Si l’on examine le G 20, le nez collé à l’évènement et l’esprit saturé de bruits médiatiques, le constat s’impose de lui-même avec les belles photos de chefs d’Etat hilares que les quotidiens ont mis en une : Le G 20 a été un formidable succès, de nature à donner un choc de confiance aux marchés, et d’ailleurs les bourses ne s’y sont pas trompées en saluant les conclusion du sommet par des envolées brutales de tous les indices.
Comment eut-il pu d’ailleurs en être autrement ? On ne pouvait pas raisonnablement imaginer un échec en forme de remake de la conférence de Londres de 1933 qui aurait ajouté le désespoir à la dépression. Le G20 était avant tout une grande messe médiatique destinée à traiter la dimension psychologique de la crise. De ce point de vue, ses résultats réels importent moins que le fait que la réunion ait eu lieu et se soit conclue par un accord, aussi creux et aussi partiel soit-il.
En revanche, la portée historique de l’évènement est plus délicate à percevoir. On peut tout aussi bien y voir comme Nicolas Baverez l’avènement d’un « nouvel ordre mondial » caractérisé par une nouvelle mondialisation, désormais politique et multipolaire, ou comme Pierre Antoine Delhommais le triomphe de la mondialisation néolibérale qui annonce un nouveau monde qui sera la copie conforme de l’ancien, avec les mêmes fragilités et les mêmes travers.
Fondamentalement la question est de savoir si le rêve de Jacques Attali d’un gouvernement mondial qui pourrait équilibrer les forces du marché qui s’expriment désormais au niveau planétaire est en train de prendre forme ou si la mondialisation est par essence sauvage et non régulable. La conjonction de ces deux propositions contradictoires ouvre alors la voie à une troisième hypothèse : le début d’une déglobalisation du monde.
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