La mobilisation du 29 janvier prochain sera d'une nature différente des grandes grèves qui l'ont précédée. Pour une fois, il ne s'agira pas d'un mouvement corporatiste destiné à promouvoir quelques revendications catégorielles sous couvert de défense du service public, ni d'un mouvement rétif contre une réforme qui aura été le bouc émissaire de toutes frustrations et le vecteur de tous les fantasmes.
Il s'agira d'une grève politique. Au sens noble du mot. Une grève destinée à réveiller le peuple des citoyens et à faire pression sur le gouvernement pour l'inciter à agir concrètement et efficacement face à la crise. Jamais on n'aura vu dans l'histoire récente un mouvement syndical (et espérons le populaire) aussi profondément positif.
On pourrait craindre en pareille situation que les centrales syndicales cherchent à cristalliser les angoisses et les mécontentements par des revendications démagogiques ou extrémistes. Il n'en est rien ! Le texte unitaire que l'on trouve sur le site de Slovar (et reproduit ci-dessous) est au contraire inspiré par un grand réalisme économique et porte des propositions extraordinairement modérées : Conditionnalité des aides publiques, gel des suppressions d'emplois publics, incitations au développement d'accords salariaux, approfondissement de la relance économique en n'oubliant pas la demande notamment des catégories modestes, mise en œuvre des objectifs du grenelle de l'environnement par un ambitieux programme d'investissements publics, réforme du capitalisme financier, moralisation du commerce mondial…
Même notre président de la République aurait pu signer ce texte, tant il semble inspiré par ses propres discours. Il ne s'agira pas d'un mouvement de défiance à l'égard du gouvernement, mais plutôt d’une invitation adressée à celui qui se veut le grand refondateur du système économique mondial, à enfin passer des beaux discours aux actes !
La crise est grave car globale, systémique et structurelle. Elle appelle des mesures profondes, courageuses et structurantes, qu'aucun gouvernement au monde ne pourra conduire sans pression populaire forte.
Au sein des cercles dirigeants aujourd'hui, tout sera fait pour minimiser la crise et les remises en cause, dans l'espoir que tout reparte comme avant. Néanmoins, la crainte devant les réactions des peuples prend de l'ampleur. Ils l'attendent, la craignent et feront tout pour l'éviter, ainsi que l'avait dit Guaino par cette phrase extraordinaire prononcée après le G20 (citée par Marianne) « Seule une révolte des classes moyennes nous obligera à aller plus loin »
Le conseiller spécial a d'ailleurs récidivé ce week-end en plaçant clairement l'action gouvernementale sous la pression populaire « On sent poindre partout une révolte des classes populaires et des classes moyennes contre des inégalités de rémunération qui ont atteint des niveaux jamais vus depuis le XIXe siècle. Alors, à chacun de prendre ses responsabilités. S'il le faut, le gouvernement prendra les siennes »
La révolte des peuples est aujourd'hui clairement le seul moteur du changement possible.
Nicolas Sarkozy souligne à chacune de ses interventions le caractère éruptif de la nation française ou son caractère régicide. Des émeutes ont déjà eu lieu en Grèce et en Estonie. D'autres suivront. La France, le pays le plus révolutionnaire d'entre tous, est un naturellement un candidat de premier choix pour l'explosion sociale généralisée.
Nous n'en sommes naturellement pas encore là. L'heure n'est ni à l'émeute, ni à la révolution, mais la colère pourrait monter d'un cran dans les prochaines semaines si le discours officiel persiste dans son discours d'impuissance.
Le motif invoqué pour refuser toute relance par la demande – et donc toute relance tout court - met en lumière les contradictions du système et donc la nécessité de le réformer en profondeur : “La relance par la consommation serait une erreur économique. Le pouvoir d'achat distribué servirait surtout à acheter des produits importés. La question est de savoir si l'argent du contribuable doit servir à sauver nos emplois ou ceux des autres” (Toujours Guaino)
Voilà donc un système qui a encouragé la délocalisation de la production comme un facteur de modernisation de l'économie sous couvert de course à la “compétitivité”, et qui maintenant que la demande fait défaut partout dans le monde, refuse de la soutenir au motif que ça fera travailler l'étranger !
Au chapitre des contradictions, on pourrait également évoquer celle qui oppose la stigmatisation des profits délirants et de l'économie spéculative qui gagne jusqu’aux discours officiels ; et ces publicités pour les banques qui envahissent les ondes pour promettre des rendements de l'épargne toujours plus élevés !
