« Classe bling-bling ou quand l'Etat invente les "guichets affaire" | Accueil | La France va-t-elle se perdre dans le sarkozysme ou se retrouver dans une nouvelle révolution ? : Analyse critique de "Après la démocratie" »

01 novembre 2008

Commentaires

Flux Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.

Criticus

« Quelques universités sont en effet très bonnes. Mais la majorité d’entre elles est d’une médiocrité absolue. »

Todd a raison : pour avoir été sur un campus nord-américain (canadien certes, mais c'est le même système), j'ai été sidéré de voir que la moindre université française dépassait, par ses profs comme ses étudiants, une université considérée comme bonne. D'ailleurs, si les meilleures universités nord-américaines (Harvard, Columbia, Yale, Princeton, et McGill à Montréal) sont excellentes, c'est parce qu'elles importent littéralement des talents européens, indiens, japonais, etc.

Philippe

Il faudrait le dire haut et fort:

Les universités françaises sont à tort mal jugées!
Il est vrai que le pouvoir actuel n'est pas intéressé par la culture ...

Philippe

J'ai passé la semaine dernière en Bavière. Les universités, qui s'inspiraient du modèle américain, redeviennent "européennes".

Criticus

@ Philippe

« Les universités françaises sont à tort mal jugées! »

Oui.

Mais (car il y a un mais), le refus de la sélection, au nom du soi-disant égalitarisme, est un désastre pour l'Université publique (dont je défends le principe) : la gratuité des enseignements fait affluer des masses de bacheliers (si l'on considère que le bac actuel confère une quelconque compétence), alors que les débouchés ne sont pas suffisants et que, surtout, pour beaucoup, les matières générales enseignées ne correspondent pas à leur profil. Pour les autres, ils doivent étudier dans des conditions de surpopulation (et donc de manque de moyens) qui les démotivent. Il est urgent d'instaurer la sélection.

Three piglets

"Une partie de l’oligarchie est derrière Obama."

Cette remarque devrait lui mettre la puce à l'oreille.
Mais non, il ne lui viendrait pas à l'esprit que si l'oligarchie veut Obama, ce n'est pas par passion pour la couleur noir, mais parce que le brutal atterrissage des Us entrainera des troubles sociaux et ethniques et qu'il faut une caution minoritaire (je croyais qu'il était métis Obama, mais bon, on ne reviendra pas sur la schizophrénie de la pensée anti-raciste) pour justifier une politique qui laissera un désert social pour sauver les miches des Wasp.

Philippe

@Criticus,

je connais des bacheliers "médiocres" qui ont réussi en fac. où ils avaient choisi leur filière en fonction de leurs aptitudes et de leurs goûts.

Aux USA, il suffit d'avoir beaucoup d'argent pour faire des études supérieures.

Solution: des tests à l'inscription pour "bien orienter"? Ou quoi?

Criticus

@ Philippe

Je parle bien de sélection méritocratique, et non ploutocratique : en clair, pour chaque degré (licence, master), un concours d'entrée avec un numerus clausus.

En contrepartie, l'Université phagocyterait les grandes écoles. À quoi cela servirait-il ? Eh bien, en raréfiant les diplômes, on leur conférerait une valeur sur le marché de l'emploi. Mais ce n'est pas tout : aujourd'hui, la dévaluation des diplômes profite, paradoxalement, à ceux qui peuvent se distinguer grâce à la fortune et aux relations de leurs parents. Dans un système méritocratique, public donc gratuit, seuls l'intelligence et le savoir comptent. Pourquoi être contre ?

xong

ça pose problème quand même:
-pour l'entrée en licence.. le lycée est médiocre, et souvent ne recoupe pas le domaine que l'on va étudier à l'université. Donc des étudiants très moyen voir mauvais au lycée (par simple jemenfoutisme, désintérêt, ..) sont régulièrement assez bon en fac. [ c'est un des problèmes réels des prépas, par ailleurs. ]
-pour l'entrée dans d'autres niveaux... bha c'est censé être assuré par le précédant diplôme, et il y a déjà des formes de sélection. (si vous voulez faire tel ou tel master bien réputé d'une université..). Par ailleurs l'essentiel du problème ne se situe pas là, mais bien lors de deux premières années. (les glandeurs ou mal-orientés ne passent pas les 2 premières années )

Donc: Je pense que l'essentiel du problème des universités viennent d'avant du lycée, du lycée (et donc collège et primaire). Des étudiants plutôt mauvais à la fin de la terminale, qui n'ont pas une idée claire de ce qu'ils veulent faire, qui ont été habitués à ne pas travailler pour l'école, qui vivent dans une société qui déconsidère la culture et l'effort, atomisant le rêve républicain de l'ascension par l'école, lui substituant un modèle américain-dégradé, l'ascension par le bizness. (illicite, ou starisation, ou football, ou chanteur..)

