Il est de bon ton depuis de se moquer du PS pour sa permanente guerre des chefs, pour son absence d'idées et sa panne de leadership. Mais quand est-il de l'UMP ? Le parti majoritaire n'est-il pas fondamentalement aussi moribond que le PS ? C’est ce que le très curieux conseil national de ce week-end laisse à penser.
La crise du PS a en effet commencé bien avant la campagne de Ségolène Royal, la primaire ou même la campagne référendaire. Elle couvait déjà sous Jospin quand celui-ci déclarait fièrement que son projet n'était pas socialiste, voire dès la glorieuse époque de la majorité plurielle qui a transformé le PS en lieu de synthèse et point d'équilibre d'une coalition aussi hétérogène que turbulente.
Etre au pouvoir est une épreuve pour tout parti politique. Le soutien inconditionnel dont il doit faire preuve à l'égard du gouvernement le plonge dans une torpeur intellectuelle qui ne manifeste réellement ses effets qu'une fois dans l'opposition. Aujourd'hui, l'UMP a encore un leader incontesté, mais déjà toutes les conditions de la crise sont là : Une organisation illisible, une doctrine de plus en plus floue à mesure qu'elle s'aventure sur le terrain de l'adversaire, une absence de dauphin soigneusement entretenue et une quantité de personnalités animées que par leur ambition personnelle.
Une organisation illisible :
Si l'on se fie au site internet de l'UMP, le parti est dirigé par 4 vice-présidents (Raffarin, Hortefeux, Borloo, Alliot-Marie) mais aucun président (officiellement), un secrétaire général (Bertrand) assisté de 4 secrétaires généraux adjoints (NKM, Besson, Daubresse, Poniatowski) On retrouve également 16 conseillers politiques qui n'ont pas plus de délégation que les secrétaires généraux adjoints ou les vice-président, mais aussi un curieux président du conseil de la majorité (Gaudin) un délégué en charge du projet (Méhainierie) et deux portes paroles (Lefebvre et Paillé)
A ce niveau de complexité, il est bien évident que nous ne sommes plus en présence d'une organisation fonctionnelle, mais d'une distribution de titres honorifiques assurée par le seul et unique détenteur du pouvoir : Nicolas Sarkozy lui-même.
Naturellement, on ne retrouve guère de trace de signe d'une quelconque démocratie militante. L'ensemble des postes ont été choisis par l'Elysée avec un dosage, prétendument savant, entre personnalités et sensibilités politiques.
A ce stade de personnalisation du pouvoir et de déstructuration, on peut d'ores et déjà en déduire que l'UMP est morte en tant qu'organisation politique
Une doctrine de plus en plus floue :
Le Sarkozysme triomphant caractérisait une droite décomplexée, libérale, conservatrice et sécuritaire. Il fallait adapter la France à la mondialisation en adoptant toutes les recettes du capitalisme anglo-saxon : Réduction du périmètre de l'Etat, lutte contre l'assistanat, flexibilité du marché du travail, développement de la propriété et de l'endettement privés, dérégulation du travail et des affaires, encouragements à l'enrichissement par une politique fiscale accommodante, tolérance zéro à l'encontre des délinquants, des sans papiers et des zones de non droit …
Ce programme faisait vibrer toutes les droites. Les libéraux y voyaient une saine soumission aux lois de l'économie, les centristes un réformisme sans alternative possible, les réacs un retour de la loi et l'ordre contre toutes les dérives de la pensée 68, et ce qui restait de gaullisme y voyaient le seul moyen pour la France d'enrayer son déclin.
Cette incroyable synthèse des droites a commencé à se fissurer à l'épreuve du pouvoir. Les branches chrétienne-démocrate et gaulliste se sont autonomisées dans une posture de plus en plus hostile au pouvoir. Les libéraux ont été laminés, inaudibles, condamnés à l'expression de quelques états d'âmes. La droite a carrément volé en éclat avec le discours de Toulon et l'entrée de la crise globale dans sa phase systémique. Fini la dérégulation et le démantèlement des protections collectives. Place à la refondation du capitalisme, à la réhabilitation de la dépense publique et à l'interventionnisme étatique (au moins dans les discours) !!
