Le réseau KIWi n’ayant pas vocation qu’à recenser et référencer les blogs politiques indépendants, certains de ses animateurs ont lancé l’idée de thèmes d’articles communs afin de proposer des éclairages différents sur des sites du réseau. Le premier thème lancé a été celui l’avenir du clivage droite gauche, particulièrement mis à mal en ce moment avec l’ouverture opérée par Nicolas Sarkozy.
A la suite de Toréador, de Seb, de Frednetick, Pierre Catalan et Politoblog, j’ai décidé de me lancer à mon tour dans cette réflexion. Nos collègues du réseau KIWI proposent chacun une vision intéressante du clivage, mais aucune ne me semble pouvoir rendre compte de la complexité de la nouvelle situation politique.
A mon sens, il n’y a en effet pas une ligne de clivage mais deux. Il existe une ligne de fracture qui passe au sein de la droite comme de la gauche et qui distingue en gros les "libéraux" des "souverainistes". Ce clivage, que tenterais de caractériser avec un peu plus de précision, s’est très clairement manifesté ces dernières années lors des référendums européens.
Il ne me semble toutefois pas épuiser le sujet. Il définit deux cultures de droite et deux cultures de gauche. Reste à définir ce qui distingue aujourd’hui la gauche de la droite et pourquoi ce clivage tend à s’estomper depuis plusieurs années au point d’entraîner sous nos yeux la décomposition accélérée du parti socialiste.
Aucune des approches des membres de KIWI ne me semblent pouvoir rendre compte avec exhaustivité des lignes de forces qui structurent le champ idéologique.
Toréador voit l’origine du clivage dans la confiance placée en l’homme, la gauche faisant confiance, la droite ayant besoin de règles. Seb, le voit dans les instruments de la politique économique, la gauche privilégiant la hausse des revenus du travail, la droite la rémunération du capital. Frednetick recherche les gênes de la gauche dans un libéralisme politique et sociétal et l’origine du clivage dans le caractère individuel ou collectif des moyens mis en œuvre par les politiques publiques. Politoblog traite plus de la bipolarisation que du clivage idéologique (hors sujet donc).
Quant à Pierre Catalan, voit la ligne de fracture idéologique dans l’opposition qui s'est manifestée lors du référendum européen, entre les archaïques, les démagogues, ceux qui cultivent la peur, qui sont tentés par le repli sur soi et qui n’ont rien compris aux bienfaits du libéralisme et aux charmes des sociétés cosmopolites ; Et les modernes, les progressistes, les gens raisonnables et convenables, bien éduqués, qui eux sourient au monde et à l’avenir … Je caricature à peine !
L’axe Autorité de l’Etat – Libérté de l’individu :
Catalan n’a toutefois pas totalement tort. Les débats souvent vifs et passionnés que nous avons régulièrement sur le protectionnisme montrent que ce sujet touche à une ligne de fracture puissante et active.
Elle existe en fait depuis longtemps. Sans remonter au temps des jacobins et des girondins (je ne suis pas historien), ce clivage était déjà apparu dans le débat à la fin des années 80, où le centrisme et la tentation de dépasser le clivage gauche droite était déjà à la mode. Dans les années 88/89, le débat faisait rage entre des auteurs comme Régis Debray qui dans « Que vive la République » opposait les républicains aux démocrates, avec des auteurs comme J. Julliard, F. Furet et P. Rosanvallon qui dans « la république du centre » s’érigeaient en ce que quelques années plus tard, Alain Minc décrivait comme le « cercle de la raison ». Plus tard, à la fin des années 90, Erick Izraelewicz, dans un éditorial du Monde qui avait fait grand bruit, proposait une nouvelle définition de ces deux cultures politiques en distinguant les « libéraux-libertaires » et les « bolcho-bonapartistes. »
Mais comment pourrait-on qualifier ce clivage autrement qu’avec des noms d’oiseaux ? Il me semble que ce clivage se cristallise autour du rapport entre l’individu et le pouvoir politique ou entre l'Etat et la société.
Les « démocrates » croient en la toute puissance de l’individu et veulent neutraliser le pouvoir d’Etat pour s’en remettre à l’expertise des sachants, aux mécanismes du marché et à l’arbitrage des représentants de la société civile (partenaires sociaux, associations, communautés …)
Les "Républicains" en revanche croient encore à la nécessité de l’action publique. C’est pourquoi, ils restent attachés à la Nation, à l’idée de souveraineté, à la force de la Loi, à l’intervention de l’Etat et considèrent que la source de toute légitimité politique réside dans le suffrage universel, et lui seul.
Au final, le clivage apparaît se manifester autour de l’idée d’autorité. Liberté et autonomie de l’individu et de la société contre soumission à une règle commune, sensée représenter l’intérêt général et être l’expression de la volonté populaire.
Ces deux dernières décennies les « démocrates » ont largement dominé les champs politique et idéologique, mais depuis le référendum de 2005 et surtout l’élection de Sarkozy sur des thèmes nationaux-républicains, le rapport de force semble s’être inversé.
On pourrait effectivement considérer, comme Catalan, que ce clivage constitue désormais la nouvelle ligne de fracture entre la droite et la gauche. Nous aurions d'un coté, une droite aspirant à un rétablissement de l’autorité de l’Etat, à l’ordre, la discipline, le travail, le mérite, au rétablissement des frontières commerciales pour recouvrer une souveraineté économique, au retour d'un sentiment de la grandeur nationale.
De l’autre, nous aurions une gauche qui serait essentiellement préoccupée d’équilibre des pouvoirs entre groupes politiques ou entre l'Etat et la société, qui voudrait abandonner les enjeux économiques et sociaux à la négociation sociale et accepterait de diluer le pouvoir politique dans un Etat supranational bruxellois, qui accepterait pleinement la modernité économique à laquelle il faudrait impérativement s’adapter, et qui s’attacherait à la défense des groupes sociaux minoritaires considérés comme les nouveaux opprimés du monde moderne : les sans-papiers, les immigrés, les minorités visibles, les femmes, les homosexuels, les handicapés …
Si tel était le cas, je serais pleinement et radicalement Sarkozyste ! Probablement même Sarkolâtre.
Malheureusement, il y a dans le Sarkozysme, une dimension que je rejette profondément et qui se traduit par des mesures très inégalitaires comme la suppression des droits de successions, le bouclier fiscal ou la défiscalisation des intérêts immobiliers. Ces réformes procèdent de l’idée que l’accroissement des revenus et du patrimoine des plus riches profite à toute la société.
On touche là, la deuxième ligne de fracture qui est la croyance en l’égalité.
L’axe Egalité– Inégalité ou la crise du clivage gauche droite :
La droite, non seulement accepte l’inégalité sociale mais veut l’encourager. Soit au motif qu’elle correspond à un état de nature, et donc à la justice : les individus les plus doués, les plus productifs, les plus méritants doivent gagner plus. Soit en raison d’un raisonnement économique qui fait des riches les seuls vrais moteurs de l’économie.
A gauche on devrait trouver en contre-point une pensée qui considèrerait que l’action publique vise à une correction des inégalités de toutes sortes : inégalité des revenus, inégalités de patrimoine, inégalité des chances, inégalités générationnelle, inégalités territoriales, inégalités dans le rapport de force entre le capital et le travail … et qui considèrerait que les politiques publiques doivent profiter en priorité au plus grand nombre et non pas aux plus influents.
Je dis, on devrait, la gauche égalitaire est en crise. Le fait que les aspects les plus inégalitaires du programme de Sarkozy n’est pas été du tout attaqués par le PS pendant la campagne présidentielle est de ce point de vue très révélateur. La gauche d’aujourd’hui a pleinement intégré la dynamique inégalitaire des sociétés modernes et a totalement renoncé à son objectif d’égalisation des conditions.
La gauche est en crise, car la valeur d’égalité est en crise. On peut expliquer cela par la disparition dans le monde tout modèle de société socialiste, par la faillite de l’Etat providence ou par les dérives qu’il a engendré. Emmanuel Todd explique dans l’"illusion économique" la crise de la valeur d’égalité par un phénomène historique profondément structurant : le développement de l’enseignement supérieur.
Il explique au chapitre « Retour de l’inégalité et fragmentation des nations » que l’alphabétisation de masse a donné le sentiment au bas de l’échelle sociale de pouvoir rattraper les conditions de vie de l’élite, entraînant ainsi des poussées de la démocratie et du sentiment national « Démocratie et nation, sont deux visages, intérieur et extérieur, d’une société homogénéisée par l’alphabétisation de masse ».
