Dans les dossiers chaud de cet automne, il y en a deux particulièrement complexes et sur lesquels il est très difficile de prendre position ; la réforme de la taxe professionnelle en raison de l’épouvantable complexité du dossier et le grand emprunt en raison du flou qui l’entoure encore.
La gauche s’étant mis hors jeu par une position comme elle en a le secret contestant le grand emprunt au nom de l’endettement tout en réclamant un nouveau plan de relance, le débat a lieu entre une droite volontariste et confiante emmenée par Henri Guaino pour laquelle il est impératif d’investir fortement afin de stimuler la croissance et pouvoir rembourser nos dettes actuelles et futures, et une droite plus libérale, emmenée par Fillon, très inquiète par l’envolée de l’endettement public.
Quelque soit l’arbitrage que délivrera in fine Sarkozy, sa décision marquera un tournant dans le quinquennat.
Un pari somme toute raisonnable
Le projet du grand emprunt se recommande d’ailleurs d’arguments sérieux, y compris sur le plan budgétaire. Dans la mesure où il s’agira par définition de dépenses exceptionnelles, le déficit qu’il engendrera ne sera pas récurrent comme celui de la sécurité sociale. Dans ces conditions, pourquoi ne pas profiter de l’actuelle « bulle obligataire » pour investir et créer les conditions de la croissance future ? Avec les taux d’intérêts historiquement très bas qui se pratiquent en ce moment, il est assez aisément concevable d’obtenir un rendement des investissements supérieurs au coût de l’emprunt.
Toute la question – et toute la circonspection que peut susciter ce projet - repose sur l’identification des « dépenses productives »
L’Etat n’est pas dans la situation d’une PME qui achète une nouvelle machine pour effectuer quelques gains de productivité ou un saut technologique. Il ne lui suffira pas d’investir pour accroître les capacités de production ou la compétitivité de l’économie nationale. Les projets de labellisés « grenelle» sont en particulier douteux du point de vue de leur rentabilité financière, sauf à considérer qu’ils pourront permettre une chute rapide et substantielle de la facture pétrolière et que les prix des hydrocarbures va flamber dans les années à venir.
Il est évident qu’il ne faudra pas utiliser cette précieuse manne à tout et n’importe quoi à l’instar du plan de relance qui a servi à financer tous les projets qui dormaient dans les cartons. Il serait même plus prudent d’éviter tout financement d’équipements, de bâtiments ou d’infrastructures pour se concentrer sur les investissements de productivité et technologique dans les filières d’avenir où la France dispose d’atouts particuliers : renforcement des pôles de compétitivité, financement en capital des PME innovantes par l’intermédiaire du Fonds d’Investissement Stratégique, grands projets de recherche technologique autour de produits nouveaux (avion du futur…)
Il serait bon également d’étudier le champ de la productivité territoriale en s’attaquant au chantier de l’armature urbaine de la France afin de renverser la logique qui prévaut actuellement où la productivité des territoires est inversement proportionnelle à leur attractivité et par conséquent à leur dynamique de développement. Il importe d’investir fortement dans les écosystèmes de croissance que sont les grandes métropoles. Le projet de grand Paris va dans ce sens, même si j’aurais pour ma part jugé beaucoup plus enthousiasmant que l’Etat se lance dans un projet d’édification d’un site pilote de métropole du XXIème siècle.
Une autre option consisterait à utiliser les fonds du grand emprunt de manière défensive. Il ne s’agirait pas ici de rechercher la croissance future mais de protéger l’économie nationale contre des périls à venir. Roland Hureaux propose ainsi de profiter du contexte de crise (faible niveau des bourses et taux d’intérêts bas) pour doter le fonds de réserve des retraites, d’importantes prises de participations qui seront amenées à se valoriser très vite avec le retour de la croissance à la normale. Il propose également, très intelligemment, d’anticiper sur un éclatement de l’Euro pour convertir la dette extérieure en dette intérieure et ainsi se protéger par avance contre les effets d’une dévaluation sur l’endettement public.
