Vous avez été désignée candidate à l’élection présidentielle par les militants socialistes sur un malentendu. Ils vous ont désigné sur la foi de sondages de popularité qui ne mesuraient que les faveurs médiatiques dont vous bénéficiez à ce moment, et en raison de votre féminité souriante qui semblait annoncer un espoir de renouveau pour la gauche et la vie politique en général.
Depuis quatre mois vous menez campagne sur ce qui a fait votre spécificité, mettant avant votre féminité et votre proximité avec les préoccupations des « vrais gens dont vous pensiez qu’elle serait une antidote à l’arrogance technocratique qui avait fait le discrédit de vos prédécesseurs. Vous avez donc conduit une campagne toute centrée sur votre personne, prenant vos distances avec votre parti et son projet, et faisant l’impasse sur toutes les questions clivantes qui divisent la gauche, de l’avenir de l’Europe après le non, à la réforme de l’Etat providence, en passant par les délocalisations et la place de l’économie française dans la mondialisation.
Il est temps aujourd’hui de prendre acte de l’échec de cette stratégie. Les résultats sont là. Implacables. Un mois avant le premier tour, les derniers sondages ne donnent aux anciennes composantes de la majorité plurielle qu’un petit quart de l’électorat, et les enquêtes qualitatives indiquent avec une cruelle clarté que vous êtes toujours loin d’avoir acquis la crédibilité et la stature exigée par la fonction présidentielle.
Continuez sur ces bases, et vous pouvez d’ores et déjà préparer votre déclaration du 22 avril au cours de laquelle vous appellerez à voter François Bayrou pour faire barrage à la droite et l’extrême droite. Votre score historiquement faible vous dispensera même d’annoncer votre retrait définitif de la vie politique tellement il ira de soi.
Il est pourtant encore temps de réagir ! L’opinion publique commence seulement à se former. La moitié de l’électorat est encore indécis et a énormément de mal à se positionner tant l’offre proposée par les quatre principaux candidats le désespère. Ne vous méprenez pas sur le sens de la percée de François Bayrou. Elle ne traduit en aucune façon, un désir d’union nationale ou une dérive droitière de votre électorat. Elle signifie simplement que ni vous, ni aucun autre candidat ne parvient à répondre à ses aspirations. L’émergence du candidat centriste ne doit vous dire qu’une chose : Tout est encore possible !
Vous n’étiez manifestement pas prête pour être candidate et n’avez pas les qualités pour prétendre à la magistrature suprême. Les socialistes se sont lourdement trompés en vous désignant comme ils s’étaient trompés fin 2004 en votant, dans les mêmes proportions, en faveur du oui au référendum interne sur le TCE. C’est un fait désormais établi. Seulement, maintenant, vous êtes la candidate de la gauche, et à ce titre vous devez être à la hauteur de vos nouvelles responsabilités.
Vous vous devez de répondre aux attentes de l’immense majorité de la population qui ne veut pas s’abandonner à l’aventure libérale et populiste proposée par Sarkozy, ni poursuivre avec Bayrou la même politique que celle conduite ces 20 dernières années sous l’influence de la pensée unique et la bien pensance économique.
Vous pouvez encore gagner. Vous pouvez même l’emporter très largement, compte tenu du niveau de vos concurrents et de l’absence totale d’adhésion dont ils jouissent dans l’opinion. L’élection de 2007 sera une élection par défaut, au nom du moindre mal. C’est pourquoi vous avez encore toutes vos chances. Seulement pour gagner, il faudra tout changer dans cette campagne. Le programme, la méthode et dans une certaine mesure aussi, la candidate elle-même.
Commencez par changer de programme
Votre pacte présidentiel n’a convaincu personne. Il est si creux et si peu lisible qu’il n’a même pas donné lieu au moindre débat depuis votre discours de Villepinte. Personne n’a retenu la moindre proposition de ce catalogue de mesures dépensières ou symboliques. Personne n’a identifié la moindre ligne directrice dans vos discours embarrassés de formules creuses et de propos incantatoires sur vos cercles vertueux et autre logique gagnant-gagnant auxquels personne ne comprend rien.
