Le programme économique de Marine Le Pen récemment rendu public lors d'une conférence de presse à huis clos a été diversement accueilli. Les gardiens des dogmes y ont vu sans surprise de fausses solutions qui aboutiront aux pires cataclysmes. Certains comme Hervé Nathan l'ont au contraire jugé d'une relative banalité. Les commentateurs paresseux ont préféré ironiser sur l'anonymat assumé (et compréhensible) de ses rédacteurs, en attendant les analyses hystériques des dépositaires de la vertu républicaine, qui a n'en pas douter, crieront une fois de plus à la xénophobie, au fascisme et aux mensonges outranciers.
En ce qui me concerne, mon positionnement désormais affiché comme celui d'un soutien se voulant à la fois critique et constructif me conduit davantage à l'exigence qu'à la bienveillance, particulièrement sur ces sujets que j'ai déjà abondamment travaillé.
Dans l'ensemble ce premier jet est très bon. Il s'agit d'une excellente base, mais qui doit encore être précisé et approfondi sur bien des points.
Un mot pour commencer sur la forme. C'est un document d'un grand professionnalisme, manifestement rédigé par des énarques encore en pleine possession de leurs moyens. Rien à voir avec les textes programmatiques exprimant des compromis boiteux et produits par des cerveaux endormis par le confort de la gestion locale ou corrompu par l'électoralisme boutiquier auxquels on a été habitué jusqu'ici. Point d'oxymores, de mots valises et d'incantations creuses sur des nouveaux modèles ou des appels sans plus de précision au changement et à la réforme. Ici, les propositions sont précises et argumentées. Le style est limpide et concis. Les références sont abondantes et sourcées. Le texte semble toutefois été rédigé à la hâte et dans l'urgence, sous la pression des journalistes qui ces derniers temps ne savaient plus rien objecter d'autre, que la vacuité du programme économique au motif que la page internet dédiée était en cours de réactualisation. Le texte renvoie néanmoins à des compléments ultérieurs qui annoncent un programme définitif particulièrement charpenté qui fera le cauchemar de ses concurrents tant la barre est d'ores et déjà placée très haut.
Mes fidèles lecteurs ayant déjà lu ici de nombreuses et longues analyses critiques sur le libre-échange mondialisé, le grand marché européen, la monnaie unique, la désindustrialisation ou l'emprise du pouvoir financier sur les Etats, je ferais l'économie de discuter de l'argumentaire mis en avant pour justifier ces ruptures pour directement traiter des solutions proposées, que je ne résumerai d'ailleurs pas, renvoyant à la lecture du texte et aux articles des journalistes sérieux – s'il en reste – qui auront pu faire une synthèse des principales propositions sans y ajouter leur commentaires personnels histoire de bien nous faire comprendre qu'un tel projet ne peut s'examiner qu'en se bouchant le nez.
Une sortie de l'Euro plutôt cohérente
Le retour au Franc est une solution qui présente des risques non négligeables dans le contexte post-crise caractérisé par une forte dévitalisation de notre base productive. Envisagée seule ou mal conduite, la sortie de l'Euro peut tout aussi bien donner le coup de grâce à ce qui reste de notre industrie et étouffer la consommation qui reste le dernier moteur de notre croissance. Ces éléments m'avaient d'ailleurs conduit à prendre mes distances par rapport à cette option dans mon étude sur la crise des dettes souveraines, privilégiant plutôt une nouvelle UEM avec les pays du sud de manière à se préserver de la concurrence de l'Espagne et de l'Italie dont le besoin de réindustrialisation est identique au nôtre et dont la monnaie devra être dévaluée encore plus fortement compte tenu du déficit de leur balance courante, bien supérieur au nôtre.
C'est donc avec une grande satisfaction que j'ai constaté que la sortie de l'Euro n'était pas présentée comme une martingale, mais intégrée dans un paquet cohérent incluant un protectionnisme ciblé et une politique volontariste de réindustrialisation. Tout l'enjeu est bien de reconquérir une base industrielle, ce qui ne pourra se faire simplement avec un surcroit de compétitivité-coût entrainé par une dévaluation.
Il convient également de souligner que telle qu'elle est ici conçue, la dévaluation ne s'accompagnera pas d'un défaut partiel sur notre stock de dette publique, ce qui devrait éviter d'entrainer un choc en retour sur le système bancaire et de nous fermer toute possibilité de financement sur les marchés financiers. La dette publique sera bel et bien majorée par la dévaluation. Mais ce surcout sera compensé – mesure géniale – par une taxe spécifique sur les institutions financières détenteurs d'avoirs extérieurs libellés en euro dont la valeur en monnaie nationale s'appréciera mécaniquement avec la dévaluation. Cette mesure est à saluer car elle devrait être de nature à éviter une attaque spéculative sur la dette souveraine de la France dès que l'élection de Marine deviendra probable, ou possible, aux yeux des spéculateurs avisés. Son accession se traduira déjà par une crise politique et une crise européenne, inutile d'y ajouter pour le plaisir une crise financière !
La proposition comporte cependant trois zones d'ombres qui mériteraient une réflexion plus poussée.
1- Le texte fait l'impasse sur la question des taux d'intérêt. Or la dévaluation risque fort de dégrader notre balance courante le temps que la réindustrialisation produise ses effets pour que des produits nationaux se substituent aux produits importés (valeur des exportations minorées en valeur, valeur des importations symétriquement majorées)
2- De même, même s'il parle d'une sortie groupée avec les pays du sud, le projet fait l'impasse sur la nouvelle concurrence dont serait l'objet notre industrie, principalement par celle de l'Espagne et de l'Italie. Il serait donc souhaitable à cet effet de prévoir l'hypothèse d'une nouvelle monnaie commune des pays déficitaires (solution préconisée également par Christian Saint Etienne) ou a minima une coordination politique et monétaire avec nos voisins.
3- La période transitoire me semble également envisagée avec un certain optimisme. Quand on sait que Jacques Sapir envisageait pour la gérer la mise en œuvre de l'article 16, on se dit qu'il est peut-être utopique de ne prévoir qu'une négociation de 6 à 8 mois. Jacques Sapir avait répondu en détail dans Marianne2 au plan de sortie prévue par le FN. Il serait bon que ce débat réservé aux experts se poursuive en coulisses pour éviter toute mésaventure type fuite des capitaux ou attaques spéculatives pendant la période de transition.
La sortie de l'euro est une mesure qui inquiète fortement et dont il sera difficile de convaincre de la faisabilité. Il importe donc de sérieusement bétonner l'argumentaire sur ce volet du projet.
Une stratégie protectionniste à préciser
Je serais plus critique sur ce volet du projet. Le texte reste trop centré à mon gout sur l'opposition théorique : libre-échange vs protectionnisme, qui me semble aujourd'hui dépassée. Si même le PS se met au protectionnisme (au moins dans le discours) c'est bien la preuve que le sujet n'est plus là ! L'enjeu réside aujourd'hui dans la stratégie à conduire pour reconquête une base industrielle forte. Il faut désormais passer d'un protectionnisme défensif destiné à nous protéger de la concurrence déloyale à l'idée d'un protectionnisme offensif permettant de faire renaitre certaines industries disparues. Et c'est beaucoup plus difficile !
