L'ampleur de la mobilisation de la journée du 29 janvier est une divine surprise. On croyait la France atomisée par l'individualisme, fragmentée en communautés et en corporation antagonistes, dépourvue de culture économique pour pouvoir penser la crise et définitivement incapable s'unir dans une contestation utile du système. Toute crise sociale apparaissait même impossible en dehors d'une provocation du pouvoir.
Pourtant, alors que les gros effets de la crise ne se sont pas encore fait sentir et que le pouvoir est sagement resté inerte depuis des semaines, une gigantesque vague de contestation unitaire a submergé le pays, de la capitale aux plus petites villes, toutes classes sociales, toutes générations et toutes corporations réunie dans une même protestation.
Cet étonnant mouvement quasi spontané a suscité la plus totale incompréhension à l'étranger comme dans les cercles dirigeants du pouvoir ou chez les penseurs officiels : Crispations dirigée contre la personne haïe du président ? Rébellion puérile contre une crise mondiale imprévisible et irrésistible ? Une poussée de fièvre en forme de révolte anarchisante et irresponsable ? Non ! Le début d'une révolution ! Voici le récit de sa genèse.