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01 avril 2009

Commentaires

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RST

Superbe analyse qui prend de la hauteur. C'est un résumé de ton futur bouquin ?
Quand est-ce que tu crées ton parti pour préparer cette mutation, ce changement de paradigme ... et les élections de 2017 ?

PS: le lien sur le protectionnisme ne marche pas

Malakine

C'est la ligne éditoriale d'horizons à l'attention des visiteurs occasionnels, c'est une réponse aux commentaires insultants de Marianne2 suite au dernier article, et c'est effectivement la trame du bouquin que j'ai envie d'écrire cet été (excepté le clivage droite gauche dont je n'ai pas prévu de parler)

PeutMieuxFaire

Permettez d'abord que je donne "mon" interprétation du rejet suscité par votre texte sur Marianne2.
1 - Ici nous connaissons (et comprenons en partie) votre animosité envers Ségolène Royal et quand vous la désignez par un surnom peu amène, on ne relève pas. Les Ségolénistes de Marianne2, eux, ne vous loupent pas !
2 - L'accroche, le titre diffère : ici, sur le blog, il est question de naissance (voire plutôt de renaissance) d'un présidentiable. Oui, chez Arlette Chabot, DSK a montré (sans le dire bien sûr) combien il avait encore envie de d'être candidat en 2012 et son aisance, sa pédagogie nous ont rappelé combien il est à l'aise face aux caméras, avec un bémol : pas de contradicteur, pas d'analyses poussées le lendemain de son discours (plutôt creux) par les médias...
Sur Marianne2 il est question de recours dès le titre. Présenter le chantre du "social-libéralisme" comme recours à la déconfiture libérale c'est beaucoup trop léger pour les non-résignés (utopistes ou non), "non-résignés" par définition puisqu'ils commentent encore les articles...

"Pas d'alternative prête à l'emploi" ou "alternative immature" : totalement d'accord. Mais qu'attendent désormais les Français ? Que l'on leur apporte dès la campagne un projet ficelé ou que la personnalité élue restera à leur écoute quoiqu'il arrive ?

Malakine

@ PMF

Je suis assez d'accord sur l'interprétation des réactions sur M2. Il y avait des ségolénistes outragés et des non-résignés, mais aussi des commentaires antisémites, et tous ceux qui disaient DSK est de droite et pas assez à gauche. C'est à ces derniers aussi que j'ai voulu répondre. Ils ne liront pas ce texte, mais c'est pas grave. J'avais besoin une fois pour toute de dire pourquoi je refusais d'entrer dans ce genre de considérations et de me situer sur l'axe gauche droite.

La question de l'écoute a été au coeur de la campagne 2007 et de mon rejet de Ségolène. Dès le début, j'ai écrit qu'il était démagogique et anti-républicain de se présenter devant les électeurs en affirmant "mes idées sont les vôtre" C'est la négation de la politique et la porte ouverte à tous les clientélisme ou corporatisme : et moi et moi et moi ...

Sur le fond, j'ai toujours pensé que les Français n'avaient pas besoin d'écoute, mais d'être dirigés. Ils attendent des solutions et pas des discours qui les brossent dans le sens du poil. C'est aussi à leur attention que j'ai fait ce papier. Plus que jamais dans la période actuelle il faut réapprendre à penser par soi-même.

Bon, mais si on parlait de cette fameuse alternative qui fait défaut ? A votre avis à tous. Ca serait quoi ? Ca devrait être quoi ?

PeutMieuxFaire

- Est-il besoin d'une l'alternative nationale ou de définir un "autre monde" ?

J'opte volontiers pour l'objectif le plus ambitieux. D'autant plus qu'on en prend pas la direction avec un G20 qui pourrait figer un monde libéral.
"(Comme le souhaite le directeur général de l'organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, qui a appelé à réitérer et à "appliquer" l'engagement de novembre contre le protectionnisme. Il a estimé qu'il y avait d'ores et déjà "un dérapage", "une tentation protectionniste qui est bien là")" [extrait d'une dépêche de l'AFP].

Sortir de la crise nécessite le retour à la croissance, selon DSK (entre autres). Or c'est le maintien artificiel de cette croissance qui a produit la crise. Il y a comme une ambiguïté qui suffit pour moi à conforter la thèse (de Malakine) d'alternative à trouver.

Mais, malgré la perception très caricaturale que vous avez eu de l'écoute telle que l'avait prônée SR pendant la campagne présidentielle, je reste persuadé que sa démarche présente toujours un certain intérêt. Elle écrit aujourd'hui que "le dialogue le plus large, sans ostracisme ni complaisance, est nécessaire avec tous ceux – altermondialistes, militants de toutes les gauches, républicains et démocrates attachés à une certaine idée de la France et du rôle de la puissance publique – qui ne sont pas prêts à se satisfaire du vague lifting d’un système dont tous les fondamentaux sont à revoir".
Source : http://www.jean-jaures.org/essai23/essai23.pdf

Je serai très heureux de voir émerger ici les prémices d'une autre politique, voire à y participer. Si de banals citoyens peuvent avoir des idées à la "hauteur des enjeux historiques", autant que se présentent à leurs suffrages des candidats prêts à les entendre ! Or il y en a une ! :)

Bonne journée...

dmermin

@PeutMieuxFaire : "Présenter le chantre du "social-libéralisme" comme recours à la déconfiture libérale c'est beaucoup trop léger pour les non-résignés" : léger mais logique. S'il fallait, maintenant, remplacer Sarkozy, je ne vois guère que DSK en candidat crédible. Et ce serait un "recours" pour les libéraux car : 1) ils ne vont pas renoncer du jour au lendemain au libéralisme, 2) ils savent qu'ils doivent lâcher du lest. DSK pourrait avoir un discours de campagne "très à gauche", et une politique "très à droite".
Le seul vrai défaut que je vois dans ce "recours", c'est que Malakine l'a posé pour 2012 : à cause de la crise, les 3 ans qui nous en séparent, représentent une éternité ! D'ici-là, le libéralisme aura tellement perdu de sa crédibilité et de son "réalisme", qu'aucun candidat ne pourra s'en revendiquer. (En tout cas, je l'espère!)

