Si l’on examine le G 20, le nez collé à l’évènement et l’esprit saturé de bruits médiatiques, le constat s’impose de lui-même avec les belles photos de chefs d’Etat hilares que les quotidiens ont mis en une : Le G 20 a été un formidable succès, de nature à donner un choc de confiance aux marchés, et d’ailleurs les bourses ne s’y sont pas trompées en saluant les conclusion du sommet par des envolées brutales de tous les indices.
Comment eut-il pu d’ailleurs en être autrement ? On ne pouvait pas raisonnablement imaginer un échec en forme de remake de la conférence de Londres de 1933 qui aurait ajouté le désespoir à la dépression. Le G20 était avant tout une grande messe médiatique destinée à traiter la dimension psychologique de la crise. De ce point de vue, ses résultats réels importent moins que le fait que la réunion ait eu lieu et se soit conclue par un accord, aussi creux et aussi partiel soit-il.
En revanche, la portée historique de l’évènement est plus délicate à percevoir. On peut tout aussi bien y voir comme Nicolas Baverez l’avènement d’un « nouvel ordre mondial » caractérisé par une nouvelle mondialisation, désormais politique et multipolaire, ou comme Pierre Antoine Delhommais le triomphe de la mondialisation néolibérale qui annonce un nouveau monde qui sera la copie conforme de l’ancien, avec les mêmes fragilités et les mêmes travers.
Fondamentalement la question est de savoir si le rêve de Jacques Attali d’un gouvernement mondial qui pourrait équilibrer les forces du marché qui s’expriment désormais au niveau planétaire est en train de prendre forme ou si la mondialisation est par essence sauvage et non régulable. La conjonction de ces deux propositions contradictoires ouvre alors la voie à une troisième hypothèse : le début d’une déglobalisation du monde.
Un embryon de gouvernement mondial
L’ordre du jour de ce G 20 était incontestablement celui d’un gouvernement économique mondial. Les américains voulaient accentuer les programmes de relance. Les Européens, moraliser le capitalisme et en finir avec les paradis fiscaux. Les Russes et les Chinois, jeter les bases d’une monnaie de réserve supranationale. Le FMI, augmenter ses moyens d’intervention et nettoyer les bilans des banques.
Même si aucun de ces objectifs n’a été pleinement atteint, plusieurs annonces laissent clairement entrevoir le début d’une gouvernance mondiale du capitalisme : Création du conseil de stabilité financière, contrôle des hedge funds présentant un risque systémique, assouplissement des normes comptables, soutien au commerce mondial ect … Sans discuter le caractère suffisant ou approprié de ces mesures, constatons une intention claire de réguler collectivement le capitalisme mondialisé. Si cette tendance se confirmait, on pourrait alors envisager un traité mondial, une constitution économique chère à Paul Jorion, un conseil exécutif adossé à l’ONU et une assemblée représentant les peuples qui aurait la tutelle sur toutes les institutions multilatérales participant l’encadrement de l’économie mondiale : OMC, FMI, Banque mondiale, OIT …
L’hypothèse d’une gouvernance économique mondiale est pourtant une chimère. Les piètres résultats du G 20 au regard des ambitions initiaux attestent des limites de cet exercice.
L’impossible démocratie mondiale
La première des limites est inhérente à tous les systèmes démocratiques. Pour que des normes communes s’imposent à tous, il est nécessaire qu’un intérêt général puisse s’imposer sur les intérêts particuliers, ou pour le dire autrement, que les acteurs aient le sentiment d’appartenir à un même Tout, uni par des liens de solidarité naturels et intangibles. La démocratie qui est (était ?) possible au niveau des nations n’est pas aussi aisément transposable au niveau infra ou supra national, et a fortiori au niveau planétaire.