Il est temps de faire vraiment de la politique et de proposer un programme de rupture, à la fois simple et ambitieux, avec l’ordre politique, économique et social.
Réorienter l’Europe libérale et la mondialisation libre échangiste
Vous devez être la candidate du non au référendum. Que vous le vouliez ou non, c’est le seul espace politique sur lequel vous pouvez relancer votre campagne. C’est d’ailleurs celui sur lequel vous attend votre électorat. La critique de l’Europe ne peut se limiter à celle de la politique monétaire. Vous devez aussi parler des délocalisations et contester l’idéologie libre échangiste qui met les salariés en concurrence avec l’ensemble de la planète. Cet ordre économique ne sert qu’à fabriquer des profits gigantesques au profit d’actionnaires apatrides et à tirer vers le bas toutes les sociétés occidentales. Cela, tout le monde l’a compris, sauf les candidats.
Dans cette nouvelle mondialisation dominée par un géant démographique qui pratique un capitalisme totalitaire, sans modèle social, ni souci de l’environnement, être républicain et a fortiori être de gauche, implique en premier lieu de restaurer des frontières économiques à l’intérieur desquelles il redeviendra possible de conduire des politiques publiques.
Le discours en la matière est prêt à l’emploi. Les réponses sont d’ores et déjà construites. Elles ont été développées par Emmanuel Todd et les autres intellectuels du « protectionnisme européen ». Il vous suffit de vous en saisir.
Consolider le financement de la protection sociale
Les déficits des comptes publics et la dette accumulée est devenu un élément extrêmement anxiogène pour la population. Il n’est plus possible aujourd’hui de poursuivre la fuite en avant dans la dépense publique, avec des mesures le plus souvent purement symptomatiques qui visent à calmer le mal sans s’attaquer à ses causes. Ce discours, les Français n’y croient plus. Il ne fait d'ailleurs que de renforcer l’angoisse. Avec le niveau de déficit et de prélèvements obligatoires que connaît la France, l’action publique ne peut plus se résumer à dépenser. Elle doit aussi s’exprimer en terme de réforme.
Aussi, avant de songer à tout surcroît de générosité, il est absolument nécessaire de relégitimer l’Etat providence en consolidant son financement. Faute de quoi, la droite ne fera que l’éroder par des allègements de charges et d’impôts successifs.
Il est donc impératif de mettre au centre de votre projet une grande réforme fiscale et du financement de la protection sociale qui s’appuierait sur des assiettes dynamiques indolores et incontestables. Vous devrez notamment proposer de taxer davantage les revenus du capital, les plus values, les émissions polluantes et les productions importées. Bien sûr, il faudra aller bien au-delà des généralités, et mettre en avant quelques objectifs chiffrés et des mesures emblématiques.
Réformer l’Etat et la gouvernance publique
Votre idée de démocratie participative était à la base intéressante en tant qu’elle promettait d’exercer le pouvoir autrement. Vous l’avez toutefois totalement ridiculisée en lui donnant la forme des « débats participatifs » qui ont réduit votre programme à une somme de revendications individuelles et catégorielles. N’abandonnez pas ce thème. Il suffit juste de le réorienter sur les questions institutionnelles afin de moderniser la gouvernance de l’Etat et des collectivités locales.
Vous pourriez ainsi reprendre des thèmes que vous avez déjà développés, pour proposer une réforme des processus de prise de décision, qui intègrerait un temps pour le participatif et autre pour l’évaluation des politiques publiques. Voilà qui serait nouveau et intéressant !