Tout à la recherche d'une nouvelle identité politique, Sarkozy ne se gêne plus pour braconner ouvertement sur les terres de la gauche. Ce Week-End, il n'a pas hésité à encourager sa famille de s'approprier les valeurs d'humanité et de solidarité, les termes de travailleur, d'ouvrier et même d'identité ouvrière.
Dans le même temps, l'inspirateur probable de ce virage à gauche, son conseiller Henri Guaino tente un repositionnement à la gauche du PS ! Interrogé (toujours sans complaisance) par le Figaro sur le point de savoir s'il n'est pas étonné que le PS ne soutienne pas les solutions du gouvernement qui sont « au fond social-démocrate », la plume présidentielle ose répondre :
La social-démocratie, c'est d'abord la redistribution des revenus. Ce n'est pas du tout le sujet en France où le taux de redistribution est déjà très élevé. Le problème des inégalités trouve aujourd'hui sa source principalement dans la répartition primaire des revenus : le capitalisme financier donnait tellement au patrimoine et incitait si fortement à la concurrence fiscale qu'il était bien difficile de corriger cette inégalité par l'impôt. Ce qu'il faut, c'est mettre en place des règles du jeu économique qui rétablissent l'équilibre entre le capital et le travail.
En clair, le PS est beaucoup trop gentil avec les hyper riches en proposant de les taxer un peu plus. Guaino lui veut aller beaucoup plus loin en les empêchant de gagner autant !
Cette embardée à gauche n'est pas sans rappeler la frénésie libérale qui avait gagné le PS à la fin des années Jospin, quand Fabius faisait la guerre aux impôts, DSK défiscalisait les Stock-options et Jospin lui-même revendiquait pour l'Etat le droit à la passivité face aux licenciements boursiers.
Lorsqu'un parti s'écarte autant de sa base idéologique, il ne tarde pas à le payer par une grave crise d'identité de laquelle il peut sortir tout et n'importe quoi, y compris une Ségolène Royal comme candidate à l'élection présidentielle.
Une absence de dauphin soigneusement entretenue :
Aucun leader politique ne sait préparer sa succession. C'est une constante de la vie politique que l'on constate aussi bien au niveau local qu'au niveau national. Généralement le chef désigne un rondouillard sans charisme ou un apparatchik sans envergure pour faire mine d'occuper la place. Mais il peut aussi organiser la concurrence entre ses successeurs éventuels pour qu'aucun n'émerge, voire les fusiller lui-même pour plus de sécurité. Même à la fin d'un règne trop long, les grands chefs s'efforcent toujours d'empêcher toute succession pour se ménager la possibilité d'un ultime mandat.
C'est ainsi que Mitterrand, Jospin et Chirac se sont retrouvés sans descendance. Il en sera exactement de même pour Sarkozy, s'il était battu en 2012 ou était empêché de se représenter pour cause d'impopularité extrême.
Ses lieutenants sont tous épouvantablement mièvres et fades, incapables d'exister autrement que dans une impeccable récitation du bréviaire sarkozyste. La manière dont Sarkozy exerce le pouvoir rend d'ailleurs strictement impossible tout changement de statut de l'un d'entre eux. Autrefois, un homme d'Etat pouvait naître dans l'ombre du chef. Aujourd'hui, il n'y a qu'un homme en scène entouré de groupies enthousiastes et de porte-paroles zélées.
Imagine t-on à la tête de l'exécutif un Bertrand, un Copé ou un Hortefeux ? On n'a déjà du mal à imaginer un François Fillon premier ministre !
Si Sarkozy était contraint de quitter brutalement la vie politique (ne vous réjouissez pas trop vite quand même, ce n'est qu'une hypothèse) derrière il n'y aurait que foire d'empoigne et règlements de compte entre ces apprentis mâles dominants.
Une équipe de manageurs politiques carriéristes et ambitieux
La politique est de plus en plus un métier où l'on fait carrière. C'est à la fois un art dans la conquête du pouvoir et une technique dans son exercice. On y apprend à cultiver son image pour lui donner du poids et à être crédible sur des dossiers de plus en plus complexes.
