Ségolène Royal hésitait depuis le 6 mai pour savoir si elle devait poursuivre sa trajectoire en marge du PS afin de rester dans le registre d’un rapport direct avec l’opinion, ou si elle devait en prendre le contrôle dans une stratégie sarkozyste pour disposer d’une machine de guerre opérationnelle et efficace en 2012 … et peut-être aussi barrer la route à un éventuel concurrent tel que Delanoë, Hollande, Montebourg ou Moscovici. Ce ne sont pas les ambitions qui manquent au PS.
Elle semble avoir choisi de s’engager dans la bataille du prochain congrès. Celui-ci s’annonce donc sanglant tant la Ségolène a développé d’inimitiés au sein de son parti.
Si jamais sa décision devait se confirmer, on se demande toutefois quel pourrait être son ou ses compétiteurs pour le poste de premier secrétaire. Delanoë que l’on présente comme son principal rival a l’inconvénient d’être être issu de la même sensibilité, à savoir la gauche libérale-sociétale. Faute de connaître sur quelles bases politiques, Ségolène entend prendre le parti, il est difficile d’anticiper qui pourrait être son principal opposant.
Il n’est d’ailleurs pas certain du tout que Ségolène aille au bout de cette logique. Elle a en effet assorti sa pré-déclaration de candidature d’une réserves ; "être en mesure de rassembler les socialistes sur une offre politique". Pour ce qui est de rassembler (au sens d’emporter la majorité) elle a déjà prouvé qu’elle en était capable. En revanche présenter une offre politique dans une motion est quelque chose qui semble durablement hors de sa portée.
Au vu des quelques citations reprises par le Figaro, de son passage à France 2, on constate en effet qu’elle n’est toujours pas capable de construire une phrase correcte et qui ait du sens. Si quelqu’un comprends ceci, je veux bien la traduction :
« Mobiliser beaucoup d'intelligence pour continuer à bouger les lignes politiques», faire «une offre politique qui montre comment résoudre les problèmes sans déconnecter la croissance des inégalités», «définir une nouvelle force politique à gauche». «Il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui se tournent vers moi et se demandent comment collectivement faire en sorte que les idées du PS soient rénovées »
En tout état de cause, si jamais Ségolène arrivait à prendre le PS, je me permettrais un conseil : Modifier rapidement les statuts pour créer un poste de Président tout en laissant celui de premier secrétaire. Elle a impérativement besoin d’un responsable sérieux à ses cotés pour évoquer les sujets techniques et apparaître comme son futur premier ministre au cas où elle était élue. Question de crédibilité.
Pendant sa campagne, elle avait demandé à E.Orsenna, qui fut, je crois, un nègre de Mitterrand, de jouer le rôle de Guaino auprès d'elle. Il a précisé que lorsqu'il lui avait demandé les thèmes qu'elle voulait voir traités, SR lui avait donné un dossier très épais à consulter. Il a donc refusé!
Bien sûr, elle ne semble pas proposer une "offre politique" mais les autres, au PS, sont-ils capables de le faire, obsédés qu'ils sont par leur propre promotion?
NS a réussi ce tour de force: annihiler toute ambition chez les autres de son parti qui, désirant le pouvoir, se sont rangés derrière lui, même si, pour certains, ils le détestent.
Je précise que, dans sa région, SR s'est entourée de conseillers tout à fait compétents dont un chef d'entreprise (J.F.Fountaine) qui joue un rôle important même s'il y a parfois des clashs.
Pourquoi ne le fait-elle pas au niveau national?
Rédigé par : Philippe | 05 janvier 2008 à 09:26
Ce qui m'a le plus marqué à la lecture de "La femme Fatale" de Raphaelle Baqué c'est que Ségolène avait un gros problème avec l'idée de même de conseiller. Ca s'est d'ailleurs très nettement senti pendant sa campagne. C'est pour cela que je pense qu'elle ne devrait pas prendre la fonction de premier secrétaire, mais une fonction de présidente, qui lui correspondrait mieux. Même si elle a fait l'ENA, elle n'a rien d'une "techno". Elle a vraiment besoin de matière grise à ses cotés. En tant que figure d'incarnation pourquoi pas, après tout ...
Pour son futur premier secrétaire, je lui conseillerais bien de prendre Moscovici, qui est l'un des seuls "jeunes" du PS, pas encore trop usé, et qui dispose d'une vraie expérience des fonctions gouvernementales.
Rédigé par : Malakine | 05 janvier 2008 à 18:42
Mon opinion est que Ségolène devrait partir en quête d'un clône qui sache parler le français. Elle devrait également "consulter", pour résoudre son léger problème de mégalomanie. Remise ainsi en état, Miss Poitou pourrait faire une candidate acceptable pour un poste de secrétaire, mais pas de secrétaire d'un parti politique, car c'est une fonction dans laquelle il faut être capable de rassembler et de motiver des troupes, pour avoir une chance de les conduire à la victoire, choses que la pauvre Ségo n'a jamais su faire... Je recommande donc à Ségolène Royal la consultation du site suivant (*) : il doit bien se trouver, quelque part, deux ou trois patrons pas trop exigeants qui croient fermement dans l'emploi des seniors.
(*) http://www.supersecretaire.com/fr/emploi/menu_emploi.cfm
Rédigé par : Poliblog | 06 janvier 2008 à 00:48
@Malakine,
Oui, Moscovici aurait été un choix plus pertinent que Montebourg comme porte-parole!
Rédigé par : Philippe | 06 janvier 2008 à 11:10