Avant que le débat ne se recentre sur son véritable objet, c'est-à-dire à la définition du leadership, la question de la stratégie d'alliance du PS tenait lieu de ligne de fracture pour distinguer les motions et accuser Ségolène de dérive droitière. Au-delà de l'aspect tactique, et donc relativement artificiel, ce débat pose la question de la nécessité ou de l'intérêt des alliances politiques dans notre système politique et institutionnel actuel. Car, dans un schéma bipolaire dominé par l'élection présidentielle, le parti socialiste devrait être amené à rechercher l'hégémonie plus qu'à entretenir d'éventuels concurrents avec une logique d'alliance qui pourrait conduire à de nouveaux 21 avril 2002.
L'obsession de l'alliance pour un PS en voie de reconstruction apparaît donc comme un inquiétant aveu de faiblesse qui témoigne d'une insuffisance de sa base sociologique. Cependant, l'analyse montre que ce n'est ni avec le parti de François Bayrou que le PS a intérêt à s'allier, ni même avec Besancenot, mais avec un parti qui manque sur l'échiquier, un parti que Jean Luc Mélenchon est peut-être en train de créer.
L'alliance est un archaïsme mental à l'ère de la présidentialisation
Dans nos institutions hyperprésidentialisées, l'attribution du pouvoir national s'effectue au terme de la rencontre entre un homme et un peuple. Les combinaisons partisanes ne sont d'aucun effet. Celui qui arrive à rassembler sur son nom plus de la moitié du corps électoral au deuxième tour de l'élection présidentielle, gagne mécaniquement l'élection législative qui suit, par le simple effet de la démobilisation du camp adverse.
Les grands partis, UMP et PS, n'ont aucunement besoin d'alliances pour les gagner. Il leur suffit de pouvoir présenter 577 candidats relativement implantés localement. Encore que, l'expérience montre que dans des législatives post-présidentielles, n'importe quel inconnu dont l'affiche porte le logo du nouveau président peut-être élu sans faire campagne.
Le pouvoir se gagne en dehors des partis par la crédibilité du candidat et sa capacité à rassembler. Le système d'alliance partisane a même montré en 2002 qu'il pouvait nuire à la victoire. Le schéma de la coalition parlementaire dite à l'époque « majorité plurielle » a provoqué un tel émiettement des voix (la somme des voix des partis alliés (16.27%) était même supérieure au score du candidat socialiste) qu'il n'y eut pas eu de second tour.
La comparaison des scores de 2002 et de 2007 indique que la théorie du réservoir de voix ne fonctionne pas. La gauche non socialiste (26.71% en 2002) ne faisait plus que 10.57% en 2007. Les voix que recueillent les partis alliés sont en réalité plus des voix qui échappent au parti majoritaire que des voix qu'ils drainent pour les reporter ensuite sur le candidat de rassemblement. En 2007, Sarkozy est d'ailleurs passé de 31% à 53 % sans accord électoral formel avec aucun des candidats du premier tour.
La logique des institutions devrait donc conduire le PS à refuser le principe même de l'alliance pour tenter de s'imposer comme l'alternative face au président sortant. Débattre comme il le fait d'une alliance avec Bayrou ou avec Besancenot ne peut qu'objectivement légitimer ces deux votes d'opposition concurrents.
A la recherche de l'électorat perdu
Si le PS consacre autant d'énergie à débattre de sa stratégie d'alliance, c'est peut-être à cause de son vieux fond de culture parlementaire et en souvenir de l'époque du programme commun ou de la majorité plurielle, mais c'est peut-être aussi parce qu'il est conscient des faiblesses de son socle sociologique. Une alliance peut en effet aussi avoir pour but d'élargir l'électorat à d'autres couches sociales ou à d'autres systèmes anthropologiques.
L'électorat socialiste est essentiellement un électorat de classes intermédiaires ou moyennes, plutôt éduqué, plutôt jeune, plutôt urbain, plutôt sureprésenté dans le secteur public. Dans ces conditions, le PS pourrait avoir intérêt faire alliance avec un parti bien implanté dans les couches populaires, voire s'il souhaite mordre sur l'électorat de droite, chez les salariés du privé, les ruraux et les retraités.