Il n'est plus besoin aujourd'hui d'idéologies ou de convictions. La compétence, le pragmatisme et le désir de servir son pays suffisent. On a pu voir ainsi Eric Besson ou Martin Hirsch servir un gouvernement avec le même zèle et la même application qu'ils auraient mis autrefois à le combattre. Ils ne sont plus en charge d'une cause ou d'idées, mais de « dossiers » qu'il convient de traiter avec méthode pour trouver les meilleures solutions, si besoin expérimenter, avec souplesse et pragmatisme, et naturellement dans la concertation …
Les transfuges en sont que la partie la plus visible du phénomène. Les brillants élèves du gouvernement, Kosciusko-Morizet, Pécresse pour ne citer que les jeunes surdiplomées, pourraient à leur tour franchir le rubicon tout aussi facilement pour continuer à faire avancer leurs dossiers et servir leur pays.
Lorsque le managérialisme tient lieu d'ultime doctrine, toutes les transgressions sont possibles, et tous les coups sont permis, y compris révéler fort opportunément son homosexualité, histoire de pipoliser un peu son image pour gagner en sympathie et notoriété dans le cadre d'une primaire qui s'annonce difficile.
La gauche a encore un fond de surmoi collectif, un certain attachement à la discipline de parti et un goût de la doctrine, ce qui n'a pas épargné le PS d'une guerre d'égo sans fin sur fond de vide doctrinal pour régler la succession de Jospin.
La droite est fondamentalement individualiste et managériale. Elle croit à la réussite individuelle et à la loi du plus fort. Le meurtre politique fait partie de son imaginaire. Giscard à tué De Gaulle, Chirac a tué Chaban puis Giscard, Balladur a voulu tué Chirac, Sarko a tué Chirac et Villepin. Les Sarko-Boys s'entretueront avec passion et sans retenue.
Malakine
"A ce niveau de complexité, il est bien évident que nous ne sommes plus en présence d'une organisation fonctionnelle"
Déconne pas, ma boite est organisée pareil !!!
Sinon : "La compétence, le pragmatisme et le désir de servir son pays suffisent." Rassure moi c'est une plaisanterie ?
Rédigé par : RST | 26 janvier 2009 à 21:23
@ RST
La mienne aussi, mais moi c'est une collectivité locale, c'est plus compréhensible. D'ailleurs, je devrais bientôt traiter ce sujet à propos de la réforme territoriale
Non je ne déconnes pas du tout !! C'est exactement ce qu'il y a dans la tête de NKM, Pécresse, Hirsch ou Besson. Je dis ça sans critiques. Si on me proposait de servir mon pays dans un gouvernement dont je ne partage pas certaines options, je ne sais pas si j'aurais le courage de refuser. Il existe des gens qui sont avant tout des serviteurs de l'intérêt général. Heureusement qu'il en existe. Heureusement qu'il y a des NKM et des Besson dans ce gouvernement et pas que des Dati, des Bertrand et des Estrosi.
Rédigé par : Malakine | 26 janvier 2009 à 21:32
@ Malakine
Alors là je dis non. D'abord tu n'es pas dans la tête de ces gens, tu ne sais donc pas ce qu'il y a. Je veux bien laisser le bénéfice du doute à certains mais pas à Besson. Parce que il est peut-être intelligent , compétent , j'en passe et des meilleurs mais c'est avant tout un traitre qui a laissé tomber ses copains pour rejoindre le camp ennemi en pleine bataille et ça, à mes yeux, il n'y a pas d'excuses. C'est un arriviste (doué peut être mais ça ne lui donne pas de circonstance atténuantes)qui n'a pensé qu'à sa gueule et qui après 14 ans au PS je crois, attend les élections, le dernier moment, pour changer de camp. C'est moche et ce mec là, il trahira aussi bien la France que le PS si il y trouve son intérêt.
Alors pitié, ne nous joue pas la Marseillaise avec ce renégat. Il ne mérite qu'une chose : être fusillé !