Il semble de ce point de vue que l'équipe des conseillers de Marine n'aient pas encore totalement arrêté leur stratégie, parlant aussi bien de tarifs extérieurs, de quotas d'importation, de TVA majorée ou de normes techniques locales. Plus gênant encore est la promesse faite que ces mesures ne viseront pas l'Allemagne, alors que notre grand voisin s'est avéré responsable (mais non coupable) d'une bonne partie de notre désindustralisation au cours de la dernière décennie.
Il ne me semble difficile de concevoir notre réindustrialisation qu'au détriment de l'Asie émergente. Il faudra bien également reprendre des parts de marché au géant européen des exportations. A titre d'illustration, qui n'a pas été choqué cet été d'apprendre que nos producteurs de lait souffraient de la concurrence des producteurs allemands dont les prix étaient 20% plus bas ?? On peut en effet s'interroger sur l'intérêt de faire circuler des produits aussi basique que le lait à travers les frontières et sur l'opportunité de réserver à nos producteurs l'exclusivité de notre marché intérieur.
Ici aussi, trois zones d'ombres :
1- Le texte ne fait pas référence à la perfide notion de « division internationale du travail ». On ignore donc s'il s'agit de se spécialiser (enfin) autour de nouvelles filières hautement technologiques dont il fgaudrait favoriser l'émergence à l'abri de protections douanières pour se réarmer dans la mondialisation (photovoltaïque) ou d'engager, à l'inverse, le virage vers la démondialisation en retirant progressivement certains pans de notre industrie à toute forme de concurrence internationale pour recréer chez nous de l'emploi productif faiblement qualifié à destination des catégories populaires.
2- L'indétermination des solutions proposées (mesures tarifaires ou quotas) fait hésiter entre deux stratégies assez différentes : celle dite des écluses tarifaires visant à rétablir les conditions d'une concurrence équitable (ou à instaurer une préférence nationale pour l'industrie locale) pour l'ensemble de l'appareil productif ; et celle d'un protectionnisme sectoriel destiné à obliger à des investissements productifs sur le sol national pour desservir le marché intérieur. Dans le premier cas, la question de la taille critique du marché se posera (cela sera t-il suffisant pour enclencher un mouvement de réindustrialisation?) Dans le second, il conviendrait d'indiquer pour quels types de filières et pour quels produits ce protectionnisme sectoriel s'apppliquera t-il.
A titre personnel, je privilégierai la seconde option pour des fillières à basse intensité technologique où finalement la concurrence ne joue que sur les prix et des biens durables de manière à ce que le surcout pour le consommateur ne soit pas trop pénalisant, par exemple l'électro-ménager et l'équipement de la maison en général.
2- Enfin la stratégie de reconquête me semble trop centrée sur notre cas national. Il ne faut pas oublier que nos voisins du sud sont dans la même situation. La réindustrialisation gagnerait donc à être penser en liaison avec l'Espagne et l'Italie, voire la rive sud de la Méditerranée dont il ne serait pas idiot de favoriser le développement pour endiguer les flux d'émigration, en érigeant ses pays en fournisseurs privilégiés pour certains types de productions ou services délocalisables.
Une politique économique et fiscale, résolument « de gauche »
Je déplorais depuis longtemps qu'aucune offre de notre paysage politique ne combinait retour à la souveraineté et rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée en faveur des revenus du travail et au détriment de ceux du capital. C'est enfin chose faite. Cette offre est désormais incarnée par Marine Le Pen !
Ce volet du programme est incontestablement de gauche. On applaudira sans hésiter certaines propositions comme l'indexation des salaires sur l'inflation (qui va rapidement devenir vitale avec la flambée du prix de l'énergie et des matières premières), la progressivité de l'impôt sur les sociétés et sa modulation en fonction de la destination des bénéfices, l'éradication des paradis fiscaux (même si on ne sait pas encore comment) la suppression des niches fiscales bénéficiant aux groupes (dont la scandaleuse niche Mariani-Copé qui mériterait de traduire ses auteurs devant la haute cour de justice !) ou la reprise de la révolution fiscale proposé par Thomas Piketty (fusion CSG et IRPP, renforcement de la progressivité, suppression des niches fiscales ayant pour effet de permettre aux plus riches de payer l'impôt).
… quoiqu'un peu parfois trop classique et timorée
Hervé Nathan n'avait pas totalement tort (mais un peu quand même vu le ton hargneux et la grossière mauvaise foi du billet) de souligner que certains aspects du projet faisaient un peu « tarte à la crème ». On relève en effet à la fin du document une jolie de collection de lieux communs, issus du prêt à penser de la pensée énarchienne qui trahit certainement sa finalisation « à l'arrache » : la paperasse dont souffrent les dirigeants de PME, les effets de seuil qui entravent leur développement, le mauvais fonctionnement du marché du travail qui pèse sur la croissance, la nécessaire négociation par branches du temps de travail ou l'importance de la formation continue. Mais surtout – et ce qui me gêne davantage – un appel au renforcement de la concurrence entre les grandes surfaces et centrales d'achats afin de réduire les marges et les prix pour le consommateur : du pur Sarkozy version 2005/2006 ! Chacun a pu apprécier concrètement le résultat sur les prix de ces politiques de stimulation de la concurrence …
Il faudrait en la matière se montrer plus imaginatif pour que la rupture soit partout à la hauteur de celle qui se dessine sur les questions macro-économiques. Je me permettrais à ce propos une petite proposition.
Puisque le projet prévoit une modulation du taux de l'IS en fonction du devenir des bénéfices, pourquoi alors ne pas prévoir des barèmes différenciés entre les entreprises de l'économie domestique, de celles relevant de l'économie mondialisée ?
Dans l'économie domestique, l'excès de profit peur s'assimiler à l'exploitation d'une rente de situation, voire un acte de prédation pur et simple. La grande distribution n'est pas la seule dans ce cas. On pourrait également parler de la téléphonie mobile, des banques, des assurances, des agences immobilières ou des concessionnaires de service public. Pour ces entreprises qui exercent leur activité dans le confort d'un marché de facto protégé par une concurrence limitée par nature, je propose d'utiliser le concept inventé par F.Lordon, « d'entreprise à profitabilité limitée » pour limiter autoritairement, via la progressivité de l'IS, les profits ou les marges au-delà du niveau strictement nécessaire à la viabilité économique de l'entreprise.
Dans l'économie ouverte, en revanche le profit conserve en revanche son rôle incitatif. La mondialisation est une guerre économique, où les entrepreneurs qui résistent à la concurrence internationales et les exportateurs qui ramènent des « devises », sont nos forces armées. Ces soldats de la guerre économique doivent si possible être soutenus spécifiquement (par des charges sociales moindre par exemple) mais surtout pas découragé par des impôts confiscatoires.
***
Le premier jet du projet économique de la candidate de la révolution patriotique apparait néanmoins comme une base sérieuse et solide, capable de réunir une majorité d'électeurs et ensuite de gérer la rupture avec l'euromondialisme dans des conditions de relative sécurité. Espérons que les éléments qui suivront feront preuve du même professionnalisme. On attend la suite avec impatience !
Malakine
Avec un tel programme, Marine va faire un massacre. Sur le plan économique (et seulement économique ?), je pense qu'elle peut rassembler de manière assez large. Que ce soit du côté de Mélenchon ou de NDA.
Alors bien sûr, ce projet n'est pas abouti. D'ailleurs, il est explicitement précisé que les détails arriveront par la suite. Pour autant, il permet de poser les bases et de montrer que les propositions sont relativement solides.