Or l'électorat de Bayrou présente des caractéristiques assez proches de celui de Royal lors du premier tour de la présidentielle avec une relative sous implantation notamment dans les milieux populaires, les vieux et les faiblement diplômés. Du point de vue de la sociologie électorale, le PS et le MODEM apparaissent en fait plus concurrents que complémentaires. On peut même se demander s'ils ne font pas qu'un seul et même électorat depuis que l'Eglise n'a plus aucune influence sur la vie politique.
Si le PS cherchait une véritable force d'appoint pour le renforcer dans ses points faibles, c'est probablement du coté de l'électorat résiduel (car populaire) du FN ou du coté de Besancenot qu'il faudrait chercher. Le problème, c'est que ces forces politiques sont structurellement contestataires et donc peu enclines à une alliance électorale en bonne et due forme.
On comprend mieux ce phénomène en faisant intervenir l'analyse anthropologique, telle que définie par Emmanuel Todd dans ses essais sur les systèmes familiaux.
Dans L'invention de l'Europe Todd met en évidence que chacun des systèmes anthropologiques forme nt un couple idéologique. Les valeurs du système s'exprimant dans une idéologie de droite et de gauche.
Ainsi le système de famille souche (autorité-inégalité) présent dans les régions périphériques de la France a donné lieu à la social-démocratie et à la démocratie-chrétienne. Leur cousinage explique que leurs représentants soient capables de gouverner ensemble comme en Allemagne comme l'attirance mutuelle du MODEM et du PS, qui sont tous deux les héritiers de ce système de pensée.
L'appartenance de ces deux partis au système souche se déduit notamment de leur acceptation de la hiérarchie sociale (réformisme, redistribution), de l'autorité qui vient de l'extérieur (l'Europe, idéologie néolibérale, impérialisme américain) et leur obsession du collectif (démocratie sociale, parlementarisme, gouvernance distribuée) Cela s'est traduit très nettement dans les cartes électorales de 2007. Bayrou et Royal ont fait leur meilleurs scores dans les régions « souches » alors que la carte du Sarkozysme collait parfaitement à celle du gaullisme et du bonapartisme, des régions de familles nucléaire-égalitaires.
L'enjeu pour le PS est donc de pouvoir pénétrer le système de famille nucléaire égalitaire (liberté-égalité) Et cela est moins simple qu'il n'y paraît.
Le parti manquant
Pour Emmanuel Todd le double idéologique du système libéral égalitaire a pris la forme d'un coté du libéral-militarisme et de l'autre de l'anarcho-socialisme.
Si l'on met de coté la tendance à l'éthnicisation que Todd craint de constater dans le sarkozysme, ce phénomène politique correspond bien à la définition qu'il en donnait en 1995 : Réponse au besoin d'ordre des classes moyennes, refus des doctrines rigides, discours prônant la hiérarchie et la discipline comme réponse au tempérament social caractérisé par le refus de l'autorité et l'incapacité à s'organiser, l'appel au sauveur qui est plus un super-individu que l'incarnation humaine d'un principe, souci de réunifier la nation en y réintégrant la classe ouvrière…
Dans son versant de gauche, le système libéral égalitaire donne lieu à l'anarcho-socialisme, qui se définit avant tout par le rejet de toute forme d'autorité, du patron, de l'Etat, du bourgeois, comme celle du parti. Le courant anarcho-socialiste se caractérise donc par une profonde inaptitude à l'organisation, un émiettement des structures politiques, un flou doctrinal, un contestation pure et la foi dans le mouvement social …
Cette description fait immédiatement penser aux collectifs des « Non de gauche » de 2005, à Besancenot et à Mélanchon et à leur nouveaux partis qui se définissent exclusivement par le refus (de la droite pour l'un, du capitalisme pour l'autre). Outre ces deux Franc-tireurs on peut également classer dans ce système ce qui reste du Parti communiste, le Lépénisme résiduel (caractérisé par le rejet des élites et du système) ainsi que sur un registre plus modéré le courant républicain traditionnaliste de Dupont-Aignan à Chevènement.
Autrefois, le PS pouvait occuper la sphère anthropologique libérale-égalitaire via son alliance stable avec le Parti Communiste, qui même s'il portait des valeurs autoritaires occupait solidement l'espace de la France égalitaire. Avec la disparition de la grande industrie et du sentiment d'appartenance à la classe ouvrière, le PC s'est effondré sous l'effet de la renaissance du tempérament libéral de gauche (ou « anarcho-socialiste ») pour laisser place au Front National.