Après guerre le progrès éducatif s’est poursuivit et a entraîné l’émergence d’un nouveau groupe massif caractérisé par les études supérieures. « L’idée qu’il existe en haut de la société une couche cultivée dont les capacités expliquent ou justifient les privilèges économiques s’impose au début des années 80 », ce qui fait dire à Emmanuel Todd que « la marche de l’instruction primaire portait celle de la démocratie ; celle de l’éducation secondaire et supérieure conduit à la remise en cause de la démocratie » Il évoque ici bien sûr non pas des dictatures de type totalitaire, mais plutôt la tyrannie de l’expert, la dérive technocratique qui entend imposer à la volonté du peuple, les dogmes de « ceux qui savent ».
En France cette dynamique inégalitaire, dans un inconscient égalitaire, a engendré un élitisme et un antipopulisme très fort. « Vingt ans avant Maastricht, dix ans avant l’émergence du front national commence la mise en accusation du peuple Français, sa redéfinition, par des élites qui se pensent de gauche, comme intellectuellement et moralement déficient ».
« Ainsi est né au sein des classes culturelles dirigeantes, une perversion (antipopulaire). L’aspiration égalitaire, que ne peut plus satisfaire une société française hiérarchisée, se tourne vers l’immigré, dont la fondamentale humanité est d’autant plus facile à reconnaître et à défendre qu’il est pour les dominants, soit un être abstrait, rélégué dans une banlieue, soit totalement dépendant, tel l’épicier tunisien ou la femme de ménage portugaise.
Dans les classes cultivées ; la combinaison d’un inconscient égalitaire et d’un subconscient inégalitaire conduit à se sentir solidaire des immigrés et détaché des ouvriers d’origine française plus ancienne. Le Paris des Bac +5 s’est enflammé pour la défense des droits des immigrés, après s’être ému des problèmes des sans papiers, mais il n’arrive toujours pas à s’intéresser au peuple des provinces, torturé par une politique européenne et économique qui n’en finit pas de faire monter le taux de chômage ».
Depuis 10 ans qu’Emmanuel Todd a écrit ses lignes, le propos n’a rien perdu de son actualité. La gauche intellectuelle a simplement diversifié les exutoires à sa pulsion égalitaire (ou peut-être devrait-on dire plutôt sa mauvaise conscience égalitaire). Les questions raciales ont désormais été rejointes par les questions sexuelles (droits des femmes et droits des homosexuels), mais elle est toujours aussi sourde à la souffrance du « peuple des provinces ».
C’est ainsi que la gauche a déserté a déserté le terrain social pour glisser vers le terrain sociétal. De plus en plus mal à l’aise sur l’axe « égalité-inégalité », elle a d'ailleurs, de plus en plus, tendance à se repositionner sur l’axe « autorité-individualisme », au point de ne plus aujourd’hui savoir du tout se situer sur la carte idéologique.
Tentative de cartographie du système idéologique :
On comprend encore mieux la crise de la gauche si l’on tente de situer l’ensemble des forces politiques à partir de cette grille d’analyse.
Le schéma décrit donc 4 secteurs séparés par deux axes, un axe horizontal Egalité/inégalité. Un axe vertical Autorité de l’Etat (ou Modèle républicain) / Liberté de l’individu (ou Modèle démocrate)
Le quart caractérisé par l’autorité de l’Etat et la croyance dans l’inégalité sociale : On place ici sans aucune hésitation le Sarkozysme, mélange de Gaullisme très français et de Buschisme à la sauce américaine.
Le quart défini par l'individualisme libéral et l’acceptation des inégalités. On serait ici tenté de placer la droite libérale, en politique comme en économique. Il semble que ce soit François Bayrou qui incarne aujourd’hui le mieux cette sensibilité, attachée à l’économie de marché, à l’Europe, l’ouverture des frontières, acceptant pleinement une dynamique inégalitaire que vient toutefois tempérer quelques relents de charité chrétienne envers les plus faibles. La valeur inégalitaire se manifeste ici essentiellement par un culture technocratique qui prône le rassemblement des compétences et le gouvernement par l’expertise qui ne se discute pas (les nécessaires réformes d’adaptation, la discipline budgétaire, le respect des canons bruxellois, l’impératif écologique …)
Le quart caractérisé par l’égalité sociale et l’individualisme libéral. On y place sans hésitation l’extrême gauche, des Verts au Parti Communiste et passant par toutes les composantes de la mouvance antilibérale. Son égalitarisme se manifeste à la fois dans son souci d’un meilleur partage des richesses et dans sa culture basiste, mais il est largement soumis à la déviance décrite plus haut qui lui fait préférer la défense de soi-disant victimes communautaires ou sexuelles, à celle du vrai « prolétariat ». Son anti-autoritarisme frisant l'anarchisme la conduit à rejeter l’idée de Nation, à préférer la lutte militante à l’action politique et cultive une culture politique encore fortement marquée par le libertarisme post-soixante huitard.
Le quart caractérisé par l'égalité sociale et l'autorité de l'Etat. On ne sait plus rien y positionner. Il n’y a plus aujourd’hui aucun parti politique d’inspiration de gauche républicaine qui allierait l’autorité d’un pouvoir politique souverain et démocratique et une forte aspiration à l’égalité. Le parti communiste occupait se créneau jusque dans les années 80. Le Front National a ensuite occupé cette case, même si le caractère égalitaire de son discours était plus qu’imparfait. Egalitaire dans la défense du « petit peuple » mais farouchement inégalitaire à l’égard des immigrés.
Aujourd’hui, cet électorat est orphelin. L’émergence de Sarkozy sur l’axe vertical à sa droite a opéré sur lui une forte attraction, au point qu’on puisse, me semblet-il, effectivement pouvoir parler d’une sensibilité Sarkozyste de gauche.
Cette case vierge est néanmoins un gros facteur d’instabilité du système politique pour les prochaines années. Personne ne peut à ce jour anticiper par quoi cette case de l’échiquier pourra être un jour remplie :
- Par un nouveau mouvement national-populiste qui renaîtrait des cendres encore fumantes du FN ?
- Par une doctrine néo-républicaine inspirée des travaux d’Emmanuel Todd ?
- Par un néo-communisme antilibéral mais qui s’appuierait sur une vraie compréhension de l’économie financiarisée et mondialisée ?
- Par un vrai pôle de sarkozyste de gauche intégrée à la majorité présidentielle ?
Il est impossible de placer le Parti socialiste dans ce schéma. Dans une vision réductrice où le positionnement politique se limite à un seul axe, on peut le placer où l'on veut, d’autant mieux que personne ne sait plus proposer de définition précise de cette polarité. Dans une configuration en deux dimensions, il se trouve en fait éparpillé dans trois quart restant de l’échiquier.
Le PS comporte en son sein des personnalités étatistes égalitaires issues de ce qui reste de la culture de la « première gauche » (Montebourg, Emmanuelli …) des personnalités individualistes gagnées aux idées inégalitaires à culture droitière (Rocard, DSK, Royal) et des représentants de la gauche intellectuelle, sociétale, homosexuelle et cultureuse (Lang, Delanoë …)
Avant de songer à sa refondation, le PS devra d’abord choisir son angle d’attaque face au sarkozysme.
- Soit s’opposer sur sa conception du pouvoir, comme avait commencé à le faire Ségolène Royal entre les deux tours, mais il risque dans ce cas de se retrouver sur le même créneau que François Bayrou.
- Soit conserver les acquis nationaux-républicains du Sarkozysme pour lui arracher le soutien des catégories populaires en s’opposant sur sa politique économique et sociale très inégalitaire, mais dans le cas, le risque est de donner l’impression de se rallier au nouveau régime et de renforcer les tentations de ses cadres à franchir le rubicon.
En tout état de cause, il convient d’avoir à l’esprit que le Sarkozysme s’appuie sur deux mouvements d’opinion particulièrement puissants et durables : L’acceptation des inégalités sociales et l’aspiration à un pouvoir fort. La gauche, si elle veut se reconstituer, devra certainement accepter d'en intégrer l’un des deux termes.
Malakine
trés belle analyse, j'ai tout de même du mal avec la notion d'acceptation des inégalités par le Sarkozysme.
Rédigé par : Seb | 12 juillet 2007 à 19:27
Très intéressant.
Au regard des lignes de fractures transversales aux courants politiques comme celle de la souveraineté nationale, la question, me semble-t-il est de savoir si, ce qui rassemble les souverainistes peut éventuellement se révéler un jour plus important que ce qui les divise en dehors de l'hypothèse référendaire. D'où la question inévitable : qu'y-a-t-il derrière ce NON ? Question demeurée sans véritable réponse après le dernier référendum européen.
On pourrait mettre dans le même ordre d'idée des ces lignes de fractures, mais à un degré moindre, la question de la laïcité.
Rédigé par : Marcus | 13 juillet 2007 à 00:24
C'était là que tu voulais en venir avec égalité/inégalité...
Effectivement c'est une différenciation qui traverse aujourd'hui la vie politique et qui à mon sens a une origine première, primordial, originelle: L'incapacité d'une grande partie de la gauche à partir d'une page blanche pour repenser et ré-articuler une pensée construite.
