Henri Guaino a annoncé dimanche lors de son passage au grand rendez vous d’Europe 1, deux discours présidentiels forts avant l'été, qui ouvriront la deuxième phase du quinquennat. Le premier, prononcé à Genève devant l’Organisation Internationale du Travail a été généralement interprété par les commentateurs comme un plaidoyer pour la régulation, voire de conversion sociale-démocrate. Bernard Marris, aujourd’hui dans Marianne2 va même jusqu’à saluer avec enthousiasme une reprise des théories altermondialistes et un discours qui aurait pu être prononcé devant les militants d’ATTAC !
Pourtant, il n’y a pourtant pas grand-chose de nouveau, de concret ou de révolutionnaire dans ce discours. C'est du pur Guaino, très classique : Quelques éclairs de lucidité aboutissant à des solutions creuses, chanté au son du canon, sous forme d'hymne à la réhabilitation de la volonté politique et des idées qui dérangent. Le discours de l’OIT est néanmoins intéressant en ce qu’il propose une théorie et un mode d’emploi du « juste-échange », actuellement en vogue. Cette notion est pourtant une impasse car elle repose sur un diagnostic erroné de la mondialisation et conduit à des propositons inopérantes.
L’horizon indépassable de la mondialisation
Le nœud du débat apparaît dès le début du discours. La mondialisation y est décrite comme un une forme de bien commun de l’humanité, qu’il conviendrait de préserver par la mise en place d’une régulation mondiale.
N’avons-nous pas assez attendu pour réguler une mondialisation qui, à côté de l’abondance de richesses qu’elle contribuait à créer, faisait grandir des poches de misères et de frustration ? La régulation de la mondialisation, c’est la question centrale. Le monde ne peut pas être gouverné que par la loi de l’offre et de la demande. La mondialisation ne peut pas être l’alibi de tous nos renoncements politiques, intellectuels et moraux. Or c’est ce à quoi nous condamne l’absence de régulation mondiale
Or, il n’est pas du tout certain que la mondialisation a contribué à créer des richesses abondantes. Si la croissance de la dernière décennie avait été saine, c'est-à-dire reposant sur une véritable création de richesse, le monde n’en serait certainement pas là aujourd’hui ! La mondialisation, c’est d’abord le travail qui migre vers les pays émergents pour y être moins rémunéré, entraînant ainsi une contraction globale des revenus du travail et de la demande mondiale solvable. C’est ensuite des montagnes monétaires accumulées par les pays exportateurs qui permettent de financer un excès d’endettement public et privé chez les pays consommateurs.
On peut voir dans ce processus, un transfert de richesses des pays développés vers les pays émergents, mais sûrement pas une création de richesse pour tous. La croissance que le monde a connue ces dix dernières années était surtout imputable à l’excessive stimulation de consommation occidentale par l’endettement. Maintenant que le robinet du crédit s’est resserré, on voit le résultat ! Et on le verra encore mieux, lorsqu’après l’endettement privé, c’est l’endettement public qui touchera ses limites.
On retrouve ailleurs le mythe selon lequel la mondialisation profite à tous, pays avancé comme pays émergents. Pour Sarkozy les pays émergents construisent leur modèle de développement sur le dumping parce qu’ils sont pauvres. C’est pourquoi il faudrait les aider financièrement pour leur permettre de remonter leurs normes sociales et environnementales.
On ne peut pas non plus exiger des pays pauvres et des pays émergents des efforts qu’ils ne seraient capables d’accomplir sans ruiner définitivement leur économie et leurs possibilités de développement. Les efforts demandés doivent être raisonnables et progressifs, et à tout effort doit correspondre une aide au développement accrue. C’est dire que l’on ne pourra progresser dans l’intérêt de tous que si l’effort est partagé, que si les pays les plus avancés sont capables de partager leurs rentes, de faire preuve d’une solidarité et d’une générosité bien comprises. Il n’y aura aucun progrès si l’aide au développement reste au niveau où elle est et si elle n’est pas regardée comme le complément indispensable des conditionnalités environnementales et sociales sans lesquelles la mondialisation est condamnée à l’échec.
