Manuel Vall était hier soir l’invité de David Pujadas au journal de France 2 où il a confirmé sa candidature aux primaires socialistes pour 2012. Oui, oui ! Vous ne rêvez pas. Manuel Valls est candidat à la présidence de la république, malgré ses 46 ans, son expérience gouvernementale qui se limite à avoir été le conseiller presse de Jospin et sa contribution exclusivement critique à la vie du PS depuis 2007.
Depuis 2007, Manuel Valls n’a fait parler de lui que par sa bienveillance à l’égard du pouvoir, son alignement idéologique quasi complet sur les thèses sarkozystes, ses critiques permanentes contre son parti et un discours qui se limite à énumérer les sujets sur lesquels le PS se doit d’apporter des réponses. Mais cela qui ne l’empêche pas de prétendre être le mieux placé pour faire gagner la gauche et incarner sa refondation !
En fin d’interview, l’inattendu candidat à la candidature nous a livré les clés de cet incroyable paradoxe : Son modèle, c’est Barack Obama ! L’élection présidentielle de 2012 ne se gagnera donc pas en présentant un homme d’Etat à la présidentiabilité incontestable et porteur d’un projet alternatif, mais en sortant du chapeau un quadragénaire cool, plutôt beau gosse, en phase avec son temps, doté d’un sourire irrésistible, parlant bien et capable d’incarner un espoir. Non pas porter un espoir, mais d’incarner un espoir. Voilà pourquoi Valls se sent qualifié pour la fonction, le rôle.
Fin du billet d’humeur, passons à l’analyse.
Les primaires sont-elles une bonne idée ?
En 2007, les primaires n’ont pas été une grande réussite. Nonobstant les qualités intrinsèques de la candidate que pour une fois je m’abstiendrai de juger, elles ont pesé négativement sur toute la campagne. Le parti n’a pas su se réunifier autour de sa candidate, la faisant apparaître comme une illuminée "décrochée du système"(1). Le délai entre sa désignation et l’élection était en outre bien trop bref pour lui permettre de se préparer au rôle de candidate et acquérir la nécessaire présidentiabilité, compte tenu du chemin qu’elle avait à parcourir.
Rien n’interdit cependant d’organiser des primaires plus intelligemment. L’exemple américain pourrait à cet égard servir de modèle, car même si bataille a été longue et féroce entre Hillary Clinton et Barack Obama, elle n’a pas empêché au camp démocrate de se réunir et au candidat de se présenter avec une stature d’homme d’Etat évidente.
Les primaires américaines se sont déroulées plus longtemps avant l’élection, au terme d’un débat beaucoup plus long et mettant en scène une compétition, non seulement de personnes mais aussi de projets. Les socialistes ont fait l’erreur d’arrêter leur projet avant de désigner leur candidat, ce qui a réduit la primaire à un simple casting. Le plus beau sourire, l’image la plus télégénique et le visage le plus nouveau l’a donc logiquement emporté.
Si les socialistes voulaient s’engager de nouveau dans l'aventure des primaires, ils devraient à mettre en compétition plusieurs candidatures, chacune portant un projet qui lui serait propre. Ils pourraient ainsi faire d’une pierre deux coups : remédier à leur vacuité doctrinale en même temps qu’à leur panne de leadership. Et s’ils le faisaient sans tarder, il pourrait permettre à l’élu(e) d’acquérir la stature qui fait pour l’instant défaut à tous. Le simple fait que l’un deux, sorte vainqueur d’une lutte fratricide et sanglante, devrait l’auréoler de succès et commencer le storytelling de sa longue marche victorieuse vers l’Elysée et de la rencontre entre un homme et un peuple (de gauche).
La primaire contient toutefois un facteur d’incertitude qui doit faire réfléchir. Les militants ou les sympathisants vont-ils choisir leur candidat avec les mêmes critères que les citoyens vont choisir leur président lors des derniers jours précédent le scrutin ? Ne vont-il pas être tentés de privilégier des critères totalement étranger au potentiel de présidentiabilité comme : Est-il plus ou moins « à gauche » Sa désignation va-t-elle conforter ou déstabiliser la direction du parti ? Est-il un facteur de renouveau ? Les militants vont-il voter pour le nouveau leader de leur parti ou réellement pour le futur président de la république ?
Enfin, la primaire comporte toujours un risque d’être manipulée par les sondages (et donc le camp d'en face), le militant étant nécessairement tenté de voter moins en fonction de leurs convictions que des chances de succès, tels que les décrivent les bons éditorialistes et les sondages.
Quel profil pour le candidat de 2012 ?
Le PS aurait donc plutôt intérêt à décider de son futur président en conclave, sur la base d’un profilage méthodique, ce qui pose la question du type de président de la République que les Français attendront après Sarkozy. Avant, c’était clair : On ne pouvait devenir président qu’au terme d’une longue carrière politique, après avoir occupé de nombreuses responsabilités gouvernementale et en disposant du leadership sur son camp. Ce profil a totalement disparu du paysage à gauche.
Après Sarkozy, c’est l’inconnu. Les Français voudront-il un revenir à un président qui préside ou conserver un autocrate qui décide de tout ? Privilégieront-ils la proximité ou au voudront-ils contraire revenir à une certaine sacralisation de la fonction avec un personnage plus digne et plus distant ? Choisiront-il un Sage, un père de la nation, un guide, un gouverneur ? Rechercheront-ils la compétence en période de crise ?
Il y a là une vraie réflexion que le PS gagnerait à conduire sans tarder, en recourant s’il le faut à des études qualitatives. La quinquennat, ajouté à la personnalité atypique de Sarkozy, a fait voler en éclat tous les repères que nous pouvions avoir sur le profil idéal du candidat à la présidentielle. La candidature de Valls en est une belle illustration.
Trois profils semblent se dégager, sachant que le profil de chef de parti qui existait en 2002 et 2007 a désormais disparu.
Le profil "Chef de l’Etat"
La première option serait de rechercher quelqu’un qui fasse président sans trop de difficulté, un homme politique d’expérience et respecté, un homme d’Etat indiscutable qui laissera le gouvernement gouverner et qui sera capable de rassembler au sein de sa famille et au delà. La campagne électorale pourrait alors se conduire sous la forme d’un tandem, le vieux étant accompagné d’un plus jeune destiné aux fonctions de premier ministre, comme en 1988 avec le tandem Mitterrand-Rocard ou en 1995 avec Chirac-Juppé.
Avec un tel profil, les socialistes pourraient l’emporter sur la capacité d’incarnation et de rassemblement face à un président sortant, extrêmement clivant et détesté par une bonne partie de la population.
Les candidatures crédibles répondant à ce profil ne sont pas nombreuses. Citons pour mémoire et par ordre d’ancienneté Michel Rocard (82 ans en 2012), Pierre Joxe (78 ans) Lionel Jospin (75 ans) Jean Pierre Chevènement (73 ans) Jack Lang (73 ans) Elizabeth Guigou (66ans) Laurent Fabius (66ans) mais aussi Hubert Védrine qui n’aura que 65 ans en 2012, ce qui en fait le candidat le plus sérieux sur ce registre.
Le profil "Chef de l’exécutif"
La deuxième option serait de rechercher un profil de premier ministre, un homme ou une femme dans la force de l’âge, jouissant d’une réputation de compétence pour gérer l’Etat pour faire face aux difficultés économiques comme aux défis du 21ème siècle.
Avec ce profil les socialistes pourraient gagner sur le projet, à condition d’être capable de proposer quelque chose de significativement différent de ce que proposera Nicolas Sarkozy, ce qui ne s’annonce pas facile pour un PS en panne d’idée et de vision.