Je vais faire un post là dessus tient...
Rédigé par : frednetick | 13 juillet 2007 à 02:02
Puisque cette analyse semble recouvrir les analyses de ce site, autant aller y faire un tour :
http://www.politicalcompass.org/
Je serais curieux de voir les résultats de malakine et autres au test de ce site...
Rédigé par : Linca | 13 juillet 2007 à 08:17
"des personnalités individualistes gagnées aux idées inégalitaires à culture droitière (Rocard, DSK, Royal)"
c'est que j'appelle un raccourci assez saisissant... et je ne parle mm par rapport à Royal.
Rédigé par : marc | 13 juillet 2007 à 08:58
@ seb
Sarko a fait campagne sur le thème du refus de l'égalitarisme. Toutes ses mesures fiscales sont anti-redistributives, en particulier la suppression des droits de succession.
@ linca
Dommage que ce soit en anglais ...
@ Marc
J'ai hésité à classé Ségolène dans le même quart que Sarko. Sur la morale elle est plutôt autoritaire, sur l'économie en revanche, elle ne crois pas en l'Etat. De toute manière, intule de perdre du temps à tenter de la classer. Elle ne sait pas elle même ce à quoi elle croit.
Bon ... je crois que ça commence à sentir les vacances.
Rédigé par : Malakine | 13 juillet 2007 à 10:08
J' éprouve la même réaction que Seb. Et quant à dire que la droite veut encourager les inégalités sociales ! ...
On pourrait définir gauche et droite par leurs approches pour réduire les inégalités mais même ce critère n' est pas déterminant. Par exemple, Royal ne s' est-elle pas déclarée contre l' assistanat ?
L' essai est intéressant mais je vais encore enfoncer une porte ouverte : les rapports de l' individu à la société et de chacun des deux à la politique sont suffisamment complexes pour rendre quasi-impossible la définition de critères binaires. Il est à penser que tous les critères rappelés par Malakine se combinent ou s' enchevêtrent avec parfois des inversions (par exemple, la hausse des revenus du travail que Seb voit à gauche est l' argument pivot de Sarkozy).Il me semble que définir le sarkozysme par l' autorité de l' Etat et la croyance dans l' inégalité sociale (encore faut-il savoir ce que ce dernier terme signifie) est assez réducteur. Je pense que le sarkozysme est plus complexe, ce qui met d' ailleurs le PS en porte à faux, et pour l' instant, à distance des aspirations des français. En cela, je rejoins la conclusion de Malakine sur les difficultés actuelles du PS.
Rédigé par : Erick | 13 juillet 2007 à 10:49
Pour donner une idée de leur classification, voilà comment ils classent les partis anglais en 2005 :
http://www.politicalcompass.org/extremeright
et quelques "grands dirigeants" :
http://www.politicalcompass.org/analysis2
(il faut descendre un peu pour voir les cartes)
Il faut savoir que les auteurs du site sont plutôt "gauche libertaire".
Si vous êtes arrivés à des conclusions identiques (leur découpage est essentiellement identique, jusqu'à placer l'extrème-droite à la limite du cadran "autoritaire-égalitariste) de manière indépendante, cela renforce l'interet de ce découpage...
Et effectivement ce cadran n'est pas représenté dans la politique Française, a l'exception de quelques archéocommunistes.
C'est aussi la constatation que partout en Europe, les partis "socdems" ont rejoint la droite classique dans le cadran "autoritaire-libéral", brouillant l'opposition droite-gauche.
Rédigé par : Linca | 13 juillet 2007 à 11:15
Malakine,
J'ai un peu de mal à "kiffer" les classements, même amusants comme ceux que vous nous proposez.
Veuillez donc excuser mon aparté:
Ayant remarqué un commentaire de votre part, assez peu flatteur pour H. Védrine, pourtant ami de JP Chevènement, je me permet de vous envoyer ceci, qui m'a plut et qui devrait vous plaire:
Hubert Védrine: Pour aborder le champ de ma critique méthodique de l’irréalisme impuissant. Ce que j’appelle l’ « européisme », pour le distinguer du sentiment proeuropéen, est le postulat suivant lequel les Etats-nations sont périmés, archaïques, dépassés, responsables de tous les malheurs du monde, et qu’il faut absolument leur substituer une superstructure qui va les rendre plus caduques encore. Les Européens voudraient vivre dans un monde post-historique, post-stratégique, post-national, et que l’Europe les protège. Quand je parle de maximalisme, je pense à cette volonté de construire l’Europe à marche forcée, par le haut, à coups de traités. Et, évidemment, cela ne marche pas ! Je ne le dis pas pour peiner les gens. Je suis convaincu de la nécessité d’une Europe forte. Je propose plutôt de reprendre une démarche réaliste consistant à identifier les sujets sur lesquels les Européens sont en désaccord afin de surmonter ces obstacles. Une des erreurs des quinze ou vingt dernières années a été de croire qu’on allait faire une Europe plus forte, un système multilatéral plus efficace, un monde meilleur, avec des Etats affaiblis. Je pense qu’il faut revenir à une idée simple : on a besoin d’Etats, qui soient les fondements de l’ordre multilatéral pour que l’ensemble marche bien, d’Etats forts et efficaces, naturellement modernes et démocratiques. Idem pour l’Europe.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 13 juillet 2007 à 11:39
En effet, c'est exactement le même schéma. J'aurais bien publié ma vision des choses dans l'article mais je ne voyais pas comment faire convertir un doc word en Jpeg pour l'insérer ...
En revanche, je suis surpris, qu'ils n'ont réussi à mettre personne dans la case libéral-inégalitaire, car c'est le positionnement classique de la droite libérale. Dans le temps, chez nous, il y avait madelin. Aujourd'hui, on peut y mettre Bayrou ou DSK. Blair y serait certainement aussi à sa place.
Après on peut naturellement nuancer pour prendre en compte la force des conviction.
Rédigé par : Malakine | 13 juillet 2007 à 11:44
@Malakine.
bon j'ai pris le temps de lire ton article à tête reposée. Si je partage certains points, il y en a un où je suis en complet désaccord (j'y reviens) celui où tu "des personnalités individualistes gagnées aux idées inégalitaires à culture droitière"... Non et pour cela je t'invite à lire ou à relire les écrits de Rocard dans leur totalité. Accepter un environnement de marché n'est pas céder à une quelconque culture droitière... il est... qu'on le veuille ou non et il faut le prendre en compte pour mener une politique qui vise à réduire les inégalités sociales.
Rédigé par : marc | 13 juillet 2007 à 11:54
@malakine
d'avance désolé pour ces commentaires en pointillés.
Dans ton raisonnement, il y a une chose qui me chagrinne... C'est la gauche jacobinne qui a abandonné le social pour le sociétal... et non la deuxième gauche qui n'a jamais eu le pouvoir au PS (sauf qq mois après 93)...
(pour répondre à ton commentaire, aujourd'hui j'ai abandonné le PS et m'interroge si je suis sarkosiste :-) )
Rédigé par : marc | 13 juillet 2007 à 14:07
Les grilles présentent l'avantage de permettre une meilleure compréhension de la réalité.
Elles sont reposantes, et du coup on se met à croire qu'elles SONT la réalité.
Laquelle est autrement plus complexe.
Je partage l'opinion d'Erick :
"les rapports de l' individu à la société et de chacun des deux à la politique sont suffisamment complexes pour rendre quasi-impossible la définition de critères binaires. Il est à penser que tous les critères rappelés par Malakine se combinent ou s' enchevêtrent avec parfois des inversions"
On peut être égalitaire dans tel domaine, inégalitaire dans tel autre... "Autoritaire" ici et "libéral" là...
A quoi s'ajoute le fait qu'une mesure peut apparaître comme aller dans le sens de A à un esprit manichéen, alors que ses conséquences effectives vont dans le sens de B...
En général, le chemin entre le problème et sa solution est assez tordu... car pavé d'effets "pervers" .
En général, les dirigeants qui lisent la complexité de la réalité de manière binaire, sans tenir compte d'une sorte de "triangulation" de la réalité due aux effets "pervers", se plantent.
On en a eu un exemple d'une magistrale pureté en 2003, avec un certain Georges W Bush.
Bref, la grille est un instrument utile, mais ne perdons pas de vue la complexité.
Le simple fait de vouloir à toutes forces faire rentrer l'ensemble des groupes politiques dans la grille est déjà excessif. Pourquoi seraient-ils tous intégrables ?
Précisons : personnellement je suis bien incapable de me situer dans ta géographie. Je me retrouve ici ou là en fonction des domaines, et encore il faudrait rentrer dans le détail.
Pourquoi devrais-je être intégrable ? Pourquoi les groupes devraient forcément l'être ?
