A première vue, le congrès de Reims s'est soldé par un cuisant constat d'échec : Pas de synthèse, pas de majorité, pas même d'alliance, des rivalités exacerbées, des haines s'exprimant au grand jour et des discussions d'une grande pauvreté intellectuelle. Au sortir de son congrès, le PS n'a toujours ni leader, ni doctrine, ni programme.
Et pourtant, le PS a fait un grand pas vers sa rénovation. En s'en remettant au vote des militants pour désigner le premier secrétaire dans un scrutin où tous les candidats incarneront à leur manière une rupture, il a involontairement mais définitivement tourné la page de l'ère Jospin-Hollande pour s'engager dans une profonde mutation. Le PS d'après Reims, sera clairement présidentialisé et très certainement ségolénisé.
Ségolène Royal apparaît en effet comme la grande gagnante de ce congrès. Elle a imposé son leadership, elle a été au centre de tous les débats, et elle a su décourager la constitution d'un front commun contre elle. Seule l'absurdité des statuts du PS l'a empêché de se faire sacrer dès ce week-end. Le PS d'Epinay est mort d'épuisement ce week-end.