Les intérêts des grandes puissances ne sont pas naturellement pas ceux que recommande la viabilité du système économique global. Les Chinois ont un intérêt immédiat à continuer à concentrer l’essentiel de l’appareil productif mondial pour exporter toujours plus, quitte à financer le déficit commercial des Etats-Unis. Les américains ont intérêt à consommer plus qu’ils ne produisent et à drainer l’essentiel de l’épargne mondiale. Et pourtant, il est évident qu’un système qui produit de tels déséquilibres croissants n’est pas tenable sur le long terme…
La somme des intérêts particuliers de court terme est souvent contraire à l’intérêt général à long terme. L’exemple serait encore plus frappant avec la perspective de l’épuisement des ressources fossiles et la problématique du réchauffement climatique. Tous ont intérêt à consommer toujours plus quand l’intérêt général commanderait de se montrer enfin économe.
Un système post-politique par essence sauvage
La deuxième limite est inhérente à la logique du système économique lui-même. La mondialisation n’est pas, contrairement à ce ses dévots prétendent, un fait naturel et historique qui résulterait d’une évolution des techniques, de la disparition des régimes communistes ou d’un pas avant dans la progression de l’Humanité vers une conscience planétaire.
La mondialisation est une construction politique fondée sur une idéologie concurrentialiste proche du darwinisme. Elle a été créée par les acteurs planétaires dans leur propre intérêt : les entreprises multinationales et les élites mondialisées, parmi lesquels figurent naturellement les dirigeants politiques actuels. Ceux-ci trouvent très valorisant de se battre à la plus grande des échelles, et tout naturel de retirer tout le profit possible de leur domination, interprétée comme un signe de mérite et de leur compétence. Le système est conçu pour maximiser les profits des gagnants dans la grande compétition planétaire. J’ajouterai pour faire plaisir à ceux qui croient encore aux principes libéraux classiques tout en éliminant toute notion risque et de responsabilité en cas d’échec.
Il est donc parfaitement logique que la mondialisation aille de pair avec les paradis fiscaux, la concurrence fiscale qui minimise l’imposition sur les plus riches, les rémunérations extravagantes des leaders mondiaux, des formes de travail qui confinent à l’esclavage moderne à force de compression des coûts, des zones de production qui se transforment en poubelles planétaires… Toutes les règles qui pourraient avoir pour effet de réduire les profits potentiels des acteurs dominants sont contraires aux principes mêmes de la mondialisation
Pour rechercher cette optimisation des profits, la mondialisation s’est attachée à désarmer les Etats en les mettant en concurrence les uns avec les autres dans un système où gagnant est toujours le plus laxiste. La mondialisation est une construction clairement post-politique dans le sens où elle a voulu échapper au politique. Elle a progressé à chaque fois que les Etats ont libéralisé, dérégulé ou encouragé la circulation des hommes, des capitaux et des entreprises au niveau mondial. La mondialisation qui a prospéré sur l’absence de normes au niveau étatique ne va pas spontanément se soumettre à des normes au niveau mondial. Si le système appelle aujourd’hui un besoin de normes, on verra très vite que ces normes auront plus de chances d’être édictées sur les anciens espaces étatiques de souveraineté ou sur de nouveaux espaces continentaux intégrés.
Vers la “déglobalisation”
Tous les commentateurs ont souligné que le fait majeur du G 20 était qu’il est eu lieu. Tous ont également souligné la modestie, presque l’humilité, de l’administration américaine. C’en est définitivement fini de l’unilatéralisme et de l’impérialisme américain. Et tous s’en sont réjouis. Vive la mondialisation multipolaire et démocratique ! L’idée d’une mondialisation multipolaire est séduisante. On comprend très bien les cris de joie de Nicolas Baverez. Le Dieu américain est mort, mais reste sa créature.
Il y a cependant une contradiction entre ces deux termes, presque imperceptible avec le vocable français qui renvoie à l’idée d’interconnexion des cultures et des civilisations, plus évidente avec le terme anglo-saxon de globalisation qui renvoie à l’idée de l’adoption d’un seul et même système politique, économique, idéologique et culturel par toute la planète.