Quand on entend parler de la rente des pays développé, on croit rêver ! Mais quelle est donc cette rente qui n’a suscité que des déficits, de la dette et des pertes d’emplois ? Aujourd’hui la Chine n’est plus seulement l’atelier du monde, c’est aussi le banquier du monde. Monétairement, le pays le plus riche de la planète. Et il faudrait l’aider pour qu’elle privilégie le nucléaire à ses centrales à charbons, garantisse un droit du travail ou reconnaisse les droits syndicaux ? Et comment ? Avec de l’argent qu’on lui emprunterait ?
Il faudrait plutôt se demander si les pays émergents ne demeurent pas dans une situation de pauvreté parce qu’ils pratiquent le dumping. Lorsqu’on a fait d’une monnaie sous évaluée ou d’un travail surexploité son avantage comparatif dans la mondialisation, comment concevoir une progression du niveau de vie de sa population ? C’est juste contradictoire !
Le mythe du « juste échange »
Sarkozy n’étant pas à une contradiction prêt, après avoir affirmé que la mondialisation avait créé de la richesse, mais il annonce qu’elle tire toute la planète vers le bas.
Mais il s’agit de mettre en place entre les nations un système de règles qui tirent tout le monde vers le haut au lieu de tirer tout le monde vers le bas.
C’est pourquoi il rêve à une nouvelle mondialisation, vertueuse et coopérative, qu’il oppose à celle qu’on connaît.
Il y a deux types de mondialisation. Celle qui privilégie la croissance externe, chacun cherchant par tous les moyens à prendre les emplois et les marchés des autres. Celle qui privilégie la croissance interne, c’est-à-dire un modèle de développement dans lequel chacun produisant plus et consommant davantage contribue au développement de tous. La première pousse à l’extrême la logique de la compétitivité à tout prix en recourant à toutes les formes de dumpings, à des politiques commerciales agressives, à l’écrasement du pouvoir d’achat et du niveau de vie. La deuxième s’appuie sur l’augmentation de la productivité, l’élévation du niveau de vie, l’amélioration du bien être. La première est conflictuelle. La deuxième est coopérative. La première oppose le progrès économique et le progrès social..La deuxième au contraire les lie l’un à l’autre. Tout l’enjeu aujourd’hui est de faire passer la mondialisation de la première logique à la seconde.
Le propos atteint ici les limites du grotesque. L’Europe n’a jamais été capable de mettre en place une convergence par le haut des normes salariales et sociales au sein de son libre échange, intérieur et ce malgré des institutions fortes et une supranationalité puissante. Mais nonobstant cet échec patent, il faudrait attendre la « mondialisation sociale » comme on a attendu en vain « l’Europe sociale » ? Tirons plutôt toutes les conséquences de l’expérience du libre échange européen et considérons que le libre échange est, par construction, incompatible avec toute convergence par le haut des systèmes sociaux. Quelque séventuelles clauses de sauvegarde ne pèseront rien face à la pression à la compétitivité dans la concurrence internationale !
On se demande d'ailleurs où Sarkozy a rencontré sa mondialisation qui privilégie la croissance interne. Comment un pays sain d’esprit (je mets donc de coté les Etats-Unis qui se croient protégés par la grâce divine) pourrait choisir d'asseoir sa croissance en consommant davantage ? Sarkozy lui-même expliquait au Français en novembre dernier qu’il ne pouvait pas pratiquer une relance par la demande, sous peine de financer une relance en Chine ! Pour se développer « en consommant davantage » il faudrait avoir l’assurance que le surplus de pouvoir d’achat sera recyclé au sein de la même économie par une stimulation de l’offre, ce qui implique sinon une économie fermée, une économie protégée, soit l’antithèse de la mondialisation !
La régulation proposée par Sarkozy reposerait sur l'arbitrage de litiges commerciaux. Un Etat estimant subir un dumping serait en droit de saisir les institutions internationales compétentes, qui examineraient la conformité du pays accusé au regard des normes, par essence minimalistes, qu’elles auraient adoptées. Ce mode de régulation, qui repose sur le conflit diplomatique, serait nécessairement exceptionnel et réservé aux cas de dumping les plus graves. Ce mécanisme ne pourra jamais jouer un rôle d’écluses tarifaires pour mettre les prix des produits importés au niveau des standards de production internes. Dans ces conditions, la pression à la baisse des salaires, des charges et des impôts demeurera. Plus la taille du marché est grande, plus la pression à la baisse des coûts de production est forte. Quelques normes mondiales minimales assorties de quelques procédures contentieuses ne changeront rien à cette loi.
