On croyait la question de la réforme de la carte administrative enterrée, Nicolas Sarkozy vient semble t-il de réactiver le projet lancé par le rapport Attali de fusionner les départements et les Régions. Lors d'un récent déplacement notre président a ainsi déclaré à très juste titre « On ne peut pas moderniser la France sur un plan économique, sur un plan social, et puis ne pas toucher à l'appareil administratif »
Compte tenu du poids que représente le budget total des collectivités locales (la moitié environs de celui de l'Etat) et de l'absurdité de notre organisation administrative qui empile les structures sans les spécialiser, il y a de fantastiques gisements d'économies à faire. Cette idée fait tellement consensus aujourd'hui qu'elle en est devenue un lieu commun.
Je ne la contesterais pas. La généralisation des financements croisés, les doublons, les collectivités qui s'occupent de tout et de rien et qui tentent par tous les moyens d'exister, tout cela coûte évidemment cher au contribuable. Néanmoins, je crains qu'une nouvelle fois, on passe à coté des vrais sujets.
Il y a beaucoup plus important que les modes de scrutins par lesquels on élit les élus locaux, où les périmètres sur lesquels les collectivités exercent leur pouvoir. La question n'est pas non plus celle du nombre de postes de fonctionnaires territoriaux qu'on pourrait supprimer en fusionnant Département et Région ou en supprimant (enfin) les administrations locales de l'Etat qui interviennent dans les compétences décentralisées.
Avec ce type de réforme, on ne fera qu'effleurer le sujet. Un fonctionnaire, fusse t-il très bien payé, dépense toujours infiniment plus que son simple salaire. C'est dans l'action des collectivités locales que réside l'essentiel des économies. A écouter nos élus locaux, ce qu'ils font est toujours formidable. Ils compensent le « désengagement de l'Etat », ils soutiennent les « dynamiques territoriales », ils créent et innovent. Il faudrait pourtant prendre le temps de questionner cette insupportable autosatisfaction, car il est des dépenses publiques non seulement inefficaces, mais contre productives, voire nuisibles.
Le deuxième enjeu volontiers oublié des questions territoriales a trait à l'organisation des collectivités, totalement archaïque et aberrante : Aucune séparation des pouvoirs, dilution des responsabilités, élus "de droit divin", absence complète de système de gouvernance, carence absolue des fonctions de pilotage, défaillance de tous les systèmes de contrôles démocratiques, confortable tutelle financière… Cet "amateurisme organisé" produit naturellement des décisions imbéciles et de la gabegie, mais ce qui est plus grave, il formate intellectuellement notre classe politique, dont l'essentiel fait depuis la décentralisation ses classes au sein des collectivités.
Au sein des collectivités règne une exclusive culture de la dépense sur le mode « dépenser c'est agir ». Le problème c'est qu'elles n'ont symétriquement pas de culture de la recette puisque les ressources des collectivités ne sont pas indexées sur les richesses produites par les territoires. Elles n'investissent pas dans ce qui peut générer à terme du développement. Elles répandent en toute bonne conscience de l'argent public sur le territoire avec le sentiment de faire de la redistribution et en en attendant rien d'autre en retour que des remerciements et de la gratitude. Ce n'est peut-être pas un hasard si l'envolée de la dette publique a commencée au même moment où la France s'est décentralisée.
On ne pourra pas penser une réforme de l'organisation administrative du pays sans poser la question de la fiscalité locale et de leur autonomie financière, quitte à lancer le débat provocateur, comme en Italie, du « Fédéralisme fiscal ».
Enfin, le troisième enjeu, lié au suivant concerne le rapport de la nation avec ses territoires. Là se situe le tabou ultime de la nation française et peut-être la véritable clé de sa modernisation.
Avec notre esprit jacobin, seul ce qui se passe à Paris, dans les palais de la république ou les grands médias, a de l'importance. La contribution des territoires, positive ou négative, à la dynamique du pays est un sujet qui fait partie du trou noir de la pensée politique. On ne veut pas en parler. On ne veut même pas imaginer qu'il puisse y avoir des territoires performants quand d'autres vivraient de transferts publics ou privés.
Et pourtant, quelle est la vocation d'une décentralisation si ce n'est pas d'améliorer la « productivité des territoires » ? Cette expression sonnera comme un gros mot aux oreilles de beaucoup, mais il faut voir cela sereinement sans aucune lunette idéologique. Il ne s'agit pas de rechercher la concurrence entre les territoires ou de prôner une culture de la compétitivité à outrance. Juste comparer les « plus » et les « moins » dans le processus de création de richesse.