Votre intérêt pour la décentralisation doit également être remis dans une perspective présidentielle. Vos positions décentralisatrices conjuguées à votre souci de la proximité vous ont conduit à de regrettables errements, qui ont souvent donné à votre discours l’apparence d’un programme destiné à des élections régionales ou municipales.
Une nouvelle étape de la décentralisation doit être conçue comme le levier d’une ambitieuse de réforme de l’Etat qui le recentrerait sur ses fonctions essentielles. En tant que candidate à la présidence de la république vous devez centrer votre discours sur ce qui relève des prérogatives de l’Etat et vous abstenir de donner des éléments de programme qui relève des compétences que vous comptez décentraliser ! Terminé de parler des grossesses précoces, de l’école des parents ou des chauffe eau solaires. Cela ne concerne pas le président de la République.
Changer ensuite la manière de faire campagne.
Le style de votre campagne et son organisation sont également à revoir, et le premier élément à remettre en cause, c’est vous.
C'est bon. On a compris que vous étiez une femme et "proche des gens". Maintenant, ça suffit avec vos ridicules promesses de changer la politique parce que vous êtes une femme et une mère !!
Vous devez néanmoins restez vous-même afin de continuer à capitaliser sur le mouvement de sympathie qui vous a fait émerger, mais n’allez pas au-delà de ce que vous êtes capable d’incarner ! Vous avez une capacité exceptionnelle pour proposer au peuple français une image dans laquelle il pourrait se reconnaître et reprendre confiance en lui. Pas plus ! Vous devez admettre que vous êtes incapable d’incarner un projet de société et une réponse aux problèmes auxquels le pays est confronté qui hantent le moral des français. Cela, confiez le à d’autres.
Appuyez-vous sur une véritable équipe. Construisez votre « dream team ». Entourez-vous de gens solides, qui ont passé ces dernières années à réfléchir aux causes de la crise de la société française et à imaginer de nouvelles solutions, et évacuez de votre entourage, tous les courtisans qui vous disent que vous faîtes une belle campagne et qui ne sont là que pour conquérir des postes.
Vous devez donc renoncer définitivement à conduire seule la campagne car elle annonce un exercice personnel du pouvoir tout à fait terrifiant pour tous ceux qui ont compris votre incapacité à diriger l’Etat. Il ne s’agit que pas de votre campagne. Il s’agit de la campagne de toute la gauche, voire du camp républicain. Installez-vous donc dans le rôle d’une présidente monarque et rassembleuse. Cela vous ira très bien... Le rôle du guide qui trace un chemin vers l’avenir n’est pas fait pour vous. Contentez d’un rôle d’arbitre, ou mieux, ne soyez que la porte-parole de votre future équipe de gouvernement. Ne dites rien, ne prenez aucune position qui n’ait été préalablement débattue et validé par votre équipe de campagne. Et surtout, de grâce, faîtes écrire vos discours et vos interventions par une vraie plume, quelqu’un qui saura donner une âme à votre campagne et bâtir, discours après discours, un programme cohérent.
Cette équipe devra être forte et cohérente, capable de produire un contenu politique clair et lisible. Gardez-vous la tentation de tenir un discours consensuel qui ferait l’impasse sur les clivages existants au sein de votre famille politique. Vous ne seriez qu’une pâle copie de Bayrou. Appuyez-vous au contraire sur la gauche du parti, celle qui a gagné le référendum européen. Reconnaissez quand même, qu’une équipe composée de Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, Arnaud Montebourg et Jean Pierre Chevènement, le tout réuni sous le haut patronage d’Emmanuel Todd, ça aurait plus d’allure que les apparatchiks sans envergure qui vous entourent aujourd’hui !
Et changez même de candidat, en changeant par la même occasion de République :
Votre porte-parole Arnaud Montebourg a pendant longtemps été le chantre d’une sixième république de nature parlementaire. Il était même favorable à la suppression de l’élection du président au suffrage universel.