L’indispensable régulation par le protectionnisme
On est d’ailleurs surpris de noter que la seule régulation envisagée est de nature protectionniste. A quoi renvoie l’idée « d’exigence de réciprocité » auquel le libre échange devrait être soumis ainsi que celle de « litiges commerciaux » sinon à l’autorisation de mesures de protections commerciales unilatérales que pourraient prendre les pays qui s’estimeraient victimes de dumping ? C’est bien ainsi que Bernard Marris interprète le discours présidentiel, sans en être d’ailleurs certain, car Sarkozy n’a pas osé briser le tabou. Le protectionnisme est bien sûr présenté dans son discours comme le pire fléau pour l’économie mondiale, à égalité avec les guerres civiles et les révolutions.
Or comment est-il possible de faire reposer une régulation sur une pratique qui est présentée comme le mal absolu ? Imagine t-on un Etat de droit où une victime qui voudrait saisir la justice pour la réparation d’un préjudice ou la condamnation d’un délit, subirait l’opprobre de toute la société et serait perçue encore plus négativement que le responsable de ses dommages ? Tant que la protection sera plus difficile à justifier que le dumping, la logique du système ne changera pas.
Pour parvenir à la mondialisation coopérative, vecteur de progrès social et de hausse du niveau de vie à laquelle rêve sarkozy, il faut renverser la logique : Faire de la protection le droit commun et la concurrence l’exception.
Autrefois j’aurais conclu par un bienveillant « Encore un petit effort, Monsieur le président » Aujourd’hui, instruit par l’expérience, je me contenterai de dénoncer une manipulation de plus destinée à s’emparer du thème de la critique du libre échange, tout en faisant en sorte de ne rien n'y changer.
Malakine
@Malakine,
J'adhére tout à fait à ton analyse.
Le discours de Guaino prône une politique et NS en fait une autre dans le pays qu'il préside.
Je n'ai jamais cru qu'il était capable de gouverner autrement!
Rédigé par : Philippe | 16 juin 2009 à 19:12
De toutes façons, on ne comprend plus rien à la pensée sarkozienne. Ce type est tellement attrape-tout, à force de vouloir représenter à la fois la majorité et son opposition, à vouloir récupérer le PS et maintenant les verts sans oublier de donner des garanties au FN et au Centre qu'on a le tournis perpétuel. D'ailleurs ses amis politiques sont pas mieux, entre Léfèvre qui veut faire bosser les malades, Albanel qui s'accroche désesperement à HADOPI ou Morano qui poursuit la ménagère de 49 ans pour apologie de la pensée dorothéenne, n'en jetez plus...
Rédigé par : baloo31 | 16 juin 2009 à 20:09
@ Malakine
Du pur Guaino, en somme. J'ai particulièrement aimé ton "chanté au son du canon". Il complète le portrait que Todd dresse de lui et des "nationaux républicains".
A la présidentielle, j'étais déjà consterné par ses discours, qui commencent toujours par poser un problème réel, qui le devient de moins en moins lorsqu'il l'interprète (et qu'il se transforme en communication politique), pour finir par désigner des boucs émissaires (c'est là que s'exprime son "volontarisme"). Exemple: pour vraiment s'attaquer au problème du chômage, il faut faire comprendre aux gens qu'il faut réellement chercher du travail, et pas se contenter d'assistanat (mixte de sarkozysme libéral et de morale républicaine bas de gamme). Idem pour la sécurité sociale: il suffit de punir les fraudeurs, étrange comme les prédécesseurs ont manqué de "volonté politique". Ecoutons donc, religieusement, les paroles de Buana-Guaino (1er du Sénégal).