Dans le même ordre d’idée on pourrait également rechercher via le FIS des participations dans l’appareil productif présent sur le sol national afin d’entraver un nouveau mouvement de délocalisation ou tout simplement réduire les effets du capitalisme actionnarial (rachat par LBO, exigences insensées de rentabilité du capital …) La France s’engagerait ainsi vers une reprise en main de son économie nationale via un renouveau du capitalisme d’Etat, comme elle l’a fait après la guerre avec le programme de nationalisation ou comme la fait le pouvoir russe après la décennie de chaos des années 90.
Dans ces conditions, il est donc bien difficile de ne pas suivre Henri Guaino dans sa proposition d’un vrai grand emprunt faisant fi de toutes considérations comptables, même si on choisit de ne pas adhérer à sa dramatisation des enjeux et à sa vision quelque peu idyllique de la croissance :
Un nouveau modèle de croissance est en train d’émerger. Si nous n’investissons pas massivement pour prendre une option sur l’avenir, nous risquons de prendre un retard que nous mettrions plusieurs décennies à rattraper. Ce serait une erreur historique. Les pays qui ont raté la “révolution industrielle” ou les “trente glorieuses” ont mis très longtemps à s’en remettre. (Extrait de l’appel des 63 parlementaires, manifestement rédigé par le conseiller spécial Elyséen)
En tout état de cause, s’il est techniquement avéré que l’Etat peut, par des investissements ciblés et pertinents, accroître le niveau de croissance potentielle du pays ou générer des recettes futures, le débat sur le montant de l’emprunt et son impact sur l’endettement n’a aucun sens. La question n’est pas tant de savoir si l’on peut se permettre cette « fuite en avant » que de savoir s’il est possible de profiter des taux d’intérêts bas pour investir intelligemment !
Ce grand emprunt doit en effet s’inscrire dans une logique de réduction des déficits structurels en saisissant toutes les opportunités de dépenses productives sans autre limite que la capacité France à lever les fonds sur les marchés financiers ou dans l’épargne publique.
Le grand emprunt pourrait même avoir un effet direct et positif sur les finances publiques si on voulait bien le gager sur des ressources nouvelles ou une réduction des dépenses fiscales qui – rappellent le – s’élèvent à plus de 75 Milliards chaque année, correspondant au moins aux annualités de l’emprunt. Avec une bonne durée d’amortissement, une ressource nouvelle d’une dizaine de milliard par an pourrait suffire à financer un emprunt substantiel.
Des ressources de ce type, le gouvernement pourrait en trouver facilement. On pense notamment à cette hallucinante niche fiscale récemment découverte récemment qui consiste à exonérer les entreprises de taxes sur les plus values sur les cessions de titre. Elle a couté 20 milliards en deux ans au nom de l’objectif particulièrement vaseux de son promoteur (et bien évidemment inévaluable) de « faciliter la restructuration du capital des grands groupe » ou « s’aligner dans le cadre de la compétition fiscale » Le droit à l’image des sportifs, c’est une plaisanterie à coté de ce monstrueux cadeau sans contre partie au capitalisme financier !
Sarkozy menacé par la « Juppéisation »
Depuis son élection la stratégie économique mise en avant par Sarkozy était simple : adapter la France aux canons du capitalisme anglo-saxon, la convertir aux joies de l’économie d’endettement, libérer la croissance par plus de concurrence et de dérégulation. Depuis la crise du capitalisme mondialisé qui a montré où conduisait ce type de recettes, cette voie est devenue impraticable. Sarkozy est désormais sans cap et sans boussole, ce qui explique le trouble grandissant dans sa majorité. Le gouvernement n’a que trois options qui s’ouvrent à lui :
- Appliquer avec quelques années de retard après l’Allemagne, le modèle de compétitivité-coût. Mais nul ne sera assez fou pour proposer en France un plan de réduction des droits sociaux, des dépenses publiques et une compression durable du pouvoir d’achat des salariés.
- Mettre en œuvre une politique volontariste de compétitivité par l’investissement destiné à recréer les conditions de la croissance. C’est la voie proposée par Guaino. Elle est la plus acceptable pour l’opinion (même si celle-ci se montre inquiète et guère convaincue) mais terriblement risquée car en cas d’échec du pari sur le caractère productif des dépenses, le bilan de Sarkozy sera réellement calamiteux, laissant derrière lui une France exsangue et réellement ruinée.