Les gouvernants ont compris que le système ne repartira pas tout seul tant il est épuisé par ses propres contradictions.
Les peuples commencent à comprendre que sa réforme exigera une énergie et un courage hors de portées de leurs dirigeants, et qu'il ne se passera rien sans une pression croissante de leur part.
Le 29 janvier, en grève ou en RTT, mais tous dans la rue !
Malakine
Propositions et revendications des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA -
La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu’ils n’en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, sont les premières victimes de cette crise. Elle menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité.
Les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes.
Face à cette situation et considérant qu’il est de leur responsabilité d’agir en commun, en particulier lors de la journée du 29 janvier, pour obtenir des mesures favorables aux salariés, les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont décidé d’interpeller les entreprises, le patronat et l’Etat.
Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l’emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique.
1 – Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique
De nombreuses entreprises mettent la pression sur les sous-traitants et fournisseurs faisant supporter à leurs salariés blocages de rémunérations et pertes d’emplois. Par ailleurs, des salariés sont contraints à des durées du travail élevées, tandis que les salariés temporaires, en intérim ou en CDD, sont les premiers à faire les frais des baisses d’activité. Des entreprises utilisent la crise pour opérer des restructurations tout en maintenant la rémunération de leurs actionnaires. C’est intolérable et inadmissible.
Les entreprises confrontées aux baisses d’activité utilisent des mesures de sauvegarde d’emplois comme le chômage partiel, les jours de RTT ou de congés… Toutes ces mesures doivent être négociées dans l’objectif de préserver l’emploi et les salaires. Les aides publiques doivent aussi y être conditionnées. Les entreprises doivent améliorer l’indemnisation du chômage partiel et tous les salariés doivent pouvoir en bénéficier. Ces périodes de baisse d’activité doivent être utilisées pour développer la formation professionnelle et renforcer les compétences des salariés.
Dans toutes les entreprises, quelle que soit leur situation, c’est notamment en investissant dans la formation et le travail qualifiant et en réduisant la précarité que la performance sera assurée.
Dans la fonction et les entreprises publiques, il est indispensable de répondre aux besoins de notre société et de la population et de leur attribuer les moyens nécessaires. Dès 2009, le gouvernement doit renoncer aux 30.000 suppressions de postes. Il faut abandonner une politique aveugle de suppression d’emplois et penser autrement l’évolution des services publics dont la qualité et l’emploi constituent une question centrale.
La situation des salariés précaires du public appelle des mesures de justice sociale.
2 – Politiques salariales : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités
Les exigences des actionnaires ont conduit, dans beaucoup d’entreprises, à l’accroissement des inégalités. Elles se sont aussi traduites par une redistribution des richesses privilégiant le versement de dividendes au détriment des salaires et de l’investissement.
Dans les branches, les entreprises, les fonctions publiques, les négociations salariales doivent assurer au moins un maintien du pouvoir d’achat et une réduction des inégalités.
Les allégements de cotisations sociales doivent être conditionnés à la conclusion d’accords salariaux
3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat.
Il est de la responsabilité de l’Etat et de l’Union Européenne de décider de politiques d’interventions publiques coordonnée favorisant une relance économique. Celles-ci doivent viser à la fois :
- Une relance par la consommation en améliorant le pouvoir d’achat, en priorité des revenus les plus modestes parmi lesquels de nombreux salariés, demandeurs d’emploi, retraités et bénéficiaires de minima sociaux.
- Une politique de développement de logement social à la hauteur de l’urgence, un encadrement des loyers et un accès au crédit dans des conditions excluant les taux usuraires.
- Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire
Des investissements ciblés, en particulier en matière d’infrastructures, d’équipements publics et de services publics, en favorisant la recherche, le développement, l’éducation et la formation.
Les investissements publics et privés doivent notamment être orientés en faveur d’une économie du développement durable mettant en œuvre les principes adoptés au Grenelle de l’Environnement.
Toute aide accordée à une entreprise doit être ciblée et faire l’objet de contreparties. Elle doit être conditionnée à des exigences sociales, en particulier en matière d’emploi. Elle doit faire l’objet d’une information et d’un avis préalable des élus représentant les salariés. Dans le cas spécifique du secteur bancaire, l’utilisation des aides publiques doit donner lieu à un contrôle direct par l’Etat.
