Comme on pouvait s’y attendre, Riposte Laïque a répondu au texte que je leur avais consacré. Causeur.fr ayant relayé cette polémique en publiant successivement les deux articles, il est difficile d’en rester là, d’autant que le débat n’a finalement été qu’esquissé.
Persuadé que l’élection présidentielle de 2012 se déroulera sur un fond de guerre civile sur le thème de la déracaillisation du pays, il me semble urgent d’affronter ces sujets le plus sérieusement possible. J’aimerais également à cette occasion faire entendre un autre son de cloche dans l‘opposition entre le discours droit-de-l’hommiste angélique de la gauche morale et le discours identitaire laïcard islamophobe des nouveaux réacs, pour tenter de défendre l’idée d’un patriotisme national multiethnique, multiconfessionnel, voire dans une certaine mesure multiculturel.
Je commencerais aujourd’hui par quelques remarques générales d’ordre méthodologique avant de passer en revue, comme promis, les différents phénomènes incriminés par RL et dont je leur reproche de faire l’amalgame dans la dénonciation d’un ennemi intérieur.
Le piège de la bouc-émissairisation
Le cœur de l’opposition entre mon précédent texte et les deux des auteurs de Riposte Laïque, Cyrano et Radu Stoenescu ne réside pas vraiment sur le diagnostic ou les solutions. La divergence est essentiellement méthodologique. L’auteur de la réponse, semble avoir perçu cette différence d’approche mais sans toutefois parvenir à s’extraire de sa propre grille de lecture. Il voit clair lorsqu’il résume ma critique ainsi : « C’est de cela que nous accuse M.Malakine : de penser une synthèse des problèmes sociaux et culturels qui défraient de plus en plus souvent la chronique, de désigner des responsables et des coupables »
Tout juste ! Ce que je reprochais à l’article initial de Cyrano c’était bien de sauter sans aucune précaution de l’identification de problèmes sociaux, à la dénonciation de responsables identifiés. Raisonner ainsi c’est s’interdire de penser l’hypothèse d’un système qui dysfonctionne. C’est adopter une vision du monde individualiste, binaire, manichéenne et finalement très américaine, version extermination des indiens, croisade contre l’axe du mal ou choc des civilisations.
Et pour finir de lever toute ambigüité, je vais répondre au doute exprimé par Radu Stoenescu lorsqu’il s’interroge « Or, ce qui n’est absolument pas clair d’après sa prose, c’est s’il nous reproche d’inventer ce point commun, ou bien de simplement le nommer. » Pourquoi vous reprocherais-je de nommer l’ennemi, si celui-ci existait ? Vous me prenez pour un con ? Ce que je vous reproche c’est l’amalgame entre des sujets qui n’ont rien à voir, pour désigner un ennemi imaginaire dont la dénonciation ne produira rien sinon une situation encore pire. Ce que vous faites n’est rien d’autre que la bonne vieille technique de la désignation du bouc émissaire.Vous jetez de l'huile sur le feu en diffusant de la haine comme si elle pouvait constituer une réponse adaptée à la violence.
Je ne suis pas plus étonné que ça par le procédé. Il est à la mode. Il n’est quasiment plus aujourd’hui possible de penser les dysfonctionnements d’un système sans se voir aussitôt arrêté par les tenants de la psychologisation des phénomènes sociaux qui ne savent penser qu’en termes d’intentions, de fautes, de responsabilités, de sanctions, d’excuses ou de refus de toute excuse.
A titre d’exemple, lors de la crise financière à l’automne 2008, il était essentiel pour la classe dirigeante d’éviter toute interprétation de type systémique à la crise. La crise de la finance américaine ne pouvait pas venir de la logique même du capitalisme, de la mondialisation, de l’épuisement du modèle de domination de l’Empire américain ou de la logique financière. Il fallait désigner des coupables à livrer à la vindicte populaire. Ce furent les traders et leur bonus faramineux, les banquiers sans scrupules, les spéculateurs, avec pour victime expiatoire Kerviel chez nous et Madoff aux Etats-Unis.
D’une manière générale, il est toujours dangereux de rechercher à imputer la responsabilité d’un problème social à un groupe social donné. Il est tout aussi absurde de faire des musulmans ou des habitants des cités, les responsables de la prolifération des actes de barbarie, que d’accuser la génération soixanthuitarde du baby-boom, d’avoir ruiné le pays ou de présenter les chômeurs, trop assistés et pas assez formés, comme étant les premiers responsables du chômage. Même s’il peut y avoir une part de vrai dans ce type de représentation, ces accusations collectives, outre leur caractère moralement discutable, ont l’inconvénient d’occulter des causes plus profondes sur lesquels il serait possible d’agir. Comme aime à la répéter régulièrement Eric Zemmour, il faut veiller à ne pas dénoncer les effets dont on chérit les causes …
Un système ne peut être une interaction d'individus agissant librement et dans leur intérêt particulier. Un système, c’est aussi un ensemble de principes et de valeurs qui fondent le collectif et façonne les systèmes de pensée. Or ce « code culturel » peut s’avérer pathogène, soit qu’il était malsain dès le départ, soit que certains équilibres entre des forces contraires ont été rompus. Le système devenu pathogène et instable, créé des tensions de plus en plus grandes, ce qui produit des craquements ou des crises selon certaines lignes de fracture où le système est plus fragile.
Il est très tentant de désigner les acteurs qui vont intervenir concrètement dans la manifestation du craquement comme ses responsables. Dans le cadre de la crise financière de 2007/2008, à l’évidence ni la soif de consommation des consommateurs américains, ni l’intérêt des banques à distribuer des crédits pourris pour les refourguer à des gogos d’investisseurs n’étaient les seuls responsables. Ils n’ont fait qu’appliquer les règles et les principes d’un système où l’on s’enrichit par la valorisation du capital et l’endettement. Le système a craqué en 2007 dans l’immobilier américain parce qu’il y avait là une fragilité. Depuis, il continue de craquer ailleurs, sur d’autres lignes de fractures…
Dans l’affaire qui nous occupe, toute la question est de savoir pourquoi des jeunes de cités, souvent originaire de l’immigration et de culture musulmane, sont impliqués dans les actes de sauvagerie qui défraient la chronique. Pour être pleinement rigoureux, il faudrait commencer par objectiver ce constat, mais comme les statistiques ethniques sont interdites, passons sur ce point et considérons le fait comme acquis.
L’interprétation que donne RL de ce “fait” est qu’il existe un groupe social au sein de la société française qui véhicule un code culturel particulier et qui agit dans de manière conquérante et agressive. Ce groupe social est non seulement par nature étranger à la communauté nationale, mais il en est son plus farouche ennemi. Je ne dis pas que cette interprétation est nécessairement fausse. Le risque existe. Nous devons être effectivement être vigilant. S’il s’avère qu’une culture étrangère se répand dans notre pays en déstabilisant la société, il faudra alors lutter contre ces individus et leurs valeurs de la manière la plus énergique qui soit.
En revanche, je considère que cette lecture ne peut être tenue pour vraie, tant qu’on n’aura pas évacué l’alternative qui consiste à penser que ces nouveaux barbares ne sont pas porteur d’un code culturel distinct de celui de la société française dans son ensemble et que c’est ce code culturel français qui entre en crise et commence à craquer selon ses premières lignes de fracture (jeunesse, immigration, cités...)
Et si le mal était en nous ?
L’hypothèse serait la suivante : Le code culturel français est de type libéral-égalitaire selon l’anthropologie Toddienne, le plus réfractaire entre tous à la notion d’autorité et le moins intégrateur qui soit. Autrefois ce tempérament individualiste était tempéré par la religion, le patriarcat ou la hiérarchie du monde ouvrier. Depuis la mort de Dieu et la destitution du Père, le tempérament anarchisant français a pu s’exprimer sans limites, jusqu’à produire un individu spontané et autocentré qui considère ne rien devoir à la société et ne se sent relié qu’à ceux qu’ils se choisi lui-même comme proches. Notre système culturel est entré en dégénérescence depuis la révolution des mœurs de 68, selon un diagnostic bien connu et des formes souvent dénoncées par les nouveaux réacs dont je me réclame : l’égalitarisme obsessionnel, le libertarisme, la narcissisation des comportements, le pédagogisme, la féminisation des valeurs…
La perte du sens de la discipline et de l’autorité de la norme sociale sur l’individu, mais aussi le communautarisme ou le tribalisme apparaitraient alors comme des phénomènes purement endogènes, un mal spécifiquement français.
Mais alors comment expliquer que ce mal se manifeste surtout au sein de population d’origine étrangère ?
Le constat devrait tout d’abord être relativisé. Il n’y a qu’à examiner le comportement de Sarkozy, l’archétype de l’individu narcissisé qui se sent parfaitement libre à l’égard de toute tradition ou tout principe supérieur qui s’imposerait à lui, pour s’apercevoir que le mal est largement. répandu. On pourrait multiplier les exemples. Le fiasco des bleus en coupe du monde était également un joli cas d’école de l’effet délétère sur un groupe, de la disparition de tout sens de l’autorité, du sacré et du collectif.
Cet hyperindividualisme produit du désordre partout, y compris dans les organisations professionnelles ou la politique, mais appliqué à certains terreaux particulier, il peut aussi produire de la violence, voire de la barbarie.
Si ces phénomènes concernent principalement les jeunes arabos-musulmans, cela peut-être en aussi raison d’un choc de culture entre un système familial de type communautaire endogame le plus intégrateur entre tous, et un système libéral égalitaire le plus atomisé qui soit, celui qui consacre l’individu roi. Cette confrontation pourrait alors entraîner une forme d’ivresse, un sentiment de toute puissance que rien ne peut contenir. Alors que l’individu qui a grandit depuis toujours dans un bain hyperindividualiste libéral-égalitaire va "seulement" développer de l’égoïsme, de la tyrannie ordinaire, du caprice, de l’angoisse, du repli sur soi ou toute autre forme de pathologie sociale, ce qui ne veut pas dire qu’il est définitivement à l’abri de sombrer lui aussi dans l’hyperviolence.
On pourrait expliquer la sureprésentation des jeunes des cités dans les phénomènes de barbarie parce que le niveau éducatif et culturel y est encore plus bas qu’ailleurs, la maîtrise de la langue encore plus rudimentaire et les familles encore plus déstructurées. Et selon cette interprétation, le problème procèderait toujours du système français qui a commis de véritables crimes sur le plan urbanistique dans les années 60 et 70 en érigeant des quartiers d’habitat, qui ne pouvaient évoluer qu’en ghettos repliés sur eux même autour de leur propre « contre-culture ».
Dans un cas comme dans l’autre, l’action thérapeutique consistera à réhabiliter l’autorité partout, à de nouveau être en mesure de penser le collectif comme quelque chose sinon de sacré au moins supérieur à l’individu, et à redonner du sens, des repères et du plaisir au vivre ensemble. Et cela dans toute la société française, pas seulement dans les quartiers sensibles.
Pour le dire autrement et plus simplement, avant de chercher à combattre un ennemi venu d’ailleurs, il faudrait commencer à se poser la question de savoir s’il n’a pas été enfanté par la société française, s’il n’est pas que le premier symptôme d’un mal profond qui nous touche tous et qui est appelé à se développer tel un cancer ou une maladie auto-immune.
Reste à savoir comment on pourrait lutter effectivement contre un groupe social qui serait devenu nuisible au reste de la société.
Le piège tendu par le Sarkozysme finissant
Sarkozy n’a qu’une stratégie à sa portée pour 2012, toujours la même, celle qui a fait son succès entre 2002 et 2007, faire de la guerre contre les racailles le cœur de son projet politique pour apparaître comme étant le candidat le plus déterminé, le plus volontaire et le plus viril. C’est aussi parce que j’ai la désagréable impression que le discours type riposte laïque prépare le terrain idéologique pour une vaste offensive militaro-judiciaire contre les quartiers sensibles qui assurera la réélection de Sarkozy, que ces question me paraissent aussi sensibles.
Il va aiguiser les tensions avec les cités à coups de provocations policières, de harcèlement judiciaire et de discours martiaux. Jusqu’à ce que celles-ci explosent de nouveau et permettent à notre petit Bush à nous, de livrer sa petite croisade contre son axe du mal à lui. Celle là, contrairement à 2005, fera des morts. Dans les deux camps, sans compter les inévitables innocents pour faire pleurer dans les chaumières et faire péter l’audimat des JT.
Pour le plus grand plaisir des lecteurs de Riposte Laïque, l’ennemi sera désigné. Il prendra le visage du jeune des cités ou du musulman intégriste. Ce nouveau barbare qui vit à nos portes sera accusé de vouloir renverser notre civilisation et notre art de vivre. Et surtout on nous expliquera qu’il peut vous ôter la vie dans des conditions horribles, pour rien, pour un regard de travers ou une parole mal comprise …On enverra les CRS ou l’Armée reconquérir les territoires perdus de la République. On organisera des opérations à grand spectacle de kärcherisation des cités, coproduites par TF1 ou M6. On châtiera bien sévèrement quelques responsables pris au hasard, de préférence des badauds ou des moutons, pour l’exemple, comme la justice aime tant à le faire.
Sarkozy sera réélu contre des opposants qui apparaîtront dépassés par leur angélisme naturel ou leur indulgence coupable à l’égard de ceux qui sont différents ou socialement tout en bas de l’échelle. A la limite, Sarkozy, Aubry ou DSK, peu importe. Mais les problèmes seront-ils réglés pour autant ?
J’en doute fort. Si, comme je le crains, ces phénomènes sont de nature systémique, la violence d’Etat exercée contre ces groupes sociaux désignés comme les ennemis ne fera que diffuser encore un peu plus ce mal qui ronge la société française : l’individualisme, le repli sur soi, la peur généralisée, l’anxiété érigée en principe émancipateur, la défiance à l’égard de l’autre, la déliquescence de l’idée de nation, la violence sourde et la loi du plus fort. Au final, ce n’est plus quelques bandes de racailles contrôlant des zones de non droit que nous aurons à gérer, mais de véritables tensions communautaires, un scénario à la Belge avec deux communautés qui se replient sur leur identité, s’ignorent, se rejettent, s’accusent mutuellement de racisme et se combattent à la moindre occasion.
Qu’on me comprenne bien. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la violence ne résous jamais rien. Dans certains cas, il peut-être indispensable de recourir à des épurations pour éliminer un groupe social qui fonctionne comme un parasite nuisible à l’ensemble de la société. Ce type de guerre intérieure peut parfois se justifier notamment pour se débarrasser d’une bureaucratie corrompue ou d’une oligarchie prédatrice. Je ne suis donc pas a priori hostile à l’idée d’une guerre impitoyable, fusse t-elle sanglante, contre tel ou tel groupe social si cela pouvait avoir pour effet d’assainir la société. Encore faut-il savoir comment la mener et avoir le courage de proposer des moyens en rapport avec l’ambition de ses objectifs !! De ce point de vue, je serais curieux de savoir si les tenants de la guerre contre l’ennemi intérieur ont quelque chose de bien différent à proposer que les recettes classiques du sarkozysme.
Cependant, s’il y a quelque chose à laquelle je ne crois pas du tout - mais alors pas du tout du tout - c’est la possibilité de transformer une société et une culture, dominante ou minoritaire, par la répression policière et la sanction pénale. L’Union soviétique a combattu la religion pendant 70 ans. Et aujourd’hui, on voit des églises pousser partout en Russie et on y fait la queue pour prier ou se confesser.
