Dans le contexte délétère actuel, marqué par le retour en force des problématiques sécuritaires et « civilisationnelles »(1) et une crise économique et sociale, apparemment insoluble, tout le monde s’accorde pour dire que le Front National a le vent en poupe, surtout si ce parti voit accéder à sa tête, la talentueuse Marine Le Pen en décembre prochain lors de son congrès de succession. Beaucoup annoncent même, y compris des analyses de droite, un 21 avril à l’envers qui verrait Marine accéder au second tour et perdre face au candidat socialiste.
Ce contexte porteur pour le FN a remarquablement été décrit par Philippe Cohen dans le dernier numéro Marianne, dont l’article a été repris ici. On y trouve deux scoops assez surprenants, qui témoignent que les murs sont en train de bouger dans la galaxie nationalo-souverainisto-républicaine : L’économiste (de gauche) Jacques Sapir a été suffoqué d’être contacté. Le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, avec lequel elle voudrait prendre langue, a fini par annuler deux dîners organisés par l’ex-député européen Paul-Marie Coûteaux.
Même si on comprend bien les réticences et les freins, on peut se demander si l’accession de Marine à la tête du FN et la transformation qu’elle ne manquera pas d’y conduire, ne préfigure pas une profonde recomposition du paysage politique qui pourrait donner naissance à une nouvelle force d’opposition, plurielle mais organisée, enfin capable de rivaliser avec le système incarné par le PS et l’UMP.
Je m’adresse ici principalement à ceux qui, comme moi, se sentent partie prenante de la grande et si éclatée famille républicaine et souverainiste, pour les inviter à réfléchir à la manière dont elle peut s’adapter à la nouvelle donne entraînée par l’irruption de Marine Le Pen dans le paysage politique. Je développe dans ce qui suit, un projet et des propositions concrètes, que je mûris depuis quelques temps, notamment à la faveur d’échanges que j’ai pu avoir avec des responsables de formations souverainistes.
Compte tenu du blocage du débat politique sur les questions économiques, que ce soit sur la question du protectionnisme, de la sortie de l’Euro ou de la libération de la tutelle allemande, les élections de 2012 s’annonçaient d’ores et déjà perdues, avec un duel en perspective entre un bonnet blanc et un blanc bonnet.
La fièvre sécuritaire et identitaire qui gagne le pays depuis quelques mois pourrait changer la donne en favorisant l’irruption d’une alternative que les médias qualifieront, à n’en pas douter, de populiste, démagogique et de protestataire. En l’état actuel du paysage politique, cette alternative ne pourra être que Marine Le Pen, n’en déplaise à mes amis de DLR.
Marine Le Pen pourrait-elle gagner dans un tel cas de figure ? La question mérite d’être appréhendée avec sérieux, notamment dans l’hypothèse où le représentant de la gauche s’avérerait être un piètre candidat ou passerait à côté de sa campagne. Ca s’est déjà vu !
Face à cette perspective, trois attitudes sont possibles.
La première consiste à vouloir l’empêcher en considérant que Marine Le Pen représente un danger pour la République et en décidant de ne voir en elle qu’une représentante de « l’extrême droite raciste et xénophobe ». Il suffirait dans ce cas de multiplier les candidatures afin de disperser les voix de l’électorat qui souhaite une rupture avec l’Europe libérale et attend une politique d’ordre et de fermeté sur les questions intérieures. Chevènement, Dupont-Aignan, Villiers, Car Lang ou d’autres dissidents du FN pourraient être de bons candidats pour cette fonction. Il est d’ailleurs probable que l’UMP cherchera à organiser cette division en donnant des signatures à tel ou tel. NDA peut d’ailleurs d’ores et déjà s’attendre à encourir l’accusation d’être “un diviseur à la solde de l’UMP”.
La seconde option consisterait à voir en elle une représentante légitime de la famille républicaine et une héritière du gaullisme. Cette option pourrait se matérialiser par une mutation accélérée du FN. Marine Le Pen pourrait très bien changer le nom du parti de son père et, à cette occasion, lancer un appel à l’union de tous les souverainistes et républicains au sein de son nouveau mouvement. Soumis à l’attraction mariniste, certains pourraient être tentés de franchir le pas. Une telle OPA ne manquerait pas de déchirer les républicains entre pro et anti Marine. II conviendra tout de même pour les antis, d'identifier la ligne de fracture, qui les sépare du Front ce qui risque de ne pas être simple si la dame continue son parcours sans faute et sans dérapage. Comme mes derniers articles le préfigurent, ce nouveau clivage pourrait se matérialiser sur le thème de l’islamophobie, si jamais elle s’aventurait trop loin sur ce terrain là.
Enfin une troisième option mérite d’être étudiée. Elle serait une version inversée de la seconde, où l’initiative du rassemblement serait prise par la famille républicaine, préalablement unifiée et organisée. Les républicains pourraient en effet prendre Marine Le Pen au mot et lui proposer d’intégrer pleinement et officiellement l’arc républicain, éventuellement sous certaines conditions. Il s’agirait alors d’organiser la famille souverainiste dans une forme de confédération, où chacun conserverait son identité et sa sensibilité tout en évitant une concurrence frontale et stérile entre les différentes branches de la famille.
Avant tout de chose, il est nécessaire de définir les facteurs clés de réussite pour un candidat de rupture dans une élection présidentielle.
Laurent Pinsolle en bon gaulliste qu’il est, nourrit une véritable passion pour la Vème République et en particulier pour l’élection présidentielle au suffrage universel. Dans un article récent, il affirme « Comment imaginer qu’un homme politique puisse véritablement réformer le système économique actuel dans un système comprenant une multitude de contre-pouvoir ? Seule notre Cinquième République permettra à un Président élu sur un programme de refondation du capitalisme de pouvoir véritablement mener son agenda »
Je ne contredirai pas mon ami Laurent sur la capacité de nos institutions à permettre la rupture avec l’ordre économique européano-mondialiste. On verra comment plus loin. En revanche, je crains qu’il ne se berce d’illusions quant à la capacité d’un candidat antisystème à accéder au pouvoir dans le cadre d’une élection présidentielle en l’état actuel du paysage politique.
Comme tous les gaullistes, Laurent voit dans l’élection présidentielle une rencontre entre un homme et un peuple. Il attend l’homme providentiel, celui qui par son charisme et son parcours, incarnera spontanément la France et la République, celui qui promettra le sursaut national et pourra diriger la France sur une voie politique nouvelle pour se libérer du joug de l’oligarchie mondiale et du pouvoir financier, en s’érigeant en modèle à l’attention de toutes les nations du monde conformément à sa vocation historique.
Le recours à l’Homme providentiel fait certes partie de notre roman national, mais cela relève pour beaucoup d’un mythe destiné à scénariser l’épopée gaulliste. En langage moderne, on dirait qu’il s’agit d’un storytelling destiné à légitimer les deux coups de force par lesquels le Général est parvenu au pouvoir. Dans la vraie vie, ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe !
Dans la réalité, les candidats sont de purs politiciens professionnels arrivés au sommet à force d’intrigues. L’élection est organisée par des médias avides d’image, de petites phrases, définitivement réfractaires à tout débat de fond. Le jeu politique est structuré par une bipolarisation qui sépare irrémédiablement les alternatifs des deux cotés du rubicon. Enfin, le Front national capte une grosse partie de l’électorat populaire et protestataire sans lequel rien n’est possible.
Ce n’est pas faire injure ni à Nicolas Dupont-Aignan ni à Marine Le Pen (ne parlons pas des autres) que d’affirmer que le costume de l’Homme providentiel est bien trop grand pour eux. Aucun n’a réellement la carrure pour porter et conduire le projet de reconstruction étatique et nationale dont l’ampleur est au moins aussi grande que celle qui a eu lieu au lendemain de la guerre ou à la fin des années 50 quand la IVème république s’est épuisée dans la guerre d’Algérie. Le décalage entre l’enjeu historique et leur dimension personnelle est tel que beaucoup hésiteraient à leur confier les clés de l’Etat pour assumer une telle charge.
Nous n’avons pas de De Gaulle sous la main et on n’en voit poindre aucun à l’horizon. Je doute même fort que la grande médiocrité de notre époque soit encore propice à l’émergence d’un sauveur providentiel. Il faudra donc nécessairement composer avec les contingences politiques, conclure des alliances, faire des compromis, et même s’abaisser à de la tambouille politicienne.
Imaginons qu’un jour, un candidat se fasse élire sur une base de rupture avec le système, avec un score minimal de 50,01 %. Son électorat se décomposerait probablement de la manière suivante : 20 % issus de la sensibilité protestataire ou national-populaire (ou populiste) représentée par le FN, 10 % issus de la tradition gaullo-souverainiste incarnée aujourd’hui par NDA, 10 % Issus de la gauche républicaine chevènementiste. Il faudrait encore convaincre 10 % des citoyens pragmatiques que le retour à la souveraineté nationale est encore préférable à la fuite en avant concurrentialiste et mondialiste. Chaque famille devra donc non seulement faire le plein dans son électorat naturel mais aussi, savoir s’unir pour créer une dynamique capable d’entraîner l’électorat flottant.
Ainsi posée, l’équation est insoluble. Seul le FN a la capacité de se qualifier au second tour à la faveur d’un émiettement d’un des deux pôles du système mais il n’a pas la capacité de rassembler. A l’inverse, ceux qui seraient assez consensuels et rassurants pour rassembler n’ont aucune chance de se voir accorder la moindre crédibilité par les médias et les instituts de sondages qui déterminent le vote de premier tour grâce au mécanisme du vote utile.
Alors, comment en sortir ?
Il existe bien une solution simple en théorie, mais peut-être utopique, car elle exigerait de s’affranchir des esprits de chapelles et des ambitions personnelles, pour totalement dépersonnaliser l’élection présidentielle (2) et faire exclusivement prévaloir l’intérêt national dans une logique de gouvernement de salut public.
Mode d’emploi pour une nouvelle révolution française
Les leaders politiques e devraient renoncer à se présenter à l’élection présidentielle pour s’unir derrière un candidat commun qu’ils choisiraient ensemble. On sortirait alors du mythe de l’homme providentiel pour renouer avec l’esprit initial de la Vème (de 58 et non de 62) en présentant une personnalité capable d’incarner la Nation, de rassurer l’opinion française comme internationale et de garantir que la transition sera conduite avec professionnalisme et sens de l’Etat. Cette autorité morale, ce président à l’Allemande pourrait être un politique en fin de carrière, un économiste chevronné, un haut fonctionnaire à la retraite, un ancien diplomate, un intellectuel reconnu, voire pourquoi pas, d’un héritier de la famille royale ou impériale !
Les leaders politiques mèneraient la campagne pour le compte de cette personnalité sur une plate forme programmatique minimale essentiellement axée sur la nécessité pour la France de retrouver ses prérogatives de souveraineté, en particulier économiques, qui sont actuellement stérilisées par l’Union Européenne.
Rappelons en effet que le néo-libéralisme s’exprime juridiquement par des non-politiques. Les Etats ont choisi de se désarmer de leurs prérogatives ou ont renoncé à les exercer estimant que le libre jeu des acteurs dans le cadre d’un marché ouvert était toujours préférable à une intervention publique qui serait l’expression d’un intérêt général défini au terme d’un processus électoral. Dans ces conditions, le souverainisme républicain est le seul antidote possible au néo-libéralisme.