4 – Préserver et améliorer les garanties collectives
Les conditions de vie et de travail pour les salariés des secteurs privé et public, passent par l’amélioration du cadre collectif. C’est pourquoi il faut :
- abroger les dispositifs légaux qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail
- retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche.
- respecter le dialogue social sur tous les projets et propositions de loi qui touchent à la réglementation du travail.
- face à la révision générale des politiques publiques (RGPP), mettre en oeuvre des réformes porteuses de progrès social
5 – Réglementer la sphère financière internationale
Cette réglementation doit mettre un terme à la spéculation, aux paradis fiscaux, à l’opacité du système financier international et encadrer les mouvements de capitaux. L’Union européenne doit être au premier plan pour l’exiger.
Il faut aussi imposer le respect des droits fondamentaux et sociaux et des normes internationales de l’OIT dans tous les échanges internationaux. L’aide publique au développement doit être maintenue et améliorée. C’est ce que demande le mouvement syndical international.
Cartésien, efficace, terriblement démonstratif.
Une synthèse implacable.
Malakine est Grand!
malakine est Français!
Le contraire du gnome maléfique qui gouverne cette ex "grande" Nation.
La question est, peut-elle le redevenir?
Sommes nous devant la première étape jeudi?
Rédigé par : ETDAS | 27 janvier 2009 à 14:15
Oui, j'espère bien que cette grève aura le succés qu'elle mérite...
Mais j'en reviens pas ! à vous lire j'ai le sentiment que "nos gouvernants" s'apprêteraient dès demain à s'appuyer sur cette grève pour légitimer une nouvelle politique en contradiction totale avec leurs pratiques antérieures.
Passer des mots aux actes ! Non, je n'y crois pas, mais je salue votre optimisme, Malakine.
Certes l'agenda du Président ne prévoit rien ce jeudi (http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2263)... Pensez-vous que c'est parce qu'il sera lui-même en grève ou pensez-vous qu'il déboulera t-il à 20h sur les plateaux TV pour annoncer : "je vous ai compris ! (...) Votre détermination m'encourage à poursuivre, plus que jamais, les réformes nécessaires..." ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 27 janvier 2009 à 16:12
Bonjour Malakine
Avant tout merci pour cette référence à Slovar les Nouvelles. Je précise pour ceux qui veulent aller à l'essentiel que le lien direct vers l'article est : http://slovar.blogspot.com/2009/01/le-29-janvier-2009-sera-unitaire.html
@micalement
Slovar
Rédigé par : Slovar les Nouvelles | 27 janvier 2009 à 17:04
@ ETDAS
Non Malakine est une feignasse. Il aurait du faire ce papier bien avant ! Placer la journée du 29 dans la perspective de la renaissance de la France révolutionnaire, c'est bien tentant, mais c'est peut-être un peu présomptueux.
@ PMF
C'est effectivement le discours qu'on peut attendre de Sarkozy. Il a en effet tout intérêt à s'appuyer sur un mouvement d'opinion ou un mouvement social pour aller négocier avec l'UE ou au G 20 des réformes de structures. De ce point de vue, oui, je suis assez optimiste. Je pense qu'un mouvement social peut réellement pousser les gouvernants à agir. En revanche, pour être honnête, je ne crois pas vraiment à ce qu'il cède sur la relance par la demande ou le gel de la suppression des emplois publics.
Je serais dans la rue Jeudi. J'avoue que je suis curieux de voir quels seront les mots d'ordre. Peut-être serais-je déçu
@ Slovar
Comment tu as fait ? J'ai pourtant essayer de reprendre le lien qui pointait vers l'article mais je n'y suis pas arrivé, ni en cliquant sur le titre, ni en cliquant sur les commentaires. Sinon, je n'aurais pas recopié le texte de l'accord. Comment faut faire avec Blogspot ?
En tout cas, merci, ce texte, j'en avait entendu parler mais je l'ai lu chez toi.
Rédigé par : Malakine | 27 janvier 2009 à 17:26
Rhaaaaa! Lovely !!!
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 27 janvier 2009 à 19:34
oui, elle fait du bien cette manif. On a l'impression qu'avec elle l'espoir renait. Gageons qu'il y aura un avant et un après 29 janvier.
