L'ampleur de la mobilisation de la journée du 29 janvier est une divine surprise. On croyait la France atomisée par l'individualisme, fragmentée en communautés et en corporation antagonistes, dépourvue de culture économique pour pouvoir penser la crise et définitivement incapable s'unir dans une contestation utile du système. Toute crise sociale apparaissait même impossible en dehors d'une provocation du pouvoir.
Pourtant, alors que les gros effets de la crise ne se sont pas encore fait sentir et que le pouvoir est sagement resté inerte depuis des semaines, une gigantesque vague de contestation unitaire a submergé le pays, de la capitale aux plus petites villes, toutes classes sociales, toutes générations et toutes corporations réunie dans une même protestation.
Cet étonnant mouvement quasi spontané a suscité la plus totale incompréhension à l'étranger comme dans les cercles dirigeants du pouvoir ou chez les penseurs officiels : Crispations dirigée contre la personne haïe du président ? Rébellion puérile contre une crise mondiale imprévisible et irrésistible ? Une poussée de fièvre en forme de révolte anarchisante et irresponsable ? Non ! Le début d'une révolution ! Voici le récit de sa genèse.
La journée du 29 mai ne peut prendre sens que si on la remet dans la perspective historique de ces dix ou vingt dernières années.
La France n'a jamais vraiment aimé ni le capitalisme comme principe économique ni la concurrence comme principe de d'organisation sociale ni la mondialisation comme seul horizon, à tel point qu'on a dit d'elle qu'elle avait été une union soviétique qui aurait réussi. Son modèle traditionnel c'est plutôt le capitalisme d'Etat, le service public à monopole, la grande entreprise industrielle intégrée et l'économie administrée.
Néanmoins, de plus ou moins bonne grâce,la France s'est adaptée au nouveau standard économique qui s'est imposé dans le monde à partir des années 80. Tout d'abord sous couvert de construction européenne, puis d'impérieuse nécessité faute de quelconque autre alternative possible. C'était la réforme libérale ou le déclin.
Même s'ils se rebellaient parfois, dans la rue contre telle ou telle réforme jugée absolument nécessaire ou dans les urnes, en votant malpensant ou contre la sacro-sainte Europe, les Français ont fini par se faire à la nouvelle donne économique. Sans jamais réussir pourtant à s'y adapter pleinement et encore moins à en tirer profit. Les Français ont toujours été les cancres d’un système néolibéral qu’ils continuaient à réprouver.Toutes les études d'opinion montraient que les Français ont toujours été le peuple d'Europe qui rejetait le plus massivement les mots clés de la modernité économique, du capitalisme à la mondialisation. Encore récemment, un sondage commandé par le gouvernement confirmait cette tendance lourde : 53 % des français pour une réforme en profondeur du capitalisme et 59 % pour considérer que l'Etat n'intervenait pas assez dans l'économie !
Cette révolte silencieuse contre un système qui ne correspond pas à ses valeurs profonde ne pouvait cependant pas trouver à s'exprimer, faute de débouché politique et d'alternative raisonnable … Jusqu'à la crise.
Les Français ont rapidement compris que la crise ne venait pas de leurs insuffisances ou de leur archaïsme comme on leur avait dit depuis des années, mais du cœur du système et des valeurs mêmes qu'on leur avait présenté comme le fin du fin de la performance et de la modernité. La crise est partie de la terre natale du libéralisme mondialisé, des Etats-Unis et principalement de Wall Street. L'épicentre du séisme se trouvait dans les banques et les salles de marchés.
Très vite après le déclenchement du volet financier de la crise, elle a entendu avec étonnement son président, qu'elle avait pourtant connu comme un zélote du libéralisme à l'américaine, tenir un réquisitoire d'une extrême violence contre l'idéologie du marché devenu loi de la jungle, le capitalisme financier prédateur, les banquiers qui s'enrichissent au-delà de l'indécence, une mondialisation totalement déréglée... Il fallait tout repenser, refonder le capitalisme, moraliser la finance, tourner une page. Nous entrions dans un monde nouveau.
Dans un premier temps, la France a accueilli ces discours avec amusement. Ce président narcissique et prétentieux en faisait vraiment trop pour se mettre en valeur ! Néanmoins, le tabou du « il n'y a pas d'alternative » était levé. On était plus comme dans les années 70 dans un choix binaire entre deux systèmes. On se retrouvait face à une page blanche, en pleine inconnue. Le système tant honni n'avait désormais plus de défenseurs et ses premiers accusateurs étaient les faits eux même.
Quand elle a vu les indices de bourses plonger et les banques faire faillite, elle a accueilli la nouvelle avec le sourire. Elle a pensé que c'était une crise de riches, causée par les riches au détriment les riches. Tant mieux !
Puis, elle vit des milliards d'un argent public qui se faisait si rare, aller s'engloutir sans limite dans le puits sans fond des pertes bancaires, ce qui la fît moins rire. Elle a vu les premiers effets de la crise, le chômage partiel, les plans sociaux préventifs, ce qui commença à l'inquiéter.
Elle savait que son niveau de vie, déjà en recul, était l'une des conditions de la reprise. Si elle se remettait à consommer, la machine repartirait. Mais on lui disait que c'était impossible, car si on augmentait ses revenus, seuls les chinois allaient en profiter. On leur avait dit que de faire partir les usines leur ferait gagner du pouvoir d'achat, et maintenant qu'elles étaient parties ont leur disait qu'on ne pouvait plus l'augmenter. La France prit alors conscience que le système se refermait sur elle comme un piège.
Finalement elle se rendit compte que ceux a qui on a demandé tant d'effort pour s'adapter au système étaient les véritablement les seuls à payer la facture de la crise. Ceux qui en ont toujours tiré profit en était en revanche épargné. Les manageurs et les traders continuaient à se verser des faramineux bonus, les grandes entreprises à faire des profits par milliards, les actionnaires à toucher leur juteux dividendes, les banques à continuer à les rançonner.
Cela ce n'était pas acceptable. Une tempête touche tout le monde de manière égalitaire, la maison du patron comme celle de l'ouvrier, celle du chômeur comme celle du rentier. Cette crise ne s'abattait que sur les victimes du système en épargnant les responsables du désastre. Insupportable !
Alors la France a décidé de reprendre ses vieux habits de peuple révolutionnaire et voulu changer les règles. Elle descendit naïvement dans la rue pour réclamer la fin des licenciement et le retour des augmentation de salaires, une vraie politique de relance, une sérieuse protection contre la crise et un juste partage de l'effort., sans se rendre compte que c'était le système lui même qu'elle attaquait.
Ce n'était pas une révolte de plus, mais une nouvelle révolution qui s'engageait.
Malakine
Demain la suite : “Après la grève”
@ Malakine
"Divine surprise" ;-)
La vocation universelle du Peuple français a encore frappé!
La figure du trader de Wall-Street va devenir le repoussoir universel qui fait se fâcher tout rouge Barack Obama... C'est une manière bien commode de ne pas pointer les responsables politiques qui ont été les carpettes de l'horreur économique.