Les candidats crédibles sur ce registre ne sont guère plus nombreux : Dominique Strauss Kahn (63 ans en 2012) Martine Aubry (62 ans), Pierre Moscovici (55 ans) et Dominique Voynet (54 ans) (2) L’avantage va ici incontestablement à Dominique Strauss Kahn qui a l’avantage de bénéficier en plus d’une image de compétence d’un statut d’homme d’Etat depuis sa nomination à la tête du FMI.
Le profil "beau gosse"
Enfin, il y a la dernière possibilité, déjà explorée en 2007, qui consiste à rechercher un coup médiatique en désignant une personnalité nouvelle, fraiche, en phase avec l’opinion et dépourvue de toute expérience significative dans l’appareil d’Etat comme au sein du parti. Dans cette hypothèse, le PS pourrait gagner sur l’image, à condition de pouvoir proposer un candidat doté d'un physique et d’une personnalité et très forte et très “mode”. Le coup semble jouable pour succéder à un président qui ne se représente pas. Contre un président sortant, cette stratégie s’annonce suicidaire. C’est pourtant celle que le PS adoptera s’il décide de recourir aux primaires.
Sur ce registre, les candidats ne manquent pas et la liste s’allongera à mesure que le PS restera éloigné du pouvoir : Vincent Peillon (52 ans en 2012) Arnaud Montebourg (50 ans) Manuel Valls (50 ans) Benoit Hamon (45 ans) sont les principaux, mais on peut en imaginer bien d’autres puisque l’essentiel est d’être jeune et neuf. On pourrait même aller à faire comme en Allemagne et organiser un jeu de télé réalité pour dénicher la nouvelle star qui saura séduire les foules, cet "Obama français" que toute la classe politico-médiatique attend depuis un an. Après tout pourquoi pas, si c’est ce que la politique est devenue ! Il y a certainement des talents cachés qui ne demandent qu’à éclore, et même peut-être au sein du PS !
***
J’aurais tendance pour ma part à privilégier le profil de Chef d’Etat. Je ne pense pas que la France ait pu renoncer si rapidement à l’image du chef d’Etat monarque, au dessus de la mêlée et incarnant l'unité de la Nation. C'est d'ailleurs ce qu'on a observé l’an passé lorsque Sarkozy a plongé dans les sondages de popularité à force d’accumuler les frasques et les gaffes.
On ne pourra battre Sarkozy qu’en l’attaquant sur son point faible, son aptitude à faire président et à représenter la France sans faire honte à tout un peuple. Pour cela, il faut lui opposer un profil totalement différent, surtout pas une pâle copie de ce qu'il était en 2002.
Il me semble donc qu’Hubert Védrine ait le profil idéal pour être le candidat d’un front républicain contre Sarkozy en 2012. Camarades Socialistes, étudiez donc l’hypothèse Védrine. Messieurs les sondeurs, testez donc Védrine dans votre baromètre et vos simulations, vous risquez d’avoir des surprises !
Malakine
(1) L'expression est d'Emmanuel Todd en octobre 2006
(2) Notons que selon cette typologie, Ségolène Royal comme Bertrand Delanoë n'est pas présidentiable et ne rentre dans aucune des trois catégories.
(3) La série de petits votes (je ne dis plus sondage) que nous avons organisé depuis une semaine semble d’ailleurs confirmer mon analyse. Des 20 noms que j'ai proposé, ne sont ressorti que des personnalités d’expérience, notamment Hubert Védrine et François Bayrou qui arrivent derrière Mélenchon, mais qui domine pour des motifs de proximité idéologique évidentes. Néanmoins, je suis impatient de voir si dans un duel, le candidat le plus rassembleur ne parvient pas à remonter son retard sur le candidat le plus politique.
A lire aussi dans les archives :
- un billet consacré à Emmanuel Valls en Août 2007 qui n'a pas pris une ride : "La refondation du PS est en marche vers l'UMP"
- L'analyse du rapport sur la mondialisation, réalisté par Hubert Védrine à la demande du président de la république en septembre 2007 "La mondialisation selon Hubert Védrine"
Ci dessous, la vidéo du JT de France 2 où Valls déclare sa candidature à la candidature. Que celui qui relève la moindre idée, ne se prive pas de la noter dans les commentaires !
@Malakine,
Védrine a essayé plusieurs fois, par des interventions dans les médias (Le Monde, surtout) de montrer la voie aux socialistes. mais ils sont plombés par ce stupide et non élucidé vote en faveur d'Aubry voulu par les sempiternels éléphants.
En ce qui concerne les régionales, Sarko le médiocre (en tous les autres domaines) est en train de mettre en place sa machine de guerre...
Darcos se présentera-t-il en Aquitaine où beaucoup savent qu'il a été inculpé quand il était prof à Périgueux pour avoir fait faire à ses élèves le sujet du bac choisi en commission (où il était tenu au secret professionnel)?
En tous cas des centaines d'élèves ont dû refaire l'épreuve! Et il veur remplacer Dati, dit-on!
Combien de ministres comme lui n'ont pas un passé très clean, de Novelli de l'extrême droite à Kouchner le plus que senior grassement payé par Bongo pour presque aucun travail!
Pour ceux de ma génération (proche de la tienne) cela apparaît comme peu encourageant et peu stimulant.
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 22:43
@ Malakine
Valls, avec son élégance de représentant de commerce, et le discours qui va avec. Non, sa,s rire, quelqu'un a-t-il déjà entendu une chose intelligente sortir de son petit cerveau d'apparatchik?
A côté de lui, Sarkozy peut presque faire figure de normalien.
J'apprécie souvent les remarques de Védrine, mais le fait qu'il fasse, ou qu'il ait fait partie du groupe de Bilderberg, me fait douter de sa volonté de changer quoi que ce soit au système néo-libéral.
La réalité, comme tu l'as déjà souligné, c'est que personne n'a commencé à préparer une alternative sérieuse, et il me semble qu'il sera difficile de la proposer quelques mois avant la présidentielle. Donc les médias pousseront Strauss-Kahn, qui n'a jamais montré la moindre compétence, mais passe pour ETRE l'économie à lui tout seul.
Dans ce cas, et puisque nous en sommes réduits à choisir une posture, je propose que le PS se suicide, qu'il s'étripe, qu'il fasse ce qu'il veut qui puisse favoriser Bayrou, si ce dernier ne rentre pas dans le rang.
Rédigé par : archibald | 17 juin 2009 à 23:05
@ Malakine
J'aime beaucoup le début de l'article, très juste ! Manuel Valls représente tout ce que je déteste dans la politique : un discours en chêne massif, sans la moindre trace d'idées...
En revanche, je suis plus que sceptique sur le potentiel présidentiable d'Hubert Védrine... C'est un des rares hommes d'Etat, mais il est très peu connu (en dehors des passionnés de polémique).
Oublie le PS, il n'y en a rien à attendre.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 17 juin 2009 à 23:08
Je pense que tu fais fausse route sur Hamon. Il n'a clairement pas évoqué le fait d'être un présidentiable. Ou en tout cas, pas pour 2012. Il n'a pas assez de bouteille et le sais à mon avis.
J'aurais classé Peillon dans le second groupe, et DSK dans le premier personnellement.
Je pense que le plus crédible reste DSK. Mais pour ça il faudra qu'il casse une vision trop libéral de sa pensée, qui ne l'est pas (un des promoteurs des 35h... pas vraiment très libéral comme position).
S'il est à même de montrer qu'une socialisation des moyens de production sur le modèle coopératif est compatible avec son libéralisme philosophique, il réunira la gauche.
Rédigé par : EtienneB | 17 juin 2009 à 23:54
@Philippe
Sarkozy à tout intérêt à ce que les régionales soient un succès (au moins relatif) pour le PS. Ceci afin que les barons locaux garde la main haute sur le parti et pour torpiller toute (éventuelle) réflexion ou rénovation.