Rédigé par : archibald | 16 juin 2009 à 20:31
@ Malakine
Sur l’arbitrage des litiges commerciaux, sans être un spécialiste, il me semble qu’il y a un problème majeur avec ce mécanisme, ce sont les délais. Le temps que le litige soit tranché, il sera trop tard, le mal sera déjà fait.
Sur la mondialisation, j’attends que l’on découvre des petits hommes verts sur une planète éloignée. On nous expliquera alors qu’il va de notre survie de faire du commerce avec eux. On ne nous vantera plus la mondialisation mais l’universalisation comme voie radieuse vers un avenir meilleur …
Sur Guaino, je suis maintenant à peu près convaincu que ce type est un clown dont le seul but est d’agir dans les coulisses du pouvoir et de jouir de sa situation. D’après @si, il se fait démonter par Maitre Eolas sur Hadopi: http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=4670
Rédigé par : RST | 16 juin 2009 à 20:39
@Tous,
Comme le dit Baloo31 :"De toutes façons, on ne comprend plus rien à la pensée sarkozienne"
L'objectif de la communication de Sarkozy est de créer tous les jours un nouveau front, d'une part pour faire croire que les réformes sont mises sur la table, d'autres part pour faire oublier ou camoufler les réformes
ou propositions engagées qui ne fonctionnent pas.
La sensation de tournis est donc légitime si on essaye de comprendre le sens qu'il veut donner à ses interventions.
Personnellement je pense que vu de loin, le spectacle du derviche tourneur ne fait plus recette.
Rédigé par : Feelgood | 16 juin 2009 à 21:21
@ Philippe
Guaino prône une politique. C'est faire beaucoup d'honneur à sa cohérence intellectuelle.
@ Baloo
C'est une recherche de positionnement central sinon centriste. Sarko est dans une logique de parti unique. Il veut être au centre de gravité du débat.
C'est quoi l'allusion à la pensée dorothéenne concernant Morano ? J'ai du rater cette anectode :)
@ Archibald
C'est ça !:-) J'attends avec une grande impatience le discours du Congrès. Quelque chose me dit qu'il va nous ressortir la politique de civilisation.
@ RST
Oui bien sur ! Son idée le contentieux devant des juridictions spécialisées n'est absolument pas aboutie. De toute manière, la gouvernance mondiale, c'est un leurre.
Quant aux petits hommes verts, ils ne se manifestent encore qu'en coupant en deux des airbus au milieu de l'atlantique. Ouais pour moi c'est une collision avec un Ovni, je ne vois pas d'autre explication ... Tiens, ça me fait penser que ç fait longtemps que je n'ai pas été faire un tour sur le site de Jean Pierre Petit ! :)
@ Feelgood
Pour comprendre le sens à donner à ces interventions, il suffit d'écouter les analyses des éditorialistes officiels, July ou d'Askolovitch. Le positionnement ça suffit. Il cherche à priver ses éventuels adversaires d'espace. Mais, moi, je trouve plus marrant d'analyser le contenu des solutions proposées.
Rédigé par : Malakine | 16 juin 2009 à 21:33
@ Malakine
Quand je pense à Guaino et à ses discours, me vient à l'esprit cette formule de Benjamin Constant, dans "Adolphe": "Les sots font de leur morale une masse compacte et indivisible, pour qu'elle se mêle le moins possible à leurs actions et qu'elle les laisse libres dans tous les détails".+
Rédigé par : archibald | 16 juin 2009 à 22:00
"Il cherche à priver ses éventuels adversaires d'espace".
C'est tout à fait vrai ! Mais c'est aussi parce qu'ils le veulent bien. Après tout, rien n'interdit à "la gauche", dont je fais partie, de ne pas se polariser sur "le juste-échange" et de s'exprimer HAUT ET FORT, comme le faisaient certains au sein du PS, pour un vrai "protectionnisme européen".
Il me semble qu'Emmanuel TODD ne désespérait pas du PS, il y a quelque temps. J'ai peur qu'il ait, aujourd'hui, un peu changé d'avis.
Bon, pas d'affolement, on va s'y mettre ! Leur montrer que les militants, EUX, ont envie que ça change. Et la ferme intention de mouiller leur chemise pour...