Rédigé par : RST | 26 janvier 2009 à 21:54
@ RST
Tu es sérieux ?? :-) Nooon ! Moi je trouve que planter Ségolène Royal comme il l'a fait ne manquait pas de panache et au moins lui, il l'a fait au grand jour avant le premier tour. Il avait même fait un meeting avec Sarko.
Au contraire de toi, il me semble que son cas est emblématique de tous ces sociaux-libéraux que rien de fondamental ne sépare de la droite. Je suis sûr qu'un social-libéral comme Besson se sent mieux dans la majorité en ce moment qu'un libéral pur jus ou un gaulliste authentique (je ne parle pas de gars comme Flamant rose qui se prétendent gaullistes alors qu'il ne sont que des vieux conservateurs attachés à leur privilèges)
Honnêtement je comprends Besson. La campagne de la Ségolène tournait tellement au n'importe quoi que pour défendre l'idée qu'il se faisait de la politique et du "réformisme", il a décidé de la lâcher, non sans argumenter finement sur ses dérives et ses insuffisances. Peut-être qu'il est resté fidèle à ses idées en rejoignant Sarko à ce moment là, bien plus que certains, telle Martine Aubry qui n'en pensaient pas moins mais qui ont attendu deux ans pour régler leurs compte en coulisses, sans jamais oser dire le pourquoi de leur haine à l'encontre de la Ségolène. Si les socialistes avaient eu plus de courage et avaient dit ce qu'ils pensaient de leur candidate dès le soir du 2ème tour, ils n'en seraient pas là aujourd'hui!
Quelque part à mon niveau, j'ai fait pareil. J'ai commencé la campagne en soutenant JPC - ce que je ne regrette pas - Puis j'ai assassiné Ségolène autant que j'ai pu et finalement j'ai voté Sarko, ce que je n'arrive pas à regretter. Besson a eu plus de courage. Il a pris ouvertement parti pour Sarkozy, ce que je me suis quand même abstenu de faire.
PS : Demain, on parle de la grève du 29 ! :-)
Rédigé par : Malakine | 26 janvier 2009 à 22:24
Sarko t'a proposé un poste ou quoi ?
Rédigé par : RST | 26 janvier 2009 à 22:42
Le "traitre Besson"...
C' est marrant comme, tout à coup en (re-) découvrant les USA on admire les instants où les lignes partisanes sont dépassées. Mais en France, c' est interdit : c' est de la traîtrise.
En pleine campagne, Besson n' a été chargé que d' écrire un bouquin quasi diffamatoire sur Sarkozy (dont il s' est même excusé); ensuite on l' a laissé de coté en négligeant des compétences indéniables. Cette façon de traiter les gens est-elle digne de respect ? J' aimerais que les moralistes de gauche mettent un bémol à leur indignation sélective et hypocrite.
Rédigé par : Erick | 27 janvier 2009 à 08:39
"Si on me proposait de servir mon pays dans un gouvernement dont je ne partage pas certaines options, je ne sais pas si j'aurais le courage de refuser.".
Autrement dit, as t'on des convictions ?
ça me rappel un livre "nous fils d'Eichmann" de G. Anders.
Rédigé par : Sangaku | 27 janvier 2009 à 09:30
@ Erick
Ce que tu aimerais ou pas, personnellement je m'en cogne. Je ne sais pas de quel côté tu te situes et ça aussi je m’en cogne. Je ne comprends pas de quoi tu parles avec les USA que l’on redécouvre. Quel rapport avec la choucroute ?
Maintenant, on est en démocratie et c’est ton droit le plus strict d’essayer de vendre tes foutaises en assimilant la traitrise à un "dépassement des lignes partisanes". Ce genre de théorie ne trompe que les gogos, nombreux en Franc hélas. De plus, les lignes partisanes sont nécessaires pour la santé d’une démocratie.
Ce que je trouve absolument incroyable c’est que quoi que fasse Besson comme ignominie (comme par exemple écrire un livre diffamatoire) il y a des gens comme toi pour s’extasier devant le bonhomme.
Rédigé par : RST | 27 janvier 2009 à 09:35
Si par "UMP mal en point" vous entendez qu'elle est mal partie pour exprimer des idées originales et réfléchies, autres que celles de on véritable leader, je suis d'accord. On n'est effectivement plus dans la "pensée unique" mais dans le "penseur unique" ! [j'ai failli écrire : "inique" !]