Une politique de laïcité intégriste résolument anti-islam, l’assimilation par la force publique, la surenchère répressive ou la tolérance zéro absolue, auraient à n’en pas douter le même succès. Mais ces politiques ne sont-elles pas déjà appliquées avec les résultats que nous voyons tous les jours depuis une bonne décennie ? Il est peut-être temps de cesser de s’exciter sur les phénomènes pour s’intéresser à leurs causes profondes et tenter concevoir quelques thérapeutiques adaptées.
Alors, chers amis contradicteurs de chez Riposte Laïque, vous avez voulu me dissuader de lancer ce débat cet été pour prendre des vacances. En revanche, moi, j'aimerais bien lire sur votre site quelques propositions concrètes et innovantes qui puissent m'amener à penser que vous êtes autre chose que des boutte-feux à la solde d'un pouvoir en perdition.
Malakine
Cher Monsieur,
Je vois que vous êtes bien pervers dans votre distinction des êtres : pour nous accuser, nous autres Français, d'avoir le mal en nous, vous n'hésitez pas à trouver des arguments, mais pour faire endosser aux pauvres immigrés musulmans la responsabilité de leurs actes, vous doutez, vous hésitez et vous nuancez autant que vous pouvez.
Autrement dit : nous sommes responsables et ils sont toujours plus ou moins victimes du système ; le nôtre bien évidemment !
Vous êtes atteint de ce que j'appelle "le syndrome du colon déchu". Votre tentative de préserver votre pouvoir moral et intellectuel ne trompe plus personne.
Tenir les personnes pour responsables, c'est aussi les considérer comme adultes et capables de prendre leur destin en main et de le changer.
Pascal Hilout, né Mohamed
Rédacteur à Riposte Laïque.
Rédigé par : Pascal Hilout | 27 juillet 2010 à 22:53
Monsieur, vous confondez manifestement responsabilité individuelle et responsabilité collective.
Et d'autre part, votre nouveau commentaire confirme que vous ne savez pas lire. Je n'ai à aucun moment affirmé que les arabos-musulmans étaient victimes du système !!!!
En revanche, j'ai dénoncé ceux qui dans votre genre, sont incapable de penser un phénomène social sans tomber dans la psychologie de magazines féminins.
Merci tout de même pour mon "pouvoir moral et intellectuel" Ca me fait beaucoup rire.
Rédigé par : Malakine | 27 juillet 2010 à 23:04
@Pascal Hilout
Avez-vous bien lu Malakine ? Je n'en suis pas très certain à lire votre commentaire. Il se trouve que je suis un fidèle de RL tout comme de Horizons. Il se trouve aussi que je suis blogueur et que j'ai notamment publié, hier, le témoignage d'un ancien directeur de MJC à Grenoble.
Et bien, ce témoignage illustre très bien ce que veut nous dire Malakine :
Si la laïcité et notre art de vivre sont en péril, c'est que nous l'avons accepté depuis quarante ans. Et les raisons qu'il avance : pédagogisme, féminisme, déclin de l'Autorité sous ses formes traditionnelles sont exactement les mêmes que celles que décèle Zemmour dont votre rédacteur en chef fait toujours un avocat admirable.
Je crois que dans votre volonté de croiser le fer avec un blogueur qui souhaite débattre avec vous, vous perdez tout sang-froid et oubliez d'examiner ce qu'il a réellement écrit.
Je sais que RL est beaucoup attaqué ces derniers temps et que cela a pu développer une certaine paranoïa parmi ses membres. C'est ainsi que vous avez tendance à voir un ennemi dans chaque contradicteur, même occasionnel.
Cela n'empêchera nullement de continuer de faire cohabiter vos deux sites dans ma liste de liens amis. Même si j'ai l'impression désagréable que ce voisinage vous gêne.
Alors que je suis certain que cela ne gêne pas Malakine. J'espère que ce simple fait suscitera un début d'autocritique de votre part.
Cordialement,
David Desgouilles
Rédigé par : David Desgouilles | 27 juillet 2010 à 23:11
Yann dans son billet sur l'immigration developpe la meme idée.En analysant les troubles posés par ces populations comme le resultat d'une acculturation entre 2 structures communautaires et culturelles (patriarcales et liberale-egalitaire), la disparition des structures organisationelles parachevant le reste.
Sans etre totalement convaincu par l'explication , car je pense que les facteurs economiques et migratoires sont trop vite mis de coté avec cette analyse anthropologique , on pourrait quand meme reflechir sur cette base.
Commencons par le debut , puisqu'il est question d'acculturation , des 2 modeles lequel sortira le plus indemne ?
Et sera t-il apte a regler le probleme ?
Riposte Laique et l'ED en general developpe l'idée que ces populations sont inintegrables ou inassimilables du fait de leur culture...sans nier les problemes serieux que pose l'islam ,religion qui s'avere etre extremement segregationistes pour les non-musulmans (et qui base son developpement la dessus) ,
je pense que l'approche que tu developpes en centrant la problematique sur la culture et politique Francaise est la plus approriée...puis toute facon on a pas le choix , car si on les ecoute la seule solution serait de tous les degager du pays puisqu'ils sont pas fait pour vivre ici.
On commencerait donc par reinstaurer l'autorité dans ton projet mais quelles lois faudrait-il appliquer ou voter ?
Parce que le gouvernement en a voté pas mal que ce soit l'interdiction des reunions dans les halls ou le couvre feu pour les mineurs de moins 12 ans...la loi sur la requisition des allocs par contre je sais plus si elle est passée ??Bref depuis la situation a malgré tout empiré !
Je suis loin d'etre opposé a l'autorité mais on sait jamais de laquelle il est question (policiere , parentale ... ??)
Aussi , on entend de plus en plus souvent dire que la pauvreté n'est pas un facteur de delinquance en nous citant l'exemple de la Creuse , meme si l'equation pauvreté= vol m'a toujours paru fantaisiste (Madoff n'etait pas pauvre et la majorité des pauvres ne volant pas) peut on vraiment passer a la trappe cette explication ?
Rédigé par : Damien | 27 juillet 2010 à 23:19
> Damien
Attends la suite. Tu verras que jamais je n'aurais recours à des solutions policières ou pénales. La police et le pénal ont pour fonction de sanctionner les comportement jugés déviants par la quasi-totalité de la population. Ils n'ont pas vocation à se faire les bras armés de la morale publique pour transformer le peuple. Si on veut faire ça, on utilise des moyens politiques.
Sur la pauvreté, je ne comprends pas que tu te poses cette question. Il ne s'agit plus d'une délinquance de subsistance. On parle désormais d'hyper violence ou de barbarie. La pauvreté n'a évidemment rien à voir dans ce genre de phénomène.
Rédigé par : Malakine | 27 juillet 2010 à 23:36
@Malakine
Ok la pauvreté n'explique pas l'entrée d'un invididu dans le grand banditisme ou la violence , mais son impact sur une communauté on peut pas le negliger.
Ce qui se passe a Grenoble par exemple est qq chose de tres particulier.Jusque la les emeutiers se revoltaient contre ce qu'ils consideraient comme des bavures policieres ,
dans le cas present le braqueur a trouvé des soutiens dans la population (400 personnes a son enterrement !) certains etant pret a venger sa mort alors qu'il etait loin d'etre une "innocente victime" volant simplement un scooter (la aussi l'appreciation de la population m'a toujours intrigué) ...Je pense que la pauvreté dissoud pas mal de choses , comme les liens ou les valeurs.
Rédigé par : Damien | 28 juillet 2010 à 00:12
... ou alors à force de s'acharner à vouloir terroriser les honnêtes citoyens, la police n'est perçue comme une protection par la population mais comme une menace inquiétante, voire ce qui est plus grave, comme une milice du pouvoir en place. C'est mon discours depuis des années, mais il faudrait être sur place pour savoir ce qui s'est réellement passé dans cet étonnant mouvement de soutien.
Personnellement, je n'ai pas d'informations à ce sujet. Je ne lis que le Figaro et ils ne parlent jamais de ce genre d'affaires ^^
Rédigé par : Malakine | 28 juillet 2010 à 00:38
Votre analyse est très intéressante et je partage la plupart de vos jugements. Je ne suis pas du tout un expert en sociologie, psychologie et cie, mais un peu à votre manière, j'expliquerai cette montée de la violence pour une disparition du "Ca ne se fait pas." Cet ensemble de valeurs plus ou moins implicites, non inscrites dans le marbre de la loi, mais transmise par les parents, l'école ou la religion. Inconsciemment, il doit en rester un peu chez la plupart des personnes, ce qui empêche l'hyperviolence de se propager dans toute la société. Le souci actuel est que lorsqu'il n'est pas transmis par la famille ou la religion, l'état n'est pas (plus ?) là pour l'apporter : que ce soit à travers l'école mais également le visage que montre la politique.
Mais j'ai bien peur que ce délitement ne s'accélère et ne se propage de plus en plus rapidement à toutes les franges de la population. J'ai bien peur que tôt ou tard les voitures brûlées ne parviennent jusque dans nos campagnes, malgré la défiance historique qu'elles ont vis à vis de ce qui vient de la ville.
La question que je me posais était de savoir si on ne retrouve pas là quelques défauts beaucoup plus anciens et proprement français. Par exemple, la défiance de la population de la Villeneuve vis à vis de la présence policière me troublait. Cela me rappelait un peu le récit de certains FFL qui après le débarquement en provence, voyaient des paysans venir se plaindre et demander des réparations pour les dégâts sur les vignes causés par les combats. Le parallèle est un peu osé, mais on retrouve un peu le même état d'esprit, des personnes qui n'acceptent pas et reprochent les désagréments liés à la lutte pour la liberté ou la sécurité.
Rédigé par : Paul B. | 28 juillet 2010 à 09:21
Monsieur Malakine,
Vous croyez échapper comme ça au débat tant ajourné : si depuis le lancement de Riposte Laïque, j’y défend l’émancipation de ma concitoyenne musulmane et de sa progéniture, aussi bien féminine que masculine, c’est parce que je suis enfant de deux parents musulmans et que je suis arrivé à la conviction que l’islam est un système de pensée qui constitue un réel handicap à l'intégration, à l'assimilation et à l'émancipation. Je l'ai tant de fois démontré : l'islam est liberticide, sexiste, séparatiste et ségrégationniste. C’est un système de croyance et de pensée qu’il nous faut combattre, si nous avons un quelconque respect pour nos concitoyens musulmans. Comme nos concitoyens musulmans, c’est cette couleuvre que vous n’arrivez ni à avaler ni à régurgiter : elle est là et elle vous reste, TOUS, au travers de la gorge. Voilà le débat et le système que vous n’osez pas décortiquer. Vous prenez un somnifère, battez votre coulpe (poulpe aurait dit Fadéla Amara) et vous vous posez toujours la même question : et si le mal était en nous ?
Et puis vous jouez au jeu des étiquettes.
Au vu de notre riposte laïque, féministe et républicaine, clairement opposée à l'islam, c’est à dire aux prescriptions du Coran et les pratiques les plus basiques héritées de Mahomet, vous ne pouvez pas affirmer, à moins d’être pervers et malhonnête, ce que vous affirmez dans votre deuxième paragraphe : je suis patriote, je suis laïque et je combats l'islam pour en émanciper ses premières victimes, les musulmans, transformés en vecteurs/reproducteurs. Vous êtes tout simplement attaché à des analyses dépassées et vous croyez pouvoir nous écarter, d’un revers de clavier, en nous collant des étiquettes comme identitaires, laïcards et islamophobes.
Avalez d’abord votre couleuvre, digérez-là, évacuez-là et enfin vous passerez à notre espace-temps d'ici et maintenant.
Rédigé par : Pascal Hilout | 28 juillet 2010 à 14:23
Propositions:
1) Essayer de faire prendre conscience au plus grand nombre de diffuseurs d'idées, à certains candidats de 2012, que Sarkozy va utiliser essentiellement ce thème pour les présidentielles.
2) Trouver un argumentaire, un discours, des idées d'actions pour neutraliser la geste sarkozienne le plus possible et les proposer aux sus-nommés.
3) Chercher la faille qui amène à accuser les immigrés et les Français d'origine africaine d'être les seuls problèmes de notre société et, si on la trouve, appuyer dessus.
Rédigé par : Jardidi | 28 juillet 2010 à 15:41
Bonjour,
Je suis en désaccord profond avec Malakine. Cette phrase résume tout : "défendre l’idée d’un patriotisme national multiethnique, multiconfessionnel, voire dans une certaine mesure multiculturel"
La France est un pays millénaire multiracial, multiconfessionnel MAIS dans aucune mesure multiculturel.
Nous ne sommes pas des anglosaxons, nous avons la prétention de penser que n'importe qui peut être français, tant qu'il le veut vraiment. Pascal est ici un exemple admirable de l'inégration par l'assimilation, chose éminament difficle puisqu'il faut se défaire, au moins dans le sphère publique, de sa culture originelle. C'est un effort douloureux mais qui, à la différence des pays multiculturels comme les É.U., est recompensé par une reconnaissance de son appartenance totale à la France.
Tous les problèmes et débats proviennent de ce choc entre ceux en faveur d'une immigration d'assimiliation et ceux qui défendent le droit à la différence. Or, on ne peut pas être pour le métissage et pour le droit à la différence ! c'est contradictoire. Je suis donc pour le métissage et contre le multiculturalisme.
Je finis en rappellant que les tensions avec les français d'origine maghrebines sont évidemment les faits de l'immigration plutôt qu'une spécificité de leur culture. Que l'on oublie pas l'immigration difficile des pieds noirs... pourtant "français". Il ne sert donc à rien de diaboliser des individus, l'immigration est difficile mais une nation sûre de ses principes et de son histoire accueillera avec plaisir ses nouveaux compatriotes. Nos ancêtres seront les leurs, notre culture sera aussi la leur, c'est ce que l'on appelle la France universelle.
Merci à Pascal et aux acteurs de Rispote Laique.
Rédigé par : AntoineLyon | 28 juillet 2010 à 17:29
Je suis par contre d'accord avec Malakine sur "On parle désormais d'hyper violence ou de barbarie. La pauvreté n'a évidemment rien à voir dans ce genre de phénomène"
Il y a d'ailleurs une théorie qui prétend que c'est l'absence d'un état de droit génére plutôt le chômage et la pauvreté. En dautres termes, ça serait le banditisme qui causerait le chômage, plus attractif que l'école réoublicaine.
Rédigé par : AntoineLyon | 28 juillet 2010 à 17:33
> Paul
Je partage tout à fait ce point de vue. Mon analyse de l'hyperviolence me conduit à penser que le phénomène ne peut que s'étendre à toute la société. Un jour l'opinion sera choqué d'apprendre que des faits horribles seront le fait de filles de milieux bien intégré.
J'ai compris cela un jour quand ma fille (14 ans au moment des faits) m'avait raconté avec une grande fierté qu'elle avait été agressée dans le bus par deux nanas, qu'elle s'était battue et qu'elle avait réussi à donner un coup de poing qui avait fait saigner le nez de son agresseuse ! Il n'y a aucune raison pour que ces phénomènes restent longtemps circonscrits aux quartiers sensibles.