Rédigé par : Roselyne | 16 juin 2009 à 22:09
@Malakine,
Il faut te tenir au courant de la blogsphère. Et tu vas me dire que t'es pas au courant de la dernière vidéo montrant Chirac pratiquant l'ouverture à sa manière en draguant comme une bête la mignonne maire PS d'Uzerche sous l'oeil courroucé de Bernadette ? Pour Morano, elle s'est prise des tombereaux d'injures sur Dailymotion depuis qu'elle tente de poursuivre une malheureuse mère de famille qui sous une vidéo fumeuse de Morano a contesté la version de la secrétaire d'état à propos d'une obscure affaire d'imperméable en écrivant "Hou la menteuse !", vers dont tu n'ignore pas bien sûr qu'il est le début d'une célèbrissime chanson de Dorothée "Hou, la menteuse, elle est amoureuse!", Ouf!
c'est comme ça, la politique en France...
Rédigé par : baloo31 | 16 juin 2009 à 23:22
Ne peut-on pas dire que tout discours général et généreux (n'est pas écrit par Jacques Généreux) est un discours conformiste, qui plaît justement aux bien-pensants?
Il faut aussi tourner notre petite énergie vers la construction, la création d'un grand parti républicain. Celui-ci n'émergera ni tout seul, ni avec la majorité des militants des dernières années.
En France, nous avons deux droites et une gauche. La droite libérale des régions ayant soutenu la révolution française, la droite hiérarchisante à l'allemande des régions de type contre-révolutionnaire (PS-Modem-Verts) et la gauche des régions républicaines, hier, communiste, avant-hier, anarchiste, perdue aujourd'hui. Cependant, ses valeurs fondamentales sont simples, égalité et liberté. Il faut reconstruire là-dessus.
Le clivage nouveau me paraît très clair aujourd'hui, le prolétaire actuel est le sans-diplôme, la question centrale posée par la gauche ne devrait-elle pas être "Comment faire de l'égalité des chances entre les sans-diplômes et les Bacs+3 et entre leurs enfants, à l'entrée à l'école ?
Le sous-homme du monde moderne est bien le sans-diplôme, pourquoi la gauche ne pose-t'elle pas le problème?
Rédigé par : Didier Bous | 16 juin 2009 à 23:38
@ Archibald
Sauf erreur de ma part, tu n'as pas encore répondu au mailing que j'ai envoyé aux commentateurs. J'attends ta réponse avec impatience. A moins que ...
Et pour répondre à ta question sur l'autre fil, oui, c'est bien l'hypothèse du négationnisme climatique vers laquelle je penche. De toute façon, j'ai toujours pensé que l'enjeu c'était l'après pétrole et non le changement climatique auquel j'ai toujours eu du mal à croire. Je crois que je vais renouer avec mes premières analyses.
@ Roselyne
C'est mal parti. Lors de la campagne européenne, les socialistes étaient avec LO, le parti le plus libre échangiste.
@ Baloo
Oui, oui je suis au courant de tout ça !! :) Je n'avais juste pas fait le lien avec la chanson de Dorothée
Rédigé par : Malakine | 16 juin 2009 à 23:39
@ Didier Bous
Excellente analyse (que j'ai d'ailleurs déjà développée) Il y a effectivement un parti manquant en France pour occuper le flanc gauche (ou populaire) des régions nucléaire égalitaire (Dans ton historique tu oublies le FN) Problème majeur : La culture de l'individualisme égalitaire croit en l'individu. Elle est donc en attente d'un homme providentiel, et ça ne se trouve pas comme ça. Pour l'instant il n'y a que Sarko qui peut occuper ce créneau.
Rédigé par : Malakine | 16 juin 2009 à 23:44
@ Malakine
Voilà, c'est fait. :-)
Désolé, mais je consulte rarement mes mails.
Rédigé par : archibald | 17 juin 2009 à 03:03
pour l'homme providentiel, pas si sûr.
J'ai effectivement trouvé aubry et bertrands minablissimes au dernier débat, mais , avant son élection , sarkozy était un traitre looser et réputé pour être une boule de nerfs. J'etait même sur qu'il se suiciderai si il n'était pas élut. Maintenant c'est vrai qu'il a la crédibilité d'avoir déjà occupé le poste , mais ca se voit de plus en plus qu'il brasse de l'air.