J'attends maintenant de voir le reste du programme présidentiel pour juger de la suite des choses.
Rédigé par : Tomgu | 15 avril 2011 à 19:10
Ce qui est tout à fait remarquable est que le programme économique ne cite pas une seule fois les mots "préférence nationale", pourtant le fonds de commerce du FN. Comme si on pouvait faire abstraction du reste pour ne considérer que l'économique et comme si la préférence nationale elle-même n'avait pas de conséquences économico-sociales, mais apparemment, ça fonctionne remarquablement bien auprès de certains à "gauche" qui ont oublié tout universalisme.
Rédigé par : Tom Roud | 15 avril 2011 à 19:30
Merci de votre analyse, précise, argumentée et objective.
Je suis moi-aussi impressionnée par ce premier projet économique, très cohérent me semble-t-il, et clairement au-dessus du lot.
Il me semble nécessaire d'assurer la diffusion la plus large possible du projet lui-même, et des commentaires qui veulent bien être objectifs (pas la propagande des médias gardiens du Temple ultralibéral de l'UMP et du PS)
Bien cordialement.
Rédigé par : Juliette D. | 15 avril 2011 à 20:34
"Les références sont abondantes et sourcées". Dés la première page de texte (p°6), "La monnaie doit être remise à sa place : celle d’un instrument économique au service de la croissance et de l’emploi. Fétichiser la monnaie a été à l’origine de nombreuses catastrophes économiques"… avec, deux lignes plus loin, un encrage théorique à Friedman qui est le père de monétarisme qui à prêché pour une économie où l'action de l'État en matière monétaire est nuisible… pas forcément cohérent avec le chapitre "La liberté monétaire permettra une politique plus finement adaptée à nos besoins"… Qui plus est, quelques pages plus loin, il est question d'état stratège. Autant invoquer Hayek pour justifier d'une intervention étatique…
De plus l'angle d'attaque visant à "remettre la monnaie à sa place" est en contradiction avec la place qu'ils donnent à la monnaie et surtout, ça n'explique pas les critiques fortes qu'ils adressent à l'euro.
Une monnaie "entre violence et confiance" (A&O) qui résume et ramasse les contradictions et les tensions d'une économie (je fais court) est une grille de lecture autrement plus pertinente pour traiter de ce qu'est l'euro aujourd'hui (et redonne un sens à l'état, régulation…)
Ce serait inutile mais je pourrais multiplier les exemples, ça donne un coté bancale. C'est une argumentation à l'envers. On part des convictions / intuitions et on donne une allure économique en habillant de références éparses.
Au delà de ce coté bancale, je partage beaucoup de choses dites sur l'euro et l'Europe, sur le rôle de l'état… et ils mettent la barre haute pour les autres partis, c'est une très bonne chose.
Rédigé par : GeoRad | 15 avril 2011 à 21:07
@Xavier, je me retrouve assez dans votre analyse - plus critique en réalité que vous voulez bien le dire, mais une critique utile, qui fait avancer -. Un point absolument essentiel : vous avez raison de dire que la sortie de l'euro est une proposition délicate, à manier avec précaution et à bien argumenter. Le sentiment populaire est que l'euro est un progrès et on ne fait pas spontanément le lien entre l'euro qui nous facilite la vie à l'étranger et l'euro, instrument de puissance de l'Allemagne. L'idée de conserver un euro pour la zone sud est intéressante et a le mérite de relancer l'idée d'une union latine, premier cercle d'appartenance et d'influence de la France, ce qui me plait bien. J'ajouterai deux remarques : Premièrement, le contenu de la politique de réindustrialisation est trop faible, ou sent l'enarchie à l'oeuvre. Il faut aller beaucoup plus loin et poser le principe d'une économie des producteurs, d'une culture très forte de l'innovation à tous niveaux (réforme en profondeur de l'enseignement, de la recherche...), jouer modérément l'Etat (lourd, incapable de vraie stratégie), jouer beaucoup plus les régions et les PME, jouer à fond la carte d'un nouveau syndicalisme de masse. Ce chapitre est en réalité entièrement à écrire par des gens issus du gaullisme décentralisateur et/ou de l'ex deuxième gauche (il en reste quelques uns, avec, pour certains, une formation maurrassienne de base, ce qui ne gâche rien! :))). Attention à ne pas retomber dans le jacobinisme incantatoire qui fut le talon d'Achille du chevènementisme. Deuxièmement : on ne met pas assez en avant le projet alternatif européen : une Europe des nations avec une forte dimension industrielle, ce qui dynamise l'ensemble de la perspective. Le discours du FN reste infiniment trop fermé et trop défensif. Dernier point : quel dommage que tout ce gisement d'idées fertiles soit exploité par de pareils lourdeaux ,... et quelle responsabilité collective porte le souverainisme dans cette affaire. Par incurie intellectuelle - je ne parle naturellement pas de vous, ni de Sapir, Renouvin, Todd, Gréau, Gauchet et quelques autres qui ont apporté ces idées mais des "responsables souverainistes" qui n'ont pas su s'en servir - , nous laissons la main à des gens qui risquent fort de ruiner toutes ces belles perspectives. A cet égard, je suis infiniment plus critique que vous sur la démarche du FN : il ne faut pas juger uniquement les gens sur les idées qu'ils professent mais aussi sur leur vraie nature, sur leurs motivations de fond et sur leur capacité/volonté à mettre en oeuvre les mesures qu'ils proposent. Pour moi, il y a dans ce programme économique beaucoup de replâtrage et d'effet vitrine. Je ne suis pas du tout persuadé que ces idées correspondent aux vraies motivations du FN et de ses dirigeants, qui restent essentiellement marquées par une volonté de revanche sur l'histoire. On jugera aux actes plutôt qu'au discours.
Bien à vous. François Renié.
PS : j'envisage de lancer un débat dans la Revue critique sur ce programme économique. Puis-je utiliser votre article comme un des premiers éléments permettant de lancer ce débat. Merci de votre retour
Rédigé par : François Renié | 16 avril 2011 à 03:39
Bonjour,
Je suis d'accord avec l'essentiel de l'analyse. En dehors de cette idée d'une union monétaire des pays du sud. Nous avons connu une telle expérience négative avec l'euro qu'il est maintenant nécessaire de s'abstenir de toute nouvelle tentative d'union monétaire. France, Espagne, Italie, il y a trop de divergences économiques.
Autre point, comment faire connaître ce programme économique ? Je relève que les autres partis n'ont à ce stade proposé que des projets extrêmement légers, beaucoup moins développés.
Merci pour votre travail.
Rédigé par : Pelleport | 16 avril 2011 à 12:08
"Ce projet est très bon.Il s'agit d'une excellente base(...)"
"Un document d'un grand professionnalisme(...)"
Lire ce genre d'assertions est à propremment parlé affligeant(et on ne peut pas me soupçonner d'être un gardien du dogme puisque je suis souverainiste!).
Ceux qui veulent se convaincre de la médiocrité du programme du FN n'ont qu'à lire les réactions des cautions intellectuelles du parti!
"Simpliste"
Alain Cotta
"Un sentiment d'amateurisme","Pas une véritable alternative",l'étalon métallique;"Une folie furieuse"
Jacques Sapir
"MLP se rend-elle compte du niveau de nullité de son programme?"
Christian Saint-Etienne.