Depuis le PS est dépourvu de tout allié dans la sphère libérale-égalitaire. Compte tenu des caractéristiques inhérentes à ce tempérament, plus porté sur la contestation que sur la construction, la constitution d'une alliance électorale apparaît compliquée. Il faudrait qu'émerge à gauche, un populisme contestataire doté d'un semblant de corps de doctrine, capable fédérer les révoltes anarchisantes de la France rebelle, dans un grand parti ayant vocation à gouverner avec le PS.
En première analyse, le départ de Mélenchon du PS apparaît suicidaire pour l'intéressé et dangereux pour le PS. Suicidaire, car c'est la création du MDC de Chevènement en 1992 avec la rupture doctrinale en moins. Dangereux, car il risque d'attirer à lui les réfractaires à sa Ségolénisation, voire de l'exposer à une dangereuse primaire en 2012. En réalité, ces deux partis sont complémentaires et faits pour s'entendre. Le futur premier secrétaire du PS aurait d'ailleurs tout intérêt à financer secrètement la folle aventure du sénateur de l'Essonne.
Mélenchon avec sa gouaille et ses coups de gueule, son talent et sa culture, pourrait bien fédérer politiquement et électoralement la famille libérale-égalitaire aujourd'hui aussi éclatée qu'orpheline d'une figure d'incarnation. Il pourrait aussi reconquérir les 10 ou 15 % de l'électorat populaire post-lepéniste en déshérence, qui est la grande inconnue du système politique et la clé des futurs scrutins. Que cet électorat échoue chez Sarkozy ou chez Besancenot et le PS est condamné à l'opposition. Qu'il se recycle dans un nouveau parti de gauche et un nouveau mai 1981 redevient possible.
Le futur allié du PS, ce n'est ni Bayrou, ni Besancenot. C'est Mélenchon !
Malakine
@ Malakine
« Celui qui arrive à rassembler sur son nom plus de la moitié du corps électoral au deuxième tour de l'élection présidentielle, gagne mécaniquement l'élection législative qui suit, par le simple effet de la démobilisation du camp adverse. »
Pas sûr. Souviens-toi (tu avais 20 ans, moi 5 ;-) ) de 1988 : Mitterrand a été réélu triomphalement face à Chirac (54/46 %), mais celui qui s'est démobilisé, ce n'est pas Chirac et le RPR, mais bien Mitterrand lui-même, qui a laissé entendre qu'il ne fallait pas une vague rose au Palais Bourbon comme en 1981. Il a été tellement exaucé qu'il a bien failli ne pas avoir de majorité du tout...
« Du point de vue de la sociologie électorale, le PS et le MODEM apparaissent en fait plus concurrents que complémentaires. On peut même se demander s'ils ne font pas qu'un seul et même électorat depuis que l'Eglise n'a plus aucune influence sur la vie politique. »
Oui. Le fameux « débat » RMC/BFM d'entre-deux-tours entre Royal et Bayrou l'a d'ailleurs bien illustré. On avait plus l'impression, en le regardant, d'une campagne pour prendre la tête de l'opposition que d'une alliance face à Sarkozy.
Rédigé par : Criticus | 20 novembre 2008 à 23:13
Très bonne analyse. D'ailleurs, il semble assez probable que Mélanchon soit un sous-mari du PS.
Mais je rajouterais que deux personnalités qui s'entendent à la tête de ces deux forces est très important également, car cela facilitera d'autant les possibles "alliances".
Rédigé par : Etienne | 20 novembre 2008 à 23:35
Mélenchon (avec un e siouplé et un accent) est un activiste National.
Il faut bien connaitre les cercles qui l'entourent pour savoir que, à l'instar de Strauss-Kahn, Melenchon fait dans le privé l'inverse de ce qu'il prone publiquement.