> Pascal
Cet article était davantage consacré à l'hyperviolence qu'à l'Islam. Je suis désolé mais si vous vous amalgamer les deux, moi j'en suis incapable, même pour vous répondre. Je suis obligé de séparer les deux sujets. L'islam sera traité à son tour ...
Je reste tout de même étonné que vous ne réagissiez pas à ma question sur la possibilité même de combattre une religion ou un sentiment d'appartenance, que les moyens et les finalités de votre combat ne vous interpelle pas plus que ça. C'est pour vous que j'ai glissé le parrallèle avec la Russie post-soviétique ! :-)
D'ailleurs, à ce propos les russes (qui ne sont pas des tendres et qui n'ont pas peur des propos franchement racistes) vivent en bonne intelligence depuis des siècles avec des musulmans, qu'il s'agisse des Tatars ou des peuples d'Asie centrale. La bas, on peut tout à fait être tatar, musulman ET russe. Pourquoi donc cet exploit serait impossible pour les Français ??
Quand au combat contre l'islam lui même, vous ne croyez pas qu'il faudrait distinguer entre votre situation - qui vous donne une vraie légitimité à dire ce que vous dîtes - et les mêmes propos tenus par des français de souche qui n'ont pour la plupart jamais fréquenté sérieusement des musulmans de leur vie ?
Vous vous savez de quoi vous parler, notamment quand vous pointez les risques ségrératifs de cette culture. Les autres, je crains qu'ils se contentent d'un amalgame entre arabes, racailles et musulmans et que de haïr un ennemi imaginaire bien pratique en ces temps de crise (voir le titre du premier article de Cyrano)
Vous dîtes que l'Islam est "liberticide, sexiste, séparatiste et ségrégationniste", mais vous ne dîtes pas qu'il est criminogène !! Comment pouvez vous supportez de lire de telles allégations ou sous entendus sur votre site sans vous scandaliser ??
Dernière question : Vous ne croyez donc pas à la possibilité d'évolution de la pratique de la religion musulmane au contact de la contexte culturel français ? Pourquoi donc ?
En tout état de cause, en ce qui me concerne, je m'interdis de critiquer quelque religion que ce soit. L'islam pas moins, pas plus que les autres. A mon sens, on peut critiquer des actes, des pensées, des écrits, mais pas des croyances. On est là dans la sphère la plus privée et la plus intime qui soit.
Peut-être dis-je cela parce que j'ai été un végétarien pendant 10 ans et que je ne supportais pas le prosélytisme des carnivores ... :-)
> Antoine
Je l'attendais celle là !
Alors comme ça, la France n'est pas un pays multiculturel. Il n'y a en France aucune culture, ni langue, ni gastronomie, ni traditions régionales ? Il n'y a déjà sur le sol national aucune communauté structurée autour d'un code culturel propre. La communauté juive, antillaise, les manouches, n'existent pas ?
Vous croyez vraiment que les descendants immigrés polonais du nord pas de calais, les descendants des immigrés italiens de la Lorraine ou les descendants des russes blancs ont abandonné toute référence à leur culture d'origine et qu'ils ne la cultivent pas ? Vous pensez que ça les empêche de se sentir Français et d'en être de bons ?
Personnellement, je vois la culture arabo-musulmane comme n'importe quelle culture régionale, la seule différence est que la région en question s'il elle a été française pendant 150 ans, ne l'est plus. Personnellement, je n'ai aucune difficulté à assumer le passé impérial de la France. (Je reconnais en revanche avoir plus de mal à dire la même chose à propos des africains)
L'exemple de Pascal est un exemple d'assimilation pour le moins délicat. D'une part parce qu'il ne s'est pas contenté d'abandonner sa culture d'origine dans la sphère publique. Il a aussi fait sa conversion dans la sphère privée jusqu'à changer de nom. Je ne crois pas que l'on puisse proposer une généralisation de ce modèle, qui me semble beaucoup beaucoup trop exigeant et qui du reste n'a à ma connaissance jamais été appliqué dans notre histoire.
D'autre part, parce que son assimilation à la nation française s'est accompagnée d'un combat "islamophobe", ce qui n'indique pas vraiment une évolution bien apaisée, ni même totalement achevée. Si on pousse le modèle, on va arriver vite à l'idée que pour assimiler de nouveau les immigrés, il faut réaffirmer fortement une identité nationale et que cela ne peut se faire que dans la haine et la dénonciation de celui qui va rester trop étranger ou trop différent par rapport à la norme ainsi définie. On se rapproche quand même du concept de la guerre civile !
"Il ne sert à rien de diaboliser des individus" Comme cette phrase me réjouit ! Pourtant vous concluez par des remerciement à RL, ce qui prouve une très grande souplesse intellectuelle de votre part ! :-)
Rédigé par : Malakine | 28 juillet 2010 à 18:28
@malakine
Je tiens quand même à souligner que le problème de relation entre l'islam et la république n'est pas qu'un problème franco-français. On retrouve le même type de problème en Allemagne, au Danemark en Suède en Norvège en GB, au Canada etc.. Tiens nos cousins québecois commencent eux aussi à se poser des questions sur les accommodements raisonnables et le multiculturalisme, le débat sur le voile et le hallal existe aussi la-bas. Tu n'a qu'a voir le blog de Mathieu Bock-Côté qui a écris un livre bulldozer contre le multiculturalisme "La dénationalisation tranquille":
http://bock-cote.net/
Une émission radio avec lui sur le multiculturalisme en occident:
http://www.dailymotion.com/video/xalenm_mathieu-bock-cote-sur-l-ideologie-m_news
Il relit le multiculturalisme au déclin du fait national c'est très interessant.
Donc pour soutenir un peu les propos de Pascal Hilout il est indéniable qu'il y a peut-être un problème d'islam. Même si celui-ci peu se confondre avec des problèmes d'ordre anthropologique. Il faut bien voir que l'islam ce n'est pas qu'une religion c'est aussi une idéologie politique. Elle très structurante et elle codifie chaque acte de la vie d'un musulman. Et quand on va sur des sites algériens ou marocains bons nombre de personne de ses pays dénoncent justement cette impossibilité de liberté individuel dans les sociétés musulmans.
Enfin je pense qu'il faut clarifier une chose, arrêtons de dire que l'islamophobie c'est du racisme c'est complètement faux. Imagine que je tienne des propos injurieux sur le pape, il ne te viendrais jamais à l'esprit de dire que je fait du racisme anti-italien, tu dira à la rigueur que je suis un infâme athée cathophobe mais en aucun cas un raciste. Alors pourquoi faire cette confusion sur l'islam? C'est une stratégie habile des islamistes que d'essayer d'amalgamer critique sur une religion et racisme, çà permet de faire de l'intégrisme en paix n'est-ce pas?
Maintenant sur la violence et la barbarie qui est le fond de ton texte je ne vois pas du tout les mêmes choses que toi. Dire qu'il y a de plus en plus de comportements inciviques dans "toute" la population c'est s'avancer un peu rapidement je trouve. Le fait est que dans nos prisons les délinquants sont très majoritairement d'origine étrangère, il y avait même des states qui étaient sortie dans le Monde et le Washington Post parlant de 50 à 60% de musulmans dans les prisons. Alors peut-être que ce que tu dis est vrai, mais encore faudrait-il en avoir une preuve. La délinquance étrangère, elle, est prouvée.
Maintenant je crois aussi que la France est malade de l'absence de croyance collective. Les immigrés sont finalement venue à un bien mauvais moment de l'histoire du pays. Impossible de s'assimiler à un peuple qui ne sais même plus qui il est. Cependant le retour du fait national, s'il se produit, sera violent et produira nécessairement des conflits avec les populations étrangères installées pendant la période de vacuité-nationale.
Rédigé par : yann | 28 juillet 2010 à 19:30
>Malakine,
Je commence en disant juste que je suis d'accord avec ce que vous répondez à Paul sur la violence.
Maintenant au sujet des cultures régionales et différentes communautés. Les cultures régionales, qu'elles soient de la métropole, corses ou antillaises bien évidemment sont la culture française. la chance de la France c'est d'avoir soudé depuis des siècles des régions, des peuples et des cultures différentes. Anisi, la culture des colonies fait partie de la culture française et vice versa. Là je pense qu'on est d'accord. c'est peut être le mot "multiculturel" que l'on doit voir différemment. La choucroute c'est la France comme le boudin et les quenelles. Je précise que, moi non plus, je n'ai pas honte de l'impérialisme français.
Maintenant, la différence c'est que la culture française est soudée par l'histoire, et qu'elle doit rester majoritaire. C'est mon avis. Les italiens, portugais, polonais et arabes ont toujours gardé un peu de leur culture. Mais ils en ont délaissé une grosse partie au profit de la culture française, qui est prioritaire. Ces cultures minoritaires sont des "nuances" (comme dit de Gaulle, la tirade est connue) qui enrichissent le pays, des nuances.
En Russie, la culture orthodoxe, ou Russe tout simplement, reste bien majoritaire,il n'y a donc pas de choc culturel.
Cela explique les difficultés de l'Islam, puisque au contraire du Catholicisme ou du Judaisme par exemple, il a souvent été majoritaire. L'Islam, comme le Judaisme (hors France), est plus qu'une religion, il impose aussi un code civil. RL parle donc beaucoup de l'Islam parce qu'il concerne les dernières vagues d'immigration. Cela aurait été une autre religion historiquement majoritaire, RL aurait critiqué les faits de la même manière. Il faut s'attaquer aux faits et ne pas voir de malveillance.
Au sujet de Pascal,les prénoms du calendrier ont été obligatoires pendant très longtemps. Et c'était justement la norme de franciser les prénoms, mais aussi les noms. La preuve que ça a bien marché parce c'est que vous ne le remarquez pas !(c'est logique).
Ex : Chevènement, Copé... sont des noms de famille francisés.
Je suis d'accord avec Yann. Nous avions inventé la laicité pour conjuguer différentes religions en confinant la religion au domaine du privé. C'est pourquoi je suis contre une loi qui porte seulement sur la burqa. A mon sens, elle aurait dû s'appliquer à tous les signes religieux, que ce soit le niqab (comment peut-on discuter cela?) mais aussi le hijab et la kippa. Au moins pas de jaloux.
Le catholicisme, le protestantisme et le judaisme ont abandonné en France le coté "code civile" au profit d'une religion privée, personnelle, qui a fait une France non communautaire. L'Islam français y parviendra, bien entendu, mais pour cela il faudrait que la nation soit sûre des ses principes et de son histoire, sinon comment pourrait-on leur en vouloir ?
Pour cela, je trouve qu'on devrait interdire les signes religieux (kippa et voile), interdire les boucheries qui proposent seulement du hallal, rendre plus discrete l'architecture extérieure des lieux de cultes, et interdire les prières en public montrées du doigt par RL.
Et bien entendu rétablir un état de droit dans les banlieues ou ailleurs.
Dire les choses ce n'est pas diaboliser si l'on fait quelque chose derrière pour empêcher que cela se reproduise. Les gamins d'immigrés (arabo-musulmans) sont majoritaires en prison, c'est un fait et bien changeons cela au lieu de nier la vérité sans agir.
Rédigé par : AntoineLyon | 28 juillet 2010 à 20:06
> Yann
Qui a dit que l'islamophobie était du racisme ??? Autre question : Est-ce que tu pourrais poser une définition claire de ce que tu entends pas multiculturalisme et fixer la limite du niveau de diversité culturelle acceptable au sein d'une société ? Et est ce que tu vois la France comme un bloc monolithique sur le plan culturel ou bien tu reconnais qu'il existe plusieurs façons d'être Français ?
Je continue avec mes questions car je sais que tu es qqun d'intelligent et de cultivé. Si comme tu le soutiens la délinquance serait importée par culture étrangère (ce qui revient à la question que je posais plus haut à Pascal de savoir s'il considérait que l'Islam était par essence criminogène) explique en nous les ressorts, stp.
Franchement le dernier paragraphe me fait froid dans le dos. Je suis tout à fait favorable au réveil du sentiment national mais je ne vois pas du tout en quoi le réveil de ce sentiment devrait nécessairement se faire contre une communauté en particulier. Contre un système, une oligarchie, une puissance étrangère dominatrice, pourquoi pas ...
Je te rappelle que la révolution française a donné lieu à des guerres à l'extérieur des frontières; mais pas du tout au nom d'une quelconque supériorité de la "culture nationale française" (dont Mirabeau disait à l'époque, je le rappelle qu'elle était un agrégat inconstitué de peuples désunis) mais au nom de la supériorité d'un nouveau système politique qu'on a appelé "républicain", sur les tenants de l'ancien régime.
> Antoine
Je suis en accord avec l'intégralité de ce message. Tout est dans cette idée de "choc culturel" qui renvoie à l'idée d'équilibre entre une culture majoritaire et des nuances minoritaires.
Si je prolonge ton propos, il me semble qu'on arrive à l'idée d'une vraie régulation de l'immigration. La culture arabo-musulmane peut trouver sa place au sein la culture française, dès lors qu'elle ne devienne jamais majoritaire, même dans certains endroits. Si j'ai bien compris, là aussi on se rejoint.
Quand à la francisation des noms, je dis pourquoi pas ? Et je renvoie à ce texte "la nationalité on nait avec ou on l'adopte" L'acquisition de la nationalité par des étrangers doit signifier autre chose qu'un droit au séjour définitif.
Rédigé par : Malakine | 28 juillet 2010 à 20:25
Les religions sont quasiment toutes dogmatiques, l'Islam ne fait pas exception.
Prétendre que l'Islam est pire, ça serait presque le mettre au dessus des autres en termes de nuisances, ce que ne demandent pas autre chose les partisans du Jihad, faire la preuve de leur puissance divine et purificatrice.
Les religions veulent toujours purifier, des "monsieurs propres".
Pas très éloigné, dans ses formes exacerbées, du racisme qui n'est qu'un prétexte biogénétique pour asseoir ses intentions de propreté.
Mais les guerres de religions entre protestants et catholiques, ou entre chrétiens et juifs, relevaient des mêmes gesticulations spéculatives.
Ça s'est apaisé en raison des lois d'ordre laïque qui les ont en quelque sorte civilisées. Certains parlent de pulsion de vie ou de mort, on pourrait aussi parler de pulsion religieuse, synthèse des 2 précédentes.
On pourrait trouver le même phénomène au sein des bouddhismes, qui se prétendent, quelques soient ses écoles, la plus pacifique des religions.
Rédigé par : olaf | 28 juillet 2010 à 20:28
@Malakine
Tu sais aussi bien que moi que le multiculturalisme a des limites. Il y a des choses, des pratiques qui ne pourrons jamais être inclus comme française. Le rapport homme-femme égalitaire fait par exemple partie intégrante de la culture commune française. La liberté d'expression tout comme le droit au blasphème font aussi partie de notre culture commune. Dans ces deux cas tu sais bien qu'il y a confrontation avec l'islam, je ne t'apprends rien. De même que la laïcité c'est à dire l'absence de prosélytisme religieux dans les lieux publiques fait partie des ces traditions qui se sont construites pendant les derniers siècles et font partie intégrante du savoir-vivre français. Et je le répète çà n'est pas négociable.
Quand je dis que le retour du fait national va produire une confrontation, c'est tout simplement parce que nous avons menti pendant trop longtemps aux minorités en leur faisant croire qu'il n'y avait, à leur encontre, aucune exigence minimale d'insertion dans nos pratiques culturelles. Et ce mensonge leur a fait croire qu'il pouvait agir comme s'ils étaient en Algérie au Maroc ou en Chine, avec leur propres codes meurs propres lois leurs propres façon d'organiser leur communauté.