- Renoncer à la croissance au nom d’une politique de vérité et de rigueur sur le mode avec des slogans aussi mobilisateurs et enthousiasmant que la France vit au dessus de ses moyens, Il est temps de payer les dettes, il faut réduire les dépenses ou pire : Il faut revenir dans les clous du pacte de stabilité. Un discours que les Français entendent depuis 30 ans ! Difficile, pour le président de la rupture et du pouvoir d’achat … mais c’est pourtant la voie qu’il semble vouloir emprunter sous l’influence des anciens premiers ministres Juppé et Rocard
La décision qu’il prendra au sujet du grand emprunt, dans son montant comme son affectation, marquera en tout état de cause un tournant dans le quinquennat. Soit le Sarkozysme se réinventera en renonçant définitivement aux préceptes libéraux pour proposer au pays un grand projet de modernisation et de projection dans l’avenir. Soit il se dissoudra définitivement dans une énième pensée unique technocratique et gestionnaire, dictée par les inspecteurs des finances, la commission de Bruxelles et les anciens premiers ministres Juppé et Rocard.
Sarkozy, choisira sûrement un compromis : Le volontarisme pour un nouveau grand discours sur les investissements indispensables qui permettront à la France de retrouver le chemin de la croissance ; Et en pratique, une politique de rigueur très classique et très timide.
Malakine
Tout à fait d'accord avec cette analyse.
Les problématiques du grand emprunt et de la réforme de la taxe professionnelle ne sont pas complètement indépendantes. En effet, nombre de projets envisagés dans le cadre du grand emprunt concernent aussi les collectivités locales, chez qui ils peuvent générer des dépenses récurrentes par la suite.
Le choix des projets qui seront financés ou soutenus, et les clarifications attendues sur le mode de financememnt des collectivités et leurs responsabilités, devront être cohérents, sous peine de nouveau gaspillage annoncé.
Rédigé par : Coralie | 11 novembre 2009 à 12:31
@ Malakine
En m'inspirant très largement d'Alternatives Economiques de novembre, 2 remarques:
1) Financer l'action publique par la dette consiste à emprunter de l'argent aux plus aisés au lieu de percevoir des impôts sur leurs revenus
2) En faisant appel à l'épargne des ménages, l'État payera plus cher que si il faisait appel aux marchés financiers
Pour ces 2 raisons, ce grand emprunt me parait une très mauvaise idée.
Et puis il y a cette obsession chez moi. Attention, attachez vos ceintures, on va changer de paradigme. (J’espère que les Econoclastes ne te lisent pas, sinon ils vont encore me crier dessus). Dans le cas où ce grand emprunt (ou une partie) servirait à financer du concret, des richesses nouvelles, solides, des infrastructures (je sais, tu dis que ce n’est pas une bonne idée mais d’un autre côté, tu parles de l’armature urbaine et du grand Paris) et dont la durée de vie est de plusieurs dizaines d’années, pourquoi faut-il que l’Etat paye pour disposer de ce qu’il pourrait créer lui-même : de la monnaie !
Si J.Sapir lit les commentaires, peut-être aura-t-il la gentillesse de m’expliquer la faille dans ce raisonnement ?
PS : je n’ai pas compris comment (et pourquoi) Hureaux fait pour convertir la dette extérieure en dette intérieure comme tu le dis. Il me semble d’ailleurs que ce n’est pas ce qu’il écrit dans son article. Selon moi, il ne parle que de la dette intérieure qui est pour plus de 60 % détenu par des non-résidents (voir ici : http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/2009/05/28/Qui-d%C3%A9tient-la-dette-de-l%E2%80%99Etat-fran%C3%A7ais)
Si je comprends bien ce qu’il dit, il propose (sans dire comment) de faire en sorte que plus de titres soient entre les mains de nationaux. J’avoue que je ne vois pas ce que cela peut changer aux effets d’une dévaluation ? Bref, je n’ai rien compris au dernier paragraphe du texte d’Hureaux.
Rédigé par : RST | 11 novembre 2009 à 17:28
@ Coralie
Effectivement, il faudra refaire un article lorsque les priorités du grand emprunt seront connues. Sur la réforme de la TP, j'essaie de suivre ce qui se dit, mais je ne promets pas en revanche un article d'analyse. :-)
@ RST
Ta première objection ne me semble pas en être une en réalité, car je ne vois pas d'opposition entre l'emprunt et le financement par les plus aisés. Tout emprunt génère une augmentation des charges et celles ci peuvent très bien être financées par un impôt supplémentaire demandé aux plus riches. C'est une autre manière de dire que l'emprunt doit être gagé sur une suppression de niches fiscales.