Le mot d’ordre de cette campagne serait donc d’affirmer que dans le contexte d’une économie en crise systémique et irréformable et d’une société en train de se déchirer, reprendre le contrôle des leviers essentiels de l’action publique constitue un impératif moral et politique absolu.
Naturellement, le recouvrement de ces compétences ne constitue pas une fin en soi. Chaque composante de l’Alliance souhaitera les exercer selon sa sensibilité et sa culture politique. Ces composantes seront néanmoins réunies par le désir de les exercer effectivement, ce qui suffira à les distinguer des libéraux et des socio-libéraux qui estiment toujours préférable de laisser l’économie et la société vivre leur propre vie, avec une intervention étatique minimale pour tenter de réparer les dégâts les plus visibles avec les moyens disponibles.
Chacun pourra donc faire entendre sa petite musique sans que cela nuise beaucoup à la cohérence du projet d’ensemble. Bien au contraire ! C’est en recouvrant notre souveraineté que les notions de droite et de gauche retrouveront tout leur sens. Les uns voudront revenir au Franc, uniquement pour pouvoir monétiser la dette et éviter l’asphyxie financière de l’Etat. D’autres voudront relancer l’inflation pour euthanasier les rentiers ou organiser un défaut pur et simple sur la dette publique. Mais à ce stade, tous seront en phase pour disposer d’une politique monétaire et de débattre de son contenu dans le cadre d’un débat démocratique au sein du cadre national.
Une fois ce président élu, il décrétera l’article 16 et/ou fera voter un référendum pour supprimer de la constitution les références d'appartenance à l'UE et pour disposer, pour une durée d’un an, des pouvoirs nécessaire à l’organisation de la transition. Il nommera un gouvernement de salut public sans aucun responsable politique investi dans la campagne (c’est important) exclusivement composé d’experts de haut niveau. Au terme de cette période, des élections législatives se dérouleront à la proportionnelle intégrale sur listes nationales, ce qui aura pour effet de balayer la classe politique sclérosée qui doit collectivement être tenue responsable de la faillite financière, économique et morale du pays.
Notre président-arbitre-monarque désignera alors un premier ministre au sein du parti arrivé en tête, à charge pour lui de former un gouvernement de coalition, exactement comme cela se passe dans les démocraties voisines. Au terme de son quinquennat, le jeu politique reprendra ses droits dans le cadre d’une constitution qui n’aura pas nécessairement été modifiée et d'un nouveau mode de scrutin législatif à définir (3).
Le projet « Alliance pour une République Souveraine »
On arrête de rêver et on revient sur terre en ce triste été 2010. Je reviens donc à la question initiale : Que peuvent donc faire les personnalités qui sont actuellement terrifiées à l’idée d’être sollicitées par Marine Le Pen ? (4)
Voici ce que je leur recommanderais.
Le premier point serait de refuser d’engager des discussions bilatérales en l’état actuel du rapport de force, tant est grand le risque que l’alternative se résume à « se faire récupérer ou survivre en conservant son indépendance » ce qui dans un cas comme dans l’autre ne mènera à rien. Il conviendrait au préalable à organiser un pôle républicain et souverainiste qui puisse faire le poids face au FN en réunissant dans une confédération toutes les chapelles: DLR, MRC, MPF, RIF, RPF, UPR, NAR sans oublier les clubs, associations et micro-partis de cette mouvance. Tout cela peut faire un effet de masse et pouvoir créer une dynamique au moins équivalente à celle du nouveau FN mariniste. L’objectif ne devrait pas être de fusionner (échec assuré) mais de s’accorder sur un programme commun, une stratégie de conquête du pouvoir et unir sur le terrain les forces militantes pour atteindre la taille critique et être en mesure de pouvoir concourir à toutes les élections, y compris locales.
Ya t-il une personnalité, telle que celle que je décrivais plus haut qui puisse porter un projet de sursaut national ? J’avoue sur ce point ma perplexité.
Jean Pierre Chevènement aurait pu être un tel candidat. Il a cette stature d’homme d’Etat et ce sérieux propre à rassurer contre toute dérive aventureuse. Cependant, je crains que l’homme ne puisse accepter de ne servir que de porte étendard et qu’il ne veuille pas renouveler l’expérience du rassemblement des républicains des deux rives. A peine avoir annoncé sa possible candidature pour 2012, interrogé par Marianne il a balayé d’un revers de main l’hypothèse d’une alliance avec NDA, estimant que son homologue gaulliste ne partageait pas son souci « de faire de la gauche, une gauche à la hauteur » (5) Non effectivement, ce n’est pas le projet. La gauche, on s’en fout. C’est de la France dont il est question !
Il serait temps que les leaders politiques comprennent que tant qu’ils seront sur un registre « Il n’y a que moi qui puisse » « Je suis le seul à même de … » On n’arrivera jamais à renverser le système libéral en continuant à fonctionner sur le mode de l’individualisme radical. Il faut tout au contraire appliquer nos principes philosophiques à notre manière de concevoir l’engagement politique, faire prévaloir le sens du collectif sur l’intérêt individuel et réhabiliter la notion d’intérêt supérieur !
Le schéma décrit plus haut n’apparaît donc pas très réaliste pour 2012 (ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas creuser cette piste). En revanche, mettre sur pied une forme de confédération pour se répartir les circonscriptions aux législatives de 2012 sous une bannière commune pour éviter des concurrences stériles, favoriser l’élection de quelques députés et garantir des ressources financières maximales à toutes les composantes de l’Alliance, réunir sur le terrain les appareils militants, préparer ensemble les échéances locales de 2011 et surtout de 2014 (6), restent des pistes de travail tout à fait pertinentes.
A titre personnel, je serais tout à fait prêt à m’investir dans le cadre d’une telle configuration, notamment pour la préparation de 2014. Je ne pense pas ne pas être le seul dont la fibre militante est découragée par l’émiettement politique, les rivalités de chapelles et l’absence de perspectives. Parfois même je me dis qu’une telle initiative mériterait d’être organisée à la base. La question se posera peut-être à la rentrée. En attendant, je tenais à lancer le débat avant la pause estivale.
Malakine
(1) Je mets sous ce vocable à la fois les problématiques de retour de la barbarie, comme la crise d’identité de la nation française ou la guéguerre des civilisations que certains aiment à rejouer sous couvert de lutte contre l’islamisation.
(2) Ainsi que Jacques Sapir nous y invitait en février dernier dans son texte "l'horizon de la présidentielle de 2012 ou le piège de la personnalisation du débat" que l'on peut relire ici ou chez Yann
(3) Le grand mérite de la Vème est précisément sa souplesse. Elle se prête tout aussi bien au bonapartisme le plus personnalisé, comme au parlementarisme le plus classique
(4) Jacques Sapir et Nicolas Dupont Aignan pour ceux qui aurait déjà oublié l’introduction
(5) Il serait temps d’arrêter avec cette idée débile que seule la gauche serait capable de porter un projet d’avenir et incarnerait par nature la République, l’Intérêt général et le progrès. Il ne faut pas oublier qu’il est impossible pour quiconque dont la conscience politique s’est éveillée après 1983 et le tournant libéral-européen, d’adhérer à ces balivernes, soit tous ceux qui ont aujourd’hui moins de 50 ans !
(6) En 2014 se dérouleront pour la première fois toutes les élections territoriales, municipales et cantonales et régionales fusionnées dans le cadre de l'élection des conseillers territoriaux. A mi-mandats ces élections devraient pour un fois être animées et politisées. Elles constitueront une fantastique opportunité pour attaquer efficacement le système UMPS qui mène des campagnes molles assurées de bénéficier de leur rente de situation.
@ Malakine
Comme à la gauche de la gauche, il y aura un blocage si les personnalités ne se détachent pas, et vous le notez en conclusion (le fameux "moi seul peux..."). Car que se passe-t-il à la gauche de la gauche : on a une personnalité, Mélenchon qui a réussi à écraser le reste. Mieux, il s'arrange la dissolution du PCF pour son entrée dans un futur parti à terme : le PG. Il a déjà des vues sur le NPA qu'il avalera sans difficulté. Car ce que vous décrivez là, comme j'avais mis sur Facebook, c'est l'unité que tente de faire, tant bien que mal, Mélenchon à la gauche de la gauche. Mais rien ne dit au contraire que cela ne soit pas applicable à la droite souverainiste.
Et là se pose le problème des souverainistes : si ils sont prêts à s'allier, AUCUN n'est capable de donner son clocher pour un autre : Le Pen (Marine) ne donnera jamais sa place à une "tete". Les Français détestent les Bourbons encore aujourd'hui et les Bonaparte seraient très mal vus (les Français aiment le paternalisme... tant qu'il n'est pas en place ;) ) [à propos de possibles anciennes dynasties]. Je ne parle pas de De Villiers qui se voit encore en pleine Reconquista... NDA, bisounours du gaullisme, n'en est pas moins prétentieux etc... Je vois donc bien une alliance : mais uniquement dans des législatives (vous le notez là aussi). Aux présidentielles, c'est, désolé, impossible, malgré la bonne volonté affichée et vos idées. Le souverainisme existe, un souverainisme light. Mais il n'a pas de filon exploitable pour les présidentielles.
Le retour d'un vrai homme providentiel, et je conclurai ainsi comme m'avait un jour écrit quelques uns de mes suiveurs, "ne viendra pas par la politique et n'apparaitra qu'au dernier moment, et pas du tout dans l'optique dans laquelle on l'attend". Cette personne pense encore que l'I-D (parti/groupe de pensée que j'avais prématurément créé) pourrait ré-exister. Je lui ai déjà dit que c'était fini mais elle persiste. Alors n'attendez pas Xavier, prévoyez, agissez mais ne pas attendre, beaucoup sont déçus et j'en ai assez fait ainsi pour comprendre ce que ca fait aux gens.
Débat ouvert, vaste et complexe mais sans fond.
Rédigé par : Cédric | 04 août 2010 à 23:58
Si j'admire en général la finesse de la démonstration, il est au moins une idée dans ton post qu'il est difficile d'appuyer, et il se pourrait bien que ce petit grain de sel ne vienne mettre à mal la déjà complexe mécanique que tu proposes.
Selon toi, la mise en place d'élections législatives sur liste nationale à la proportionnelle totale aurait pour conséquence de "balayer la classe politique au pouvoir".
A mon sens rien n'est plus faux. C'est même probablement le contraire qui se produirait. Si l'on observe les modes de désignation des candidats aux législatives, c'est bien parce qu'il existe un lien même tenu à un territoire donné que peuvent parfois émerger des élus "nouveaux". En l'absence de baron du coin et de parachutage, c'est encore souvent la base militante qui peut infléchir le cours de choses.
Dès lors que l'on modifierait le niveau de choix en le "nationalisant", les seuls qui auraient encore assez de poids pour maintenir leurs candidatures sur ces listes seront précisément ceux dont tu souhaites te débarrasser.
Au lieu de diluer la classe politique tu la concentrerais probablement encore un peu plus. Ce n'est qu'un avis bien sûr, il est cependant étayé par la pratique militante des désignations de mon parti...
Rédigé par : frednetick | 05 août 2010 à 09:10
Une longue analyse qui devrait permettre de longs commentaires.