En positif, on a les activités économiques et les revenus qu'elles génèrent. Ils seront élevés si l'économie est faite de « high tech » irrigué par un pôle d'enseignement supérieur et de recherche. Ils le seront moins dans une économie purement industrielle et encore plus fragiles si elle se résume à des emplois publics, du commerce et de l'artisanat pour les besoins de la population résidente.
En négatif, on a les pertes de revenus liés à la mauvaise qualité de vie (les actifs dépensent leur argent en vacances ailleurs), à des transports excessifs liés à une mauvaise répartition de l'habitat sur le territoire, à un habitat trop diffus qui ne permet pas le développement normal de l'économie des services à la population, à une insuffisance de maind'oeuvre correctement formée. On peut aussi avoir des blocages politiques, urbanistiques ou d'image, qui entravent des évolutions économiques et sociologiques qui pourraient être positives.
Concrètement, la recherche de la productivité des territoires, c'est inventer la ville de demain : une ville attractive pour les entreprises comme pour les résidents, une ville disposant de tous les services publics et privés servant de support à la vie sociale et économique, une ville économe en déplacements et en énergie, une ville animée, conviviale et fraternelle, avec une vraie mixité sociale et une identité forte. Vaste programme ! Mais pour mettre cet indispensable volet de la « politique de civilisation » il faut créer les conditions pour que les acteurs puisse relever le challenge de faire émerger des pôles urbains du 21ème siècle.
L'autre versant du tabou n'est pas un trou noir mais un dogme totalement dépassé que personne n'ose remettre en question. Dans notre vieux pays rural, on considère toujours vital que l'intégralité du territoire soit habité. On vit toujours sur les représentations qui datent de l'économie agricole. A l'époque, toute portion du territoire contribuait à la création de richesse. Ce n'est naturellement plus le cas. A l'ère post-industrielle, l'économie productive se développe dans les capitales et l'économie résidentielle dans les zones denses à forte concentration de pouvoir d'achat. Le tissu des villes moyennes ou le monde rural, qui ont fait l'âme de la France n'ont aujourd'hui plus guère de place dans le monde qui vient, sauf à devenir des maisons de retraite à ciel ouvert.
Le devenir des villes petites et moyennes va être une question douloureuse dans les années à venir. Autant s'y préparer. La question s'est déjà posé à propos de la carte judiciaire. Il se reposera bientôt à propos de la carte militaire, puis ensuite avec la réforme de la carte administrative (au moins celle de l'Etat) qui devrait voir les administrations d'Etat quitter les chefs lieux d'arrondissement et de département. On n'a pas finit de parler des villes moyennes qui se meurent.
Face à cette tendance, deux attitudes sont possibles. Soit on accepte cette évolution comme une des conséquences normales de la modernité et on adapte notre organisation administrative en conséquence. Soit on a une attitude défensive voire réactionnaire, (ce qui est le cas de toutes les collectivités) et l'on se bat contre le déclin en s'efforçant de vouloir y développer de l'habitat pour faire venir de la jeunesse, des zones d'activités pour attirer des entreprises, à y financer une vie culturelle pour soutenir l'attractivité et le rayonnement au nom de « l'aménagement du territoire » ... sans se rendre compte qu'on pénalise ainsi les villes a proximité qui ont un vrai potentiel de développement intrinsèques.
C'est de mon point de vie, là, que ce situe le principal gisement d'économie dans notre pays. Il faut en finir définitivement avec l'assistanat des territoires, arrêter de soutenir à bout de bras des zones sans vocation et sans avenir. Enfin, investir sur ce qui sera le support aux activités humaines dans le 21ème siècle, c'est-à-dire des villes repensées.
Il faut passer d'un aménagement du territoire qui fait du territoire l'objet même de la politique, à une politique d'organisation des territoires qui rechercherait la meilleure occupation de l'espace pour les activités et la vie des hommes.
En matière sociale, il est légitime et nécessaire d'organiser une redistribution entre les riches et les pauvres, entre les gagnant et les perdants du jeu économique. En matière territoriale, ce sont les plus riches, les plus doués, les plus performant qu'il faut aider. Confondre les deux champs est une perversion du sens de l'égalité et de la justice. Les territoires ne sont pas des sujets de droit. Ils ne sont qu'un support.