(ce que je veux dire , c'est que oui on aime l'homme providentielle, mais c'est pas si dûr à fabriquer... ou à détruire ... il suffirait de pas grand chose pour retourner la situation)
Rédigé par : tho | 17 juin 2009 à 04:53
Malakine,
J'ai écrit qu'on allait mouiller la chemise....
Je persiste et signe.
Entre militants qui essaient de construire quelque chose, c'est pas interdit de s'engueuler. C'est même mieux que de pratiquer un consensus mou, qui ne mène strictement à rien !
N'est-ce pas, Monsieur Hollande ?
J'écrirai bien : "quand on veut, on peut" - mais ça me rappelle trop un triste personnage qui en a roulé beaucoup dans la farine, avec ces mots-là.
Je me contenterai donc de "rien n'interdit d'essayer, ni de faire le maximum".
A part ça, ça me gave déjà d'entendre parler des régionales dès maintenant. "Un parti d'élus". Voui, c'est ça qui nous plombe... Je vais aller leur parler de mon voisin d'en face, qui va se retrouver en pré-retraite bientôt, de celui d'à côté, qui complète avec les petits boulots d'une association intermédiaire ses allocations chômage, de sa femme, qui attend un rendez-vous avec le Pôle emploi et/ou la Cotorep, de mon neveu, qui recherche actuellement du travail, etc...
J'dois être un peu populiste, moi !
Ca m'enerve !
Didier BOUS, c'est vrai, de ce fait, trop de mes petits camarades raisonnent sur "les gens qui votent pour nous". J'aimerais, moi, qu'on aille chercher les autres. Ceux qui ont bien des raisons d'être déçus des partis. Ce sont ceux-là qui font figure d'accusés, alors que les partis devraient se demander POUR QUELLES RAISONS il y a désintérêt réciproque (j'insiste sur "réciproque"). Le rôle d'un militant, c'est de réfléchir, comprendre, convaincre. Pour un élu, son rôle, c'est... de se faire réélire ! Ah ouais ? Désolée, ça ne m'intéresse pas.
Roselyne
Rédigé par : Roselyne | 17 juin 2009 à 09:12
@ Malakine et Baloo
Du protectionnisme à Dorothée, il n'y a qu'un pas à franchir!
@ Malakine
Avant de donner des leçons à la terre entière sur les normes de l'OIT, il ferait mieux de se rappeler que la France, concernant le travail des détenus est en infraction avec les dispositions des conventions n°29 et n°105 de l'OIT. L'administration pénitentiaire étant une administration publique, l'État bénéficierait directement des faibles coûts de main-d’œuvre de cette population carcérale.
On estime, aujourd'hui, que la productivité des prisonniers en France est la plus élevée d'Europe et qu'elle est comparable à celle du marché libre!
Concernant le discours du "juste échange", il suffit de le traduire en anglais cela fait "Fair trade"... ce n'est donc ni plus ni moins que le Commerce équitable dont les fondements résident dans l'intégration volontaire de certains principes, le juste-échange ne rompt pas avec la logique de mondialisation.
@ Malakine et Archibald
Guaino est un national-républicain pur sucre, un peu barge sur les bords ... mais totalement inoffensif, c'est le magicien du Verbe, la garantie de Sarko contre Bayrou et Royal! Mais comme le dit Todd, il a beaucoup fait pour trahir l'idée même de nation... tout comme Séguin qui était présent lors de ce sommet.
Rédigé par : René Jacquot | 17 juin 2009 à 09:59
@ Tho
Je ne suis pas du tout d'accord. Je crois que tu n'as jamais assisté ou vu en vidéo un meetic de Sarko pendant la campagne. Avec les mots de Guaino et ses discours "au son du canon" pour reprendre mon expression qui vous a tant plu, il était vraiment sur le registre de l'homme providentiel. Rappelle toi les slogans de début de campagne 'inventons la france d'après" "tout est possible" ...