Le terme "souverainiste" est ambigu, je lui préfère celui de Républicain ou Patriote.
Marine Le Pen devra faire un aggiornamento considérable pour se faire accepter et encore!
Le précédent (Chevènement en 2002) montre qu'il n'est pas nécessaire d'avoir derrière soi une grande et riche formation pourvu que la motivation de ses composantes soit assez forte. Laurent Pinsolle a raison de penser en gaulliste que l'élection présidentielle, acte majeur de notre vie publique, est la rencontre d'un homme avec le peuple en fonction d'une situation et en adéquation entre eux deux; on peut appeler cela Homme Providentiel cela ne me dérange pas le royaliste de la Nouvelle action royaliste que je suis dans la mesure où la Viè République est un fort bon compromis entre notre héritage monarchique et républicain. La Viè, celle du moins non dégénérée par les "réformes" successives telle le quinquennat!
L'hypothèse d'une Marine Le Pen présente au second tour mais battue par un candidat de gauche me semble à prendre très au sérieux et mérite de plus longues analyses.
Rédigé par : cording | 05 août 2010 à 11:13
> Cédric
On peut effectivement faire un parrallèle avec la tentative de Mélenchon de fédérer la gauche radicale. Et son succès mitigé invite au scepticisme, je suis d'accord. Mais bizarrement, le modèle que j'avais en tête était plutôt celui d'Europe Ecologie, une nébulence politico-associative, qui a permis d'élargir considérablement l'influence du parti vert.
Je suis bien conscient de la difficulté à opérer des regroupement de chapelles. C'est pourquoi, je ne propose pas dans ce texte la fusion des structures, mais déjà dans un premier temps de temps de les regrouper dans une forme de confédération qui pourrait d'abords se matérialiser au plan local.
PS : Xavier c'est pour Facebook, ici je préfère malakine, mon pseudo "officiel"
> Frednetick
C'est un débat extrêmement périphérique, mais non je ne suis pas d'accord. Si le lien avec le territoire favorisait plus les nouveaux venus que les notables bien implantés ça se saurait. En outre, le scrutin majoritaire confère une rente de situation quasi inexpugnable aux deux principaux partis.
> Cording
Personnellement, je ne me revendiquerai plus du qualificatif de républicain depuis que les islamophobes guerriers de riposte laïque s'en sont emparés. Le souverainisme, c'est la réhabilitation et le retour du politique. Je n'ai aucun problème avec ce vocable.
Sur Marine, je suis d'accord. Ca sera difficile. Mais il faut bien voir qu'on ne peut pas rester dans la situation actuelle ou le FN est à la fois banalisé et diabolisé. Marine ne peut pas être sur tous les plateaux et être présentée comme une fasciste. C'est pas cohérent. Alors, soit on dit qu'elle n'est pas fréquentable et on sait dire pourquoi. Soit on la considère comme la représentante d'une des branche de la famille souverainiste avec laquelle on peut et on doit travailler et on lui propose une alliance. De toute manière, si la proposition ne vient pas des républicains, c'est elle qui la fera.
Au fait, vous avez vu le clin d'oeil que je vous ai adressé au chapitre du portrait du "candidat à l'allemande" ? ;-) Mais au fait, vous êtes royalistes (j'ai compris dans quel sens) mais qui voyez vous pour occuper le trône ?
Rédigé par : Malakine | 05 août 2010 à 11:26
Encore un très bon article de votre part même si je ne suis pas d'accord avec vous.
Quoi que l'on dise ou pense, Marine Le Pen est vue, par un certain nombre d'électeurs, comme l'héritière de son père avec le passif qu'on lui connaît. Ainsi, Marine reste infréquentable pour beaucoup. S'allier avec elle reviendrait alors à "passer un pacte avec le diable".
Concernant les autres souverainistes, je ne crois pas qu'un rassemblement type front de gauche (ce qui semble être votre souhait) soit possible. Effectivement, Chevènement reste ancré à gauche et De Villiers a perdu toute visibilité depuis son "ralliement" à l'UMP suite aux européennes. De leur côté, les clubs, associations et micro-partis de cette mouvance restent des petites chapelles de taille groupusculaire et parfois extrémistes dans le sens où ils se voient "seuls détenteurs de la vérité".
En conclusion, on peut s'attendre à avoir une multitude de candidatures et ce quelles que soient les élections. Il est vrai que les différences sont minimes comparées aux points communs et convergences d'idées mais le problème des égos subsiste.
A l'heure actuelle, NDA semble néanmoins le seul politique en voie de rassembler de manière assez large.Bien sûr le chemin est long mais rien n'est encore perdu, au contraire !
Rédigé par : Tomgu | 05 août 2010 à 11:30
@ Malakine,
Merci pour la citation. Des points d’accord, et des points de désaccords, comme tu t’en doutes :
Sur les points d’accord :
En effet, je crois qu’il serait très positif que l’ensemble des « souverainistes » républicains (et par ceci, j’entends donc exclure le FN) se parlent davantage et envisagent une confédération comme tu l’évoques vers la fin de ton papier. Ce serait le moyen de peser davantage et sans doute d’émerger un peu plus médiatiquement.
Je crois également que 2012 vient trop tôt pour nous. Personne n’est capable de gagner cette élection dans le camp « souverainiste ». Cette élection doit nous permettre de nous faire connaître en vue de 2017 (d’où l’importance de la candidature de NDA pour moi). En revanche, je crois que si DSK est candidat et gagne, alors cette élection pourrait être le prélude à un bouleversement de notre vie politique. En effet, quel meilleur moyen de faire tomber le masque de la proximité idéologique entre PS et UMP que d’avoir DSK président de la République ? La stagnation économique et la probable crise à venir pourront faire en sorte que les Français se tournent vers de véritables alternatives à l’élection suivante. 2014 (et les européennes notamment) sera une étape importante.
Pas mal de points de désaccords :
Comme toujours, Marine Le Pen. Pour moi, elle prend la suite de son père comme fou utile du régime. Elle stérilise les voix d’opposition dans un vote inutile car elle ne pourra jamais prendre le pouvoir. Même si elle a modéré son discours, c’est une Le Pen. Je crois que le vote FN est le meilleur service rendu au PS et à l’UMP. Mais surtout, je crois que ce n’est qu’un vernis de respectabilité posé sur un parti xénophobe, raciste et islamophobe. Il est donc inenvisageable pour moi de faire quoique ce soit avec le FN.
MLP héritière du gaullisme ? Là, tu débloques ! L’extrême-droite s’est toujours opposée au gaullisme. Il y a encore beaucoup de nostalgiques de l’Algérie Française au FN, pour lesquels l’indépendance de l’Algérie est le péché originel du gaullisme (quand ils n’étaient pas ouvertement favorables à la collaboration). N’oublions pas qu’en 1965, Tixier-Vignancourt (JLP était son directeur de campagne) a appelé à voter Mitterrand au second tour. Gaullisme et extrême-droite ne sont pas solubles même s’il y a des points d’accord sur certains sujets. Ce qui nous sépare, c’est la différence entre patriotisme et nationalisme…
Je ne crois pas forcément à l’homme providentiel. Bien sûr que nous ne pouvons pas avoir un de Gaulle toutes les décennies. C’est pourquoi il était important que l’élection présidentielle se fasse au suffrage universel car cela donne un poids particulier à celui qui est élu, une légitimité au-dessus de celle des partis. C’est pourquoi un homme de convictions et honnête, mais qui n’est pas le Général de Gaulle, peut non seulement gagner mais aussi disposer de l’autorité nécessaire pour mener son programme à bien. Je ne demande pas à NDA d’être un nouveau Général de Gaulle. Nous n’en aurons pas d’autre. A chacun son parcours et j’apprécie son parcours, son courage et ses idées.
Le système que tu proposes me rappelle beaucoup trop la IVème République. La proportionnelle pose d’immenses problèmes. Je crois moi-aussi qu’elle favorisera les notables des partis, qui seront protégés par leur place sur les listes. En outre, nous pourrions finir par avoir une majorité permanente entre le centre-gauche et le centre-droite, adepte de la globalisation néolibérale. Je crois qu’une telle configuration rendrait beaucoup plus difficile l’accession au pouvoir d’une majorité porteuse d’une autre politique. Dans la Vème République, un rassemblement qui pèse 40% des voix (voir un peu moins) peut avoir une majorité nette à l’Assemblée du fait du suffrage pour peu que l’opposition soit un peu divisée. En revanche, avec la proportionnelle, cela ne serait pas possible. Je crois à une phase de fragmentation de notre vie politique dans les années à venir qui rendra plus que jamais pertinente notre système institutionnel en facilitant l’accession au pouvoir d’un alternatif.
Je ne suis pas d’accord non plus pour dire qu’il faut un gouvernement uniquement composé d’experts. Il faut également des politiques, même si je suis ouvert à la société civile.
Quels coups de force ? Notamment quel est le 2ème ? Je me répète, mais le Général a suivi le processus normal pour revenir au pouvoir en 1958. Il a été investi par le Parlement. Il a emporté 80% des voix au référendum sur les institutions. Il a ensuite gagné les législatives puis été élu président de la République par un collège de grands électeurs. On fait difficilement plus démocratique comme retour !
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 05 août 2010 à 11:51
Federer les republicains sera plus aisé que tenter de rassembler les souverainistes stricto sensu qui ne sont pas tous republicains ,FN en tete.
Le desavantage des republicains est qu'ils comptent certes plus de tetes mais possedent moins d'electeurs potentiels que les nationalistes,donc l'Alliance que tu envisages semble etre le chemin logique a prendre ,pas necessairement pour les presidentiels mais pour ce qui pourrait suivre (2014 ou autre)
On entend de plus en plus parler de gouvernement de salut public ou provisoir, si c'est pas une prise de conscience que l'offre politique ne correspond plus aux attentes ca !
A defaut de creer une Alliance republicaine sous forme de parti ou association ,pourquoi ne pas commencer par un site ou toutes ces tendances pourraient echanger , c'etait pas dans vos projets ?
Parce que je regarde ce qu'il se passe sur le site de marianne on assiste parfois a des discusions interessantes entre republicains sans familles ,militants de la NAR , du PG voire du PS mais c'est un peu bordelique car il est trop souvent question de Sarkozy la bas ,donc les echanges constructif...
ps:t'as volontairement mis de coté le Parti de Gauche ?
Rédigé par : Damien | 05 août 2010 à 12:20
Merci Xavier Malakine de proposer à la discussion votre solide analyse et argumentation pour un regroupement des patriotes. Dans l’absence de toute perspective d’alternative venant d’une ou des fractions des partis traditionnels, il reste à ouvrir la voie pour un gouvernement de salut public. Une crise politique est ouverte depuis 2002. C’est probablement ce constat qui a « terrorisé » l’homme du Pôle Républicain et l’a rendu si silencieux ensuite…Des forces éparses existent pour avancer vers cette solution de gouvernement de salut public. Les voix populaires qui s’en sont allées au FN peuvent être reconquises sur une telle perspective.
Mais construire un tel regroupement veut dire, et je m’adresse à tous ces amis qui commentent sur votre blog, 1) Ne pas se perdre dans des détails (débat sur l’appellation souverainiste ? Républicain ? Patriote ?, des impressions ou des sentiments 2) Formuler simplement et clairement (et pas plus) ce que ce gouvernement de salut public aurait à mettre en œuvre immédiatement 3) Etablir ce qui est inconciliable avec un tel regroupement.
