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05 octobre 2010

Commentaires

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Laurent Pinsolle

@ Malakine et Jacques Sapir,

Je vais essayer de poursuivre le débat mais vos textes imposent un travail que je pourrais au mieux terminer demain soir ou cette fin de semaine.

Damien

Le paragraphe sur l'approche héroïque ou tactique (je pense que l'expression colle d'avantage au plan de Sapir) est très inspirant !Et dresse partiellement un portrait du Francais je trouve...
Culturellement ce sont les 2 profils d'une meme face.
A l'étranger le francais est percu comme un raleur qui dit souvent non et assez fourbe ,un leg de l'histoire j'imagine ?
Le projet "héroïque" serait un souffle vivifiant, pour le pays ainsi que sa classe politique qui sait quel genre de personnage pourrait en sortir ?!Robespierre et Danton n'étaient personne avant la Revolution...La France comme il a été dit ici plusieurs fois a un besoin vital d'être sur scène ,sans cela le coq gaulois se sent piteux et perd ses plumes...il se jouerait qq chose de clairement plus que politique !
C'est peut être romantique mais aussi très terre à terre.
Mais je pense que les cartésiens qui sont nombreux parmis nous opteront pour la seconde option, les implications d'un projet révolutionnaire dans ce systeme mondialisé et interconnecté étant tellement difficile a prévoir.

Verdun

Je rentre d'un long déplacement...

Intéressant tout cela ! j'ai retrouvé dans le texte de Sapir ma crainte du temps de latence entre la proclamation de la décision et sa mise en oeuvre pratique... le "timing" est très important pour éviter les attaques qu'une politique réellement souverainiste ne manquerait pas de provoquer...

La réponse de Malakine me convient particulièrement sur le débat, qui me semble loin d'être tranché entre les deux postures... Tout va dépendre à mon avis des circonstances de l'arrivée au pouvoir du souverainisme, même si l'option de Malakine me paraît plus séduisante (et plus franche, donc légitime à soutenir).

En revanche j'aimerai rebondir sur un point soulevé par Malakine quant à l'antagonisme franco-allemand.

J'aurai deux remarques :
- d'abord les rapports démographiques (et militaires dans une moindre mesure) sont favorables à la France, et nous avons bien moins à craindre d'une confrontation qu'en 1914 par exemple. Dire cela ne veut bien évidemment pas dire qu'une telle confrontation serait souhaitable, juste qu'elle n'est pas "à craindre" du coté ouest du Rhin.
- ensuite la situation actuelle de l'Allemagne est extraordinairement avantageusement pour elle par rapport à son poids stratégique et géopolitique réel. Sans armée, sans bombe A, l'Allemagne a atteint en 2008 ses buts de guerre de 1914 (je ne parle pas du Lebensraum là mais des buts du Plan Schlieffen, cf un livre sorti chez Economica "1914, Une Europe se joue sur la Marne" fort intéressant).

Or, il existe aujourd'hui un tel déséquilibre entre la réalité des moyens allemands (comparons simplement les forces militaires et ce sera flagrant, mais aussi la démographie, la créativité...) et sa situation actuelle dominante en Europe qu'un "rééquilibrage" me semble inéluctable (l'histoire nous apprends que de tels déséquilibres géopolitiques ne durent jamais). Ceci peut-il se faire sans confrontation ? Nul ne peut le dire...

Ces remarques ne visent qu'une toute petite partie de la réponse à la réponse, mais la situation étant complexe et n'offrant que des solutions difficiles, voire douloureuse (grâce à nos "zélites" des 30 dernières années), il n'est pas utile d'y ajouter des "craintes" qui me semblent inutiles.

Ce sera tout pour ce soir...

Verdun

Malakine

> Damien

Quels personnages pourraient sortir d'une telle révolution ? Tu oses poser la question ? Mais Laurent Pinsolle, Yann et Malakine !! :-))

Laisse moi le temps d'écrire mon essai que je vais publier par bout le W-E. Le but c'est d'essayer de mettre tout ça en perspective et de théorisé dans la mesure du possible cette révolution.

