Le groupe Michelin, leader mondial des pneumatiques, a d’annoncé la semaine dernière hier la fermeture de son usine de Toul dans la Meurthe et Moselle et la suppression de 826 emplois. Le motif de cette fermeture est bien celui attendu : L’usine a des coûts de production supérieurs de 50% à ceux de ces concurrents asiatiques.
La désindustrialisation n’est pas une fable inventée par les protectionnistes. C’est une tendance lourde. Il ne s’agit pas simplement des suppressions d’emplois liés à l’amélioration normale de la productivité. Il s’agit là d’une érosion de la base productive du pays qui a pour effet de réduire la production de richesses et les ressources fiscales pour l’Etat et les collectivités (la ville de Toul va perdre 35% de ses ressources) et qui condamne les territoires les plus industrialisés à la mort lente.
Bien sûr, les économistes libéraux nous affirment que les délocalisations ne pèsent presque rien dans les emplois détruits. Il est vrai que techniquement l’affaire Michelin n’est pas une délocalisation d’usine dans des pays à bas coûts, mais une fermeture pour cause de concurrence avec les pays d’Asie, ce qui naturellement change tout …
L'apôtre en chef des délocalisations, l'économiste blogueur Olivier Bouba Olga n'a pas manqué de saluer sur son blog cette formidable avancée de la "division internationale du travail". Il considère en effet que la décision n'est pas "forcément négative" puisque le groupe a en projet d'embaucher 4 000 personnes en France dans les années à venir. Vraiment ?