Math

La mondialisation a rebattu toutes les cartes, et nos politiques sont impuissants face au monde économique.
C'est fataliste mais surement vrai.
Comme il doit être vrai qu'une action politique mondiale doit être capable de redonner un sens à notre monde. Non ?

Vous ne pouvez pas demander à chacun de réfléchir par lui-même, de redevenir un citoyen, et jeter l'idée de démocratie participative de Royal à la poubelle...

maup

NDA! NDA!
Eh eh...
Bah oui, je sais bien, mais bon...

Math

NDA c'est Nicolas Dupont-Aignan ?

dmermin

@Math: L'idée de "démocratie participative" répond au manque de "collectif" que tout le monde déplore à juste titre. Le problème, c'est que la "démocratie participative" ne peut provenir que de la base. En faire un objectif politique plus ou moins piloté du haut d'une structure conduit au paradoxe bien connu du type : "sois spontané !", où forme et sens sont en contradiction. Les paradoxes de ce genre sont insupportables car on les ressent sans avoir bien conscience de la contradiction. On ne peut donc que souhaiter, (un souhait n'est pas un but), que les citoyens participent plus.

Abdel

Intéressant Malakine

Ce billet décrit ce que intuitivement beaucoup pensent.

Les politiques n'ont plus prises.

A regarder, nous pouvons dire que nous vivons une époque formidable, les statistiques battent des records (tenez, aujourd'hui :750 000 chômeurs de plus en Mars au US, petite accélération).

Face à ces évènements graves, ils nous faut une personne qui est une notion du destin de la France:

Déterrons De Gaulle et appelons le Docteur Frankenstein pour lui redonnez vie.

Sybille

Ca ne m'étonne pas vraiment que l'article précédent ait créé beaucoup de réactions de rejet.
Pour le lire, il fallait déjà surmonter le rejet causé par le titre. Ce que j'ai fait!

Ce 2ème article est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus riche.

Je partage ce sentiment que la gauche même "dite" extrême n'est pas assez révolutionnaire.
Par là, je n'entends pas les partisans de la terreur et leurs cousins et petits-enfants. Non!

Cette gauche de gauche autant que les Organisations Génétiquement Modifiées comme le PS,ou la droite et le centre mou, Bref tous ces partis font désormais corps avec le système, dans un espèce de dialogue, où chacun joue sa partition de la même symphonie délétère.

Effectivement
"Le changement suppose une alternative qui n’existe pas encore. Ce sera à la société et à nous tous de la construire, si on voulait bien abandonner nos idéologies périmées et nos attitudes de supporters ou d’opposants pour redevenir … des citoyens ".

J'ajouterai que l'alternative sera vraisemblablement "Révolutionnaire", au sens où le réclame tout changement de civilisation.

Feelgood

La solution vient-elle vraiment d'un repli identitaire de la France sur-elle même ?
Les élections européennes vont faire émerger dès juin des résultats radicaux en raison de l'insatisfaction de la population et la crise sociale que les français ressentent au quotidien (il suffit d'écouter les gens autour de nous). Je pense davantage à de vrais mouvements de foules qui vont faire exploser les revendications et faire émerger de nouveaux profils politiques. Auront-ils assez de maturité politique le jour J (3 ans) ?

Hopfrog

@ Feelgood

Vous avez, je crois, tout à fait raison de prévoir pour les européennes un vote hostile au pouvoir sarkozyste et même, plus généralement, à la classe politique dominante (PS, MRG, Nouveau Centre, etc.).

Sous la pression de la crise (laquelle va en s'accélérant), l'opinion publique évolue de plus en plus vite. De ce point de vue, c'est déjà un abîme qui nous sépare du climat de 2006-2007.

Malakine écrit que « les politiques courent désormais davantage après l'opinion qu'ils ne la font. » Sa remarque me paraît juste concernant les partis traditionnels (de l'UMP au PS compris), qui défendent désespérément des arguments, des façons de voir et des idées qui apparaissent désormais clairement périmées.

Songez à la rapidité (un an à peine) avec laquelle l'économie mondiale s'est effondrée. Or, trois ans nous séparent encore des présidentielles de 2012. Dans l'intervalle, le système politique français a largement le temps, lui aussi, de s'effondrer.

Et ce n'est pas Strauss-Kahn qui, depuis Washington, pourra y changer grand-chose…

olaf

La situation est exceptionnelle, même si le mot fait peur, je ne crois pas que d'une telle situation puisse émerger quelque chose de différent qui soit puisse être proche d'un DSK. Un point de bifurcation c'est en général imprévisible.

le chafouin

Bonjour!

ça faisait un petit moment que je n'avais pas commenté ici, l'économie ne m'intéressant pas. D'ailleurs, je remarque qu'en ce qui concerne Sarkozy, tu nous expliques qu'il serait difficile de faire différemment économiquement parlant : mais tout n'est pas qu'économique, dans la vie!

Sur l'ouverture, je crois que tu charries un peu : kouchner et besson ont rallié la droite par opportunisme, pas par souci d'unir deux points de vue conciliables. Il y a plus d'égo que de politique là dedans, tu ne crois pas?

Par ailleurs, s'il faut appeler à dépasser le clivage droite-gauche, je ne crois pas que le syncrétisme que tu appelles de tes voeux soit la solution. Le mi-chemin, c'est un peu faiblard...

En revanche, j'applaudis des deux mains à ton idée (et celle de Todd) de protectionnisme à l'échelle européenne. Si l'Europe doit avoir un intérêt, c'est au moins celui de nous protéger! LE cadre national étant désormais trop exigu, le cadre continental paraît tout à fait adapté. Le libre échange mondialisé, c'est bien beau, mais cela restera un système injuste, inique et inefficace tant que les règles du jeu ne seront pas les mêmes partout.

J'en vois peu qui proposent ce protectionnisme aux européennes. Qui? Villiers et NDA?