Malakine
Hors sujet:
Tu m'expliquer pourquoi cet article sur Marianne2
http://www.marianne2.fr/Des-buzz-au-service-de-Sarkozy-_a88876.html
est annoncé comme étant écrit par toi (àl'heure ou je le lis càd 9 h 45) et en fait signé par un certain Luc Mandret ?
Rédigé par : RST | 03 juillet 2008 à 09:42
Erreur rectifiée (10 h 03)
Rédigé par : RST | 03 juillet 2008 à 10:00
@ RST
J'avais vu et signalé l'erreur à Ph Cohen. Je sens que ce n'est pas demain qu'on va relire des articles de moi dans M2. J'ai de plus en plus l'impression que Marianne est devenu l'organe officiel de l'antisarkozysme militant et primaire. Or, moi, le jeu de massacre ne m'a jamais intéressé.
@ Tous
Pour revenir à l'article, je voudrais y apporter une illustration et reporter quelque chose que je viens de lire dans la gazette des communes, une affaire qui illustre parfaitement ce dévoiement des politiques d'aménagement du territoire qui veut que tous les recoins du territoire national soit habité.
"Un village revit ... A la limite nord de la creuse et de l'allier, Chambonchard était menacé de disparition par un projet de barrage depuis 1963. Sauvé des eaux en 1997 par Dominique Voynet, il vient de recevoir 800 000 € pour le réamanégement du bourg. Le projet de barrage sur le cher ayant définitivement abandonné, les actuels propriétaires du site (CG et EPALA) ont mis en oeuvre une politique de reconstruction. Véritable friche immobilière ne comptant plus que deux habitants en 1999, le village est en train de retrouver les 40 résidents qui le peuplaient auparavant.
La mise en place d'un réseau d'assainissement, de l'éclairage public, de la voirie, de la construction de parkings, d'un terrain de boule, d'un espace vert, la rénovation de l'auberge et la consolidation de l'église auront été financées à part égale par l'Etat, le département et l'EPALA (Encore un bel exemple de financements croisés)
Le Maire qui attend l'édification d'un hôtel de ville en coeur de Bourg évoque "la renaissance d'une âme". Chambonchard compte désormais 20 habitants permanents et une dizaine de propriétaires de maison de campagne. Un dossier d'implantation de 6 éoliennes est à l'étude, tantdis que sur l'ensemble de la commune (85 citoyens), le département engage des recherches géothermiques et géologiques dans le cadre d'un projet de développement durable"
C'est sûr la gabegie, repeinte en vert, ca passe tout de suite mieux ! Vraiment, vous ne croyez pas qu'il y a plus utile que de consacrer de l'argent public pour ramener à la vie une plouquerie de 40 âmes ????
Rédigé par : Malakine | 03 juillet 2008 à 10:27
Je me doutais que cet article n'aurait pas beaucoup de succès mais je ne pensais pas que ce serait un bide à ce point !! Même quand je parle d'institutions il y a plus de réactions ...
Je voulais faire un article sur le grand Paris, et bien, je réfléchirais à deux fois avant de me relancer sur un sujet lié à l'économie territoriale.
Rédigé par : Malakine | 03 juillet 2008 à 14:26
@Malakine
La question du développement locale va être conditionné par des facteurs fortement changent dans les années qui viennent.
Dans ton texte tu pense l'évolution de la ville comme une continuation des évolutions des trente dernières années le futur pourrait trés bien contre dire tes prévisions. La mort du rurale est intimement lié à l'énergie pas cher. Mais a quoi ressemblera une société sans pétrole? Au départ je pensez comme toi que l'avenir était à la concentration humaine, des villes plus dense et moins éparpillé pour ainsi rendre rentable les transports en commun. Mais à bien y réfléchir il y a des limites intrinsèques à la concentration urbaines comme imaginer transporté des tonnes de marchandise vers le coeur de grande conurbation sans le pétrole pas cher? C'est tout simplement impossible, au dela d'une certaine taille les villes sont condamné. Paris devra maigrir dans un futur proche. Certain pense que nous aurons de grande ville avec quelques centaines de milliers d'habitant qui seront entouré de régions agricole proche de façon à réduire le cout de déplacement. Donc on ne va pas forcement voir la mort complète des campagnes. Il faudrait multiplier les villes de taille moyenne disons 300-400 milles habitants et les répartir harmonieusement sur le territoire de façon à ce que les campagne environnantes reste vivante. Il est sur que les petites villes isolé auront plus de mal à survivre. D'autre part rappelons nous du fait que les nouvelles techniques de l'information décloisonnent les endroits isolés, pour peu que les communes en fasse l'effort internet peu permettre à un faible cout de resté lié au reste du pays et d'éviter l'isolement géographique.