Enfin, nous assistons à cette fameuse révolte des classes moyennes... ce basculement de cette classe avec les classes populaires est bien le terreau des révolutions, d'où les "inquiétudes" au Château (sans compter la "peur" des bien-pensants face aux evenements grecs)
Rédigé par : René Jacquot | 30 janvier 2009 à 23:30
Très bon et agréable à lire. Cette synthèse suggère entre les lignes que cette France, réputée révolutionnaire, est plutôt adepte de modération, de contre pouvoirs et de plateaux équilibrés : "économie administrée" oui, mais pas comme chez les soviets. Libre entreprise et concurrence oui, mais pas à outrance. Alors, révolutionnaire si on veut, mais pas extrémiste, la France.
Rédigé par : Cocoricooo | 30 janvier 2009 à 23:32
Admettons l'idée d'une volonté 'inconsciente' de réforme profonde du système (Je 'traduis' à ma façon le dernier paragraphe) : cela risque -t-il pas de ce heurter à un nationalo-corporatisme ou chaque entité se refermera sur sa défense propre et sur la ligne des comportements qui le désavantagent le moins ?
Et de plus, dans ce match ou ces stratégies, l'Europe , paralysée parce qu' à mi-chemin dans son intégration , risque d'avoir moins de latitude que d'autres pays , et donc moins d'efficacité .
Rédigé par : Oppossum | 31 janvier 2009 à 01:45
Une autre explication à la manifestation du 29 janvier : les Français se rendent compte qu'ils ont été trahis.
Les Français se rendent compte qu'on leur a menti.
Les Français se rendent compte qu'on leur a fait de belles promesses, et que la réalité a donné le contraire de tout ce qui avait été promis.
Je recopie quelques citations du livre " Le bêtisier de Maastricht ", édition Arléa.
- « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)
- « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)
- « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)
- « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)
- « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)
- « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)
- « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)
Seize ans après toutes ces belles promesses, nous pouvons faire le bilan.
Dans la réalité, l’euro ne nous a pas protégés des délocalisations.
Dans la réalité, l’euro ne nous a pas protégés de la désindustrialisation de la France.
Dans la réalité, l'euro ne nous a pas protégés de l'appauvrissement du peuple français.
Dans la réalité, l'euro ne nous a pas protégés d'une régression sociale historique.
Rédigé par : BA | 31 janvier 2009 à 08:30
29 mai ? tu te crois en 1968 ?
le slogan "rêve générale" qui a eu un grand succès est significatif. les français veulent un monde ou l'argent ne soit pas roi.
pas sûr qu'il y ait de quoi faire une révolution. A mon avis les changements sont à observer dans le quotidien : les cadres "se rebellent" et ne feront plus les pieds au mur pour une promotion (enfin pas tous), les hypermarchés comencent à perdre des clients etc...
mais les partis politiques en sont encore à essayer de sauver ce qui ne l'est plus (quand une entreprise est en faillite elle dépose le bilan et les salariés sont licenciés il n'y a rien à faire d'autre)
Rédigé par : olympe | 31 janvier 2009 à 09:56
Non pas divine surprise, mais évidence tranquille... Il était frappant de voir à Toulouse par exemple 10% de la population TOTALE de la communauté urbaine venir bétonner tranquillement la nouvelle ligne Maginot du peuple, celle à ne franchir sous aucun prétexte, faite de défense du service public (et non pas, comme le pensent certains, défense du statut du fonctionnaire), de l'interdiction absolue de toucher au SMIC et aux aides sociales, de la nécessité impérieuse d'une politique économique dirigée (colbertiste si l'on veut) et surtout du refus total de toute récupération politicienne (de droite ou de gauche évidemment). La divine surprise fut plutôt celle de l'irruption tonitruante de la Crise Economique Mondiale, tel Blücher sur le champ de bataille de Waterloo, au moment ou Napoléon-Sarkozy pouvait espérer, sans trop y croire d'ailleurs, remporter la victoire du libéralisme. La suite des évènements promet d'être passionnante. L'extrême-gauche risque de passer devant le P.S. aux élections européennes et ça, ça va obliger tout le monde à reformater sérieusement les logiciels politiques actuellement en vigueur...
Rédigé par : baloo31 | 31 janvier 2009 à 10:46
@ Malakine,
Introduction qui donne envie de lire la suite...
Je pense que nous sommes à la veille de bouleversements politiques qui devraient bien s'exprimer lors des élections européennes.
@ BA
Merci pour les citations du bêtisier de Maastricht (la première fois que j'ai voté, "non" cela va de soi). Cela remet un peu de perspective...
@ René
Je suis très mitigé sur Obama et la crise économique : j'ai peur qu'il fasse plus partie du problème que de la solution. Son équipe est jugée très centriste aux Etats-Unis, c'est dire. Un article de The Economist citait un de ses membres disant qu'heureusement, il n'avait pris aucun gauchiste comme Krugman ou Reich... Son attaque des dérives individuelles est juste, mais elle risque de camoufler une absence totale de volonté de réformer le système. Les néolibéraux ont déjà trouvé leur ligne de défense : la crise n'est dû qu'à une addition de comportements individuels.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 31 janvier 2009 à 11:16
@ tous,
je ne voudrais pas jouer aux oiseaux de mauvais augure, mais en matière de faillites d'entreprise, de licenciements… et donc de montée du chômage en France (mais c'est aussi valable dans les autres pays occidentaux), nous n'en sommes qu'au début du cycle,
à partir de mars, de très, très nombreuses entreprises auront des problèmes de trésorerie insolubles qui les conduiront à glisser la clef sous la porte : la Camif est l'illustration vivante que même les sociétés dites de service (vente par correspondance) seront touchées après le secteur industriel,
ton article Malakine montre que les Français ne sont pas des individualistes forcenés, même si depuis plus de 20 ans on fait tout pour leur faire croire que seuls la consommation et l'argent rendent heureux,
comme pour le non au traité constitutionnel européen, les Français revendiquent aujourd'hui plus de social, plus de citoyenneté, plus d'État…,
les Français n'ont pas peur de la concurrence ou de la compétition : ils lui préfèrent seulement le concept de coopération,
oui Olympe, ce mot "rêve général", je l'avais remarqué aussi fleurir sur quelques banderoles,
aujourd'hui, il n'est pas seulement possible de construire un monde nouveau, c'est devenu une obligation, un devoir de citoyen !
Inventer, réinventer, bâtir, construire, rêver… : le succès de cette utopie ne pourra se faire que tous ensemble,
ah, les belles semaines à venir…
Rédigé par : olivier | 31 janvier 2009 à 11:19
@ Malakine,
Vivement ton article "après la grève" : je suis impatient de lire tes "prédictions" !
Rédigé par : olivier | 31 janvier 2009 à 11:21
@olivier : "les Français n'ont pas peur de la concurrence ou de la compétition : ils lui préfèrent seulement le concept de coopération," : très vrai. Mais la coopération se heurte à la concurrence, dans une lutte sans merci qui ressemble à celle du pot de terre contre le pot de fer. Sous d'autres cieux, tout ce qui ne relève pas de la concurrence est qualifié de "socialisme" et est tenu en grand mépris.
Rédigé par : dmermin | 31 janvier 2009 à 12:24
Le curseur de la précarité a glissé du fait du blocage des salaires. La classe moyenne, toute classes d'âges confondues, s'interroge désormais sur son devenir. Et celle qui constituait encore il y a peu la majorité silencieuse à propos de laquelle bien des gouvernements ont si longtemps prétendu parler en son nom, marche désormais sur les pas de la défunte classe ouvrière.