"Sur le fond,un éclatement de la zone euro serait un désastre économique"
Jean-Luc Gréau
En somme vous avez probablement raison ce programme n'a pu germé que dans la tête d'énarques.
Ceci dit la médiacratie ne devrait pas mépriser le programme économique du FN,celui du PS(en attendant celui de l'UMP)n'a rien à lui envier.
Rédigé par : Balthazar | 17 avril 2011 à 11:12
> Balthazard
Je vous serais obligé de bien vouloir nous communiquer les références de vos commentaires du programme économique. D'une part, cela permettra de donner du crédit à vos affirmations, de l'autre ça permettrait à tous les lecteurs de creuser le sujet.
La référence à l'étalon métallique me laisse à penser que vos citations sont de l'enfumage pur et simple puisque le texte n'en parle absolument pas !
Quand à Christian Saint-Etienne, je l'ai effectivement entendu dire que MLP avait tort de penser que l'Espagne et le Portugal n'étaient pas en situation de sortir de l'euro. Si vous étiez honnête, vous veriez d'ailleurs que je dis la même chose dans cet article !
Mais quel est la solution préconisée par le même Ch.S-E? Le fédéralisme budgétaire européen pour que les pays excédentaires subviennent aux besoins des pays déficitaires. Gentil, généreux et totalement utopique ! Il dit reconnaît ainsi que lors ces pays présenteront la note à l'Allemagne, c'est elle qui quittera l'Euro.
Comme je l'ai montré dans mon étude sur les dettes souveraines, la situation est devenue très compliquée et il n'existe aucune solution miracle. Dans ces conditions, c'est très facile de critiquer un programme économique, quel qu'il soit. Montrez moi n'importe lequel et je vous promets que je pourrais le mettre en pièces de manière extrêmement argumentée !
Il me semble d'ailleurs que j'ai émis des réserves substantielles dans ce papier. Mais peut-être faites-vous partie de ces commentateurs qui ne lisent que le titre, l'introduction et la conclusion ?
Rédigé par : Malakine | 17 avril 2011 à 13:11
> François renié
Merci de ce commentaire éclairé. Vous au moins avez lu mon papier et chercher à le comprendre !
Un bémol cependant. Cette phrase me choque :"il ne faut pas juger uniquement les gens sur les idées qu'ils professent mais aussi sur leur vraie nature". Il me semble que l'esprit républicain repose sur l'idée d'organiser un débat public en raison, sans "essentialiser" en faisant prévaloir "qui le dit" sur "ce qui est dit". Sinon, on en revient au patriotisme de parti dont on a vu à quel point il était stérilisant sur le débat public.
Bien sur que vous pouvez utiliser cet article. Je suis toujours prêt à tout débat d'idées, à condition qu'il ne tourne pas aux procès en sorcellerie.
Rédigé par : Malakine | 17 avril 2011 à 13:18
Je viens de voir l'article de Slate qui prétend que les références citées dans l'article condamne le programme commenté ici. Quelques remarques :
- La plupart n'ont pas pu être directement interrogé et ils ne se sont pas expressement prononcé sur le texte que je commente ici.
- On constate de grosses divergences entre eux. Personne ne se prononce pour les mêmes solutions.
- On relèvera que Jean Luc Gréau dont DLR continue de se réclamer est contre la fin de l'Euro !
- La position de Jacques Sapir, la seule qui m'intéresse vraiment est tout sauf une condamnation ni économique ni morale !
http://www.challenges.fr/actualites/politique_economique/20110311.CHA4014/marine_le_pen_reprend_des_themes_de_gauche.html
Rédigé par : Malakine | 17 avril 2011 à 13:25
Mon billet volontairement expéditif n'avait pour but que de tester la plate-forme,trop souvent j'envoie des commentaires qui sont refusés ou disparaissent dans le cyberespace.
Un second commentaire,étayé,a curieusement été rejeté;"We're sorry,we cannot accept this data"
Mais je suis sorry d'avoir écris un commentaire pour rien!
Censure?
Les citations sont issues du site Slate(Programme économique du FN).
Rédigé par : Balthazar | 17 avril 2011 à 13:29
Malakine, as-tu censuré mon commentaire?
Réponse : Vérification faite, oui mais c'était une erreur. Je l'ai effacé dans mon élan samedi soir en supprimant le commentaire provocateur d'un crétin de passage. Je le reproduis ci-dessous
Les réactions à ce projet sérieux sont négatives, en s'apparentant souvent à de la propagande. Marine Lepen sera quasiment seule sur les plans médiatiques et politiques. Comment peut-on montrer qu'un programme économique est bon? Par ailleurs, je ne vois aucune idéologie forte qu'elle puisse reprendre. Le patriotisme est mort, le rejet de l'immigré me paraît trop faible, en plus de ne pas être enthousiasmant. Quelle est l'idée forte, évidente sur laquelle elle pourrait se baser pour simplifier et rendre évident le clivage politique essentiel? Il me semble que le problème essentiel en politique intérieure est l'inégalité des niveaux d'instruction. La construction européenne s'est basée sur la détestation, le rejet des classes populaires. Marine Lepen peut-elle se présenter comme celle qui cherche à faire de l'égalité des chances entre les bacs plus trois et les bacs moins trois? N'étant pas latin, je ne sais ce que vaut cette idée mais je pointe l'absence d'idéologie forte qui l'amènerait à n'être élue que par ceux qui n'en peuvent plus.
Rédigé par : Jardidi | 18 avril 2011 à 08:34
> Balthazar
"Sorry we can't accept this data" n'est pas un message de censure, mais un message d'erreur technique. Le plus souvent il signifie que vous avez passé trop de temps sur la page pour écrire le commentaire. Il suffit de raffraichir la page ou "réactualiser" (en copiant pour plus de sécurité) et généralement ça part sans problème.
> Jardidi
L'idéologie à laquelle se réfère est selon moi, non pas le nationalisme (pas du tout) mais kle souverainisme. Cette idée est portée par le contexte ambiant. Le modèle libéral d'autorégulation des sociétés par le marché et la société montre ses limites. Face aux difficultés, tous les peuples vont être tenté de vouloir reprendre le contrôle des choses via un Etat plus fort et plus efficace.
Cf le vote danois de ce week-end. L'Europe craque de partout.
http://www.franceculture.com/emission-revue-de-presse-internationale-vrais-finlandais-et-faux-amis-2011-04-18.html
Rédigé par : Malakine | 18 avril 2011 à 09:35
Je pense que Marine Le Pen et ses conseillers économiques lisent attentivement Jacques Sapir qui a émis une critique du projet du FN dont il a été tenu compte.
La crise de la zone euro va entrer dans une phase décisive dans les mois à venir quand l'Espagne sera obligée de demander de l'aide à ses partenaires, en parallèle avec les restructurations des dettes souveraines grecques, irlandaises le tout de façon concomitante avec la campagne électorale ce qui va valider les propositions de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan !!!
Rédigé par : cording | 18 avril 2011 à 11:17
Plus de commentaires sur la légalisation de l'herbe que sur le programme économique de Marine, y a quelque chose qui ne va pas.
Dans ces conditions, vu que j'ai passé l'âge de soliloquer, je préfère prévenir tout de suite, le prochain article n'est pas pour tout de suite.
Rédigé par : Malakine | 19 avril 2011 à 18:27
Pourquoi tu nous fais cela, Xavier ?
