Jean Michel Quatrepoint est journaliste économique doté d’un remarquable talent de conteur et de pédagogue. Avec lui, l’économie apparaît d’une redoutable simplicité et la crise y compris dans ses aspects les plus financiers, se lit comme le scénario d’une série grand public dont on attend avec impatience la saison suivante.
Dans « La crise globale », sorti juste avant le déclenchement de la crise financière à l’été 2008, il faisait un état des lieux dépourvu de tout prisme idéologique, d’un monde en proie à tous les déséquilibres, en commençant par le commencement, par la réponse à la question que tout le monde se pose depuis un an : Comment on en est arrivé là ?
L’ouvrage racontait avec la hauteur de vue d’un historien, comment le système qui est entré en crise à l’été 2007 s’est mis en place à partir de la fin des années 70, comment la révolution néolibérale a engendré la financiarisation, puis la mondialisation, et enfin les déséquilibres macroéconomiques grandissant qui ne pouvaient que conduire à un cataclysme de grande ampleur.
La crise globale proposait une description de la crise dans ses différents aspects, financière avec le Krach des subprimes, énergétique avec l’envolée des prix des hydrocarbures, alimentaire avec les émeutes de la faim et sociale avec l’accroissement indécent des inégalités. L’ouvrage se concluait cependant par une note d’optimisme. L’auteur voulait voir cette crise globale comme le terme de la première globalisation, tant il était évident qu’une page devait se tourner et un nouveau monde se reconstruire sur de nouvelles bases.
La suite, Jean Michel Quatrepoint nous l’a livre avec « La dernière bulle » sorti à la rentrée. Car contrairement à ses attentes, la crise globale n’a pas accouché d’un nouveau monde. Le système a su se sauver et perpétuer les rentes de situation dont bénéficient ceux qui l’ont mis en place. Et ces profiteurs, Jean Michel Quatrepoint n’hésite pas à les nommer : Ce sont les seigneurs de la finance de Wall Street, les banksters comme il les nomme, et leur puissant lobby grâce auquel ils ont la main sur la banque centrale américaine, comme sur le congrès et la maison blanche.
L’ouvrage s’ouvre sur une description minutieuse du lobby financier et de la manière dont il a investi le système politique américain. Pourtant le nouveau président était animé des meilleures intentions et voulait sincèrement reconstruire l’économie américaine (et donc mondiale) sur de nouvelles bases. Il n’a pas pu. Le lobby était trop puissant. Il est parvenu a éviter toute nationalisation et toute réforme sérieuse des structures de la finances avant de convaincre le président de la possibilité d’une reprise économique une fois les banques sauvées. Une reprise qui doit bien évidemment s’entendre avant tout comme celle des profits, des bonus et des cours de bourse.
En reprenant les chronologie des évènements : du développement de l’endettement dans la décennie 2000 au plan de sauvetage des banques en passant par la faillite de Lehmann Brothers, l’affaire Madoff ou le G20 de Washington, Jean Michel Quatrepoint nous fait un portrait sans complaisance de la finance américaine. Il l’accuse d’avoir créé les conditions de la prochaine bulle et le prochain Krach, cette fois sur les dettes publiques qui se sont envolées avec les plans de sauvetage et de relance. Cette nouvelle bulle de dettes va donner lieu à de nouvelles activités très rémunératrices pour les banquiers. Outre la perception directe d’intérêts conséquents sur la dette publique, la finance va pouvoir continuer à se livrer à ses jeux favoris, élaboration de nouveaux produits financiers sophistiqués, nouvelles spéculations, nouvelles titrisations … jusqu’au jour où, de nouveau, la bulle explosera avec de nouvelles subprimes, ce qui conduira à une brutale remontée des taux d’intérêts qui étrangleront les Etats les plus endettés.
Ce que l’auteur nous décrit n’est ni plus, ni moins, qu’une opération de prédation à grande échelle opérée par une oligarchie mondiale apatride. Elle a commencé en s’attaquant aux travailleurs (mondialisation), elle s’est déplacée ensuite sur les ménages (bulle de l’endettement privé) Elle a désormais entrepris de vampiriser avec la complicité de la classe dirigeante avec laquelle elle est intimement liée, les Etats qui l’ont sauvé pendant la crise ! L’annonce, tombée hier, des 140 Milliards de dollar de bonus, distribués par les banques américaines cette année ne nous dit pas autre chose.