- instrumentalisation des femmes (sa compagne utilisée au Bureau du Parti et pour présider les réunions de PRS)
- une main de fer dans la Fédé de l'Essonne, qui végète...avec oppression des femmes (j'ai des témoignages directs) à l'opposé de ses coups de gueule
- l'utilisation d'activistes communautaristes pour animer ses groupes, présentés comme "Républicains"
...un exemple parmi d'autres : sa grande critique de Royal, mais son départ (fort organisé, en pleine campagne interne, avec 600 encartés) qui nous rend plus difficile, en interne, le combat argumenté contre Royal
Mélenchon ? Un politicien rusé qui n'avait de postes qu'en s'associant à d'autres motions (Fabius au Congres du Mans), et qui a vu la Motion Hamon, la derniere ou il travaillait, passer gentiment à 15% ....ce qui rendait inévitable la perte de "ses" sieges au Bureau National ou au Conseil National.
C'est grace à cette présence qu'il pouvait garder un poste de Sénateur, celui ci finançant son mouvement.
En vérité, son départ, comme celui de Dolez, est alimentaire. Nous aurons donc des primaires législatives à Douai, avec un candidat "PdG" et dans l'Essonne ou Mr Melenchon utilisera ses réseaux laiques pour se faire re-coopter.
En vérité, Mr Melenchon n'a qu'un fonds de commerce : la laicité (encore récemment, son livre sur le discours de Latran). Son caractere National explique son soutien à Mitterrand (un bourgeois) et le fait qu'il lutte maintenant contre le PS.
Son combat contre le PS était inéluctable : les groupes PRS sont remplis de militants LCR et PT....
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 20 novembre 2008 à 23:50
@ Malakine,
Superbe papier, passionnant à lire. Je suis complètement d'accord sur la proximité entre le PS et le Modem : les deux partis sont de plus en plus proches et la perspective d'alliance est suicidaire pour le PS.
Sur Mélenchon, je suis circonspect : je ne crois pas beaucoup à son avenir. Il y a trop de monde à gauche entre le NPA, le PCF et le PS. J'ai du mal à lui voir une place, sauf s'il fusionnait avec le PCF. 4 partis de gauche, cela ne me semble pas viable. Et même si je partage parfois les opinions de Mélenchon, je doute de son leadership...
Sur l'élection du premier secrétaire du PS, je suis surpris des commentaires qui annoncent Aubry favorite du fait du ralliement d'Hamon. Un petit calcul rapide montre que Royal a récupéré 50% des voix de la motion Delanoë et Aubry seulement 40%, alors qu'il avait appelé à voter pour elle. C'est pour cela que Royal augmente son avance, ce qui est plus que paradoxal a priori. Or, il n'y a pas de raison que les voix d'Hamon se reportent mieux que celle de la motion Delanoë : ses soutiens ont voté pour un renouvellement que le clan des éléphants menés par Aubry représente bien mal. Or, il faudrait qu'Aubry récupère au moins 70% des voix d'Hamon. Du coup, je crois qu'on aura Royal à la tête du PS jusqu'en 2012.
Bravo Malakine pour tes pronostics !
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 21 novembre 2008 à 13:31
@ Laurent
je crois savoir que la fusion avec le PCF est dans les tuyaux. De toute manière, il est évident que le pari de Mélenchon n'est viable qu'en fusionnant son truc, le PCF et le MRC.
Sur l'élection au PS, je ne me suis effectivement pas trop trompé, et d'ailleurs j'attends des excuses de tous ceux qui m'ont accusé de délirer ! Même si je comptais un peu plus sur "l'effet Hamon" avec la personnalisation du scrutin, qui n'a en réalité pas eu lieu. Pour demain, ça sera serré, mais je vois toujours Royal en tête. Il y a une dynamique en sa faveur. C'est évident. Elle se débrouille bien quand même ... Elle est peut-être névrosée et incompétente, mais c'est une sacrée politique !
@ Le Belge
J'espère que tes informations sont plus fiables que tes pronostics ! :-) hein ? Aubry élue dès le premier tour ?? LOL
@ Etienne
Mon analyse repose sur l'idée que les acteurs politiques soient rationnels. Ce n'est peut-être pas ce qui va se passer. On ne peut pas exclure l'idée d'une double alliance "cannibaliste" Royal/Bayrou et Mélanchon/Besancenot
@ Criticus
Effectivement si tu avais connu cette élection, tu ne dirais pas ça. L'élection de 1988 était très très particulière. On était en pleine tontonmania, dans une période de grande réconciliation, la France était lassée des guerres politiciennes, elle recherchait l'équilibre, la concorde, le rassemblement. On était à l'époque du centrisme triomphant. Mitterand incarnait cela (le père de la nation garant des grands équilibres) La campagne a d'ailleur plus opposé deux styles (la sagesse contre la fougue) deux conception de la politique (le conservatisme pépère ou la réforme) plus qu'un débat gauche droite.