en parlant de politique territoriale voila un exemple d'utilité de ces politiques dans le développement d'Internet. A Montpellier on à la fibre optique grace à l'importante politique de la mairie çà devrait t'intéresser
voir la video:
http://www.freenews.fr/freenewstv/6102-emissions-speciales-ftth-la-fibre-optique-s-installe-chez-vous.html
Pour finir je pense qu'il serait intéressant d'étudier l'hypothèse de faire des monnaies régionales. Tu sais ce que je pense de l'euro, mais à bien y réfléchir l'euro fait à la France ce que le franc à fait autrefois aux régions. Les endroits les moins bien doté étant détruit ou dominé. On pourrait imaginer découper la France en plusieurs grande régions chacune ayant leur monnaies convertible uniquement en franc, ce dernier restant la seul monnaie d'échange extérieure. L'état planifierait l'évolution des taux de change en fonction du dynamisme et du niveau de vie régionale. Une région riche se verrait affublé d'une monnaie forte à l'inverse les régions défavorisées pourraient dévaluer dans certaines proportion encadré par l'état. On aurait là une vrai décentralisation et à mon avis un effet bien plus efficace que la redistribution fiscale. Si j'en juge au niveau international les politiques monétaire ont des effets énormes à long terme il n'y a qu'a regarder l'Asie et ses monnaies sous évaluées. La flexibilité monétaire serait une trés bon arme économique pour permettre aux régions défavorisé de compenser leur problèmes géographiques, démographique ou historique.
Rédigé par : yann | 03 juillet 2008 à 15:52
@Malakine,
J'ai l'impression que les vacances ont commencées pour les bloggueurs !
J'étais proche de Marianne et correspondait régulièrement avec JFK.... qu'il m'est arrivé de rencontrer. Ne sais si je vais me ré-abonner.
Tu as raison ils sont entrain de devenir, eux aussi des PIDs et de tomber dans les travers "ésotériques" des élites médiatiques.
Sarkozy "suks", mais pourquoi tant en parler ?
Tu devrais me dire ce que tu penses de mon texte sur ma récente visite à la capitale :
La découverte du "VÉLIB" ou un néo-provincial dans la ploutocratie Parisienne !
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/07/la-dcouverte-du.html
Rédigé par : Ozenfant | 04 juillet 2008 à 09:41
Cet article : un bide ?
Pas sûr du tout. Probable qu'il n'a pas été moins lu que d'autres.
Quant à l'absence de réactions sur le fond, avant celle de Yann, elle s'explique certainement parce que, quand vous soulevez un tabou, les lecteurs n'ont pas forcement les arguments pour vous contester et ont besoin de cheminer avant d'éventuellement aller dans votre sens.
Ce fut mon cas avec cette phrase, plutôt brutale : "le tissu des villes moyennes ou le monde rural, qui ont fait l'âme de la France n'ont aujourd'hui plus guère de place dans le monde qui vient, sauf à devenir des maisons de retraite à ciel ouvert".
Dans sa réaction, Yann propose, à juste titre me semble-t-il, de regarder ce problème sous l'aspect évolution de la société dans un monde sans pétrole ou à l'énergie très chère et non sous le seul angle de l'État qui se désengage.
Vous avez raison et vous l'illustrez on peut faire tout et son contraire avec le concept d'aménagement du territoire. Mais demain c'est la pénurie d'énergie ou du moins l'énergie chère qui stimulera les changements. Je ne suis pas sûr que la campagne et le villes moyennes gaspillent plus d'énergie que les grandes concentrations urbaines (pas d'embouteillages, pas d'éclairage public, pas d'ascenseurs, moins de déchets, etc...). Tout cela mériterait d'être mesuré.
Particulièrement bien vu l'argumentation autour de la "culture de la dépense" et aussi la chasse aux subventions.
Mais on ne peut échapper au débat sur le contrôle qu'exercent ou non les citoyens sur les diverses collectivités. Le niveau des communes, pas forcement le plus pertinent vu le nombre de nos communes, n'est pas contesté parce que le plus en phase avec le citoyen.
Par contre, les électeurs n'ont pas voix au chapitre dans la composition des communautés urbaines ; est-ce pour cela que le "fonctionnement démocratique" de certaines d'entre elles est actuellement si surprenant ? M. AUBRY élue avec 80% de voix à LILLE et le PS minoritaire qui prend les rennes à MARSEILLE !