@ Roselyne
Aller chercher ceux qui sont déçu des partis, je crois que c'est le rêve de tout les partis. Le problème, c'est que ces gens là sont difficile à toucher. Ceux qui fréquentent les blogs sont une infime minorité, mais rien ne nous empêche de commencer par eux en effet. On en reparle. Patience ! :-)
Rédigé par : Malakine | 17 juin 2009 à 10:00
@Malakine,
Hors sujet:
Si le PS national n'est plus audible, les territoires ont vu le succès de trois socialistes à des élections partielles, cantons repris à la droite!
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 10:11
@Malakine et à tous
L'après-pétrole s'approche à grands pas, semblerait-il...
Voici le lien sur Contre info:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2761
Rédigé par : Taciturne | 17 juin 2009 à 11:08
@ Feelgood, d'accord avec vous sur :
"L'objectif de la communication de Sarkozy est de créer tous les jours un nouveau front, d'une part pour faire croire que les réformes sont mises sur la table, d'autres part pour faire oublier ou camoufler les réformes
ou propositions engagées qui ne fonctionnent pas."
C'est la déclinaison de la Stratégie du choc décrite par Naomi Klein.
Voici par exemple les propos d'un secrétaire d'Etat relatant les conseils de communication de Nicolas Sarkozy :
"Nicolas m'a dit : tu leur rentres dedans ! Tu leur dis directement que leur budget passe de 500 000€ à 50 000, après ils seront tellement sonnés qu'ils n'oseront rien dire. Eh ben, je l'ai fait... Personne n'a bronché sauf un, le chef de service, qui m'a demandé un rendez vous en tête à tête. J'avais la frousse qu'il me rentre dedans. En fait, il voulait juste que je l'appuie pour être muté ailleurs."
http://www.dailymotion.com/video/x5kffc_naomi-klein-la-strategie-du-choc_news
Rédigé par : fourminus | 17 juin 2009 à 13:26
malakine :
oui mais je ne parlais pas de ca (je perd mon français ? au secours!^^) , je parlais de son image d'avant la campagne. Je veux dire que n'importe qui pourrait commencer à tenir un discours type homme providentiel si sarko l'a osé et que c'est passé. Le problème c'est comme on disait l'autre jour : ces 83ards qui n'osent plus rien.
Rédigé par : tho | 17 juin 2009 à 14:02
ca c'est passé quand philippe ?
Rédigé par : tho | 17 juin 2009 à 14:05
@Tho,
Le WT dernier. j'ai retenu le cas de Redon, fief de Méhaignerie mais pas les deux autres.
Les médias n'en ont pas parlé.
Dassaud inéligible va être remplacé par un autre UMP qui a lui-même été condamné en 2001. Nom oublié mais il a paru dans la presse.
N'ont-ils personne d'autre?
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 18:45
le WE, ...
pas WT
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 18:45
@Philippe
Le fief de Méhaignerie, c'est Vitré... Il y est toujours.
Redon, c'était le fief d'Alain Madelin. Aux cantonales, il passait au premier tour à chaque fois.
Voici les résultats pour ceux que ça intéresse :
http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/elections/resultats/elections-cantonales/2009/redon-ille-vilaine/downloadFile/file/35_Can_par_7_14_juin_09_Redon_T1T2.pdf?nocache=1245158002.26
Rédigé par : Taciturne | 17 juin 2009 à 19:52
Le futur site pourrait contenir des réflexions sur la façon de faire grandir ou émerger brutalement une gauche ou une droite républicaine. Avoir les bonnes analyses sans personne pour les porter...
Si tu as fais, Malakine, un texte sur les divisions politiques fondamentales françaises, peux-tu m'en indiquer les références, s'il te plaît?
Rédigé par : Didier Bous | 17 juin 2009 à 21:03
@Taciturne,
Je parlais de Méhaignerie au sens large car à Redon où vit un membre de ma famille, on parle de lui comme le patron du département.
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 22:09
@ Philippe
Tout va bien alors ! Non, plus sérieusement, ça ne m'étonne pas. J'ai même annoncé une victoire des socialistes aux régionales l'an prochain. Mais c'est leur pire problème. Leur succès dans les élections locales joue le rôle d'anesthésiant et n'assure la promotion que de baronnet locaux sans envergure.