Par contre je ne suis pas d'accord avec toi sur la faiblesse du politique. Je pense que c'est actuellement le cas, mais que ce n'est pas forcément une fatalité. Protectionnisme plus retour à l'idée de nation peuvent très bien donner du contenu et de la force au politique.

P.S : le sauveur, je n'y crois pas trop non plus. et les trois immatures cités n'ont aucune chance de relever le pays.

Laurent, gaulliste libre

@ Malakine,

Très beau papier. Je souscris complètement à l'analyse sur la non pertinence du clivage droite-gauche, dont les racines remontent au débat sur l'autre politique du début des années 90 et Maastricht selon moi. Le PS et l'UMP sont les deux faces d'une même pièce et le Modem n'en est que le contour.

J'aime beaucoup la conclusion, extrêmement gaulliste. Le salut viendra des Français et de notre rencontre avec un homme qui voudra vraiment remettre en cause le système pour construire une alternative. J'aime beaucoup le passage sur les "sources diverses", qui est très juste. Il est important que nous ne nous enfermions pas dans notre réduit alternatif, en se coupant du reste de la population, de ce qu'ils voient, ce qu'ils lisent, ce qu'ils entendent. Car pour faire passer nos idées, nous devons mieux appréhender l'environnement actuel.

Hier, j'ai vu Gréau sur Taddéi. Malheureusement, il n'a pas été un très bon avocat de son protectionnisme. Il n'a pas su trouvé les arguments qui frappent, restant sur des aspects un peu trop secondaires...

Pour moi, l'alternative existe : c'est le gaullisme. Le Général de Gaulle avait formalisé beaucoup de choses qui prennent encore plus de sens aujourd'hui que dans les années 60 : sur l'organisation des pouvoirs publics, sur l'international, sur l'économie. C'est cette matrice, qui a déjà beaucoup servi notre pays, qui peut à nouveau nous permettre de changer.

NDA parle depuis des mois de protectionnisme mais également d'un nouveau traité qui corrigerait la monstruosité des traités précédents. Il présentera ce traité alternatif dans quelques semaines.

Feelgood

@Laurent, gaulliste libre,

La référence que vous faite au gaullisme m'interpelle parce qu'elle semble trop formatée et passéiste dans sa dénomination. Les concepts véhiculés par ce mouvement sont sans doute à étudier et à incorporer dans notre fonctionnement sociétal pour certains points. Je trouve cependant que cette référence à un homme décédé en 1970 prend un sacré coup de vieux. Comme le dit Malakine, il faut prendre le meilleur de chaque courant mais aussi regarder le présent et l'avenir. La référence au passé nous fait conserver nos dogmes or nous avons besoin d'un puissant vent de fraicheur et de nouveautés.

Boréale

Il y a 3 ans, Obama était un sénateur quasi-inconnu...

oppossum

Oui
plutôt assez d'accord avec cette idée que le clivage droite/gauche s'est épuisé , en fin de compte, en un maintien et une justification du système global. Cet antagonisme a pu donner l'illusion de perdurer , en France notammnent, car nous avons une tradition de théâtralisation des affrontements ...
Et la synthèse réelle de ce tango des antagonismes s' est faite dans ces institutions européennes , fruit d'un socialisme libéral ou d'un libéralisme global très social.

On peut parler de 'complémentarité' pour ne pas être trop négatif , en même temps que d'un 'affaissement' dans une sorte d'impuissance ouatée . L'Europe économico-semi-démocratique : belle réalisation d'un espace bureaucratie éclairé à l'écran plasma, relativement prospère et social, très sensible à l'aspect conservatoire de la Terre mais sans marge de manoeuvre et un peu asexuée face au Monde qui bouge et rue dans les brancards.

Que la Kriiise rende caduque ou déchire le voile de ces oppositions , c'est certain, mais qu'elle soit une sorte d'aboutissement paroxysmique et logique d'un système qui se fait hara-kiri et ne pourrait renaître de ses cendres , j'en doute.
C'est une très grosse crise purement monéto-financiaire, importée de son centre névralgique à sa périphérie (vaguement plus vertueuse) ,comme en ont connues de nombreuses civilisations. Rien de nouveau sous le soleil.
Bien entendu, il s'agit là d'un des "maillons faibles" de notre système , un de ceux où les contradictions forgent leurs noeuds : mais il y a d'autres.

Néanmoins il serait nécéssaire de se relever de ce tremblement de terre economique et social, d'une autre façon que les autres fois , mais ceci, pour des raisons suppléméntaires externes , à savoir : épuisements des ressources naturelles, finitude de l'énergie et de l'eau , changement climatique , le tout sur fond d'accroissement démographique et de réveil d'une partie du monde ...

Penser avec la naïveté des progressistes ou positivo-rationalistes que la science pourra tout naturellement trouver des solutions à ces défis, est bien présomptueux : la première claque est déjà donnée avec l'impuissance des hommes face aux modifications climatiques -qu'on en soit responsable ou simplement complice, à présent peu importe- , et pourrait se prolonger en une seconde par l'impuissance à s'y adapter ...
D'ici à prôner la décroissance ou la restriction peut-être pas , tout dépendant du contenu de ce qu'on appelle "croissance" : mais il faudra très certainement composer et renouer avec une austérité joyeuse et une échelle de valeurs ... plus traditionnelle.

Sauf découverte de la pierre philosophale , de l'élixir de jouvence et du mouvement rotatif éternel, nous serons tenu d'aller dans cette direction ... de gré ou de force, et avec plus ou moins de malheurs ...