C’est le moment de reprendre cette thèse à votre compte ! Dîtes clairement que vous laisserez le Premier ministre qui sortira des élections législatives gouverner sans interférer dans la conduite des affaires du pays, et que vous vous contenterez de faire quelques discours et inaugurations.
Dans l’attente, désignez d’ores et déjà votre futur Premier ministre et laissez-le conduire la campagne à sa guise. Surtout, intervenez le moins possible dans les émissions en direct. Votre expression est épouvantable. C’est une bouillie verbale dont il ne ressort rien. On sent que vous ne comprenez même pas les idées que vous cherchez à développer, sans parler des tautologies, des constructions hasardeuses et des fautes de français … Contentez-vous donc de lire des discours écrit pour vous.
Choisissez pour diriger la campagne et votre futur gouvernement Jean Pierre Chevènement, Laurent Fabius ou Arnaud Montebourg, mais surtout pas Dominique Strauss Kahn. On sait désormais qu’il serait le Premier ministre en cas d’élection de Bayrou. Alors, à choisir entre Bayrou et vous comme président, on préfèrera évidemment Bayrou. Il est beaucoup plus sympathique et au moins lui, on comprend ce qu’il dit.
Voilà madame la candidate. J’ai bien conscience que ce je vous demande est un véritable sacrifice, mais la victoire est à ce prix. Réfléchissez : Que préférez-vous Entrer dans l’histoire associée à une monumentale dégelée électorale, comme la fossoyeuse du parti socialiste, et celle qui aura offert le pays sur un plateau à la droite pour des décennies ? Ou apparaître comme la première présidente d'une nouvelle république parlementaire et comme une candidate qui aura su avoir l’intelligence de s’effacer et se retirer d’une campagne mal engagée juste à temps pour éviter la catastrophe ?
Vous mettre en retrait de cette campagne où vous n’aviez pas votre place, c’est le meilleur service que vous pourriez rendre à votre parti, à gauche, à la France et même à la République.
Plutôt direct comme propos, je ne suis pas sure qu'elle lise le texte jusqu'au bout étant donner le verbiage peu diplomatique que vous employez Malakine. Un peu de tact que diable, il s'agit de Ségolène Royale, celle à qui l'on prédit un glorieux avenir depuis des mois. Un discours autant en contradiction avec les usages de ses proches pourrait la tué, ou réactiver son encéphalogramme qui sait. Je sais que la medecine chirugicale à fait de nombreux progrés mais de là à transformer l'idole des stochocrates en Mendes France ou en De Gaulle il y a des limites.
Mais vous êtes un idéaliste vous pensez que la raison, la dialectique et la démonstration sont capables de changer les gens. C'est vrai pour certaines personnes, après tout quand j'étais étudiant j'ai voté UDF et j'adorai Madelain (SI SI). A l'IUT j'ai même acheté le livre d'Alain Minc "La mondialisation heureuse", puis j'ai lu Keynes (un choc) et Todd (autre choc), mon cerveau s'est mis en branle et maintenant je suis Gaulliste, comme quoi rien n'est perdu. Mais Ségo en faire une chevennementiste en un mois ça va être trés trés dur.
Rédigé par : yann | 14 mars 2007 à 00:43
Mais, c'est pour rire, bien sûr. En fait, l'article a évolué. J'écris toujours en plusieurs fois. Le matin quand j'ai commencé, je partais pour un article d'analyse sérieux et constructif. Puis, le soir, je l'ai vu au journal de TF1, où je n'ai strictement rien compris à ce qu'elle a dit entre ses dents blanches. Du coup, hier soir, quand j'ai repris l'article, je l'ai un peu pimenté.
Mais l'air de rien, je pose quand même une question qui vaut le détour dans ce texte. J'ai toujours été hostile à l'élection du président au suffrage universel. Comment un président peut-il se faire élire par le peuple et proposer ensuite une révision constitutionnelle qui réduirait son rôle à presque rien ? L'une des hypothèses possible est effectivement celui d'une candidature qui part si mal, que le président décide de se saborder lui même avant l'élection ...