Rédigé par : A-J Holbecq | 20 avril 2011 à 08:44
Inutile de s'énerver (bien que ce dernier billet m'intéresse plus que les problèmes d'adulescents liés au shit).
Je n'ai pas le temps de me plonger en détail dans le programme mais à ce stade deux choses m'ont "chiffonné" :
- ce programme est trop concis pour permettre d'apprécier la manière dont la sortie de l'Euro et du libre-échange va se faire. Je sais qu'il y a eu ici et ailleurs des débats sur le "timing", qui est important pour mo (et pour toi puisque tu le relèves dans ton commentaire) ;
- ce programme est trop détaillé pour éviter les effets d'aubaine et les tentatives d'y faire échec par la spéculation et tout ce que le monde compte de privilégiés intéressés seulement par le maintien du statu quo actuel. Comme je l'ai écrit, une sortie de l'euro devra être brutale et rapide, sinon cela va "tanguer" trop longtemps pour les populations...
C'est contradictoire comme analyse, mais je n'ai pas le temps d'aller plus en détail.
Enfin, trois vides à déplorer :
1) l'oubli de la "définanciarisation" de l'économie et de la Société (à part la "tarte à la crème" des paradis fiscaux) nécessite des mesures plus simples et plus fortes que les demi-mesures préconisées : interdiction des paris sur les prix et imposition confiscatoire au-delà d'un certain revenu non ré-investi immédiatement sur place.
2) rien non plus sur une réforme du droit de succession qui permettrait de libérer et de réinjecter dans l'économie (pas dans les caisses de l'état) une masse monétaire largement suffisante pour relancer la machine.
3) et rien sur les échéances d'épuisement des ressources qui commencent à se rapprocher et qui nécessitent de revoir toutes ces politiques (relancer, c'est bien, mais jusqu'à quand ?).
Mais désolé encore, je n'ai pas le temps de développer.
V.
Rédigé par : Verdun | 20 avril 2011 à 09:20
> André-Jacques
Parce que je sens le conflit intérieur se réveiller. D'un coté j'ai de nouveau envie d'écrire et de m'exprimer, mais de l'autre je me dis dans dans ces conditions c'est vraiment pas intéressant.
Les discussions sur FB c'est bien mais ça n'a tout de même pas le même statut. Celle que nous avons eu ensemble sur la conversion du stock de dettes mériterait d'être partagées ici. Va voir la discussion chez Yann, tu verras que les choses de sont pas claires pour tous.
> Verdun
Oui, il y a des manques, je n'en disconvient pas.
Mais les propositions que je formule moi dans mon commentaire, sur la limitation de la profitabilité des entreprises de l'économie domestique ou sur le protectionnisme sectoriel ? Oui, non, je sais pas, je m'en fous ?
Rédigé par : Malakine | 20 avril 2011 à 10:37
Je trouve cela très intéressant mais me sens incompétent. Ne devrais-tu pas aussi discuter avec les grosses têtes du FN? Proposer directement une aide critique à Marine Lepen ou passer par Paul-Marie Coûteaux?
Rédigé par : Jardidi | 20 avril 2011 à 11:07
Oui bien sûr. Ce sont des pistes intéressantes de réflexion à condition de bien réflechir à la mise en oeuvre.
C'est pour moi à intégrer dans une réforme globalede la fiscalité (personnes et entreprises).
Mais je manque de temps, je serai plus dispo à partir du 15 mai.
Promis je m'y penche à ce moment-là (ainsi que sur d'autres choses.
V.
Rédigé par : Verdun | 20 avril 2011 à 11:33
Le très intéressant article de Jacques Sapir me donne l’occasion de revenir sur ton récent repositionnement et de clarifier les divergences qui nous opposent, divergences portant à la fois sur l’objectif politique à atteindre et sur la stratégie à mettre en œuvre pour y parvenir ; certaines de ces divergences ne sont que relatives d’autres plus tranchées. Je voudrais essayer de les cerner en mettant le moins de passion possible et en excluant tout moralisme.
1) Je relève ce passage dans l’article de Sapir :
« La sortie de l’euro ne doit pas être un geste symbolique, une réaffirmation de notre souveraineté. Si une telle mesure s’avère nécessaire, c’est avant tout parce que l’on peut considérer qu’elle et elle seule serait en mesure de permettre la mise en place d’une alternative stratégique en économie de notre pays. »
J’ajouterai volontiers à cette idée que je partage que les institutions européennes (si l’on ne souhaite pas une complète explosion de l’UE, ce qui est mon cas) doivent être cantonnées à un rôle clairement délimité, compatible avec les principes d’une démocratie représentative viable, ce qui implique la réaffirmation du seul espace démocratique vraisemblable (la nation) et la mise au second plan des institutions qui minent l’idée de souveraineté.
En d’autres termes, si je suis partisan d’une forme de souverainisme, c’est un souverainisme froid, rationnel et limité (restant dans le cadre de l’UE mais en bouleversant les cadres), assez éloigné de l’affirmation souverainiste plus radicale et plus passionnelle que tu promeus depuis plusieurs mois. C’est un premier point de divergence avec toi.
2) Divergence de stratégie.
Le second point concerne bien sûr le positionnement par rapport au FN et je voudrais éclaircir les points qui m’éloignent de ta position et relativiser aussi en partie leur implication.
Si je refuse toute idée de compagnonnage avec ce parti, c’est d’abord pour des raisons d’identité culturelle personnelle. L’idée de partager toute forme de militantisme avec un parti puisant ses racines historiques dans une tradition très justement marginalisée en France après 1945 à cause de son attitude durant la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation, tradition à laquelle il faut associer le surgeon de l’OAS qui a un temps renouvelé sa dynamique et qui est très important au moment de la fondation du FN ; cette idée m’est insupportable. Tu me diras que beaucoup de choses ont changé et que le FN actuel n’est plus ce forum des extrêmes-droites tel qu’il était dans ses premières années : c’est vrai et j’en prends acte. Mais il faut bien aussi reconnaître que ses cadres, militants et supporters les plus bruyants viennent encore pour beaucoup de cette mouvance hyper-répulsive. L’argument souvent répété par Laurent Pinsolle est aussi valable pour moi. Là, je crois que l’expérience personnelle joue de manière décisive. Peut-être as-tu, toi, rencontré des néo-frontistes sympathiques sincèrement enthousiasmés par la nouvelle ligne de Marine Le Pen et rejetant ce que l’histoire du parti a d’insupportable. Pour ma part, tous mes rapports avec des gens proches du FN (je ne parle pas de simples électeurs avec qui je peux tout à fait m’entendre) ont été marqués par la violence et l’invective. En sens inverse, je ne suis absolument pas prêt à rompre, au nom d’une hyper-rationalisation des rapports de force politique telle que tu l’envisages, avec mes proches, ce qu’induirait indubitablement un positionnement analogue au tien. Autrement dit, il n’est pas question pour moi de suivre la voie que tu prends, l’éventualité ne se présente même pas sérieusement. Je reconnais qu’il entre autant d’attachement sentimental que d’analyse raisonnée dans ce choix. Je l’assume pleinement. J’ajoute que nous ne sommes pas le 10 juin 1940 (comme dirait Chevènement) et que la situation n’a pas une urgence telle que je bouleverse de fond en comble mes idées à cet égard.