(Militant de la NAR)
Rédigé par : Jacques ENNAT | 05 août 2010 à 15:09
@ Malakine
Ce n'est pas parce que des islamophobes guerriers de riposte laîque se sont emparés du mot de "Républicain" qu'il faut le leur laisser.Il faut plutôt réhabiliter ce mot dans son sens premier de Res publica : le bien commun, la chose du peuple!
Quant au terme de souverainiste il évoque le souverain c'est-à-dire pour moi le Roi, un homme indépendant et libre par nature, incarnant et garantissant par la nature de sa fonction ce bien commun propre aux Républicains et aux Royalistes.
La Viè incarnait ce compromis entre les 2 traditions politiques de notre pays et le Prince Jean est susceptible d'incarner la tradition royale.
les Royalistes ne poseront pas la question de la nature du régime pour participer à un pôle de rassemblement républicain au bon sens du terme.
Rédigé par : cording | 05 août 2010 à 15:20
> Tomgu
Effectivement, en dehors de DLR, il n'y a guère de gros bataillons à réunir et il sera difficile de le faire. Néanmoins, je pense aussi à tout ceux qui voudraient s'engager pour une idée et non nécessairement pour soutenir l'ambition d'un homme. Une confédération pourrait permettre de créer des réseaux militants sans pour autant obliger les adhérents à avoir l'impression d'entrer dans une écurie, voire une secte.
A titre personnel, je n'ai vraiment rien contre NDA. Même si j'avais des réserves au début, j'ai trouvé cette année - et je l'ai écris - qu'il avait pris une autre dimension. Cependant, je dois bien reconnaître qu'il ne fait pas l'unanimité. Certains lui reproche son passé UMP, d'autre sa molesse, ou encore son image de gendre idéal. C'est tout le problème de la personnalisation et de la culture individualiste, très pregnante dans notre famille politique.
La proposition que je fais, vise justement à essayer de dépasser cette approche trop personnalisée de la politique.
> Laurent
Je ne sais que te répondre tellement je connais ton discours. Ca fait déjà un an qu'on a des discussion sur le sujet où on s'échange les mêmes arguments.
Libre à toi de penser que Marine est une représentante de l'extrême droite raciste et xenophobe, qu'elle est pro Algérie française, pétainiste, et j'en passe. Je comprends que cette position est confortable pour toi.
En ce qui me concerne, je ne crois pas que les 15 ou 20% d'électeurs qui voteront pour elle en 2012 sont des gens "d'extrême droite" raciste et xenophobe !
Alors bien sûr, on peut nier le problème. On peut refuser de voir le défi et l'opportunité qu'elle représente pour notre famille de pensée, on peut penser qu'on est dans le seul à être dans le vrai et que tous les autres déraillent. On peut refuser le dialogue, même une invitation à diner qui n'engage à rien.
Dernier point, je n'ai pas dit que Marine était une héritière du Gaullisme. (On sait, c'est une marque déposée) C'était le point de départ d'une des trois attitudes possibles (la 2). Celle qui te correspond c'était la 1. Moi c'est la 3. La 2, tu verras qu'il y en aura bien pour la soutenir. J'ai eu l'impression que l'article de Philippe Cohen penchait dans cette direction, sans pour autant être explicite.
> Damien
Fédérer les républicains, ça a déjà été tenté en 2002 et ça a fait 5%. En outre, dans les républicains, on trouve aussi bien Villepin, Bayrou que Riposte Laïque ! Personnellement, je ne vais plus sur ce terrain.
Des souverainistes qui ne seraient pas républicains ? Tu penses à quoi au juste ?
Un site ou blog collectif à la "riposte Laïque" pour donner plus de visibilité aux idées souverainistes, oui, ça serait une bonne idée. Mais qui s'en charge ?? Un geek isolé ? Une organisation ? Un mouvement politique ?
En effet, j'ai mis le parti de gauche de coté. Je l'inclurais lorsque j'entendrais des propos clairs de la part de Mélenchon sur le cadre politique dans lequel il entend mettre en oeuvre son programme. Il me semble toujours pas au clair sur la question européenne. Même chevènement le dit.
Rédigé par : Malakine | 05 août 2010 à 15:26
> Jacques Ennat et Cording
En principe, cet article qui tourne dans ma tête depuis quelques semaines, devait être précédé d'un qui se serait appelé "républicain ou souverainiste ?" et un autre "Pourquoi je suis devenu souverainiste". Je voulais le réserver pour la rentrée et consacrer mon temps avant les vacances aux questions sociétales.
Mais je reviendrais plus tard sur les questions de définition et l'affûtage des concepts.
En deux mots, je dirais que le républicanisme s'oppose à toute fragmentation du corps social, au corporatisme, à l'hyperindividualisme, aux pouvoirs privés. C'est une attitude qui s'applique à la vie interne d'une société.
Le souverainisme s'oppose au néolibéralisme qui veut dissoudre toute idée de puissance publique pour s'en remettre aux forces du marchés et aux diverses normes de droit supranational. C'est une attitude qui détermine l'étendue du pouvoir de l'Etat à l'intérieur mais surtout vis à vis des autres autorités étatiques ou internationales.
Je suis clairement les deux. Seulement aujourd'hui, ce qui me semble le plus important compte tenu des enjeux économiques, c'est notre relation aux pouvoirs qui viennent de l'extérieur.
Rédigé par : Malakine | 05 août 2010 à 15:45
@ Malakine
Il est vrai qu'aujourd'hui DLR n'est rien sans NDA, ce qui me semble être un gros problème. Peut-être que l'émergence de nouvelles têtes permettrait de limiter ce sentiment de secte ou d'écurie.
Je crois que de nos jours les électeurs sont trop attachés à l'individu, à la personne qui porte les idées et non les idées elles-mêmes.
Pour prendre l'exemple de NDA, son passé d'UMPiste est souvent remis sur le tapis. De même, les journalistes s'attachent beaucoup aux étiquettes : gaulliste, républicain, souverainiste ... et non pas au contenu, aux propositions que me paraissent tout à fait justes et intéressantes.
Pour revenir à votre proposition, on peut craindre une guerre des chefs car il y a fort à parier que chacun voudra sa part du gâteau. On risque alors de se retrouver avec une lutte fratricide entre leaders de différents courants.
Personnellement, je crois qu'il est temps que chacun mette son ego et son orgueil dans sa poche afin de discuter sereinement des vrais problèmes que rencontre notre pays.
Rédigé par : Tomgu | 05 août 2010 à 15:58
@ Malakine
Ce n'est pas parce que des islamophobes guerriers de riposte laîque se sont emparés du mot de "Républicain" qu'il faut le leur laisser.Il faut plutôt réhabiliter ce mot dans son sens premier de Res publica : le bien commun, la chose du peuple!
Quant au terme de souverainiste il évoque le souverain c'est-à-dire pour moi le Roi, un homme indépendant et libre par nature, incarnant et garantissant par la nature de sa fonction ce bien commun propre aux Républicains et aux Royalistes.
La Viè incarnait ce compromis entre les 2 traditions politiques de notre pays et le Prince Jean est susceptible d'incarner la tradition royale.
les Royalistes ne poseront pas la question de la nature du régime pour participer à un pôle de rassemblement républicain au bon sens du terme.
Rédigé par : cording | 05 août 2010 à 16:01
Si les républicains, souverainistes, patriotes ne sont pas capables de faire oeuvre de volonté et de modestie personnelle pour s'allier pour réussir en 2012 ( le non au TCE et la crise systémique se suffisent pour trouver une alternative dans l'intérêt général ) c'est qu'in fine ils souscrivent à l'adage des modes de gouvernance traditionnelle depuis 40 ans: la mondialisation néolibérale sera heureuse pour tous ... mais surtout pour ceux qui aspirent au protectionnisme souverainiste de leurs fonctions ....
Rédigé par : Agnes | 05 août 2010 à 17:13
Restaurer la monarchie? Pourquoi pas?
Rédigé par : abraxas | 05 août 2010 à 18:09
> Tomgu
Ca me fait mal de le dire, mais les écolos sont moins cons que nous sur ce point. Ils n'ont pas de chefs, ni de présidentiable, mais ça ne les empêche pas de militer pour leurs idées et d'arriver à se faire entendre. Au début des années 80, ils ont décidé de se regrouper dans le mouvement "Les verts", puis récemment, il ont encore élargi le rassemblement avec Europe Ecologie. Et ils n'ont toujours pas de chef et je doute fort qu'ils soient toujours d'accord sur tout.
Pourquoi nous n'en serions nous pas capable ?
> Cording
Mais qu'est ce qui vous déplait dans le vocable de souverainisme. Pour moi c'est la république plus l'indépendance vis à vis des puissances extérieures. Ou est le mal ?
> Agnes
C'est dur. Même si je plaide pour le rassemblement (y compris avec le FN, au moins essayer) je n'accuserai jamais mon ami Laurent de faire le jeu de la mondialisation libérale. Il y a des limites que je m'interdis de franchir :-)
> Abraxas
Je ne sens pas vraiment d'aspiration en ce sens, et l'idée de m'enthousiasme pas plus que cela, même si je suis opposé à l'élection du président au suffrage universel. La bonne solution c'est le président à l'allemande ou à l'italienne, la constitution des origines.
Rédigé par : Malakine | 05 août 2010 à 19:23
@ Malakine
Effectivement, les Verts ont réussi quelque chose mais ce n'est pas une réussite totale. Ils n'ont pas de présidentiable, ce qui me semble dommageable dans la mesure où les présidentielles représentent une tribune non négligeable. De plus, n'ayant pas de présidentiable "naturel", la bataille risque d'être rude au moment des élections.
Concernant "notre" famille politique, il faudrait effectivement un rassemblement, qui pour moi exclurait le FN. Il faudrait alors une direction collégiale afin de mettre au point un programme commun.
Rédigé par : Tomgu | 05 août 2010 à 19:48
> Tomgu
Mais un rassemblement en excluant le FN, ça n'a strictement aucun sens !! Tu veux rassembler quoi ? Les 5% de DLR plus quoi ? Et tu veux rivaliser avec les 15% de Marine et sa surface médiatique.
Aucun intérêt. Autant adhérer à DLR alors.
Rédigé par : Malakine | 05 août 2010 à 19:51
@ Malakine
Effectivement, vu de ce point de vue ce serait inutile. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le FN est, pour le moment, le parti à abattre. Peut-être qu'après sa reprise en main et sa refondation par Marine, ce parti sera vu comme plus fréquentable.
En l'état actuel, une alliance avec le FN comporterait plus d'inconvénients que d'avantages, notamment en termes d'image.
Pour autant, un rassemblement pourrait être envisagé avec une partie des adhérents d'autres partis. Je pense notamment au MRC, au MPF, au PG ...
Rédigé par : Tomgu | 05 août 2010 à 20:40
Bravo à Malakine pour donner avec cet article un coup de pied dans la fourmilière grouillante des groupuscules républicano-antieuro-souverainistes et laïco-natio-antinéolibéralo-gauchisants.