Et le multiculturalisme dont je parle c'est celui imposé par la vulgate néolibérale et par la gauche marxiste en provenance du monde anglo-saxon, celui qui consiste à dire que les cultures étrangères sont EGALE à la notre sur notre propre sol. Je récuse le fait que l'islam ou une autre religion ou culture étrangère pratique sur notre sol des coutumes trop extérieures au cadre minimal du savoir vivre français.
Enfin je voudrai aussi souligner le rôle primordiale du clientélisme politique dans l'évolution du communautarisme. Parce que nos hommes politiques ont joué et jouent encore avec le feu en légitiment des "communautés". Entre la discrimination positive, le financement de lieux de cultes sur les deniers publique, ou les cotas ethnique nos hommes politique ont quand même bien agit dans le sens de l'éclatement du pays.
Tiens dernier point de notre culture commune, en France il n'y a pas de communauté,il n'y a que des citoyens. On a pas à voter pour quelqu'un parce qu'il est de la même religion que nous, ou parce qu'il est de la même couleur, on doit voter pour ses propos, on juge une personne sur ces actes et sur son discours. En France on ne fait pas dans le tribalisme orientale où tout homme n'est qu'un membre d'une communauté. Si tu veux une différence fondamentale avec l'islam c'est bien celle-là.
"Je continue avec mes questions car je sais que tu es qqun d'intelligent et de cultivé. Si comme tu le soutiens la délinquance serait importée par culture étrangère (ce qui revient à la question que je posais plus haut à Pascal de savoir s'il considérait que l'Islam était par essence criminogène) explique en nous les ressorts, stp."
Je n'est pas dit que la délinquance était importé de l'étranger!!!!! J'ai dis que la majorité des délinquants en France étaient d'origine étrangère! C'est le constat factuel. Maintenant ce n'est pas leur culture qui les rends violents, mais le fait qu'ils vivent en France dans une société qui est différente de celle d'où ils viennent. C'est le mélange qui a produit le conflit, parce que les coutumes de notre pays sont manifestement entrées en contradiction avec les coutumes des familles dont sont originaires ces personnes. Les lois et le droit français ont été forgé dans un certain cadre coutumier particulier. Lorsque nous avons écris nos lois et notre droit il ont été fondé sur nos coutumes et nos habitudes, celles des structures familiales majoritaire dans le pays. Et évidement ce droit n'est pas adapté à des structures familiales trop éloigné. En fait je constate qu'il n'y a pas de droit universel, c'est peut-être çà qui est difficile à comprendre pour les français. On ne peut pas écrire un système de droit qui soit valable pour la planète entière. Nous nous retrouvons avec les mêmes problèmes qu'à la période coloniale sauf que c'est sur notre propre sol.
Rédigé par : yann | 28 juillet 2010 à 21:03
Absolument il n'y aura jamais de choc culturel si l'on admet la définition d'une démocratie : La majorité l'emporte sur la minorité. Point final.
Les minorités sont des minorités, elles ont droit au respect mais la majorité à la droit à la décision.
Je viens de lire "la nationalité on nait avec ou on l'adopte", et je suis d'accord aussi. Nous avons parfois besoin une demande de travailleurs temporaires et il y a des gens qui veulent travailler temporairement en France, sans pour autant faire ce travail d'intégration. Tant qu'ils ne sont pas français ça ne me pose pas de problème.
Tout ce que je veux c'est qu'on arrête la culpabilité d'imposer notre culture à des gens qui veulent devenir Français. Notre culture est admirée dans le monde entier mais elle est dénigrée (par les medias ou certains bien pensants) chez nous. Je trouve ça dommage et injuste.
Il est parfois difficile pour des musulmans d'accepter que la loi française soit prioritaire sur la loi de l'islam ou de leur communauté. Mais ils doivent le faire sinon ils ne feront jamais partie réellement de la communauté française.
L'intégration par le travail est importante mais pas suffisante. En effet, même dans un pays comme la France où le "networking", ou le piston, est moins généralisé qu'aux È.U., ils doivent s'intégrer (donc nous ressembler culturellement) pour profiter de cette chance. Au lieu de se plaindre des stéréotypes il vaut mieux les faire mentir !
C'est justement une chance qu'offre la France à n'importe qui !
Rédigé par : AntoineLyon | 28 juillet 2010 à 21:15
J'ai relu le texte et suis surpris de voir que Malakine n'ai fait aucune mention de la culture americaine.
L'ingredient francais et musulman ne suffisent pas a expliquer certaines violences ,comme ce qu'il s'est passé a Lyon avec ce pauvre gamin qui lavait la voiture de son pere et qui a été assassiné lors d'un drive by shooting.
D'ailleurs cette importation nous somme pas les seuls a l'avoir experimenté , quand Reagan a expulsé des dizaines de millier d'Honduriens et Salvadoriens dans les années 80 , il leur en a envoyé dans le lot des membres de gangs , nés sur le sol americain qui ont fait explosé le crime une fois arrivé la bas.
Enfin encore une fois l'approche anthropologique a ses limites.
@AntoineLyon
Les bandits viennent presque tous des quartiers pauvres c'est une constante depuis des decenies voire des siecles, la pauvreté n'explique pas qu'un individu choisisse cette voie ,puisqu'il vole et tue pour s'enrichir uniquement , mais je pense que ce bouillon qu'est la pauvreté les fait remonter a la surface.
Quant a l'islam , les problemes qu'il cause sont toujours d'ordre public , en particulier avec ces croyants qui souhaitent prolonger leurs rites partout ou ils passent ,tant qu'il ne sera pas secularisé nous aurons des troubles , qui nourriront par ailleurs sa vigueur et son developpement ("l'islamophobie" sert avant tout a mobiliser les troupes...la colonisation Israelienne s'est beaucoup appuyé sur l'antisemitisme aussi) pour moi c'est une question urgente qui doit etre traitée calmement et avec raison.Et ca tombe bien car il existe des gens pret a en disctuer franchement (Dounia Bouzar,Abdennour Bidar,Soheib Bencheikh...) certains d'entres eux d'ailleurs sont francais et donc connaissent bien la problematique.
Or la solution ne pourra qu'etre politique comme toujours en France, la suppresion de la dime a suivi de pres la Revolution idem pour la creation du Consistoire Israelite, Sarkozy a bien tenté de prolonger le travail avec le CFCM mais on peut pas dire qu'il ait reussit , Boubaker veut construire 1500 mosquées supplementaires ce qui portera le montant a 4000 au total , et puis de plus en plus de jeunes mangent uniquement halal ,ce qui veut dire qu'ils ne frequentent plus que les endroits ou les "leurs" sont installés , connaissant aussi le forte proportion d'endogamie chez cette population ,la fragmentation du territoire en zones musulmanes (petites et non regionalisées cela dit !) reste un risque qu'il faudra evaluer serieusement un jour.
Rédigé par : Damien | 28 juillet 2010 à 22:16
Bon billet, bon commentaires.
Juste une petite question : en quoi la "féminisation des valeurs" participent elle à la dégénérescence de la société ? Autant je suis d'accord avec le constat sur "l’égalitarisme obsessionnel, le libertarisme, la narcissisation des comportements, le pédagogisme", mais je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous entendez par là.
Tout ce que j'ai trouvé sur google c'est ce lien : http://fr.metapedia.org/wiki/Féminisation
Et comme il est dit dans l'article, ces reproches tiennent plus de l'infantilisation que d'une féminisation.
Rédigé par : Vincent15 | 28 juillet 2010 à 22:40
@ Yann
Le principal probleme du multi culturalisme c'est que c'est un concept flou !
Car comme le faisait remarqué Malakine la France etait mutli culturelle bien avant l'immigration africaine et asiatique...
J'ai pas encore ecouté l'interview du sociologue Quebecquois mais je pense que notre difficulté a gerer ces multi culturalismes vient effectivement de notre atonie culturelle et de l'abandon de certains de ses principes.
Comme tu le rappelle la demission fut d'abord politique (piscines ,cantines ,lieux de culte etc).
Mais elle a est aussi culturelle.
Parce qu'en France on se vante beaucoup de notre culture mais c'est surtout celle du 19ieme ou 18ieme...les Americains de ce coté ont beaucoup moins de mal a integrer leurs jeunes (et meme les notres) issue de l'immigration ,il serait temps qu'on regarde en face notre capacité a produire des grands artistes et penseurs CONTEMPORAIN , pour s'identifier a la France actuelle il nous faudrait des modeles tout aussi actuel (et qui ne soit pas footballeurs si possible,quoique maintenant...).
Mais pour cela il faudrait un sursaut.
Rédigé par : Damien | 28 juillet 2010 à 22:43
Monsieur Malakine,
Lorsque vous écrivez : « Cet article était davantage consacré à l'hyperviolence qu'à l'Islam. Je suis désolé mais si vous vous amalgamer les deux, moi j'en suis incapable, même pour vous répondre. Je suis obligé de séparer les deux sujets. L'islam sera traité à son tour ... »
vous démontrez que vous dissertez de SYSTEME, alors qu’en pratique vous ignorez totalement ce que c’est.
Je vous invite simplement à lire les résultats d’un sondage de grande envergure, dont j’ai traduit la synthèse pour que vous compreniez, enfin, que vous pratiquez une séparation factice d’éléments essentiels qui font partie du système de pensée et de pratique islamique qui a séduit tant de peuples conquérants dont je ne citerais que les Arabes, Turcs et les Mongols.
Religion, intégration et délinquance des jeunes en Allemagne
http://www.ripostelaique.com/Sondage-en-Allemagne-la-religion.html
Rédigé par : Pascal Hilout | 28 juillet 2010 à 22:47
à Damien
Oui les crimes viennent des quartiers où il n'y a pas d'état de droit ET/OU des quartiers pauvres. La France étant un pays social, il ne faut s'attaquer au laxisme, dont fait preuve Sarkozy et ses prédecesseurs.
Les bandits sont officiellement au chõmage, la question est donc de savoir pourquoi ils sont au chômage malgré l'argent gagné. Je pense que le banditisme rapporte assez d'argent pour qu'ils ne soient plus intéressé par le travail normal. Regarde le film Les Affranchis (avec la phrase "J'ai toujours rêvé d'être un gangster").
Je vis en ce moment à Rio de Janeiro et la situation des favelas rappelle (toute proportion gardée) ce mécanisme qu'aucun brésilien ne récuse aujourd'hui. Dans ces quartiers (qui sont bien moins pires qu'on ne le pense) ils ne payent ni électricité, ni eau, ni télévision et n'ont pas besoin de chauffage, car la policier ont peur de venir assurer le payement. Les bandits sont les "élus locaux" et s'occupent de tout. Les garçons à qui j'ai parlé rêvent d'être bandit et les filles rêvent d'être la "namorada" d'un bandit. Quand il n'y a pas d'état de droit, le banditisme soutient le chômage (je ne dis pas qu'il l'a créé en premier lieu).
Sinon, je suis d'accord avec tes deux derniers paragraphes. On assiste aujourd'hui à des minorités qui remettent en cause la culture et les moeurs (laicité) de la majorité ! C'est inadmissible.
Rédigé par : AntoineLyon | 28 juillet 2010 à 22:50
> Yann
Je crains que tu confondes multiculturalisme, laïcité et communautarisme !
Les exemples que tu cites pour dénoncer le multiculturalisme sont tous liés à un souci de contenir la religion dans l'espace privé ou déviter l'enfermement communautaire. Sur ces questions, nous ne sommes pas en désaccord. Si tu m'avais dit que le vivre ensemble commandait aux musulmans d'abandonner leur différences alimentaires, là je n'aurais pas été d'accord. La tolérance fait aussi partie des valeurs républicaines !
Je crois qu'on a quand même un point de divergence sur l'origine de la violence. Pour moi, comme je l'ai développé dans ce texte, le problème n'est pas circonscrit à telle ou telle population, il est global. Je reviens sur ce sujet dans mon projet texte.
> Antoine
"Il est parfois difficile pour des musulmans d'accepter que la loi française soit prioritaire sur la loi de l'islam ou de leur communauté"
On parle de quoi concrètement quand on dit ça ? Tu as vraiment l'impression que la République a reculé sur des points essentiels face à la montée de l'Islam ?
> Damien
L'influence américaine j'en parle un tout petit peu dans ce texte, mais j'y reviens plus en détail dans le suivant.
> Vincent
Pour comprendre ce que je veux dire par féminisation des valeurs, je te conseille de lire "Vers la féminisation" de Soral ou "le premier sexe" de Zemmour.
En deux mots, les valeurs féminines ont subsitué le principe de hiérarchie et d'autorité, par ceux d'empathie, de participation et de consensus. Ca se constate dans l'éducation, mais aussi dans le management de toutes nos organisations. Cette féminisation a "ramolli" la société et ses valeurs, ce qui est un facteur aggravant considérable de tout ce dont on parle.
Une des idées de EZ les plus intéressantes dans le premier sexe est lorsqu'il décrit le choc culturel violent entre la virilité des jeunes maghrébins (je crois que Zemmour emploie le mot de "guerriers") dans une société qui a voulu évacué tout principe masculin, et en particulier à l'école. De ce fait, on leur a laissé le terrain libre.
La féminisation a eu pour effet de supprimer toute défense immunautaire à la société française. C'est pourquoi je dis qu'une partie du problème réside chez nous, dans une dérive de notre code culturel. Nous devons considérablement reviriliser la société si on veut pouvoir se défendre.
> Damien
Remarque très juste ! Notre incapacité à produire de grands artistes et penseurs est aussi un des effets de la féminisation. On ne créé plus on imite, on reproduit. La France ne pourra de nouveau intégrer, assimiler que lorsqu'elle aura retrouvé un modèle fort, lisible et attractif. Aujourd'hui quand j'entends parler d'assimilation, j'ai tendance à répondre "oui, mais assimiler à quoi ?, à la sous culture américaine ?"
> Pascal
Je viens de lire ceci dans votre article "Au contraire, chez les jeunes musulmans le lien entre religiosité et violence est totalement inversé : la religiosité est synonyme d’une montée de la violence. Le taux de 23,5% d’auteurs de violence, le plus élevé, est ici atteint chez les « très pratiquants ». Un taux de 19,6% se retrouvent chez les « peu pratiquants »."
Donc j'ai ma réponse, pour vous l'islam est bien "criminogène" même si les chiffres que vous donnez ne traduisent tout de même pas un écart monstrueux.
Par contre, là où je bondis c'est dans votre explication. La violence des jeunes musulmans serait le fait de leur valeur "machistes" !
Finalement on se rejoins dans l'analyse et avec un peu d'effort de part et d'autre on devrait pouvoir se mettre d'accord. Excès de virilité du coté des musulmans, excès de féminisation dans la société française. Le choc est inévitable. Pour calmer le jeu, il faut donc retrouver un équilibre entre les valeurs féminines et masculines. Et ce qui est rigolo dans cette affaire, c'est que l'Islam apparaît comme une chance pour la société française ! :-)
D'ailleurs, je me demande si on ne commence pas à percevoir des effets positifs de l'influence islamique chez les jeunes générations. Il me semble constater une bien plus grande polarisation des sexes chez les jeunes de maintenant. Le macho est redevenu à la mode, les garçons sont beaucoup plus virils qu'à ma génération, et surtout les filles sont féminines et sexy comme jamais elles n'ont été !! ^^
***
J'arrête d'intervenir ici sauf questions posées par un nouveau commentateur et qui me serait personnellement adressé pour me concentrer sur mes prochains textes.