La globalisation c’est le triomphe d’un système sur tous les autres. Cette notion est indissociable de l’idée de domination et d’’impérialisme. Elle suppose l’idée d’un centre, un centre financier (Wall Street et la City), un centre politique (Washington), un centre culturel (Hollywood), quelques pôles productifs archi-spécialisés (la Chine côtière pour l’industrie manufacturière, la Japon pour le High tech, l’Allemagne pour les machines-outils, la Russie pour le Gaz, le Moyen-Orient pour le pétrole… La globalisation pousse à la concentration et à la spécialisation. Elle est rigoureusement incompatible avec l’idée d’égalité des droits et des légitimités. Le mot d’ordre de la globalisation c’est « the winner take all » En aucun cas, « un homme, une voix » Elle fonctionne sur le mode du rapport de force où la loi du plus puissant s’impose par l’évidence de sa domination. Non pas par le compromis fondé sur la délibération et la raison.
De ce point de vue, l’émergence au niveau mondial d’une gouvernance, plus ou moins démocratique, est incompatible avec son principe darwinien. Que se passera t-il lorsque des intérêts divergents mais néanmoins tous légitimes, s’exprimeront avec une voix forte dans ces sommets mondiaux ? Lorsque la Chine et de la Russie demanderont vraiment d’en finir avec le dollar comme seule et unique monnaie de réserve. Lorsque l’Europe voudra vraiment en finir avec le primat de la spéculation ou les paradis fiscaux. Lorsque la dépression globale fera apparaître la nécessité de soutenir son propre marché intérieur ?
La mondialisation se fragmentera en différents ensemble continentaux où les nouvelles puissances définiront souverainement les règles applicables à leur marché intérieur. Ca en sera fini du terrain de jeu mondial, de la totale liberté de circulation des capitaux, des marchandises et des entreprises et de la domination des forces du marché sur le pouvoir politique. Il y aura toujours des échanges entre ces grandes zones continentales et un besoin de normes pour les organiser. On sera donc toujours dans un système mondialisé mais ce ne sera plus la mondialisation.
Malakine
Les oppositions décrites par Malakine entre les choix politiques exprimés (G20 mais aussi Otan, Prague, Ankara...) lors de ces derniers jours et les ressentis de la population sont saisissants. Nous avons tout de même la forte impression que le paquebot des gouvernants faisant le choix de la mondialisation met du temps à changer de cap et que seuls les capitaines à bord peuvent indiquer la voie à suivre.
Pour avoir vécu la préparation et le sommet de l'Otan, il est très surprenant de voir comment sont traités les expressions (pacifiques ou violentes) à la politique menée par les 27 pays membres de cette organisation. La puissance militaire et policière misent en scène ne laissent AUCUNE possibilité de voir ou/et de penser différemment.
Le peuple a-t-il encore le choix de sa destinée ? L'argent, la recherche de la gloire, l'égo, l'autosatisfaction, restent des valeurs trop bien partagées par nos dirigeants pour être remises en cause (la photo de cet article le démontre)
Rédigé par : Feelgood | 06 avril 2009 à 21:55
100% d'accord, sauf sur le dernier § qui me semble trop optimiste. Il signifie qu'une souveraineté politique pourrait se maintenir dans le cadre de zones continentales, mais je n'y crois pas trop. Le "système post-politique par essence sauvage" va sans doute se fragmenter, mais, sauf révolution, il ressemblera à celui que nous connaissons.
Rédigé par : dmermin | 06 avril 2009 à 23:25
Le système est-il régulable ? Il suffit de pondre de nouvelles règlementations, de créer de nouvelles organisations internationales, puis de faire semblant d'y croire avec la foi du charbonnier, pour faire un système "régulé". Donc le système est "régulable". En fait, j'ai bien peur que "le système" est réellement ce qu'en disent nos dirigeants, cad quelque chose qui se confond avec les apparences qu'ils en donnent. Le réel, qui résulte de l'utilisation du système par les acteurs économiques, c'est tout autre chose. Les principaux intéressés se gardent bien d'en parler.