Ceci étant dit, j’observe l’évolution du FN avec intérêt et ton propre cheminement sans hostilité. Je crois, en effet, que la montée du FN et sa métamorphose apparemment en cours sont et seront loin d’être purement négatives dans la recomposition politique générale à laquelle nous assistons. Entre un parti de gauche d’ores et déjà acquis au protectionnisme (voir le récent débat Todd-Mélenchon), un PS qui à mon sens a d’ores et déjà passé le seuil qui y mène nécessairement même si ses implications sont encore fortement euphémisées et un FN dont le programme économique gagne en consistance, la portion de l’espace politique acquise à la stricte orthodoxie archéo-libérale ne cesse de se restreindre, ce qui est une très bonne chose. Nombre de questions ne peuvent plus, non plus, être poussées sous le tapis, notamment la question nationale. Dans ce cadre, si la position que tu défends a le moindre effet (ce qui n’est pas du tout sûr à mon sens), ce ne peut être qu’un effet positif.
Pour ma part, il me semble cependant que le jeu est plus intéressant dans le reste du spectre politique. A droite, par exemple, le cycle d’implosion-recomposition qui est déjà enclenché peut permettre à des voix intelligentes (on peut penser à Dupont-Aignan ou Delevoye) de tirer les marrons du feu. A gauche, la situation est sans doute encore plus intéressante avec la lente mais inexorable mutation du PS. Surtout, je crois fermement que c’est la situation même qui va imposer les discours économiques alternatifs et le retour d’une forme de souveraineté nationale comme éléments centraux du discours politique de TOUS les partis. Quand l’euro explosera (cette année ? l’année prochaine ? celle d’après ?), la position initiale de ceux qui seront alors aux affaires n’aura pas une importance capitale. Qu’ils l’aient prévu ou non, il faudra bien qu’ils fassent du souverainisme et bouleversent tous leurs paradigmes économiques. Je crois qu’il y a autant de chance que la balle soit alors dans le camp de ces nouveaux souverainistes contraints et forcés plutôt que dans celui des souverainistes historiques. Il n’est cependant pas interdit d’aider le mouvement et la diffusion d’idées raisonnables dans l’ensemble du champ politique (le FN inclusivement) ne peut que favoriser une meilleure maitrise de l’inéluctable transition.
Bien à toi
Rédigé par : Emmanuel B | 20 avril 2011 à 17:31
> Manu
Je ne sais pas sur quoi tu te fondes pour affirmer que je défend depuis plusieurs mois une "affirmation souverainiste plus radicale et plus passionnelle" !
J'ai exactement la même conception de la souveraineté que celle que tu décris. Il se trouve d'ailleurs que je le formule dans mon prochain papier dans des mots assez proches des tiens.
Je te rappellerais d'ailleurs que dans mon étude sur les dettes souveraines, je prend position contre une sortie sèche de l'euro telle que la propose DLR ou le FN pour préférer une UEM avec les pays du sud. Mais peut-être ne l'as tu pas lu. Je viens de regarder, tu n'as commenté aucun des quatre volets. Enfin, je rappelle cette position dans cet article (que tu n'as peut-être pas lu non plus, ceci dit)
2- Je n'ai pas écris "Halte aux procès en sorcellerie" pour répondre sans cesse aux anathèmes fondés sur des périodes historiques où celle que je veux soutenir n'était pas née. Donc si tu veux communier avec Pinsolle ta détestation de l'occupation, de l'Algérie française et du sort fait des rapatriés, libre à toi. Mais moi, ce type de débat ne me concerne pas. Pas plus qu'ils ne me semblent concerner Marine.
Et sur les personnes peu recommandables qui se trouveraient au FN, je t'informe que le ménage est en cours.
http://www.rue89.com/2011/04/20/au-fn-marine-le-pen-liquide-les-derniers-proches-de-gollnisch-200667
3- En ce qui me concerne, l'objet politique "Marine Le Pen" m'intéresse beaucoup, ainsi que son projet et sa stratégie de conquête du pouvoir (qui me semble d'ores et déjà inscrite dans l'avenir). Je n'ai pas l'intention de l'occulter du champ de l'analyse, ni de cracher dessus systématiquement que j'évoque son nom comme Pinsolle.
Je précise d'ailleurs que je ne l'ai jamais exclu du champ. Pour preuve ce lien et les commentaires. On est en Juin 2009. J'examine le programme du FN comme les autres et déjà, je considère clairement que l'offre du FN me semble bien plus cohérente et solide que celle de DLR.
http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/05/les-programmes-europens-au-banc-dessai-33.html
3- Ceci dit, je te rassure : Malakine reste Malakine. Je ne vais pas me mettre à pondre des tracts comme le blogueur susnommé. Mon esprit critique demeure intact. Je crois le prouver encore une fois dans ce texte. Et je continuerais à m'intéresser à d'autres sujets et d'autres offres politiques en fonction de mon temps et de mon inspiration.
Mais aujourd'hui parmi les candidats déclarés pour 2012, c'est Marine qui me semble représenter l'offre la plus intéressante sur le plan de l'analyse et la plus attractive sur le plan politique.
Franchement, qu'est ce que tu trouves intéressant toi chez NDA ?? A part son changement de look, qu'est ce que tu veux dire sur lui ? Certes, sur FB ça m'amuse de taper dessus à chaque fois que je peux pour me moquer de sa prétention et de son coté couille-molles, mais ici j'essaie d'être sérieux. Franchement, ce type est de plus en plus insignifiant.
4- C'est la dernière fois que je réponds aux objections morales. Désormais, je ne répondrais qu'aux critiques sur le fond de son projet ou ses déclarations (on sait jamais. je pourrais un jour me retrouver en porte à faux) Mais surtout aux arguments développés dans le texte commenté.
Mais content de le lire. J'avais cru comprendre à ton dernier commentaire que tu avais décidé de boycotter.
Rédigé par : Malakine | 20 avril 2011 à 18:00
Sur l'extrême droite qui aurait été "justement marginalisé" après 45, il faut quand même rappeler qu'elle s'est distribué assez équitablement entre résistance et collaboration. Une bonne partie des premiers résistants viennent de l'extrême droite (Cordier, D'estienne d'Orves). Vichy était une auberge espagnole où toutes les sensibilités politiques étaient représentées. Pierre Laval a plus le profil d'un Commissaire européen bon
teint que d'un frontiste.
Rédigé par : Julien | 20 avril 2011 à 19:12
"Je n'ai pas l'intention de l'occulter du champ de l'analyse, ni de cracher dessus systématiquement que j'évoque son nom comme Pinsolle."
Je ne dirai qu'un mot (qui sera le dernier de ma part sur ce blog) : minable !
Rédigé par : RST | 20 avril 2011 à 22:36
> RST
Tiens revoilà notre vierge effarouchée préférée qui ne vient ici que pour gémir.
Minable ? Ah bon, parce que ce n'est pas vrai peut-être ? Pinsolle ne crache pas sur Marine à chaque fois qu'il évoque son nom, comme toi tu ne l'as pas qualifier son programme de nazi la dernière fois ?
J'admire la puissance de tes arguments. Minable as tu dis ? Je te retourne le compliment.
Tu veux quitter ce blog ? Ben, vu la contribution que tu y apportais ces dernières années, ça ne sera pas une grosse perte !