Il est exact que la crise révèle des pratiques outrancières que les acteurs du marché, prostrés, semblent incapables de se réformer. Les politiques eux tentent de survivre en adaptant leur discours et en jouant l'indignation feinte ou pas. Ils savent faire (mais il serait intéressant de publier les déclarations péremptoires de ceux qui, il y a peu, vantaient les mérites des fonds de pension pour décrier la retraite par répartition). Le prolétaire subit, il sait faire aussi et depuis longtemps et regarde les nouveaux ou les futurs pauvres : "bienvenue dans le monde réel". Notre modèle français si décrié se révèle être un formidable amortisseur de crise au point que ceux qui outre-Manche tiraient dessus à boulets rouges lui découvre sur le tard quelques vertus.
Ceci étant, sauf à ce que la crise ne dure plus de deux années, et que la banqueroute ne vienne menacer l'État, je ne crois pas encore à la révolution, d'autant que les slogans lancés par les syndicats m'ont semblé bien terre à terre.
Rédigé par : Marcus | 31 janvier 2009 à 14:20
Pour ceux qui croient encore possible un protectionnisme européen, lisez cet article :
Crise : Christine Lagarde craint des troubles sociaux et le retour du protectionnisme.
La ministre française de l'économie, Christine Lagarde, estime que la crise économique mondiale risque de provoquer "des troubles sociaux". C'est ce qu'elle a déclaré, samedi 31 janvier, devant le Forum économique mondial à Davos.
« La situation actuelle comporte deux risques majeurs : des troubles sociaux et le protectionnisme », a déclaré la ministre.
Ces deux risques sont alimentés par "la chute de la croissance économique et par le fait que les Etats doivent engager l'argent des contribuables" dans les plan de relance et de sauvetage, a-t-elle expliqué en souhaitant que la réunion du G20 du 2 avril à Londres donnera "un signal extrêmement fort" pour "restaurer la confiance dans le système financier".
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/01/31/crise-christine-lagarde-craint-des-troubles-sociaux-et-le-retour-du-protectionnisme_1148995_1101386.html
Rappel : la dernière réunion du G20 a eu lieu à Washington en novembre 2008.
A Washington, tous les chefs d’Etat présents, ainsi que Jean-Claude Trichet pour la Banque Centrale Européenne, ont signé une déclaration à la fin du G20 le 15 novembre 2008 :
« Nous soulignons combien il est vital de rejeter le protectionnisme et ne pas nous replier sur nous-mêmes en ces temps d’incertitudes financières. À cet égard, dans les douze mois à venir, nous nous abstiendrons d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement ou au commerce des biens et des services, d’imposer des nouvelles restrictions ou de mettre en œuvre des mesures de stimulation des exportations contraires aux règles de l’OMC. »
http://fr.ambafrance-us.org/IMG/pdf_Declaration_washington.pdf
Rédigé par : BA | 31 janvier 2009 à 14:36
Sincèrement surpris par l'ampleur de la mobilisation ?
C'est mésestimer l'écho des appels à la "mobilisation générale" ici ou là , surtout ici ! (^^)
Sinon, vous avez raison, ce qui rend insupportable cette crise c'est son aspect inéluctable n'épargnant que les responsables (ou les boucs émissaires) du désastre !
Par contre, après ce succès d'audience, deux étapes banales en France : traduire ce mécontentement en revendications puis obtenir des avancées substantielles par la négociation. On n'est peut-être pas loin d'un Grenelle social. Aussi suis-je curieux ce que vous entendez par nouvelle révolution...
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 31 janvier 2009 à 17:41
Très bon papier qui donne envie mais je pense que l'avenir est bien autre chose.
Un avant-goût de l'enfer qui se prépare. En Angleterre, les ouvriers protestent contre l’embauche par Total de travailleurs italiens et portugais sur un projet de construction d’une raffinerie à Lindsey confié à la société italienne IREM.
http://www.euronews.net/fr/article/31/01/2009/unions-press-uk-government-over-strikes/
Pour l'emploi en France d'après le dernier alternative économique Chômage : qui va trinquer ? http://www.alternatives-economiques.fr/chomage--qui-va-trinquer-_fr_art_815_41770.html l'îles de France est le moins touché mais en province c'est l'hécatombe. Rmi et rsa vont pulluler, l'état avec ces 5 millions de fonctionnaires et son paiement, qui représente 70% de son budget, vas à mon avis se bunkériser, laissant chez les autres un ressentiment lier à leur statut,qui n'est pas près de de s'éteindre. Je connais bien la fonction public, beaucoup qui y sont font partie de la classe bourgeoise. Versailles...Qui, il y a une vingtaine d'années, malgré leur diplômes, ont préféré la protection de l'emploi, la famille, la sécurité... Très bien, l'histoire leur donne raison. Néanmoins, il y a un risque de verrouillage. L'amortisseur social va jouer un temps, mais après, l'injustice sera trop grande...Moi je crains le pire. Mais peut-être que je me trompe. A mon avis pour cette refondation, la mise à niveau ma parait problématique.
Les corrections ?
Rédigé par : rodolphe | 31 janvier 2009 à 18:26
Il avait été reproché à Viviane Forrester de jouer les Cassandre avec son ouvrage "L'Horreur économique". Or elle faisait oeuvre de visionnaire. En 2009 elle n'a eu droit qu'à un seul devoir, celui de l'oubli. Et pourtant sa conclusion alors était que seule la solidarité pouvait nous sortir du gouffre. A l'ccasion de la manifestation du 29 janvier, elle aurait mérité que la presse lui rendît hommage. Ca aurait été le cas si la crise économique du capitalisme n'avait pas été mineure par rapport à la crise politique de la Gauche qui est incapable de rompre avec les vieux modèles et concepts du passé. "Le Monde a changé de base", chantait-on. Il continue à le faire, il n'arrête pas. Qui en convient, sincèrement ?
Rédigé par : Glauser | 31 janvier 2009 à 18:54
@ Malakine
Toute révolution digne de ce nom a besoin de meneurs, de figures emblématiques. Elles sont où ?
Rédigé par : RST | 31 janvier 2009 à 19:06
Pour les pauvres petits naïfs qui croient encore possible un protectionnisme européen, je signale qu'Angela Merkel vient de recevoir la visite du Premier Ministre chinois Wen Jiabao. Angela Merkel a répété pour la 36ème fois qu'elle était contre le protectionnisme européen. Normal : l'Allemagne est le premier exportateur mondial.
Je cite :
M. Wen a eu jeudi 29 janvier un petit-déjeuner de travail avec Mme Merkel. Il devait déjeuner avec elle avant de participer à un "forum économique" en présence de responsables économiques allemands. De son côté, Mme Merkel a indiqué que Pékin et Berlin étaient " tous deux d'avis que le protectionnisme ne peut en aucun cas être la réponse à la crise. Nous avons besoin d'un commerce ouvert ", a-t-elle dit.
http://www.aujourdhuilachine.com/informations-chine-wen-jiabao-rejette-les-accusations-de-manipulation-du-yuan-10312.asp?1=1
Rédigé par : BA | 31 janvier 2009 à 21:58
@ Laurent
Sur Barack Obama, malgré le fait qu'il soit un pur produit de l'establishment, je sens qu'il possède une psychologie à part... Ses velléités protectionnistes (le "buy american") font trembler Davos (qu'il snobbe) et font même dire à Lagarde "qu'un peu de protectionnisme est nécessaire" sans compter l'Espagne qui fait campagne sur le patriotisme économique.