Rédigé par : dmermin | 06 avril 2009 à 23:49
@Malakine
Comment les choses vont évolué, va-t-il y avoir une espèce de gouvernement mondiale? Je crois qu'il y a derrière ces décisions en apparence absurde des intérêts concrets de certaines multinationales et groupes d'intérêts financiers. L'objectif du capital pour user de la terminologie Marxiste, est de continuer à croitre quelque soit les conditions de cet accroissement, la dernière intervention de Soros ma convaincu d'une chose, les financiers n'ont plus besoin des USA pour accumuler, ils sont prêt à un accords avec la Chine.
Soros comme d'autre milliardaire a déjà placé ses billes en Asie et surtout en Chine un effondrement de l'occident il s'en fout complètement, il peut même y gagner beaucoup en pariant sur l'effondrement du dollars.
voir son intervention:
http://www.marianne2.fr/Soros-denonce-l-Amerique-et-espere-la-fin-du-dollar-roi_a177972.html
On analyse la crise en parlant de l'impossibilité de la relance de la demande en occident sans recours au protectionnisme, mais une telle politique réduirait à néant les profits des multinationales. Celles-ci se foutent complètement de savoir si les USA ou l'Europe ont ou non de la croissance. Ils leur faut seulement un nouveau lieu d'accumulation où la croissance peut exister sans barrière douanière. Ce lieu c'est évidement la Chine, il y a donc un intérêts commun entre le gouvernement Chinois et les grands capitalistes de la planète. La relance Chinoise va provoquer un redémarrage de la demande intérieure le gouvernement chinois vient d'ailleurs de lancer une espèce de Sécu locale:
http://french.peopledaily.com.cn/VieSociale/6630777.html
La Chine a des usines il ne lui manque que des clients et ses salaires sont si bas que même en les triplant elle resterait compétitive, elle peut donc tranquillement relancer sans se soucier d'une politique protectionniste. L'évolution des dix prochaines années sera donc une croissance forte en Asie et en Chine mais cette fois de façon auto-centré. Les capitaux de la planète iront se transformer en Yuan et se concentreront dans le nouveau cœur de la finance mondiale Hong-kong, Shangai ce pendant que le dernier levier de croissance de l'occident l'endettement se sera éteint. Pendant ce temps l'UE et les USA connaitront des croissances négatives et un déclin absolue du niveau de vie de leur population avec des taux de chômage de 40 ou 50%. C'est en ce sens il me semble qu'il faut analyser ce qu'il vient de se produire au G20. La banque mondiale vient d'ailleurs de prédire une rapide reprise en Chine. Le capital n'a plus besoin de l'occident il le laisse donc tomber comme une vielle paire de chaussette usagé.
voir les prévisions de la banque mondiale:
http://fr.rian.ru/world/20090407/120951970.html
MArx c'est lourdement trompé sur les conséquences du libre-échange il pensait que cela conduirait à la création d'une conscience mondiale des prolétaires, c'est en fait les riches qui se sont construit une conscience mondiale, les prolétaires ont peut-être définitivement perdu la lutte des classes.
Enfin il peut encore y avoir des réactions populaires et des renversements de gouvernements, mais pour l'instant il me semble que c'est la direction que le monde a prie.
Rédigé par : yann | 07 avril 2009 à 13:33
@ Malakine
J'aime beaucoup ce concept de "déglobalisation". La crise a bien remis en cause ce fameux concept de globalisation anglo-saxonne caractérisé par l'irresponsabilité et la prédation (Dany Robert-Dufour aurait ajouté "avec impossibilité d'une soustraction de jouissance").
L'idée d'une "gouvernance" mondiale me fait frémir,Emmanuel Todd, Philippe et Madeleine Arondel ont bien montré dans leurs derniers ouvrages qu'un tel système sonnerait le temps d'une démocratie dans le peuple, comme l'a dit Philippe Arondel:
"On ne sortira pas de la crise- une crise qui est tout autant d'ordre métaphysique qu'économique- en mimant dérisoirement les conceptions du monde d'hier, en essayant de refaire le chemin menant aux engagements de jadis.Comme presque toujours, la nostalgie est mauvaise conseillère."