Pour battre Sarkozy en 2012, faudra-t-il voter UMP aux régionales?
@ Malakine (et tous les autres)
Une réflexion plus générale sur le système institutionnel: la "staracadémysation" et la vacuité de la politique (on vote pour un individu, le programme on verra après les élections) n'est elle pas indépassable tant que la présidentielle reste l'élection-reine?
Rédigé par : Aluserpit | 18 juin 2009 à 00:12
@ Aluserpit.
Je m'insurge contre cette vision des choses, pour preuve, les deux référendums sur l'Union européenne. La politique française est vide parce que nous ne parvenons pas à créer un clivage éléctoral net et que les républicains sont très médiocres.
Dans son dernier livre, Todd signale cette tendance à l'unitarisme dans le Bassin parisien.
Le problème n'est pas les électeurs, les médias ne sont que des ralentisseurs, ce sont les militants actifs à prétention intellectuelle qui n'éclaircissent pas le débat politique. Il leur manque une case, est-ce un défaut d'intelligence, d'organisation, de courage, autre chose ?
Rédigé par : Didier Bous | 18 juin 2009 à 09:20
à ce niveau là de bêtise (valls) , je pencherait pour le complot sarkoziste didier ;)
pour les primaires : au départ (c'est à dire, juste après avoir vu l'émission), j'avais trouvé l'idée géniale : ca offrait au PS une tribune incroyable , 2h où les candidats argumentent le programme du PS , avec le futur président et 2 probables ministres, sans personnes pour les contredire. Et si on n'etait pas d'accord avec l'un , la présence de l'autre rassurait. On en ressortait plutôt optimiste.
Et comme au PS il y a un enjeu réel , plusieurs candidats a avoir leurs chances (ou a ne pas l'avoir justement :p) ,et que c'est suffisament pipolisé pour être suivit, c'est un formidable atout , l'ump ne pourra pas organiser ca (de manière interessante je veux dire) sauf en cas d'assassinat de nicholas S. ;)
Mais force est de reconnaitre que cela a laissé un goût amer aux perdants ,oui ,c'est vrai, des primaires allongés leur laisseront sans doute moins l'impression d'avoir raté leur chance de peu et d'avoir encore de l'espoir pour la fois d'après.
Rédigé par : tho | 18 juin 2009 à 10:25
Ah, si le problème du choix du présidentiable (du candidat à la candidature) se présentait ainsi !
Dans cette analyse, l'hypothèse (je pourrais aussi dire l'hypothèque) "Ségolène ROYAL" est écartée par un tour de "passe-passe" (note de bas de page) alors que c'est le nœud du problème au PS. Ne pas entrer parfaitement dans l'un des 3 profils ici définis n'y change rien.
Être porteur de son propre projet au moment des primaires, c'est une excellente idée, qui tire la leçon des difficultés rencontrées en 2007. En effet, les primaires soigneusement bâclées pour éviter les divisions ultérieures ne les ont pas empêchées et il y a eu de nombreux couacs entre les propos de la la candidate et le projet du parti.
Ayant été été au cœur de ce problème je ne serais pas surpris d'avoir confirmation que SR se prépare en ce sens.
En l'état actuel des choses, si je ne me trompe pas, le processus est 2011 (1er semestre ?) nouveau congrès et désignation du candidat avec vote des militants. Mais, compte-tenu des récentes élections (désaffection de l'électorat PS ou dissémination des voix) de nombreuses voix s'élèvent pour demander des "primaires ouvertes" au processus qui resterait à inventer ! (à l'américaine, comme en Italie, ... ?).
Mais quelque soit la méthode, il faudra au bout du compte résoudre la division qui mine ce parti, au point de l'avoir poussé à pas mal d'approximations y compris dans ses processus électoraux internes. Nombreux sont ceux qui ne l'oublieront pas facilement.
C'est pourquoi je pense qu'il n'y a qu'une issue : Martine AUBRY, qui a concentré sur elle les voix des anti-Ségolène ROYAL et celle-ci doivent s'effacer et se mettre d'accord en soutenant un candidat commun.
S'il bénéficiait de cette double légitimité "interne" et comme il s'est apparemment tenu éloigné de ces querelles fratricides, Hubert VEDRINE pourrait être ce candidat. Il lui resterait quand même un gros travail à effectuer pour attirer à lui le vote populaire comme pour rassembler au delà du PS...
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 18 juin 2009 à 10:32
@ Malakine
Manuel Valls est effectivement Sarko-compatible:
1/ C'est le meilleur ami du Conseiller Sarkozyste Alain Bauer... il a même affirmé qu'il a été franc-maçon.
2/ C'est un défenseur de la laïcité "ouverte" (je me souviens de J-P Brighelli l'appelant Belzebuth) mais dans le même temps il se présente comme le défenseur des valeurs républicaines (le supermarché hallal d'Evry).
3/ Comme son vrai-modèle il part très tôt dans la course et tente quelques dérapages controlés pour séduire le peuple "des petits blancs"(le coup du blanco... même Fdesouche s'est fait prendre)
4/ Comme Ségolène Royal, et là je vais me faire l'avocat du diable, il a pris en compte la notion de sécurité et de migration... même si c'est solution ne différent pas de l'actuel locataire de l'Elysée.
Ta notion du président de la République comme chef de l'Etat est devenue, je le crains, anachronique. A l'ère de la vidéosphère, de twitter et de facebook, le président de la République, c'est d'abord une image (la bogossitude de Mickael Vendetta), un discours pseudo-volontaire (celui de la réforme ou du changement)... Dans notre ère de narcissisme de masse, les français n'attendent plus un Président qui décrypte le monde, un Président-sage, mais un Président qui leur ressemble.
C'est là que je trouve que tu enterre un peu vite Ségolène Royal... Bayrou "out" et Aubry dans les choux, Ségolène Royal est en train de refaire son programme en vert:
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/06/16/segolene-royal-se-tient-deliberement-a-l-ecart-des-soubresauts-du-ps_1207466_823448.html
Ce qui me surprend, c'est la variété des intervenants de son "Désirs d'avenir" devenu think tank royaliste: Philippe Aghion, Jean-Paul Fitoussi, Pierre Manent (souverainiste libéral), J-C Guillebaud, Régis Debray, Edgar Morin... à croire qu'elle va finir par faire un colloque sur le libre-échange et le protectionnisme.
Rédigé par : René Jacquot | 18 juin 2009 à 10:57
@Malakine,
Tout est écrit lorsque l'on regarde ses faits d'armes. Son CV est vide, peu de soutient en interne, inconnu à l'international, sans moyens financiers. Sa candidature sonne aussi creux que son discours.
En revanche, il tente de sortir du bois non pas pour 2012 mais pour 2017.
Il lui reste à muscler son discours d'ici là.
Son apparition médiatique reste un épiphénomène selon moi.
Rédigé par : Feelgood | 18 juin 2009 à 11:33
Loin de moi l'idée de mettre en cause les qualités de Védrine... mais sérieusement... dans ce cas Sarkozy n'a mm pas besoin de faire campagne.
Enfin qui connait Védrine... je parle chez les gens... ceux qui constituent l'écrasante majorité de l'électorat.
Rédigé par : marc vasseur | 18 juin 2009 à 12:40
@marc vasseur,
C'est pour ça que je suis contre le suffrage universel!
Rédigé par : Philippe | 18 juin 2009 à 13:12
Valls ne pourra jamais être candidat au sein du PS
1- Il n'a aucun courrant et ne cesse de se marginaliser au sein du PS (on ne peut pas dire qu'il représente une famille de pensée hormis peut être les "opportunistes" de la fin du XIXéme siècle).
2- Ses positions sur la laicité et sur la sécurité sont certes courrageuses mais au niveau économique et social ses positions sont totalement floues voire proche des strauss-kahniens et je ne vois pas un libéralisme sécuritaire éclorre au sein du PS.