Pour ce qui est des solutions Jean Michel Quatrepoint décevra probablement la fibre révolutionnaire des lecteurs les plus hétérodoxes. L’auteur ne propose aucune solution radicale. Pas de protectionnisme, ni européen, ni national, même s’il anticipe une mondialisation multipolaire où chaque grande zone géographique sera tentée d’utiliser son épargne, libellée dans sa monnaie, pour financer ses investissements voire consommer ses produits.
Pas d’arraisonnement non plus du système financier à la Lordon, même s’il rêve dans son dernier chapitre à un monde sans financiers. Il y propose d’organiser un démantèlement des grandes banques, de taxer les produits financiers les plus toxiques, de mettre fin aux paradis fiscaux, d’instituer un « serpent fiscal international » pour mettre fin à la sous imposition des revenus du capital ou dans le même ordre d’idée un « serpent monétaire international » pour mettre fin à l’hégémonie de l’étalon dollar et des désordres qu’il engendre dans la mondialisation.
On remarquera que toutes ces propositions reposent sur l’hypothèse chimérique d’une gouvernance mondiale efficiente, capable de décider et de mettre en œuvre toutes ces réformes. Parions que le troisième tome du récit de la crise sera consacré à cette illusoire quête de gouvernement mondial et à son impuissance intrinsèque face aux marchés financiers et leurs lobbys
Jean Michel Quatrepoint ne s’arrête pas à ce qui risquerait d’apparaître comme des vœux pieux légitimant l’impuissance, il propose également une réaction purement nationale en soutenant de manière très enthousiaste le grand emprunt sarkozien. Il le souhaiterait dirigé vers l’épargne nationale pour financer des « dépenses d’avenir » vecteurs d’une nouvelle croissance. Il cite ainsi des dépenses d’équipement militaire, l’investissement dans l’industrie automobile de demain, le développement des énergies renouvelables, un plan de relance du logement ou la recapitalisation du Fonds Stratégique d’Investissement pour renforcer les fonds propres des PME.
Ce chapitre se conclue tout de même par une phrase en forme d’aveu d’incrédulité « Cet emprunt n’est peut-être pas la panacée, mais que ceux qui à droite comme à gauche, ont une recette miracle lèvent la main ! »
Jean Michel Quatrepoint est manifestement plus à l’aise dans son rôle pédagogue de l’économie contemporaine et de compteur de l’histoire de la crise, que dans celui du docteur qui prescrit les bons remèdes. Néanmoins « la crise Globale » et « La dernière bulle » sont des ouvrages que l’on ne peut peut que chaudement recommander à tous ceux qui veulent s’initier avec un bon professeur aux problématiques du monde d’aujourd’hui comme par ceux qui ont besoin de remettre dans une perspective historique et globale ce qu’il ont déjà compris des désordres de la mondialisation.
Attention à votre vocabulaire : "Ce que l’auteur nous décrit n’est ni plus, ni moins, qu’une opération de prédation à grande échelle opérée par une oligarchie mondiale apatride".
Oh! là là. Vous allez vous faire guillotiner par le tribunal du politiquement correct. Ce langage fleure bon l'antisémitisme ("apatride"). Demandez à Pierre Péan qui a osé user du qualificatif "cosmopolite" dans son livre sur Kouchner.
BHL, le Fouquier-Tinville des pavés germanopratins risque d'être saisi de cette affaire par définition "nauséabonde".
L'objet du tribunal de la pensée est d'interdire tout simplement d'appeler un chat, un chat... Vous commettez là une grave atteinte à la dignité de la grande pensée unique.
Rédigé par : Pierre Verhas | 16 octobre 2009 à 21:13
En effet ! Je viens de voir sur Marianne2...
L'article est réduit à un mot dont j'aurais tout à fait pu me dispenser.
Pfff ...
Quand j'ai écris "apatride" je pensais à "qui a perdu tout sens de l'intérêt national" J'ai oublié que ce mot signifiait dans le langage médiatique. Soit je suis nul, soit les lecteurs sont tordus. Les deux probablement.
Rédigé par : Malakine | 17 octobre 2009 à 16:11
Apatride : il faut éviter la paranoïa et pointer les abus de langage.
Apatride = expression antisémite ?
Que nenni ! Nous avons des palanquées d'apatrides dans la (ex) jungle de Calais, Afghans, Irakiens, Pakistanais... Comment devrions-nous les qualifier ? J'ai connu dans un pays limitrophe de l'Océan Indien des dizaines d'apatrides grecs et chinois... qui en ont suffisamment souffert pour ne pas accepter que leur statut misérable fût galvaudé. Alors ne déformons pas les mots et cessons de nous laisser intimider par des gardiens de fausse vertu, BHL ou autres !