Rocard aussi incarnait cet équilibre en apparaissent comme un gestionnaire surdoué et non dogmatique, la majorité relative et l'ouverture au centre participait du même mouvement. Il faut se rappeler que lorsqu'on interrogeait les Français sur l'identité du premier ministre qu'ils souhaitaient, les deux premiers étaient Rocard et ... Giscard ! Je me demande même si Giscard n'était pas en tête. Je crois bien même ...
Les législatives de 1988 ont été en réalité dans le pur prolongement des présidentielles.
Rédigé par : Malakine | 21 novembre 2008 à 13:55
Je n'ai pas vraiment connu cette époque (1988). J'avais 14 ans.
N'est-ce pas à ce moment que Soisson était entré au gouvernement?
En ce qui concerne Mélenchon, j'espère que son avenir politique sera plombé par l'extrême gauche. Il oublie qu'il est sénateur par la grâce des socialistes!
Comme Chevènement!
Pas de pronostic pour ce soir. J'ai un pote socialiste qui m'informe que, localement, Royal avait fait plus de 50°/° et que le secrétaire départemental élu a été le représentant de B.Hamon, pas celle de Royal! Ou est-ce du machisme, du jeunisme; il a 15 ans de moins.
Rédigé par : Philippe | 21 novembre 2008 à 14:45
@ Malakine
Sauf que, si le RPR et l'UDF avaient eu la majorité, même relative - et cela aurait été numériquement possible -, il n'y aurait pas eu tout cela. Ce que je veux dire, c'est que le risque demeure qu'un président soit élu et n'ait pas de majorité.
Rédigé par : Criticus | 21 novembre 2008 à 15:21
Perso, je ne crois pas vous devoir d'excuses pour vous avoir "accusé de délirer", mais l'incrédule que je fus, vous dois de sincères félicitations pour vos pronostics et je suis très peu fier d'avoir autant cru à l'arithmétique et de pas avoir envisagé l'existence d'une réserve de voix chez les abstentionnistes.
Tout au suspense de cette "PS Academy" qui mobilise désormais plus l'opinion que son défunt modèle tant les joutes y sont moins factices et les combats plus cruels, j'ai bien du mal à m'intéresser aujourd'hui aux subtilités des alliances à venir.
Ségolène cite Jaurès mais elle a du aussi lire ses classiques et tirer la leçon du combat d'Horace avec les Curiaces. Aussi, si j'étais un de se proches, je ne pleurerait pas la défaite de Bertrand, de Benoit ou de Martine, pour ne pas jouer le rôle qu'à tenu la sœur dans cette légende !
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 21 novembre 2008 à 16:32
mmh, primo moi je fais mon travail de militant (socialiste et républicain), sé-tu...
Es-tu sur d'avoir bien lu mon papier ???
Deuzio, gare à l'argument sophiste (attaques personnelles) qui est parfois blessant :-) (triple message subliminal).
Terzio, oui, mes informations sont fiables puisque vues de mes yeux vues et entendues par mes oreilles personnelles.
Bonne soirée tout de même...la mienne sera pénible.
Ah Henri Hamon, quousque tandem...
Le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 21 novembre 2008 à 19:17
Bravo pour cette analyse Malakine!
Royal et Bayrou mordent sur le même électorat dans les régions souches mais à l'analyse anthropologique il faut ajouter la sociologie électorale qui prouve que Royal a plus que résisté dans les catégories populaires du bassin parisien (cf le vote massif dans le 93) contrairement à Bayrou dont le discours n'a semblé toucher que les classes moyennes supérieures.
Le vote de cette nuit au Parti socialiste a montré un parti clairement divisé... et Royal incarne plus que jamais un renouvellement (Valls et Peillon l'ont bien compris) qui ne voudra pas passer par la case Mélenchon dont je crains la chevenementisation s'il ne construit pas un grand parti républicain de gauche.
Rédigé par : René Jacquot | 22 novembre 2008 à 11:53
mmh je crains fort que le "vieux parti", parti historique, n'aie une capacité supérieure à encaisser les coups que certains n'imaginent.