Rédigé par : leunamme | 27 janvier 2009 à 19:52
en RTT ou en grève, ce n'est pas la même chose
Rédigé par : olympe | 27 janvier 2009 à 19:53
@Malakine,
Impossible de manifester, ma boîte m'envoie en Espagne et franchement, je préfèrerais défiler...
NS est venu constater les dégâts de la tempête dans un coin où seules quelques branches étaient par terre avant d'aller à la préfecture et à la mairie de BX se faire congratuler par l'UMP locale.
Il n'avait sans doute pas de bottes à talonnettes...et les ministres courtisans étaient aussi peu à l'aise que d'habitude!
Rédigé par : Philippe | 27 janvier 2009 à 23:25
@Malakine,
Impossible de manifester, ma boîte m'envoie en Espagne et franchement, je préfèrerais défiler...
NS est venu constater les dégâts de la tempête dans un coin où seules quelques branches étaient par terre avant d'aller à la préfecture et à la mairie de BX se faire congratuler par l'UMP locale.
Il n'avait sans doute pas de bottes à talonnettes...et les ministres courtisans étaient aussi peu à l'aise que d'habitude!
Rédigé par : Philippe | 27 janvier 2009 à 23:26
Eric Woerth a parlé des Français qui allaient faire grève jeudi 29 janvier. Eric Woerth leur a conseillé (hier matin sur France Inter) de se retrousser les manches et de travailler.
Éric Woerth est un homme politique français, né le 29 janvier 1956 à Creil (Oise). Eric Woerth est actuellement ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique dans le gouvernement François Fillon (reconduit dans le gouvernement François Fillon 2 le 19 juin 2007). Il est un ancien élève d'HEC Paris et de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po).
Il fut dirigeant du cabinet Arthur Andersen où il s'est spécialisé dans l'audit d'entreprises.
La société Andersen, longtemps connue sous le nom d'Arthur Andersen, était une société basée à Chicago spécialisée dans l'audit, les services fiscaux et juridiques, le corporate finance et le conseil. Elle faisait partie des grands réseaux mondiaux d'audit financier et comptable, appelés aussi à l'époque Big Five.
Elle fut démantelée en 2002 suite au scandale Enron. De l'entreprise de plus de 9 milliards de dollars de chiffre d'affaires, il ne reste désormais plus qu'une petite structure à Chicago chargée d'apurer les conflits juridiques existants et chargée de sa propre liquidation.
Son épouse Florence Woerth est responsable de la gestion de la fortune de Liliane Bettencourt, une des plus grandes fortunes du monde, depuis la fin de l'année 2007 au sein d'une structure financière appelée Clymène.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Woerth#cite_note-0
Rédigé par : BA | 28 janvier 2009 à 09:45
Salut Malakine
En ce qui concerne les liens directs vers un article sur blogger, il suffit de cliquer sur le titre d'un article pour voir l'adresse s'afficher dans la barre du navigateur ou bien de copier le lien associé à la commande Link située en bas de chaque article.
@mitiés
Slovar
Rédigé par : Slovar les Nouvelles | 28 janvier 2009 à 11:00
Re salut Malakine
Je viens d'actualiser mon texte concernant le 29 janvier (avec quelques dessins et fakes de mes amis créateurs)
Il est disponible à l'adresse suivante http://slovar.blogspot.com/2009/01/29-janvier-2009-j-1-les-raisons-de-la.html
Slovar
Rédigé par : Slovar les Nouvelles | 28 janvier 2009 à 12:25
@ Malakine,
Effectivement, un vent de la révolte souffle dans notre pays... Fait rare les syndicats se sont mis d'accord entre eux!
J'attends de voir la mobilisation dans les PME pour pouvoir me prononcer car on connait la tactique du gouvernement: on annonce une très forte mobilisation pour mieux la conjurer. Le CPE avait pris tout le monde par surprise.
Mais c'est bien d'une offensive idéologique dont l'hexagone a besoin... en bon disciple de Gramsci, je me dis qu'il est temps de profiter de la mauvaise passe du Medef (le "besoin d'air" de Parisot commence à sentir mauvais entre l'UIMM et l'affaire Rosine) afin de mener le combat culturel et métoapolitique.