... mais ceci dit je n'y crois pas un instant. L'égo de nos hommes et de nos femmes politiques est trop important pour ce type de raisonnement. Elle continuera à faire du ségolisme jusqu'au bout.
Rédigé par : Malakine | 14 mars 2007 à 07:34
Mon hypothèse d'un deuxième tour Bayrou - Le Pen est de moins en moins saugrenue.
Votre lettre à Bécassine est excellente, envoyez-en donc une copie à François Hollande. Je me pose une question : lui qui vit avec elle depuis plus de vingt-cinq ans devait bien savoir qu'elle n'a pas le niveau, non ?
Rédigé par : Xavier | 14 mars 2007 à 09:04
Amusant et/ou excellent billet !
Je ne changerai qu'une chose : je lui conseillerais de laisser entendre que le futur premier ministre serait Dominique Strauss-Kahn tout en menant la campagne dans le sens que vous indiquez.
Il ne faut pas non plus précipiter plus encore de sympathisants socio-démocrates vers le centre.
Après tout si elle a été désignée en partie sur son image, sur la foi des bons sondages de l'époque, elle a aussi été élue au sein du PS pour contourner le clivage interne entre les partisans du OUI et du NON au référendum sur le TCE.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 14 mars 2007 à 09:27
Pas sympa et pas hautement courageux de tirer ainsi sur une ambulance.
Rédigé par : petermac | 14 mars 2007 à 15:35
Malakine : Je prends acte de ton hostilité de principe à l'élection du Président au suffrage universel direct que je ne partage pas.
Je pense qu'un retour en arrière sur ce point n'est pas d'actualité, que ce serait une très mauvaise chose face aux difficultés internes et au contexte internationnal et européen. Je pense aussi que cela serait en toute hypothèse très largement rejeté par les français.
Je pense que la VIe République de Bayrou, modernise la Ve mais n'en bouleverse pas l'esprit. Bien au contraire, le rôle du président est renforcé (le rôle du premier ministre y est recadré), le parlement serait réhabilité, le référendum également. Enfin, il ne propose pas de modifier le partage entre ce qui relève de la loi (domaine strictement encadré) de ce qui relève du règlement, autre fondement essentiel de la Ve.
J'ai proposé une lecture commentée de ses propositions de VIe République :
http://marcus.retais.fr/2007/03/15/bayrou-un-mou/
La bipolarisation reste une tendance lourde dans les esprits. Elle fait débat, ce n'est déjà pas si mal. F. Bayrou passera-t-il la barre ? Je le souhaite personnellement (son électorat est plus fragile mais semble se consolider).
La seule certitude relative semble être la présence de N. Sarkozy au second tour.
Je trouve que les critiques dirigées contre F. Bayrou sont injustes dans le sens où il est bien le seul à avoir fait son agiornamento politique.
Que MM. Borloo et Strauss-Kahn, par exemple, fassent le même chemin seraient une très bonne chose pour la vie politique du pays. F. Bayrou révèle effectivement la fragilité idéologique des unions de circonstances tant à L'UMP et peut-être plus encore au PS où il y a un clivage désormais très net une gauche sociale démocrate qui ne s'assume pas (DSK) et un PS ancré sur son aile gauche (incarné par Fabius). Les couteaux sont dans la poche, mais ils sont ouverts.
Rédigé par : marcus | 15 mars 2007 à 11:13
Je suis effectivement réservé depuis toujours sur l'élection du président au suffrage universel. L'idée avait peut-être son sens en 1962, mais le contexte a évolué et l'a dénaturé. Avec les sondages sont apparu le marketing politique. Avec les grands médias, la personalisation de l'élection. Résultat, on a des élections où l'on parle de tout sauf de politique !
J'ai toujours contasté que les élections législatives seules (1986, 1993, 1997) avaient eu un contenu politique plus important que les présidentielles de 88 et 95.