A ceux qui disent "SOS pas Marine", deux choses rapidement:
- soit l'on considère avec force arguments que le FN est un parti qui ne prétend pas accéder au pouvoir suprême, et qu'il sert de canal de mécontentement nécessaire pour faire passer les tenants mondialistes du "pouvoir" actuel; dans ce cas l'on considère également que le FN fait perdre du temps pour voir s'ériger une véritable opposition (juste, organisée et intelligente) dans notre pays; ET dans ce cas il faut le tuer politiquement. Pour le tuer politiquement, il faut évidemment être meilleur que lui. Trouvez-moi un parti pour l'instant en capacité intellectuelle, conceptuelle, idéologique et éthique de le faire.
- soit l'on considère que la situation d'aujourd'hui est gravissime et qu'il y a URGENCE à dégager notamment l'abo-minable Sarkozy. Dans ce cas, voyons les choses de manière pragmatique: il nous reste 1,5 an pour faire quelque chose. Peut-on tuer le FN en ce laps de temps? Ou doit-on admettre que dans l'urgence, il faut faire avec ce qui est, et avec ce qui est légitime. Or, le FN aujourd'hui est le parti dit d'opposition qui a le plus d'élus. Ceci lui confère non-seulement une légitimité au sein du camp d'opposants, MAIS également une responsabilité en termes de résultats. C'est sur ce point je pense que Malakine a voulu nous diriger. En effet, admettre l'urgence de la situation, c'est admettre qu'on n'a pas le temps de se permettre de faire sans le FN, bisbilles perso-conceptualo-historiques mises à part.
En vérité, 2012 est la date-charnière avant le "monde nouveau". Si MLP (débarassée de son père et ouvrant l'occasion d'une nouvelle ère) ne fait rien de significatif en direction d'une initiative typée "salut public" (comme je voyais plus haut), ce sera l'aveu ultime d'une non-velléité à "sauver la France" et il faudra en tirer des conclusions assorties d'action.
Ne perdons pas de vue:
- nous sommes en guerre psycho-politique
- Sarkoz et l'UMP vont lancer à partir de la rentrée une campagne de propagande monstre (avec les fameux 120 M d'Euros)
- nos mouvements sont intellectuellement trop figés (ceci en soi est une discussion d'au moins 3 jours d'affilée ;))
- nous sous-estimons trop nos adversaires et véritables ennemis
- nos mouvements ne sont pas capables de désigner l'Ennemi (curieux, car c'est la base de la polémologie)
- nos mouvements connaissent en interne des clivages de FOND (néolibéralisme/atlanto-sionnisme etc..) qui sont un sujet hautement tabou !!!
- nos mouvements sont de véritables passoires
- nos mouvements ne sont ni influents ni attractifs
- Etc...
Très présomptueux allez-vous me dire peut-être? Non. Notre engagement est dédié à réfléchir à la constitution d'une opposition digne de ce nom, alors commençons par l'auto-critique et l'antériorité.
Vous qui ne voulez pas de MLP, vous avez juste peur pour votre image et peur pour ce qu'on va dire de vous dans le futur. Parce que vous songez à 2017 etc... Mais que sera notre pays en 2017? Avez-vous oublié 2008 le Oui traitre à Lisbonne, 2009, la rentrée dans le CI de l'OTAN...2015 le projet de gouvernement euro-US, globalement, le normatif US dans tous les domaines, le projet UE d'alignement sur le modèle US du bipartisme obligatoire ?? Croyez-vous que le Système va vous attendre en 2017, alors que Sarkozy réussit déjà en 3 ans à saccager des fondements vitaux de notre pays? Croyez-vous que vous existerez encore?
2012 en revanche, c'est proche et c'est encore sous Ve république!
Alors pensons sérieusement, et avec une certaine hauteur de vue. Pour 2012 il faut l'Union de tous les patriotes. Après 2012 on pourra tous perdre notre temps à se taper dessus, réjouissante perspective n'est-ce pas!?
Rédigé par : J-L-H | 05 août 2010 à 20:57
@Malakine
Le pole republicain c'etait il y'a presque 10 ans , a ce moment "droite" et "gauche" avaient encore une signification forte,
on s'opposait au danger fasciste de 2002 ,puis celui de 2007, on defendait les sans papiers de Cachan , la droite dans son habitude s'opposait a tout ce que soutenait moralement la gauche , fustigeait les 35h...entre temps il y'a eu le TCE qui a eu pour effet positif d'eveiller certains sur les reels enjeux ,les faits divers qui ont deniaisé une partie de l'opinion surtout de gauche, la droite elle a eu l'autre guignol qui n'a pas supprimé les 35h tant honnit et les racailles au karsher.
Peut etre est ce une simple impression mais je pense qu'il y'a enormement de decus en ce moment,de la gauche ,de la droite ,du MODEM ,du sarkozysme ,quand on ajoute cela a la base traditionelle des indecis non politisée ,sans parler des gaullistes...
Avant de se lancer dans une aventure politique il faut deja une carte avec les indications et les tracés ,d'ou mon regret de ne pas trouver une plateforme commune ou nos idées -pas forcement communes- serait representées (marianne ne suffisant plus).
Sur les souverainistes non republicain , je pense au FN mais mon poste fait doublon.
Le discours de Marine Lepen est certes seduisant mais je n'ecoute plus les discours ,ceux de l'ED en particulier,les militants du parti etant beaucoup moins cordiaux que la fille.
Les accents republicains qu'elle prend sont de circonstance , je pense qu'elle a analysée tout ce que disais en haut.
La montée de l'islam inquiete on parle de laicité alors que le FN est un parti de catho traditionalistes (fallait entendre Gollnisch sur la 2 fustiger les "tueurs de pretres" du FG !Les delocalisations enragent les francais on parle de protectionnisme ou de retour au franc (la au moins c'est pas de circonstance)mais sans en dire d'avantage , discuter des modalités etant la moindre des choses.Sur la politique migratoire a la rigueur je pourrais trouver des points de convergences (tout comme Malek Boutih d'ailleurs) ,mais la encore je ne leur fait pas confiance ,les restrictions pouvant tres vite s'etendre au dela des portes de l'anti France.
Rédigé par : Damien | 05 août 2010 à 21:20
Pour rebondir sur les précédents messages et le cas du FN, je crois qu'il faut faire quelques distinctions.
- Marine semble être différente de son père, tout du moins aux premiers abords, en lien avec ses sorties républicaines et l'absence de dérapages. Après, on ne sait pas ce qu'il en ait vraiment. Peut-être cache-t-elle bien son jeu ?
- Un certain nombre d'électeurs votent FN par dépit ou défaut, en signe de contestation et non d'adhésion.
- Un certain nombre de militants de ce parti restent xénophobes, racistes ...
En somme, je crois qu'il ne faut pas confondre Marine, le parti et ses cadres et les militants.
Un rassemblement peut être envisageable si Marine fait un agiornamento suite à sa prise de pouvoir. Il lui faudra prendre position sur un certain nombre de sujets et prendre ses distance avec son père. Malheureusement, il n'est pas sûr qu'elle en ait le courage puisque cela pourrait conduire à une explosion du parti.
Rédigé par : Tomgu | 05 août 2010 à 21:30
@Malakine
Il me parait aussi évident que sans les électeurs du FN le grand rassemblement souverainiste n'a aucune chance d'accéder au 2ème tour en 2012. Pourtant je n'ai rien d'un électeur et encore moins d'un militant d'extrème-droite. La victoire était elle moins éclatante en mai 2005 quand le "Non" au TCE est arrivé largement en tête ? Pourtant le FN et même le MNR ont largement contribué à cette victoire, faut il le rappeler !
En politique, seule la victoire est belle - contrairement au football ! - d'autant plus qu'il s'agit d'un vrai débat entre les partisans du retour au franc français et ceux qui après l'euro et le traité de Lisbonne veulent continuer à délocaliser nos emplois et nos institutions.
Le vote FN dans notre pays cache une immense détresse lié à la paupérisation plus qu'une remontée de l'idéologie xénophobe. Les frontistes sont peut être plus franchouillards que la moyenne mais pas plus chauvins et fiers de leur pays que l'espagnol ou l'italien au même niveau socio-professionnel. Recherchons sans attendre notre programme commun au lieu de faire l'inventaire de nos différences, même s'il faut reconnaitre que l'échéance de 2012 sera difficile à tenir.
Quant au PG, son intention n'est pas de sortir de l'Euro ni de l'UE mais de négocier des changements tout en restant à l'intérieur.
Rédigé par : Santufayan | 05 août 2010 à 21:40
Les Verts seraient parvenus à construire quelque chose parce que ce sont des girondins. Le PS, également girondin, sait fonctionner tout en étant très divisé. Chez les latins, on obéit au chef sinon, cela implose.
La vie électorale actuelle serait les classes moyennes latino-secteur privé qui forment l'UMP, les classes moyennes girondino-fonctionnaires donnent le PS pour les plus âgées et Europe-écologie pour les plus jeunes. Trois grandes formations politiques conformistes donnant deux ou trois candidats aux présidentielles. Ceux qui souffrent socialement semblent impuissants mais favorisent l'émergence de candidats ambitieux presque seuls, issus des formations dominantes, les seules qui permettent d'être connu.
Marine Lepen, Bayrou, le PC, le NPA n'existent que par la configuration idéologique précédente et sont face à un nouveau défi, avoir un discours qui attire les classes populaires. Bayrou ne tiendra pas sans talent alors qu'autrefois l'électorat catholique lui aurait été acquis. Marine, qui n'est pas issue du sérail, hérite par hasard d'un parti qui lui permet d'être connue, c'est le seul intérêt du FN pour elle. En ce moment, elle peut choisir d'être un grand lideur de droite en profitant du désarroi de l'UMP ou d'être l'élue des classes populaires et tenter d'avoir un destin national.
Abandonnons le rêve d'une union des républicano-souverainistes.
Dupont-Aignan est-il connu, charismatique, dit-il des choses qui touchent au coeur? Il paraît un peu faible.
Rédigé par : Jardidi | 05 août 2010 à 23:27
Faire la fine bouche devant Marine Lepen après la confirmation du livre de Todd "Après la démocratie" et que la situation devrait continuellement s'aggraver me paraît un luxe. Les socialistes ne rêvent que de neutraliser l'élection présidentielle.
Il est très important qu'un discours républicano-souverainiste soit posé, qu'importe son porteur si nous n'avons pas mieux. Nous n'avons pas beaucoup de temps et rien de sûr n'émerge. Elle porte le discours, la pauvreté augmente, les classes moyennes appauvries et instruites s'en emparent, le reformalisent et font émerger une personnalité présentable.
Marine Lepen n'est pas la fille de son père, thèse anormale chez un républicain. Elle n'a peut-être repris à son père que le patriotisme. Elle est jeune, le racisme et l'anti-sémitisme ne font pas partie du logiciel naturel de la latinité et ses électeurs sont issus des classes populaires qui ont probablement dépassé ce stade, si même elles y sont passées.
Rédigé par : Jardidi | 06 août 2010 à 07:08
@ Malakine
Le concept "souverainisme" est importé du Québec, province non souveraine du Canada, et recouvre chez nous des nationalistes autoritaires.Je vous ai donné ma conception de la souveraineté, je pense que nous sommes d'accord sur l'essentiel et c'est ce qui importe.