Que cette organisation soit illisible et qu'il y ait volonté de pas faire émerger "un" nouveau dauphin : entièrement d'accord.
Mais, contrairement au PS, il n'y a pas de problème de leadership !
- Pour 2012 Sarkozy reste le décideur : il se présentera ou, même si c'est moins probable, désignera son dauphin.
- Pour 2017, je vois mal aujourd'hui, qui peut contrarier sérieusement JF Copé.
Alors quand je dis "contrairement au PS", où chaque désignation augmente le champ des possibles et des "improbables", on est loin d'anticiper (2017 ? - même 2009, désignation des candidats aux Européennes, ne se fera pas sans nouvelles douleurs) la situation n'a donc rien de comparable, même si des guerres d'égos animent les deux partis...
Par ailleurs, vous ne pouvez pas confondre la démarche de E. BESSON et de M. HIRCH (ou F. AMARA). BESSON a quitté le PS et rejoint Sarkozy que par opportunisme (il se trouvé fort démuni) suite à un différent plutôt d'ordre personnel avec le PS et sa candidate. On peut alors imaginer qu'il n'était au PS que par opportunisme...
Les autres souhaitaient gagner (au moins) 5 ans dans la défense de dossiers qui leur sont chers. Ensuite, peuvent-ils se montrer ingrats ?
Concernant Pécresse, NKM, les "bons élèves du gouvernement", je crois qu'elles peuvent être gagnées par l'ambition et comprendre qu'il faut une légitimité politique pour conquérir un fief politique, fief nécessaire à une certaine indépendance. C'est alors incompatible avec les retournements de veste.
Même si les élites se ressemblent, la différenciation via des lignes partisanes restent une composante fondamentale de la démocratie. s'y attaquer c'est aussi s'en prendre à celle-ci.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 27 janvier 2009 à 11:55
Cogne-toi, cogne-toi. Avec un peu de chance tu t'assommeras toi-même et non plus les autres.
Rédigé par : Erick | 27 janvier 2009 à 15:27
L'UMP aussi mal en point que le PS ... et fait la quête pour renflouer ses caisses
http://slovar.blogspot.com/2009/01/lump-donneuse-de-lecons-budgetaires.html
@micalement
Slovar
Rédigé par : Slovar les Nouvelles | 27 janvier 2009 à 15:52
Très bon papier sur l'état de l'UMP, qui n'est guère meilleur que celui du PS.
J'aime bien la citation de Guaino : il a complètement raison et en un sens, cela montre bien que le PS a capitulé devant le néolibéralisme, mais le problème avec NS depuis six mois, sur la crise, c'est qu'il souffre de schizophrénie : dans les mots, son diagnostic n'est pas trop mal (encore que l'insistance sur les erreurs individuels plutôt que le caractère systémique de la crise est la ligne de défense des néolibéraux qui veulent sauver le système sans le réformer autrement qu'à la marge) mais les actes ne sont pas en cohérence (poursuite de la réforme de la Poste, livret A désormais distribué par toutes les banques, aide aux banques sous forme de prêts inconditionnels au lieu de prise de participation qui permettrait d'entrer au conseil d'administration, absence de véritable proposition de régulation autre que des incantations...)
Bref, Sarkozy, c'est le grand n'importe quoi. D'ailleurs, c'est tellement le grand n'importe quoi qu'on ne peut pas exclure qu'il finisse par défendre ce qu'il faut faire, mais pour l'instant dans les faits, il n'en prend vraiment pas la direction.
Sur Besson, mon jugement est plus négatif. Passer comme cela de l'écrivain d'un recueil anti-Sarko (trop long et pas très bien fait même s'il y avait de bons arguments) à son soutien, tout cela pour une raison d'amour propre (voir le titre du livre sur Ségolène Royal), pour moi il reste une honte pour l'idée que j'ai de la politique (en plus, il n'est pas bon : il suffit de l'entendre, ni le fond ni la forme ne sont particulièrement intéressantes).
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 27 janvier 2009 à 23:03