Gordon Brown se retrouve un peu seul, mais bon le libre-échange est consubstantiel à la GB.
On assiste bien à un tournant et le seul lapin que Sarko puisse sortir de son chapeau c'est le protectionnisme de relance, on verra ça jeudi.
@ RST
Christian Mahieux, le Chabal du syndicalisme?
Rédigé par : René Jacquot | 31 janvier 2009 à 22:12
http://www.dedefensa.org/article-le_dilemme_de_la_deglobalisation__31_01_2009.html
Les prédictions du Global Trends 2025 s'accélèrent-elles?
Nous voilà déjà dans l'ère de la déglobalisation?
Rédigé par : René Jacquot | 31 janvier 2009 à 22:14
@ René
Pas très excitant ton Mahieux mais certainement révolutionnaire ;-)
Sinon dans un autre commentaire tu as parlé d'un échange Todd / Guaino et tu devais en dire plus...
Alors ?
Rédigé par : RST | 31 janvier 2009 à 22:24
Disons que Todd a été très dur avec Guaino et les nationaux-républicains lors de de cette conférence... notamment leur discours populiste et anti-élites qui implique en définitive une rupture de l'égalitarisme français.
Par contre, il a été plutôt sympa avec les socialos (Hamon surtout), il a même dit qu'il était régulièrement en contact avec eux en ce moment.
Sur le plan culturel, il a de nouveau dit que les émeutes de 2005 étaient avant tout politique et que les jeunes des quartiers populaires ont fait comme ceux de 68. L'assimilation en France se faisant tellement vite qu'elle produit des chocs au sein de la cellule familiale elle-même... Il a même parlé de la propre assimilation de sa famille issue du ghetto juif de Metz.
On lui a posé des questions sur Obama, il est resté circonspect en disant qu'une partie du tabou racial est tombé pour cause de ploutocratie extrême aux USA et une rupture d'égalité dans le corps blanc.
Il s'est également montré dubitatif quant à l'enquête sur le niveau de lecture en cm2 en 1987 et 2007.
Rédigé par : René Jacquot | 01 février 2009 à 00:11
A Laurent Gaulliste libre
Votre article est assez révélateur de la pensée générale des français pour ce qui concerne , leurs envies de construire un monde nouveau dont pour l'instant personne n'a le "modéle". On commence malgré tout à percevoir quelques initiatives interessantes, notamment sur le Net,dans l'agriculture Bio, et autres applications concernant l'énergie " propre " et l'environnement.
Où, par contre je ne vous suis pas c'est quand vous parler de la . Vous savez parfaitement que cette société de vente par correspondance était vouée à disparaitre. Si vous voulez c'était une entité corporatiste comparable dans un autre registre à " Manufrance" qui a disparu dans les années 70 . La camif je disais a été très longtemps une coopérative destinée à vendre a un prix raisonnable des articles de qualité au seul corps enseignant. Progressivement n'importe qui a pu acheter à la Camif qui est devenue rapidement comparable à la Redoute, mais avec un système administratif trés lourds, une distribution archaïque, un personnel agé, pléthorique, et trés fonctionarisé, des prix de plus en plus élevés, pour une qualité de plus en plus douteuse.
D'ailleurs je ne suis pas certain que La Redoute continue longtemps encore a exister au vu de la bagarre de la vente par correspondance sur le net.
Rédigé par : Jean Georges | 01 février 2009 à 01:41
Il est tout simplement normal que cela bouge puisque même les classes moyennes commencent à être touchées...
Cette grêve fait simplement pression sur le pouvoir, pas plus. Celui-ci peut rester sourd et profiter d'éventuelles violences pour surveiller et contraindre ceux qui dérangent.
Les Français sont apparemment incapables de construire un parti politique. Il faudrait essayer de savoir comment faire, je croyais qu'il suffisait d'un peu de volonté. Est-ce que le Bassin parisien est bloqué par sa mentalité traditionnelle anarchisante pour la gauche pendant que la droite a besoin d'une grande personnalité ou, le lien collectif ayant disparu, les seuls partis pouvant exister sont dans la facilité ou le ressentiment?
Je supplie Malakine, s'il ne l'a pas fait, d'ouvrir une page débat "Comment construire un parti de gauche ou de droite républicaine dans le Bassin parisien?". Il faut un parti pour porter un projet.
Rédigé par : Didier Bous | 01 février 2009 à 10:34
Angela Merkel vient de recevoir le Premier Ministre chinois Wen Jiabao. Angela Merkel a répété qu’elle était pour le libre-échange mondial. Angela Merkel a répété qu’elle était contre le protectionnisme européen. C’est logique : l’Allemagne est le premier exportateur mondial.
« La chancelière, qui, née dans l’ex-Allemagne de l’Est, sait ce que communisme veut dire, est pourtant l’une des voix les plus critiques en Europe sur le chapitre des droits de l’homme, et elle n’a pas manqué de rappeler à son hôte le souhait du gouvernement allemand de voir reprendre au plus tôt le dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï-Lama.
Si le Premier ministre Wen Jiabao s’est résigné à écouter cette leçon, c’est que l’Allemagne représente, à elle seule, non seulement près de la moitié des exportations de l’UE vers son pays, mais surtout plus d’un cinquième des importations européennes de produits chinois.
Une fermeture du marché allemand serait catastrophique pour l’économie chinoise, et M. Wen a dû être bien aise d’entendre Mme Merkel lui dire que « Le protectionnisme ne pouvait en aucun cas être une réponse à la crise », malgré un déficit abyssal de 25 milliards d’euros au détriment des Allemands en 2007.
http://www.lalibre.be/actu/monde/article/478403/wen-recolle-les-morceaux-a-bruxelles.html
« Le protectionnisme ne pouvait en aucun cas être une réponse à la crise. Nous avons besoin d’un commerce ouvert. » vient de répéter Angela Merkel le 30 janvier 2009.
Message transmis aux Français qui croient encore possible un protectionnisme européen.
Rédigé par : BA | 01 février 2009 à 13:13
@ BA
Emmanuel Todd a parlé lors de la conférence de vendredi d'un moyen de "tordre le bras à l'Allemagne" pour qu'elle adopte le protectionnisme. Les modalités du plan sont restés un peu flous, mais je crois qu'on peut d'ores et déjà compter sur des forces comme IG Metall pour forcer la main de la chancelière.
Les difficultés de l'Italie, la Grèce, l' Espagne et Portugal pour s'approvisionner sur le marché international du crédit en raison de mauvaises notations dues à leur situation financière expliquent en partie leur position plus ouverte quant au protectionnisme (malgré les démentis de Zapatero) et le tournant est en train de s'opérer en France...