Le G20, c'est une cautère sur une jambe de bois... qui croit vraiment (à part l'OCDE) que les paradis fiscaux ont définitivement disparu de la surface du globe? Qui croit vraiment que le FMI va offrir un autre modèle de développement fondé sur l'intérêt général et un haut niveau de protection sociale?
Le G20 n'a pas répondu à la grande crise de civilisation que nous traversons, d'ailleurs, il ne pouvait pas y répondre.
Rédigé par : René Jacquot | 07 avril 2009 à 13:37
@ Feelgood
En règle générale, tous les organisateurs de sommets internationaux cherchent à contenir les manifestations. Est ce que l'OTAN est plus brutale qu'un G8 ou simplement à la police à lors d'une sortie de sarkozy ?
@ Crapaud rouge
Il est difficile de réguler un système qui est le produit d'une dérégulation voulue par les Etats.
@ Yann
J'ai lu cet article ce matin, mais je n'y ai pas du tout vu les mêmes choses que toi. Soit tu es génial, soit ton analyse se fonde sur la vidéo en anglais de Soros. :-)
Idem pour la suite. Sur quoi t'appuies tu pour affirmer que la Chine a décidé de se retourner vers son marché intérieur ? C'est une hypothèse probable mais à ma connaissance rien n'indique qu'elle a abandonné sa politique de développement par les exportations. Bref, est ce que tu peux développer un peu plus ta thèse ?
Tant que la classe dominante est structurée au niveau mondial et que les classes salariées sont nationales, il n'y a aucune lutte des classes possibles. C'est aussi pourquoi les élites ne veulent pas entendre parler de protectionnisme.
@ René Jacquot
Je crois que le G20 n'a jamais eu cette ambition. Il y a tout de même un point vraiment positif qui est sorti du G 20, c'est le renforcement des fonds à disposition du FMI. Ca peut repousser la perspective de voir les pays d'europe centrale sombrer dans la banqueroute.
Rédigé par : Malakine | 07 avril 2009 à 14:24
@Malakine
J'avais lu quelque part en 2007 que Soros et d'autre avait commencé à changer leur avoir en dollars vers le yuan. J'ai mis du temps à retrouver ces articles :
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=amQBwDBSDvBE&refer=home
C'est en lisant Paul Craig Roberts l'ancien conseillé de Reagan qui prédit depuis longtemps la fin du dollars que j'avais vue cette info sur Soros. Il trouvait aussi symptomatique qu'une mannequin américaine se fasse soudain payer en euro, ce texte date de novembre 2007:
http://www.vdare.com/roberts/071106_dollar.htm
Je n'avais pas oublié çà et quand j'ai vue que monsieur Soros ,peu connu pour sa philanthropie et égorgeur monétaire de la Grande-Bretagne en 1992 se mettre soudain à hurler qu'il fallait se débarrasser du dollars j'ai eu comme un doute. Bien sure Soros n'est que le représentant d'un mouvement de fond. Je crois que les états européens et les USA sont devenues d'énormes républiques bannière corrompues jusqu'à la moelle. C'est le fruit de l'individualisme et de la perte des croyances collective, il en résulte une grande faiblesse à la corruption sous toute ses formes. Les lobbys ont alors une grande marge de manœuvre pour influencer les décisions politiques. On le voit avec le pauvre Obama qui a plié face à Wallstreet.
Pour ce qui est de la Chine qui elle est une vrai nation agissant dans son intérêt elle a multiplié les intervention macroéconomique. Tu le sais bien elle a fait un grand plan de relance de sa croissance.
" Sur quoi t'appuies tu pour affirmer que la Chine a décidé de se retourner vers son marché intérieur ? C'est une hypothèse probable mais à ma connaissance rien n'indique qu'elle a abandonné sa politique de développement par les exportations."