Rédigé par : Malakine | 29 juillet 2010 à 10:28
Bonjour,
Assez symptomatique quand même ce glissement systématique vers la critique de l’Islam, religion considérée dorénavant comme définitivement non-assimilable par la culture française, dès qu’il s’agit de parler des violences dans les banlieues. Comme si les caïds des cités prenaient leurs instructions auprès d’imams masqués au cours de réunions secrètes dans des mosquées clandestines planquées dans les sous-sols des parkings.
Etonnant quand même le nombre supposé de citoyens français qui soudainement s’adonnent à l’étude attentive du Coran pour montrer à quel point cette religion est conquérante, agressive, sexiste et répressive surtout face à la tolérante religion chrétienne qui n’a jamais bien sûr, elle, organisé de massacres d’hérétiques, de croisades, de conquêtes le glaive dans une main et la bible dans l’autre et qui a toujours promut l’égalité totale entre l’homme et la femme… Etonnant aussi le nombre de citoyens rejetant l’Islam ET partisans de sévérité impitoyable envers les délinquants. S’ils étaient logiques, ils encourageraient plutôt la proclamation de la charia dans les cités , il me semble que dans les pays qui la pratiquent on pend et on ampute sans trop d’états d’âme les trafiquants de drogue et les voleurs.
Etonnant enfin cette peur du barbare musulman africain venant saccager nos cités, prélude à l’effondrement de notre civilisation alors que tout indique que le coup de grâce à l’Occident viendra plutôt de l’Asie et de la Chine en particulier. Ce qui ne nous empêche pas de nous féliciter de l’immigration asiatique si discrète, si polie, si travailleuse, tiens donc, si porteuse de toutes les valeurs qui sont justement en train de disparaître de notre douce France…
En tous les cas, ayant habité dans les années 90 dans la cité de Bagatelle à Toulouse, cité « sensible » comme on dit pudiquement, c’est à dire pleine de chômeurs, de mères isolées avec enfants, d’arabes et d’africains, je peux assurer que ce n’était pas les tchadors, les niqabs et autres djellabas qui m’ennuyaient, mais plutôt les bruits des rodéos à trois heures du matin, la musique et les conversations bruyantes en été sans se soucier de l’heure, les déprédations banales des voitures sur le parking, la dégradation de l’espace, à coup d’incendie de bibliothèque ou de saccage de gymnase, enfin toute cette expression de je-m’en-foutisme, d’incivilité totale, de manque de respect qui devenait la norme de ce quartier. Or, à ce qu’il me semble, j’habitais en France, je voyais la fonction publique s’activer dans la journée, plus rarement la nuit il est vrai, et j’entendais les gamins à l’école apprendre les valeurs françaises.
Je pense quand même que Malakine a raison, nos cités difficiles ne sont pas des « districts 9 » peuplés de crevettes extra-terrestres. Elles sont bien sûr la conséquence de quarante ans d’un repli communautaire GENERAL en France, d’une permissivité plus que tolérée, carrément encouragée et d’un individualisme narcissique qui permet de décider ce que l’on va respecter pour le moment et ce qu’on refusera par simple confort personnel. Et si les délinquants d’origine étrangère et musulmans sont majoritaires, c’est que le trafic de drogue est presque exclusivement contrôlé par les originaires d’Afrique, là où pousse le cannabis et qu’il est facile de passer du trafic de drogue, activité illégale, à d’autres activités illégales, cambriolages ou vols avec violence, les tarifs judiciaires étant en gros les mêmes…
A propos de trafic de drogue, que fera-t’on au fait quand la police aura reconquise le quartier de Villeneuve à Grenoble et planté le drapeau français en haut du plus haut immeuble ?
Après avoir exterminer les trafiquants, rappellerons-nous aussi à l’ordre les rejetons des classes moyennes qui consomment tranquillement et en enverrons-nous quelques-uns passer quelques semaines en taule, simplement pour rappeler par l’exemple, qu’il n’y a pas deux poids deux mesures et que le trafic et LA CONSOMMATION de drogue sont strictement interdits en France et punis en conséquence ?
Rédigé par : baloo31 | 29 juillet 2010 à 10:58
Monsieur Malakine,
Comment pouvez-vous écrire d'aussi flagrantes et évidentes bêtises ?
"Donc j'ai ma réponse, pour vous l'islam est bien "criminogène" même si les chiffres que vous donnez ne traduisent tout de même pas un écart monstrueux.
Par contre, là où je bondis c'est dans votre explication. La violence des jeunes musulmans serait le fait de leur valeur "machistes" !
"
C'est comme si c'était moi, Pascal Hilout, né Mohamed, qui avais produit le rappord dont vous avez lu une synthèse. Les chiffres et les explications mathématiques sont là et elles vous gênent. Je n'ai fait que traduire le travail sérieux de deux criminologues allemands qui ont tout de même pris le soin d'interroger 45000 jeunes de toutes confession ou non-confession.
Vous dissertez dans le vide et lorsqu'on vous démontre les raisons du comportement criminogène des jeunes musulmans comparé aux non croyants et autres croyants, vous minimisez tant que vous pouvez.
Votre attitude est honteuse elle est celle de l'autruche, celle des musulmans qui font le dos rond et exposent leurs derrières à des coups de pieds bien mérités.
Rédigé par : Pascal Hilout | 29 juillet 2010 à 11:00
J'ai écouté Pierre Cassen l'autre jour sur une émission internet et il était question de Zemmour. Le journaliste lui demandait ce qu'il pensait du livre "le premier sexe" alors que RL se définissait comme une association notamment féministe.
Et bien Cassen a reconnu que les concepts de Zemmour notamment sur la dévirilisation n'étaient pas rejeter du revers de la main, comme le fait pourtant Pascal ici-même.
J'ai l'impression que Pierre Cassen, que j'apprécie pour ma part, n'est pas si éloigné de Malakine... Et qu'il l'est davantage de Pascal.
Rédigé par : David Desgouilles | 29 juillet 2010 à 11:12
> Pascal
Calmez vous, je cherche juste à comprendre le lien que vous faites entre pratique de l'islam, délinquance et violence. Tout ce que je peux dire c'est que vous ne m'aidez pas beauocup et n'êtes guère coopératif !
Mais vous partagez la thèse et l'explication développée dans cet article ?? (le terme de "démonstration" me semble exagéré en l'espèce)
Le jeune musulman serait plus violent parce que plus viril ? Non, mais dîtes le, si c'est ce que vous pensez. Y a pas de honte !
> Baloo
Merci. J'en ai la larme à l'oeil :-)
Juste un point de désaccord. Le cannabis pousse partout. Si on légalisait, nos paysans pourrait en produire, sous serre ou en plein champs. Si les arabes et les africains ont le monopole du trafic c'est juste parce qu'on le veut bien.
Rédigé par : Malakine | 29 juillet 2010 à 11:15
Monsieur Malakine,
Je viens enfin de comprendre votre démarche intellectuelle : vous pratiquez le comportement d'une anguille.
Si le sondage de 45000 personnes n'arrive pas à vous convaincre, je crois qu'il est vain, tout à fait inutile de perdre avec vous une seule autre seconde. Vous ne la méritez pas !
Rédigé par : Pascal Hilout | 29 juillet 2010 à 11:38
Si ça ne vous dérange pas j'aimerai faire revenir le débat à son sujet initial: la barbarie.
Ok, les agressions de plus en plus fréquentes et violentes commises par des bandes sont barbares.
Mais comment qualifier le fait d'enterrer 8 nouveaux nés dans un jardin ou de les stocker au frais, dans un congélateur ?
La barbarie n'est pas exclusive aux quartiers sensibles, on peut la retrouver dans toutes les régions (ou du moins les zones) sinistrées dont il est difficile de sortir avec un bagage culturel suffisant pour affronter la vie.
(J'en profite au passage pour dénoncer la "professionnalisation" du cursus scolaire qui fait que l'école n'apprend plus à vivre en société elle se résigne de plus en plus à, au mieux, apprendre un métier alors que pour la plupart des jeunes, l'apprentissage serait largement suffisant.)
Bref, j'aime assez la métaphore du territoire qui cède et des failles qui se forment aux endroits les plus sensibles. La barbarie ne trouve pas ses origines dans les quartiers sensibles mais bien dans l'effondrement de la civilisation que l'on ne doit pas aux arabo-musulmans mais bien à notre abandon de tout projet de société et notre soumission au modèle américain d'individu-consommateur.
Les gens de Riposte Laïque se sont posé les bonnes questions, y ont apportés de mauvaise réponse et croient avoir raison parce que ils ont le sentiment d'être regardé de travers. C'est le drame des gens qui se complaisent dans la marginalité et qui en vienne à opter pour la stratégie du pire.
Rédigé par : Jb | 29 juillet 2010 à 13:59
> Pascal
Non, je veux comprendre votre raisonnement. Votre enquête ne montre qu'un écart de 3 points entre les très pratiquants et les peu pratiquants, ne me semble pas pouvoir justifier des conclusions définitives du genre : l'islam rend violent !
Oh et puis merde, je ne vous force pas à vous intéresser à moi et à mes textes. Si vous ne voulez pas discuter, contenter vous de vous énerver en silence !
> Jb
"Ils croient avoir raison parce que ils ont le sentiment d'être regardé de travers. C'est le drame des gens qui se complaisent dans la marginalité et qui en vienne à opter pour la stratégie du pire"
J'adore !! C'est si juste. C'est quelque chose qu'il faut toujours avoir en tête. Tout le monde peut tomber dans ce piège à un moment ou à un autre.
Heu ... ce n'est pas le territoire qui craque dans mon image, c'est le système.
Rédigé par : Malakine | 29 juillet 2010 à 14:13
@ Malakine: superbe texte!
Une question toutefois, parce que ça me défrise... Pourquoi, lorsqu'on évoque la féminisation des valeurs, sont toujours évoquées les analyses de Clouscard, Soral et Zemmour alors que celle de Touraine est autrement pertinente, voire (beaucoup) plus?
Rédigé par : RAS | 29 juillet 2010 à 17:25
> RAS
Merci. J'espère que tu aimeras autant la suite. C'est du lourd !
Parce que je ne connais pas Touraine, mais l'intérêt des blogs - et en particulier de celui-ci - c'est de partager des réflexions et des références. Donc si tu as des liens ou des développement à proposer sur la féminisation selon Touraine, je suis preneur et je pense que je ne serais pas le seul.
A ce soir pour la suite : "Comment lutter contre la dé-civilisation 1/2) :-)
Rédigé par : Malakine | 29 juillet 2010 à 17:59
@Malakine
Merci mais désolé pour l'approximation et pour les fautes qui nuisent gravement à la lecture de mon commentaire posté à la hâte.
Rédigé par : Jb | 29 juillet 2010 à 18:48
@ Malakine: je viens de trouver ça:
http://php.bm-lyon.fr/video_conf/upload/video_06_10_06_tout.ram (conférence)
http://php.bm-lyon.fr/video_conf/upload/06_10_06_qr.ram (questions-réponses)
C'est un bouquin passionnant mais qui, dois-je le signaler, m'a un petit peu fait mal au ventre... Aussi, je ne comprends toujours pas comment il se fait que ce livre écrit par un universitaire de cette trempe n'a jamais fait l'objet de la moindre polémiquette.
Rédigé par : RAS | 29 juillet 2010 à 19:34
Pardon, les liens proviennent de cette page:
http://php.bm-lyon.fr/video_conf/detail.php?id=38
Rédigé par : RAS | 29 juillet 2010 à 19:45
Je suis assez d'accord avec les derniers billets de Malakine et D. Desgouilles. La féminisation est bien réelle et je dois dire que c'est (fort heureusement) rattrappé par des immigrés et fils d'immigrés qui ne l'ont pas été ! je suis très souvent d'accord avec Zemmour, il est très fin.
maintenant je reste persuadé que l'Islam créé les problèmes que vous débatez tous parce qu'il n'a pas fait l'effort qu'avaient fait les religions historiques de France il y a longtemps (Catholiques, protestants et juifs). Il ne l'a pas fait parce qu'il n'était pas ou peu en France, il est don en retard là dessus. Mais il a toujours été majoritaire dans les pays arabes... pourquoi aurait-il fait un effort avant?
Ce n'est pas propre à l'Islam c'est propre à une religion forte qui a toujours été majoritaire. L'Islam doit accepter de n'être qu'une minorité.
Je reste persuadé que l'Islam le fera cet effort, si et seulement si on redevient intransigeant. Idem pour la violence, qui comme d'habitude est enflammée par l'extrêmisme religieux, mais qui vient à l'origine du laxisme.
Pour répondre à Malakine simplement... Oui je trouve qu'on a été laxiste, regardez le Quick hallal !
ps : restons courtois, ce n'est qu'un débat Pascal
Rédigé par : AntoineLyon | 29 juillet 2010 à 20:01
Mauvaise nouvelle, je pose un commentaire chez toi, tu en feras ce que tu voudras.
Sur ce qui nous rapproche, et cet aspect n’est pas des moindres, il y a ton analyse sur les relations entre la montée de la violence et celle du narcissisme.
Elle est quasi obligatoire d’après moi puisque l’individualisme libéral n’a rien d’autre à opposer au polymorphisme anarchique de ce dernier qu’un improbable « patriotisme du droit » (pour reprendre un concept curieux de l’ineffable Jurgen Habermas, l’idole des bobos européistes), lui-même vérolé par l’inflation d’un juridisme absurde et la guéguerre procédurale des intérêts particuliers. A part ça, rien ! Rien que la volonté de puissance de feu les citoyens, c’est-à-dire les ayants droits, chacun ayant la ferme intention de fixer lui-même ses propres limites.
Ce que je t’ai toujours reproché par contre c’est faire de ce diagnostique très juste, mais aussi très général -en ce qu’il concerne l’ensemble de la civilisation occidentale et cela quels que soient les particularismes anthropologiques de celle-ci- une sorte de sésame miraculeux pour expliquer et résoudre la situation bien spécifique de la France.
Tu n’as jamais répondu par exemple à l’argument que t’as toujours opposé Yann, celui qui pose un simple rapport arithmétique entre les communautés. Je précise à titre d’avertissement que je ne fais pas de focalisation de principe sur la communauté « arabo-musulmane » ( ?), ce qui semble être par contre ton obsession (et celle de Riposte Laïque je te le concède, mais j’ai tenté de t’expliquer jadis pourquoi la montée d’un communautarisme français anti-religieux était désormais pour moi inévitable). Celle-ci nous pose des problèmes pour l’instant, mais je te renvois à ce que j’ai écrit récemment chez Yann sur le danger autrement plus redoutable que poseras plus tard la coexistence entre cette communauté et celles originaires d’Afrique sub-saharienne.
En attendant, qu’est-ce qu’on fait donc d’une immigration porte ouverte (surtout de par la duplicité gracieuse de notre nabot en chef) alors que l’intégration au modèle français ne le permet plus, d’abord de par une situation économique catastrophique (et dont on ne voit pas comment elle pourrait se redresser de si tôt) et surtout parce que le simple rapport en nombre entre les communautés le rend impossible , soit de fait, soit par mimétisme culturel (même à Saint-Flour on se réclame du ghetto par référence imaginaire au 9-3).