Quant à réduire effectivement votre article à ce "simple" mot, c'est effectivement très réducteur.
Je n'ai vu, pour ma part, aucune ambigüité dans l'expression, confirmée ensuite dans votre post en réponse, et rien d'autre, aucune connotation douteuse ! Et je maintiens que ce mot a toute sa place dans l'article. Je dirais même qu'il n'est pas suffisamment mis en exergue.
Les barons de la finance internationale, les parangons du capitalisme libéral et de la dérégulation financière n'ont aucune notion patriotique, aucune racine nationale (je n'ai pas dit nationaliste), sont dépourvus de toute valeur humaine, leur capacité émotionnelle devant approcher celle de l'huitre, et encore, celle ci réagit à l'acidité du citron (la gestion de l'affaire France Télécom nous met sous les yeux un parfait exemple factuel) ; l'argent n'a pas d'odeur, mais pas de patrie non plus ! Quant à l'excellent auteur qui est le sujet de votre article, j'avais eu la chance de le lire dès sa sortie en pleine explosion de la crise, quasiment le jour de la faillite de Lehmann Brothers. C'est un livre à mettre entre toutes les mains des électeurs ("on achève bien les classes moyennes, et on n'en finit pas d'enrichir les élites")... surtout ceux qui ont soutenu les chantres du libéralisme décoincé au pouvoir aujourd'hui, et qui l'ont fait en aveugle, car ils ne comprenaient rien à la logique financière destructrice du libéralisme, or ce livre est très facile à assimiler.
Et le traitement qu'il y fait de la dette publique devrait inciter notre "guide" national à le lire également et à méditer sur ses orientations stratégiques...
J'ignorais que JM Quatrepoint avait rédigé une "suite", mais je vais me précipiter dessus. Merci de l'info !
Et de votre article.
Rédigé par : Patrick Herre | 17 octobre 2009 à 18:04
Une ligne a sauté, je la rajoute donc :
"Et que je sache, les Israëliens ont dorénavant une patrie, depuis 60 ans... Et qu'on ne vienne pas me parler de "diaspora"...Je ne connais pas ce mot, tel qu'il est employé par certains, ni la signification qu'ils veulent lui donner.
Non, Malakine, vous n'êtes pas nul.
Non, Malakine, tous les lecteurs ne sont pas tordus. Heureusement.
(Profitez du compliment, c'est mon jour de bonté)
Rédigé par : Patrick Herre | 17 octobre 2009 à 18:10
@ Malakine
Toutes les personnes de bonne foi auront bien entendu compris que par "apatride" tu entendais "qui a perdu tout sens de l'intérêt national". Les chiens aboient, la caravane passe!
Sur le fond, l'adjectif est peut être un peu réducteur, car c'est le sens du bien commun et de l'intérêt général qui leur manque, et pas seulement national.
Rédigé par : Aluserpit | 17 octobre 2009 à 19:38
J'aurais dû reprendre "oligarchie mondiale apatride" qui est beaucoup plus explicite. Ce vocabulaire rappelle celui des maurrassiens des années 1930
Vous savez très bien que l'intérêt national est le dernier souci du parti de la pensée unique. Il va même à l'encontre de leur idéologie puisqu'ils oeuvrent à la disparition de la nation. Et ces gens là sont maîtres : ils ont leurs entrées partout. L'Union européenne agit dans ce sens et le président Sarkozy aussi.
Donc, vu leur puissance, il est idiot de se donner le bâton pour se faire battre pour une simple question de vocabulaire. Si on avait remplacé par : "organisation financière mondialisée", cela ne pose aucun problème et cela signifie la même chose.
Quand on combat un ennemi puissant, on prend un minimum de précautions.
Rédigé par : Pierre Verhas | 17 octobre 2009 à 22:21
Vous n'êtes certainement pas nul.
Ni inculte (Oh Dieu non !!!).
Donc vous saviez parfaitement ce que vous faisiez quand vous avez utilisé l'expression "oligarchie mondiale apatride".
À moins que vous n'ayez jamais lu le moindre livre ou article d'histoire sur la période 1930/1940.
Même si vous n'avez pas les mêmes intentions, il y a des expressions à éviter. Et il ne faut pas se plaindre si après certaines réactions sont un peu .... euh ... violentes.
Par ailleurs je ne suis pas d'accord avec vous cette oligarchie n'est pas apatride, elle est américaine. Elle a mis en place ce système américaniste et a su trouver des oligarchies locales serves pour la relayer, instituant le rapport classique métropole/colonies.