La recherche d'un hypothétique nouveau paradigme (philosophale) ou la mise en place de nouvelles règles organisationnelles sont louables et indispensables , mais tout ébranlé qu'il soit, on voit bien que la force d'inertie du système l'entraîne à la fois à se prolonger dans la même logique , et d'un autre côté à s'enfoncer même plus profondément dans une partie de ses erreurs originelles !
C'est pourquoi oui, je me dis que le protectionnisme 'éclairé' est peut-être une première issue possible pour casser une logique ontologiquement débile et matériellement suicidaire. Une façon également de restructurer un peu des pans de sociétés mise à mal par l'absence de travail et un piètre assitanat, ou bien l'acculturation et/ou la désintégration culturelle dans l'exploitation.
Et également une façon de récupérer un peu de maîtrise et de pouvoir dans ses choix politiques et dans ses capacités d'actions (sans tomber dans le baratin creux et mécaniques de la 'veille' démocratie obligatoire et d'une citoyenneté de tous les instants et à tous les étages !)
C'est à dire que dans mon (petit) esprit, le protectionnisme n'est pas conçu comme un réducteur d'inégalité , mais comme une réappropriation de soi-même.
Bref, presqu'un humanisme ... même si, n'étant pas économiste j'ai du mal à voir à voir comment cela pourrait se mettre en place ...

Mais n'allez surtout pas en déduire que ce protectionnisme serait antinomique de la notion indispensable et capitale de marché , conçu comme l'approche la moins irrationnelle, à un moment donné , pour tenter de donner une valeur, donc un prix, donc une équivalence , même subjective, entre des activités humaines , permettant ainsi des échanges . Et c'est aussi une manière de démocratie.
Vivants, la carpe et le lapin peuvent faire bon ménage dans un même espace écologique.

Comme le dit Malakine ces nouvelles orientations ne surgiront pas d'un homme. On ne rencontre pas un De Gaulle sous les sabots d'un cheval, et même lorsque cela est , on n'en mesure pas toujours la portée, puisqu' effectivement ce n'était aussi qu'un homme, donc un paquet de préjugés ...

Néanmoins, penser que la voie pourrait être tracée par le peuple ou l'opinion me paraît relever de l'illusion , compte tenu qu'une partie du système et de ses 'dirigeants' sont bien l'envers de nos micro-choix quotidiens.
La France est là encore un magnifique exemple consistant à demander une chose et son contraire à l'Etat et tous ses représentants, avec une véhémence et une indignation dans les yeux, telles que cela vous ferait douter si vous n'en connaissiez le caractère gentiment égoïste et inconscient.
(L'anti-sarkozysme non contrôlé étant le plus piètre symptome, à la fois bénin mais aussi épouvantablement malsain et révélateur . Sarko comme la personnification de notre névrose et de la lamentable tentative pour en sortir : tétanisation compulsive !)

Y'a du pain sur la planche dans nos têtes avant de savoir par ou, et comment tailler la route correctement.

BA

Comme d’habitude, le G20 a conclu sa réunion par un hymne au libre-échangisme mondial.

Comme d’habitude les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont approuvé cette déclaration de guerre au protectionnisme.

Comme d’habitude, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi et Gordon Brown ont approuvé cette déclaration de guerre au protectionnisme.

Résister au protectionnisme ; promouvoir le commerce mondial et l'investissement.


http://www.londonsummit.gov.uk/en/media-centre/latest-news/?view=News&id=15766937

Gilbroz

Bonjour Boreale !
Ciel ! Une pragmatique ici bas ?
Je n'ai plus trop le temps de venir, ayant repris une activité (je t'enverrais un mèl).
En ce qui concerne le G 20 :
Les résultats dévastateurs de la crise ont dorénavant acquis une charge dramatique suffisante pour induire la remise en ordre que ’’l’électron libre’’ appelle de ses vœux depuis bien longtemps.
Il faut même applaudir, avec KEYNES, ce que certains qualifieront du doux euphémisme de pragmatisme, qui ’’amène hommes d’états et gestionnaires à limiter les conséquences les plus graves des ERREURS DE L’ENSEIGNEMENT QUI LES A FORMÉ , en prenant des initiatives presque en contradiction avec leurs principes, tous en étant, dans la pratique, ni orthodoxes ni hérétiques’’.
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/CHEMILLIER_GENDREAU/15302’’ http://blog.mondediplo.net/2009-03-31-Pekin-le-dollar-et-le-G20 .

En réalité les avancées du sommet sont surtout des effets d'annonce destinés à faire revenir la confiance chez les moutons de Panurges qui ont mangé l'herbe empoisonnée par les ''TOXIQUES'' choisies par les banquiers. Banquiers qui jouissant d'une impunité ubuesque, leurs demandent maintenant, sans vergogne, de payer leurs mauvais choix à travers les emprunts d'état (leurs futurs impôts). Je ne demande pas qu'on les pendent, simplement que ceux qui ont fait preuve d'incompétence et de légèreté soient limogés sans solde. Pourquoi ce qui est la règle dans les PMI, ne s'appliquerait-elle pas aux directeurs de banques ?
Oz

Affreux jojo

Article interessant et meme captivant.
Cependant, parmi les nombreux points qui pourraient etre développés j'en citerai rapidement deux/
1 La réalité du clivage droite-gauche
"Les projets de la droite et de la gauche sont en réalité plus complémentaires que concurrents".Autrement dit les difficultés d'adaptation à l'évolution de la société sous ces aspects économiques, politiques ou autres s'effectuent par des COMPROMIS politiques ( ne pas confondre avec la compromission) ce qui est la base meme de la DEMOCRATIE ,terme mis à toute les sauces mais que vous redécouvrez dans cet article.Ce n'est pas à mon avis le plus mauvais des systèmes, il a l'inconvénient d'etre lent et la recherche du compromis hazardeux est implicitement basé sur " j'admet vos arguments mais tenez aussi compte des miens".C'est quand meme mieux que "j'ai raison contre tous et en particulier contre mes ennemis de classe".
2 Le protectionnisme
Tentant, de plus en plus tentant, ce protectionnisme au niveau des états qui permettrait de résoudre les problèmes économiques , politiques, culturels, bref le nouvel eldorado de la pensée politique alternative qui vous aux gémonies rétrogrades et dogmatiques ceux qui pronent une continuité dans l'ouverture du libre échange.Non pas que ponctuellement on ne puisse y avoir recours, mais fondamentalement le protectionnisme tout simplement par la pente naturelle des choses et des ambitions humaines irait vers une mainmise d'un appareil d'état sur la vie des citoyens au nom par exemple de plus de fausse égalité, une fermeture des frontières pour ne plus recevoir de biens et de services d'ailleurs qui concurrenceraient les biens et services chers produit dans un pays ( un exemple typique et notre SNCF nationale ou une "élite" ouvrière est capable et serait capable de bloquer le pays appliquant à plaisir un slogan de la dernière élection européenne " pour une concurrence non libre et faussée).Le fait d'etre dans une structure supranationale souple comme l'Europe permettrait ( et permet ) aux citoyens d'échapper à l'étouffante pesanteur d'une bureaucratie d'état ( de nombreux cas existent ou un différent a été résolu au niveau de l'Europe).Enfin c'est ne pas tenir compte de l'évolution technologique de la société ou d'un simple clic on peut accéder à des informations , des bien s et des services générés à l'autre bout du monde.Le protectionnisme irait-il jusqu'à "controler Internet" et rendre le Minitel obligatoire à l'exception de tout autre média pour tous les accros du clavier?Pourquoi pas !!!
On pourrait trouver d'autres situations ou le "protectionnisme" est porteur peut etre de solutions à court terme , mais certainement pas d'avenir radieux à long terme.