Tu n'as pas compris mes propos. Je ne dis pas que la Chine va cesser d'exporter je dis qu'elle peut se permettre un plan de relance sans avoir à s'inquiéter de son commerce extérieurs nuance. Même en triplant ses salaires elle sera encore excédentaire du fait de l'écart monumental des revenues entre elle et l'occident. Elle est donc la seule région du monde à pouvoir voir sa croissance redémarrer sans attendre le protectionnisme, elle en a pas besoin. Elle continue donc à prôner le libre-échange mondiale tout en faisant un plan de relance chez elle. Pour les capitalistes c'est formidable ,à court terme, puisqu'a long terme ils se feront bouffer par les chinois mais çà c'est une autre histoire. En attendant l'occident va dépérir la croissance asiatique peut se passer de nous maintenant, et nos capitalistes s'en moquent complètement tant qu'ils on leur dividendes à la fin du mois.
"Tant que la classe dominante est structurée au niveau mondial et que les classes salariées sont nationales, il n'y a aucune lutte des classes possibles. C'est aussi pourquoi les élites ne veulent pas entendre parler de protectionnisme. "
Ce que tu dis est faux, la lutte des classe existe mais les pauvres ne s'en sont pas encore rendu compte. L'avantage des riches est justement d'être organisé au niveau international, ils favorisent leur propre revenue c'est bien une lutte des classes mais où il n'y a qu'un seul acteur conscient de la lutte. La seul possibilité d'action de la classe moyenne et pauvre est de reprendre le contrôle de leur pouvoir politique national, mais pour cela ils doivent cesser de tomber dans les pièges récurant que leur tend le système médiatique dominant.
Rédigé par : yann | 07 avril 2009 à 15:49
Le Fonds monétaire international (FMI) s'apprêterait à relever son estimation du total des actifs "toxiques" des banques et assureurs à 4.000 milliards de dollars, croit savoir le Times de Londres.
http://www.lesechos.fr/info/finance/300341407.htm
Rédigé par : BA | 07 avril 2009 à 17:50
@ Malakine
Le renforcement des fonds du FMI n'a rien de réjouissant pour moi car j'ai encore en tête les remèdes de chevaux néolibéraux prodigués par le FMI auprès de l'Argentine, la Malaisie (qui heureusement n'a pas suivi les conseils de l'instance)... sans compter les responsabilités de ce même FMI dans les racines du mal actuel: la crise asiatique.
@ Yann
Le dollar ne vaut tellement plus rien dans l'imaginaire américain que le rappeur Jay-Z s'affiche avec des liasses d'euros.
Rédigé par : René Jacquot | 07 avril 2009 à 18:24
@yann qui écrit: "C'est le fruit de l'individualisme et de la perte des croyances collective,..." : tu inverses la cause et l'effet. C'est la puissance du capitalisme qui a ruiné la vie collective, non le déclin de celle-ci qui a favorisé le capitalisme...
Rédigé par : dmermin | 07 avril 2009 à 18:26
Une lutte des classes avec les capitalistes sur le ring et les prolétaires dans la salle ? Comme ça, je suis d'accord, ce qui revient à dire qu'il n'y a pas de lutte des classes effective pour le moment.
Rédigé par : dmermin | 07 avril 2009 à 18:30
Tu n'es pas d'accord avec mon billet ?
Je crois pourtant que cette dégradation du lien risque - profit est central. Je croyais pourtant mon billet assez à gauche sur cette affaire.
J'aime assez le truc de faire passer pour un illuminé (a moins que cela ne soit pour un con). Je persiste à penser que rien ne changera effectivement, simplement car nous ne savons pas encore faire autrement.
En la matière, le G20 est la plus belle des confirmations tu ne crois pas ?