Le Guardian a publié une liste de responsables de la Crise dans son édition de lundi:
http://www.guardian.co.uk/business/2009/jan/26/road-ruin-recession-individuals-economy
Je ne suis pas pour la bouc-émissarisation mais il existe également à notre niveau, une responsabilité des acteurs et je serai curieux de voir s'il serait possible de faire une telle liste en France (hors Kerviel bien sûr).
Rédigé par : René Jacquot | 28 janvier 2009 à 12:43
@ Leunamme
J'ai laissé un commentaire avec des liens sur ton site après ton papier sur Hakim El Karoui et soit tu l'as censuré soit il n'a pas passé un filtre anti-spam.
Au fait j'en profite pour signaler qu'il sera ce soir dans la maudite émission ou les invités n'ont pas le temps de s'exprimer chez Frédéric Tadéï, ou le sujet sera le changement de modèle économique et la décroissance.
@ Olympe
A mon sens, on fait grève pour faire pression sur son patron lorsque l'arrêt du travail lui fait perdre de l'argent. Déjà l'idée de faire pression sur les usagers est de mon point de vue un dévoiement du droit de grève. Si je fais grève, moi mon patron ne perdra pas d'argent mais en gagnera et en plus je n'ai rien contre lui (enfin si mais ça ne fait pas partie des mots d'ordre du mouvement)
Et lorsqu'il s'agit de faire pression sur le gouvernement, l'instrument privilégié ne doit pas être la grève mais la manifestation ou alors la grève en tant qu'elle permet d'aller manifester.
En ce qui me concerne, je poserais une RTT pour aller manifester.
@ Philippe
Il a peut être peur en hélicoptère ! :-)
@ René Jacquot
Je ne sais pas si on pourra vraiment établir la liste des responsables en France, mais il y en a un que l'on pourra remercier si la France n'a pas connu de dérive à l'anglaise ou à l'espagnole, c'est Chirac ! S'il avait nommé Sarko premier ministre en 2002 on avait droit aux crédits hypothécaires rechargeables. !
Rédigé par : Malakine | 28 janvier 2009 à 14:34
Juste pour le fun :
"En ce qui me concerne, je poserais une RTT pour aller manifester"
Une solution équivalente qui allie les deux "avantages" :
- faire grève (se déclarer gréviste donc - ça compte dans les stats) et racheter une journée de RTT (n'est-ce pas une nouveauté sarkosiste pour "gagner plus" si c'est encore applicable !)
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 28 janvier 2009 à 15:39
Sur le papier, ça marche (sauf que mes RTT, je les prends !) mais tu crois qu'on fait des stats aussi précises, entreprise par entreprise, et qu'un service agrège le tout ? Si c'était le cas, on aurait les résultats deux ans après !
Non, je crois que pour être vu il vaut mieux que j'aille sortir ma grande carcasse dans les rues.
Sinon, je suis une nouvelle fois consterné par la présentation que les médias font de ce mouvement. A entendre les journalistes de radio ou de télé, ce serait une nouvelle grève des cheminots qui défendent le service public ou bien un mouvement d'humeur de ces cons de français qui n'ont rien compris à l'économie et qui protestent contre la crise ! Et qu'on ne me dise pas que ces journalistes sont manipulés par le pouvoir. Ils sont sont cons !
Rédigé par : Malakine | 28 janvier 2009 à 15:48
Effectivement, comme le disait Gilbert, cette journée de grève fera du bien... Il n'y a qu'à voir les licenciements qui se multiplient... Cette carte créée par le site internet Mediapart fait peur à voir ! http://www.mediapart.fr/journal/france/260109/les-premieres-etapes-de-la-serie-de-mediapart
Et dire que pendant ce temps-là, d'autres en profitent... : http://www.mediapart.fr/journal/france/280109/apres-les-fetes-imperiales-les-festivites-du-fouquet-s
Rédigé par : Marie | 28 janvier 2009 à 18:42
Flash spécial. Information de dernière minute.
Nicolas Sarkozy a tenté de s'enfuir ; il vient d'être arrêté à Varennes.
Rédigé par : BA | 29 janvier 2009 à 11:09
A première vue (radios privées...) c'est planté et c'est pas pour demain que cela changera.
J' entends déjà les réactions gouvernementales:
"c'est un encouragement à accélérer et faire plus de réformes nécessaires, les français l'ont bien compris, patatipatata...."
Voila retour case départ (sans toucher les XX euros, c'est pas du Monopoly).
La vraie question pourquoi cela ne bouge pas?
