Jacques Sapir vient de diffuser via son réseau de contacts, une note qui décrit de manière technique et exhaustive la stratégie que la France devrait suivre pour sortir de l'Euro.
Compte tenu de la longueur du document (23 pages) et des nombreux graphiques qu'il contient, je préfère ne pas tenter de la reproduire sur une page web. Vous pourrez accéder au fichier PDF transmis par l'auteur en cliquant sur le lien qui suit.
Télécharger le texte "S'il faut vraiment sortir de l'euro" en PDF
J'en profite pour signaler la sortie de son dernier essai "La démondialisation" qui vient de sortir.Je devrais rapidement en proposer une note de lecture sur ce blog. Je signale également deux interviews récentes données par J. Sapir à Libé au sujet de son livre et à Challenges au sujet du programme économique présenté par Marine Le Pen.
Merci du lien.
C'est au moment où je suis à la bourre que tout se précipite !
harrghhh !
Bon je vais lire ça et je le commente dès que je le peux.
Rédigé par : Verdun | 20 avril 2011 à 11:40
Juste quelques ajouts :
- Pour encourager l’innovation, les inventeurs salariés doivent bénéficier des mêmes droits que leurs homologues allemands.
Pour exemple, chez EADS les salariés allemands sont nettement avantagés par rapport à leurs homologues français.
- Augmentations des salaires inversement progressives pour les hauts salaires.
Rédigé par : olaf | 20 avril 2011 à 15:29
Je lis page 22 (au sujet de la dette publique)
"Ceci ne laisserait entre les mains des non-résidents qu’environ 325 milliards de titres de dette. Un accroissement de 25% (l’impact de la dévaluation) serait alors égal à un alourdissement de 81 milliards de Francs, ce qui est pleinement négligeable"
je fais la même réflexion que j'ai déjà faite sur un autre blog:
" Si la France quitte seule l'euro pour revenir au franc et que l'euro y survit c'est une position différente du cas où la France quitte l'euro à la suite d'un "éclatement" de celui ci ( il serait de toute façon impossible de rembourser en euros) .
Dans ces deux cas - et sauf mise en place immédiate d'une "monnaie commune de réserve" pour le second cas - la France aura besoin d'emprunter sur les marchés les devises internationales (euro qui survit, yen, franc suisse, dollars..) pour satisfaire ses besoins de financement du solde (négatif actuellement ) de la balance générale des paiements (30 à 40 milliards d'euros par an, ce qui en fait n'est pas grand chose... on s'aperçoit qu'il y a tellement de capitaux en attente de placement que les taux, j'en fais le pari, ne dépasseraient pas 5% au début... et baisseraient ensuite si la politique est bien menée.
La position du FN, [et ici de Jacques Sapir] (augmentation de 20% de la dette du fait que celle ci serait libellée en euro me semble actuellement "politique" : puisque au moment du retour au franc la parité serait 1 pour 1... la dette est nécessairement transformée en ce taux devient simplement libellée en francs (ça c'est l'hypothèse où l'euro survit...)"
Je rajoute: avons nous tenu compte d'un changement de parité quelconque par rapport à d'autres monnaies lorsqu'en 2002 nous avons transféré les dettes en francs en euros ?
Jacques Sapir, si vous lisez ce commentaire, j'aimerai bien votre avis sur ce point précis car à mon sens la dette libellée en euro "bascule" simplement sur une dette du même montant nominal libellé en francs; c'est un risque "normal" pour les investisseurs.
Rédigé par : A-J Holbecq | 20 avril 2011 à 16:06
@Malakine
Un grand merci pour Jacques Sapir et un grand merci à toi d'avoir mis le texte en lien sur ton blog. J'ai critiqué quelque suggestion de Sapir sur mon blog mais je suis loin d'avoir fait le tour du texte tant il est riche et bien construit. Il me semble par contre que l'idée d'une dévaluation de l'euro pour sauver même momentanément la zone me parait dangereuse. En dévaluant on arrangerait la situation des pays les plus faibles mais on ferait exploser les excédents des pays les plus forts à l'extérieure de la zone euro. Les excédents allemands deviendront énormes si l'on dévalue au niveau que préconise Jacques Sapir. Et je ne crois pas que les autres régions du monde qui auront des déficits croissant avec les zone euro, et surtout l'Allemagne, apprécieront cet état de fait. Cela revient à exporter nos problèmes d'incohérence monétaire vers l'extérieur de la zone euro.
Rédigé par : yann | 20 avril 2011 à 20:59
C'est vraiment un très bon texte. Il reste encore des zones d'ombres mais vu l’ampleur de la tache, c'est normal et presque souhaitable (p°10 par exemple, il faut être ferme mais souple mais fixer certaines limites mais conserver une certaine ambigüité...)
Entre autre, Sapir pose l'hypothèse d'une crise de l'euro pendant la transition. Au regard de la situation économique, sociale et financière de beaucoup de pays (Japon, états-unis...), on peut raisonnablement penser que les mouvements sur l'euro se traduisent par une crise financière systémique d'une ampleur difficilement prévisible, et là on est dans le vide en matière d'anticipations...
