiteur ? Une simple rivalité entre 2 journalistes se détestant ou cela va t-il plus loin ?
au cas où vous n'auriez pas vu l'émission :
http://www.france5.fr/STATIC/video/index-fr.php?titre=Emission+du+19+janvier+2008&url=mms://a988.v101995.c10199.e.vm.akamaistream.net/7/988/10199/3f97c7e6/ftvigrp.download.akamai.com/10199/horsgv/regions/siege/france5/revu-et-corrige/revuetcorrige_20080119.wmv§ion=programmes_revuetcorrige&rubrique=video
Rédigé par : mimi | 20 janvier 2008 à 17:59
Zemmour ou Comment manipuler un fait divers et berner le mieux possible le Télévore en quête d'un Nouveau Gourou
Petit Frère est un chef d'oeuvre .... de duplicité.
Le procès est réouvert certes, mais tiens donc, à quel moment et pourquoi donc ?
Alors que toutes les agressions contre les juifs - y compris verbales - ont fait l'objet d'une couverture médiatique extraordinaire et d'une mobilisation au plus haut niveau de l'État, Zemmour vient nous raconter que la justice et les médias se seraient tus sur CE meurtre en particulier, par "PEUR" !!!!!!
Mensonge ! Balivernes ! Pipeau ! Couleuvre !
Les médias et la justice se sont tues tout simplement parce que Yazid, le jeune meurtrier, était un patient des services psychiatriques. Point à la ligne. Toutes les parties, y compris le CRIF qui s'est prononcé, étaient d'accord là-dessus.
C'était la conclusion de la justice et le nouveau procès est déterminé, non par des raisons ayant quoi que ce soit à voir avec la justice, mais en raison du contexte POLITIQUE, ce qui est contraire au concept même de justice.
(Ceci étant, je vois mal quels faits nouveaux pourraient remettre en cause le précédent jugement fondé non pas sur l'expertise psychiatrique menée au moment du procès mais sur le fait que le jeune Yazid était déjà suivi médicalement.)
Ce n'est pas parce qu'aux multiples délires d'un psychiatrisé s'ajoute un délire raciste que cela change quoi que ce soit. Zemmour transforme, qu'il le veuille ou non, un crime individuel en "symbole" récupérable politiquement …
Zemmour révèle et déploie un certain esprit "presse de caniveau à vernis intello" ... assez bien représenté de façon générale dans le PAF. Montrez du sang ou du sexe, je vous garantis la publication ou le spectacle ... le chèque suivra.
Bref, notre renifleur de cadavres s'est donc amusé cette fois à manipuler du fait divers.
Par le CHOIX qu'il a fait (celui du meurtrier et de l'assassiné), et malgré les déclarations fort "travaillées" et alambiquées de Zemmour, celui-ci en a tout simplement RAJOUTÉ une couche, renforçant (comme Sharon) la croyance qui existait déjà chez un certains nombres de juifs en France qu'ils constituent un "groupe minoritaire" plus menacé que les autres groupes minoritaires, ce qui est archifaux. Cela a été démontré maintes fois par les multiples interventions juridiques et étatiques dans tous les cas d'antisémitisme verbal ou agi, supposé ou réel.
Zemmour se situe dans cette continuité du discours et de la pratique qui dominent depuis des années et des années dans ce pays, discours qui a fini par donner des ailes à certains. Je parle de ceux qui ont capitalisé politiquement sur ce traitement de faveur médiatique assuré ou sur l’idée que l’antisémitisme serait surtout le fait des descendants d’immigrants des origines qu’on connaît.
Cette garantie de traitement médiatique est bel et bien ce qui a donné l’idée à quelques-uns de concocter et d’inventer de faux attentats antisémites, avec la collaboration consciente ou inconsciente des pubards de la presse.
Zemmour n'est que l'un de nos nombreux pyromanes médiatiques bien payés. Ils semblent, hélas, proliférer en cette période périlleuse de crise du travail, du logement et du capitalisme bancaire, dont EZ n’a concrètement rien à dire, en bon provincial chauvin franco-français qu’il est et restera.
: . .
Rédigé par : FULVIO | 26 janvier 2008 à 05:30
Écouter Zemmour interviewé à la RADIO VRAIMENT LIBRE : "Que pense vraiment Eric Zemmour?"