Rédigé par : Malakine | 21 avril 2011 à 00:45
Je n'avais pas l'impression d'avoir donné dans le moralisme. Je ne cherchais pas à critiquer ton choix (que je comprends et que je respecte), mais à clarifier les raisons du mien (qui repose certes sur une incompatibilité d'origine historique - je n'y reviens pas - mais aussi sur un attachement personnel à une autre tradition politique avec laquelle je ne compte pas rompre). Mon positionnement s'appuie aussi sur une analyse différente de la situation politique la plus générale. Contrairement à toi, il me semble, et à nombre des habitués du blog, je ne crois pas en la consistance d'une mouvance politique républicano-souverainiste autonome. Les phénomènes d'inertie culturels sont à mon sens trop forts pour qu'émerge une traduction électorale séparée qui puisse peser d'une manière décisive. Ce qui existe en revanche c'est un forum d'idées républicano-souverainiste riche et fertile qui a servi et continuera encore à servir d'incubateur d'idées; des idées qui sont à mon avis inéluctablement appelées à se répandre bien au-delà des cercles initiaux qui les ont vu éclore.
Toutes les composantes (ou presque) de la population française sont déjà dans la grande réprobation sinon explicitement en révolte contre l'archéo-libéralisme qui a dominé la séquence historique qui s'achève.
Anthropologiquement, la famille souche s'insurge au nom de la cohésion sociale tandis que la famille nucléaire centrale ne supporte plus les inégalités - sans parler de la famille communautaire que les deux aspects révulse simultanément. Sur le plan sociologique, toutes les couches de la population (hormis une infime minorité qui en profite et peut-être 10 à 15% pour laquelle l'évolution est neutre) souffrent désormais des politiques économiques absurdes menées au nom de l'euro-libéralisme. Il faut bien remarquer à cet égard que le décalage chronologique de l'impact déstabilisant de ces politiques se traduit par des réactions fort différenciées selon les classes concernées. D'autre part, toutes les traditions politiques sont aussi désormais plus ou moins touchées par le "virus" souverainiste et alter-économiste. C'est évident au FN, c'est aussi massif dans le Front de Gauche (qui reflète avec une pureté étonnante les aspirations de la famille communautaire qui faisait les grandes heures du PC), mais c'est aussi vrai au PS, qui a tout de même confié la rédaction de son projet à un type comme Guillaume Bachelay, qui se targue d'avoir été du côté du non en 2005, mais aussi à Maastricht! Et pour la droite classique? Et bien il y a ton cher Dupont-Aignan qui pourrait bien avoir un rôle à jouer dans les recompositions à venir. Reste le cas des écolos et du centre, qui structurellement sont les plus attachés à l'idée européenne (notamment dans son aspect de gouvernance post-nationale, voire post-politique) et qui auront du mal à reconstruire leur discours mais qui devraient y parvenir après quelques révisions déchirantes; reste enfin le micro-môle libéral autour de Sarkozy qui sera sans aucun doute le dernier bastion de la pensée d'hier puisque c'est là que se trouvent les segments sociologiques qui ont concrètement quelque chose à perdre au basculement souverainiste néo-égalitaire.
Ce tableau brossé à grands traits pour expliquer mon positionnement. Nous sommes je crois dans une période de redéfinition générale des paradigmes comme dans l'immédiat après-guerre (période de la construction de l'état-providence), comme dans les 70's (basculement vers le néo-libéralisme) et comme dans ces périodes c'est l'ensemble du spectre politique qui est appelé à basculer. On peut alors se jeter de tout son poids d'un côté pour précipiter la rupture (ce que tu fais) ou considérer que la rupture est déjà en marche et que ce qui va apparaître c'est un champ politique recomposé où l'irréductible diversité politique, sociologique et anthropologique de la France se traduira naturellement par l'émergence de types différenciés de souverainismes rattachés aux traditions politiques antérieurs (ce qui n'exclue pas les métamorphoses en profondeur). Autrement dit que ce qui se profile ce n'est pas le combat d'un camp souveraino-républicain unifié contre celui des euro-libéraux arc-boutés sur des idées qui s'effondrent mais la diffusion des idées alternatives à l'ensemble du champ politique. Il y aura sans doute un souverainisme de gauche, un souverainisme de centre-gauche, un souverainisme issu de la droite classique (+ peut-être un réduit libéral) et le souverainisme néo-populiste du FN. Et ils s'affronteront sur bien des points. Comme le faisait remarquer Todd au début de son débat avec Mélenchon, désormais le débat doit avoir lieu entre les alternatifs puisque l'enjeu du débat c'est comment en sortir. Sapir dans son texte fondamental permet d'ailleurs de saisir la complexité concrète de la question comme personne peut-être ne l'avait fait jusque-là.
Dans la mesure où mon analyse se justifie, il n'est pas question pour moi de me rapprocher d'une tradition avec laquelle je suis mal à l'aise et qui reste extrêmement à droite sinon d'extrême droite sur plusieurs points, notamment culturels (et pour ma part je ne les compte pas pour rien). Cette distance existe d'ailleurs pour moi avec l'ensemble du souverainisme de droite, ancien (gaullisme barbouzard à la Pasqua, réaction à la de Villiers) ou nouveau (christianisme ultra-retro de P.M Couteaux, ou gaullisme bourgeois à la Dupont-Aignan), même s'il faut largement mettre à son compte le retour de l'idée nationale (Chevénement ne comptant pas pour rien toutefois). Pour ma part et si tu en doutais, je me situe quelque part de mal déterminé à gauche et j'observe les évolutions de ce côté-là sans désespoir. J'aimerais bien d'ailleurs t'entendre sur la question en espérant que le FN mariniste n'a pas raflé l'ensemble de la mise dans la grande braderie des indulgences de Xavier Malakine.
PS : Je n'ai pas réagi à l'ensemble des points de ta réponse, mais là il faut vraiment que je quitte le clavier...
Rédigé par : Emmanuel B | 21 avril 2011 à 11:29
> Emmanuel
Très Toddien comme commentaire ! Autant pour le coté farouchement optimiste que par la référence aux systèmes anthropologiques. J'avoue que ça se tient et que je ne suis pas loin de partager tout ce que tu dis.
Néanmoins mon analyse (ou plutôt mon choix) et la tienne ne s'excluent pas l'une, l'autre. Soutenir MLP ca reste un moyen de défendre les diverses idées que j'ai développé ici depuis la création du blog (pas toutes, je sais!) Franchement le fait qu'elle soit au second tour et que le débat de la finale porte sur ces questions ne peut que contribuer à accélérer l'évolution que tu décris ou que tu crois percevoir. Non, c'est vrai tu as raison. Le protectionnisme par exemple passe beaucoup mieux aujourd'hui qu'en 2006/2007.
J'observe aussi ce qui se passe à gauche. Enfin ... Montebourg !, car il n'y a guère que lui qui fait un effort de faire évoluer le logiciel de la gauche. Je pense qu'il faudra le soutenir pour les primaires. Promis, je m'y intéresserais. Mais si tu veux me devancer pour proposer une analyse de son projet, n'hésite pas ! :-)
Je n'ai pas encore regardé dans le détail ce qu'il propose, mais à première vue, il en est resté au protectionnisme de type européen, soit une chimère à laquelle même Todd semble avoir renoncé.
Rédigé par : Malakine | 22 avril 2011 à 15:32
Analyses et choix qui ne s'excluent pas, c'est exactement ce que j'ai pensé après un mouvement de recul initial devant ton positionnement.