Les français ne peuvent pas ou ne veulent pas?
Les deux peut être?
Rédigé par : ETDAS | 29 janvier 2009 à 12:21
a méditer : peut être moins de grévistes qu'attendus,mais beaucoup plus de monde dans la rue. et finalement ça devrait permettre de tenir plus longtemps si nécessaire/
Rédigé par : olympe | 29 janvier 2009 à 17:31
Très beau succès pour cette manif mais demain que faisons nous et qu'est ce qui va changer ?
Rédigé par : Pazmany jeune garde 87 | 29 janvier 2009 à 22:06
Demain, les Etats-Unis vont faire faillite !
Les Etats-Unis enchaînent les plans de sauvetage de leurs banques, sans parvenir à les sauver.
" Etats-Unis : le nouveau plan de sauvetage des banques pourrait coûter 2 000 milliards de dollars. "
Wall Street Journal, 29 janvier 2009 :
New Bank Bailout Could Cost $2 Trillion.
http://online.wsj.com/article/SB123319689681827391.html
Rédigé par : BA | 29 janvier 2009 à 23:28
Mes prédictions pour 2009 sont déjà obsolètes. Celles d'Emmanuel Todd sont en revanche en train de se réaliser.
Il s'est passé aujourd'hui quelque chose auquel personne ne croyait il y a encore un mois. Quelque chose de très important. Les choses évoluent étonnamment vite. J'aurais bien envie de parler du premier jour de la révolution !
Ce qui s'est passé avant tout, c'est une prise de conscience, le début d'une révolte collective et organisée contre le système.
Il y a deux mauvaises interprétations qui circulent sur le mouvement d'aujourd'hui. Celle de gauche qui veut y voir une révolte contre Sarkozy et celle de droite qui veut y voir une révolte imbécile contre une crise perçue comme un phénomène météorologique.
C'est juste un appel à renverser fondamentalement un système qui a failli et qui est devenu insupportable. Sarko en faisant ses discours enflammés a ouvert la brêche pour une contestation radicale qui ne s'arrêtera pas.
J'ai l'impression que le mouvement ne tardera pas à s'arrêter sur quelques revendications fondamentales. La prise de conscience me semble aller extrêmement vite. Maintenant, il faudra observer si ce mouvement fait école chez nos voisins.
Analyse complète demain soir.
Rédigé par : Malakine | 30 janvier 2009 à 00:06
@Malakine
Sarkozy va bientôt comprendre à quoi servait le premier ministre dans la cinquième république. En personnifiant le pouvoir comme il l'a fait et en centralisant toute les décision autour de son égo il a maximisé les chances que la révolte se concentre sur lui. De plus comme tu le dis il a par ses discours légitimé les propos contestataire. Il semble que la thèse de Philippe Grasset se réalise. Sarkozy est un vecteur de propagande anti-pensée unique tout en étant lui même membre de cette pensée unique et agissant comme tel. Il est prit à son propre piège tout intéressé qu'il est par le court terme et l'effet médiatique. Todd peut finalement lui dire merci à lui et à Guaino ils semblent que ce couple de fourbes est réussit à rendre audible les idées protectionnistes.
Rédigé par : yann | 30 janvier 2009 à 07:57
@Malakine
Sarkozy va bientôt comprendre à quoi servait le premier ministre dans la cinquième république. En personnifiant le pouvoir comme il l'a fait et en centralisant toute les décision autour de son égo il a maximisé les chances que la révolte se concentre sur lui. De plus comme tu le dis il a par ses discours légitimé les propos contestataire. Il semble que la thèse de Philippe Grasset se réalise. Sarkozy est un vecteur de propagande anti-pensée unique tout en étant lui même membre de cette pensée unique et agissant comme tel. Il est prit à son propre piège tout intéressé qu'il est par le court terme et l'effet médiatique. Todd peut finalement lui dire merci à lui et à Guaino ils semblent que ce couple de fourbes est réussit à rendre audible les idées protectionnistes.
Rédigé par : yann | 30 janvier 2009 à 08:02
Le fait du Prince.
Lisez cet article :
Le 12 janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait donc atterri en hélicoptère dans le chef-lieu de la Manche… où l'attendaient 2 000 personnes venues protester contre la réforme Darcos.