Qu'il est doux de voir les pingouins de Davos pousser des cris d'orfraies face au protectionnisme alors que ça y est nous sommes bien et Barack Obama a dégainé le premier:
http://www.dedefensa.org/article-le_dilemme_de_la_deglobalisation__31_01_2009.html
L'alliance objective du Japon, de l'Allemagne ( classique pour ces pays à capitalisme de souche) et de la Chine en faveur de libre-échange est symptomatique: ce sont les pays qui ont le plus bénéficié du processus de mondialisation avec leurs exportations sans prendre en compte la compression mondiale dans la demande. La position de la Russie ou de l'Inde à Davos traduit une volonté d'avoir aussi sa part dans le gâteau du libre-échange (pourtant mis à mal)
Rédigé par : René Jacquot | 01 février 2009 à 16:58
@ BA
Emmanuel Todd a parlé lors de la conférence de vendredi d'un moyen de "tordre le bras à l'Allemagne" pour qu'elle adopte le protectionnisme. Les modalités du plan sont restés un peu flous, mais je crois qu'on peut d'ores et déjà compter sur des forces comme IG Metall pour forcer la main de la chancelière.
Les difficultés de l'Italie, la Grèce, l' Espagne et Portugal pour s'approvisionner sur le marché international du crédit en raison de mauvaises notations dues à leur situation financière expliquent en partie leur position plus ouverte quant au protectionnisme (malgré les démentis de Zapatero) et le tournant est en train de s'opérer en France...
Qu'il est doux de voir les pingouins de Davos pousser des cris d'orfraies face au protectionnisme alors que ça y est nous sommes bien et Barack Obama a dégainé le premier:
http://www.dedefensa.org/article-le_dilemme_de_la_deglobalisation__31_01_2009.html
L'alliance objective du Japon, de l'Allemagne ( classique pour ces pays à capitalisme de souche) et de la Chine en faveur de libre-échange est symptomatique: ce sont les pays qui ont le plus bénéficié du processus de mondialisation avec leurs exportations sans prendre en compte la compression mondiale dans la demande. La position de la Russie ou de l'Inde à Davos traduit une volonté d'avoir aussi sa part dans le gâteau du libre-échange (pourtant mis à mal)
Rédigé par : René Jacquot | 01 février 2009 à 16:58
Réné Jacquot,
Vous parlez d'un protectionnisme qui peut fonctionner quand on a l'autorité d'un importateur mondial N° 1.
Mais pour nous, dans la pratique çà fonctionne comment à l'import-export ?
Rédigé par : Gilbert | 01 février 2009 à 20:08
Le 15 novembre 2008, tous les pays membres du G20 ont réaffirmé leur attachement au libre-échange.
Le 15 novembre 2008, tous les pays membres du G20 ont réaffirmé leur hostilité au protectionnisme.
Je cite la conclusion du G20, page 7 :
« Nous soulignons combien il est vital de rejeter le protectionnisme et ne pas nous replier sur nous-mêmes en ces temps d’incertitudes financières. À cet égard, dans les douze mois à venir, nous nous abstiendrons d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement ou au commerce des biens et des services, d’imposer des nouvelles restrictions ou de mettre en œuvre des mesures de stimulation des exportations contraires aux règles de l’OMC. »
http://fr.ambafrance-us.org/IMG/pdf_Declaration_washington.pdf
Rédigé par : BA | 01 février 2009 à 21:26
Oui, mais il faut avoir en tête que le protectionnisme , s'il peut sauver ou éventuellement reconstruire des emplois, peut également dans un système national peu concurrentiel et fortement socialisé, aboutir à une baisse du niveau de vie . Parce que les biens et services produits nationalement auront un coût supérieur. Parce que des mesures de rétorsion seront inévitablement prises sur les produits que nous exportons.
Bref, il ne faudrait pas que le protectionnisme ajoute à la crise ou bien ne fasse que déplacer celle ci d'un secteur à un autre.
C'est un peu comme la relance que beaucoup juge insuffisante : il ne faut pas oublier (sauf à faire fonctionner par monétisation définitive des dettes, la planche à billets - pourquoi pas ? mais on ne peut plus avec la BCE -) que l'argent prêté ou distribué ... ne sortira, au final, que de notre propre poche ... par le biais des divers impôts ou taxes .
En fait le protectionnisme , dans le contexte actuel, ne pourra être un peu efficace que s'il est pratiqué semi-honteusement, au coup par coup, avec mesure et hypocrisie, ou bien négocié d'état à état . Plus on s'en prévaudra et plus on n'en connaitra que les aspects les plus négatifs.
L'idéal étant un discret patriotisme économique comme solution la moins coûteuse et la plus efficace . (Bon difficile de faire trop de publicité à cette solution ... à hypocrisie maximale)
Mais cette option est peu probable pour nos concitoyens français qui possèdent pourtant une autre partie de la solution à la crise en France dans ce fameux taux d'épargne bien plus élevé qu'ailleurs (le français serait -cocorico- bien moins endettés que les autres), mais qui ne font pas pour autant l'effort d'y puiser quoique ce soit pour 'consommer' et relancer ainsi 'relancer' la machine ...
De toutes façons, l'année 2009, selon quelques sommités à priori plus lucides ques les autres, va nous réserver un lot de surprises de tailles à planter à la fois le système et toutes ses solutions alternatives : lorsque l'ampleur de la crise aura rendu l'idée même de protectionnisme , caduque.
Et dans ce cas il faudra alors disserter sur les troubles sociaux , révoltes et autres jacqueries , les vraies révolutions, et les joies des craquements géo-politiques. L' Histoire nous attend ! (Qui sera mangé ?)
Rédigé par : Oppossum | 01 février 2009 à 23:47
Cela fait rigoler, la liste des travaux qui doivent permettre "la relance"...
Rédigé par : Philippe | 02 février 2009 à 10:29
@René Jacquot: "Gordon Brown se retrouve un peu seul, mais bon le libre-échange est consubstantiel à la GB." : faux! Voir ici: http://lafabriquedepingles.blogspot.com/2007/10/langleterre-patrie-du-libre-change-john.html
Rédigé par : dmermin | 02 février 2009 à 16:27
Partisan d'une certaine dose de protectionnisme, au plan de l'idéologie, j'attend toujours que les beaux penseurs dans le vide, me donnent un exemple chiffré de ce que donnerait le protectionnisme dans l'économie Européenne.
Toutes les expériences protectionnistes du passé ont subis un cuisant échec.
Il est donc nécessaire de trouver des solutions nouvelles adaptées au monde actuel et aux contigences légales et internationales.
Souhaiter quelque chose sans être capable de le définir, relève purement de la foi !
Cette phrase est-elle obscure ?
Rédigé par : Gilbert | 02 février 2009 à 17:21
@ Gilbert
"Toutes les expériences protectionnistes du passé ont subis un cuisant échec."
Voila le genre de contre vérité, de cliché éculé basé sur aucune démonstration, qu'on aimerait ne pas avoir à lire sur le blog de Malakine.
Un peu d'histoire avec l'Angleterre par exemple (un exemple parmi tant d'autres), c'est ici : http://www.chomage-et-monnaie.org/Documents_html/Angleterre_Develop.html
Rédigé par : RST | 02 février 2009 à 20:29
@ Gilbert
L'exemple chiffré, c'est pour quoi faire ? Les chiffres, on leur fait dire ce que l'on veut : http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/2009/01/14/Enfin-une-bonne-nouvelle-sur-le-front-de-la-lutte-contre-le-%22libr%C3%A9change%22
Rédigé par : RST | 02 février 2009 à 20:33
@Gilbert
"Toutes les expériences protectionnistes du passé ont subis un cuisant échec."