Rédigé par : GeoRad | 21 avril 2011 à 10:11
Félicitations à Jacques Sapir pour cette synthèse détaillée qui tranche avec le vague des programmes des futurs présidentiables. Mes connaissances en économie étant au niveau du pékin de base, je ne finasserais pas sur le détail mais ce qui me frappe le plus c’est la volonté politique cohérente qui se dégage de ce texte. Enfin un rappel urgent en ces temps de désaffection massive des urnes, les gouvernants sont élus par le peuple à partir de programmes précis et détaillés et doivent les mettre en œuvre dans leur intégralité au lieu de chercher immédiatement toutes les excuses possibles pour en édulcorer le contenu. Il y a bien sûr le risque de s’engouffrer dans une impasse ou d’être débordé par des conséquences mal calculées, mais les débats dans une campagne électorale (et c’est déjà parti pour celle-la) doivent justement servir à cerner les risques et les avantages des solutions proposées. Par contre, quand le peuple a tranché dans sa souveraineté, ses représentants doivent être fermes et volontaristes. Pour moi, cela s’appelle la démocratie, à l’opposé du lobbying forcené des intérêts particuliers.
Cela dit, je redis ce que j’ai déjà écrit ici, j’ai l’impression que le débat politique actuel, entre anathèmes et mauvaise foi, affirmation péremptoire de dogmes ou de contre-vérités, catastrophisme annoncé ou décadence inévitable, est plus le symptôme d’une peur diffuse du saut dans l’inconnu, un blocage psychologique qui empêche de raisonner en dehors de la pensée unique martelée depuis trente ans. Donc, bon courage aux partis qui se lanceront les premiers.
Rédigé par : baloo31 | 21 avril 2011 à 11:42
En lien un résumé des positions de divers économistes concernant la sortie de l'Euro :
- "Christian Saint-Etienne: «Un suicide économique»", fichtre...
- "Jean-Luc Gréau: «Je ne veux pas d’une sortie de la zone euro»"
- Quand à Sapir, au moins il argumente et construit sa position.
http://www.slate.fr/story/36809/programme-economique-fn-inspiration
Rédigé par : olaf | 21 avril 2011 à 12:39
Oui, Mais Saint-Etienne tiens un discours que je trouve tout aussi suicidaire
" «Sortir de l'euro serait suicidaire, prétendre le contraire est d'une stupidité sans nom. Notre dette, libellée en euro, exploserait. Un pays fort, comme l'Allemagne, peut se le permettre. Pas la France, avec ses 4 points de déficits extérieurs, ses 4 millions de chômeurs, son modèle basé sur la consommation et les loisirs quand celui de l'Allemagne se fonde sur l'industrie et les exportations. Certes, en l'état, l'euro n'est pas viable. On n'a pas fait les bons choix au départ. Aux Etats-Unis, les différences entre États sont compensées par l'Etat fédéral. Une fédéralisation de la zone euro, à 9 ou 10, serait ma solution préférée. "
Rédigé par : A-J Holbecq | 21 avril 2011 à 13:39
Comme tout le monde j'ai été frappé par la précision du plan. On s'y croirait déjà ! Sa lecture produit d'ailleurs une drôle d'impression.
Tout cela dépasse largement mes compétences, je m'abstiendrais de faire tout commentaire. En revanche j'aimerais souligner la préoccupation de l'inflation, qui apparait ici comme une vraie menace, alors que dans le programme du FN, elle est totalement niée. Perso, il me semble évident que la dévaluation aura un fort effet inflationniste.
> AJH
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris la question que tu poses à JS. :-/
> Yann
Assez d'accord. La dévaluation servira peut-être les intérêt français, mais elle ne résoudra en rien le problème de l'eurodivergence souvent mis en évidence par JS.
> Georad
Tu veux dire que la fin de l'Euro pourrait porter le coup de grâce au système financier mondial ? Même si le conserve comme monnaie de réserve commune ?
> Baloo
Ah oui, la peur du saut dans l'inconnu elle va avoir lieu, même parmi les partisans du changement ! Mais à mon sens c'est un facteur qui mérite d'être pris en compte dans le débat politique. La vertu de ce genre de texte, c'est justement qu'elle éclaire ce pourrait être cette transition.
> Olaf et AJH
Et peu après Saint-Etienne ajoute que si on présente la facture aux allemands, c'est eux qui quitteront la zone euro. Donc sa fédéralisation, il s'est très bien que c'est une chimère. Dans le discours de Ch S-E comme che Artus, il y a de quoi nourrir les deux camps en argumentaire.
Rédigé par : Malakine | 22 avril 2011 à 15:20
Xavier
C'est plutôt une espérance d'argumentation complémentaire. En ce qui me concerne , de la même manière que la dette que nous avions avant 2002 en francs a été transformée en euros, à la parité de 6,56... et les remboursement que nous avons fait ne l'ont jamais été ni en dollars ni en marks (qui n'existent plus), la dette actuelle en euro transformée en francs doit se faire à la parité 1 pour 1 : on ne rembourse pas une dette "en euro", mais une dette libellée à l'origine dans notre monnaie "nationale et commune" (l'euro) dont nous changeons simplement le nom.
Rédigé par : A-J Holbecq | 23 avril 2011 à 09:12
Désolée, mais le lien ci-dessous ne fonctionne pas :
http://horizons.typepad.fr/files/sil-faut-vraiment-sortir-de-leuro-1.pdf
Rédigé par : sophie | 01 mai 2011 à 17:34