Bien à vous.

Gilbroz

@Affreux jojo,
Regis Debray dit "Les idées d'une époque sont comme le mobilier ou les appartements de la classe dominante : ils datent de l'époque précédente".
C'est d'imagination dont nous avons besoins dans les cas de crises, pas de vieilles lunes ayant déjà fait la preuve de leur inefficacité à long terme.
Au cas où il y aurait des personnes qui s’intéressent au monde réel dans ce blog :
Nous avons cette année un exemple de ‘’révolution’’ dans l’industrie, où nous voyons toutes les vieilles théories être dominées par les ‘’gros bureaux d’études’’ (La F1).
En effet devant des situation nouvelles les TECHNICIENS doivent s’effacer devant les TECHNOLOGUES.
En gros les têtes bien pleine doivent s’effacer devant les têtes bien faites, les informations doivent s’effacer devant l’expérience et l’imagination.
Bien sûr, c’est mieux que rien… quand on ne possède ni expérience ni imagination, on est bien obligé de se rabattre sur les vielles idéologies… Mais ce n’est qu’un pis aller.
Cordialement.

BA

Un article de François Leclerc, à propos d'une nouvelle norme comptable qui permet aux banques de faire baisser miraculeusement le montant de leurs actifs pourris :


http://www.pauljorion.com/blog/?p=2638

RST

@ BA
Je sais bien que je ne suis pas chez moi ici, mais vous ne pourriez pas aller troller ailleurs ? Ca devient fatiguant vos interminables billets recopiés totalement hors sujet !!!

@ Affreux jojo
Je ne voudrais pas mourir idiot (je sais, ça va être difficile) mais vous pourriez, sans rire, me donner un exemple, un seul, pour illustrer votre affirmation :
« Le fait d'être dans une structure supranationale souple comme l'Europe permettrait ( et permet ) aux citoyens d'échapper à l'étouffante pesanteur d'une bureaucratie d'état ( de nombreux cas existent ou un différent a été résolu au niveau de l'Europe) »

@ le chafouin
« l'économie ne m'intéressant pas » peut-être que l’ économie ne t’intéresse pas mais elle, elle s’intéresse à toi. Alors tu peux faire comme l’autruche et mettre la tête dans le sable, cela n’empêchera pas que ta vie de tous les jours sera affectée par des décisions prises « au nom des principes économiques ». C’est un peu comme ceux qui disent « moi je ne fais pas de politique » et qui croient comme ça qu’ils seront tranquilles alors qu’ils ne font que laisser à d’autres le soin de décider pour eux.
« mais tout n'est pas qu'économique, dans la vie! » Qu’est-ce que cela veut dire ? La encore, nier la réalité, nier le fait que c’est le pouvoir économique qui dirige le monde, c’est faire l’autruche et refuser de voir la réalité en face.

Feelgood

Sans vouloir inquieter qui que ce soit, nos dirigeants au G20 ne sont ils pas en train de faire de la mystification, de la prestidigitation ? L'utilisation d'adjectifs plus démonstratifs les uns que les autres pour qualifier leurs décisions semblent plutôt être une couverture de leur part afin de masquer leur impuissance dans la gestion de cette crise.
La conservation affichée des dogmes économiques, les placebos financiers présentés sont de nature à nous faire penser que oui.
Il n'y a pas (encore) d'alternative disait Malakine. Visiblement !

dmermin

Le clivage droite/gauche est effacé sur les plans politique et économique, mais il subsiste malgré tout sur le plan culturel, ce n'est pas négligeable.

Il n'y a pas encore d'alternative et il n'y en aura jamais : le système mondial va être amendé, et la croissance finira par repartir. D'abord parce qu'on ne peut pas construire un nouveau système comme une ville au milieu des champs; ensuite parce que le capitalisme restera ce qu'il est : une idéologie de la concurrence et de l’irresponsabilité. S’il est très efficace pour produire et consommer, il est parfaitement inapte à orienter globalement l'activité humaine.

Le salut viendra-t-il du peuple ? Ce n'est pas impossible, mais le peuple n’existera vraiment que lorsqu’on l’entendra parler, que ce soit dans la rue s’il fait sa révolution, ou dans les médias si ceux-ci font la leur.

Affreux jojo

Réponse à Gilbroz. Je vous renverrai bien la citation de Régis Debray car de mon point de vue ce n'est pas faire oeuvre d'innovation en pensant que le "protectionnisme" serait la pensée nouvelle du siècle à venir.Ce que je soulignais et que je maintiens c'est que le "protectionnisme" peut conduire à des structures d'un état sclérosé que l'on peut appeler socialisme national ou national socialisme.JE PERSISTE ET JE SIGNE;
Bien à vous

René Jacquot

@ Feelgood et tous

Le G20 s'est passé tel que le laissait présager cette fausse dramaturgie mise en place par nos médiacrates. Tels des pantomimes, nos "gouvernants" ont fait le job: Obama a été "cool", Merkel "sérieuse", Sarkozy "actif", Berlusconi "rigolo", Lula "amical", Medvedev "cordial" et Hu Jintao "conciliant"...