@ abraxas
Pour nous Royalistes de la Nouvelle action royaliste il s'agit d'instaurer une monarchie constitutionnelle, parlementaire et démocratique, comme dans bien d'autres pays européens -et non pas de restaurer je ne sais quel type de monarchie- bien que la Restauration 1814-1830 ait permis à notre pays de faire l'apprentissage d'un régime parlementaire bien que censitaire!
La constitution de la Vie République, non déformée par des "réformes"" de complaisance peut servir de point de départ à une monarchie constitutionnelle où il faudrait royaliser la ¨Présidence après avoir monarchisé la fonction de Président!
Rédigé par : cording | 06 août 2010 à 09:06
Bonjour
Je pense qu'une série d'articles qui analyseraient point par point le programme du FN http://www.frontnational.com/?page_id=504 permettrait de mieux comprendre les points de convergence et les points de désaccords (des négociables aux non-négociables).
Ce devrait être un préalable à toute discussion sérieuse.
Rédigé par : A-J Holbecq | 06 août 2010 à 09:55
@ A-J Holbecq
Il est vrai que le programme du FN se rapproche (fortement) de nos idées malgré quelques divergences.
Pour autant, et peut-être que je me répète mais ce parti est un conglomérat rassemblant des personnes d'horizons divers dont des individus parfois peu fréquentables. Je pense donc que nous pourrons discuter avec le FN mais il faudrait tout d'abord que Marine fasse le ménage et clarifie ses positions.
Rédigé par : Tomgu | 06 août 2010 à 10:19
> Tomgu
Le FN, le parti à abattre ? Oui, on peut dire ça, mais la question des moyens reste posée. Mittérand a "abattu" le PC en s'alliant avec, pas en diabolisant. Idem en Italie avec le mouvement néo-fasciste de Gianfranco Fini. Il a disparu suite à une évolution entraînée par son leader et son intégration dans le jeu politique.
La diabolisation et l'odeur de souffre a toujours été le meilleur argument de marketing électoral du FN, ne l'oublions jamais.
> JLH
Commentaire percutant et assez juste ! :-)
Je rebondirais sur un point "nos mouvements ne sont pas capable de désigné l'Ennemi" C'est très juste. Des ennemis dans le viseur, il y en a trop pour que le discours passe dans le champ médiatique. On doit faire un travail de simplification, ce qui ne veut pas dire qu'il faille tomber dans la démagogie.
Sinon la question que tu poses sur l'échéance de 2012 ou 2017 met le doigt sur le coeur du problème, et ton commentaire vient seulement de m'en faire prendre conscience.
Je crois que ces mouvements se sont installés depuis Maastricht dans une culture d'opposition qui les a fait renoncé à l'espoir de prise du pouvoir et tombé dans une forme de repli identitaire idéologique. L'échec de la campagne de JPC2002 et l'absence de débouché au non de 2005 a contribué à désespérer (au sens propre du mot) cette famille politique. J'ai même souvent l'impression que les militants qui ont été de tous les combats de 1992 à 2005 sont aujourd'hui épuisé et fondamentalement n'y croient plus.
Effectivement, le contexte actuel crée un sentiment d'urgence. La solution serait peut-être de relancer une dynamique, notamment en faisant monter une nouvelle génération de militants, plus jeunes et plus motivés.
> Damien
La plate forme commune, on peut y travailler ... Mais concrètement tu proposes quoi ?
> Tomgu
Mon pari et ma proposition, c'est qu'une main tendue à MLP pourrait justement accélérer cet aggionamento.
> Santufayan
Rien à ajouter :-)
> Jardidi
Je suis troublé par la conclusion qui me semble ne pas être en cohérence avec le reste du post. Pourquoi faudrait-il abandonner ce rêve ? Mais que tu parles d'un rêve, déjà c'est bien :-)
> Cording
Tout à fait d'accord, y compris sur la vision de nos institutions idéales ! Juste une grimace. Définir le souverainisme comme un nationalisme autoritaire me semble reprendre à notre compte les représentations de la pensée dominante qui cherche depuis des décennies à ringardiser cette sensibilité politique.
On a eu des débats interminables sur le bon vocable au moment du protectionnisme. Je n'ai pas vraiment envie de recommencer. Le mot souverainisme me convient parfaitement en ce qu'il inclut, le protectionnisme et la république. Je le garde !
> AJ Holbecq
Excellente proposition ! On peut s'y mettre ensemble si tu veux à la rentrée, même si je préfèrerais attendre le FN version mariniste. Elle a annoncé pour le congrès un discours et des proposition qu'on n'a encore jamais entendue, alors on peut attendre quelques mois ...
Discuter, poser des conditions sur ce qui n'est pas négociable et exiger l'aggiornamento sur certains points me semble être la bonne approche.
Pour moi, les deux lignes à ne pas franchir sont d'une part une "préférence nationale" qui reviendrait à institutionnaliser une discrimination légale à l'égard des étrangers en situation régulière, et d'autre part l'islamophobie qui reviendrait à faire du Français musulman, l'Ennemi intérieur. Pour le reste, on peut accepter des différences de sensibilités et des nuances programatiques.
Rédigé par : Malakine | 06 août 2010 à 10:41
>Malakine
OK, on retient ... on s'y mettra après le discours de MLP.
Pour moi qui suit plutôt de sensibilité gauche, ca devient néanmoins difficile ;). Ceci dit l'européisme béat des partis de gauche me fait abandonner tout espoir de ce coté là, alors que j'en avais mis pas mal dans l'émergence du PG... manqué pour le moment.
Rédigé par : A-J Holbecq | 06 août 2010 à 11:37
@ Malakine & A-J Holbeck:
Voici pourquoi je pense qu'il faut mettre le FN devant ses responsabilités: glisser à l'oreille de MLP que son parti qui a voulu s'imposer comme le seul capable de constituer une opposition crédible doit maintenant faire quelque chose pour le pays = chercher l'alliance (sans confondre cette fois-ci avec le ralliement) avec les autres groupes d'opposition, quels qu'ils soient, du moment qu'ils soient nonnistes (c'est effectivement la clé de voûte depuis 5 ans).
PS: il y a la même proportion de gens infréquentables dans tous les partis, il suffit de faire un peu le sous-marin pour s'en rendre compte rapidement!
Rédigé par : J-L-H | 06 août 2010 à 11:52
@Tomgu et @Malakine
J'ai oublié un petit couplet sur les écologistes quelle que soit leur sensibilité.
Il faut bien différencier d'une part :
1) Les écologistes partisans d'une Union Européenne fédérale comme Daniel Cohn-Bendit (difficile de faire référence à Europe Ecologie tellement cette alliance est hétérogène !). Leur projet passe par une refondation de l'économie mondiale sans remettre en cause fondamentalement notre modèle actuel basé sur le libre échangisme, la croissance, la concurrence déloyale induite par l'absence de protectionnisme aux frontières de l'UE.
2) Les écologiste partisans d'une relocalisation de l'économie, de l'industrie et de la monnaie pour la simple raison que la mondialisation est LE grand catalyseur de la pollution donc de l'émission des GES. Chez les Verts cette tendance est représentée par Yves Cochet. Et on retrouve bien entendu ici les objecteurs de croissance héritiers de l'écologie politique des années 70 eux même divisés en plusieurs tendances (Paul Ariès, Serge Latouche, Pierre Rabhi, etc ...). Pour ceux qui veulent en avoir une synthèse critique lire l'excellent "La décroissance est elle souhaitable ?" de Stéphane Lavignotte aux éditions Textuel (avril 2010).
Ceci juste pour mettre en évidence qu'un candidat souverainiste pourrait siphoner l'électorat de l'écologie politique en 2012 non seulement au 2ème tour mais peut être dès le 1er tour par vote utile. En effet l'écologie politique au même titre que le Gaullisme n'est ni de droite ni de gauche.
Rédigé par : Santufayan | 06 août 2010 à 12:00
@Malakine
J'ai publié mon dernier post sur les écologistes après avoir pris connaissance de l'article "L’écologisme, idéologie alternative ou supplément d’âme du néolibéralisme ?" publié en mars 2010 :
http://droitdecites.org/2010/03/15/malakine/
Je trouve d'ailleurs cet article très intéressant :-)
Personnellement, je crois que l'idéologie de la croissance est aussi néfaste à l'homme que l'idéologie du libre échange mondialisé. Formulé autrement, la mise en application d'une politique économique souveraine/relocalisée irait dans le (bon) sens de la réduction de notre empreinte écologique. Un exemple concret : la mesure proposée par DLR qui consiste à rendre obligatoire l'étiquette portant la provenance "made in France" répond à cette exigence écologiste en même temps qu'elle répond à la relocalisation des emplois concernés. Pourtant il ne s'agit pas d'écologisme au sens où vous l'avez développé dans cet article.
Rédigé par : Santufayan | 06 août 2010 à 13:03
> JHL
Tout à fait. Il y en a même à DLR ! Ce matin j'ai viré un vrai con de ma liste de contacts (apparemment DLR) Tu sais, le genre à être certain de détenir la vérité sur tout et à te balancer des étiquettes infâmantes à la gueule au moindre désaccord ... ;-)
> Santufayan
Puisqu'on en est à fouiller dans les archives je te conseille aussi celui là, et notamment la troisième partie où je dis (de mémoire) qu'il va falloir s'habituer à se passer de la croissance.
http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/09/deux-visions-de-la-crise-plus-une.html
Mais ce soir, pour mon dernier billet avant la pause estivale, je proposerais un petit "Best-of" de la saison IV.
Rédigé par : Malakine | 06 août 2010 à 14:12
@ Malakine,
"Position confortable" : je pense que tu me connais trop pour penser cela. Il se trouve que j'ai commencé à étudier sérieusement ce qu'est le FN et les personnes qui le composent il y a près de 20 ans. Il y a énormément de personnes particulièrement nauséabondes.
Ayant été parfois repris par des sites proches du FN, j'ai eu l'occasion de retrouver toute la rhétorique haineuse de l'extrême-droite.
Lors de l'interview de MLP sur Europe 1, elle ne s'est en aucun cas éloignée des éléments les plus extrémistes du FN. Elle n'a dénoncé aucun excès commis dans le passé. Elle se contente de dire que cela plombe le parti électoralement. N'oublions pas que Fini, en Italie (et je ne dis pas que j'apprécie le bonhomme, loin de là), a au moins abjuré plusieurs fois les éléments les plus contestables de son passé.
Le FN n'a jamais fait le moindre aggionarnamiento. C'est pourquoi je trouve qu'il est une erreur majeur de l'associer aux souverainistes républicains. Le FN est et reste un parti d'extrême-droite. Balade-toi deux secondes sur les sites du parti ou de ses sympathisants. C'est terrifiant (soit dit en passant, il y a un fort sentiment anti-gaulliste : j'ai lu des trucs hallucinants sur le 18 juin).
Attention, je n'ai rien dit sur les électeurs. Bien sûr que 15 à 20% de l'électorat Français n'est pas d'extrême-droite au raciste. Si je suis radicalement opposé au FN à et à ses dirigeants, en revanche, je comprends parfaitement le vote FN, principalement issu des classes populaires, qui subissent depuis 30 ans un système économique inique et une classe politique qui a trop promis et qui n'a rien tenu.
@ J-L H
Je n'en ai rien à faire de ce que l'on va dire de mon opinion du moment que je la crois juste.