Ce parti-là, mon parti, mue en profondeur.
En direct du front : 23H00 Royal annoncée à 52%. Minuit quinze, Martine annoncée à égalité. 01h00, Aubry annoncée avec 400 voix d'avance, sans les DomTom. Les vieux militants, épuisés par NEUF ANS de combat pour les fondamentaux, commencent à pleurer au siège de la Fédération 59. Larmes de joie.
Il serait vain d'imaginer que "le Vieux Parti" n'aie pas compris ses lacunes écoulées. On a échappé aux réunions de section en aube blanche.
Et par pitié, arretez de me sortir des éléments impersonnels dans l'analyse du PS (Ségo n'aime pas Martine, Martine a les mensurations, etc). Je le vois tous les jours, ce sont des gens NORMAUX qui viennent s'encarter.
Ah, derniere info : les Royalistes ont secoué les militants en arriérés de cotisations pour qu'ils viennent voter "la rénovation", et ils l'ont fait jusqu'au bout.
"la rénovation" ? Derriere "le féminisme" de Mme Royal, nous avons Monsieur Peillon, de Monsieur Dray, de Monsieur Bianco, de Mr Menucci (à la manoeuvre), de Monsieur Collomb, de Monsieur Rebsamen, tous gens qui ont démontré depuis longtemps leur souci des femmes et de la rénovation.
La droite ne s'est pas trompée d'adversaire : depuis mercredi, tous les journaux Nationaux canonnent Martine Aubry. J'espère qu'elle aura le temps de (bien) s'entourer et de former une génération de nouveaux cadres, ce qu'elle n'a pas fini à Lille et alentours. C'est juste du travail...
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 22 novembre 2008 à 13:36
Mélenchon et son parti occupe une ligne anti-européenne et laïque.
Il a rappelé ses différences avec Besancenot, notamment sa croyance au suffrage universel et à la République.
Il peut à la limite siphonner le Parti Communiste et la LCR version Christian Picquet... l'idéal c'est qu'il prenne les derniers estiges du chevenementisme avec NDA (qui serait la version de droite de Mélenchon).
Rédigé par : René Jacquot | 23 novembre 2008 à 12:00
@ René Jacquot.
Je ne sais pas si il existe une place entre le PS et le PC, mais Chevènement qui s'y ait essayé en à fait les frais, non?
Le PC tout moribond qu'il est conserve des forces militantes qui staliniennement bornées lutte pied à pied à conserver leur pré carré et considère donc ces alternatives comme des adversaires.
A moins d'une base de départ forte qui serait capable d'anihiler le PC dés la première confrontation, le choc tourne en leur défaveur, absence d'élus, de moyens, d'implantations...
Toute alliance avec le PC est mortifère car les communistes ne raisonent qu'en termes des intérêts du parti et rammènent à eux tous efforts en commun, réunion publique, slogants tracts...
Par ailleurs et au risque de provoquer les huées, le militant communiste moyen d'aujourd'hui (mots, attitude, organisation,...) est un verritable repoussoir pour une majorité de personnes.
Il sera sans doute difficile au PC de se noyer dans un collectif de gauche nonistes aux prochaines européennes, c'est plutot l'inverse qui va se produire avec les effets inverses, une image négative vieillote, ringarde...
Enfin on verra.
Rédigé par : ETDAS | 23 novembre 2008 à 12:30
Je voudrais signaler au maître des lieux, que je sais amateur d'Emmanuel Todd,
que je viens de l'entendre sur Radio France Internationale.
Idées - 23/11/2008 Invité : Emmanuel Todd
http://www.rfi.fr/radiofr/editions/082/edition_80_20081123.asp
Bonne ecoute
Claude
Rédigé par : claude | 23 novembre 2008 à 18:23
@ Philippe
Erreur en ce qui concerne Chevènement. Il a été élu sénateur dans une primaire qui l'opposait au premier fédéral, le président du conseil général du Territoire, dont la réaction pourrait d'ailleurs mériter l'horizons d'or de la petite phrase de l'année : "les belfortains ont confondu les sénatariales avec la journée du patrimoine en élisant un monument historique !"
@ René Jacquot
Bien sûr, il y a des nuances entre les électorats. Bayrou fait mieux dans les ruraux, les vieux et les travailleurs indépendants. C'est clairement un électorat plus à droite. Néanmoins il s'inscrit dans le même fond culturel que celui du PS.