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 04 juillet 2008 à 09:47
@ Yann
Tu pousses ! La fin du pétrole ne va pas nous ramener à l'age de pierre ! Il ne faut pas oublier qu'il nous restera le nucléaire pour faire marcher des trains et produire de l'hydrogene. Les véhicule à pile à combustibles devraient quand même être prêt pour dans 40 ans.
Je suis d'accord pour des villes de 300 / 400 milles habitants, mais reconnaissont qu'on en est peu pourvu en France.
Le dernier point que tu abordes est intéressant car tu te rompes. En parlant des TIC qui permettent de travailler à distance, tu ne penses qu'à l'économie productive, ce qui concerne qu'une toute petite part des emplois. Pour tout ce qui est services à la population, ce qui concerne l'essentiel des emplois créés, il est nécessaire d'avoir a proximité une masse critique de population et de pouvoir d'achat.
Cela, c'est une donnée que personne ne veut voir.
@ Oz
Oh oui, je suis d'accord sur l'hystérie antisarkozyste actuelle !! Ca mériterait d'ailleurs un coup de gueule. Encore hier. Bethancourt est libéré. très bien, on est contente pour elle, mais si fondamentalement on s'en fout. C'est qui cette femme au fond ? Qu'est ce qu'elle a fait de sa vie pour être ainsi érigé au rang d'icône nationale ?? Mais les médias et les politiques ne peuvent pas s'en empecher : Aussitôt une polémique nait sur le rôle de sarkozy ! Ca, j'en ai vraiment marre ! Si ça continue, par réaction, je vais me transformer en propagandiste du régime ! :-)
Je vais aller lire ton article sur les vélibs :-) A tout de suite
@ PMF
Merci de ces remarques qui me rassurent un peu.
Il y a deux éléments qui plaident en fait en faveur des vraies villes. L'énergie et l'économie. L'économie je l'ai dit, qu'il s'agisse de la productive (moderne) ou de la résidentielle se développe dans les villes. En ce qui concerne la demande en énergie, le mal absolu c'est le périurbain conjugué à l'absence de transport en commun performant, et cela existe à la fois dans les villes moyennes et beaucoup de capitales régionales.
Ca c'est un véritable problème à ce jour non résolu. Le développement périurbain est suscité par la construction de résidences et de lotissements dans les communes périphériques. Il faudrait redonner aux villes centres la maîtrise de l'urbanisme de leur périphérie.
Pour rentabilliser les investissements en transports en commun (genre trawmay) il faut aussi refaire de la de ville en périphérie du centre, reconstruire des coeurs de quartiers, redensifier l'habitat ect ... Cela vaut aussi pour l'agglomération parisienne. C'est de mon point de vue l'enjeu premier du grand Paris : Recréer des centres urbains dans ce tissu informe qu'est la banlieue.
Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais je crains que l'on manque d'outils juridiques (et surement aussi de moyens pour le faire) Il faudra se mettre dans la tête qu'il faudra détruire une grande partie de l'habitat qui a été construit avant le premier choc pétrolier, en particulier ce qui a été bati à la va-vite dans les années d'après guerre à l'époque où l'on concevait les villes de manière extensive. Raser des rues et des quartiers entier pour refaire de la ville, ce n'est pas simple. Et pourtant, en périphérie des centres urbains, il faudra le faire presque partout.
C'est passionnant ces questions, non ?
Rédigé par : Malakine | 04 juillet 2008 à 10:36
Pour l' organisation territoriale, d' accord. On en avait déjà parlé l' an dernier.
Quant à transformer le territoire en réserve naturelle au profit des villes, il y a quand même un grand pas !
Cela étant, je suis également exaspéré par la culture de la subvention. Il faut monter qu' on "fait" et pour "faire" il faut dépenser. Et personne ne semble penser un instant que la subvention c' est autre chose qu' une manne qui tombe gratuitement du ciel.
Le coup de Chambonchard, c' est comme la commune où je vis. 140 habitants plus ou moins dispersés dans la campagne. Rond-point, trottoirs, éclairage sur-dimensionné, parkings, terrain de boule, jardinet pour enfants et j' en passe plus, évidemment, l' inévitable projet de salle des fêtes. Un petit village qui veut faire comme les grands et qui perd son âme grâce à la démagogie des élus, la pression des "rurbains" et le je-m' en-foutisme des autres.
Alors, aprés ça, allez parler ne serait-ce que de rigueur ...