Je crois simplement que le FN est encore un parti d'extrême-droite qu'une jeune génération souhaite juste rendre plus présentable sans remettre en cause l'idéologie extrémiste qui est à sa base ni même une bonne partie des éléments les plus extrêmes du parti. MLP n'est que dans la communication, comme elle le dit elle-même.
Le FN est le fou utile du système. Il stérilise des voix d'opposition au système sans la moindre possibilité d'arriver au pouvoir alors que ces voix seraient beaucoup plus utiles ailleurs.
Rédigé par : Laurent Pinsolle | 06 août 2010 à 15:11
@Laurent Pinsolle
J'attend moi aussi avec impatience de savoir ce que fera le(la) prochain(e) Président(e) du FN.
Sans ses revendications de préférence nationale et autres slogans racistes, le nouveau FN verrait probablement cette frange de militants peu fréquentables quitter le paquebot pour adhérer à un autre parti d'extrème droite ayant gardé ses "valeurs". Mais je veux croire que cette population n'est pas majoritaire parmi les militants et encore moins dans l'électorat frontiste.
Plus que les hommes, la grande difficulté pour qu'un tel rapprochement se concrétise avec le FN sera de s'accorder sur un programme de gouvernement point par point. Comme cela a déja été évoqué ici par un contributeur, c'est un préalable incontournable dont la réussite conditionne toute alliance future. Hors, avant même de négocier quoi que ce soit avec les frontistes, il faut avoir défini précisément son propre programme (voir l'épaisseur et le sérieux - sans juger le contenu - du projet politique FN disponible leur site internet pour évaluer l'ampleur de la tâche !).
Il reste donc à construire cette plate-forme commune "souverainiste" qui engloberait de MRC, DLR jusqu'au FN. Mais les dirigeants concernés en ont ils vraiment la volonté et les moyens vu la complexité (ceci indépendamment de l'échéance 2012) ?
Rédigé par : Santufayan | 06 août 2010 à 23:10
Je suis en accord avec Pinsolle, Marine Le Pen a du talent, mais les bas fonds du FN me paraissent inacceptables, tout autant que la racaille à fusil d'assaut des cités qui sont eux aussi des fachos accomplis.
Je ne stigmatise pas les électeurs du FN, mais le FN me parait difficilement évoluable dans son génome.
Rédigé par : olaf | 07 août 2010 à 06:38
Merci beaucoup pour cet article, qui est un véritable foisonnement d'idées. Difficile de garder la tête froide afin d'essayer de le commenter!
Pour répondre sur Marine Le Pen, je trouve bien entendu que cette femme a beaucoup de talents communicationnels et je suis bien persuadé pour ma part qu'elle sera la nouvelle présidente du Front national. A ce moment, de deux choses l'une: soit elle normalise son discours et alors il se produira une scission au sein de son parti qui perdra alors sa base militante et la plupart de ses élus, soit elle continue dans la lignée de son père, et restera à jamais infréquentable. Comme elle a beaucoup de talent, elle fera peut-être 20%. Sauf que ces 20% seront vides, ne serviront à rien si ce n'est à stériliser les votes contestataires.
De toute façon, je crois qu'il y a méprise sur les intentions de Marine Le Pen. Voici ce qu'elle a déclaré à propos de Nicolas Dupont-Aignan et de Philippe de Villiers qui s'étaint opposés à la provocation de l'apéro saucisson-pinard manipulé par la droite la plus extrême: ils seraient des patriotes en peau de lapin!! Ce qualificatif, en toute logique, s'adresse également à vous, cher Malakine, puisque vous avez déclaré votre hostilité à cette lamentable initiative.
Je crois qu'il n'est pas besoin de se pencher plus avant sur l'éventualité d'un accord entre FN et autres formations politiques...
Par ailleurs, j'ai consulté avec profit le lien mis en ligne par AJ Holbecq sur le programme du fn... Sur l'onglet économie, j'ai pu ainsi voir la proposition de ramener toutes les tranches d'impôt à 20% au max (IR, IS, droits de succession). Le coût de cette réduction serait bien entendu compensé par la croissance induite par cette libération de l'économie. Le reste est à l'avenant: bref, c'est du grand n'importe quoi, le summum de l'irresponsabilité, de la démagogie et du populisme!
Rédigé par : Tythan | 09 août 2010 à 12:17
J'ai profité de ce week-end pour évaluer sur un exemple concret, la proposition soutenue par DLR de "sortir de l'euro pour restaurer le franc français", quels sont actuellement les partis politiques qui la soutiendraient sans hésiter en utilisant les informations disponibles sur internet (en première approche).
Parmi les 22 partis étudiés dont la liste détaillée figure sur le site http://www.france-politique.fr/, je relève seulement 4 partis qui s'aligneraient sur une telle proposition :
- DLR
- POI (ex PT de Daniel Gluckstein)
- FN
- RIF (Paul-Marie Couteaux)
Si on met de coté le RIF parti groupusculaire et le POI dont le candidat Gérard Schivardi a obtenu 0,34% à la présidentielle de 2007, il ne reste en réalité que DLR et le FN dont l'addition représente à peine 15% des suffrages. Certainement pas de quoi arriver au 2ème tour en tout cas. On notera au passage que les PCF, PG, MPF et MNR tous remplis de bonnes intentions lorsqu'il s'agit de critiquer les bureaucrates de Bruxelles ne traduisent pas leur "mécontentement" en actes.
Rédigé par : Santufayan | 09 août 2010 à 23:22
Bon, en somme, vous proposez de nommer un dictateur avec tous les pouvoirs. Seuls les Romains ont eu la sagesse et la culture politique pour ne pas en abuser par le passé.
Votre dictature, très peu pour moi.
Je doute qu'un tel scénario ne se produise, mais j'espère bien, si tel était le cas, qu'une coalition de démocrates et de libéraux saurait s'y opposer.
Nous vivrons une époque bien noire si nous en arrivons un jour à vos voeux...
Rédigé par : l'hérétique | 10 août 2010 à 17:05
@L'hérétique
Il y a méprise ! Contrairement aux apparences il ne s'agit pas d'une tambouille politicienne mais d'un vrai débat d'idées pour ceux qui ont encore la possibilité et le temps de réfléchir par eux mêmes.
Retrouver un gouvernement souverain en France, c'est redonner son sens à la démocratie représentative directe. Hors, actuellement une bonne partie du pouvoir est centralisé dans des instances européennes qui ont priorité sur nos propres instances nationales. Je ne vois là aucun rapport avec une dictature. Par contre, si cela peut vous rassurer je doute aussi qu'un tel changement politique se produise dans la prochaine décennie.
Rédigé par : Santufayan | 10 août 2010 à 22:05
Le pouvoir est centralisé en partie dans des instances européennes nommées par les États européens et non par les parlementaires. C'est là où le bât blesse.
Croyez-moi, les euro-sceptiques et les souverainistes auraient bien plus de pouvoirs si le Parlement européen, dont la représentation est proportionnelle, avait de vrais pouvoirs. C'est loin d'être le cas actuellement.
Il faudrait aussi que la presse s'intéresse à ce qu'il s'y passe ainsi que notre classe politique.
On devrait, je trouve, élire au suffrage universel direct un vrai président européen. Ce serait quelque chose de tout à fait nécessaire.
Mais bon, on est loin de tout ça, et les États se défaussent avec une hypocrisie incroyable sur Bruxelles des décisions qu'ils ont souvent prises eux-mêmes. Ajoutez à cela quelques fonctionnaires et commissaires européens qui agissent en effet sans le moindre contrôle, et vous avez dressé le tableau de l'état de l'Europe aujourd'hui...
Rédigé par : l'hérétique | 10 août 2010 à 23:50
> Santufayan
"Plus que les hommes, la grande difficulté pour qu'un tel rapprochement se concrétise avec le FN sera de s'accorder sur un programme de gouvernement point par point"
Comme ce texte entend le démontrer, cela n'est en rien nécessaire. L'essentiel est de pouvoir s'entendre sur un processus de retour à la souveraineté. Et en attendant, rien n'empêche de conclure quelques accords électoraux. A titre d'exemple, en 2012, DLR, s'il veut des députés devra passer des alliances pour se ménager quelques circonscriptions gagnables, soit avec l'UMP (comme en 2007) ... soit avec le FN dans le cadre de la confédérations exposée ici.
> Tythan
Personne ne nie qu'il existe des divergences, notamment sur les questions identitaires. La question est de savoir si elles sont surmontables ou non, et si un dialogue est possible.
Je ne suis pas surpris de lire que le programme économique du FN d'aujourd'hui c'est du grand n'importe quoi. C'est pourquoi je répondais à André Jacques que je préférais attendre le programme de MLP.
Mais en attendant, rien n'empêche de s'adresser à MLP pour lui montrer le chemin de l'aggiornamento qu'elle doit accomplir.
Quant à la base du FN qui serait plus extrémiste qu'elle, cela reste à voir. Il faudrait évoluer à l'intérieur de ce parti pour savoir.
> Santufayan
Ne fais pas les élections avant les citoyens ! :-) Dans une élection présidentielle, le score dépend en grande partie de la dynamique de campagne et des personnalités en présence. En outre, une perspective d'alliance de second tour permettrait justement d'échapper à ce jugement définitif "Aucune chance ..."
> L'hérétique
Première précision : L'homme qui dirigerait le gouvernement pendant la période de plein pouvoirs ne serait pas le président (qui serait en réalité un monarque qui se contenterait d'incarner la nation) mais le premier ministre.
Deuxième précision (mais c'est dans le texte) le programme à appliquer lors de cette période sera exclusivement de recouvrer nos prérogatives de souveraineté, en clair : sortir de l'UE, revenir au Franc, remettre sur pied une banque de France dépendante du pouvoir politique, réactiver des droits de douanes ect ...
J'espère bien qu'un jour le débat politique en France opposera les républicains-souverainistes aux libéraux-démocrates-européens !!
J'essaierais de démontrer à la rentrée que l'UE même dans une version idéale, celle à laquelle on toujours rêver les Français (ils sont les seuls malheureusement) avec fédéralisme, apprentissage de la puissance, protectionnisme eu, convergence sociale et fiscale par le haut, serait un cauchemard.
L'Europe fédérale, ca sera un nouveau IVème Reich, la domination politique et économique de la république fédérale sera totale !
***
Je viens de voir que Bertrand Renouvin a répondu dans Marianne2 à ma proposition.
http://www.marianne2.fr/Une-confederation-republicaine-pour-faire-barrage-au-FN_a196179.html
Rédigé par : Malakine | 11 août 2010 à 09:20
@L'hérétique
Votre raisonnement a le mérite d'être cohérent. Nos responsables politiques de l'UMP, PS, Modem et tous ceux ayant appelé à voter Oui en 2005 lors du référendum sur le TCE sont eux mêmes convaincus qu'il faut passer à la dernière étape du processus d'intégration europééen; c'est à dire instaurer un gouvernement fédéral qui représente l'UE et un Président qui incarne ces Etats-Unis d'Europe. Mais ces mêmes responsables savent que le corps électoral français est très majoritairement hostile à cette évolution de nos institutions : ce serait donc un suicide politique de leur part (d'ailleurs la disparition future du gouvernement français n'a jamais été évoquée lors du débat en 2005... sauf par les nonistes bien sur !).