Rédigé par : Seb de CaRéagit | 07 avril 2009 à 18:33
@ Yann
Je ne nie pas du tout que la Chine puisse se retourner sur son marché intérieur. D'ailleurs son système anthropologique est communautaire et non souche. Contrairement à l'Allemagne et au Japon, elle n'est pas identitairement exportatrice. (là je fais allusion aux théories de Todd sur les différents types de capitalisme développées dans l'illusion économique)
Sur les luttes des classes, oui, elle existe. D'ailleurs on recommence à en parler. Je voulais seulement dire que la lutte avait toutes les chances d'être inopérante tant qu'une classe était organisée au niveau mondial et une autre restait cantonnée au niveau national.
@ BA
C'est gentil de ne pas nous avoir collé tout l'article. Pour une fois ... :-)
@ René Jacquot
J'ai parlé récemment des politiques d'ajustement structurels pratiquées par le FMI en Europe centrale. Mais DSK m'a répondu lors de son passage sur France 2 en jurant que ce n'était pas lui qui exigeait une baisse du salaires des fonctionnaires et qu'au contraire, il avait un souci social. Alors, je le crois ;-)
@ Crapaud rouge
Ca c'est une histoire de poule et d'oeuf. Si tu lis "l'illusion économique" tu verras une autre explication. C'est le développement de l'enseignement supérieur qui a développé le sentiment d'inégalité entre les hommes et l'individualisme, ce qui a constitué un terrain propice au développement du capitalisme mondialisé, son règne de la compétition de tous contre tous, ses inégalités et son "gloire aux plus méritants! "
PS : Ecris moi un mail stp. Je ne l'ai pas avec ton profil et j'en ai besoin pour les prochains Horizons d'or.
Rédigé par : Malakine | 07 avril 2009 à 18:40
@ Seb
Mais non !! J'ai lu ton billet avant d'écrire celui là, et j'ai trouvé intéressant d'ajouter à l'idée de recherche maximale du profit celle du découplage risque-profit. Je n'y aurais pas pensé. Tout simplement parce que je ne suis pas libéral. Moi je vois en premier lieu la recherche effrénée du plus grand profit et toi son immoralité s'il ne s'accompagne pas d'une prise de risque. L'essentiel est qu'on soit d'accord sur la nature de la mondialisation et sur le fait qu'il est quasiment impossible de mettre en place les moindres règles qui pourraient avoir pour effet de contenir la course au profit.
Je ne te prends pas pour un con, sinon je ne te citerais pas. Les cons, y en a plein la blogosphère. Souvent je bondis lorsque je parcoure mon Netvibes (le concours à la con des Kiwis, le dernier délire de Criticus...) mais généralement je tâche de les ignorer.
Rédigé par : Malakine | 07 avril 2009 à 18:46
@Malakine: Ok très bien. Cette notion de découpage risque - profit te semble-il stupide ? C'est une idée que j'ai couché sur "papier" pour voir...
Pour les Kiwis, il s'agissait là d'un désir de trouver des blogs avec des personnes talentueuses pour ouvrir un peu la blogosphère dans lequel il y a toujours les même qui parlent... Rien de plus. Par chance, je me rends compte que finalement pas mal de blogs Kiwis figurent tout de même en bonne place dans tes lectures (Toréador, Laurent entre autre...)
A bientôt.
Rédigé par : Seb de CaRéagit | 07 avril 2009 à 18:58
@ Seb
Non c'est pas stupide. Je dirais simplement que l'idée de la recherche du profit maximum suppose la suppression du risque. C'est déjà ce que je disais au moment de notre débat sur le pouvoir des actionnaires (je te disais que l'actionnaire moderne prenait moins de risques que le salarié) Mais ça va mieux en le disant. Si tu m'apportes des arguments pour convaincre les libéraux que la mondialisation est devenue une monstruosité destructrice, je prends !
Sur les Kiwis, tu connais l'histoire. Je n'y reviens pas. Je ne crois pas à ces réseaux et encore moins à l'idée de label. Chez vous, il y a des mecs bien et des pires cons (je vais voir de temps en temps) Ce que je n'ai pas aimé du tout dans votre concours c'est le coté jury et sélection. Je me suis dit "mais pour qui ils se prennent !!" Franchement, Toréador, faut qu'il (elle ?) arrête avec ses gamineries narcissiques ! On aurait très bien pu organiser une détection des jeunes blogs de qualité sans faire cette mise en scène digne de la nouvelle star non ? En plus, tu sais très bien que la moitié de vos recrues vont arrêter de bloguer d'ici moins d'un an...