Bref, de tout ça, la sélection ne changera pas grand chose. ça coutera peut-être un peu moins cher, formera peut-être un peu mieux ceux qui sont déjà bien formés, mais ça va pas changer fondamentalement les choses, voir ça va conforter l'idée d'ascension par le bizness. Vous essayer juste de cacher un symptôme avec ce genre de mesure..

Etienne

Non Criticus, le concours avec numerus clausus est la pire chose que l'on puisse faire, je dis ça pour avoir vécu une première année de médecine moi même.

J'avais proposé sur mon blog dans le cadre d'une réforme du lycée de modifier le bac : des niveaux pour chaque matière. Il ne faudrait plus avoir une moyenne au dessus de 10 mais un niveau nécessaire pour des matières spécifiques liés au parcours (en biologie, il est sensé de valoriser plus la biologie que les maths par exemple, et encore plus en comparaison du français).

Mais il est impératif de ne plus dévaloriser l'Université. Le classement de Shanghai est terrible pour l'Université française, car il est subjectif au possible (le système français enlève une grande partie des points aux université française, artificiellement...).

Philippe

@Etienne,

Ce classement de Shangaï est contesté même par d'autres pays.
Le problème se pose surtout en première année car, ensuite, cela va relativement bien. Les étudiants sont peu nombreux en masters.

Il me semble que la terminale permet déjà, avec les options, de déterminer les disciplines dans lesquelles on se sent le plus à l'aise.

La plus grande inégalité reste l'opposition classes prépas/ université. Dans les premières, l'encadrement est tel qu'un lycéen qui bosse s'en sort, alors qu'en fac, malgré les TD, ils sont un peu livrés à eux-mêmes.

En ce qui concerne la médecine, la première année permet (suivant le classement, bien sûr) de choisir une des formations médicales...c'est déjà mieux que le couperet précedent!

Il ne faut pas négliger les langues, même dans les études scientifiques, bien utiles quand on va en mission à l'étranger...

Criticus

@ Xong
« ça coutera peut-être un peu moins cher, formera peut-être un peu mieux ceux qui sont déjà bien formés »

C'est déjà un pas vers une Université d'excellence. Pour le reste, je n'ai pas dit qu'il n'y avait aucun problème à régler en amont, je suis même le premier à le dire. Mais on ne peut pas parler de tout, et cela n'enlève rien à mon propos...

@ Étienne
Ces concours seraient bien évidemment beaucoup moins drastiques qu'en médecine...

René Jacquot

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2295/articles/a386943-.html

Autre entrevue d'Emmanuel Todd (bonne promo du Manu).

RST (merci René)

... pour l'article où l'on constate qu'E.Todd vote B.Hamon : "Heureusement, il y désormais Benoît Hamon dont la motion inclut la dimension du protectionnisme"

Sinon, j'ai finit "Après la Démocratie" et j'attends les commentaires du maitre de ces lieux qui en plus nous a promis ... une surprise ???

Je ne résiste pas au plaisir de citer cette phrase extraite du bouquin de Todd :
"Si Sarkozy existe en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, sa violence et sa vulgarité, nous devons admettre que l'homme n'est pas parvenu à atteindre le sommet de l'État malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles" et plus loin : " Ce président est la preuve que la France est malade"

René Jacquot

Je ne l'ai pas commencé, je finissais Bruce Bégout et son essai sur George Orwell (un pessimiste culturel). Je prends mon temps en vérité! Je déguste l'ouvrage mes bons amis!

Todd a aussi donné une entrevue dans le JDD de ce dimanche.

RST (Flamant Rose péte une durite)

@ Tous

Si vous voulez rire un bon coup, je vous recommande la critique du dernier bouquin d'E.Todd faite par le sieur Flamant Rose ici :
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/11/aprs-la-dmocrat.html?cid=137531809#comment-137531809

Elle vaut son pesant de cacahouètes !!!

ETDAS

Famand rose le bouffi de suffisance, sa BM, sa piscine, sa villa...
Il est bien là bas chez l'autre bouffi de connaissances.
Ca ne vaut pas la peine d'aller faire un tour et encore moins de laisser un post.
Saludos.
De toute façon pour 48 heures c'est l'overdose états unienne, c'est comme le régime alimentaire US, il faut GAVER!