Je suis tout à fait rétive à l'idée d'idéologie : on peut avoir des grilles de lecture, des théories, mais vient un moment où on juge indispensable de faire rentrer la réalité toute entière dans ces grilles... C'est la réalité qui devrait s'adapter à la grille, à la théorie, et non l'inverse...
A partir de ce moment, qui vient très vite, on peut parler d'idéologie...
En ce qui me concerne, je ne crois qu'à la complexité de la réalité.
Sans refuser évidemment, je le répète, les outils d'analyse.
A l'idéologie j'oppose le pragmatisme. Qu'on s'empresse de moquer en France, en lui collant la tare d'impuissance.
C'est assez cocasse. Quelles sont les sociétés complètement bloquées (= impuissantes) en Europe ? Celles qui sont écrasées par les idéologies. Quelles sont celles qui ont au moins le mérite de bouger ? Les sociétés les plus pragmatiques.
J'ai l'impression qu'en France, "pragmatique", c'est un gros mot...
Pour finir le tableau, je précise que j'ai adhéré au Mouvement Démocrate (1ère adhésion de ma vie !) entre les deux tours de la présidentielle. Dans l'idée de collaborer à construire un pôle qui ne soit pas basé sur une idéologie forcément réductrice qui prétendrait résoudre tous les problèmes en se plaquant contre la réalité.
"acceptant pleinement une dynamique inégalitaire que vient toutefois tempérer quelques relents de charité chrétienne envers les plus faibles." : voilà bien un exemple de la tentation de faire rentrer la réalité entière dans la grille. Ce serait pas une image d'Epinal, ça ?
Dans ton article, disons que tu simplifies et que tu classes l'UDF, et non le Modem.
Le Modem, à mon avis, fort des milliers de nouveaux adhérents issus de la gauche, ou de nulle part, n'est déjà plus l'UDF.
Rédigé par : Boréale | 13 juillet 2007 à 14:28
@ Marc
Je comprends que cela te choque de voir Rocard rangé dans la case libéral / inégalitaire, mais aujourd'hui il n'y a plus personne qui fait de l'égalité un objectif. J'ai compris ça en constatant que même la gauche ne trouvait rien à redire à la suppresion de l'impôt sur les successions.
Et puis, Rocard est un libre échangiste forcené. Sa vision de l'économie est duale, avec d'un coté les "compétiteurs" et de l'autre les "victimes" à l'égard desquels il faut faire preuve de générosité. Sa vision de l'économie est elle même duale, avec d'un coté les peuples développés qui ont vocation à être les meilleurs sur les technologie et l'innovation et de l'autre les peuples pauvres qui ont vocation à produire à bas coût dans les usines.
Une politique de redistribution est déjà inégalitaire dans ses fondements, car elle suppose des inégalités sociales, l'existence de riches sensés payer pour les pauvres.
Je ne sais pas quelle gauche a viré sur les thèmes sociétaux (et je m'en fous un peu). Je constate juste que le PS préfère parler maintenant des victimes de la société que de l'économie.
@ Boréale
Je suis bien d'accord avec la première partie de ton commentaire. J'ai souligné ce point à propos du FN. Egalitaire dans la défense du petit peuple, inégalitaire par rapport aux immigrés. Néanmoins, les deux axes posent des questions fondamentales : Croit-on au pouvoir politique ? Croit-on à l'objectif d'égalité. Ces deux valeurs sont structurantes.
Alors peut-être que mon schéma en deux dimensions et réducteur, mais que dire alors du seul axe gauche droite ?
En revanche, la deuxième partie me fait bondir !
Le pragmatisme c'est la mort de la politique. C'est la fameuse phrase de blair, il n'y a pas une politique économie de droite et une de gauche, il n'ya des politiques qui marchent et des politiques qui ne marchent pas ...
Qui apprécie les résultat ? Au regard de quels objectifs ? Ce genre d'idée conduit à supprimer le suffrage universel et les partis politiques. Il n'y a qu'à confier les clés du Pays à un comité d'experts. C'est d'ailleurs ce qu'on a fait avec l'Europe.
Je suis parfaitement en phase avec notre président lorsque dans son discours de Strasbourg, il déplorait qu'il n'y avait pas assez de politique en europe et que c'est pour cela que l'Europe s'était mis à confondre la fin et les moyens et à son rejet par les peuples.
On ne peut pas prendre position si on n'a pas une grille d'analyse, un système de valeur, une vision du bien et du mal. Et cela, ça s'appelle une idéologie. Sans idéologie, une démocratie ne peut pas fonctionner et notre cerveau non plus. j'entends bien que le mot esdt devenu péjoratif. Parlons alors de doctrine, ce qui revient au même.
Pour Bayrou, non ce n'est pas un cliché. Son discours social ne porte que sur l'extrême pauvreté et l'extrême richesse. Il accepte les inégalités sociales (et le système qui les fabrique). Par dégoût de l'argent et par charité chrétienne, il veut seulement qu'elles ne soient pas trop criantes. Bayrou proposait d'ailleurs une exonération des droits de succession jusqu'à 200 000 euros en ligne directe.
Je reviens toujours sur la réforme des successions, car c'est le meilleur marqueur de l'acceptation des inégalités. Les sommes reçues en héritage d'un parent n'ont rien à voir avec le travail, l'effort ou le mérite, uniquement au statut de sa famille. Les inégalités de patrimoine sont les plus fortes. 10 % de la population détiennent 46 % du patrimoine.
Une conception égalitaire voudrait au contraire taxer plus fortement les successions pour éviter que les inégalités de fortune ne s'accroissent de génération en génération.
Quand à la distinction modem, udf, "gens de gauche" ... La croyance en l'égalité de tout ce petit monde est identique, car comme je l'explique avec les citations de Todd, toute la société française est aujourd'hui hiérarchisée. Chaque classe sociale veut pouvoir se sentir supérieur et mieux traité que celle d'en dessous.
C'est pourquoi les mesures fiscales de sarko ont finalement satisfait tout le monde, y compris le bas de l'échelle qui y a vu avec l'exonération des heures sups, un moyen de se détacher des catégories d'inactifs qui sont en dessous.
En fait, ce que tout ça signifie, c'est que la gauche a disparu dans ses fondements théoriques !
Rédigé par : Malakine | 13 juillet 2007 à 15:39
Ma chère Boréale,
Je le dis plus haut, les grilles, les classements et les poses d'étiquettes peuvent aider à une vulgarisation d'une idée, mais restent toujours des approximations trompeuses.
D'un autre coté, se définir soi-même comme pragmatique (ou logique) est toujours dangereux, car l'expérience montre souvent que les plus "croyants", les plus "idéologues" cherchent à justifier leurs mensonges ontologiques sous couvert de pragmatisme !!
Nous pensons tous être pragmatiques hors il n’y a d’intelligence que dans l’action.
Ceci induit que les pragmatiques pensent toujours "COMMENT" quand les idéologues pensent "POURQUOI".
L'ennui, c'est que paradoxalement les idéologues sont sûrs d'eux et les pragmatiques pleins de doutes.
Ayant voté pour le Modem au premier tour de la présidentielle et des législatives alors que je suis "socialiste", je comprend vos propos. Cependant les choses sont (pour moi) à la fois beaucoup plus simples au plan des besoins de l'économie Française en matière de réformes et beaucoup plus complexes sur la méthode requise pour arriver à nos fins (voir le texte de Védrine posté plus haut).
Enfin, vous avez le droit de lire:
Existe t’il un moyen d’empêcher Hollande d’achever le P.S. ?
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/07/existe-til-un-m.html#comments
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 13 juillet 2007 à 16:05
@Boréale
"A l'idéologie j'oppose le pragmatisme"
Ou la la, définissez donc ce que vous appelez le pragmatisme? Pour analyser la réalité qui nous entoure nous sommes obligé d'avoir des idées préconcues, sinon nous ne pourrions pas agir.
Bien souvent le pragmatisme que vous évoquez cache une idéologie qui ne se voit pas comme tel. Par exmple l'idéologie de la croissance, qui consiste a mettre comme une évidence que la croissance est essentielle. L'idée que le travail est un but en soit qui est une exportation culturel des USA et de son calvinisme. Moi je pense que l'idéologie est partout parce que nous vivons dans un monde relatif qui rend la réalité inintelligible sans idéologie. Je vous renvoie aux textes d'Auguste Comte qui a essayé de faire un distinction entre la science et l'idéologie, et bien en fait les théorie scientifique sont des idéologie qui se modifient en fonction des faits mesurés. Todd par exemple est clairement inspiré des théorie Marxiste et Keynésienne, mais il les modifie en fonction de ce que l'expérience historique lui présente, le pragmatisme scientifique consiste donc a modifier une idéologie. Il est donc idiot d'opposer l'idéologie au pragmatisme, un type qui fait une expérience sans théorie préalable ne pourra rien n'interpréter de cette expérience. D'ailleurs je vous rappel que le père de la pensée moderne Descartes était un profond croyant qui croyait pouvoir trouver le langage de Dieu dans ses équations. Descartes était donc un infâme idéologue, mais l'on peut dire que la science puise sa source dans la religion, la science est une religion qui se modifie en fonction de ce qu'elle mesure.