Rédigé par : Malakine | 07 avril 2009 à 19:17
@ Malakine,
Papier très intéressant, qui va servir de base à mon travail sur néolibéralisme et diplomatie. Je crois qu'il y a un lien fort entre le manque de coopération entre les nations depuis quelques années et l'idéologie dominante.
D'ailleurs, comme je l'ai développé ce matin, la seule décision d'importance du G20 consiste à augmenter les moyens du FMI, ce qui est une aberration. C'est une organisation non démocratique et elle continue de mettre en place des politiques extrêmement restrictives (sur ce point, DSK ne dit pas la vérité). Tous les plans que le FMI a mis en place comportent des coupes budgétaires drastiques, comme avant. En gros, on demande aux pays émergents de faire le contraire de ce que font les pays développés. Les critiques de Stiglitz sont toujours aussi valables.
L'idée de la déglobalisation et d'une régionalisation me semble très pertinente, notamment en matière de régulation car l'échelle mondiale ne permet pas d'avancer. Je crois qu'il serait possible de réformer l'ordre monétaire international si l'Asie et l'Europe s'alliaient par exemple, mais il faut d'abord que ces blocs soient indépendants.
La gouvernance mondiale est bien un moyen d'éviter de modifier les choses.
Nous aurons néanmoins besoin de s'entendre pour traiter la question environnementale. Mais il vaut mieux dépasser le néoolibéralisme pour que les nations pensent à l'intérêt général avant leur intérêt égoïste car la somme des intérêts égoïstes ne produit que du chaos.
@ René
Complètement d'accord sur le G20 et le FMI.
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 07 avril 2009 à 20:01
@Malakine
En parlant des USA comme république bananière les deux dernier texte sur le blog de Jorion en parle et c'est pire que ce j'en disait dans mes derniers commentaire:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2698#more-2698
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2706
Ils commentent les propos de Simmon Johnson professeur au MIT et ancien économiste en chef au FMI, il décrit les USA comme on le ferait de la Russie Putinienne des oligarques tout puissant pliant les lois à leur bon vouloir.
Rédigé par : yann | 08 avril 2009 à 10:05
@ Yann et Malakine
Le gouvernance mondiale est en marche avec l'adoption le 26 mars par le Parlement européen d'une résolution sur le partenariat transatlantique suite au rapport du député Francisco José MILLÁN MON (PPE-DE, ES):
http://www.marianne2.fr/L-Europe-de-la-servitude-volontaire_a177994.html
Nos chers camarades du Parti socialiste (et donc Hamon et Peillon) ont voté pour cette résolution tout comme ils avaient blanchi Barroso sur la question des vols de la CIA en Europe à destination de Guantanamo:
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/02/guantanamo-les-socialistes-europ%C3%A9ens-et-fran%C3%A7ais-blanchissent-barosso.html
L'Union Européenne sera un grand marché intégré de Dublin à Damas sous dominium américain (OTAN) et rien d'autre.
L'Europe puissance (ou Europe protection) est une chimère...en vérité seule une attitude "agressive" économiquement parlant de la Chine pourrait nous amener vers un premier (petit) pas vers cette Europe-là. Sinon, nous allons devoir "tordre" le bras à l'Allemagne.
Rédigé par : René Jacquot | 09 avril 2009 à 14:31
A propos du G20, voici un article intéressant de Bertrand Renouvin (partisan d'un protectionnisme raisonnable):
http://www.bertrand-renouvin.fr/?p=866
Rédigé par : René Jacquot | 09 avril 2009 à 21:17
Votre site est remarquable et tres interessant ! Vous pouvez aussi voir mon profil sur Vosamis.net.
Rédigé par : Andre | 17 août 2011 à 13:47