Résultat, une déclaration de bonnes intentions qui laisse même sa faim Jacques Attali (sans compter la presse anglo-saxonne) avec en prime un bonus payé par le contribuable pour l'institution qui est à l'origine des ajustements néolibéraux de ces dernières années: le FMI.

La liste des paradis fiscaux restera dans le domaine de la soft law... Macao, Honk-Kong, le Delaware ne seront pas dans la liste d'ailleurs.

Quant à la politique de relance, elle demeure définitivement le parent pauvre de ce G20... Comme l'a écrit Laurent Le Gaulliste "Où est la politique anticrise a destination des millions de chômeurs de l'économie réelle?", nulle part évidemment.

@ protectionnistes du blog

Mathieu Laine que l'on dit de "droite" (pauvre Thiers) s'en prend au protectionnisme:

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/04/04/01006-20090404ARTFIG00118--protectionnisme-la-fausse-bonne-idee-.php

Il faudrait peut-être lui préciser que David Todd est beaucoup moins engagé que son père sur cette question et qu'il parle du protectionnisme surtout en historien.

Voici sinon la brochure de Bouzou sur le protectionnisme:

http://www.fondapol.org/publication/titre/quatre_propositions_pour_que_leurope_ne_tombe_pas_dans_le_protectionnisme.html

Gilbroz

@Affreux JOJO,
Vous dîtes : "Ce n'est pas faire oeuvre d'innovation : en pensant que le "protectionnisme" serait la pensée nouvelle du siècle à venir."

Bin OUI, c'est exactement ce que dit Régis !

C'est pour cela que je dis qu'il faut en effet se protéger, mais par des moyens plus modernes, plus adaptés, plus subtils.

Un peu comme pour le communisme : Ce n'est pas le principe qui est caduque, mais le COMMENT il a été mal appliqué en URSS.

Il faut donc en changer le nom, où au moins présenter son nouveau visage !

Mais çà ! Personne n'en a encore été capable !

Gilbroz

René Jacquot,
Vous vous contenter de citer de gens qui pensent, comme ci ou comme çà !
Mais que pensez vous.... VOUS ?

dmermin

C'est sur le blog de Frédéric Lordon que j'ai répondu à des choses dites ici, parce que je pense que ma réponse prolonge sa "déconstruction du mérite" et parce qu'il parle de responsabilité. Pour les curieux, c'est le commentaire (en 2 morceaux) : "refonder le sens des responsabilités" : http://blog.mondediplo.net/2009-03-26-Bonus-et-primes-le-resistible-chantage-des#forum27748 -

Affreux jojo

A Gilbroz. Très interessante et révélatrice votre remarque qui image bien le débat sur ce forum:"...ce n'est pas le principe qui est caduque mais le COMMENT il a été appliqué en URSS"
Précisemment ce n'est pas le COMMENT , mais le POURQUOI qui me semble important.
COMMENT :NE REMET PAS en cause le principe et donne à son échec les arguments serinés : c'est la faute du culte de la personnalité, c'est le niveau économique bas et culturel des populations qui a obligé de constituer un régime autoritaire, c'est l'impérialsme qui nous en veut,...
POURQUOI : RENVOI à se poser les questions : comment un parti unique, ayant tous les organes de l'état à sa disposition, ayant quadrillé la population comme jamais dans l'histoire de l'humanité par une kyrielles d'organisations , prétendant protéger sa population de l'extérieur a t-il échoué ? comment avec tous ces paramètres en main ce fut un sanglant échec.La réponse est toujours attendue de la part de ceux qui ont promu, expliqué,mis en oeuvre ce principe.
Ce n'est pas s'éloigner de nos préaucupations sur le " protectionnisme" car précisemment ce peut etre , au nom de la défense des plus faibles bien sur, la tendance d'une dérive de notre société politique vers une mainmise d'une bureaucratie que je nomme socialisme national quand c'est à "Gauche" ou l'idée est défendue ou national socialisme quand c'est à "Droite" qu'il est proclamé et dont l'un des fondamentaux est de pouvoir, à terme, fermer progressivement les frontières et rester dans un univers fermé entre soi .
C'est cette perspective qui me semble se dessiner par petites touches , comme un message subliminal ou dans le non dit ,dans ce forum "il n'y a pas encore d'alternative".
Je terminerai en relisant la phrase de Régis Debray qui m'a été si gentiment mise sous mon nez :"Les idées d'une époque sont comme le mobilier ou les appartements de la classe dirigente (*), ils datent de l'époque précédente.
(*)la classe dirigente en urss s'appelait "apparachicks, dans nos sociétés occidentale elle englobe les intellectuels.

dmermin

Le protectionnisme est une clef du changement, car le mot à lui-seul implique la reconnaissance d'un fait : la concurrence venue d'ailleurs est agressive, comme le tabac pour les poumons. Mais surtout, il s'oppose à l'économie libérale qui fait abstraction du territoire, ne voulant voir que des personnes morales, les entreprises. Cette économie-là nie tout ce qu'il y a de collectif dans la vie humaine, alors que le protectionnisme est d'emblée une stratégie collective.

dmermin

Delhommais signe dans Le Monde un article fort déprimant, "Le capitalisme est mort, vive le capitalisme !", où il enterre l'altermondialisme en deux coups de pioche. C'est une posture intellectuellement débile, car ce n'est pas parce que les altermondialistes n'ont pas d'alternatives "un tantinet réalistes" que le système s'en trouve adoubé. Au demeurant, on peut douter du caractère réaliste de la politique de sauvegarde du système sans s'interroger sur sa date de péremption.