Nous autres en France (et aussi en Grande-Bretagne) avec notre expérience coloniale, nous devrions reconnaître illico ce fait.
Bon ceci dit je vais acheter et lire ce bouquin qui doit pas être mal en effet.
Rédigé par : Pati | 18 octobre 2009 à 08:55
Comme tout le monde n'est pas sur Facebook, je reproduis après un commentaire que j'ai lancé hier? je ne vais pas en faire un billet car je ne vois pas l'intérêt de démonter un bouquin qui vient de sortir (sauf à vous éviter de gacher 16€ et deux heures de lecture)
Je viens de finir ce bouquin "Recherche le peuple désespérément" qu'on nous a vendu comme devant être lu "sans faute".
http://www.marianne2.fr/A-lire-sans-faute-Recherche-peuple-desesperement_a182413.html
C'est nul !!! Un enfilage de perles, une accumulation de clichés, un enfonçage de portes ouvertes, une juxtaposition de faits et d'idéologie. ...Un résumé plat et sans imagination des derniers bouquin de Todd, El Karoui, Gréau ou Chauvel. Pas une idée neuve, pas une analyse, pas une proposition. Aucune thèse. Rien !
Le seul semblant de propos du bouquin c'est que le peuple existe toujours , qu'il vit dans des pavillons de banlieue mais que personne ne lui parle. Si je trouve un angle d'attaque pour dire quelque chose d'intelligent sur ces pages creuses, j'en ferais un bille. En attendant, ne vous précipitez pas chez votre libraire !
En plus, le bouquin n'est pas donné. 16€ pour 90 pages de texte, ça fait quand même cher !
Rédigé par : Malakine | 18 octobre 2009 à 09:56
@ tous
Là où ma phrase était douteuse c'est que le bouquin cible en particulier la banque Goldmann Sachs, dont on dit dans le bouquin que c'est une banque juive, par opposition à JP Morgan, qui est un repaire de protestants. Quand à Lehmann Brothers c'était une banque composés de financiers atypiques non issus de l'establishement, c'est pourquoi le gouvernement la laché.
Bref, c'est trop tard pour effacer cette phrase, mais j'aurais mieux fait de m'abstenir.
Quand à savoir si cette oligarchie est mondiale ou américaine, c'est une bonne question ... Dire qu'elle est américaine sous entendrait qu'elle sert les intérêts des Etats-Unis, notamment en attirant des capitaux. Il faudrait savoir sur quels populations ont été prelevés les 140 milliards de bonus, ça nous donnerait un indice. Mais si cette prédation s'est faite en partie au détriment de l'économie américaine ou des populations américaines, on peut les qualifier de mondiaux (ou d'apatrides pour ceux qui osent :-))
Rédigé par : Malakine | 18 octobre 2009 à 10:06
"Sur la crise, NDA dénonce le rôle primordial d'une oligarchie apatride."
C'est ici : http://www.intox2007.info/index.php?post/2009/10/17/Le-plan-secret-de-NDA
Étonnant, non ?
Rédigé par : RST | 18 octobre 2009 à 11:09
@ tous
Je ne vois pas l'intérêt de dénoncer une "oligarchie apatride", sauf à jouer avec des connotations. Après, il ne faut pas se plaindre de l'usage, certes malhonnête, qu'en font certains. Il suffit de dire que cette oligarchie veut absolument détruire l'Etat-nation comme espace de régulation (ou plutôt ce qui reste de régulation). De ce point de vue, les réponses de Jacques Sapir à Malakine sont décisives. Et déjà, certains trouvent cela limite nationaliste, pour ne pas dire plus (mais bon, il faut voir qui)!
@ Malakine
Ne t'en fais pas, ceux qui lisent ce blog savent qu'il s'agit tout au plus d'une maladresse. Et encore, je l'avais à peine remarquée à la première lecture (enfin un peu plus que ça quand même). La première partie de mon propos s'adresse à ceux qui voudraient défendre mordicus cette expression dont tu aurais pu te passer, comme tu dis.
Rédigé par : Archibald | 18 octobre 2009 à 14:06
@ Malakine
"Soit je suis nul, soit les lecteurs sont tordus." Soit certains lecteurs sont au mieux ignares, aux pires mal intentionnés
Selon Wikipédia : Le terme apatride, selon la convention de New York du 28 septembre 1954, s'applique « à toute personne qu'aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation ». Plus simplement, apatride désigne une personne dépourvue de patrie donc de nationalité légale.