Malakine

Pff il n'a pas lu le bouquin ! C'est de l'escroquerie ! Et quand au style "moi je" il s'est bien trouvé avec ozenfant.

Pour une vraie analyse du bouquin, une présentation des thèses développées et des perspectives ouvertes par le bouquin, rendez vous ce soir. Je n'ai pas encore fini mon texte.

@ ETDAS ah oui, là j'en peux plus !! Je ne peux même plus ouvrir la télé ou la radio.

ETDAS

Finalement entre 2 paquets de copies j'ai été mettre un post chez les Héraultais libéraux.

Ils méritent bien d'être un peu pollués..., non?

C'est la faute de RST aussi que va t'il faire le chien de garde Toddien sur ces terres hostiles?

RST si tu nous lit et que tu n'es pas encore tombé sous les salves de l'ennemi qui à juré la perte de, je les site: les fantassins et les cavaliers malakiniens, nous te décorons de la bravoure au combat, pour cet héroique mission de renseignement et d'investigation en territoire ennemi!

Malakine te voilà maintenant stratège et général en chef.

Saludos

René Jacquot

http://www.elwatan.com/Le-milieu-intellectuel-parisien

Pour la revue du web, la dernière entrevue de Todd au journal El Watan.

Three piglets

Maintenant que nous connaissons le nom du nouveau président, il convient de faire un point.
D'abord sur l'hystérie proprement hallucinante des médias en faveur, non pas du programme d'Obama, mais pour sa couleur de peau...
Toujours surpris de voir l'idéologie officielle anti-raciste révéler ce qu'elle est : un autre avatar du racisme.
Passons sur cette sphére culturelle du système qui n'est pas la plus intéressante.

Maintenant, regardons les fondamentaux de Usa et son rapport avec l'élection présidentielle.
Nous savons que les Usa possèdent une balance commerciale déficitaire, du fait de la délocalisation des industries en Asie principalement, afin de trouver de la main d'œuvre bon marché, le capital jouant le rôle de l'arbitre, comme toujours.
Ce différenciel créé une situation ou les Usa sont dépendants du monde, et non l'inverse.
Dépendance envers la machine complexe de logistique pour amener les biens de consommation produits à l'autre bout du monde.
Dépendance également envers les excédants monétaires de pays producteurs , soit de pétrole soit de biens manufacturés, qui financent le déficit des Usa à coup des milliards de dollars investis dans les T-bonds.
Situation peu reluisante pour les Usa au final, pour une puissance qui se veut la première du monde.
A cela on ajoute une croissance en trompe-l-œil qui est du à deux sources :
Sur-endettement des foyers (70% de la croissance est du à la consommation, elle même dépendante du crédit).
Immigration massive, des latinos en l'occurrence.

A cela , on ajoute une dette publique qui croit et la crise financière embrayant sur une crise économique et vous avez le portrait parfait d'un empire... en faillite pure et simple.

Ceci pour la sphére économique du système.

Alors, on peut se poser la question sur la pertinence de l'élection d'Obama?
On laisse la couleur de peau à ceux qui ne font pas de politique, et regardons si cet homme peut changer fondamentalement quelques choses à cette structure économique vampirique et en faillite.
Pour retrouver la doctrine américaine du début du siécle, à savoir que pour être indépendant politiquement, il faut l'être économiquement, cela supposerait une relocalisation des industries, un protectionnisme douanier, en arrêt de l'immigration, autrement dit, une politique défavorable au capital, c'est à dire défavorable à ceux qui ont donné de l'argent pour la campagne d'Obama.
Tout simplement impossible vu de cet angle.

En revanche, on peut supposer un autre scénario, celui qui me plait le plus à vrai dire : une sorte de Gorbatchev américain.
C'est à dire un homme qui espère changer quelques règles du système, le réformer pour en garder l'essence, car voyant qu'il va dans le mur et qui se retrouve à liquider purement et simplement les Usa.
De toutes façons, à moins d'imaginer une guerre totale lancée par les Usa (tiens, les russes viennent de mettre des missiles à Killingrad pour fêter l'arrivée d'Obama) dans une sorte de fuite en avant suicidaire, le système ne peut continuer comme cela.
Donc, la couleur de peau d'Obama et la religiosité autour de cela est vraiment la brindille qui cache le tsunami en formation.


Malakine

@ Three piglets

Tu as anticipé sur mon billet de ce soir !

Three piglets

Malakine : Sera t'il aussi bon que mon commentaire?
:)

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

Stats


  • Fréquentation du site