Ensuite l'inégalité et l'égalité ne sont pas des idéologies mais des axiomes, des axiomes qui nous sont inculqués dans notre tendre jeunesse par la relation que nous avons au sein de notre famille. ON DE L'EGALITE OU ON EN VEUT PAS POINT BARRE, ce n'est pas à démontré c'est un point de départ, comme le temps ou la constante de Planck en physique.
Les centriste n'aime pas l'égalité, ils considère cela comme une hérésie, ils ont une vision darwinienne de l'économie. C'est ce qui explique leur incompréhension du système démocratique fondé sur l'affrontement des idées, ils sont persuadé qu'il n'y a qu'une seule vérité détenue par dieu, enfin par le marché ... eux non par les experts. Comme la vérité sort de la bouche des experts génétiquement supérieur la démocratie dans leur tête se résume à voter ce que ces surhommes décrivent comme étant la réalité, oubliant que ces experts ne sont ni omniscient, ni indépendant, et pas souvent honnètent (pas besoin de citer d'exemple, des noms viennent immédiatement à l'esprit).
Pour moi le peuple le moins pragmatique c'est l'Amérique et sont incapacité à voir la réalité qui l'entoure. L'Irak un fiasco que l'élite américaniste continu de vouloir voir comme un succès. Ou encore sont déficit commerciale qu'on préfère voir comme marque de puissance. Ou le pitoyable système de santé américain, le plus cher du monde et incapable de soigner correctement sa population, mais il est très efficace puisque c'est le marché qui le guide et que les experts le disent. Il n'y a qu'a voir les réactions incroyables au dernier film de Michael Moore "Sicho" sur le système de santé américain. Des journalistes qui continuent de fermer les yeux devant l'évidence, a part ça ce sont les français les idéologues.
Et nos amis allemand qui pensent la chine sera toujours un marché d'exportation pour eux, et que le libre-échange c'est formidable, que l'inflation c'est le mal absolu. Et leur non-inquiétude démographique, y a qu'a faire venir des immigrés pour résoudre le problème de la dépopulation. Franchement je trouve les français beaucoup plus pragmatique sur tous ces problèmes, l'idéologie européiste y est encore forte (l'idée que la nation est dépassé, et que l'Europe c'est forcement super chouette), mais globalement ça s'arrange, même sur le protectionnisme.
Si le pragmatisme consiste a regarder les faits encore faut-il regarder des faits que l'on inventent pas. Du genre l'Amérique est compétitive, la Grande-Bretagne n'a plus de chômeur, l'Allemagne a une croissance dynamique, la France est le pays ou les impôts sont les plus fort, la France est un pays surendetté confondant la dette de l'état avec la dette de la France (la France a une épargne globale largement supérieur à sont endettement contrairement aux USA) etc... Bref parlons des vrais fais et nous reparlerons de pragmatisme.
Rédigé par : yann | 13 juillet 2007 à 16:30
@Yann,
Je trouve formidable 95% de ce que vous dîtes.
Dommage que les 5% qui vous font voir la France en rose, soit tellement loin de la réalité de ce que vivent les français d'en bas qui travaillent... ceux que le PS a toujours oublié et dont un grand nombre lui ont fait savoir en votant Sarkozy.
Le "social" français est le plus contre-productif qui soit, non seulement il accorde des aides aux RMistes et aux étrangers immigrés qui sont un véritable encouragement à travailler au noir, mais il dégoûte les immigrés venus pour travailler, de le faire.
Et chez moi ce n'est pas une idéologie c'est "en direct" ce que m'a répété mon personnel non qualifié pendant + de 20 ans.
Faut-il ajouter que ce système social vanté par les seuls bobos... est le plus élitiste d'Europe avec ses planchers ridicules et ses plafonds extravagants ?
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 13 juillet 2007 à 16:55
Je t'ai déjà répondu sur le sujet sur mon blog, mais tu as fait une lecture tronquée de mon point de vue... j'ai bien dit que justement le clivage droite-gauche ne pouvait pas s'articuler uniquement sur progressistes/conservateurs.
Il doit, en gros et avec les nuances qui font la différence entre un DSK et un Sarkozy, s'articuler uniquement au sein des progressistes. Qui sont en fait les seuls à mon sens à être entrés dans le XXIe siècle.
Rédigé par : Pierre Catalan | 13 juillet 2007 à 17:34
J'ai d'ailleurs un peu étayé mon point de vue sur l'attitude à l'Europe sur mon blog aujourd'hui. C'est indigeste, mais je pense que tu te retrouveras dans les clivages que j'ai mis en avant.
Rédigé par : Pierre Catalan | 13 juillet 2007 à 17:35
@Gilbert
Je ne dit pas que la france est un paradis, mais ce n'est pas l'enfer non plus. Sur les impots il est faut de croire que l'herbe est plus verte ailleurs, et que les baisses d'impot stimule systématiquement la croissance. La dette de l'état français représente 66% du PIB elle a pratiquement double lorsque monsieurs Baladure était au pouvoir, parce que ce monsieur ne voulait pas sortir du SME en dévaluant la monnaie et a laissé le franc accroché au Mark (1992-93) pour faire l'euro. Certain qui attaque la gauche comme étant l'unique responsable de l'endettement français on la mémoire courte (la hausse la TVA, les baladurette suivie des jupette).
Sans la dette les finances publique seraient à l'équilibre voir meme exédentaire, c'est le service de la dette qui nous coute cher. Quand au français en générale ils sont deux fois moins endetté que leurs homologues anglosaxon, et leur épargne tourne autours de 16% par ans contre un taux carrement négatif aux USA et faible en GB. Alors qui est le plus vertueux suivant vos critères? Quand aux impots on compare souvent la france en incluant souvent les cotisations sociales dans les impots en disant regarder ces impots monstrueux en france c'est presque 50% du PIB, sauf que les anglosaxon se payent aussi des système d'assurance mais qu'il sont privés. Les USA dépensent 16% de leur PIB pour leurs système de santé avec les résultats que l'on sait en terme de santé publique, les français ne dépense que 10% de leur PIB pour un bien meilleurs systeme et plus juste celà a un impact sur la compétitivité que ces dépense soit public ou privé. Si l'on inclus les dépenses de santé en GB et aux USA la différence avec la france devient relativement faible en terme de préssion fiscal, enfin chez nous les impots servent à la répartition des richesse aux USA ils servent au maintien d'un empire militaire.
Le problème de la france c'est le libre-échange et l'euro, hotez ces boulets et la croissance repartira rapidement. Entre 1998-2000 les compte de la sécu repartait vers le vert 30% de dévaluation monétaire avait permis au pays de connaitre 4% de croissance et une baisse sans précedent du chomage, et ce sans aucune réforme vraiment importante. Que vous faut-il de plus pour vous convaincre que le principal problème français est la politique macro-économique et non une espèce de communisme congénital dont serait frappé notre pays. Qu'il faille des réformes fiscales peut-être , mais il faut en premier agir sur les gros problèmes avant de ce disputer sur les détails. On éteind pas un incendie de forêt avec un arrosoir.
Rédigé par : yann | 13 juillet 2007 à 17:39
Mon cher Yann,
Je ne nie aucun des points que tu exposes ci-dessus.
Mais les statistiques sont la première des sciences inexactes et si la France n'est bien évidemment pas l'enfer, elle n'est pas très reluisante non plus.
J'ai vécu vingt années avec mes employés, recevant leurs enfants chez moi et pestant que l'état Français m'incite à les payer aussi peu.
Ce n'est pas une légende que la France comporte 14 millions de gens au seuil de pauvreté, qu'il existe des salariés SDF, et ce sentiment généralisé chez les smicards et smicards + :
"Qu'en France faut être con pour travailler".
Moi, j'ai vécu ça pendant plus de 20 ans, me payant quelques(rares) fois en dessous du Smig pendant les périodes les plus dures, pour ne pas avoir à licencier.
On ne peut pas comprendre ce que c'est que d'avoir faim quand on n'a jamais eu faim soi même disait Kurt Vonnegut Junior... Un scientifique US qui parlait des politiciens de Washington.
Comment voulez vous voir le monde de la même façon quand vous habitez les beaux quartiers, ou quand vous habitez dans les 93, 94, 95 ?
Comment convaincre quelque un qui bosse dur, touche le salaire moyen Français de 1700 euros et qui une fois ses frais incompressibles payés, dispose de 750 euros pas mois pour 3 personnes (quand sa voiture n’est pas tombée en panne) ... Que la France bien.