@ Taciturne
Je vais lire ça. C'est un sujet dont on reparlera bientôt
@ Feelgood
Sarko a osé ... Oui grâce à Guaino et à ses névroses narcissiques. Mais tu en connais un autre qui pourrait endosser ce costume. A droite il y a cette culture (voire Villepin) A gauche, elle est prohibée.
@ Didier Bous
Un texte sur les clivage politiques ? Oui, j'ai du faire ça mais ça ne me revient pas. Je cherche et je te redis. Je pense que ça devait être juste après la présidentielle. Je crois comprendre ce que tu cherches.
Rédigé par : Malakine | 17 juin 2009 à 22:15
Merci pour les résultats complets.
Il y a bien deux PS,
Celui du Conseil National qui est déconnecté,
Celui de la France profonde qui est pragmatique et près des gens.
Européennes: comme pour la présidentielles, les plus de 65 ans ont voté pour la droite,les plus jeunes se sont abstenus: forces vives?
Je ne fais pas de racisme anti-vieux, je constate simplement qu'ils ne sont pas concernés par les réformes, celle des retraites en particulier.
De plus, ils ont la trouille des immigrés et de la Turquie où ils vont pourtant nombreux avec leurs clubs, profitant des tarifs hors vacances!
Rédigé par : Philippe | 17 juin 2009 à 22:16
@ Didier
Je t'ai trouvé trois textes où je parle du "parti manquant" et où je propose une lecture de la vie politique à partir de l'anthropologie toddienne.
- Une analyse des cartes électorales du premier tour de la présidentielle où je montre la difficile implantation de Royal et Bayrou sur les terres nucléaire égalitaire (que tu appelles révolutionnaires)
http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/04/le_retour_au_pa.html#more
- Un essai de cartographie sur deux axes où j'indique qu'une case est vide, celle correspondant aux valeurs de l'autorité de l'Etat et de l'égalité
http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/07/essai-de-cartog.html#more
- Une analyse du créneau que pourrait prendre Mélenchon dans le cadre d'une alliance avec le PS (cette fameuse case vide correspondant aux régions nucléaire égalitaire)
http://horizons.typepad.fr/accueil/2008/11/quelle-stratgie-dalliance-pour-le-ps.html#more
Les articles que j'ai reparcouru en diagonales me semblent parfois confus, parfois discutable, souvent trop long, mais parfois génial aussi !! Je pense que tu trouveras de la matière pour t'agiter les neurones. Dis moi ce que tu en penses.
Rédigé par : Malakine | 17 juin 2009 à 22:39
Merci pour les liens vers tes archives très intéressantes.
Lecteur assidu d'Horizons depuis quelques mois seulement, je les ai lus avec plaisir.
Je suis dans l'ensemble d'accord avec le troisième article: le PdG peut être celui qui ramènera les régions nucléaires égalitaires vers la gauche.
Rédigé par : Aluserpit | 18 juin 2009 à 00:03
@ Aluserpit
C'est mal parti à ce que j'ai pu voir des sondages par CSP. Son électorat était plutôt vieux et diplomé.
Rédigé par : Malakine | 18 juin 2009 à 15:11
@ Malakine
Pour l'age, ça me semble logique vu qu'une bonne partie de ses électeurs aux européennes viennent du PC, qui pourrait bien être absorbé (ou plutôt racheté en viager ;-) ).
Je pense que son image de tribun populiste (au sens objectif du terme) peut avoir un certain succès. Il faut peut être attendre que son image ne soit plus associée au PS et qu'il fasse émerger une doctrine claire et cohérente (cf. l'étude sur les programmes pour les européennes).
Rédigé par : Aluserpit | 18 juin 2009 à 19:39
J'ai rapidement vu Sarkozy à la télé s'exprimant au sujet des attentats au Pakistan qui avait coûté la vie à des français.
Je suis totalement effaré par le comportement de ce type. Il est complètement dérangé mentalement. Sa place est dans un asile d'aliénés, pas à la tête de la République Française.
Rédigé par : RST | 19 juin 2009 à 19:56
Sarkozy ne maitrise pas la langue anglaise, il lui faut faire une traduction lorsqu'il s'adresse aux américains.
Rédigé par : Traduire en anglais | 07 octobre 2009 à 22:09