Sûr qu'il faut le "sauver" à court terme, mais, à long terme, la certitude s'inverse : il faut littéralement le détruire.

yann

@Malakine

Une très bonne intervention de NDA face à Christophe Barbier sur LCI. Le barbier a essayé de le couler en coupant sans arrêt ses propos mais il s'en ait bigrement bien tiré le NDA:
http://tf1.lci.fr/infos/france/politique/0,,4335322,00-nicolas-dupont-aignan-est-l-invite-de-christophe-barbier-.html

@Affreux jojo

Vous caricaturez les protectionnistes dans votre premier post, et vous confondez deux notions comme tout les libéraux celle de concurrence et celle de libre-échange. S'il existe deux termes c'est qu'ils ne disent pas la même chose. On peut être en régime de libre-échange et avoir plus de concurrence mais on peut avoir un régime de libre-échange et ne pas avoir de concurrence les monopoles mondiaux çà existe. De plus quand Renault délocalise en Europe de l'est elle ne se fait pas concurrence à elle même que je saches.

Pour avoir de la concurrence il suffit d'avoir plusieurs acteurs sur un marché que celui-ci soit ouvert ou pas, si demain nous taxons les automobiles japonaises Toyota ne sera pas touché puisqu'elle produit en France les voitures qu'elle y vend. Il y a aura donc toujours concurrence. A contrario des monopoles mondiaux comme Microsoft ne semble pas s'inquiéter de la concurrence malgré l'ouverture totale, au contraire il y a fort à parié que le protectionnisme dans ce domaine aurait permis l'émergence de multiples acteurs nationaux capable de mettre à mal l'empire de Bill Gates.

La mondialisation néolibérale a pour principal caractéristique la destruction progressive de la concurrence, elle produit des géants à l'échelle international à coup d'OPA agressive et de fusion acquisition. La plus grande preuve est l'explosion des profits ,tout bon économiste un peu honnête sait que plus il y a de concurrence moins les profits sont élevés, en effet la pression de la concurrence oblige à réinvestir et à diminuer les couts en permanence. Or il se trouve que les actionnaires, ces dernières années, n'ont jamais autant été arrosés preuve flagrante du manque de concurrence réelle dans de nombreux secteur. La concurrence libre et non faussé cher à l'Europe concentre toujours le pouvoir quelque soit la taille du marché. Mais l'avantage avec les marchés limité aux nations c'est qu'il y a un acteur externe, l'état, qui peut règlementer voir démanteler les monopoles privés si besoin est. C'est précisément parce qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura jamais d'état mondiale que les grosses entreprises ont poussé à la mondialisation libre-échangiste, car elles savaient qu'elles pourraient ainsi créer des monopoles intouchables à l'échelle planétaire.

C'est une escroquerie intellectuelle que de prétendre que le libre-échange accroit la concurrence c'est vrai à court terme mais complètement faut à long terme exactement l'inverse de ce que vous dites.

Enfin le protectionnisme visent a transféré la concurrence vers l'efficacité économique. En effet le libre-échange réduit l'investissement productif, pourquoi investir pour rénové des usines en occident alors que l'on peut, pour un prix moindre, déplacer l'usine en Asie et faire des gains monstrueux sans pour autant accroitre la productivité physique, simplement parce que l'esclavage c'est moins couteux que le salariat. Le libre-échange c'est la prime à l'entreprise la plus dégueulasse et non à la plus sérieuse et efficace. La concurrence n'a d'intérêt que si elle permet une réelle amélioration de l'efficacité du travail. Si elle promeut l'esclavage elle perd complètement son objectif initial qui était d'améliorer le fonctionnement global de la société, elle ne favorise alors qu'une micro-minorité de rentiers et je ne crois pas que ce soit là l'objectif d'un libéral véritable non?

olaf

La concurrence c'est bien joli, mais quand il y a beaucoup d'entreprises à faire la même chose ça induit des couts commerciaux, publicitaires, administratifs ... multipliés par autant d'acteurs, donc réduit le facteur d'échelle permettant une meilleure utilisation des ressources.

Mieux vaut un service public monopolistique dans le domaine de l'énergie, de la poste ou d'autres secteurs de ce type qu'une concurrence dispendieuse.

L'équilibre est difficile à trouver entre grande taille des acteurs et risque de monopole. Il y des activités qui peuvent être faites à petite échelle et d'autres pas, me semble t il.

La recherche fondamentale par exemple ne se fait quasiment pas dans le privé.
La seule concurrence y est celle des pays ou des centres de recherche entre eux et pourtant c'est une activité du secteur public.

Le problème du monopole est d'être en mesure de proposer des prix plus élevés que nécessaire et aussi le risque d'une perte d'efficacité et d'inventivité, mais ça permet si c'est géré honnêtement, de pouvoir établir de meilleures conditions de travail et des investissements plus importants. Le risque de la concurrence est de revoir toujours à la baisse les conditions de travail au profit de la finance, c'est bien ce qu'on voit depuis 20 ans au moins.

L'asymétrie entre le salarié et l'investisseur boursier est que ce dernier peut panacher son investissement, il ne subit pas le monopole de de ce dans quoi il investit. Le salarié, lui, est soumis au monopole de son employeur, sa seule bouée de secours est le chômage, et encore, il ne peut pas démissionner pour pouvoir en bénéficier. De plus par les temps actuels, le chômage n'est pas une situation très enviable.

yann

@Tous

Une super vidéo de Jacques Sapir sur le protectionnisme toujours aussi précis et clairvoyant:
http://www.dailymotion.com/video/x8syh2_jacques-sapir-euro-et-protection

@olaf

Effectivement j'avais oublié de parler de l'effet de la concurrence sur les secteur à faible gain de productivité. Quand l'innovation et les gains de productivité sont limité voir impossible pour des questions physiques, la concurrence produit du gaspillage à travers le marketing et la multiplication des couts parasites sensé donner un avantage commercial. Les renseignements téléphoniques récemment ouvert à la concurrence en sont un bon exemple les prix ont explosé.

olaf

Un protectionnisme me parait valable au niveau d'un ensemble de pays de même niveaux de développement social et économique. Si les règles incitent au réinvestissement dans l'amélioration des produits et des procédés de fabrication ça permettrait de l'embauche, pas seulement au niveau du doctorat, de l'ingénieur mais aussi des techniciens.