Rédigé par : Erick | 04 juillet 2008 à 12:10
@Malakine
"Tu pousses ! La fin du pétrole ne va pas nous ramener à l'age de pierre ! Il ne faut pas oublier qu'il nous restera le nucléaire pour faire marcher des trains et produire de l'hydrogene. Les véhicule à pile à combustibles devraient quand même être prêt pour dans 40 ans."
Question énergie je sais trés bien de quoi je parle. Produire de l'hydrogène avec la fission nucléaire actuelle ne résoudra pas nos problèmes d'énergie. Si tout les pays du monde se mettent au nucléaire les réserves d'uranium vont s'effondrer plus rapidement encore que le pétrole. Pour tout te dire je crains que nous n'allions vers l'explosion de la consommation de charbon. Donc tu vois avant d'aller dans la préhistoire on repassera d'abord par la case 19ème. La gestion de l'énergie va être un point centrale dans les 50 prochaines années et l'organisation des villes y sera tout entière défini par la rareté énergétique. Sans parler d'autre pénurie, que se passera-t-il quand nous n'auront plus assez de cuivre par exemple? Le cout des constructions varieront en fonction de ces facteurs énergétique mais aussi de la disponibilité d'autre matière première. Il n'y a pas que le pétrole.
Au fait les voiture à hydrogène tu m'expliquera combien couterait la conversion de toute la distribution pétrolière en distribution d'hydrogène. Et je ne te parle pas des risques, l'hydrogène est hyper-volatile. Non il va falloir réduire les déplacements et vivre locale, en attendant l'hypothétique centrale à fusion.
Enfin je vais un peu t'ennuyer mais nous ne sommes pas une société post-industrielle. Car qui dit post-industriel devrait dire post-consommatrice or nous continuons à consommer et de façon croissante. Si l'emploie des services est si grand en France c'est avant tout à cause du libre-échange qui nous permet d'user des petits esclaves chinois tu le sais aussi bien que moi. Donc l'effondrement du système économique libre-échangiste devrait entrainer la fin de l'économie de service tel que nous la connaissons. La France devra un jour se réindustrialiser ce qui ne colle pas avec ton modèle préétablit de société de service. Avec la l'impossibilité d'importer des produits pas cher de l'autre bout de la planète les emplois de services pourrait se révéler être des gaspillages dont le pays n'aura plus besoin.
Rédigé par : yann | 04 juillet 2008 à 13:53
@ Erick
Merci. Votre exemple illustre parfaitement mon propos. Les gaspillages engendrés par notre organisation administrative se trouvent plus dans les surinvestissements que dans les doublons dans les postes de fonctionnaires. L'autonomie financière des collectivités et l'interdiction de se subventionner l'une l'autre ferait bien plus d'économie que la réduction du nombre d'échelon.
@ Yann
Les perspectives que tu décris sont terrifiantes !! Tu sais bien que sur le fond je suis d'accord avec toi. Je crois que tu me lisais déjà quand j'avais écrit "lae vrai problème n'est pas le réchauffement climatique mais la fin du pétrole" Oui, en effet la mutation énergétique coûtera horriblement cher. Mais je crois quand même que l'humanité aura la capacité de trouver de nouvelles sources d'énergie alternatives.
Il y a tout de même un point sur lequel nous nous rejoignons c'est sur l'importance des questions liés à l'occupation de l'espace. Peut-être que je sous estime encore le problème, mais il est évident qu'on a besoin de renouer avec une idée de planification pour avoir une organisation sociale et territoriale plus économe en énergie et plus efficace.
Sur la partie éco, en revanche je ne suis pas d'accord, même s'il doit y avoir une relocalisation d'activités industrielle (ça ok, ca viendra soit avec le protectionnisme soit avec le rencherissement des coûts de transport) on ne reviendra pas aux industries de main d'oeuvre. Les industries qui se relocaliseront seront hyper robotisées. Il ne faut pas oublier que la mutation vers une économie de service reste un progrès de civilisation.
Et puis, ça ne change pas grand chose à l'affaire. Je ne crois pas du tout que les industries se relocaliseraient perdues au milieu de nulle part. Elles viendront là où se trouve la maind'oeuvre, les services et les infrastructure (ou la clientèle si l'on reprends ton hypothèse de pénurie énergétique) Donc, à proximité des villes.