Pour cela il a fallu que j'accepte que le rôle du FN ne soit plus globalement négatif dans la vie politique française, où il impose désormais la question protectionniste et la question nationale sans qu'il soit encore possible de les marginaliser. Il reste cependant de grosses scories et, par exemple, l'influence du FN sur la droite déboussolée est préoccupante.
A gauche, la voix la plus intéressante du moment me parait être celle de Guillaume Bachelay. As-tu repéré ce nouveau venu de 36 ans? Voila un entretien de lui avec Marcel Gauchet (encore!) : http://www.parti-socialiste.fr/static/10031/marcel-gauchetguillaume-bachelay-l039entretien-croise-86238.pdf
Rédigé par : Emmanuel B | 23 avril 2011 à 11:35
Bonjour tous,
je me suis régalé de lire l'article et tous les commentaires. Vous vous connaissez tous et je ne connais personne des intervenants.
J'ai juste deux réflexions à vous soumettre:
- j'ai la conviction que quelques économistes (ex type: Sapir et son dernier document de travail), peut-être de plus en plus nombreux, portent critique aux propositions de Marine "comme pour l'aider à mieux asseoir la crédibilité de son projet économique", tant il est difficile de se révéler publiquement en soutien. Quel dommage cette auto censure alors que certains "coming out" pourraient peut-être à eux seuls assurer son succès à la présidentielle.
- Qui d'autre dans le champ politique est capable aujourd'hui de porter un tel programme avec une chance de succès ? A ma connaissance, et je pense que vous serez tous d'accord, personne, en tout cas avec son charisme et la puissance, même relative, de son parti et de ses militants/sympathisants, dont je suis.
Rédigé par : Eddie Constantine | 28 avril 2011 à 20:53
Eddie Constantine
Il y a eu un précédent historique qui peut inquiéter, un certain né illégitime Schicklgruber, légitimé Hütler, puis renommé comme on sait de triste mémoire, des histoires de famille quoi.
Après quelques écrits sulfureux, sa prise de pouvoir s'est fondée sur des mesures sociales
rassurant temporairement un certain nombre pour légitimer son autorité.
L'histoire ne se répète pas à l'identique mais des fois que :
Das 25-Punkte-Programm der Nationalsozialistischen Deutschen Arbeiterpartei
http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_en_25_points#Texte_du_programme
et une généalogie politique :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article20916
A méditer, la fureur des guides avance masquée souvent.
Maintenant, on nous dira qu'en France c'est pas possible parce que c'est pas dans nos coutumes, soit, mais le Duce, pas du tout DE, a été le modèle du petit caporal.
L'histoire d'un parti et de ses références historiques ne se refoulent pas à coups de sondages. Tout comme un sur endetté chronique est fiché à la Banque de France.
Rédigé par : olaf | 28 avril 2011 à 21:41
@ Olaf,
alors la critique que vous portez entre les intentions proclamées et les arrières pensées cachées pourraient s' opposer à tous les partis politiques.
De plus vous faite allusion à un temps historique vieux de 90 ans...
Est-ce bien raisonnable ?
Le FN date de 40 ans et le nouveau FN d'à peine 6 mois.
Marine le Pen a commencé le ménage, et elle va le continuer, laissez lui encore quelques mois et elle "tuera" le père.
Mais, bon, je respecte votre point de vue, même si je ne le partage pas.
Rédigé par : Eddie Constantine | 28 avril 2011 à 22:25
90 ans c'est peu à l'échelle de l'histoire humaine, 3 générations en fait, on pourrait aussi remonter plus loin sur les positions fascistes.
Adolf parlait aussi de faire le ménage à coups de Kärcher, on a vu. Tuer le père c'est pas si simple que de le vouloir, d'ailleurs papa JM ou Gollnisch se font entendre à l'occasion, pas sûr qu'ils aient perdu la main un soir de printemps 2011.
Quant au nouveau FN, libre à vous d'y croire.
Le seul problème, c'est que l'histoire c'est comme le naturel, et le surnaturel, ça revient au galop quand on les chasse.
Rédigé par : olaf | 29 avril 2011 à 00:04
"alors la critique que vous portez entre les intentions proclamées et les arrières pensées cachées pourraient s' opposer à tous les partis politiques."
A la modeste différence que tous les partis politiques n'ont pas hébergé historiquement des trublions attardés nazis comme ceux du FN, y compris le fondateur familial historique, qui encore récemment ont fait preuve de leurs délires que MLP s'astreint à éteindre comme un feu de forêt en Provence en plein mois d'Août, pour pas gâcher la fête.
Rédigé par : olaf | 29 avril 2011 à 00:19
@ olaf,
vous vous limitez au procès d'intention, et ce n'est pas jouable. Histoire et naturel n'ont rien à voir ensemble. D'aucuns vous diraient que l'histoire ne se répète pas.
A 12 mois de l'élection nous devons nous considérer "dans l'urgence".
Qui peut dire qu'une seule fois dans sa vie il a voté pour son candidat idéal ?
Je préfère le pragmatisme qui fait considérer les choix possibles de manière rationnelle à ceux qui seraient passionnels. Qui peut croire aujourd'hui que le FN de Marine Le Pen est un parti nazi ou néonazi ? Même les plus farouches opposants n'osent plus s'hasarder dans une telle comparaison, c'est dire.
Et puis, que faudrait-il faire ? Reconduire l'un des UMPS ? Choisir NDA et se contenter de rester un vote sinon protestataire un vote de témoignage ? Et si NDA, pourquoi pas Chevènement ?
Je crois qu'il est un temps pour la réflexion, puis un temps pour l'action. C'est à ce dernier que nous sommes rendus maintenant.
J'observe et j'essaie d'anticiper ce que pourrait devenir la France dans les 6 ans à venir. Nous sommes liés par des traités qui portent en eux une évolution inéluctable vers plus d' européanisation (?!) et de mondialisation, et cela seul pourrait motiver mon engagement présent et mes votes futurs.
Je ne ferai pas la fine bouche, je veux aller à l'essentiel. J'ai peur qu'un jour pas si lointain il ne soit trop tard.
La machine est en marche: on voit Terra Nova proposer une réforme du mode de scrutin, et est en route déjà le nettoyage des médias de ses trublions de la pensée. La presse écrite est elle aussi remise en ordre de marche. Hadopi a été voté dans un silence assourdissant. La mise en route de la territorialisation va voir peu à peu l'effacement de l'Etat, au bénéfice de super régions sans plus aucune identité nationale. La prochaine crise financière (Jovanovic et les sociétés de ré-assurance) va obliger le prochain tour de vis (liquidation des derniers biens de l' Etat, diminution drastique de nombre de ses serviteurs etc.) sur l'autel du déficit public.
Le droit français doit se soumettre au droit européen, et nous ne pouvons plus, depuis le dernier jugement de la CEJ, mettre un clandestin en prison (ils s'échappent tellement facilement des centres de rétention...). Où on va ? Où veut-on aller ?
Je conçois que Marine le Pen ne soit pas le choix rêvé de tout un chacun, mais il faut être réaliste: c'est le seul.
Tant pis si certains bien "tanqués" dans leurs chimères, préfèrent s'en tenir au stylo/papier ou au clavier pour faire la révolution de la reprise en main de notre souveraineté.
Dans toutes les actions humaines, il y a des acteurs et des spectateur. Je veux être acteur !
Rédigé par : Eddie Constantine | 03 mai 2011 à 21:14