Comment convaincre ceux des 5 à 6 millions de sans emploi qui cherchent vraiment un travail et voient toujours plus de travailleurs immigrés rentrer....
Que la France va bien ?
Mon fils est allé voir en Espagne décrit un pays « en effervescence », avec des tas d’inégalité criantes, mais que la prospérité grandissante permet d’imaginer temporaires.
Rien n’est pire qu’un pays qui se laisse mourir.
Il est toujours préférable de se remettre en cause pour des raisons imaginaire, que de ne pas se remettre en cause quand il l’aurait fallu. C’est le B.A. BA. du succès.
Et ça c’est vraiment pragmatique !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 13 juillet 2007 à 19:20
@ Malakine, Gilbert Sorbier, Yann
Quel tir groupé !!! :-)
Du coup je ne sais plus par où commencer...
Bon, je vais commencer par reconnaître une chose : ma phrase : « A l'idéologie j'oppose le pragmatisme » était quelque peu lapidaire... Elle s'explique par une méfiance quasi épidermique en toute croyance, de quelque nature qu'elle soit.
J'accepte de réfléchir sur les théories des uns et des autres, je trouve passionnant d'en développer, mais je trouve tout aussi intéressant de les remettre en cause. Par contre, dès que la vision proposée devient exclusive, dès qu'on cherche à contraindre la réalité pour la faire rentrer dans le moule qu'on lui a concocté, dès qu'on entre dans le domaine de la croyance, je me hérisse, et puisque je n'ai aucune envie de perdre mon temps à batailler contre des illuminés, je m'éloigne.
Ce laïus pour tenter de préciser ce que j'entends par pragmatisme.
Gilbert Sorbier : « D'un autre coté, se définir soi-même comme pragmatique (ou logique) est toujours dangereux, car l'expérience montre souvent que les plus "croyants", les plus "idéologues" cherchent à justifier leurs mensonges ontologiques sous couvert de pragmatisme !! »
Tout à fait d'accord. J'essaie d'être pragmatique, mais je sais bien que je peux malgré moi -je m'en méfie- être le jouet d'idéologies inconscientes. Et de même, je me méfie de ce qu'on nous présente en matière de pragmatisme.
Yann va plus loin :
«Bien souvent le pragmatisme que vous évoquez cache une idéologie qui ne se voit pas comme tel. Par exmple l'idéologie de la croissance, qui consiste a mettre comme une évidence que la croissance est essentielle. L'idée que le travail est un but en soit qui est une exportation culturel des USA et de son calvinisme. »
puis, plus loin :
« Les centriste n'aime pas l'égalité, ils considère cela comme une hérésie, ils ont une vision darwinienne de l'économie. C'est ce qui explique leur incompréhension du système démocratique fondé sur l'affrontement des idées, ils sont persuadé qu'il n'y a qu'une seule vérité détenue par dieu, enfin par le marché ... eux non par les experts. Comme la vérité sort de la bouche des experts génétiquement supérieur la démocratie dans leur tête se résume à voter ce que ces surhommes décrivent comme étant la réalité, oubliant que ces experts ne sont ni omniscient, ni indépendant, et pas souvent honnètent . »
Bon, je passe assez rapidement sur votre jugement à l'emporte-pièce au sujet des centristes, on aura compris que je n'en ai pas cette vision-là, et que surtout je ne m'y retrouve absolument pas ! (d'ailleurs je ne me retrouve nulle part.)
Vous allez dans le même sens que Gilbert Sorbier, en vous concentrant sur les « centristes » et les « experts ».
L'idéologie de la croissance, l'idée que le travail est un but en soi : c'est bien simple, ceux qui vous vendent ces idéologies pour du pragmatisme vous trompent (et se trompent eux-mêmes, sans doute). Personne n'est obligé de les croire.
D'ailleurs, au sujet des experts, vous en parlez au sujet des centristes, mais que je sache, ce sont le PS et l'UMP qui depuis 25 ans sont au pouvoir et s'en remettent à ces « experts ».
Si j'ai adhéré cette année au Modem, c'est dans l'espoir que quelque d'autre puisse naître. Pour moi le Modem est encore à construire. Vous me direz que c'est illusoire. Peut-être, on verra. De fait, s'il s'agit de faire aveuglément confiance à ces « experts »-là, je risque de me trouver vite fait en porte-à-faux. La présence de Cap 21 au sein du Modem et l'adhésion de nombreux Verts me font espérer autre chose. Evitons donc les procès d'intention, et reconnaissez qu'en matière d'experts, le PS et l'UMP n'ont rien à envier au centre.
Yann, plus loin :
« Il est donc idiot d'opposer l'idéologie au pragmatisme, un type qui fait une expérience sans théorie préalable ne pourra rien n'interpréter de cette expérience. »
Le compliment me va droit au coeur, mais je crains qu'il ne soit déplacé, étant donné que je n'ai pas dit l'inverse. Je me cite : « la grille est un instrument utile, mais ne perdons pas de vue la complexité. ». A 3 reprises dans mon commentaire, je reconnais la nécessité des outils d'analyses.
Malakine :
« On ne peut pas prendre position si on n'a pas une grille d'analyse, un système de valeur, une vision du bien et du mal. Et cela, ça s'appelle une idéologie. Sans idéologie, une démocratie ne peut pas fonctionner et notre cerveau non plus. j'entends bien que le mot esdt devenu péjoratif. Parlons alors de doctrine, ce qui revient au même. »
Bon, j'aurais peut-être dû commencer par là, parce qu'il y a, apparemment, un petit problème de définition.
Je vais donc essayer d'être limpide :
1/ Je ne mets pas en cause l'existence même de grilles d'analyse et de théories, qui sont utiles et nécessaires (mon idiotie ne va pas jusque là)
2/ Ce que je mets en cause, c'est le fait de s'aveugler, de refuser d'adapter sa grille d'analyse à la réalité si par grand malheur il s'avère que les deux ne concordent pas.
« vient un moment où on juge indispensable de faire rentrer la réalité toute entière dans ces grilles... C'est la réalité qui devrait s'adapter à la grille, à la théorie, et non l'inverse... »... (cf ce que j'écris au tout début de ce commentaire)
3/ Le problème de définition :
... « A partir de ce moment, qui vient très vite, on peut parler d'idéologie... »
A mon sens, avoir une grille d'analyse, un système de valeurs, (je laisse de côté le Bien et le Mal, ce genre de manichéisme me donne des boutons), ce n'est PAS verser dans l'idéologie. Avoir des opinions, voire des convictions si elles ne sont pas obtues, (et qui sont en grande partie liées à l'éducation, comme le dit justement Yann), ce n'est PAS verser dans l'idéologie. A mon sens, l'idéologie commence à partir du moment où l'on verse dans le sacré, c'est-à-dire à partir du moment où les opinions et convictions, devenues alors « croyances », refusent de prendre en compte ce qui, dans la réalité, les contredisent.
4/ Notre débat est beaucoup trop général, on n'a pas forcément les mêmes choses en tête.
Il me semble notamment indispensable de distinguer 2 domaines : l'objectif et les moyens d'y parvenir.
Grossièrement, à première vue, mais la réflexion demande à être approfondie :
- La fin :
on a forcément une vision du monde (OK Yann), et des objectifs abstraits en découlent. Plus basiquement, pas d'objectif sans opinion.
A ce stade, on ne peut pas, a priori, faire la différence entre convictions et croyances, on n'est pas ici en contact avec la réalité.
- Les moyens :
La réalité vient à nous, et les différences apparaissent, entre celui qui reconnaît la complexité des faits, tire des enseignements du passé aussi, et qui adapte les moyens à la réalité, sans perdre de vue la fin ; et celui qui considère que les moyens qu'il met en oeuvre, issus de sa construction intellectuelle, sont de l'ordre de la Vérité, et que cette Vérité est supérieure à la réalité.
A mon humble avis, ce dernier a toutes les chances d'aller droit dans le mur.
La distinction me laisse encore insatisfaite. Elle demanderait à être affinée.
(mais bon, je vais un peu faire autre chose, là.... :-)
Rédigé par : Boréale | 14 juillet 2007 à 00:02
Pas le temps de lire tous ces débats qui ont l'air de qualité pourtant. Juste sur la distinction démocrate / républicain, qui, selon mo, dévoie le terme de démocratie.
Par définition, la démocratie ne peut pas être le règne des experts. Dans cette opposition, démocrate renvoie à "cool, décrispé, tolérant, relativiste". Je crois fortement que la démocratie a besoin d'une république pour prévaloir. Il n'y a que dans le cadre d'une république où les individus s'acceptent égaux en droit que l'on peut accepter le jeu démocratie. Pour moi, pas de république sans démocratie, et vice-versa. Je crois même que c'est le legs principal de la révolution française.
bien à toi !