> Verdun

J'avoue ne pas comprendre ce que tu veux dire au sujet de l'antagonisme franco-allemand. D'ailleurs, je suis en plus en plus étonné par cette obsession que vous avez tous de la démographie qui participerait à la puissance de la France. Réveillez vous ! On en est plus au temps de Valmy et de la levée en masse. Nos jeunes n'accepteraient d'ailleurs pas de servir de chair à canon. Aujourd'hui la guerre est économique et moins on a de jeunes, mieux on se porte.

Ne t'inquiète pas pour les Allemands. Le jour où ils manqueront de jeunes pour pourvoir leur postes d'ingénieurs dans leur belles petites PME compétitives, ils seront bien faire venir les jeunes diplômes de France, de Pologne ou de Russie où le travail qualifié fera défaut. Je crois qu'Olaf et Julia pourraient nous dire que ce mouvement s'est déjà bien largement engagé.

Verdun

"moins on a de jeunes, mieux on se porte..."

Là Malakine tu t'égares complètement, mais ce n'est pas le sujet.

Je ne faisais que réagir à ton paragraphe sur la crainte que nous devrions avoir d'une renaissance de l'antagonsime franco-allemand.

D'ailleurs, c'est ce que j'ai écris, et rien d'autre...

Malakine

> Verdun

Je reconnais bien là ta malhonnêteté intellectuelle, ton ton péremptoire et tes positions jamais argumentées.

Si tu me cites, cite la phrase en entier. J'ai écris "Aujourd'hui la guerre est économique et moins on a de jeunes, mieux on se porte"

PeutMieuxFaire

Une émission qui devait intéresser les lecteurs de ce blog.
Moi, je me suis endormi !!! Je vais donc devoir la revisionner aussi...
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=1157

Malakine

> PMF

Dommage que tu ne sois pas sur FB, on en a déjà fait un débrief ce matin à l'heure du petit-dej :-)

Verdun

Ma "malhonnêteté intellectuelle" ????

Même en entier ta phrase n'est pas sérieusement soutenable... Comment assurer une croissance économique dans un contexte de stagnation voire de réduction de la population ?

L'Allemagne a un besoin urgent de débouchés, et un marché en expansion démographique qu'est-ce que c'est ?

je veux bien avoir beaucoup de défauts, mais celui de la "malhonnêteé intellectuell", alors que si tu prends la peine de relire l'intégralité de mon post, tu verras :
- d'une part je suis plutôt d'accord avec toi (en tout cas je trouve le débat intéressant)
- d'autre part, j'ai argumenté ma position sur l'absence de crainte que nous devons avoir d'une confrontation avec l'Allemagne... et toi ?

La question démographique est essentielle, et je suis bien placé pour le savoir, puisque je vis dans une région dont les augmentations d'habitants sont si importantes qu'elles en viennent à annuler les effets de la Crise... Ce qui ne m'empêche pas de déplorer que les effets de redistribution vers d'autres régions soient progressivement réduits du fait de la réforme des collectivités territoriales, entre autre...

Enfin, je trouve dommage que nous ne puissions échanger de vive voix sur nos désaccords (de détail si tu prends la peine de me lire et non de projeter je ne sais quels fantasmes sur les textes que je t'ai envoyé)...

Verdun

olaf

Je confirme, je bosse en De, bien mieux payé qu'en France, on me fait nettement moins chier qu'en France, mes inventions me donnent droit à rémunération supplémentaire, c'est inscrit dans le granit de la loi fédérale.

J'ai des collègues Us, Hongrois, asiatiques.
Les russes bientôt ?

olaf

Je pense que cette obsession de la démographie n'est pas raisonnable. Effectivement, on n'en est plus à la guerre des tranchées.

L'Allemagne va choisir ses immigrés utiles pour compenser sa démographie et son manque d'ingénieurs.