Stupeur : Zemmour y dénonce l'influence du sionisme dans la communauté juive, et parle même de « névrose juive ».
Vous n'entendrez rien de cela à la télé car Zemmour sait protéger son petit cul et ses intervensions sont des variantes selon qu’il est chez Ruquier, à Judaiques et à Radio Vraiment Libre (où il affirme n’avoir jamais entendu parler de la Ligue de défense juive : il faut le faire, pour quelqu’un d’aussi bien renseigné!).
Comme je l'ai dit, le problème de Zemmour est d'avoir une grille de lecture strictement franco-française, ce qui le rend incapable de comprendre que la récupération étatique (et pas seulement communautaire) du "juif comme victime absolue" du nazisme ET DE L'HISTOIRE est d’abord un phénomène américain, puis français. C’est le résultat d'une propagande incessante, d'une ampleur jamais vue démarrée in the States et redigérée en France, par les élites et le monde médiatique.
Cette propagande s'est intensifiée à partir des années 80 (en particulier après la condamnation par l'ONU de la première invasion israélienne au Liban (soutenue massivement par les États-Unis) et encore plus après le 11 septembre.
La lecture des événements par les journalistes des médias de l'establishment en France est très influencée par le fait que la France soit une puissance alliée des États-Unis (même si elle est en même temps traitée en puissance subalterne).
Pour faire court, l'une des explications de l'insistance de l'administration américaine sur l'antisémitisme, son prosionisme délirant est que c'est un moyen de propagande qui lui permet massacrer avec bonne conscience des non Européens depuis des années et museler les critiques de sa politique étrangère. Dénoncer les antisémites - censés proliférer dans le monde entier - sert de feuille de vigne et de légitimation.
Les représentants de l'État français, de droite ou de gauche, ont découvert eux aussi tout le bénéficie qu’ils pouvaient tirer d’aller se recueillir télévisuellement à Auschwtiz, moyen qu’ils ont trouvés pour devenir « garantis démocrates » et soutenir, par la bande ou ouvertement, militairement et politiquement, des dictateurs sanguinaires aux quatre coins du monde. Là bas et ici, les larmes étatiques versées médiatiquement sur la Shoah ont la même fonction : camoufler le cynisme de la politique étrangère, cynisme sur lequel ils s’imaginent qu’ils n’auront jamais à rendre des comptes et qui ne sera pas pratiqué ou retourné contre eux.
J'en profite pour rappeler que, contrairement à ce que nos intellectuels de gauche et de droite ont laissé entendre, pendant des années, l'administration US n'est jamais entrée en guerre pour "lutter contre le nazisme" (et l'antisémitisme d'Hitler n'était pas davantage une préoccupation de l'Angleterre ou de la France).
La manie de la repentance que dénonce Zemmour à juste titre n'est pas un phénomène français, mais d'abord américain, et exclusivement occidental.
Étant incapable d'analyser l'origine réelle du phénomène, il ergote sur l'apparence des choses et retombe inévitablement sur les clichés.
Zemmour fait systématiquement l'impasse sur un problème de taille : le leadership américain dans le monde est sérieusement affaibli, mais l’État américain demeure le maître du monde, comme il ne sait pas très bien où il va (mais il y a va), la France non plus.
Nos chouchous médiatiques journaleux ou intellos sont d'autant plus bavards et plus affirmatifs qu'ils savent parfaitement ne pas avoir d'alternatives ni d'analyses réellement cohérentes à proposer et ne parlent jamais de ce que signifie réellement l’indépendance.
Zemmour "dénoncerait" la mondialisation ? Voyons voyons un peu de sérieux ! Son seul but principal est d’attribuer, comiquement d’ailleurs, tous les torts à la gauche et aux « gauchistes ». .
La gauche serait-elle responsable de l''hypercroissance du secteur bancaire et de la dérégulation des marchés financiers? !!!
Le PS a participé à ce processus, y a collaboré sans aucun doute, mais la droite a toujours été le fer de lance de la dérégulation (laissez-faire le marché, limiter l'intervention de l'État, etc.)
Zemmour est un obsessionnel du complot gauchiste et sur ce point, comme sur d’autres, carrément malhonnête.
(Sur l'hypercroissance du secteur financier : CF Bernard MARIS - DAILY MOTION - CRISE).
Rédigé par : FULVIO | 02 février 2008 à 04:53