3- En dehors du PS, il n'a pas pas réseaux très pertinents
Rédigé par : Magnin | 18 juin 2009 à 14:11
@ Archibald
J'ai classé Védrine dans la première catégorie, celle qui permet de gagner sur la capacité de rassemblement et d'incarnation de la fonction. La nature du projet est donc indifférent dans cette hypothèse, ce qui n'est pas le cas pour Strauss Kahn.
Et sur le fond, il y a des éléments tout à fait encourageant dans son discours. Il est loin d'être un eurobéat. Il ne croit pas au multilatéralisme. Il s'oppose à l'occidentalisme. Et dans son rapport sur la mondialisation, il avait pris partie pour le protectionnisme européen. Franchement que demander de plus à un Chef d'Etat ??
@ Laurent
Oublie le PS ? Je veux bien mais depuis le 7 juin, l'hypothèse Bayrou au second tour à sérieusement du plomb dans l'aile. Si on oublie le PS, il faut arrêter de parler de 2012 pour se concentrer sur 2017.
@ Etienne
Hamon n'a aucune expérience gouvernementale, tout comme Peillon. Dans ma typologie, ils sont donc à ranger dans la catégorie "beau gosse"
@ Aluserpit
Je crains que ce soit trop tard. Ce n'est pas une raclée électorale aux régionales qui poussera le PS se mettre à réfléchir. Pour une raison simple que j'ai déjà évoquée : Au sein de son système de pensée, il n'y a pas d'alternative à ce que fait Sarkozy. Il faudrait pour cela qu'ils rompent avec l'héritage de Mittérand et de Delors, et qu'ils rejettent Strauss Kahn et Lamy comme des vendus à l'ennemi. Qui peut croire que cela soit possible ??
Ta question est excellente. Elle mériterait un long développement. C'est vrai que l'élection présidentielle favorise la politic academy, mais il y a d'autres facteurs sur lesquels on peut jouer pour remettre du fond dans les campagne électorale, comme l'importance des sondages ou l'organisation du débat public par les chaine de télé. C'est trop long, je ne développe pas. Mais il y a des mesures de "protection" à prendre si l'on veut sauvegarder la démocratie.
@ Didier Bous
Sans te rendre compte tu as apporté de l'eau au moulin de Aluserpit. En effet, les deux grands débats publics ont eu lieu à l'occasion des référendums européens, c'est à dire le scrutin le plus dépersonnalisé qui soit.
En 1988 il n'y a pas eu de débat (époque ni-ni) En 1995 un débat mensonger. En 2002 une campagne escamotée et en 2007 des discours monologues de part et d'autres qui ne se cristallisé sur aucun enjeu clair. On a quand même le droit d'en déduire que l'élection présidentielle ne favorise pas le débat de fond.
@ Tho
Souviens toi bien. Ils étaient d'accord sur tout. Il devaient respecter le programme socialiste. Ce n'était pas vraiment des primaires.
@ PMF
Ah mais désolé. Royal n'est ni une femme d'Etat, ni une premier ministre potentielle, ni l'incarnation d'un renouveau. Cette carte là, elle ne pourra la jouer qu'une fois. Après y avoir vu de la fraicheur, aujourd'hui tout le monde commence à en avoir marre de ses conneries. En 2012, ça sera pire. Oublie Royal !
Martine Aubry ?? C'est Bayrou qui va être content !
En tout état de cause, que ce soit Aubry, Védrine ou n'importe qui, il lui faudra bien deux ans pour s'imposer et acquérir la présidentiabilité. Donc 2011, c'est encore trop tard.
@ René Jacquot
Merci de réagir sur le coeur du débat (enfin) A première vue, je suis d'accord avec toi. Les français veulent quelqu'un qui leur ressemble. Mais cela, c'est ce qui s'exprime dans les sondages de popularité. Dans les derniers jours avant le scutin tout change. Et après l'élection c'est encore pire. Regarde comme sarkozy, pourtant très populaire après son élection, s'est fait lynché ensuite à cause de son comportement. Regarde le retour en grâce de Chirac ... Non non, c'est peut-être anachronique, mais je pense que dans l'inconscient politique des français, le président reste un monarque.
Ségolène refait son programme en vert ? Oh comme c'est original ! Comme c'est étonnant ! C'est une excellente idée. Elle sera la seule sur ce créneau en 2012 ! Pis c'est quoi ? C'est une nouvelle mouture du gagnan-gagnan-gnangnan : Bien pour la planète, bien pour l'économie, bien pour ton portefeuille, prenez vous par la main et aimez vous les uns les autres ?? Je vais lire quand même. les occasions de rire sont rares.
Elle peut faire venir qui elle veut à son désir d'avenir. Ni elle, ni son entourage n'a les capacités intellectuelles d'en retirer la moindre analyse.
@ Feelgood
Valls, on s'en fout ! Ce qui est intéressant ce que cette candidature nous dit de ce qu'est devenu la politique.
@ Marc vasseur
Ben dans ce cas, il faut choisir Zinedine Zidane ou Yannick Noah. Au moins tout le monde les connait.
Comment voulez vous que le PS s'en sorte avec des raisonnement comme ça ?
@ Phillipe
Ah bon ? Pour rétablir le suffrage censitaire ? Retirer le vote aux femmes ? Aux vieux ? Aux français d'origine étrangères ? Aux idiots ?
@ Magnin
Evidemment. C'est un ambitieux décomplexé, suivant le modèle de sarkozy. Il n'y a qu'en ça qu'il est intéressant.
Rédigé par : Malakine | 18 juin 2009 à 15:09
Hubert Vedrine,ce type a une excellente réputation et passe pour un fin connaisseur de la géopolitique mondiale.
Cultivé,intelligents,fin,tout le contraire de sarko quoi.
mais bon avouons le il a peu de chance d'être,élu,comme dupont aignan ou de villepin d'ailleurs,mes candidats favori.
Rédigé par : Jehuty | 18 juin 2009 à 18:39
bonne analyse, comme d'habitude...
je crains cependant que ce soit dans la mentalité française d'attendre l'homme profidentiel (syndrome gaulliste, probablement...). Sarkozy a été élu, alors même qu'une analyse de son bilan, aussi bien au ministère de l'Intérieur, qu'à celui des Finances, aurait permis de douter de ses capacités à gouverner intelligemment le pays. Mais il a su faire rêver une majorité de français, qui ont oubliés qu'il partageait largement le bilan Chiraquien.
Alors, oui Hubert Védrine a des capacités, des convictions, une réelle compétence... mais aura-t-il le charisme pour faire rêver les socialistes, puis les français... On a eu la poupée barbie du Poitou comme dernière candidate, çà donne toutes ses chances à Manuel Valls (physique de sportif, mais pas d'idées)!...
