L’objectif de l’intervention télévisé de Nicolas Sarkozy était double. Elle devait être une illustration de sa nouvelle stature présidentielle et redonner de la cohérence et de la lisibilité à l’action gouvernementale.
Si Sarkozy a été une nouvelle fois plutôt bon sur la forme, ces deux objectifs n’ont pas vraiment été atteints. Les prestations télévisées du président se suivent et se ressemblent. Rien de neuf, ni dans le personnage, ni dans le discours, ni dans les perspectives, ni dans les orientations gouvernementales. Depuis qu'il a été élu, les caisses sont officiellement vides, les prix flambent, la récession menace, son modèle étasunien s'écroule, son gouvernement patauge, sa popularité s'effondre, mais Sarkozy reste imperturbablement le candidat du volontarisme, du pouvoir d’achat, celui qui est là pour faire les réformes que les autres avant lui n’ont pas eu le courage de faire.
Sarkozy s’est tellement fait à la logique médiatique qu’il semble être dans un présent immuable. Il continue de faire du Sarko, comme pour réveiller les espoirs que les Français ont placé en lui il y a un an. Non seulement Sarkozy ne change pas, mais on a l'impression qu'il est incapable de s'inscrire dans le temps, de se penser dans une trajectoire, de devenir un homme d'Etat porteur d'un projet pour lui même et son pays.Pour Sarkozy, le temps semble s'être arrêté le jour de son élection.