Malheureusement avec le quiquennat les législatives n'ont plus aucun rôle.
Aujourd'hui, je ne préconiserais plus une suppression de l'élection du président au suffrage universel mais d'en équilibrer leur personalisation et leur nature majoritaire avec une élection législative conconmmitante, sur scrutin de liste à la proportionnelle. Proposition que je développe dans cet article : http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/03/sisme_imminent.html#more
Je vais aller voir ton article sur les propositions de FB et le commenter.
Je partage ton analyse sur une prochaine et inévitable sission du PS. Elle aurait normalement du intervenir en 2005 si Fabius avait été plus courageux.
En revanche, je ne crois pas du tout que la présence de Sarkozy au deuxième tour puisse être considéré comme une certitude. L'acte I de la campagne a vu FB siphonné l'électorat PS. L'acte II verra Le pen aspirer celui de Sarko.
Les 4 finiront dans un mouchoir de poche autour des 20 %
Rédigé par : Malakine | 15 mars 2007 à 14:39
Bravo Malakine
Par contre, Chevènement comme Premier Ministre?? Si tu trouves déjà l'image publique de SR insupportable, lui coller Chevènement dans les pattes ne va rien arranger. Prq pas DSK?
Rédigé par : david-david | 15 mars 2007 à 15:03
Mais non !! S'appuyer sur DSK est la dernière connerie qu'elle peut faire (et d'ailleurs, elle va le faire !)
Pour une raison simple. Au deuxième tour Bayrou ne pourra être élu qu'avec la gauche. Elle entraînera d'office une alliance UDF PS et le Premier Ministre de FB sera DSK.
Dans ces conditions, si SR vend le même "produit" que FB, la seule différence entre les deux se fera sur leur personne, et comme y a pas photo elle se fera laminée.
Si elle veut combattre Bayrou elle doit au contraire s'en démarquer et adopter une ligne issue du non de gauche. Elle n'a pas d'autre espace.
En ce qui concerne JPC, je suis d'accord. Il est pas hyper médiatique, mais comme tu es surement un lecteur récent de ce blog, je dois te dire qu'Horizons à démarré en soutenant l'éphémère candidature de JPC et qu'on est beaucoup a avoir bcp de sympathie pour lui. Enfin, si les lecteurs de l'époque m'ont suivi ...
Rédigé par : Malakine | 15 mars 2007 à 15:18
je partage pas du tout mais bon.
au fait je ne peux que te recommander cet article du monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-883424@51-822961,0.html
Rédigé par : Marc | 15 mars 2007 à 15:57
Article très intéressant en effet. A mon tour je conseille la lecture de celui-ci, à propos du livre que va sortir celui que j'ai qualifié récemment de "grenade dégouipillée" :
http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070315.WWW000000645_eric_besson_ne_souhaite_pas_la_victoire_de_segolene_royal.html
Rédigé par : Malakine | 16 mars 2007 à 09:01
marrant tout de m^me que chabot ait eu qq pages qui tombent pile poil au début de son émission avec Royal... le hasard fait bien les choses... Au fait elle avait interrogé sarko sur ses plans immobiliers ?
Rédigé par : Marc | 16 mars 2007 à 09:37
Pour Malakine:
Alors la raison pour laquelle SR devrait s'en remettre à Chevènement est plus tactique qu'autre chose?
Juste pour préciser, je suis lecteur de ton blog depuis un moment déjà, mais pas depuis le début non plus, ce qui fait que je ne savais pas vraiment que tu le soutenais. Mais ma question:
Pourquoi lui? Il est également de centre-gauche, ce qui fait que ce sera un ticket Royal-Chevènement contre Bayrou-DSK, si je comprends bien ton hypothèse. Autant dire que les deux premiers ministres potentiels ne feront pas grande différence. Un duel en gris.