Une question : D'après toi, on peut encore faire des enfants ou bien le 21ème siècle sera définitivement l'enfer et le chaos ? ;-)
Rédigé par : Malakine | 04 juillet 2008 à 14:57
@Malakine
Ce n'est pas parce que la civilisation tel que nous la connaissons va devoir muter que ce sera l'enfer. Aprés tout une société ou on bouge moins ce sera aussi une société où l'on connait ses voisins, une société où l'on s'enracine et où on a des amis de longue date. Cette société sera peut-être moins riche au sens de quantité d'objet possédé, mais ce que cherche réellement l'humain c'est le rapport social et çà ce ne coute rien sauf dans une société qui marchandise les rapports sociaux.
Si le passé et les sociétés traditionnelles n'étaient pas le paradis elles permettaient tout de même à l'individu de se projeter dans l'avenir, d'avoir une famille et de trouver un sens collectif à sa vie. La société actuelle qui produit de la violence et des barbares à la chaine jusqu'à les mettre au pouvoir n'a vraiment rien de civiliser. Il suffit de regarder l'horreur des villes moderne comparer à l'esthétique des anciennes. Que restera-t-il de notre époque dans mille ans? Aujourd'hui nous contemplons les cathédrales, les villes issues du moyen-age, les restes de multiples civilisations pour qui nous avons une grande admiration Athènes, Rome, Venise etc.. De notre modernité il ne restera que des cubes de béton, des déchets nucléaires et peut-être un de ces jours des plantes toxique génétiquement modifiées. Je ne suis pas passéiste mais la civilisation actuelle a quelque chose de fondamentalement pourrie. Donc ne la regrettons pas, il faudra en réinventé une plus durable et surtout une qui ne base pas tout la réussite individuelle sur l'accumulation de richesse.
Rédigé par : yann | 04 juillet 2008 à 16:08
Pour les villes, plus que jamais les "comment?" sont infiniment plus importants que les "pourquoi!".
Pour la circulation Parisienne, comme pour les villes à taille humaine.
Nous en avions déjà parlé Malakine, et personne ne peut échapper à ce cadre.
On ne peut proposer un concept nouveau sans avoir préalablement vérifié COMMENT il peut être réalisé (la "faisabilité"). Ce fut mon métier pendant plus de dix ans.
Rédigé par : Ozenfant | 04 juillet 2008 à 19:27
"Donc ne la regrettons pas, il faudra en réinventer une plus durable et surtout une qui ne base pas toute la réussite individuelle sur l'accumulation de richesse"
Je suis à 100% d'accord !
Mais là aussi le "COMMENT" est essentiel !
Mais dis toi bien que quel que soit l'intérêt de la société de rechange proposée, comme toujours depuis que le monde est monde, son concepteur sera foutu en tôle, exhilé, assassiné... Par les (fausses) élites cathodiques, les PID Privilégiés Institutionnels Diplômés, les faux "sachant", les faux économistes, tout l'establishment quoi !
Rédigé par : Ozenfant | 04 juillet 2008 à 19:40
Panne de bécane depuis pas mal de jours mais comme ça correspondait avec un déplacement professionnel, je n'ai pas été très gêné.
J'habite une petite ville qui, comme le village évoqué par Malakine, veut jouer aux grandes et les infrastructures sont souvent du gaspillage.
Exemple: un terrain aménagé pour les prouesses sportives des ados. Hic: il est en périphérie, loin des deux places et du bar où ils aiment traîner. Il n'y a donc jamais personne.
Depuis des mois, voire des années, les personnes dites "âgées" demandent que soit mis en place deux fois par semaine une sorte de minibus pour les conduire dans un des supermarchés de la périphérie. Il reste quelques commerces en centre ville: fringues, boucheries, boulangeries mais pour l'épicerie et autres produits, tout est très cher et cela laisse rêveur devant le projet de construire encore des discounts!
De plus, il y a deux populations qui vivent l'une comme il y a 30 ans, à peu près, et l'autre qui, pour des raisons professionnelles (j'en suis) sont dépendantes du prix du carburant. Les quelques bus réguliers conduisent les lycéens dans leurs bahuts respectifs.
@Malakine,
Je relève un de tes propos: la rupture n'existe pas vraiment et on peut dire que les gouvernants n'ont, pour la plupart, aucune idée de ce que vivent les actifs et les retraités de la province profonde et des difficultés des jeunes pour trouver un emploi.
Par chez moi, les étudiants en recherche d'emploi ont été assez écoeurés par Sarko le Fils qui, sans aucune qualification, perçoit plus de 7000 euros par mois uniquement parce qu'il est "fils de".