Emmanuel B

Une remarque sur la façon dont le débat est entamé.
Tous les deux, Sapir et toi, prenaient comme point de départ que l'éclatement de l'euro et de l'UE (les deux questions pourraient être en partie disjointes) sera ou devrait être l'aboutissement d'une stratégie française autonome. Or il y a bien autant de chance voire plus que le signal de cet éclatement ne vienne pas de l'hexagone, mais des pays méditerranéens (faut-il ajouter l'Irlande dans ce groupe?), soit par exclusion de la zone euro (une hypothèse d'ores et déjà très sérieusement étudiée au moins pour la Grèce), soit par retrait, négocié ou non, de tous ou de certains d'entre eux dans une situation vraiment intenable pour eux.
Les dirigeants français risquent donc d'être confrontés à une situation qu'ils ont largement éludée jusque-là. Dans ce cas, ce sera Sarkozy, si cela se passe avant 2012, ou un socialiste après la présidentielle, qui devra assumer la chose et prendre les décisions cruciales pour la France. Ce ne sera vraisemblablement pas un "souverainiste" et cela change pas mal de chose. A la place des options claires discutées ici, on aurait sans doute du bricolage dans l'urgence mis en œuvre plus ou moins intelligemment.

Laurent Pinsolle

@ Malakine,

Je répondrai plus longuement demain mais, comme gaulliste, j'aime évidemment beaucoup l'opposition que tu fais entre la méthode victimaire et la méthode frontale.

Je crois que la 2ème, outre le fait de davantage correspondre à mon tempérament, me semble plus politique.

En effet, pour pouvoir mener une telle révolution, il vaudrait mieux, pour que la révolution ne se transforme pas en réformette, est un solide mandat pour le faire. C'est pour cela que je ne suis pas d'accord avec Jacques Sapir concernant l'euro.

Outre le fait que l'euro est une monstruosité économique qui nuit à l'conomie de la zone et dont il faut se débarrasser au plus vite, je crois qu'il y a une double utilité politique à le dire. Tout d'abord, la décision sera beaucoup plus facile à prendre pour un dirigeant élu sur un tel mandat, dur, mais clair, alors que quelqu'un qui n'afficherait pas la couleur pourrait se voir opposer une forte levée de bouclier (même s'il pourrait avoir recours au référendum).

Ensuite, je crois qu'une telle sortie nous aiderait pour négocier une autre Europe. En effet, un pays capable de quitter la monnaie unique serait plus crédible s'il dit qu'il quitterait l'UE faute d'une réforme radicale. En cela, je crois que cela serait un levier de négociation.

Après, je crois que sur les principes, nous sommes quasiment d'accord à 100%.

Reste sans doute un petit point de divergence sur l'utilité de l'Europe. Je persiste à croire que sur certains sujets, l'union pourrait faire la force :
- finance : Paris seul pourrait s'isoler en partie des aléas de l'anarchie financière. Avec Berlin, Rome et Madrid, nous pouvons nous en isoler solidement et changer le monde
- commerce : au final, la problématique des pays riches va se rapprocher avec une désindustrialisation massive. Nous pouvons prendre beaucoup de mesures dans le cadre national mais nous pourrions aller plus loin à plusieurs, définir des règles du jeu mondial
- projets industriels : certains seront plus faciles à monter à quelques uns (mais pas tous, et pas de manière trop nombreuse sans un agenda réaliste)...

@ Emmanuel B

Je doute que cela arrive aussi vite malheureusement...

cording

@ Laurent Pinsolle
Jaques Sapir a une démarche gaullienne quand il parle de porter la discorde chez l'ennemi par la façon dont il propose de poser la question de l'Euro face à nos partenaires et aux alliés victimes de l'euro que nous trouverons.
Au total c'est un texte d'une grande rigueur intellectuelle et très politique pour un économiste, et une réponse globale au défi de l'euro qui a le mérite de ne pas nous faire porter la responsabilité de l'éclatement de la zone euro qui est préférable d'anticiper que de subir en appliquant dès le début une autre politique économique, financière et sociale.

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