Du coté des souverainistes, c'est exactement l'inverse que nous demandons c'est à dire le rétablissement du pouvoir dans nos instances nationales de la Vème République qui avaient cours jusqu'à l'entrée en vigueur du traité de Maastricht. Cela n'a rien d'un scénario catastrophe, sauf à dire que les présidents Pompidou, VGE et Mitterrand étaient des dictateurs.
Bref, il s'agit d'un vrai débat politique que je souhaite voir arriver au 2ème tour d'une élection et si possible de l'élection présidentielle.
Enfin, je suis d'accord avec vous : il est nuisible pour tous de rester assis entre deux chaises :-)
Rédigé par : Santufayan | 11 août 2010 à 09:28
@Malakine
Mon estimation chiffrée des forces en présence en 2010 ne vise pas à démontrer qu'il est impossible d'arriver un jour à notre objectif c'est à dire d'être le "3ème homme" qui rivalise dans les urnes avec les 2 mastodontes que sont l'UMP et le PS lors de la présidentielle ou des législatives.
Quant à Marine Le Pen, mais ne faisons pas l'élection du FN avant l'heure -:), son intervention contre NDA à propos de l'apéro saucisson-pinard me laisse perplexe. Attendons pour voir ...
@Tythan
Je suis d'accord avec tout ce que tu écris. Cependant j'insiste à nouveau, non pas sur le contenu mais sur l'épaisseur et la qualité - au sens de l'excellence en quelque chose - du programme politique FN tel que publié sur leur site internet.
La plupart des partis politiques dont l'UMP et le PS seraient bien inspirés de suivre ce bon exemple, mais ils ne le feront jamais par calcul politique (jouer toujours et encore sur les ambiguités de leur discour pour ratisser large*) et pour se préserver des marges de manoeuvre en vue d'alliances de 2ème tour.
A ce sujet, on notera que DLR publie sur son site une liste de 101 propositions qui a déja le mérite d'exister.
(*) Il me revient à l'esprit certaines envolées gaullistes sur l'indépendance monétaire de la France vis à vis de la BCE lors de meetings du candidat Sarkozy en 2007 que le Général lui même n'aurait pas osé prononcer :-) En effet, comme la suite des évènements l'a confirmé, ses propositions étaient impossibles à mettre en oeuvre compte tenu de nos obligations vis à vis des traités en vigueur.
Rédigé par : Santufayan | 11 août 2010 à 10:14
Quizz estival : d'où provient l'extrait ci-après ? d'un article de Nicolas Dupont-Aignan ? d'un discours de Gérard Schivardi du Parti Ouvrier ?
"Si les salaires sont trop bas, c'est aussi parce que l'Euro est trop cher et que lorsque l'Euro est trop cher les entreprises pour être compétitives essayent de se rattraper sur les salaires.
Si les salaires sont bas, c'est à cause des millions d'ouvriers pauvres indiens ou chinois qui chaque année arrivent sur le marché mondial du travail.
Si les salaires sont bas, c'est à cause des dumpings sociaux, monétaires, écologiques.
Quand la concurrence déloyale donne un avantage de compétitivité artificiel aux concurrents ce sont d'abord les salariés français qui en subissent les conséquences.
Je n'accepte pas que l'on impose des règles à nos entreprises et que l'on importe des produits de pays où l'on n'impose pas ces mêmes règles."
Ni l'un ni l'autre. Il s'agit d'un extrait du discours de campagne à Lille le 28/03/2007 par le candidat Sarkozy dont vous trouverez l'intégralité ici :
http://sites.univ-provence.fr/veronis/Discours2007/transcript.php?n=Sarkozy&p=2007-03-28
La problématique étant maintenant posée, le candidat donne sa réponse un peu plus loin dans le discours :
"Il est temps de mettre la monnaie au service de l'économie. Certes, la France seule ne peut pas influencer la politique monétaire de la BCE. Mais il nous appartient à nous Français de déclencher une offensive diplomatique pour obtenir de nos partenaires qu'ils fassent pression sur la BCE et surtout pour que l'on mette en place un véritable gouvernement économique de l'Europe.
L'Europe ne peut pas continuer avec une monnaie unique sans gouvernement économique. Ce n'est pas aux banquiers centraux de définir la politique économique de l'Europe, mais au ministre des finances."
Pour obtenir le discours souverainiste de notre alliance, il suffit de remplacer de la réponse par :
"Il est temps de mettre la monnaie au service de l'économie. Je m'engage si je suis élu à sortir La France de l'euro et de la tutelle de la BCE.
Ce n'est pas aux banquiers centraux de définir la politique économique de l'Europe, mais au ministre des finances".
Dans le rôle de l'arroseur arrosé : Nicolas Sarkozy :-)
... et remerciement à Henri Guaino pour le texte du discours !
Rédigé par : Santufayan | 12 août 2010 à 10:04
@Malakine
Les divergences entre FN et les autres partis sont à mon avis très importantes, et ce pour une raison très simple: le FN est un parti par essence protestataire. Il trouvera toujours une divergence insurmontable et refusera toute alliance (qui ne soit pas un ralliement s'entend). Peut-être que Marine Le Pen changera d'attitude, je n'en sais rien. Restera alors l'obstacle de la diabolisation qu'il ne faut pas prendre à la légère.
Un dialogue est-il possible? Comme je vous l'ai indiqué, aujourd'hui, les conditions n'en sont pas réunies. Marine Le Pen en est aujourd'hui à traiter Nicolas Dupont-Aignan de "patriote en peau de lapin" (expression d'ailleurs aussi désuète que ridicule). Les sites liés au front national (nations et novopress) ne perdent pas une occasion de calomnier NDA. Il ne me paraît donc pas possible que DLR discute avec des gens qui passent leur temps à l'insulter.
Il n'est, je le crains, pas besoin d'être sociologue pour savoir que la base militante du FN est assez extrêmiste et notamment assez raciste. Si jamais le FN se normalisait, il perdrait deux de ses raisons d'être: celle de parti protestaire, et celle de parti raciste. Ne resterait alors que l'électorat très conservateur, soit pas grand chose.
@ Santufayan
Merci pour votre message (ainsi que pour votre citation!). Si je vous comprends bien, vous voudriez qu'il y ait des programmes plus consistants au sein de DLR. J'ai entendu NDA dire qu'il rédigeait un livre-programme qui devrait sortir vers la fin de l'année-début de l'année prochaine. Quant au 101 propositions, il me semble qu'elles datent de 2007 et ne sont donc plus tout à fait actualisées...
Rédigé par : Tythan | 12 août 2010 à 14:18
@Tythan
Vous m'avez bien compris. L'existence d'un programme politique me parait être l'essence même d'un parti qui a les idées claires et suppose en plus que ses dirigeants soient d'accord sur ledit programme (ce dernier point est certainement le plus difficile !).
D'autre part, la transparence présente l'avantage d'attirer certains militants, électeurs... mais d'en écarter d'autres. C'est en faisant ce calcul que les principaux partis français ne publient pas leurs propositions, comme je l'ai expliqué dans un message précédent.
Mais je doute que l'UMP, le PS et le Modem aient un programme. J'ai beaucoup de mal à imaginer Aubry, Delanoë, Royal, Hollande, Strauss-Kahn, Montebourg, etc... se réunir régulièrement autour d'une grande table pour faire ce travail de l'ombre. Ils sont beaucoup trop occupés à "communiquer" et entretenir leur image dans les médias :-)
Enfin, pour revenir à notre mouvement souverainiste-républicain même si la finalisation d'un programme commun n'est pas un préalable à quelques alliances locales (OK avec Malakine) il s'agit d'un préalable incontournable pour avoir des ambitions au niveau national.
Rédigé par : Santufayan | 13 août 2010 à 09:21
@Malakine
Je rebondis suite à cet autre article "Deux visions de la crise ... plus une" tout en restant dans la perspective d'un grand rassemblement souverainiste :
http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/09/deux-visions-de-la-crise-plus-une.html
Notre position par rapport à ce thème de la "croissance" est en effet un clivage fort que nous pourrions ajouter par rapport au camp adverse UMP, PS, Modem qui ne jure que par cette sacro-sainte croissance. Tu parles d'un épuisement du "mythe de la croissance". J'ajouterai avec Serge Latouche qu'il s'agit d'une religion à laquelle on nous demande de croire avec ses lieux de cultes de la consommation de masse (marques, hyper marchés, centre commerciaux) et ses symboles diffusés par la publicité omni présente.
En effet, il faut s’attaquer aux « besoins de croissance » sous toutes ses formes puisque cet objectif de croissance n'est pas explicitement formulé par l'homme de la rue, le citoyen majeur, celui qui met son bulletin dans l'urne.
Le vrai besoin de ce citoyen est beaucoup plus simple (et donc facile à comprendre contrairement au concept de croissance) : c'est d'avoir un travail, un pouvoir d'achat raisonnable et pouvoir se loger dans de bonnes conditions c'est à dire pas trop loin de son lieu de travail. On pourrait même ajouter : pouvoir vivre et travailler dans la région de son choix c'est à dire par exemple proche de ses racines.
Le citoyen lambda n'a que faire en réalité de la croissance, du PIB et du PNB dont il ne comprends pas les tenants et les aboutissants. Il est possible d'avoir un bon taux de croissance sans que sa situation personnelle s'améliore. Inversement, sa situation personnelle peut être satisfaisante sans que les indicateurs de PIB, croissance soient dans le vert.
Cette réflexion concerne donc aussi notre position sur le productivisme. Puisque le productivisme optimal (du point de vue de l'entreprise !) suppose la délocalisation des emplois donc l'augmentation du chômage sur notre territoire.
Pour l'instant, seuls certains écologistes abordent franchement ce thème ainsi que le PG de Mélenchon et le NPA.
Rédigé par : Santufayan | 14 août 2010 à 11:28
> Santufayan
Beaucoup de choses dans ton dernier post.
Déjà, ce "nous" me choque. A ce niveau de détail dans la définition du programme, seul un mouvement politique dûment constitué pourrait s'exprimer sur ces sujets à la première personne du pluriel. Et je doute fort qu'une majorité puisse spontanément se réunir sur une proposition proche de la décroissance.
En ce qui me concerne, il ne faut pas compter sur moi pour faire le moindre pas dans cette direction. Les écolos apocalyptiques et autres décroissants ont fait preuve d'une telle hargne et une telle violence à mon égard en 2009 qu'il est évident pour moi que ces positions relèvent plus de la religion que de la pensée politique (voir mon texte sur l'écologie)
Jamais de près ou de loin, je ne m'approcherait du concept de décroissance ou ne ferait référence à des idéologiques exaltés comme Paul Aries, Jancovici ou Hervé Kempf. Pour moi ces gens, sont justes des fous dangereux à la limite de l'internement !
La croissance il faut en faire le plus possible, c'est évident ! La seule chose que je dis dans le texte que tu viens de commenter, c'est qu'on ne peut plus raisonnablement espérer des taux de croissance de 3% ou plus au cours des prochaines décennies, et qu'il faut revoir en fonction d'objectifs beaucoup plus bas, le niveau de l'équilibre des finances publiques et l'exigence de rémunération du capital. L'idéal serait même de pouvoir formater le système pour que tout soit à l'équilibre avec une croissance zéro.
Rédigé par : Malakine | 14 août 2010 à 13:14