Je suis parfaitement d'accord avec toi sur le changement de paradigme. Et sapir aussi ! Je te rappelle que dans son texte de réponse à Hamon ainsi que dans "un an après" il se prononce très clairement pour un financement des dépenses d'investissement par des prêts à taux nul de la banque centrale.
... mais tu sais bien qu'en l'état actuel des choses, cela n'est pas "légal" On ne peut pas demander au gouvernement de pratiquer cette solution sans lui avoir demandé au préalable de changer les règles de la politique monétaire au niveau européen.
Je ne suis pas sûr non plus d'avoir parfaitement bien compris la stratégie de R Hureaux. Effectivement sa proposition vise à ce que la dette soit essentiellement détenue par des nationaux, contrairement à la situation actuelle. Ainsi en cas de dévaluation, le surcoût lié à la dette contractée en Euro se retrouvera dans la poche de résidents fortunés ... que l'on pourra à loisir imposé sur leurs revenus financiers ! ;-)
Comment on fait cette substitution ? A mon avis, il faut emprunter non plus seulement pour investir mais pour rembourser des emprunts détenus par la finance mondialisée apatride ;-)
Enfin, l'argument du surcoût de l'épargne populaire me semble douteux. En ce qui me concerne, je solderais volontiers mon assurance vie investie je ne sais où, dans un emprunt national, même à taux réduit. A mon avis, je ne dois pas être le seul "épargnant" (ça fait bizarre de dire ça) dans ce cas.
Rédigé par : Malakine | 11 novembre 2009 à 18:29
à mesure que le temps me manque pour écrire je me réjouis de pouvoir continuer, au moins, à te lire. Et avec d'autant plus d'attention que je sais ce que ça coûte en temps et en énergie !
Rédigé par : edgar | 11 novembre 2009 à 22:32
Quel que soit le montant de ce plan d'investissement, je doute que l'argent aille réellement là ou il est nécessaire. Le gouvernement risque fort de céder à la logique "café pour tout le monde".
Il n'y a qu'à voir le pôles de compétitivités: au lieu de concentrer les financements sur quelques pôles très innovants, ils ont été dispersés sur une myriade de projets plus ou moins fumeux, pour que chaque région ait son pôle, quitte à multiplier les éléphants blancs.
Dans ce cas, comme tu dis si bien, le bilan de Sarkozy serait réellement calamiteux, mais il sera trop tôt en 2012 pour véritablement s'en apercevoir.
Même dans l'hypothèse optimiste, il ne faut pas négliger le problème de la capacité d'absorption des crédits par les différentes structures (recherche fondamentale, R&D, etc).
Quel serait l'effet d'une arrivée massive et subite de financement sur des organismes réduits depuis longtemps à fonctionner avec des bouts de ficelles?
Une hausse modérée mais durable de la part de la richesse nationale consacrée à l'innovation ne serait-elle pas plus profitable qu'un grand plan "one shot"?
C'est vrai que c'est moins sexy et que ça colle moins au lyrisme et au volontarisme verbal de H. Guaino.
Rédigé par : Aluserpit | 12 novembre 2009 à 00:57
Le grand emprunt pourrait-il servir pour l'école ?
"Un pays n'a pas d'avenir quand il ne respecte pas ses professeurs". Marine le pen, aujourd'hui, ici : http://www.dailymotion.com/video/xb3px4_marine-le-pen-refonder-lecole_news
J'ai été surpris en bien par cette vidéo sur l'école, rien d'extrême, de l'intelligence. Et vous ???
Rédigé par : Alexia | 12 novembre 2009 à 01:11
@Malakine :
Tu te trompes sur les raisons de la critique du grand emprunt par la gauche :
Sarkozy pratique la politique de la terre brulée ! Il s'en fout que la France soit exsangues ! ça la forcera au libéralisme selon lui !
C'est ce que fait la droite depuis longtemps !
Ils ne donnent pas les financements prévus à la sécurité sociale (notamment les bénéfices des taxes sur l'alcool et sur le tabac), puis disent qu'elle est en déficit, qu'il faut réduire les dépenses...