Rédigé par : Edgar | 14 juillet 2007 à 00:50
@ Gilbert (Sorbier)
Au fait, merci pour la citation de Védrine ! A le lire, je me sens ragaillardie !! :-)
J'aime quelqu'un qui s'appuie sur les faits pour chercher des passerelles...
Elle vient d'où ?
Rédigé par : Boréale | 14 juillet 2007 à 01:23
Ca rappelle le sachant de Lacan et l’expert de Deleuze dans l'ABCDAIRE, trouvez la lettre correspondante...
J'aurai plutôt vu surmoi égalitaire, comme pulsion d'adhésion sociale, et inconscient de pulsions inégalitaires.
Les grilles en 2 dimensions c'est fréquent en marketing( Boston Consulting Group ) donc ça doit bien aider à déclencher une réflexion en opposition et en adhésion.
De là, la grille peut s'imposer comme moyen de communication et vite d'intimation.
Enfin, les modèles ou hypothèses, donc probabilistes, sont un jeu avec le réel. Quand ils deviennent des certitudes, le jeu ludique est fini.
C'est le tragique qui commence. Autre forme de plaisir, plus douloureux en général et qui à terme convainc de sa nocivité.
Rédigé par : oaf | 14 juillet 2007 à 01:59
Mimi, Lucia, Zyriane, votre bon sens nous manque... et tout est dépourvu !
@Oaf,
Les grilles ne sont qu'un outil au service de l'imagination. Entre les mains des experts de salon et des économistes en chambre, elles deviennent vite des armes à double tranchant.
@Boréale,
Je suis à 100% avec ce que vous venez d'écrire, sauf sur l'objectif de croissance... à ce sujet Hubert Védrine à une approche complètement ouverte et prenant comme toujours en compte les nécessités antagonistes:
1° Assurer la croissance indispensable pour empêcher la France de continuer à perdre ses emplois productifs indispensable pour garder le peu d'indépendance qui lui reste.
2° Faire évoluer cette croissance vers des technologies de production des énergies renouvelables, vers la réduction des déchets et emballages polluants, vers les économies d’énergies, vers la production locales des denrées voyageant par Avion etc.
En un mot la croissance pour arriver à consommer moins et mieux... !
http://hubertvedrine.net/
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 14 juillet 2007 à 12:04
@G sorbier
C'est sûr, il y a un pas vite franchi entre considérer les grilles, modèles, théories, méthodes... comme un outil et les considérer comme l'outil.
La quantification de la croissance repose sur des indicateurs désormais inadéquats, donc cette croissance là n'est pas tenable. Une redéfinition de la mesure de la croissance permettra une autre croissance dont l'un des aspects les plus importants est l'imagination pour faire différemment.
Mais remettre en cause cet indicateur c'est remettre en cause bien des intérêts et bien des discours.
Rédigé par : oaf | 14 juillet 2007 à 13:14
@G sorbier
C'est sûr, il y a un pas vite franchi entre considérer les grilles, modèles, théories, méthodes... comme un outil et les considérer comme l'outil.
La quantification de la croissance repose sur des indicateurs désormais inadéquats, donc cette croissance là n'est pas tenable. Une redéfinition de la mesure de la croissance permettra une autre croissance dont l'un des aspects les plus importants est l'imagination pour faire différemment.
Mais remettre en cause cet indicateur c'est remettre en cause bien des intérêts et bien des discours.
Rédigé par : oaf | 14 juillet 2007 à 13:15
@Oaf,
Statistiques sur le chômage "oubliant" 7 catégories de chômeurs sur 8, ce qui rend idiot le raisonnement des "experts" quand ils répètent comme des perroquets: "OUI, MAIS ELLE PERMET DE FAIRE DES COMPARAISONS PUISQUE LE MODE DE CALCUL N'A PAS CHANGE" hors on voit bien que si 2008 engendrait 500.000 emplois perdus et 1 million
de R.M.-istes en plus, cela ne rentrerait pas défavorablement dans cette "parodie de statistique" qui ne permet de fait aucune comparaison fiable.
Les statistiques sur le niveau de vie sont tout aussi spécieuses puisqu'elles ne représentent pas du tout ce qui reste aux français après paiement des frais incompressibles.
Hors toutes les idéologies des "économistes de salon",(Elie Cohen, comme J. Marseille) font semblant de prendre ces statistiques pour argent comptant.
@Boréale,
Une autre intéressant interview contradictoire d'Hubert Védrine :
Notre développement n’est pas éternel, en ce sens qu’il est fondé depuis la révolution industrielle sur l’exploitation de ressources non renouvelables. Cela a permis au système occidental d’atteindre un degré de performance économique inégalé, mais il est impossible de faire vivre les six milliards et demi d’habitants de la planète selon ce modèle. De surcroît, outre les pénuries prévisibles, des pollutions chimiques de plus en plus importantes s’accumulent, avec des conséquences graves sur la vie humaine, la santé, la reproduction, à quoi s’ajoute la grande menace climatique. On doit donc se poser la question de la façon dont l’humanité va poursuivre sa course.
La suite:
http://www.decroissance.info/Entretien-Hubert-Vedrine-Serge
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 14 juillet 2007 à 17:59
J'ai bien peur que des économistes comme J Marseille ne font pas que semblant de croire en la valeur des instruments de mesure statistiques actuels, mais ils y croient.
Ce qui ne remet pas en cause la statistique comme outil d'information, mais l'utilisation qui en est faite.
Rédigé par : oaf | 14 juillet 2007 à 23:43
@ oaf :
"C'est le tragique qui commence. Autre forme de plaisir, plus douloureux en général et qui à terme convainc de sa nocivité."
J'apprécie la forme et je reconnais le fond... :-)
Rédigé par : Boréale | 15 juillet 2007 à 05:14
@ Gilbert Sorbier :
"Je suis à 100% avec ce que vous venez d'écrire, sauf sur l'objectif de croissance... "
Moi, j'ai écrit un truc sur l'objectif de croissance ?? J'y ai juste fait allusion, sans le défendre !!
D'ailleurs, la vision de Védrine que vous exposez me parle beaucoup !! (Décidément, ce Védrine... Je viens de finir mon prochain billet, et je me suis permise de citer son texte... Hé hé hé...
Rédigé par : Boréale | 15 juillet 2007 à 05:25
@Boréale,
J'ai fait parvenir plusieurs textes de H.V. chez les B&B, qui ont tous eu un franc succès. J'y présentait Védrine comme:
"L'homme de gauche qui avait une stature d'homme d'état" et surtout le binôme cortex/sérénité indispensable pour en faire un.
A +
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 15 juillet 2007 à 08:44
H.Védrine, est certainement une personnalité très riche par ses analyses et ses visions des enjeux planétaires. Sa fonction passée au Quai d'Orsay n'y est pas pour rien. J'ai par les hasards de la vie eu des relations proches avec le milieu de la diplomatie française qui est une grande famille nomade très particulière et peu connue.
Sur le sujet, lire " Domaine réservé" : http://www.amazon.fr/Domaine-r%C3%A9serv%C3%A9-Albert-Du-Roy/dp/2020314665
Rédigé par : olaf | 15 juillet 2007 à 13:35
@Gilbert
Il est important aussi de lire les argument des gens qui vous parle!
Je n'ai pas dit que la France est en bonne forme économique, j'ai dit que les raison pour lesquelles elle va mal sont différente de celle que répète sans arrêt les néolibéraux. Les statistiques représente la réalité si=ous diverse forme encore faut-il faire l'effort d'être suffisament honnète intellectuellement pour ne pas en modifié le contenu.
Vous me semblez du genre à généraliser des expérience personnel qui si elles peuvent apporter quelque soutient à des propos peu solides d'un point de vue argumentaire n'en sont pas point des expérience individuelles non représentatives d'un point de vue quantitatif. On ne fait pas de la politique économique en se basant sur une expérience, on ne fait une moyenne avec une seul expérimentation. Si je vous dit qu'avec un D6 j'ai fait 1 une fois et que j'en déduit que le D6 à 100% de chance de tomber sur un vous allez vous foutre de ma gueule et vous aurait raison. Les statistiques ne sont valable que sur les grand nombre d'expérience répété à l'identique.
Elles sont très utiles pour interpréter la réalité mais les instituts comme l'Insee ont des problèmes d'indépendance vis à vis de certain pouvoir économique qui permette de mettre en doute les statistiques.