Là où je ne suis pas d'accord avec Malakine, c'est qu'il considère que l'innovation se fait par des bacs plus 5, polytechnique si possible et que par conséquent ça ne concerne qu'une faible minorité.

Rien n'est plus faux que cette assertion, l'innovation est faite très souvent par des petits salaires comme les techniciens mais aussi des technico commerciaux, par bien plus de gens de professions différentes qu'on ne l'imagine. Très peu de polytechniciens probablement, qui vont vers la finance, l'ENA ou les direction des entreprises.

Par conséquent un certain protectionnisme relatif, permettrait d'inciter l'innovation qui à terme pourrait aussi bénéficier aux pays émergents.

Actuellement, l'innovation dont tous les politiques parlent sans la connaitre est un sujet très mal traité. Le néo libéralisme l'a plutôt ralentie et déconsidérée. Les profits allant aux actionnaires, à la com et aux PDG.

D'autre part, l'inventeur salarié ne reçoit aucune récompense en général, seule l'Allemagne a donné un statut intéressant à l'inventeur salarié.

Le statut de l'inventeur chercheur du public en France est calqué sur le droit allemand, depuis peu, en revanche rien pour le salarié du privé en France.

Il est extraordinaire que les sportifs de haut niveau, les traders et les PDG se prennent des montagnes de pognon et zéro pour les inventeurs du privé qui rapportent beaucoup quand on leur donne les moyens de le faire, ce qui est encore un autre problème.

Pour en savoir plus, allez lire les pages du blog de JP Martin :

http://jeanpaulmartin.canalblog.com/archives/2009/03/31/13204268.html

Je peux confirmer ce qui s'y trouve, parce que là c'est un sujet que je connais très bien, du fait que je suis sur le terrain depuis des années.

Avant de parler de l'innovation, il faut en parler avec ceux qui la connaissent et pas se contenter de lire le monde ou d'écouter le gouvernement, qui est assez inerte sur le sujet.

olaf

NDA président et Sapir ministre de l'économie ?

Et DSK, Sarko, Ségo au club med.

yann

@Olaf

Il n'est pas interdit de rêver mais je doute franchement que cette hypothèse puisse advenir.

@Malakine

Deux vidéo la premier est celle d'un forum avec Emmanuel Todd ou il te fait de la pub pour ton blog! Et prône ses idées sur le libre-échange et la fin de la démocratie rien de nouveau malheureusement pour les habitués:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/emmanuel+todd/video/x8v4bi_les-ateliers-du-forum-emmanuel-todd_news

Sinon un débat avec Zemmour, Fitoussi, Baverez et Jospin sur la crise de 29. J'aurais préféré Sapir pour le voir démonter l'argumentation erroné sur le lien entre le protectionnisme et la grande dépression:

http://www.dailymotion.com/relevance/search/emmanuel+todd/video/x8ejc5_zemmour-crise-1929-2009-protectionn_news

olaf

Comme dit Boreale, Obama n'était pas grand chose peu de temps avant son élection. L'innovation, même en politique, c'est de partir de pas grand chose sinon c'est pas de l'innovation. Comme on manque de ça actuellement, je ne vois pas en quoi DSK apporterait quoi que ce soit, à part son CV d'éléphant, à la demande pressante. Il faudrait se rentrer dans le crâne qu'on est à une époque bien plus révolutionnaire que celle du néolibéralisme et que les issues ne peuvent être qu'inattendues. Ceux de la classe politique prédominante actuelle, depuis des années, sont déjà morts et non recyclables, y compris besancenot... DSK fera une jolie fin de carrière au FMI, point barre. Ségo fera un élevage d'ânes du poitou et sarko fera du pognon pour compléter sa collection de Rolex. Quant à Bayrou il s'achètera quelques étalons pour son hara.

olaf

Yann,

Le rêve c'est justement de croire que les choses continueront ainsi, surtout en ce moment.

BA

Dans le premier acte de cette comédie, les spectateurs ont assisté à une scène très amusante. Aux Etats-Unis, le 2 avril 2009, les banquiers ont convaincu le Congrès de voter une nouvelle norme comptable ! Cette nouvelle norme comptable s’appelle la FAS 157-e.

Elle permet aux banquiers américains de maquiller leurs comptes. Elle permet aux banquiers américains de présenter des résultats trimestriels en hausse de 20 %, comme ça, comme par magie !

Abracadabra ! Fouchtra !

http://www.pauljorion.com/blog/?p=2638

Deuxième acte de cette comédie :

Les banques européennes sont scandalisées ! Les banques européennes veulent pouvoir maquiller leurs comptes, elles-aussi ! Elles sont donc en train de faire le forcing auprès des gouvernements européens pour pouvoir utiliser la même entourloupe !

C’est humain, après tout !

Pourquoi les banquiers américains seraient-ils les seuls à mentir sur l’état réel de leurs banques ?

Pourquoi les banques européennes n’auraient-elles pas le droit de magouiller, elles-aussi ?

Pourquoi les banques européennes n’auraient-elles pas le droit de présenter des résultats trimestriels en hausse de 20 %, comme par magie ?

http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00136043-banques-les-europeens-demandent-un-assouplissement-des-normes-comptables.htm

Philippe

@Malakine,

Que penses-tu de la déclaration du père de Sarko sur Bakchich?

Création d'une dynastie...Et le fils, si la députée de Neuilly Puteaux est élue aux européennes, va la remplacer à condition que la partielle soit fixée après son anniversaire! 23 ans sont la règle.

dmermin

A propos de l'assouplissement demandé par les banques : voilà 30 ans que les riches sont traités à la soupline, et les pauvres à la dure. La même comédie continue.

yann

@Tous

Jean Luc Gréau sur Franceculture (ne vous fiez pas un nom des invités sur la fiche ils se sont trompés):

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/esprit_public/fiche.php?diffusion_id=72429

Malakine

@ Yann

Non, ils ne se sont pas trompés. L'émission spéciale Gréau, c'est la semaine prochaine.

yann

@Malakine

Je suis pourtant en train d'écouter le podcast et c'est bien Jean Luc Gréau qui parle???

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