Patrick Artus et Marie Paule Virard poursuivent leur autopsie de la mondialisation. Après « Le capitalisme est en train de s’autodétruire » et « Globalisation, le pire est à venir » le duo de choc vient de publier un essai au titre évocateur « Est-il trop tard pour sauver l’Amérique ? » En attendant le prochain qui devrait certainement s’intituler « On est foutu, le monde est au fond du trou » !
Comme toujours l’ouvrage est une remarquable description du fonctionnement de l’économie mondiale, clair dans l’exposé, pédagogique dans l’explication des ressorts du système, objectif dans les constats, remarquablement documenté et, ce qui ne gâte rien, court et facile à lire.
En revanche, comme toujours chez Artus, la conclusion est plus que discutable. Les solutions qu’il préconise peinent à convaincre et on ressort de la lecture avec le sentiment qu’il faudrait un miracle pour que le pari d’Obama réussisse, un miracle hautement improbable. On voit mal en effet pourquoi le reste du monde continuerait à financer à fonds perdus le fonctionnement de l’économie américaine et comment celle-ci pourrait dans le contexte de la mondialisation, parvenir à reconstruire une économie productive performante.