Rien de bien méchant : le président n’a même pas eu à leur parler, tant les manifestants étaient soigneusement tenus à distance par un nombre pléthorique de CRS — ce qui montre d’ailleurs que le préfet de la Manche avait bien fait son boulot de préfet. Mais Nicolas Sarkozy n’a apparemment pas apprécié le simple fait que cette manif ait eu lieu. A force de voyages officiels dans des pays où le peuple sait bien se tenir (comme la Tunisie, la Lybie ou encore la Chine), notre chef d’Etat a visiblement du mal à comprendre que les Français n’aient pas la politesse de brandir son portrait officiel et d’agiter des petits drapeaux sur son passage. Il a limogé Jean Charbonniaud, le préfet de la Manche. D'autant plus facilement qu'il avait, en sus, le mauvais goût d'avoir été chef de cabinet de Dominique de Villepin.
La nouvelle, tombée en pleine préparation de la grande grève, est quasiment passée inaperçue. Alors que l’affaire est aussi scandaleuse que le limogeage du préfet Dominique Rossi, le patron des services de sécurité intérieure de la Corse, après que des nationalistes eurent occupé le jardin de la propriété de Christian Clavier, ami proche du président.
Au point que même les élus UMP de la Manche sont révoltés. Ainsi de Jean-François Legrand, sénateur UMP et président du conseil général de la Manche, qui a déclaré à l’AFP : « Je trouve parfaitement lamentable qu’on puisse utiliser un représentant de l’Etat comme si on utilisait un kleenex. C’est scandaleux. C’est une pratique d’un autre temps contreproductive d’un point de vue politique ».
De même, Philippe Gosselin, député UMP de la Manche : « Cette sanction est très regrettable, injuste, c’est un très mauvais signal politique. Cela donne l’impression que la manifestation du 12 janvier s’est mal passée alors qu’il n’y a pas eu d’incident majeur ». Et d’ajouter, au sujet de Sarkozy qu’il accompagnait lors de sa visite : « Il était très énervé d’entendre les manifestants le siffler. Il y a eu plus de monde qu’il n’en attendait à la manifestation ».
La confirmation de cet agacement impérial est venu ce matin : après le préfet de la Manche, c'est au tour du directeur départemental de la sécurité publique de la Manche de subir la colère de l'Elysée. Philippe Bourgade, patron des forces de sécurité du département, a annoncé jeudi : « Mon directeur central m'a appelé hier soir pour me dire qu'il fallait que je sois remplacé, que je choisisse une autre affectation ».
http://www.marianne2.fr/Sarkozy-un-prefet,-ca-leche-ou-c-est-lynche_a174475.html
Rédigé par : BA | 30 janvier 2009 à 10:12
@ba
Autrefois sous Vichy, les hauts responsables de l'Etat, recteur, préfet... devaient prèter serment de respect à la personne du maréchal...
On y est presque!
on y cour!
Rédigé par : ETDAS | 30 janvier 2009 à 15:17
Pour le message sur Hakim El Karoui, il s'agit de la deuxième solution, car je ne pratique aucune forme de censure. (Sauf pour les messages d'insultes).
Rédigé par : leunamme | 30 janvier 2009 à 17:26
@ Malakine et Yann
Je ne pense pas que Todd dise merci un jour à Guaino qu'il a encore qualifié lors de la conférence de ce soir de libre-échangiste...tout en lui suggérant de s'acheter un cerveau.
Beaucoup de choses ont été dites devant un auditoire comble... Fait intéressant, Todd a précisé que la critique systématique des élites et la recherche d'un "bon" peuple est quelquechose de malsain puisqu'il implique une rupture du sentiment égalitaire.
J'en dirai plus un peu plus tard
Rédigé par : René Jacquot | 30 janvier 2009 à 21:48
@RJ
Je précise que dans mes dire il va de soit que l'influence positive de Guaino est purement involontaire. La thèse de Philippe Grasset étant que ces personnages Guaino ou Sarkosy sont des instruments de l'histoire ils là subissent plus qu'il ne là contrôle. Leurs attitudes purement individualiste et nombrilistes les poussent à faire du populisme verbale contraire à leurs propres actions .Le terme populisme étant ici dans le sens des idées essentiellement acquises comme étant populaire dans l'opinion,du moins selon les idées que se font les élites de l'opinion des français. Ce faisant Sarkozy et Guaino ont en quelque sorte ouverts une boite de pandore et créée un phénomène de prophétie auto-réalisatrice. Car en légitimant les idées protectionnistes pour pouvoir monter au pouvoir, en croyant que ces idées étaient communément admises dans l'opinion publique, Sarkozy a peut-être créé un emballement autour de ces idées et provoqué leur mise en position dominante lorsque la crise est apparue au grand jour. C'est en ce sens que Grasset dit de Sarkozy qu'il est un personnage maistrien.