Ha!Ha!Ha!
Sérieux Gilbert Sorbier ex Ozenzant dit "Raymond la science" recommence avec ses approximations et ses élucubrations. Je n'avais personnellement plus l'intention de vous parlez depuis que vous avez démontré, à de multiples reprises, votre mauvaise foi et usez de propos injurieux, mais je ne peux laisser passer des propos aussi faux.
La vérité historique elle est exactement inverse à ce que vous dites. Il n'y a aucun exemple historique de libre-échange intégral qui est réussi cela à fini à chaque fois par une catastrophe des crise et des guerres. Mais l'exemple le plus probant de réussite du protectionnisme fut votre pays préféré les USA. Saint Obama se revendique souvent de Abraham Lyncoln, grand président US qui subit la grande guerre fondatrice de l'amérique moderne. Savez-vous au moins pourquoi il y a eut une guerre de sésession aux USA? Je vous parle de la vrai raison, pas de la mystique US qui est vendu couramment sur la soit-disant lutte contre l'esclavage des sudistes. Et bien c'est simplement le fait que les confédéré avaient une économie agraire qui avaient besoin d'exporter notamment vers l'empire Britannique, ils était donc naturellement pour le libre-échange et pour l'esclavage (ce n'est pas un hasard). Dans le nord il y avait par contre des industries balbutiantes mais ces dernières étaient ridicules et techniquement arriéré face aux britannique dont l'avance était énorme. Ils y a donc eut conflit d'intérêt entre le sud et le nord et une guerre fini par départager les deux camps. La suite on la connais le nord gagna et en 1865 les USA mirent en place de droits de douane de 50% sur la majorité des produits importés. Les USA restèrent protectionnistes jusqu'en 1945. Le problème d'ailleurs fut que les US furent excessivement protectionniste même quand ils accumulait les excédents ils refusait de baisser leur protection ce qui participa au multiples crises de la fin du 19ème et du début 20 ème. Il pratiquait une politique dite mercantilistes comme l'Allemagne de Bismark ,le Japon des Meijï ou la Corée du Sud jusque dans les années 90.
Enfin je vous l'ai déjà dit lisait les historiens de l'économie comme Bairoch avant de dire n'importe quoi çà vous évitera de tenir des propos de café du commerce.
Rédigé par : yann | 02 février 2009 à 21:38
C'est à dire, tout de même, RST que nous ne sommes plus au moyen-age : les moyens de communication n'ont plus les mêmes coûts , les géographies ne sont plus les mêmes et l'inter-dépendance des économiesest un fait , une donnée qui à elle seule pèse lourdement sur elle même.
Bien sûr, on trouve dans l'histoire où tu as raison de prendre source, des exemples d'enrichissement lors de phases plutôt protectionnistes , mais aussi lors de phases d'échanges économiques intenses. Et il y a également l'inverse .
Le protectionnisme, pour un pays disposant de ressources équilibrées n'aura pas les mêmes vertus et avantages que pour un autre mal doté par la géographie et l'histoire.
Bref quand on regarde dans le détail, même si l'on est pas à priori hostile à la nécéssité d'une respiration protectionniste, on voit assez mal concrètement comment la mettre en place sans trop d'effets pervers , et encore moins comment en faire une théorie globale.
Bon un protectionnisme coopératif ? mais cela veut dire quoi concrètement ? Où est le corpus positif (Ca pour l'instant c'est surtout pensé comme un truc 'anti' libéral , comme s'il n'y avait qu'un seul libéralisme et qu'il suffirait de faire le contraire) . Ou sont les institutions le mettant en oeuvre ? Ou sont les acteurs ? les négociateurs ?
Todd parle de l'espace européen comme cadre d'action et zone à protéger , mais n'est-ce pas un peu idéalo-illusoire d'invoquer une institution qui n'a pas les organes vraiment nécéssaires pour mener un politique economique de protection (Todd en rend un peu responsable les nonistes ...) , qui n'y est pas idéologiquement disposée , et qui est composée d'Etats , dont l'Allemagne , dont les intérêts et les penchants en sont à l'opposé .
La position et l'argumentation de Todd sont plutôt brillantes ... mais l'Allemagne est là, campée sur elle même et son obstination disciplinée.
Bien entendu, la pression populaire qui pourrait faire bouger les fesses à plus d'uns . Mais la rue, pour forte qu'elle puisse être dans sa pression , ne détermine pas une forme précise de politique : aussi face à un mouvement d'ampleur , les gouvernements n'accepteront, dans un 1er temps que de faire un plan de relance de la consommation plus musclé ... ce qui ravira l'opposition socialiste , dont je rapelle que (malgré le petit pantin pavoisant Hamon et l'hypocrite Fabius caché sous les bajoues des jupes de Martine) elle est puissamment anti-protectionniste ...
Sur un plus long terme, les choses pourraient effectivement bouger par le biais d'élections portant au pouvoir des promesses plus ou moins "régulatrices" ... mais (faudra-t-il vraiment le regretter ?), il ne s'agira pas d'un protectionnisme flamboyant préludant à une société qui rase gratis , mais de mesures qui seront proches , en plus édulcorées, de celles de Todd avec son protectionnisme par le biais de quotas ou de norme de qualité des produits.
Et probablement que c'est le système lui-même qui s'imposera , pour survivre, cette mutation , à la fois réelle et peut-être régénératrice , mais pas fondamentalement refondatrice.
Bref ça sera un truc qui se contentera de protéger d'abord de la destruction de tissus d'emplois, éventuellement de modérer une compression des salaires (mais enfin dans un espace européen intra-libéral de 400 millions de personnes , il serait curieux (et dommageable tout de même) que la vilaine concurrence disparaisse complètement).
A ces difficultés de définitions d'un futur protectionnisme s'ajoute la confusion des objectifs : si je relis les objectifs que Malakine lui attribue , il y aurait carrément le rétablissement d'un partage des rémunérations plus "juste" : ce n'est pas que je ne le souhaite pas (dans l'exacte mesure où cela rajoute du dynamisme au dynamisme) , mais déjà si on sauve des emplois, préserve des savoir-faire, et permet à des gens de vivre à peu-près normalement, ça sera déjà pas trop mal.
Et puis il faut laisser du grain à moudre à d'autres luttes et ne pas tout mélanger. Me semble-t-il.
Rédigé par : Oppossum | 02 février 2009 à 22:51
Pourquoi attaquer l'Allemagne ?
Il n'y a pas que l'Allemagne qui est libre-échangiste.
Tous les gouvernements du G20 sont pour le libre-échange mondial.
Tous les chefs d'Etat du G20 sont pour le libre-échange mondial.