Rédigé par : Reno.th | 18 juin 2009 à 19:32
Pour rebondir sur le commentaire de René Jacquot, je dirais ceci :
Est-ce que la victoire de Sarkozy en 2007 a été une victoire par défaut face à une candidate trop « décalée », trop « en avance » (dans le sens ou Royal représenterait alors le vide politique moderne et son absence totale de projet) ? En quelque sorte, l’élection de Sarkozy a t’elle été « un bug de l’histoire politique française» comme disait, je crois, Chirac, ou est-ce la fin de la Ve République en tant que monarchie républicaine ? Suivant la réponse à cette question, on n’a pas le même profil de candidat. Les présidents avant Sarkozy avaient en commun d’abord une ambition à incarner réellement un pays qui les dépassait de toutes façons, donc un réel sens de l’histoire, ensuite une expérience personnelle des crises historiques (la guerre mondiale ou de décolonisation) et enfin une véritable volonté de rassembler le peuple au-dessus des clivages politiques. On voit bien que Sarkozy présente un tout autre profil de président. Son ambition est strictement personnelle (il n’a en fait aucune idée politique précise et varie selon les vents médiatiques), il n’a aucune expérience de crise historique majeure où il aurait pu faire ses preuves et est un diviseur à outrance. Il est le représentant d’une classe moyenne moderne (c’est à dire américanisée) pour qui le jeu politique est avant tout un moyen de satisfaire ses ambitions. Face à lui, on peut effectivement jouer le profil chef sage de la nation et alors DSK a ses chances (bien qu’il fasse un peu trop grand-bourgeois), sinon il faut imaginer plus un système à l’américaine avec longues primaires, soutien sans faille de l’un des deux partis capable de phagocyter les médias et de capter les énormes besoins financier d’une campagne moderne et où la communication remplace les idées politiques (finalement contraignantes). Obama a très bien fait cela.. Quel sera alors le candidat socialiste le mieux placé ? Comme pour moi, ils sont aussi mauvais les uns et les autres (sauf peut-être Védrine mais il est peu connu et pas du tout charismatique), je n’ai pas d’opinion.
Juste un petit commentaire sur Mélenchon « l’idole des jeunes d’Horizons », lol. Pour qu’il ait une chance de gagner en 2012, il faudrait une sacrée crise sociale dont on ne peut imaginer l’ampleur actuellement. Mais dans ces cas là, il semble que l’histoire montre plutôt la voie à des illustres inconnus qui se révèlent uniquement dans les soubresauts politiques.
Rédigé par : baloo31 | 18 juin 2009 à 19:34
PS-Modem-UMP ne sont plus crédibles et ne veulent pas changer de politique. Les conformistes, qui votent pour eux, sont de moins en moins nombreux au fur et à mesure que la précarité augmente. Ces trois partis sont donc obligés de jouer la séduction et l'étourdissement de l'électeur.
Les deux grands référendums ont montré que les Français votent quand cela leur paraît valoir la peine, même sur un projet abstrait, qu'ils sont toujours capables de s'opposer à leurs élites.
Par contre, ce que je ne sais pas est si les classes populaires du Bassin parisien pourraient choisir un projet réaliste, constructif, heurtant un minimum le conformisme.
Les PS, Modem ne proposeront pas de projet alternatif, que faire donc pour que FG et DLR aient le maximum d'électeurs avec un projet sérieux?
Des primaires avec idées ne risquent-elles pas de faire imploser le PS? L'étonnement du cas "Sarkozy" serait le reflet la crise du sens du Bassin parisien, elle ne toucherait donc pas la droite à l'allemande, qui pourrait fonctionner comme d'habitude, s'effondrer comme la SFIO ou se trouver une apparence de leader qui, même sans programme solide, l'emporterait sur Sarkozy.
Rédigé par : Didier Bous | 18 juin 2009 à 19:39
@ Malakine
Désolé, mais j'ignorais que Védrine avait pris partie pour le protectionnisme européen. Voilà qui change tout, et je retire mes réserves.
Rédigé par : archibald | 18 juin 2009 à 19:53
je me pose depuis un moment, une question : les socialistes veulent-ils réellement gouverner ??...
je suis de plus en plus sceptique sur leur volonté d'accéder à la fonction suprème.
Et la démonstration constante de leur division en est le témoignage. Plus ils doivent se réunir, et plus ils se déchirent. Leur crainte, c'est surtout de perdre les régionales et leurs petits avantages.En témoignent tous ses ralliés à la politique d'ouverture.
Après tout, l'opposition est confortable. On est député ou sénateur, maire de grande ville, voir président de conseil général ou régional... on se fait invité à la télé... on pose dans les magazines... le seul boulot, c'est de critiquer le gouvernement sur ce qui est fait, et surtout pas de proposer des solutions (que, de toutes façons, on a pas...). En plus, la tradition veut que les frasques de la droite, lorsqu'elle est au pouvoir, sont plus admises des français que celles de la gauche. Alors, pourquoi aller au charbon ?... regardez Royal : elle a été candidate et se considère maintenant investie d'un droit particulier en dehors des instances du parti...
petite annonce : "parti socialiste cherche candidat d'envergure, ayant un gout prononcé pour le pouvoir, ambitieux et tenace, pour candidature en 2012. Faire offre Rue de Solférino..."
Rédigé par : Reno.th | 18 juin 2009 à 19:54
@Malakine,
C'était un mouvement d'humeur.
J'ai fait une permanence dans un bureau de vote...pas triste!
Rédigé par : Philippe | 18 juin 2009 à 23:06
Vedrine president.... oui l'homme a de vrais qualités et si il est designé à l'avance ( c'est possible) et soutenu par tous à gauche ( peu probable) ça peut le faire!
Mais on aurait valls, aubry, Dsk , fabius, royal, hollande et moscovici ministres et là ça a tout de suite moins de gueule, non ?
Rédigé par : Stef de Gorze | 18 juin 2009 à 23:21
@malakine
A un moment, dans une analyse politique, il y a aussi les principes de réalité.
Moi j'aimerai bien Rocard par exemple.
Rédigé par : marc vasseur | 19 juin 2009 à 08:39
J'ai bien apprécié votre analyse, Malakine.
A une réserve près, l'ajout de Jack Lang dans le profil "Chef de l'Etat".
Une note d'humour ?
Rédigé par : David Desgouilles | 19 juin 2009 à 08:41
@ Jehuty
Pourquoi tu dis ça ? Ségolène Royal s'est bien retrouvé au second tour en 2007. N'importe qui avec l'investiture socialiste en fera autant, sauf candidature dissidente.
@ Reno
Mais est ce que les français auront envie de rêver en 2012 ou bien d'être rassuré par quelqu'un de digne et d'experimenté ?
@ Baloo
Très intéressant. Déjà, je ne crois pas que l'élection de Sarkozy ait été un accident électoral. L'accident électoral était du coté de son adversaire et la déisgnation de SR.
Sarko était totalement en phase avec l'état d'esprit de l'époque. Il incarnait le volontarisme après des années de gouvernance molle, l'individualisme, le rejet de l'assistanat, un désir d'ordre ...
Pour DSK tu te trompes ! Il n'est pas sur le registre du sage rassembleur, mais du chef de l'exécutif, de l'expert. Personne n'imagine qu'il ne gouvernera pas lui même, comme sarkozy le fait, s'il arrivait à l'Elysée. A la limite, Bayrou a plus le profil du président rassembleur au dessus de la mélée.
Pour Mélenchon, il restera scotché à ses 5% tant qu'il restera sur un discours "plus à gauche que moi tu meurs" et n'adoptera pas une stratégie à vocation majoritaire. D'ailleurs, personne ne l'a souligné mais le modèle Die Linke est une impasse. Ils n'ont pas fait mieux que lui aux européennes en allemagne !
@ Didier Bous
Comment les listes alternatives (DLR-FG) pourraient percer ? Je vais te soumettre deux pistes aussi improbable l'une que l'autre. Qu'ils s'allient dans un front commun anti-système prévoyant la sortie de l'UE et la conversion au protectionnisme, sans oublier le FN et le NPA. Ou que l'un ou l'autre se trouve un présidentiable qui sera suffisamment courageux pour conserver un discours radical.
Mais la réponse est contenue plus haut. Un discours de rupture porté par un petit parti a un potentiel de 5% maximum. On ne peut réunir 50% du corps électoral que sur un discours qui correspond à l'état de l'opinion.
Je pense qu'il n'y aucun risque que des primaires fasse exploser le PS. Déjà parce que s'il aurait du exploser, il l'aurait fait depuis longtemps (au moins depuis 2005) Ensuite parce que chaque candidat cherchera le discours majoritaire. Aucun risque que l'un deux tienne un discours trop clivant.