Il est où le problème ? Nous avons bien affaire à une oligarchie qui se considère apatride.
Rédigé par : RST | 18 octobre 2009 à 15:01
oligarchie et apatride ne vont pas ensemble.
En plus ça fait conspirationniste de base.
Il y a des personnes apatrides dans les zones d'attente de nos aéroports.
A part ça merci malakine pour ce billet intéressant.
Rédigé par : toto | 19 octobre 2009 à 16:45
Cette oligarchie est d'abord étatsunienne même si elle trouve des relais dans tous les états. Elle est le fruit de la déréglementation financière néolibérale faite en France par les socialistes sous l'égide de Bérégovoy en 1986. Elle est transnationale!
Rédigé par : cording | 19 octobre 2009 à 22:26
Je vous signale cet article sur le fait que le journal Marianne utilise une poste privée pour son courrier alors qu'il déclare défendre la Poste :
http://www.avenirdufutur.fr/?p=1728
Rédigé par : stéphane | 21 octobre 2009 à 07:03
D'accord avec RST et aussi avec Cording...
Solution proposée, oligarchie atlantiste...
Saludos
Rédigé par : ETDAS | 21 octobre 2009 à 07:57
@ ETDAS
Cette oligarchie est déjà atlantiste puisque Sarkozy dès juillet 2007 a fait allégeance à G W Bush et donc adopte des positions néoconservatrices sur l'Iran, a fait rentrer notre pays sous tutelle US en nous faisant réintégrer le commandement militaire de l'OTAN, ce bras armé des US.
Cette oligarchie trahit son pays sous tous ses aspects! Je suis convaincu que les socialistes en font partie et que si par hasard ils accédaient au pouvoir ils ne modifieraient qu'à la marge ses orientations!
Rédigé par : cording | 21 octobre 2009 à 09:29
@ Cording
Je me suis toujours demandé ce qu'aurait fait Jospin s'il avait été Président au moment de la guerre en Irak (juste avant plus précisément). Il n'aurait sans doute pas fait participer la France à cette expédition criminelle, mais je ne suis pas du tout certain qu'il se serait opposé jusqu'au bout à la politique américaine aux Nations-Unies.
Maintenir son opposition jusqu'au véto), cela aurait sans aucun doute semblé impossible à certains socialistes "responsables", soucieux des grands équilibres géostratégiques, et ainsi de suite.
Je note cela sans avoir par ailleurs beaucoup d'estime pour Chirac.
Rédigé par : Archibald | 21 octobre 2009 à 10:03
Ma grand-mère paternelle disposait d'un passeport d'apatride dit aussi "passeport Nansen", délivré en 1922.
C'était le cas d'un certain nombre d'émigrés russes.
On peut parler d'une oligarchie apatride dans le sens ou elle se considère elle-même comme au-dessus des Nations, qu'elles considèrent comme "démodés". C'est son droit le plus strict, mais qu'elle accepte d'être désignée par ce nom...
Par ailleurs, les juifs ont toujours eu des patries, et Israêl n'est que l'une d'entre elles (et à mon sens pas la meilleure).
Amitiés.
J. Sapir
Rédigé par : sapir | 22 octobre 2009 à 12:28
Toujours sur notre débat sémantique.
Je pense que postnationale serait plus appropriée qu'apatride. En effet, ce mot me semble mieux refléter le fait que cette fameuse élite estime que l'idée de nation est dépassée et ringarde.
l'expression oligarchie financière postnationale, ou même ploutocratie postnationale, me semble plus pertinente, et porte moins le flanc à la critique.
L'orthodoxie économique et politique présente assez les protectionnistes comme des xénophobes qui s'ignorent (ou pas), inutile de prêter le flanc à la critique.
Comme a dit Pierre Verhas , "Quand on combat un ennemi puissant, on prend un minimum de précautions."
Rédigé par : Aluserpit | 22 octobre 2009 à 19:41
La finance a ses responsabilités, mais le gouvernement américain et la Fed également. Ils ont volontairement favorisé l'endettement pour créer de la croissance. Ils avaient le pouvoir de tout arrêter, on leur a demandé de tout arrêter, mais il a fallu attendre Bernanke pour casser la spirale du crédit.
C'est pour cela que je suis sceptique quant à un gouvernement mondial. Avant la crise, tout le monde encensait la politique de Greenspan, et l'effet richesse. Un gouvernement mondial aurait appliqué cette politique à toute la planète.
Rédigé par : Vladimir Vodarevski | 25 octobre 2009 à 22:08