Ils ont tous signé la déclaration finale du G20 le 15 novembre 2008. Tous, sans aucune exception (y compris Jean-Claude Trichet, qui a signé en tant que président de la Banque Centrale Européenne) :
« Nous soulignons combien il est vital de rejeter le protectionnisme et ne pas nous replier sur nous-mêmes en ces temps d’incertitudes financières. À cet égard, dans les douze mois à venir, nous nous abstiendrons d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement ou au commerce des biens et des services, d’imposer des nouvelles restrictions ou de mettre en œuvre des mesures de stimulation des exportations contraires aux règles de l’OMC. »
http://fr.ambafrance-us.org/IMG/pdf_Declaration_washington.pdf
Rédigé par : BA | 03 février 2009 à 16:09
@tous
Un trés bon texte de Jean Claude Werrebrouck sur le retour de l'inflation, la crise et la dé mondialisation:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2549
Rédigé par : yann | 03 février 2009 à 18:19
@RST,
Vous avez raison, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres.
Ce n’est donc pas de chiffres pris dans des articles pro ou contre le protectionnisme auxquels je fais allusion, mais au budget de l’état Français, aux chiffres officiels d’Import/Export, incluant l’énergie.
C’est de VOTRE calcul que je parle… ou du moins à celui de Malakine.
@Yann,
Que je sache, je n’ai pas commencé mon texte contre une attaque personnelle, ce qui semble être ton seul moyen d’expression.
D’autre part, les propos injurieux, contrairement à toi, ce n’est pas mon fort, ou alors cite moi une seule injure personnelle et nominative !
La mauvaise foi… je voudrais bien savoir à quel sujet, par contre toi, tu n’as pas peur de dire que je suis un amoureux des USA, alors que je n’ai jamais dit, ni même suggéré une pareille chose.
Le plus comique dans tout çà, c’est que je suis d’accord avec Emmanuel TODD : Il nous faudrait une certaine dose de protectionnisme.
Lis donc ce que dis OPPOSSUM, c’est un garçon intelligent, équilibré et aussi peu de parti pris qu’il est humainement possible de l’être… et je suis plus protectionniste que lui !!! lol
Ayant mené une ½ douzaine de projets innovant je me contente de dire ce que j’ai constaté dans la vraie vie des gens qui entreprennent :
Il y a très loin de la théorie à la pratique et très souvent un merveilleux projet sur le papier est strictement irréalisable dans la réalité.
IL EST DONC INDISPENSABLE DE TRAVAILLER AVEC UN CAHIER DES CHARGES, puis de vérifier si cela est réalisable par un chiffrage le plus exact possible.
Quand à ta soi disant démonstration : C’est un beau livre d’histoire que tout le monde connaît et qui ne dépeint aucunement une expérience protectionniste réussie !
Pour terminer, ta dernière phrase : "Enfin je vous l'ai déjà dit lisait les historiens de l'économie comme Bairoch avant de dire n'importe quoi çà vous évitera de tenir des propos de café du commerce."
Elle est symptomatique de ce que tu es, un brave gars, qui croit tout ce qu’il lit, mais est incapable de parler de chose concrètes. (ce n’est pas une insulte!).
D’ailleurs, tu te définis toi même parfaitement, je te cite :
“J'étais un enfant détestable, et j'ai été enfant unique jusqu'a l'age de 11 ans et élevé par une mère célibataire. Ma mère m'a expliqué à qu'elle point j'étais insupportable et égocentrique.”
@BA,
Le fait que tous les gouvernement Européens soient libres échangiste ne prouve rien, (Les erreurs de groupe sont une constante historique), même si en effet on peut comprendre qu’un pays excédentaire comme l’Allemagne le soit.
Balayons déjà devant notre porte, et prenons déjà toutes les mesures de protection légales autorisées par Bruxelles en matière de fiscalité, après il sera toujours temps de voir s’il est possible de faire plus.
Coller des étiquettes de libéralisme ou de protectionnisme sans même l’avoir défini est à la portée de n’importe quel étudiant le plus nul.
En préciser les modalités et en définir les buts précis et chiffrés, c’est une autre paire de manches.
Rédigé par : Gilbert Oz | 03 février 2009 à 20:50
Je vais donc devoir préciser ce qu'est le libre-échange.
En 2005, le projet de Constitution européenne imposait le libre-échange mondial généralisé :
« Par l’établissement d’une union douanière conformément à l’article III-151, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres. »
Traité établissant une Constitution pour l’Europe, Troisième partie, article III-314.
En 2007, le traité de Lisbonne imposait le libre-échange mondial généralisé :
« Par l'établissement d'une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l'Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres. »
Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Cinquième partie, Titre II, Article 206.
Ce traité de Lisbonne libre-échangiste a été signé par tous les chefs d'Etat ou de gouvernement des 27 états membres, SANS AUCUNE EXCEPTION.
Ce traité de Lisbonne libre-échangiste a été ratifié par tous les parlements des 27 états membres. Seul le peuple irlandais a voté NON, mais l'Union Européenne n'en a rien à foutre. Le peuple irlandais revotera jusqu'à ce qu'il réponde OUI, ou alors on trouvera une magouille juridique pour contourner le peuple.
Rédigé par : BA | 03 février 2009 à 21:40
Au fait, il est passé où le taulier ?????
Rédigé par : RST | 03 février 2009 à 22:01
Il a peut être droit à des vacances!
Ou alors il a mieux à faire...
Saludos
Rédigé par : ETDAS | 03 février 2009 à 22:15
Merci ETDAS ! :-)
J'ai plein de raisons de rester silencieux, des bonnes et des moins bonnes ... mais de toute manière, je vois bien que vous n'avez plus besoin de moi ! :-)
Je reprendrais surement du service ce week end pour commenter la prestation de notre bon président.
Mais sinon, plus fondamentalement, la tournure que prennent les évènement me perturbent. Quand j'entends toute la presse annoncer le retour du protectionnisme, même à Davos et même Lagarde, il y a de quoi être déstabilisé. Tout est devenu tellement instable que je ne suis plus capable de penser... J'ai hâte de savoir ce qu'en pense le maître que je rencontre ce vendredi ! ;-)
A bientôt ... :-)
Rédigé par : Malakine | 03 février 2009 à 23:15
Hummm, oui lire impérativement l'article de Werrebrouck signalé par Yann :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2549
et intitulé "L’inflation, prémice d’une restructuration mondiale"
Il écrit "restructuration" (et pas révolution ...) : ça m'a l'air bien ciblé. Et il fait partir cette restructuration d'un phénomène purement économique puisque totalement financier, autour duquel tout va s'organiser.
Ceci étant, l'inflation ce n'est tout de même l'inconnue et l'aventure totale : dans les folles années 70 de ma jeunesse, l'inflation à deux chiffres était notre copine et le 'Système' savait faire 'avec' ... !
Las, ma belle, c'est encore la monnaie qui va mener la danse (même si elle sera moins étouffante) pour un bout de temps et entraîner une dé-globalisation (involontaire , précise-t-il) : merde , le protectionnisme a raté le train et arrive trop tard ! (Caramba, encore raté)
PS/ Du moins ne sera-t-il plus un tabou , c'est déjà très bien.
Rédigé par : Oppossum | 04 février 2009 à 00:33
Yann, Oz n'a pas complètement tort même si ça reste général : car en fin de compte , y-a-t-il un système économique qui ait triomphé du temps de façon définitive et satisfaisante ?
Le protectionnisme poussé à son extrême mêne à une certaine nécrose ou bien à des rapports internationaux d'Etat à Etat, basés sur le rapport de force et la domination .
Le libre-échangisme total mêne à une tétanisation et une vampirisation destructrice du sens , surtout lorsque la finance est libre.
