Le discours devant le congrès laissait subsister un doute sur la nature du grand emprunt national. Il semble désormais clair qu’il s’agira d’un nouveau plan de relance pour financer de nouvelles priorités nationales et investir dans les dépenses d’avenir.
Le premier plan de relance, décidé en décembre 2008 avait surtout pour objectif d’injecter de l’argent dans l’économie. La nature des projets importaient peu. On s’était contenté dans l'urgence d’aller puiser dans les contrats de plan Etat-Région pour ressortir ceux qui étaient en suspend faute de crédit, sans être très regardant sur leur caractère stratégique ou « durable ». L’ambition est aujourd’hui plus conséquente. Il ne s’agit plus seulement de dépenser mais d’investir.
Cette stratégie, si elle ne manque pas de cohérence et de logique, pose néanmoins trois types de questions. Elle interroge la soutenabilité de la dette publique en exigeant une « rentabilité » des investissements supérieure au coût du l’emprunt. Elle implique une stratégie de développement encore bien mystérieuse. Enfin, elle interpelle par son caractère exclusivement national qui semble vouloir tourner le dos à l’Europe et s’affranchir de ses règles.