Si Sarkozy met la France dans une situation financière misérable, le Gauche, en revenant au pouvoir, n'aura aucun moyen d'action...
__________________________________
Qu'elle est le statut de la Banque Postale ? Elle a le droit de faire des emprunts à la banque centrale non ? Et aux taux actuels, c'est presque gratuit...
De là à emprunter et a financer des investissements au nom de l'Etat...
Rédigé par : EtienneB | 12 novembre 2009 à 04:15
@ Edgar
Merci ! :-) Depuis la rentrée mon principal problème depuis la rentrée ce n'est pas le temps et l'énergie, ni aucun des motifs qui m'ont fait craquer en juin. C'est l'actu et la difficulté à trouver des thèmes d'articles intéressant. Je me doutais que l'année serait une année creuse, mais à ce point ...
@ Aluserpit
Les limites à la capacité d'absorption des crédits sont manifestes en ce qui concerne la recherche. Encore que ... si on se lance dans un projet concret avec la fabrication de prototype, ça peut coûter. Mais il est très difficile de parler de ça tant qu'on ne connait pas les projets que les scientifiques ont pu proposer.
@ Alexia
Je regarde la vidéo et je donne mon avis ensuite. Mais que Marine LePen tienne un discours mesuré et intelligent, ça ne m'étonnera pas ! Ca fait très longtemps que je dis ici que le FN a changé et qu'il va falloir compter avec elle.
@ Etienne
Mais on arriverait exactement au même résultat avec un plan de relance par la consommation !! C'est là toute la difficulté du PS. Ils cherchent à s'opposer à Sarkozy alors qu'à sa place ils feraient exactement pareil.
Le grand emprunt, ce n'est pas un grand prêt :-)
Rédigé par : Malakine | 12 novembre 2009 à 10:09
@ Alexia
Vidéo postée le 10, commentaire le 11 au soir .. hum hum. C'est une opération promo ?
Un seul commentaire : J'ai cru entendre du Nicolas Dupont-Aignan ... en beaucoup mieux !! Je la trouve bien meilleure sur le registre du "réac de progrès" :-))
Rédigé par : Malakine | 12 novembre 2009 à 10:23
Mesuré et intelligent, il me semble que nous n'avons pas écouté la même chose. Un discours catastrophiste et politicien, jouant sur le pessimisme culturel le plus étroit.
A ceux qui se croient malins en parlant de discipline, de valeurs, de marseillaises et autres foutaises du même acabit, il faudrait rappeler que l'autorité n'est pas la caricature qu'ils en font, qu'elle commence peut-être lorsque les politiques, au lieu de jouer aux cassandres, recommencent à croire que l'instruction éduque.
Rédigé par : Archibald | 12 novembre 2009 à 11:49
Rocard semble avoir été entendu :
"C'est la thèse Rocard qui l'a emporté : la commission ne retient pas les infrastructures dans les priorités, préférant cibler fortement l'enseignement supérieur qui devrait bénéficier d'une dizaine de milliards d'euros, par le biais de fondations."
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/12/grand-emprunt-doper-l-enseignement-superieur-plutot-que-les-infrastructures_1266015_823448.html#ens_id=1253099
Rédigé par : toto | 12 novembre 2009 à 12:18
@ Archibald
je déduis de ton commentaire que tu n'as pas un gamin ou une gamine scolarisé dans un collège de ZEP ! :-)
Le discours de MLP est clairement un discours de réhabilitation de l'autorité. Il n'a pas grand chose de nouveau. Jean Pierre chevènement le tenait déjà il y a 10 ans. La question que je me pose c'est de savoir si aujourd'hui il serait plus en phase avec l'évolution de la société aujourd'hui ... Peut-être un nouveau sujet de réflexion.
Rédigé par : Malakine | 12 novembre 2009 à 12:19
@ Malakine
J'étais certain que tu me parlerais de Chevènement. J'espère qu'il ne tenait pas le même discours, ou qu'il reconnaîtrait son caractère strictement politicien (je ne le vois pas, pour ma part, en national-républicain caricatural).