Rédigé par : Oppossum | 04 février 2009 à 00:56
je n'suis pas d'accord. Pour avoir été dans le cortège, je constate que le mouvement social est le fait à 80% de catégories éduquées et militantes, donc surtout de fonctionnaires. La classe sociale des intellectuels, donc.
Sur les effets du libre-échange, relire Schumpeter, il a même décrit les réactions sociologiques présentes dans le livre Capitalisme, Socialisme et Démocragtie (et pourtant c'est pas vraiment un économiste de gauche hé)
Je serai d'accord avec ton texte quand les catégories des salariés DU PRIVE auront "bougé". Pour le moment, ces catégories (les seules qui soient réellement productives (de taxes)) sont toujours surveillées et divisées par ce processus que je nomme "mascialisation" (controle social des organisations dangereuses, parternalisme dans les PME, intervention de politiciens "modérés" mais intéressés, etc)
N'oublions pas que mai 1936 n'a été possible que par une union A LA BASE des salariés. Et que ses réformes n'ont duré que QUATRE ans.
La révolution, certes, mais
1/ comment ?
2/ après ?
Si le peuple français est dangereux, c'est d'abord à cause d'une capacité (fort bien exercée par l'ordre social) à disserter, revendiquer, s'enflammer, ensuite à cause de ses propensions à se faire manipuler. Il ne faut pas non plus, par exemple, oublier que la Révolution de 1789 a duré...quatre ans, et que la Constitution française la plus démocratique, la République de 1793, n'a JAMAIS été appliquée : le Directoire l'a mise sous le boisseau, exactement comme la Réaction des forces sociales pétainistes a démantelé tous les acquis de 1936.
N'oublions pas qu'il a fallu une guerre civile (la Résistance) pour imposer UNE PARTIE des réformes proposées par les accords du CNR, en 1945. Et que les réformes consécutives, dites "de l'Etat-providence" n'ont duré qu'à la "faveur" de la Guerre Froide. Quand l'ennemi extérieur est tombé, puis le "rival" intérieur, les classes dominantes se sont empressées de démanteler "les acquis sociaux".
Il y a une forme de continuité de l'héritage entre les amis fondateurs du FN de JM Le Pen, et le passage des thématiques politiques du FN dans la droite dure de Sarkozy, avec des gens comme Devedjian et Novelli.
N'oublions pas que c'est l'ancien activiste d'Occident, Devedjian, qui est chargé d'activer le "plan de relance". N'oublions pas NON PLUS, que la structuration organique de la Police...Nationale...date du régime de Pétain et de ses concepts de "Sureté Nationale" (contre les ferments dangereux).
Il est donc normal que nous ayions à la tete de l'Etat (et ça concerne les TROIS plus hauts personages actuels, tant ceux d'aujourd'hui que leurs prédécesseurs) des gens qui fréquentent un club, le Rotary, qui, via le concept de "Membres d'Honneur", soutient la mémoire d'un autoritaire soutenu par les classes moyennes, le général chilien Augusto Pinochet....
bon courage, bonne réflexion,
Pierre Larcin dit "le Belge"
Rédigé par : Belgo4.0 | 04 février 2009 à 07:58
@ Malakine
Ah si tu as rendez-vous avec le maître... je ne pense pas qu'il sera tendre avec la prestation du chef de l'état, la semaine dernière il a d'ailleurs plaisanté sur les problèmes sanitaires de la mère de Carla Bruni.
Sinon, sur le niveau éducatif tu pourrais lui rappeler cette enquête sur le niveau en CM2 à 20 ans d'intervalles:
http://www.aef.info/public/fr/medias/docutheque/document/aef/2009/1821_ni-0838.pdf
Quand on lui a posé une question à ce sujet, il a balayé cette enquête d'un revers puisque la personne n'avait pas les chiffres exacts!
Sinon Malakine, je comprends que tu sois pertubé car un tournant idéologique s'opère: nous risquons de ne plus être minoritaire!
Rédigé par : René Jacquot | 04 février 2009 à 09:28
@ René
Oui promis, je lui en parlerais de ta part ! :-)
On peut effectivement avoir parfois le sentiment que l'histoire nous donne raison et que nos idées sont en train de gagner. Pourtant, cela me semble être bien plus compliqué que ça. J'ai surtout le sentiment d'un grand chaos intellectuel, de tous cotés d'ailleurs. J'ai une idée de billet sur ce sujet. Je l'écris dès que j'ai le temps, mais en ce moment, c'est difficile de le trouver.
Pour Sarkozy, je ne vois vraiment pas ce qu'il peut annoncer. Le chaos intellectuel existe aussi du coté du pouvoir. Et puis, interrogé par de tels nulos, je ne vois vraiment pas ce qu'il peut en sortir.
Rédigé par : Malakine | 04 février 2009 à 09:53
d'accord AUSSI sur le chaos.
Ce qu'il y a dans le chaos, c'est qu'il s'agit d'un systeme complexe.
Or, dans nos sociétés modernes, les structures institutionnelles (au sens large : syndicats, Parlement, front syndical) sont des organismes complexes. Ce sont PRESQUE des structurs vivantes, qui s'adaptent...Ca a été le cas de la campagne de Sarkozy, et maintenant le PG qui "s'adapte" à la gauche du PS, ou encore le Gouvernement qui "s'adapte" à la crise. Ce sont des comportements nouveaux, inconcevables en 1950..
Ce que je veux te dire est donc la chose suivante :
- la méthode scientifique traditionnelle (essentiellement un réductionnisme, un échantillon, "le parti socialiste", "le courant royaliste", etc) ne donne pas de résultat pour analyser les systemes complexes, car les comportements qui nous intéressent semblent provenir de l'interaction des composantes.
- les comportements qui nous intéresssent politiquement, qui participent à un processus de sélection (sociale) (ou de psychologie sociale) sont "auto-organisés"
- les intervenants s'adaptent l'un à l'autre et s'influencent. Le point cardinal, c'est donc l'adaptation.
- cette adaptation (des rivaux) donne précisément un systeme complexe
- il y a dans l'interaction des adaptations une frontière entre l'ordre et le désordre, càd le bord du chaos, qui est une frontière entre l'innovation et la stabilité
- d'ou la nécessité de relire Schumpeter et sa théorie de l'innovation créatrice. Je pense que la réflexion socio-politique s'est arretée là. En 1945-1950, comme par hasard, puisque sous l'influence de la politique des blocs (à l'international, comme en interne), la situation socio-politique française s'est figée à cette époque et "se dégèle" à l'orée du 21e siecle.
amitiés,
bonne journée,
Pierre Larcin dit "le Belge"
Rédigé par : Belgo4.0 | 04 février 2009 à 11:17
@ Malakine
C'est ma femme (qui est encore plus toddophile que moi) qui lui a posé la question!
Chaos intellectuel c'est évident puisque le confort intellectuel dans lequel s'était lové nos élites n'est plus... j'ai même entendu la cfdt parler de protectionnisme au niveau européen.
Même si Barack Obama revient sur sa proposition, la brèche s'est formée:
http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/02/04/barack-obama-le-protectionnisme-sur-l-acier-serait-une-erreur_1150536_1101386.html
Rédigé par : René Jacquot | 04 février 2009 à 15:58