Le modèle de Mélenchon c'est Die Linke, donc, je pense qu'il envisage déjà sa fusion avec le PC et le MRC.
La différence entre Mélenchon et NDA (idem avec JPC) c'est que c'est un personnage charismatique et non un intellectuel égaré en politique. C'est pourquoi je pense qu'il a des chances de percer dans notre démocratie médiacratique.
@ ETDAS
Ca sent le vécu ce que tu dis du PC ! :-)
**
Pour info, Eric Zemmour a repris exactement l'analyse développée dans ce billet dans le Ca se dispute de cette semaine, y compris en faisant référence à la géographie électorale.
@
Rédigé par : Malakine | 24 novembre 2008 à 10:17
@Malakine,
Je reconnais mon erreur.
Chevènement s'est vanté après son élection de représenter la gauche!
Monument historique, d'accord mais tous les pachydermes qui soutiennent Aubry, à commencer par Jospin qui, par un coup de téléphone, a obligé le maire de Paris à la soutenir, devraient bien laisser la place!
Le PS, sclérosé, garde pourtant le flouze et il est difficile aux "rénovateurs" de le quitter!
Rédigé par : Philippe | 24 novembre 2008 à 10:28
meuh j'ai fait un lien vers chez toi depuis le blog de Melenchon.
Mais bon, je vais ENCORE m'y faire censurer...
La vache, tu auras peut etre des visiteurs Rouges.
Qui sait ?
amitiés,
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 24 novembre 2008 à 20:00
@Malakine
Tu fait encore semblant de croire aux énergumènes du PS ? Mélenchon est bien gentil mais pour ce qui est de l'analyse économique de fond je ne suis pas sure qu'il vaille mieux que la pauvre Ségolène. Plus le temps passe, plus la crise s'aggrave et moins je vois de porte de sortie pour la France. Certes je soutiens toujours NDA, mais la fermeture total des médias et le conservatisme intellectuel condamne toute les chances d'un vrai changement. Nous allons devoir passer par la case grande dépression,guerre, révolte avant de voir un véritable renouvellement des élites. Tu m'as envoyé un mail sur les types du LEAP, j'adhère à bon nombre de leurs analyses, mais je diverge quant au moyen de sortir de la crise, ils sont euro-fédéralistes ce n'est pas du tout mon cas.
Sinon j'invites les lecteurs d'Horizon à lire leur dernier papier de plus en plus noir:
http://leap2020.eu/GEAB-N-29-est-disponible!-Phase-IV-de-la-Crise-Systemique-Globale-Rupture-Systeme-Monetaire-Mondial-d-ici-l-ete-2009_a2429.html?PHPSESSID=f9d667fc79195c7b84741348349713eb
Sinon Sapir viens de soritr un énorme papier qui résume l'histoire de Bretton-Woods et replace la crise dans son contexte historique sur une longue période:
le texte entier en PDF:
http://www.lhivic.org/travaux/articles/sapir_brettonWoods2.pdf
un résumé sur contreinfo:
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2367
Rédigé par : yann | 24 novembre 2008 à 22:23
@ Yann
Pour l'analyse économique de fond, Mélenchon, contrairement à Ségolène, sait s'entourer d'experts dignes de ce nom comme Jacques Génereux qui vient d'annoncer son départ du PS pour rejoindre le Parti de Gauche de Mélenchon:
http://lepartidegauche.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=134:pourquoi-je-mengage-dans-la-construction-du-parti-de-gauche&catid=42:editoriaux&Itemid=90
Y a de l'espoir, camarade !
Rédigé par : RST | 24 novembre 2008 à 22:45
@ RST
C'est exactement ce que j'allais répondre ! :-)
@ Yann
Merci pour le texte de Sapir. On lira ça attentivement. Je te promets de parler bientôt de NDA dès que la campagne pour les européennes aura commencé. Pour l'instant, je suis au ralenti ... à cause d'une petite lassitude mais aussi pour garder des forces pour pouvoir couvrir les européennes qui s'annoncent passionnantes.
@ Vous deux
Ca fait plaisir de vous retrouver. Vous me manquiez !