Autre chose: ce n'est qu'une impression personnelle, mais Chevènement n'est-il pas, au-delà du caractère un peu insupportable de son image médiatique, tout simplement pas le plus compétent (pour rester poli)?
Rédigé par : david_david | 16 mars 2007 à 11:32
Malakine a écrit : "J'ai toujours contasté que les élections législatives seules (1986, 1993, 1997) avaient eu un contenu politique plus important que les présidentielles de 88 et 95."
Logique, par principe, ce mode d'élection fait du Président un monarque républicain. Sauf qu'en République, le souverain c'est le peuple.
D'où cette obsession de rassembler, de s'afficher comme le président de tous Français qui dépasse les clivages (au dessus des partis - De Gaulle par sa dimension historique pouvait le dire, mais aujourd'hui, singulièrement, seul Bayrou en raison de sa démarche tendant à transcender les courants peut y prétendre).
Sarkozy, Président de tous les Français, avec son bouclier fiscal aggravé ??? et puis quoi encore.
Oui mais voilà :
- rassembler quoi ? De Le Pen à Laguiller, ça devient difficile.
- Les partis de gouvernement fondent comme neige au soleil ce qui pose le problème d'un majorité législative écrasante qui ne correspond plus au pays réel.
- les clivages jouent en fait à la marge sur des questions techniques de fiscalité et de priorités du genre le second porte-avions je le fais ou je ne le fais pas, mais idéologiquement la fracture non dite est plus sur l'Europe, je veux être dedans ou je veux être dehors. Idem sur l'OMC. Alors après, chacun y met ses nuances pour brouiller les cartes.
La seule constante qui demeure, c'est le feeling : "A-t-il (elle) l'étoffe d'un président ???
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Sarkozy pas forcément au second tour ? Sincèrement je n'y crois pas, pour moi il y sera. La machine électorale UMP est trop bien rodée et c'est un véritable artiste sans vergogne dans le jeu de la séduction. Mais évidemment, il peut être tenté d'en faire trop.
Avec la campagne officielle, il va pouvoir les yeux dans les yeux, donner toute sa mesure.
Pour autant il reste un bel épouvantail pour la gauche et pour un centre droit modéré. Son problème sera le second tour mais seulement si c'est Bayrou.
Rappelons nous qu'au premier tour l'électeur choisit, au second, il élimine.
Rédigé par : Marcus | 16 mars 2007 à 14:30
Article audacieux et qui a le mérite de soulever de vraies questions. Je ne pense pas que J.P. Chevènement accepterait d'étre 1er ministre, mais il est trés présent dans la campagne de Ségolène, et son influence apparait dans les discours.
Je soumets une réflexion, et si Bayrou n'était que la synthèse du "oui" au TCE ? Du oui des amis de Chirac, de VGE, des Verts, des radicaux de droite et de gauche, et des sociaux libéraux du PS, la revanche des hauts fonctionnaires, désavoués par le peuple, avec aussi le soutien des médias.
Après la division du non de gauche ( inévitable et prévisible), la réconciliation de oui et du non est une tache diffile; elle en appelle à l'intelligence et la tolérance, des valeurs plutôt absentent dans cette campagne.Ceci dit j'ai trouvé la candidate à la hauteur hier sur france2.
Rédigé par : Mario | 16 mars 2007 à 23:56
Cher Malakine, vous lui demandez tout le contraire de ce qu'elle est. Elle veut le pouvoir non pas pour honorez les chrysanthemes mais pour diriger, imposer, être sur le devant de la scene à tout instant. Mais la question est qu'est ce que veulent les français ? Quequ'un qui a une vision pour la France ou qui passe son temps à visiter les hospices ? Une sorte de recipiendaire !!!
Rédigé par : Gillou | 17 mars 2007 à 12:18
Bonsoir
Monsieur je ne vous connais pas mais je tiens avous dire que vous etes a coté de la plaque ;
Segolene elle est comme nous les simples citoyens et nous en avons marre des gens comme vous qui viennent donner des leçons bureaucratiques ,segolene elle est au combat des idées sur le terrain elle s'expose et vous vous faites quoi?