Tu nous proposes en fait une sorte de multiculturalisme à la française que je récuse pour deux raisons :
- D’abord (et accessoirement) je le trouve contradictoire avec ton aversion pour l’individualisme narcissique, puisque je crois que le multiculturalisme, sous ses formes contemporaines largement construites (voir les formes caricaturales qu’il a pris aux USA et qui avaient été dénoncées jadis par le journaliste Edward Behr dans « Une Amérique qui fait peur », où il décrivait des gens se réclamant mordicus d’une communauté particulière pour des prétextes futiles, culinaires notamment), est obligatoirement lié à ce même individualisme narcissique, lui-même ayant explosé a la faveur du mondialisme libéral.
- Surtout, je récuse TOTALEMENT cette idée que la France ait pour principal trait de caractère qu’elle soit une société multi culturelle. Si tu délaisses le simple angle de vue géographique, avec sa composante humaine, pour aborder celui de l’histoire politique du pays, la nation française s’est toujours construite CONTRE le multiculturalisme. Cette construction a été réalisée d’abord à pas feutrés et régionalement par l’ordre féodal et chrétien, puis s’est affirmé par l’état absolutiste royal contre les coutumes et les particularismes locaux (que l’on songe à la violence qu’à constituée pour les populations sous Louis XIV l’instauration d’une fiscalité royale uniforme sur tout le territoire). C’est sur ce long travail d’uniformisation que la république a pu étendre ses principes universalistes.
Il y a sur ce dernier point une incompatibilité absolue qui empêchera toujours nos deux points de vue de se rapprocher. Il en découle d’ailleurs un autre sujet sur lequel je suis logiquement tout autant intransigeant. Si une politique migratoire à pour résultat flagrant d’installer un profil de société complètement étranger à la simple RAISON D’ETRE de la nation de par son histoire –et je ne parle ici même pas « d’identité nationale »- je considère comme un « casus belli » vis-à-vis des élites de ce pays que la population ne soit pas consultée sur cette question, pas plus qu’elle ne l’a été par le passé. Si, dans tes propositions réputées concrètes, ne figure aucune disposition allant en ce sens, je pense, toujours en toute logique, que nous n’aurons jamais grand-chose à nous dire sur ce chapitre capital.
Plus dans le détail, j’ai noté, parmi les florilèges qui mont heurté:
« Cependant, s’il y a quelque chose à laquelle je ne crois pas du tout - mais alors pas du tout du tout - c’est la possibilité de transformer une société et une culture, dominante ou minoritaire, par la répression policière et la sanction pénale. »
Mais qui cherche à transformer qui dans cette affaire ? Je ne crois pas non plus, je l’ai énoncé plus haut, que l’on puisse imposer à une population donnée de cohabiter brutalement avec des mœurs et des pratiques complètement étrangères à sa culture et son histoire. Et si cela est fait par violence symbolique, avec le sourire de velours charmeur masquant la main inexorable, cela peut-être pire que la coercition déclarée, car au désarroi s’ajoute le sentiment d’avoir été berné.
Ton exemple qui suit sur la Russie ne tient pas debout, dans la mesure où les communistes ont tenté d’éradiquer un fait religieux qui faisait partie intégrante de l’histoire et la culture de ce pays depuis un bon millénaire. Les communistes ont été bus par le fameux buvard du Général de Gaulle, lequel buvard représentait aussi des icônes orthodoxes. Aucun mystère là-dedans.
Dans l’exemple de l’islam en revanche, celui-ci a réellement débarqué chez nous en force depuis moins un demi-siècle, et il faudrait malgré tout l’accepter quelles que soient la forme sous laquelle ses ouailles veulent l’imposer à notre vie publique ? Et cela par-dessus le marché dans un pays qui s’est construit principalement dans la contestation des religions monothéistes entre elles, puis du fait religieux monothéiste en lui-même ! (J’insiste beaucoup sur le terme monothéiste, car tu sembles aussi généraliser du religieux au culturel en totalité, alors que c’est le monothéisme qui pose des problèmes si spécifiques à notre république. Quelqu’un a parlé du vrai danger que constitue la chine en regard de l’islam. Je sais bien que les chinois vont nous poser d’immenses problèmes, mais j’ai le regret de lui dire qu’ils ne seront pas des problèmes d’ordre religieux).
Tes références à l’exemple russe reviennent aussi bizarrement un peu comme des spams au graphisme figé, comme si nous n’avions pas déjà débattus longuement de cette question, et comme si les français devaient faire semblant d’oublier leur histoire si particulière pour se croire forgés mentalement par celle non moins unique de l’immense empire russe.
Les religions cohabitent paisiblement en Russie parce que l’homme russe d’un lieu culturel particulier a été forgé par l’histoire de l’empire, lequel lui a imposé un surmoi autoritaire, depuis les tsars jusqu’au pouvoir actuel en passant par celui des communistes (cela n’a tout de même pas été une partie de plaisirs floraux cette aventure là, répression et sanction de tout ordre incluses !). Et dans la psyché de chaque citoyen russe l’homme russe particulier accepte la tutelle de l’homme russe impérial, d’où cette cohabitation inédite d’une grande tolérance mutuelle de cultures très diversifiées sous l’autorité d’un pouvoir qui n’a jamais été celui des poètes.
Je te ferai quand même remarquer, qu’ici, en France, à Grenoble, ce qui énerve le plus les russes que je connais (installés déjà de longue date, ils n’arrivent toujours pas à s’y faire), c’est précisément notre prétention (plutôt la tienne, pas la mienne) à vouloir faire cohabiter des particularismes sans la référence à une autorité tutélaire qui ne se contente pas d’être arbitre MAIS QUI DECIDE POUR TOUT LE MONDE ET EN DERNIER RESSORT. Pour juger les évènements actuels qui défraient la chronique, ils n’ont d’ailleurs pas nos précautions de langage et, si tu y tiens vraiment, je t’invite à aller leur expliquer tes théories sur la vanité de la répression policière et de la sanction pénale.
Ton exemple de la Belgique (mes origines sont belges si tu l’as oublié) pour illustrer les effets contre productifs d’une politique répressive sur le divorce entre les communautés tombe tout autant à côté de la plaque. D’après ce que je sais de l’histoire de mon pays d’origine, ce n’est pas l’autoritarisme et le joug policier exercé par la monarchie belge qui a créé le problème communautaire entre les flamands et les wallons ! Le communautarisme flamand est l’exemple même d’un sentiment identitaire totalement construit de manière récente (comme les formes occidentales de l’Islam sont à mon avis totalement construites par la modernité, je renvois dos à dos Malalkine et Riposte Laïque au moins sur cet aspect), et qui a prospéré au point de mettre en péril l’unité du pays, parce qu’il n’a jamais trouvé en face de lui un pouvoir fédéral assez puissant pour le domestiquer. (Inutile de me sortir l’argument des mouvements flamands pro-nazis pendant la guerre. Ces exactions sont venues du fait de la présence d’une présence occupante, laquelle a permis a des groupes minoritaire de « s’exprimer » à loisir (comme les persécutions des juifs en France du reste), et les flamands ont été très loin d’avoir tous collaboré avec les nazis).
Enfin cela :
(…) « Dans les deux camps, sans compter les inévitables innocents pour faire pleurer dans les chaumières et faire péter l’audimat des JT ».
Désolé, elle a peut-être dépassé ta pensée, mais je trouve cette phrase dégueulasse, et surtout moralement contre productive. D’avance, tu fais passer aux profits et pertes de l’audimat toutes les saloperies annoncées, ce qui implique en quelque sorte que tu as déjà choisi ton camp : « De quoi ? Des lynchages ! Des viols ! Mais c’est bien sûr encore un coup du nabot pour faire pleurer dans les chaumières ! ». Dans les guerres, et particulièrement dans les conflits civils, on pleure effectivement beaucoup dans les chaumières, mais cela sans grande considération pour l’audimat, dont je te fais remarquer au passage que rien ne t’oblige à avoir les yeux scotchés dessus. A moins bien sûr que tu n’aies définitivement choisi de prendre l’humanité pour des gueux (renseigne toi il y a eu des moments où les meilleures propagandes se sont malgré tout plantées).
Pour conclure, je souhaite aussi terminer une discussion passée là où nous l’avions laissée, à son point intrinsèquement essentiel :
Si l’on considère les trois grands meneurs de jeu de l’histoire du football français, Kopa, Platini, Zidane, il est possible de rapprocher le style de Kopa et celui de Zidane. Tous deux en effet étaient des meneurs de jeu « balle au pied », dont l’efficacité reposait avant tout sur leur capacité à conserver le ballon grâce à la haute créativité de leur dribble. C’est par ce moyen qu’ils déstabilisaient avant tout les défenses adverses. Cette technicité avait ses limites, celles de se retrouver souvent dans l’impossibilité de réaliser le dernier geste victorieux. Finalement, ces deux joueurs, essentiels à leurs équipes respectives, auront marqué peu de buts en regard du bilan du troisième larron, Michel Platini. Celui-ci se distinguait des deux autres par une technique dépouillée, mais terriblement efficace, qui lui permettait avant tout d’exploiter sa vision du jeu unique et de « faire tourner » l’équipe à son profit. Dans la première phase de sa carrière (il s’est beaucoup plus impliqué dans le jeu personnel après son transfert à la Juve), Platini avait quelque chose de frustrant pour l’observateur (ce qui avait fait dire au grand Beckenbauer que « s’il l‘avait dans son équipe il lui planquerait ses jumelles »). On se demandait bien ce que fichait sur le terrain se type précautionneux et un peu lent qui ne gardait jamais la balle pour lui. On comprenait seulement quand il adressait la dernière passe décisive à un coéquipier, ou, le plus souvent, quand il se retrouvait ni vu ni connu devant le but pour marquer lui-même, ce qu’il faisait sans pitié.
J’espère que cette réflexion t’aura porté conseil…
Rédigé par : Daniel | 30 juillet 2010 à 05:20
> RAS
Je me suis tapé une heure de la vidéo de la conférence hier soir, et pas un mot sur la féminisation. Et d'ailleurs, je n'ai pas retenu grand chose, mais peut-être parce que je chattais en même temps sur Facebook. Bref, je n'en sais pas plus sur l'antiféminisme d'Alain Touraine.
> Antoine
L'afafire des restaurants Hallal est très récente. Je ne doute pas qu'elle entraînera assez vite une réaction règlementaire pour interdire toute distribution d'aliments exclusivement "communautaires". Je suis d'ailleurs favorable à une telle réglementation, je le dis tout de suite.
Attention tout de même à ne pas trop personnaliser l'Islam. Ce n'est pas un acteur social en tant que tel, mais un système de croyance. Les seuls acteurs dont on doit parler ce sont les musulmans de France.
> Daniel
Je prends le temps de te répondre en détail.
Rédigé par : Malakine | 30 juillet 2010 à 10:13
Sur la spécificité française
En écrivant, je me suis souvent demandé si je devais parler de la société française au singulier ou des sociétés occidentales au pluriel. J’ai choisi de ne faire porter le propos que sur la France parce que mon analyse repose sur une dérive d’un système individualiste égalitaire et qu’il me semble que l’atomisation n’a pas atteint un tel degré chez nos voisins.
Sur l’immigration et le rapport numérique entre les communautés
Je n’ai effectivement pas encore parlé dans le texte de l’immigration, parce que je n’en ai pas eu besoin à ce stade pour développer mon propos. Mais rassure toi, accepter une dose de multiculturalisme ne signifie pas être immigrationniste. On en parlera plus tard, mais sache qu’il me semble nécessaire de fermer totalement l’immigration, notamment en mettant fin à l’immigration familiale, même si cela doit avoir pour effet d’interdire aux français de souche d’aller chercher des femmes à l’autre bout de l’Europe.
Jusque là, j’ai raisonné exclusivement de manière statique, en prenant en compte l’état de la population telle qu’elle était. On verra plus tard l’aspect dynamique et la question des flux.
Sur le multiculturalisme
Bizarrement, je suis en accord avec tout ce que tu as écrit sur le sujet. Comme quoi, nos positions ne doivent pas être aussi éloignées que ça.
Maintenant pour te répondre, je vais adopter la même technique, celle de la caricature et la diabolisation des mots, pour renverser le propos et ciblé ce qui me semble être l’antithèse du multiculturalisme, c'est-à-dire l’égalitarisme à la française.
Je m’en méfie terriblement. Je connais la propension des Français à commencer à revendiquer l’égalité pour critiquer la hiérarchie ou pour défendre un idéal universaliste, et très vite sans qu’on s’en rende compte, on tombe dans un égalitarisme niveleur qui finit par ne supporter aucune idée même de différences factuelles de caractéristiques entre les hommes ou entre les peuples. Ce travers me semble extrêmement appauvrissant. Cet égalitarisme qui refuse d’accepter la moindre différence de caractéristiques ramène systématiquement tout au plus petit dénominateur commun.
A titre d’exemple, j’ai lu récemment dans une correspondance avec un proche idéologique, qu’on ne pouvait pas partager un repas avec un musulman parce que leurs contraintes alimentaires étaient trop fortes. Cet égalitarisme là, j’y suis farouchement hostile. Franchement, qu’est ce que ça peut bien nous faire que les musulmans ne mangent pas de proc, ne boivent pas d’alcool ou pratiquent le ramadan une fois par an ? Sur ces questions qui sont purement privées, qui n’ont rien de politique et qui ne me semblent menacer en rien l’unité et l’indivisibilité de la nation française, il me semble que c’est la tolérance qui doit prévaloir.
Que l’on contienne la pratique de l’Islam dans les limites acceptables par la république, 100% d’accord. Que l’on le combatte en tant que spécificité culturelle, en tant qu’identité ou traditions familiales, non ! Ce ne serait qu’un appauvrissement global. Ce que les musulmans perdraient en identité, les français ne le gagnerait pas pour autant.
Sur le droit pénal en tant qu’instrument de coercition culturel
« Mais qui cherche à transformer qui dans cette affaire ? » Clairement des gens comme Riposte Laïque qui font de la guerre contre l’Islam un objectif politique. Je dis et je maintiens qu’on ne peut techniquement pas modifier une culture et une identité par des voies pénales. Le pénal permet de corriger des comportements, pas d’amender une culture et des traditions. D’où mon exemple tiré de la religion orthodoxe en Russie.
Encore une fois, il ne s’agit pas d’accepter toutes les manifestations de l’Islam. On est en République et j’aspire à ce que la France redevienne un Etat souverain. La Capitulation et la soumission, c’est clairement pas mon truc. Je dis simplement qu’il faut prendre acte de l’existence d’une population musulmane sur notre sol depuis des décennies et de la nécessité de prendre l’habitude de vivre au cotés de manifestations de cette religion.
Sur le parallèle avec le multiculturalisme en Russie
Je sais pertinemment que la comparaison à ses limites. Néanmoins ton objection sur le surmoi autoritaire des russes ne tient pas la route. Premièrement parce que la « dictature de la loi » Poutinienne ressemble très étrangement à notre « primauté de l’intérêt général » Les cultures politiques ne sont pas si éloignées que cela. J’ai pu le constater en Russie à l’occasion d’une longue discussion avec un professeur de science politique francophone. Les deux peuples se représentent le pouvoir politique comme devant être fort, souverain, unifié, centralisé et efficace.