Ensuite vous donnez en exemple cette pauvre Espagne paradis du secteur immobilier et vous oubliez (mais vous allez me dire ce n'est que des statistiques cela n'existe pas) l'énorme déficit commerciale de ce pays. Sans l'euro l'inflation espagnole serait à deux chiffres, une productivité industriel qui fait du surplace et un déficit commerciale records du monde en proportion du PIB. Les espagnoles couvre seulement 40% de leurs importations par des exportations en valeur, il en a fallut beaucoup moins à l'argentine pour faire faillite. Bien sure les importations et les exportations ça ne veut rien dire puisque vous avez décidé que les statistiques ne valait rien. Question vous achetez le plus souvent des produits espagnole ou des produits chinois?
On peut d'ailleurs faire un comparatif entre deux pays ayant le même PIB, l'Espagne et la Corée du sud. La première vie à l'américaine déficit chronique surendettement des ménages, prétention à l'exemplarité. L'autre a une épargne énorme un excédent chronique et 40% de sa population dans l'industrie et le Hitech, à j'oublie les 4% du PIB dans la recherche contre 1.5% pour l'Espagne, qui est exemplaire dans ce cas. Aujourd'hui dans la zone euro telle qu'elle a été construite seul les pays commercialement peut vertueux ont des croissances solide. Les pays vertueux grâce à la compression de leur demande intérieur payent pour les autre, sans l'Allemagne et son excédent je me demande à quoi ressemblerait le miracle espagnole.
Que vous attaquiez les intellectuelles peut scrupuleux usant des médiats pour faire de la propagande ces tout à votre honneur , mais par pitié arrêtez de taper sur toute forme de démonstration sous prétexte qu'elle ne correspond pas à vos idées reçus. Le simplisme ne nous permettra pas la résolution de nos problèmes, et taper sur toute personne usant des statistiques ou d'arguments compliqué revient à faire véritablement du populisme . Je répète le réformisme micro-économique qui consiste à donner une multitude de micro-solution financière du genre virer ces fainéants de fonctionnaire, ou baisser les charge sociales, ou augmenter le temps de travail ne peuvent en aucun cas résoudre la pression exercé par le libre-échange et la stupidité monétaire européenne. Ces solutions reviennent à mettre un sparadrap sur une hémorragie. Agir sans réfléchir ne sert à rien, aucun état occidental n'est exemplaire, ils ont tous des problèmes liés au libre-échange, les différence se font sur la manière de présenter la crise, et la façon de répartir les dégâts rien d'autre. C'est sure que faire de la macro-économie en restant dans le dogme libéral c'est impossible puisque contraire au principe de ces théorie.
Pour finir monsieur le défenseur des pauvre petit gens opprimé par les riches intellectuels des salons parisiens sahez que je, fait moi même partie des pauvres. Je vis dans une banlieue dans laquelle on croise peut de français de souche et beaucoup de chômeur. Mais à la différence de vous je n'use jamais de mon statut social pour démontrer quelque chose, seule la logique et les faits sont pour moi des arguments valables. Ils y a des gens qui firent partie des classes supérieur qui ont bien mieux défendu les pauvres ce certains parvenus qui n'ont eu de cesse de dire que les pauvres sont pauvres parce qu'ils sont fainéants. Avoir fait parti des classes pauvres de donne pas à vos argument un poids plus élevé que ceux d'une personne provenant d'un autre milieu. Seul la logique et la démonstration factuelle doit être pris en compte si l'on cherche la vérité.
Rédigé par : yann | 15 juillet 2007 à 14:16
Au fait voici plusieurs nouvelles intéressantes:
l'Iran va vendre son pétrole en yen au japon ce qui est trés dangereux pour la domination du dollars
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1186
La fin du dollars va-t-elle avoir lieu cet été, ni vue ni connut le dollars vient de passer la barre symbolique des 1.38$ pour un € autant dire que l'industrie européenne est foutu, à moins que les monnaies asiatiques s'envolent:
http://la-chronique-agora.fr/lca/20070713.html
Certains table sur un 1.5 dollars pour un euro d'ici la rentrée :
http://www.newropeans-magazine.org/index.php?option=com_content&task=view&id=6736&Itemid=87
Et Sarko ne parle plus de l'euro:
http://www.levraidebat.com/article-6919056.html
Rédigé par : yann | 15 juillet 2007 à 14:23
Mon cher Yann,
Je ne tomberais pas comme vous dans l'attaque personnelle, d'autant que j'approuve la majorité de vos affirmations, je me permet seulement d'un peu les modérer, je ne pensais pas, en cela, commettre un crime !
Je relèverais seulement de votre part une erreur sémantique: Une idée reçue c'est une idée que l'on reçoit de l'extérieur (Université, école, parents, amis, livres, presse, statistiques d’état, etc.).
C'est précisément ce que je réfute, préférant penser faux, mais penser par moi-même et mes expériences personnelles dans la recherche, dans la technique, dans les voyages et pour finir dans la gestion d'entreprises et la fréquentation des smicards.
Les intellectuels français ont déjà tellement la main mise sur tout (contrairement à bien d'autre pays) Yann !
Laissez un tout petit peu au pragmatisme des gens du monde du travail.... le droit de s'exprimez, dans un petit blog !
Accordez moi, 1/milliardième du monopole de la bullocratie !
Il n'y a vraiment pas de quoi en faire un plat, d’autant qu’il faut souvent prendre ce que je dis au deuxième degré: Chez moi l’ironie ou la provocation ne sont jamais bien loin!
S'il vous plaît, Yann !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 16 juillet 2007 à 11:32
Personellement j'ai toujours utilisé la méthode des 4 quarts pour essayer de comprendre la politique. Deux Axes -> Economique et Sociologique et deux valeurs pour chaque Axe, Libéral ou Conservateur. e.g. Le PS, étant Conservateur en économie et Libéral en Sociologie, l'UMP l'inverse, MoDem Lib/Lib... Il n'y a pas de Cons/Cons. Cependant pas de place pour l'Extréme Gauche et l'Extréme Droite.
Je me suis derniérement rendu compte que c'était beaucoup plus subtil car il y a deux axes complémentaires: Un axe National/Internationaliste que nous voyons sur les votes Européens.
En outre, je ne pense pas que l'UMP soit libéral économiquement, il est plutôt conservateur sur l'aspect individualiste car il favorise les personnes ayant un capital.
Donc j'ai divisé l'axe économique en deux axes: un axe "politique l'Etat" Libéral - Social et un axe dévelopement individuel - "Libéral - Conservateur" [Ce dernier est plus subtil car il veut dire que le libéralisme n'est pas une politique conservatrice].
Nous aurions donc un Radar comme diagramme de représentation de la classe politique avec 5 axes donc 10 zones, le PS et l'UMP essayant d'aggréger un maximum de zone qui peuvent être contradictoire...
C'est pour celà que quand on me parle de droite/gauche ça me fait penser à une simplification à outrance pour téléspectateur du journal télévisé de TF1.
Quand au clivage futur, je ne comprend plus que le PS et me sent de plus en plus éloigné de lui! Il me semble vraiment trop top pour dire ce qu'il en ait...
http://notregeneration.com
Rédigé par : alex | 24 juillet 2007 à 22:13
Mais quel con !
Rédigé par : politoblog | 29 août 2007 à 12:30
Bonjour Malakine,
Sur votre carte, je ne vois pas bien où se situe le DSK du discours de la Mutalité en 2004 sur les nouvelles inégalités (http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/33/43/44/references-SD/Strauss-Kahn--Discours-sur-les-nouvelles-in--galit--s---Mutualit----20-Juin.pdf), un thème politique qu'il a continuer à développer durant la campagne interne du PS (http://www.dsk2007.net/Propositions,141.html).
Vous dites : "Une politique de redistribution est déjà inégalitaire dans ses fondements, car elle suppose des inégalités sociales, l'existence de riches sensés payer pour les pauvres." La réflexion de DSK pour "donner un deuxième souffle de la redistribution" n'est-elle pas précisèment une tentative de s'attaquer au problème des inégalités, en proposant, comme il l'a amplement développé, de ne pas se contenter de "réparer" les inégalités par le système redistributif, qui montre amplement ses limites, mais d'intervenir "à la racine" où se forment ces inégalités qu'il est ensuite si difficile de "réparer" (il évoque, notamment, le système éducatif, et ce, dès les premières années d'apprentissage).
Je pense, contrairement à vous qu'une telle politique n'est pas "inégalitaire dans ses fondements". Elle constate, certes, l'existence de profondes inégalités, mais elle tente de les réduire. Qu'elle est l'alternative à une politique qui ne serait pas, selon votre critère, "inégalitaire dans ses fondements" : une politique qui refuse de constater les inégalités ou une politique qui se propose d'inventer les outils pour les empêcher de naître, crôitre et prospérer ? N'est-ce pas précisément le projet politique développé par DSK ?
Si DSK figure sur votre carte parmmi les "inégalitaires", je ne comprend vraiment pas ce que peuvent bien vouloir ou prôner les "égalitaires" ?!?
Rédigé par : bibi | 03 septembre 2007 à 18:07