Segolenne elle nous a ecouté et les débats participatifs ont été un succés que vous le vouliez ou non j'y ai participé et j'ai pu constater l'interet des citoyens de terrain;
Je pense vraiment que vous n'avez rien compris a ce qui se passe actuellement et vous vous referez aux sondages sans valeur réelle puisuqe manipulés par les grands groupes cindustriels qui ont interet a foutre la zizanie moi je dis a segolene de ne pas vous lire ni vous ecouter et nous gagnerons et m^mem si nous perdons nous serons tooujpours avec elle ;
Segolene est une femme politique intelligente experimenté et capable de diriger un pays et elle vous le prouvera je n'en ai aucun doute .
je tiens a vous redire mon profond désaccord sur votre analyse et moi je ne suis qu'un simple citoyen qui est sur que segolene ROYAL sera une presidente efficace
Rédigé par : goalexandre | 17 mars 2007 à 22:45
Hello Malakine, juste un petit mot pour te dire que j'ai enfin triomphé de l'adversité : j'ai réussi à créer une (petite) liste de blogs amis sur ma page d'accueil où tu figures évidemment. ;-)
A-propos de ton message adressé à Ségolène, je pense que tu aurais du viter ton compte en banque pour t'offrir une pleine page dans Voci, tu aurais sans doute eu plus de chance que Miss Poitou prenne connaissance de tes précieux conseils...
L'actualité de ces derniers jours montre d'ailleurs que Ségo n'a pas du tout l'intention de changer de ligne. reste à savoir si les éléphants vont faire semblant de continuer à la soutenir ou s'ils vont plutôt préparer les législatives, ce qui serait peut-être plus intelligent de leur part car tout le monde commence à donner Ségolène perdante, y compris dans les cercles vertueux de ses plus fidèles partisans au sein des différents médias...
;-)
Rédigé par : Pascal L. | 18 mars 2007 à 15:11
@ david david
Je pensais plutôt à Fabius qu'à chevènement, mais dans un cas comme dans l'autre, il s'agit essentiellement de ligne politique. Celle du non de gauche, critique à l'égard du libre échange.
@ marcus
Comme je le dit dans mon article d'aujourd'hui, je ne pensais pas non plus que Sarko pouvait s'effondrer, mais l'interview d'E.Todd m'a fait réviser mon jugement. Si JMLP remonte, le deuxième tour va se jouer entre 18 et 20 %. Tout est possible (humour involontaire)
@ mario
Tout à fait. Bayrou est une synthèse du oui. La question est : doit-il lui aussi tenter d'intégrer des éléments de non dans son discours, notamment avec une alliance avec NDA ? Mais aujourd'hui personne n'a réussi à faire une bonne synthèse.
@ goalexandre
Horizons n'est pas destiné aux esprits sectaires et partisans. J'écris pour des gens qui aiment réfléchir, pas pour des groupies ou des supporters inconditionnels.
@ Gillou
Le dernier sondage du cevopof réponds à ta question. 58 % des français souhaitent un président arbitre contre 41 un président qui dirige le pays. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le choix de l'arbitre a pris 3 points depuis le début de la campagne. Ségo et sarko font donc fausse route en se présentant comme un président qui décidera de tout. Bayrou et Le Pen font de ce point de vue une campagne plus intelligente, plus "présidentielle". La France reste un vieux pays monarchiste. On est très attaché à l'image du "président de tous les français"
@ Pascal
J'écris pour vous et ça me suffit. Je n'ai jamais voulu que cette lettre arrive sur le bureau de ségo. Je ne fais pas partie de ces blogueurs qui se croient avoir bcp d'influence ...
Rédigé par : Malakine | 18 mars 2007 à 21:40