voir (http://www.dedefensa.org/article-a_nos_lecteurs_a_propos_de_maistre_de_sarko_de_l_histoire_et_du_reste_21_05_2007.html)
Rédigé par : yann | 30 janvier 2009 à 22:29
Il faut vraiment faire preuve d'un sensiblerie faussement fleur bleue pour s'indigner du limogeage de Charbonniaud et du déplacement de Bourgade . Notre petit président est parfois bien soupe au lait et le laisse voir alors que d'autres comme Giscard ou Mitterrand , avaient des façons bien plus froides ou réchauffées de consommer leur vengeance. Et bien plus terribles et avilissantes ou même destructrices.
Je signale ceci juste pour mettre les choses dans leurs perspectives. Ceci dit , ce comportement sarkosien est un peu pitoyable.
Mais je n'ai pas besoin de le caricaturer pour m'auto-persuader qu'il est le mal absolu, me dispensant par la même de toute analyse du réel.
Sarko est un faux autoritaire et il y a du Général Boulanger chez cet homme là , travaillé secrètement par les syndromes de l'imposteur et du mal-aimé (En cas de queutage, une triste fin lui sera promise) , ce qui ne signifie pas qu'il ne soit pas dangereux , mais plutôt particulièrement néfaste, dans sa façon de vouloir bousculer certains équilibres et réactiver certains clivages, avec sa 'culture de résultat' si excessivement étrangère à nos mentalités douilletement auto-généreuses de ces dernières années.
Sarko, idiot utile ? c'est possible . Car cet homme (mis à part de vague conviction plutôt de droite) n'a pas d'idéologie marquée et est capable d'absorber sans état d'âme pas mal de virages contradictoires : mais il lui faut que ça bouge, que ça avance, que ça change .
En cela il illustre fondamentalement , de façon inversée et névrotique, notre contradiction profonde et l'impasse psychologique de notre pays qui va de crises en crises de nerf pour avancer à reculons :
... 1981 (de l'ombre à la lumière) / La rigueur / la 1ere cohabitation / la réélection inutile / 2eme cohabitation/ La droite arrêtée par les grèves de 95 / La droite qui se suicide / 3e cohabitation : Jospin l'oublié / Le traumatisme Le Pen / Une élection sans sens / Retraite : une réforme en forme de crise de nerf / Le Non à l'Europe / Sarko et le vote "réformiste" / ... et bientôt une mode du Non au 'Système' ... que récupérera la seule force d'opposition qu'on laissera (sans trop y croire) tripoter les manettes , à savoir le PS .
Et la grève du 29 ? : une grande addition de malaises réelles et de contestations à l'unité factice , sans propositions concrètes vraiment partagées, le tout face à un pouvoir aussi névrotique qu'incohérent , fonctionnant à l'illusion et à la transparence agitée .
Bref la contradiction éclatée contre le pur vent de l'incohérence. Avec un nouveau décor qui nous dépasse (car on n'en connait pas encore la forme réelle) et qu'il fallait tester : la crise .
Au delà des tartes à la crème des inégalités de revenus (évidemment c'est du quantifiable !) et de la vulgate des classes populaires et moyennes face aux 'riches' (temporairement évincés par le 'spéculateur' - rendez nous notre bon vieux capitalisme de l'économie 'réelle'-!) , ce qui est certain c'est qu'on a tous mis en place un système où l'on vit de plus en plus assez mal. Et que ça touche effectivement le coeur structurant des classes moyennes.
Et ce mal-vivre, il existe même en France, championne des ponctions , taxations, socialisations, redistributions et re-répartitions : il doit y avoir des fuites dans le sac ou les tuyaux !
La France adore s'écouter et là , ce jeudi de grève , plus que jamais elle s'est surtout écouté - effectivement de façon vaguement moins corporatiste que d'habitude - manifester contre elle même ...
PS/ Shirley Horn , You're My Thrill
Rédigé par : Oppossum | 31 janvier 2009 à 01:31