Deuxièmement parce que présupposer que le modèle ne s’appliquerait pas en France au motif que les français sont dépourvu de surmoi autoritaire, revient directement à légitimer le polymorphisme anarchique de l’individualisme libéral que tu critiquais au début. Oui, les Français doivent aussi réapprendre à se doter d’un surmoi autoritaire, car c’est la condition pour la vie en société et la survie de toute civilisation !
Je précise que je n’apprécie guère l’expression « des spams au graphisme figé »
Sur la vanité de la répression policière et de la sanction pénale
Je te renvoie à mon dernier texte et à sa suite. Tu pourras les faire lire à tes amis russes. Je dis et je maintiens qu’en l’état actuel de notre système pénal, tu peux interpeller autant de casseurs que tu veux et les envoyer en prison, tu ne les changeras pas pour autant et ils reviendront dans le quartier encore plus mauvais et agressifs qu’auparavant. Encore une fois, le pénal pur est incapable de changer la nature des gens. Ce n’est d’ailleurs pas son rôle.
Sur le parrallèle avec la Belgique.
C’est toi qui est à coté de la plaque ! Ce n’est effectivement pas l’autoritarisme et le joug policier de la monarchie Belge qui a créé les tensions linguistiques ! Je ne sais pas quel crétin t’a dit ça et si tu l’as lu sous ma plume, je t’invite à prendre le temps de lire mes textes avant de les commenter.
C’est tout simplement la politique de purification linguistique des flamands, particulièrement dure et autoritaire à l’égard des Francophones, notamment dans les communes à facilités qui exacerbe les tensions communautaires. Dès lors qu’une communauté se met à vouloir utiliser des moyens coercitifs pour faire plier l’autre et la transformer à son image, les tensions s’exacerbent ! J’ai eu récemment une discussion très instructives dans un coffee avec un Wallons. Je n’imaginais pas à quel point les tensions étaient vives et se manifestaient dans les actes de la vie quotidienne. La situation est vraiment préoccupante la bas.
Désolé si ce que je vais dire va te sembler être de l’angélisme droit de l’hommiste, mais à mon sens, lorsqu’il y a des tensions communautaires, la solution est que les communautés, se parlent, échangent, vivent ensemble acceptent leur différences, recherche ce qui les réunit plutôt que se crisper sur leurs différences. C’est pourquoi je refuse de tomber dans le piège de la communautarisation de nos problèmes sociétaux.
Selon moi c’est une erreur grave que de cibler l’islam pour vouloir s’en prendre à l’hyper-violence, au communautarisme ou à la décivilisation. Les causes sont ailleurs et elles sont aussi en nous.
Rédigé par : Malakine | 30 juillet 2010 à 11:04
@Malakine: oups, désolé...
Chez Touraine, il ne s'agit pas d'anti-féminisme mais de post-féminisme, il parle d'une société de femmes (bigre!). "Un nouveau paradigme" est plutôt un manifeste sociologique, pas vraiment un pamphlet politique.
http://www.adreuc.org/html/pdf/Penser_Autrement.pdf
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=56&id_article=9813
http://jbarbo00.blogspot.com/2007/11/alain-touraine.html
http://www.republique-des-lettres.fr/258-alain-touraine.php
J'espère qu'il y a là de quoi éveiller à nouveau ta curiosité sur cette oeuvre; je crois qu'elle est indispensable (n°4395, Le Livre de Poche, Fayard).
Rédigé par : RAS | 30 juillet 2010 à 11:13
Ah oui, j'oubliais. Je te le dis, mais je pense aussi à d'autres, ce que vous faites avec vos blogs, c'est... comment dire? Merci! Je suis fan addict, maintenant!
Rédigé par : RAS | 30 juillet 2010 à 11:19
http://e-south.blog.lemonde.fr/2007/07/09/le-monde-de-femmesconversation-avec-alain-touraine/
Encore un, maintenant il y a le choix!
Rédigé par : RAS | 30 juillet 2010 à 11:27
« 1. Le point de départ est bien la globalisation, conçue non seulement comme une mondialisation de la production et des échanges, mais surtout comme une forme extrême de capitalisme, comme séparation complète de l’économie et des autres institutions, en particulier sociales et politiques, qui ne peuvent plus la contrôler.
2. Cette dissolution des frontières de toutes sortes entraîne la fragmentation de ce qu’on appelait la société.
3. L’écroulement consécutif des catégories sociales d’analyse et d’action n’est pas un événement sans précédent. Dans les débuts de notre modernisation, nous avons pensé les faits sociaux en termes politiques – ordre, désordre, souveraineté, autorité, nation, révolution – et ce n’est qu’après la révolution industrielle que nous avons substitué aux catégories politiques des catégories économiques et sociales (classes, profit, concurrence, investissements négociations collectives). Les changements actuels sont si profonds qu’ils nous conduisent à affirmer qu’un nouveau paradigme est en train de se substituer au paradigme social, comme celui-ci a pris la place du paradigme politique.
4. L’individualisme qui triomphe sur les ruines de la représentation sociale de notre existence révèle la fragilité d’un moi constamment modifié par les stimulations qui s’exercent sur lui et l’influencent. Une interprétation plus élaborée de cette réalité insiste sur le rôle des médias dans la formation de ce moi individuel dont l’unité et l’indépendance semblent alors menacées.
5. Mais cet individualisme a aussi une tout autre dimension : dans une société où nous dépendons non seulement des techniques de production, mais aussi des techniques de consommation et de communication, nous cherchons à sauver notre existence individuelle, singulière. Dédoublement créateur puisqu’il fait naître à côté de l’être empirique un être de droits, qui cherche à se constituer en acteur libre à travers la lutte pour ses droits.
6. Nous avons toujours eu une image de notre créativité, mais cette image a longtemps été projetée au-delà de notre expérience propre. Elle a pris des figures successives : Dieu, la nation, le progrès, la société sans classe. Or, aujourd’hui, c’est directement, sans discours intermédiaire, que nous consacrons à la recherche de nous-même une importance centrale. Cette volonté de l’individu d’être l’acteur de sa propre existence est ce que je nomme le sujet.
7. Le sujet n’existe comme principe d’analyse qu’à condition que sa nature soit universelle. Comme la modernité, qui est son expression historique, il repose sur deux principes fondamentaux : l’adhésion à la pensée rationnelle et le respect des droits individuels universels, autrement dit qui débordent toutes les catégories sociales particulières. Historiquement, le sujet moderne s’est incarné d’abord dans l’idée de citoyenneté, qui a imposé le respect des droits politiques universels par-delà toutes les appartenances communautaires. Une expression importante de cette séparation de la citoyenneté et des communautés est la laïcité, qui sépare l’Etat des Eglises.
8. Pendant la période dominée par le paradigme social, c’est la lutte pour les droits sociaux (et en particulier pour le droit des travailleurs) qui a été au centre de la vie sociale et politique.
9. Aujourd’hui, l’installation du paradigme culturel met au premier plan la revendication de droits culturels. De tels droits s’expriment toujours par la défense d’attributs particuliers, mais ils confèrent à cette défense un sens universel.
10. Sur les ruines de la société ébranlée et détruite par la globalisation surgit un conflit central entre, d’un côté, des forces non sociales renforcées par la globalisation (mouvement du marché, catastrophes possibles, guerres) et, de l’autre, le sujet, privé du soutien des valeurs sociales qui ont été détruites. Le sujet peut même, le cas échéant, être refoulé dans l’inconscient par la domination de ces forces matérielles.
11. Mais ce combat n’est pas perdu d’avance, car le sujet s’efforce de créer des institutions et des règles de droits qui soutiendront sa liberté et sa créativité. La famille et l’école notamment sont l’enjeu de ces batailles.
12. Cet individu, transformé par lui-même en sujet, n’est-il pas condamné à l’isolement, à rester privé de communication avec « les autres » ? La réponse à cette question est d’abord qu’il ne saurait y avoir de communication sans langue commune. Celle-ci est la modernité. Mais il n’y a pas de communication possible non plus sans reconnaissance des différences qui existent entre les acteurs réels. Cette complémentarité est obtenue dès lors qu’on sépare la modernité, qui est la référence commune de tous ceux qui veulent communiquer, et les modernisations, qui combinent toujours la modernité avec des champs culturels et sociaux différents les uns des autres. Aucune société n’a le droit d’identifier sa modernisation à la modernité. On ne fait du neuf qu’avec du neuf et du vieux à la fois.
En particulier, les pays occidentaux, qui ont avancé plus vite que les autres vers la modernité, doivent reconnaître à la fois qu’ils n’en ont pas le monopole et qu’elle est présente aussi dans les autres modes de modernisation, à l’exception de ceux qui s’opposent complètement à elle.
13. Retour à l’histoire. Le modèle de modernisation occidental a consisté à polariser la société en accumulant des ressources de tous ordres dans les mains d’une élite et en définissant négativement les catégories opposées, constituées comme inférieures. L’efficacité de ce modèle a été si grande qu’il a conquis une grande partie du monde. Mais, par nature, il a été chargé constamment de tensions et de conflits qui opposaient les deux pôles.
14. Au cours des deux derniers siècles, les catégories infériorisées, en particulier les travailleurs, puis les colonisés et presque au même moment les femmes, ont formé des mouvements sociaux pour se libérer. Ils y sont en grande partie parvenus, ce qui a eu pour premier effet d’atténuer les tensions inhérentes au modèle occidental mais aussi son dynamisme. Un grand danger menace cette partie du monde : celui de ne plus être en mesure de concevoir des objectifs et de ne plus être capable d’affronter les conflits nouveaux.
15. Un nouveau dynamisme n’est susceptible de voir le jour que sur la base d’une action qui parviendrait à recomposer ce que le modèle occidental a séparé, en dépassant toutes les polarisations. Cette action est déjà manifeste, par exemple dans les mouvements écologiques et dans ceux qui luttent contre la globalisation. Mais ce sont les femmes qui sont et seront les actrices principales de cette action, puisqu’elles ont été constituées en tant que catégorie inférieure par la domination masculine et qu’elles mènent, au-delà de leur propre libération, une action plus générale de recomposition de toutes les expériences individuelles et collectives. »
Extrait de : Alain Touraine ; Un nouveau paradigme, Pour comprendre le monde aujourd’hui ; pp 381-386.
Je me demande si je n’ai pas abusé…
Rédigé par : RAS | 30 juillet 2010 à 14:26
Pour solde de toute fatigue, courtoisement.
DE QUELQUES BROUTILLES :
« Spam au graphisme figé » :
C’était effectivement conçu pour t’énerver. J’avais peur que tu me répondes mollement et j’ai horreur de ça, cela fait condescendant. Je te remercie donc chaleureusement pour ta réponse énergique.
La Belgique :
Non tu n’es pas un crétin, j’avais remarqué merci, mais quelqu’un qui balise souvent mal son itinéraire. Je regrette, j’ai ton paragraphe sous les yeux et je constate toujours que tu passes du coq (la violence d’état exercée contre des groupes sociaux désignés comme des ennemis) à l’âne (l’exemple belge, avec deux communautés qui se replient sur leur identité, se rejettent et s’ignorent). Tu as sans doute voulu prendre cet exemple simplement à titre de symbole fort, mais, n’ayant pas vu l’écriteau (admettons que ce soit moi le crétin, d’ailleurs j’ai eu laborieusement le BEPC en 68), je n’ai pas vu le rapport non plus.
Comme tu le reprécises toi-même, les tensions linguistiques en Belgique ont résulté avant tout non pas d’une quelconque « violence de l’état », mais d’un long travail de sape de la part d’un lobby communautaire qui vient de très, très loin, demande à ton Wallon. (Déjà dans les années soixante dix, à Anvers, j’avais pris l’habitude de parler anglais dans les bars, parce que cela m’était arrivé plusieurs fois de ne pas me faire servir après avoir parlé français).
Malentendu certes, mais sans matière à diablerie.
DE LA DIABOLISATION DES MOTS EN GENERAL :
Ta tendance à toi serait plutôt de dénoncer le diable là où il n’est pas, et pas seulement derrière les mots. Quand tu parles de Riposte Laïque comme des « boute feux à la solde d’un pouvoir en perdition», tu fais dans la bonne vieille rhétorique de « machin qui fait OBJECTIVEMENT le jeu de machin ». Cela me rappelle bien des diabolisations, camarade !
Je t’ai dit que je n’étais pas un fan inconditionnel de Riposte Laïque, et je suis très dubitatif de voir ces gens assimiler leur combat pour une laïcité intransigeante à « la lutte contre le fascisme ». Parce que cette rhétorique aussi là a des heures de vol, Chers Camarades !
Simplement le succès de ce mouvement me stupéfie et m’amène à m’interroger, et tenter (je t’ai dit que j’avais le BEPC ?) de remettre en perspective l’avenir des affrontements politiques à venir dans ce pays. Ni plus, ni moins.
DE L’ENVIE DU PENAL :
Oui, j’ai lu ton dernier texte et tes propositions en matière pénale. Je les trouve très bien, mes amis russes vont certainement apprécier. J’espère aussi que des tas de lecteurs et correspondants de RL les lieront aussi, je suis sûr qu’ils y trouveront tous les éléments positifs qu’ils souhaitent (toi aussi tu devrais mieux lire RL, surtout le courrier des lecteurs). J’ai d’ailleurs peine à croire que la personne qui a écrit cela est la même qui m’a ratiociné des affirmations bizarres sur la fonction du droit pénal dans son commentaire.
« Encore une fois, le pénal PUR est incapable de changer la nature des gens ». Non tu n’as pas besoin de le répéter, je le savais. Le droit pénal étant la sanction de la loi, elle-même expression de la volonté générale, je ne vois pas très bien comment il pourrait être « pur ». Le droit pénal « pur » ne peut venir que de la volonté divine : c’est le Décalogue, ou le Coran…
Tu veux sans doute parler du droit pénal SEUL. En ce cas d’accord, mais j’imagine aussi que personne n’en doute. Il faut simplement un temps à tout. Il y a des tas de situations où, faute d’outils miraculeux capable de raccourcir le long terme à volonté, nous n’avons que le droit pénal sous la main pour gérer le court terme et l’urgence, avec toutes ses imperfections. Celles-ci sont de toute façon préférables à l’absence de sanction en cas d’infraction grave, si l’on ne veut pas voir les justiciables mortifiés se faire justice eux-mêmes, et il n’y a pas plus de drogués heureux que de droit pénal parfait.
Tu me dis que dans l’état actuel des choses, le pénal fabrique des récidivistes, mais la récidive aussi en principe est prévue par la loi, expression de la volonté générale. D’accord, nous n’en resterons pas là, c’est entendu (il est vraiment très bien ton dernier texte !).
Finalement, nous n’aurons peut-être pas besoin d’un surmoi autoritaire pour rétablir l’efficacité de la loi en France (dommage, de nombreux lecteurs de RL commençaient à saliver). Simplement une volonté majoritaire énergique qui s’exprime à travers des institutions qui croient en elles-mêmes. Cela s’est déjà vu en France.
Heureusement que tu conclus ton paragraphe, parlant du droit pénal « pur », par un magistral « d’ailleurs ce n’est pas son rôle ». Je respire. Je m’apprêtais à faire ma prière, prosterné vers le Grand Est.