Je conseille à tous la lecture du supplément du Nouvel Obs de cette semaine où il y a un dossier sur "Les héritiers"...
Rédigé par : Philippe | 05 juillet 2008 à 10:43
Je ne savais pas trop que penser de cette note,qui resemble plus a un piège a c...
Donc je suis hors sujet comme d'hab.
Voila que je me dis que "les gens d'ici" continuent de se croire a une époque ou le citoyen crachait régulièrement au bassinet ,pour avoir droit a mettre son grain de sel dans la marche des commune, des régions, des départements et enfin de l'état.............mais......?
Volia donc et j'ai un peut honte de le dire ,qu'il n'y a ,a part des spéculateurs vendeurs de vent ,et les commèrces illicites ,plus quelques bricoles ,que peut de production rentable qui raportent du vrais fric,celui qui ne fait pas de trous dans les caisses de l'etat?
Les rentes,a mon avis,ne semblent marcher durablement que lorsque les gens allimentent,le flux financier ,il me semble ?
Les infrastructures et les sèrvices gratuits ;doivent donc s'adapter aux nouvelles données,ou changer le fonctionement de cette société, qui roule comme ça depuis au moins 20 ans ?
(Dans un tout autre domaine pas si éloigné que ça pourtant,nous voyons peut etre les adètes du "fN" et d'autres aussi ,se déchainer entre eux ?
Auraient 'ils compris se qui se trame, ou au contraire vont'ils vigoureusement anticiper le changement de leur plein grés ?
Y bougent ces gens "tousensemble "en ce moment )
Rédigé par : UN chouka | 06 juillet 2008 à 09:49
Tout à fait d'accord Philippe, mais que peut-on attendre d'un gouvernement qui n'a jamais caché qu'il travaillait POUR LES RICHES:
Loin de la vulgate, de la pensée unique, de l'électoralisme et de la caresse dans le sens du poil :
TVA à 5,5% pour les restaurants... En tant que restaurateur j’ai toujours estimé lorsque j'étais en activité, et après sur mon blog et ailleurs, qu’il valait mieux pour le budget de l’état faire passer la TVA des fast-food à 19,6% et non l‘inverse !
Rédigé par : Ozenfant | 06 juillet 2008 à 10:47
@Tous
j'ai deux liens intéressants à vous proposer :
1- François Asselineau qui fait une remarquable démonstration du besoin pour la France de sortir de l'UE.
Il démarre à la minute 13:40 (pour éviter les bondieuseries du début)
(Coupure pour l’évangile de 25:50 à 29:40)
(Autre coupure de 37:05 à 49:20)
voir sur :
http://radionotredame.com/AOD-RND/FICHIERS%20SONS/LE%20GRAND%20TEMOIN/GRAND%20TEMOIN%20MERCREDI.mp3
(de préférence faites un clic droit enregistrez sous)
2- Un très bon document vidéo sur le fonctionnement de la monnaie et de la dette en vostf. Une démonstration qui complète le texte récent de RST sur le sujet je vous le conseil fortement :
http://video.google.com/videoplay?docid=2717439213901961611&q=money+as+debt+francais&ei=qaRFSKaGApuu2gLS5IiMCQ
Rédigé par : yann | 06 juillet 2008 à 12:57
@Malakine,
Il faut rendre à César ce qui appartient à César.
J'avais oublié le principal : Ton texte est excellent.
Ou plutôt je l'approuve, ce qui n'est plus un jugement de valeur !
Rédigé par : Ozenfant | 07 juillet 2008 à 10:30
Excellente réflexion, mais vous développez une vraie réforme, c'est-à-dire qu'il faut sérier les problèmes, établir une planification, fixer des objectifs (et pas des intentions), mais, le Président connaît-il la signification du mot réforme?
En effet, si l'on reprend le discours de Sarkozy du 24 avril 2008 « j'ai lancé 55 réformes parce que tout ce tient .... » qui figure en préambule du document officiel intitulé « Guide des réformes et des mesures », document que peu de gens ont probablement lu, on constate rien que dans le titre qu'il y a contradiction, il ne s'agit pas de 55 réformes, mais de 55 réformes et mesures. Ensuite il est très difficile de distinguer les objectifs des intentions, les réformes des mesures, de voir une ambition pour le pays dans ce fatras.
Il n'y a jamais eu 55 réformes et pourtant tous les médias utilisent cette expression accréditant cette affirmation spécieuse.
Rédigé par : GED | 07 juillet 2008 à 18:28