Il y a loin des discours sur la réhabilitation de l'autorité (discours absolument vides, mais qui font plaisir au bon père de famille qui veut que sa fille soit bien gardée) à l'autorité elle-même. Je dirais même qu'à défaut d'autorité véritable (celle notamment conférée par le savoir) on prend des postures autoritaires et l'on jargonne autour des grands principes.
Je m'emporte un peu, désolé, mais j'en ai un peu assez de la propagande sécuritaire et des fausses évidences du soi-disant bon sens populaire de ceux qui espèrent prosérer en le flattant.
Emmanuel Todd (ce n'est pas le premier, je sais) parle de narcissisation des comportements, narcissisation favorisée par les sociétés démocratiques. Ce problème dépasse largement les emportements de tribune et la compétence d'un démagogue qui entend proposer "des solutions", comme on dit.
Rédigé par : Archibald | 12 novembre 2009 à 13:16
Ce concept de grand emprunt est inquiétant, je trouve. Il signifie soit que l'on emprunte depuis 25 ans sans être très regardant à l'efficacité de nos investissements publics, soit, pire, que la part d'endetemment pour financer le fonctionnement est telle que l'on n'ose même plus parler d'endettement pour l'avenir.
Emprunter, on le fait tous les jours.
"Grand emprunt" à 25 Milliards, cela fait rigoler les marchés. A eux seuls, BNP, Axa et un autre établissement (dont le nom m'échappe) viennent de faire appel au marché pour 50 ou 60 milliards d'euros.
Je crois que les idées proposées sont bonnes (certaines moins) mais que tu imagines le Sarkozysme bien trop "droitement". J'entends par là que tu crois encore au Sarkozysme comme idéologie censée et structurée. Ce qu'il n'est pas du tout.
Au final donc, je ne crois pas beaucoup à l'efficacité de ce "grand emprunt" qui n'a en fait qu'une seule vraie appellation. Toujours plus de dette.
Et enfin je suis heureux que tu relèves dans tes commentaires que la critiques socialiste est bien aise en ce moment de remettre en cause la politique de relance Sarkozienne qui, au fond, ne cesse de suivre la ligne Keynesienne (la relance par la dette en est la meilleure preuve). Keynez qui est, faut-il le rappeler l'inventeur de l'Etat Providence pour lequel le PS vendrait père et mère.
Rédigé par : Seb de CaRéagit | 12 novembre 2009 à 13:34
Comment peut-on encore écrire de nos jours quelque chose d'aussi faux que "Keynes qui est, faut-il le rappeler l'inventeur de l'Etat Providence" ?
Rédigé par : RST | 12 novembre 2009 à 14:25
il faut faire confiance aux humoristes pour nous expliquer la politique.
François Morel s'y est employé sur France Inter, le 6 novembre :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurdefrancoismorel/index.php?id=85088
Rédigé par : reno.th | 14 novembre 2009 à 11:51
J'invite à vous reporter à l'analyse de Jean Michel Quatrepoint sur Marianne2.fr que je partage et l'auteur sera un des invités en décembre des "Mercredis de la Nar" pour en savoir plus consultez son site NouAcRoyal.fr
Rédigé par : cording | 18 novembre 2009 à 09:00
Rectificatif le site internet de la Nar est
narinfo.fr.st pour connaitre la liste et la date des invités des Mercredis de la Nar.
Rédigé par : cording | 18 novembre 2009 à 09:07
Nul comme d'habitude...
tu sais écrire plus de 20 lignes?
Rédigé par : Adso de Melk | 18 novembre 2009 à 16:25
Ni dettes, Ni emprunts, la France doit créer de l'Argent !
Non à l'emprunt Sarkozy !
Face au pillage de notre pays organisé, depuis plus de 30 ans, par les marchés financiers qui gonflent artificielle, par les taux d'intérêt, la dette de notre pays, et afin de promouvoir des politiques de bien commun le gouvernement Français doit rompre avec la loi Giscard-Ponpidou du 3 janvier 1973, et tous les traités européens depuis Maastricht.
Le gouvernement doit reprendre sa souveraineté économique et émettre du crédit productif Publique émit par une nouvelle Banque de la France.
Le château de cartes de la finance est entrain de s'effondrer, il faut sortir de la spéculation et remettre l'argent au service de la population.
David C.
david.cabas.over-blog.fr
Rédigé par : David C. | 21 novembre 2009 à 23:38