@ Archibald
Non, en fait, pas vraiment. Védrine est un réaliste et à ce titre, il porte un regard lucide sur la mondialisation, l'Europe ou le multilatéralisme. Son rapport de 2007 plaidait en faveur d'une adaptation à la mondialisation mais contenait tout de même quelques avancées vers le discours protectionniste. Hakim El Karoui était en particulier cité en conclusion, avec son idée d'écluses commerciale.
Voir l'analyse que j'avais fait de son rapport à l'époque : http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/09/la-mondialisati.html
@ Reno
Très juste. Pour compléter le tableau, on peut ajouter que les victoires aux élections locales ouvrent sur des postes de sénateurs, le plus tranquille qui soit, et même à terme sur la présidence du Sénat, le plus beau fromage de la République.
@ Stef de Gorze
Ca ne serait pas pire que Bertrand, Morano, Dati, Kouchner, Jégo, Devedjian, Estrosi et j'en passe ...
@ Marc Vasseur
Le principe de réalité c'est dabords de penser que le candidat PS quel qu'il soit se retrouvera au second tour. Ensuite, il faut trouver bon profil pour battre sarkozy.
Rocard aurait le profil. Il est vieux mais il a encore toute sa tête et son énergie. Son problème c'est qu'il est très idéologue et que son logiciel est daté. Védrine a l'avantage d'être un réaliste. Il saura s'adapter à l'évolution des circonstances.
@ David Desgouilles
Non pourquoi ? Pour établir cette liste, j'ai utilisé deux critères : 1- L'âge et deux l'expérience dans l'appareil d'Etat qui devait débuter sous Mittérand.
Lang a plein de défaut et il est insupportable à bien des égards. Mais il ne fait peur à personne, il est apprécié de la droite. Il serait un président parfait pour inaugurer les chrysanthèmes et poser sur les photos dans les sommets internationaux.
N'oubliez pas que dans cette catégorie, on cherche un successeur à Chirac !
Rédigé par : Malakine | 19 juin 2009 à 09:37
@Malakine,
Sans doute SR était-elle incompétente mais que serait NS sans ses conseillers et ses plumes?
Il se trouve que, sans l'avoir voulu, je l'ai vue à Libourne pendant la campagne. pas d'estrade avec titre ronflant, évidemment pas de prompteurs. Un échange avec les sympathisants présents, des réponses précises aux questions...
En étant bien conseillée, serait-elle pire que lui?
Hors sujet: je ne porte habituellement pas de jugement sur le physique des politiques(ni des non-politiques) mais la presse anglaise a publié une photo où l'on voit le président de dos, avec ses talonnettes, bien sûr, mais juché sur un tabouret lors du discours qu'il a lu pour le 65 ème anniversaire, l'autre semaine.
Pourquoi ne pas s'assumer tel qu'il est?
J'ai eu un proviseur qui mesurait 1.58m et chacun le respectait, même ceux qui, comme moi, dépassaient largement 1.80m.
Rédigé par : Philippe | 19 juin 2009 à 10:20
@Malakine
En ce sens d'accord avec vous mais il est un cran en dessous des autres. D'ailleurs, il n'a jamais eu de ministère régalien alors que les autres, oui.
En revanche, quand vous dites qu'il est apprécié de la droite, vous faites une confusion. Il est apprécié de Sarkozy. Pour l'électeur de droite moyen, Lang est le symbole de ce qu'il déteste à gauche, les paillettes et les plumes quelques part.
Rédigé par : David Desgouilles | 19 juin 2009 à 10:45
@malakine
J'aime bien ta typologie, les français ont coupé la tête de Louis XVI tout en restant longtemps nostalgiques de la monarchie 'absolue' (qui en fait disposait de beaucoup moins de pouvoirs), d'ou la longue recherche d'un régime qui concilie République et Monarchie jusqu'à la constitution de 1958-1962 qui a representé le point d'équilibre. Seulement la France à changé, et la 'grande nation' (comme disent les anglo-saxons) est devenue une société de consommateurs apolitiques.
C'est pourquoi ne suis pas convaincu que "n'importe qui avec l'investiture socialiste" se serait retrouvé au second tour en 2007 et aurait fait 47% face à un Sarkozy (animal politique post-moderne tellement en adéquation avec la société française actuelle...). Ne pas enterrer S. Royal trop vite ?
Rédigé par : Rainer | 19 juin 2009 à 11:10
@ Malakine
Non, ne me dis pas qu'à l'époque, tu attendais quelque chose du rapport Attali!!! :-)
Je pensais avoir manqué quelque chose quand tu as dit que Védrine se montrait favorable au protectionnisme européen. Apparemment, il est juste pour la préservation d'un certain modèle social français, ce qui, entre nous, ne casse pas des briques.
Le problème, c'est que plus personne ne parle, percée écologiste oblige, du protectionnisme européen. Déjà, pendant la campagne, ce thème planait en quelque sorte au-dessus des débats, mais personne ne s'en emparait. Enfin personne. Il y avait bien Dupont-Aignan et parfois Mélenchon, mais leur nonisme les rendait un peu inaudibles. Eh oui, il faut en convenir, si le oui a perdu dans les urnes, le non a perdu toutes les batailles qui ont suivi, et la crispation de ceux qui l'ont défendu n'y est pas pour rien (sur ce sujet, encore une fois, Todd avait raison). Une crispation qui les isole et les enferme dans un combat dépassé, en tout cas pour le moment.
Je suis un peu surpris du choix des lecteurs d'Horizons. Qui peut croire que Mélenchon, sauf cataclysme, a la moindre chance? Et Védrine ne se risquera pas dans une campagne électorale, j'en suis certain. Notre but, me semble-t-il, devrait être de convaincre le candidat le plus anti-sarkozyste, qui doit maintenant avoir compris qu'il lui faut un programme, faute de quoi les Français se lasseront de sa posture. Je pense que tu vois à qui je fais allusion.
Rédigé par : archibald | 19 juin 2009 à 11:55
@ Philippe
Le problème de Royal c'est qu'elle ne s'est jamais appuyé sur des conseillers. Elle a conduit sa campagne, à sa guise, n'importe comment, au jour le jour, en improvisant sans cesse. C'est ce qui la disqualifie définitivement à mes yeux.
David Desgouilles
Certes ! Jack Lang a cette image pour tout le monde !
@ Rainer
Incroyable !! J'ai l'impression de rêver.
Tout l'électorat de gauche a voté Royal pour éviter un nouveau 21 avril, ce qui explique les scores dérisoires des verts, du PC et de l'extrême gauche. Néanmoins, elle n'a fait que 25, car sa nullité à nourri le phénomène Bayrou. Ce qu'elle a pris d'un coté, elle l'a perdu de l'autre. Néanmoins elle a été qualifiée tranquillement pour le second tour.
En 2012, si il n'y a pas de crainte d'un 21 avril, il se passera ce qui s'est passé aux européennes c'est à dire un éparpillement de voix à gauche et au centre. Et comme aux européennes, le PS restera en tête (sauf s'il présente deux candidats) Une chèvre avec le poing et la rose se retrouvera en finale.
Mais expliquez donc moi ce qu'incarne Ségolène Royal dans la vie politique ? Une doctrine ? non ! Une expérience ? non ! Une image de compétence ? non ! Un vent de renouveau ? plus maintenant ! Regardez donc les sondages de popularité. Elle n'est même plus populaire à gauche.
@ Archibald
Je ne me souviens plus bien :-) J'avais apprécié la démarche en tout cas ...
D'accord avec toi sur l'enterrement du thème protectionniste et l'impasse des nonistes. On ne parle plus que d'écologie et c'est parti pour durer. Entre nous, cela participe beaucoup a la démotivation de fin de saison que je ressens.