DU POIDS DES MOTS ET DE LA LEGERETE DE LEUR EMPLOI
Non camarade ! Il n’y a qu’un rapport ténu entre la « dictature de la loi » poutinienne et notre sens de l’intérêt général. Le sens de l’intérêt général est une donnée propre à toute société moderne ou non, sans quoi il n’y a pas de société viable possible (je me demande aussi s’il existe un pays dans la culture occidentale qui actuellement ne rêve pas d’un exécutif « fort, souverain, unifié, centralisé et efficace » ? Les états fédéraux ? Ils en rêvent tous à l’échelon de leur état fédéré particulier. Aux Etats-Unis par exemple, cette tendance a été l’une des origines de la « guerre des Etats », il y a 150 ans).
Le sens de l’intérêt général en France s’est exprimé récemment (à partir de la révolution) par le triomphe de l’universalisme républicain, concept symboliquement rassembleur qui n’a pas empêché le pays d’être ballotté par le jeu d’équilibre des trois pouvoirs, surtout le vieux conflit –récurrent sous la monarchie absolue- entre la loi (prérogative du parlement) et le règlement (prérogative du pouvoir exécutif). Un conflit qui a toujours reflété de manière métaphorique notre fond anthropologique complexe, tiraillé entre l’égalité au sein du groupe et la liberté propre à l’individu. L’universalisme républicain n’a été en fin de compte que l’astre nécessaire pour établir un peu de cohérence sur cette zone de turbulence permanente. En conséquence, si tu te méfies de l’égalitarisme français, « terriblement », moi je ne m’en méfie pas plus que ça. Je le considère comme un demi-mal à moitié nécessaire, puisque je sais qu’il ne prendra jamais le dessus dans la vie politique de notre pays et lui restera simplement tendanciel.
La dictature de la loi actuelle en Russie n’est qu’une formule boutade, désignant la primauté du pouvoir exécutif et réglementaire sur tous les autres, à la fois inspirateur et arbitre en dernier recours. Le moins que l’on puisse dire est que ce trait de caractère n’est pas récent non plus dans l’histoire de la Russie, en tant que condition obligée à la survie de ce vaste empire. Il trahit précisément une dimension qui a été absente de l’histoire de France : l’immensité de l’espace. Celle-ci a permis la préservation des cultures locales et leur coexistence au bout du compte harmonieuse, la main de fer du pouvoir autoritaire central maintenant la cohésion de l’ensemble des maillons de la chaîne.
Si tu croises à nouveau ton professeur de sciences politiques francophone, précise lui donc bien cela (outre naturellement que tu as en France un super pote qui a eu son BEPC à l’oral en 68) : « les français n’ont jamais pu voir dans leur remarquable diversité qu’une matière à établir un creuset commun, parce que d’une part leur fond anthropologique les y inclinait, MAIS SURTOUT PARCE QUE LEUR GEOGRAPHIE LE LEUR PERMETTAIT ». De mon côté je ne manquerai pas de transmettre l’info à ma vendeuse de croissants kirghize, laquelle est fort capable de comprendre aussi que nous ne referons jamais la dernière coupe du monde pas plus que la Russie en France.
DES MOTS VAGUES, ET DE LA VAGUE DES MOTS QUI PART EN VORTEX
Malakine, je sais que tu écrits beaucoup, très généralement des choses intéressantes et sensées. Je sais aussi que tu passes beaucoup de temps et d’énergie à répondre à tes contradicteurs, ce qui est tout à ton honneur, et te donne d’office droit à l’erreur, mais tout de même ! Tu ne crois pas par moment que nous ferions mieux de parler football (Kopa, Zizou, Platoche, tout ça) en toute futilité ?
Un exemple au hasard : « Encore une fois, il ne s’agit pas d’accepter toutes les manifestations de l’Islam » (OK Cousin, à quoi tu penses plus précisément ?), et un peu plus loin : « Je dis simplement qu’il faut prendre acte…de la nécessité de prendre l’habitude de vivre au cotés de manifestations de cette religion. » (OK cousin, les mêmes que tu désignais précisément dans ta phrase précédente ?). Et au beau milieu, cette annonce faite à Marie : « Je dis simplement qu’il faut prendre acte de l’existence d’une population musulmane sur notre sol depuis des décennies » (Ah bon ! Parce que cela n’a jamais été fait ? Il est pourtant très facile de parler chiffres à ce propos, comme Yann sait si bien le faire… J’en déduis que le jour où nous prendrons vraiment acte de la chose, selon tes critères, nous serons tous à poil, mais personne n’aura toujours rien vu !).
Qu’est-ce que la défense des principes universalistes républicains aussi ont à voir avec la triste anecdote à caractère tristement privé de ton Gustave, grand bobo la tête semble-t-il, qui entre un couscous thé à la menthe et la potence choisirait la corde !
Pour l’instant, et malgré leur rhétorique un tantinet guerrière qui n’est pas de mon goût, je constate que les gens de Riposte Laïque ne visent que des intrusions de la religion dans ce qui était défini jusque alors comme l’espace public. On peut être d’accord ou non avec eux, mais leurs positions à ce niveau est toujours sans ambiguïté, argumentée et cohérente.
ON SOLDE
Tu n’arrêtes pas de me dire qu’il y a des tas de choses sur lesquelles nous sommes d’accord, et je pense que tu es sincère en le disant. Moi aussi je me reconnais souvent dans ce que tu écrits. Pourtant, sur ce foutu problème de l’immigration, je vois bien qu’il y a une barrière entre nous et qu’elle est infranchissable. Il y a un signe qui ne trompe pas là-dessus, le fait que nous avons tous un mal fou à refréner nos émotions dès que l’on aborde la chose, d’où la fragilité de nos textes, qui deviennent alors facilement des objets de dérision (la prose qui précède en est un bel exemple, telle est la dure loi du foot mon cher Jean-Michel).
Peut-être que cette barrière est surtout révélatrice d’une autre cassure qui doit bien porter un nom ? « Ah ! La diversité fait la richesse d’une personnalité nous serine-t-on ». Personnellement, je la porte comme un boulet. Je me résume : Pied-noir marocain d’origine belge, ayant vécu quinze ans à Paris, huit ans aux Antilles et un quart de siècle au cœur des Alpes. C’est quoi alors, MA CULTURE, selon les apôtres de la diversité originelle. Le couscous, le casse dalle grand parisien, le boudin créole ou la truite aux amandes ? Foutaise ! Ma Culture, au sens fondamental, est ce ralliement quasi pulsionnel à un objet pourtant totalement symbolique qui est d’être français, qui est de me reconnaître dans un référent culturel tellement abstrait, mais dont j’ai l’impression qu’il ne m’a jamais été donné parce qu’il faisait déjà partie de moi-même à ma naissance. Retirez-moi ce référent, et toute cette belle diversité qui m’habite ne comblera rien du tout du vide ainsi créé. Parce qu’elle est creuse, et qu’elle ne signifie rien d’autre que des photographies de ma personne à un point donné dans le temps et dans l’espace.
Qu’est-ce que je deviens alors dans une société qui consacre le multiculturalisme, soit en bloc, soit par la tactique si chère aux libéraux de la boîte de pandore ouverte ?
Soit j’ai les moyens de vivre mon mensonge dans l’opulence et croire qu’effectivement j’ai été belge, marocain voire parisien (qu’est-ce que j’en ai à f….. de ce Paris d’aujourd’hui où je ne reconnais plus rien ni personne) et pourquoi pas Marquisien lors de ma dernière escapade aux antipodes, puisqu’il parait que l’ouverture d’esprit se confond avec le tourisme ou l’expatriation professionnelle (nuance !).
Soit je me trouve assez paumé et déculturé pour me bricoler une identité de remplacement à la Bilal (Ribery) et je me fais appeler moi Abou La Gaule (non Ducon ! Il n’y a pas de racisme là-dedans. J’aurais aussi bien pu dire « en allant baiser mes propre gosses chez les Mormons »).
Soit J’implose. Car si je n’ai jamais parlé d’identité nationale mais de « raison d’être », c’est qu’il s’agit bien de cela. Retirez moi cette raison d’être et je ne suis libéré de rien d’autre que de ce qui maintient mon unité profonde, mon équilibre.
Ce qui me sépare des mondialistes et des multiculturalistes, ce n’est pas la haine de l’autre, leur rapsodie favorite, mais leur haine à eux et leur dégoût (tiens un mot que j’ai souvent lu sous ta plume, Malakine) de ce que je suis authentiquement, parce que c’est ma propre chair que tous ces précieux méprisent.
L’immigration a été le moyen privilégié des élites mondialistes (et de leurs alliés utiles, les classes moyennes idiotes) pour installer en France ce qu’elles estiment être « la bonne société » rêvée, la société multiculturelle à l’anglo-saxonne.
Toute remise à cause de ce chantier a été rayée symboliquement de l’ordre même du langage sous l’appellation de racisme et de fascisme. C’est bien simple, le référent national pour ces gens là ne fait déjà plus partie de la carte de leur monde.
Revers de la médaille, les victimes de cette partie sinistre de poker menteur sont en train de passer du statut de pestiférés minoritaires (contenus dans l’île aux lépreux symbolique de la république agonisante, le Eff-haine), à celui de manants majoritaires. Cela ne sera pas sans conséquence.
J’ignore encore quelle forme prendra le retour de bâton. J’ai parlé d’une aventure possible vers un communautarisme inédit, lequel reprendrait les anciennes valeurs universalistes de la république avant tout pour s’affirmer en tant que groupe majoritaire ? C’est en effet amusant comme une fable. Mais rira bien qui rira le dernier.
Le danger majeur reste bien sûr que la figure de l’immigration devienne le masque symbolique unique de cette mondialisation détestée par ses innombrables victimes, parce que celles-ci n’y comprennent goutte, et que rien n’aura été fait pour qu’elles y comprennent quoi que ce soit. Ici tous les scénarios sont possibles, mais j’ai bon espoir que les citoyens, SOUS QUELQUE FORME POLITIQUE QUE CE SOIT, soient assez sages pour neutraliser tout bain de sang de diversion, et imposer un véritable frein à ce levier essentiel de la mondialisation que sont les flux migratoires. De nombreuses personnalités issues de l’immigration ou elles-mêmes immigrées seront preneuses.
Toutes les issues sont ouvertes aussi parce que les citoyens ne toléreront plus que l’on parle à leur place. La figure des classes moyennes intellectuelles, s’exprimant au nom du reste de la société par autorité morale, est morte. Les flagorneries télévisuelles l’auront tuée. Cette figure remontait à l’affaire Dreyfus, et il est probable que les français soient désireux d’en finir une bonne fois pour toute avec l’affaire Dreyfus (d’ailleurs s’il revenait, il n’est pas certain que le très universaliste et très républicain capitaine se montre hostile à cette perspective).
C’est aussi pour cette raison que je nourris un scepticisme croissant sur les grandes voix patenté des « républicains des deux rives », lesquelles appartiennent largement à ce courant historique déjà centenaire. Merci, j’ai déjà donné.
Je pense n’avoir rien oublié. Bonne continuation.
Rédigé par : Daniel Dresse | 31 juillet 2010 à 05:43
Désolé. pas le temsp de répondre ce matin. Départ imminent pour une journée à Europapark en famille.
J'imprime, je lis, et je réopnds dans le week end quand je peux.
Bon week end à tous !
Rédigé par : Malakine | 31 juillet 2010 à 07:56
@Daniel,
"Ma Culture, au sens fondamental, est ce ralliement quasi pulsionnel à un objet pourtant totalement symbolique qui est d’être français, qui est de me reconnaître dans un référent culturel tellement abstrait, mais dont j’ai l’impression qu’il ne m’a jamais été donné parce qu’il faisait déjà partie de moi-même à ma naissance."
Vous exprimez au plus juste ce que je ressens aussi en tant immigré russe de la seconde génération totalement intégré et à l'aise en France pays de ma naissance, de ma vie, de mes enfants et probablement de ma tombe.
Peut-être que c'est parce que je suis aussi titulaire d'un simple BEPC obtenu en 68, que je comprends les choses pas compliquées mais bien expliquées (lol)...
Rédigé par : baloo31 | 31 juillet 2010 à 15:12
> Daniel
Je me sens bien fatigué après un week end exténuant, donc je vais faire court.
Sur la Belgique, le discours à la RL me semble en tout point correspondre au communautarisme français anti-religieux dont tu parlais dans ton précédent commentaire et au nationalisme communautaire flamand. On peut constater in vivo pas loin de chez nous les effets de ce genre de posture et de politique. Une raison de plus de s'en méfier.
Il me semble que j'explique et que je développe cette notion qui t'a intrigué de droit pénal pur dans le dernier papier. En deux mots, c'est la pénitence sans dimension rééducative.
"L’immigration a été le moyen privilégié des élites mondialistes (et de leurs alliés utiles, les classes moyennes idiotes) pour installer en France ce qu’elles estiment être « la bonne société » rêvée, la société multiculturelle à l’anglo-saxonne"
J'ai une opinion bien plus sévère encore sur notre classe politique. Je crois qu'elle n'a rien planifié du tout !! L'ouverture des vannes de l'immigration procédaient uniquement de considérations morales droit-de-l'hommiste "On a le droit de se marrier avec qui on veut" "on doit accueillir notre part de la misère du monde" ect ... Il n'y avait aucune projet de société la dedans. En tout cas de la part de ceux qui l'ont mis en place. (Et voilà que je tombe moi aussi dans le piège de la psychologisation du débat !)
Et je finirais sur ce dernier commentaire, car j'ai compris que tu aimes que je réponde à tes provocations, alors allons-y ...
"Ta tendance à toi serait plutôt de dénoncer le diable là où il n’est pas, et pas seulement derrière les mots. Quand tu parles de Riposte Laïque comme des « boute feux à la solde d’un pouvoir en perdition», tu fais dans la bonne vieille rhétorique de « machin qui fait OBJECTIVEMENT le jeu de machin ». Cela me rappelle bien des diabolisations, camarade !
Deux points :
1- Lorsque tu auras publié des articles pendant 4 ans et que tu verras un la une des organes de la presse internet des articles avec ton nom dans le titre, où te fait passer pour un crétin en déformant tes propos, tu seras fondé à me donner des leçons sur la manière la plus élégante de fermer le bec à tes contradicteurs. En attendant, je fais comme je peux pour défendre ce à quoi je crois. C'est peut-être pas très élégant mais c'est efficace.
2- J'ai raison ou j'ai pas raison ? Le discours de Sarkozy à Grenoble, ne reprend t-il pas le discours rispotelaicard ? Ces gens là, ne préparent-ils pas le terrain pour sa campagne de 2012 ? Je dis que oui. Je dis aussi que la réponse que fait la gauche morale à ce genre de discours a le même effet (voir les dernières réactions du PS). Moi, tu peux dire ce que tu veux de mes papiers, sauf que je roule pour x ou y.
Rédigé par : Malakine | 01 août 2010 à 21:13
Toujours sur le thème genre et politique, je conseille:
Bérengère MARQUES-PEREIRA, Petra MEIER, David PATERNOTTE (eds.), Au-delà et en deçà de l'État. Le genre entre dynamiques transnationales et multi-niveaux, Bérengère MARQUES-PEREIRA, Petra MEIER, David PATERNOTTE (eds.),Academia Bruylant, 2010
http://www.academia-bruylant.be/pdf/2970.pdf
Rédigé par : RAS | 04 août 2010 à 22:03