Rédigé par : Malakine | 24 novembre 2008 à 22:49
@ Belgo
Désolé je n'avais pas vu ton message. Merci du lien, mais si tu revois vers mon article tu ne devrais pas te faire des ennemis. Il est plutôt gentil pour mélanchon. A l'occase tu pourras leur dire qu'il pourront peut-être trouver en moi un allié voire un adhérent. Mais comme je le développe dans le papier suivant, j'attends leur manifeste. Pour l'instant, l'appellation du nouveau parti me refroidit. Pourquoi n'a t-il pas appeler comme son ancien mouvement "pour une république sociale" ??
Ah oui, au fait, je confirme que JE NE SUIS PAS MODEM !! J'ai encore lu ça dans le Marianne de cette semaine. Je ne sais pas d'où sort cette légende... Dois-je faire un démenti officiel ? :-)
Rédigé par : Malakine | 24 novembre 2008 à 22:55
pas fait de lien méchamment.
J'ai renvoye vers le "lexique toddien"...
A mon avis, ils vont te détester : tu n'es pas assez Pur. Ils aiment trop la militance performative.
Je te laisse découvrir...les PG : Prisonniers de Guerre. Tu verras, c'est particulier...Le bon des groupuscules d'extreme-gauche, c'est qu'il y a de jolies filles.
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 25 novembre 2008 à 01:47
"Ah oui, au fait, je confirme que JE NE SUIS PAS MODEM !!"
Parce que :
Marianne c'est l'ex-journal de JFK
JFK --> Modem.
Marianne publie des billets de Malakine.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 25 novembre 2008 à 02:37
on te juge MoDem ? Probablement à cause de ton coté "téléphone arabe".
Ou alors à cause de ton employeur, le job impliquant une certaine proximité de valeurs.
More seriously, je te juge inclassable.
(mais pas irrécupérable ;-)))
Bon, j'vais m'recoucher (ah ! les enfants...)
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 25 novembre 2008 à 02:56
@ Le Belge
Je n'ai pas l'intention d'adhérer à un parti d'extrême gauche, et même s'il y a des jolies nanas ! :-) Au fait, mes patrons sont des élus socialistes tendance ségoléniste, pas modem.
@ PMF
Oui bien sûr c'est lié à mon partenariat avec Marianne2 et plus exactement au type de billet qui y ont été publié. Je crois que j'ai commencé avec un papier qui pronostiquait la victoire de Bayrou et ensuite c'est surtout des billets antisarkozystes qui ont parus.
Rédigé par : Malakine | 25 novembre 2008 à 09:13
puisque je te dis que Royalisme=MoDem=DroiteSociale.
Enfin, que tout cela est compliqué...
Tu sé, Aubry ERODE le MoDem, tandis que Royal le CONFORTE en tant que tel.
Il faut bien que dans un systeme de Suffrage Universel, toutes les opinions se manifestent.Ce n'est pas le suffrage proportionnel...(Dieu merci, si j'ose dire...) sinon ce serait la Belgique...
Nous avons donc eu un épisode de sursaut de cette droite sociale, et ça n'est pas fini...
Le tout est de savoir comment les Républicains, avec Martine, vont digérer tout cela...
Quant au PG (et non pas PdG), c'est vrai que c'est l'extreme gauche. C'est vrai qu'il y a de jolies filles. Ce sont QUAND MEME des performatifs (grace aux socialistes, tout de même, qui leur ont limé légalement...et démocratiquement...les griffes).
Mélenchon nous fera du mal.
Et alors ?
On s'en remettra : c'est juste du travail...
De même que tes patrons quitteront Ségolène : c'est juste un travail (de deuil) à effectuer...
Il faut quitter la politique "visionnaire", particulierement en temps de crise économique, car "ceux qui ont des visions doivent etre conduits à l'hôpital" (Vranitzsky).
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 26 novembre 2008 à 08:07
Juste un petit mot, monsieur Malakine, pour corriger une coquille dans vos "catégories" : Mélenchon s'écrit "en" et non "an". A part celle-ci comme de nombreuses autres erreurs orthographiques, grammaticales ou parfois sémantiques, que l'on sent nées d'une certaine logorrhée velléitairement sous contrôle ;-) eh bien je dirais tout aussi franchement que votre blog est un régal. Ne vous manquerait qu'un(e) efficace relecteur/trice ! Good luck mate !
Rédigé par : Oiseau Desilles | 10 février 2009 à 20:17