En revanche, je ne suis pas d'accord quand tu dis qu'il faudra un programme. Malheureusement, les élections se gagnent sur des images et des valeurs, pas sur des programmes. Tu te crois ou ? Dans une démocratie de citoyens éclairés ? :-)
Je n'ai pas compris ce que tu veux dire par "notre but". Tu peux préciser stp ?
Rédigé par : Malakine | 19 juin 2009 à 12:14
@Malakine
Seulement, Sarkosy outre ses talents de débatteur que Valls n'a pas a sut changer de discours et de courrant en fonction du temps ce que Valls n'a pas ( un coup Balladurien l'autre séguiniste) fait de manière claire et surtout il n' a pas le parti avec lui ni les MJS ni aucun courrant intellectuel il part de rien et avec des queus de casserrolles en plus)
Rédigé par : Magnin | 19 juin 2009 à 13:13
@Malakine
Bon nous avons tous élu à une majorité écrasante H. Védrine (qui d'ailleurs n'est pas candidat)... Et ensuite on fait quoi ? Un des enseignements de l'experience Chevenement de 2002 est que ce ne sont pas les bac+5 qui font une élection. Cruel retour à la réalité... Dans le marcato des personnalités 'presidentiables' je maintiens qu'il ne faut pas exclure aussi legerement S. Royal, peut etre plutot travailler à l'influencer ?
Par ailleurs je suis totalement opposé à un système de primaires. Mon coté Gaulliste... Les appareils politiques ou les militants n'ont pas à choisir à la place des electeurs. Et l'agonie du PD en Italie montre que cela ne fonctionne pas dans un pays latin.
"La politique est l'art du possible." (Gambetta).
Rédigé par : Rainer | 19 juin 2009 à 17:55
"Pourquoi tu dis ça ? Ségolène Royal s'est bien retrouvé au second tour en 2007. N'importe qui avec l'investiture socialiste en fera autant, sauf candidature dissidente."
Ségolene Royal apportait quelque chose de "neuf",c'était une femme,et elle a énormément joué dessus d'ailleurs,
Védrine pourrait jouer sur son coté compétent mais sérieusement,qui le connait dans le grand public?
Il faudrait qu'il soit désigné candidat présidentiel du PS (vu les ego qui s'affronte la dedans c'est déjà une épreuve en soi),il faudrait ensuite mettre en branle une véritable machine médiatique pour le faire connaitre auprès du grand public et joué sur ses atout,mais cela suppose que certain cadre du PS mette leur ambition de coté,chose peu crédible.
Rédigé par : Jehuty | 19 juin 2009 à 19:00
Je fais des efforts mais la présidentielle, je n'arrive pas à m'y intéresser, c'est grave, docteur ?
Rédigé par : RST | 19 juin 2009 à 19:54
Ah, cher Malakine, moi aussi, j'en rêve de Védrine président de la République. Sauf que je suis sûre qu'il n'en a pas envie. C'est trop un intello.
Donc, mon choix comme Président : Laurent Fabius avec Védrine comme brillant ministre des Affaires étrangères.
Laurent Fabius est le seul à avoir une stature de chef d'état. Cette stature qu'essaie d'acquérir Sarkozy sans en avoir les "moyens". La "stature" ça ne s'invente pas et il n'y en a qu'un qu'il l'ait : Fabius.
Premier Ministre : Manuel Valls.
Continuez vos chroniques, elles nous aident à mieux respirer.
C LA ROSE
Rédigé par : C LA ROSE | 19 juin 2009 à 21:08
@ Malakine
J'aime bien ton idée de "protectionnisme démocratique" même si je ne sais pas trop quelle forme cela peut prendre. ça mériterait bien un billet...
Excellente remarque sur les référendums, c'était sous mon nez mais je n'avais pas fait le rapprochement.
Par ailleurs, je suis sceptique sur le fait que des sondages puissent donner plus de fond aux campagnes. En 2007 on n'en a jamais eu autant et ils ont plutôt incité les candidats à un catalogue de mesures "attrape-tout" qu'un beau programme cohérent comme on les aime sur Horizons. Les débats publics entre candidats peuvent donner le meilleur comme le pire (cf. Bayrou/Cohn-Bendit).
Pour revenir dans le débat, si je comprends bien, ton modèle est une présidence "à la portugaise" (élu par le peuple mais arbitre qui ne gouverne pas). Dans ce cas, Védrine serait sans doute le meilleur. Mais dans ce cas une primaire serait totalement hors-sujet et contre productive.
Longue vie à Horizons
Rédigé par : Aluserpit | 19 juin 2009 à 22:10
Je suis allé faire un tour sur le site de Marianne, et j'ai été très étonné par le nombre de commentaires approuvant ou prenant au sérieux la proposition Védrine.
J'ai souvent apprécié la finesse et la retenue de ses analyses, mais franchement je n'aurais jamais envisagé cet homme sur le devant de la scène. Comme le dit C La Rose, je le perçois comme un homme pourvu de l'esprit de finesse, non comme un bateleur.
Depuis les dernières présidentielles, qui ont montré une fois de plus la puissance de la machinerie spectaculaire au détriment des programmes politiques, je suis persuadé qu'il est désormais nécessaire d'avoir d'abord un bon acteur, qui puisse incarner un récit, une histoire, un conte de fées (de faits), bref, qui suscite et oriente le désir.
Mes trois préférés pour leurs talents de comédiens restent Le Pen, Tapie, et ensuite leur rejeton, Sarkosy. C'est peut-être triste, mais c'est comme ça. Qui aura au PS des talents de tribun (comme Mélenchon) pour passer la rampe dans les meetings, mais surtout, qui, en gros plan, à la télé, saura crever l'écran ?
Pour l'instant, je ne vois (malheureusement) que DSK dans le profil expert à la tête de l'éxécutif, pour respecter la typologie de Malakine.
Je fais délibérément l'impasse sur le contenu de l'histoire à raconter: il faut quand même un canevas qui se tienne un minimum, et qui ne soit pas critiqué par ses propres alliés pendant la campagne (Cf. Ségolène Royal).
Bon ben voilà, je retourne au dernier Frédéric Lordon, (chapitre six, évidemment).
Rédigé par : Taciturne | 19 juin 2009 à 22:49
j'ai peut etre été traumatisé par la déception de 2002, mais l'hypothèse Védrine me parait trop séduisante pour être viable. Tout le PS fera en sorte de tuer dans l'oeuf cette candidature 'décalée' car non inféoodée et porteuse d'autre chose que des minables ambitions. Et le discours auquel il nous a habitué, s'adressant à la raison, refusant les simplifications et montrant la vraie complexité de la réalité ne passera pas dans le hachoir mediatique. A moins de se muer en Obama ce qui n'est pas son genre...
Rédigé par : Rainer | 19 juin 2009 à 23:10
@ Malakine
Notre but: le but de ceux qui sont convaincus par les thèses de Todd.
Vu comment les choses démarrent au PS, nous sommes partis pour une foire d'empoigne où le ridicule le dispute au vide des programmes*. Sarkozy, éliminé d'entrée. Reste Bayrou.
* Et pas seulement des programmes, car sur ce point tu as évidemment raison. Même si l'on s'intéresse aux thèmes de campagne, c'est-à-dire aux intentions formulées un peu clairement, le PS est mal parti pour contester au moins les effets de la globalisation. Sauf si certains (Hamon, Emmanuelli,...) menacent de claquer la porte. Et même...
Rédigé par : archibald | 20 juin 2009 à 01:48
@ Magnin
Ah mais, il a un jeune âge et une belle gueule qui plaît aux femmes. Pour lui, ça doit suffir.
@ Rainer
On fait quoi ? (décidemment !) Bon, il me semble que j'ai déjà fait beaucoup pour promouvoir la candidature de Védrine. L'article sur M2 a bien marché et a produit un petit choc de prise de conscience chez beaucoup de lecteurs apparemment. Ensuite c'est à l'idée de faire son chemin. Maintenant, si tu veux qu'on fasse plus, on peut : Aller faire du lobbying sur les sites des personnalités ou des sections socialistes, créer des trucs sur Facebook ...
Tu veux influencer Royal ? Ben franchement ça sera sans moi ! Mais vas y, je t'en prie, ne te gêne pas : Ecris lui, poste sur Désir d'avenir, créé un blog de soutien ... Y en a qui ont essayé de l'influencer. Chevènement pendant la présidentielle, Hakim El Karoui plus récemment. Et bizarrement n'entends toujours rien d'intelligent dans sa bouche.
En ce qui me concerne, si je peux avoir une influence la dedans, je la consacrerait non pas à l'influencer mais à la démolir. Pour moi, cette femme est le cancer de la vie politique française !
@ Jehuty
Evidemment, cette hypothèse ne peut se concevoir que dans le scénario du conclave, au cas où le parti socialiste voudrait gagner l'élection. Les primaires feront sortir un candidat du deuxième ou du troisième type. Elles sont clairement incompatible avec un candidat du premier (homme d'Etat) C'est con, c'est le seul qui leur permettrait de gagner !
@ RST
Voilà qui me semble contradictoire avec ton post sur l'autre papier (où tu dis que Sarko te fait honte)
Bon ... tu n'as qu'à te dire que certains candidat sont de la fausse monnaie et d'autre des bulles spéculatives prêtes à éclater :-)
@ C la Rose
Fabius ? moui ... le seul problème c'est que plus les années passent plus sont vocabulaire se restreint et plus sa pensée se simplifie. Aujourd'hui il est tombé à un niveau du genre "la gauche c'est bien, la droite c'est mal" Valls pour PM. Pitié !!
Merci pour les encouragements :-)
@ Aluserpit
Quand j'avais essayer de théoriser l'idée d'un protectionnisme de civilisation, j'avais dit ce qu'il fallait protéger c'était ce qui y avait de plus précieux, en l'espèce : la capacité pour le peuple, non pas seulement à choisir leur dirigeant, mais à déterminer les politiques qu'ils conduisent.
Et le mal contre lequel se protéger, c'était tout ce qui est facile, de court terme, qui correspond à nos désirs immédiats. En l'espèce, c'est la tendance au pipole, à la course de cheveaux, l'élection de miss ...
Protéger la démocratie impliquerait de mettre en place toute une série de mesures pour obliger à la tenue d'un débat public sur le fond. Je crois avoir déjà fait un papier la dessus. Je cherche ...
Et voilà ! Décidemment ce site est une mine ! :-)
http://horizons.typepad.fr/accueil/2006/12/encadrer_le_4me.html#more
Bien sûr, il s'agit de limiter les sondages, pas de les développer. A la limite, pourquoi ne pas les interdire carrément. On risquerait des réactions à l'iranienne après les résultats, mais ça changerait complètement la campagne. On serait obligé de voter en fonction de ses convictions et non en tenant compte des chances de succès des uns et des autres. Délire non ?
Oui c'est ça "à la portugaise" si tu veux. Je ne savais pas que c'était le cas là bas, mais c'est ça oui.
@ Taciturne
Moi aussi j'ai été très surpris de la teneur des commentaires sur M2. Comme d'habitude je me fais insulter un commentaire sur deux. (sérieux, ya des fois j'aimerais me retrouver en face des mecs qui écrivent pour savoir s'ils auraient le cran de me dire en face ce qu'ils m'écrivent!) Mais l'autre moitié est souvent très surprise de la proposition et très enthousiaste ! On verra maintenant si l'idée fait son chemin ou pas.
L'objection du "bateleur" revient souvent. Mais qui a dit qu'un candidat à la présidentielle devait jouer au petit napoléon ou à la sainte vierge les bras en croix et en lévitation devant une foule en délire ? Bayrou a un style plutôt sobre en meetig. Je ne crois pas que Chirac non plus était en délire pendant les meetigs ...
Après tout dépend de l'histoire qu'on veut raconter. Si on veut faire le storytelling de l'homme de rupture avec qui tout est possible, celle de l'icone sainte qui va réconcilier les français avec eux mêmes ou celle du sage, de l'homme d'Etat qui va respecter la fonction et être digne de l'histoire de France. En fait, je ne sais pas. Je n'ai pas réfléchis à l'histoire que pourrait raconter une candidature Védrine...
@ Rainer
Très juste la remarque du hachoir médiatique. Mais bon ... ca se travaille une campagne. Il faut concevoir des gimiks, des slogans, mettre en place le storytelling ... N'importe quel candidat devra le faire.
@ Archibald
Je vois que tu t'acharnes à croire en Bayrou. Alors pour te faire plaisir, je vais faire l'effort de ne pas l'enterrer trop vite et continuer à m'intéresser à ce qu'il dit et à son parcours. Mais je vais déjà commencer par Corinne Lepage, personnage injustement méconnu de la vie politique française.
Rédigé par : Malakine | 20 juin 2009 à 08:04
- Supposons passé le premier écueil : H. VEDRINE ne nous ressort pas un scénario à la Delors en 1994...
Les primaires internes au sein du PS sont un second écueil qu'il vaut mieux contourner que franchir. C'est pourquoi je continue à affirmer que la candidature de H. VEDRINE ne peut être que le résultat d'une entente raisonnable entre AUBRY et ROYAL.
Je comprends par avance les objections qui consistent à dire que cette conjonction est improbable. Je comprends aussi que l'on puisse avoir des avis très tranchés sur leur impopularité ou leur incompétence, mais il serait suicidaire de nier leur influence respective et de négliger le poids réel ou potentiel de leurs partisans actuels.
Certes, Malakine se trouve discrédité pour jouer les intermédiaires mais est-ce son ambition ? ^^
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 20 juin 2009 à 11:44
@ Malakine
Le syndrome Gilles de la Tourette est en effet assez commun sur les blogs. ;-)
Non, tu devrais surtout les avoir en face de toi pour voir la gueule qu'ils ont. Là, tu comprendrais sans doute. :-D
Rédigé par : archibald | 20 juin 2009 à 16:19
@ Malakine
L'idée d'une Haute Autorité du Débat Public me mets mal à l'aise. Elle me semble porter des relents de "gouvernement des meilleurs" ou de despotisme éclairé. J'ai peur qu'elle ne donne, à ton corps défendant, du grain à moudre aux adversaires du suffrage universel décrit par E. Todd. Rosanvallon avec sa "démocratie post-électorale" (quelle horreur!) en est d'ailleurs un excellent exemple.
Le modèle dont je te parle rassemble quelques pays d'Europe (Portugal, Irlande, Finlande, Autriche et peut-être d'autre). Il consiste en un président élu par le peuple, généralement une personnalité en fin de carrière, au profil rassembleur et peu clivant, un "père de la nation". Cela correspond donc bien au profil "Chef de l'Etat", et très bien à Védrine. Mais ce modèle implique également que le président soit élu pour une durée supérieure à celle de la chambre basse afin de découpler les échéances et faire des élections parlementaires "l'élection-reine", politiquement clivante.
Le type de présidence est à mon avis inhérent au système institutionnel. Une Assemblée élue un mois et demi après n'a qu'un très faible mandat (pour ou contre le président) et le Gouvernement n'est qu'une courroie de transmission, encore affaiblie par le discours présidentiel devant le Congrès.
Tant que l'on en restera là, le président sera nécessairement "Chef de l'exécutif", et vouloir renforcer le Parlement revient à offrir un peigne à un chauve!
PS: Je suis conscient de ma subjectivité. En tant que pur produit de famille souche, je suis parlementariste dans l'âme!
Rédigé par : Aluserpit | 20 juin 2009 à 17:42