Les optimistes ont voulu voir dans les revendications salariales des usines Dacia en Roumanie un signe annonciateur de la fin des délocalisations. Le rattrapage salarial en cours allait bientôt mettre fin à l’Eldorado des pays à bas coûts. Les plus irréductibles de ces optimistes ont même été jusqu’à annoncer un mouvement de relocalisation des activités industrielles.
Il pourrait s’agir d’une bonne nouvelle, si l’on oubliait que ce sont souvent les mêmes qui nous expliquaient ces dernières années que les délocalisations n’avaient qu’un impact insignifiant sur les destructions d’emplois en France. Une étude de conjoncture de l’insee réalisée auprès des chefs d’entreprises industrielles vient, en tout état de cause, d’apporter un cinglant démenti à ces thèses un peu trop optimistes.
On y apprend qu’entre 2002 et 2007, 12 % des entreprises industrielles représentant 16% du chiffre d’affaires de l’industrie ont transféré des activités à l’étranger. Très curieusement, les chefs d’entreprises ne semblent pas être sensibles à l’attrait du nouveau climat économique qui règne en France depuis les dernières élections, au rattrapage salarial en cours dans les pays émergents, à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui frapperait ces pays ou à l’envolée du prix du pétrole. Car, ils sont désormais 16% à envisager délocaliser leur activité dans les années à venir. Dans tous les secteurs, à l’exception des biens de consommation, la tentation de la délocalisation progresse.
La tendance à la désindustrialisation est d’ailleurs certainement sous estimée par l’étude car où elle rend compte de l’opinion des chefs d’entreprises de plus de 20 salariés et non, comme on aurait pu le souhaiter, des emplois industriels concernés ou de la valeur ajoutée produite. Il semble bien que ce soit les entreprises de la « grande industrie » qui sont les plus pressés de délocaliser leur production. Le taux des entreprises qui ont un projet de « développement à l’international » atteint près de 37% pour l’industrie automobile et 29 % pour celle des biens d’équipement ! L’affaire Peugeot Motocycles a probablement inauguré une longue série de conflits qui mettront en scène un recul des droits sociaux sous menace de fermeture d’usine…
Les optimistes considèreront qu’il ne s’agit pas là de délocalisations mais d’un transfert d’activité qui pourrait être vecteur de développement en France. Il est normal que les entreprises se développent la où les marchés sont en croissance… Nouveau démenti : Le facteur principal qui pousse au développement international reste l’espoir d’avoir accès à des salaires plus faibles. Le facteur est jugé très important pour 60 à 70% des chefs d’entreprises ayant des projets en ce sens.
L’attrait des chefs d’entreprises industrielles pour ce qu’on pourrait qualifier de « modèle chinois » ressort clairement des éléments jugés pénalisant pour le bon développement de leur entreprises. Sans surprise, ce sont le coût du travail non qualifié (77%) et la fiscalité (86% pour la taxe professionnelle et 71% pour l’impôt sur les sociétés) qui ressortent comme les principaux handicaps.
Cette étude devrait être méditée par les derniers tenants de la mondialisation heureuse. On ne saurait mieux illustrer les pressions que fait subir le libre-échange sur nos économies : Erosion de la base productive, transfert de la fiscalité des entreprises vers les ménages, subvention massive du travail faiblement qualifié et au bout du compte, des déficits de toutes sortes, publics, sociaux et commerciaux.
Qui a parlé de développement durable ?
Malakine
Il faut aussi signaler que l'UE pratique le libre-échange depuis 1974 date de l'abandon du tarif extérieur commun. Or depuis cette époque de nouvelles industries sont apparut et se sont développé à grandes échelle, la microinformatique et l'électronique grand public par exemple. Or dans ces domaine l'Asie est largement dominante pour ne pas dire en situation de monopole, il n'y a jamais eut de délocalisation dans ce secteur mais tous simplement non-localisation en effet pourquoi les industrielle comme Sony aurait il ouvert des usine en Europe alors qu'ils pouvaient produire en Chine et réexporter. Ces produit représente une part importante de notre déficit commerciale mais dans l'électronique il n'y a jamais eut de délocalisation. C'est juste qu'aucun entrepreneur français ne se serait risquer à produire dans ces secteurs puisque il n'aurait eut aucune chance d'être compétitif. En trente ans de libre-échange combien d'entreprise et de secteur n'ont pu se développer dans notre pays faute de soutien? Si toute les cochonneries électroniques que nous importons comme les consoles de jeu, les jouets, les lecteur DVD, les écrans LCD étaient créée et produit sur notre sol quel serait l'état de l'emploi et des finance public sans parler de la balance commercial.
Je pense qu'en fait nos pertes en terme d'emploi et de créativité surpassent largement les simples délocalisations. Enfin la France préfère employer ses cerveaux à faire de la finance comme Kerviel ou du markéting pour vue que le consommateur puisse acheter son écran plasma 100€ de moins. If faudrait une étude sur les non-localisation je suis sure qu'on aurait des surprises.
Rédigé par : yann | 14 mai 2008 à 14:01
je ne suis pas du tout d'accord avec ce post !
on aborde ici que la compétitivité coût des pays. et de plus d'une manière partielle.
Quid des coûts cachés ?
de la productivité ?
Pourquoi l'Allemagne s'en sort mieux actuellement alors qu'elle a un cout du travail plus important que la France
Les délocalisations servent seulement d'épouvantails pour faire passer les pilules indigeste des gouvernements successifs contre le cout du travail supposé trop élevé en France...
je vous renvoi sur un blog très intéressant pour plus de détails.
http://obouba.over-blog.com/article-2744441.html
ou encore
http://www.politis.fr/article1233.html
Rédigé par : adisl | 14 mai 2008 à 15:56
Bouba Olga est un apôtre des délocalisations bien connu et j'ai déjà eu des débats par blog interposés sur ces questions. Lui considère qu'il faut accélérer la suppression d'emplois productifs pour se concentrer sur la "haute valeur ajoutée". Moi je pense que la perte de base productive n'accèlere en rien la mutation vers cette fameuse économie de la connaissance, que c'est juste une perte sèche.
Mais Bouba Olga vit et travaille à Poitier. Je suis sûr qu'il verrait les choses différemment si comme moi, il vivait dans une région industrielle. Question de point de vue. Vu de paris, d'une petite bourgade rurale ou touristique, une métropole universitaire et tertiaire, les délocalisations, c'est effectivement au pire un non évènement, au mieux, des emplois ringards pour prolos dont on se débarasse.
Rédigé par : Malakine | 14 mai 2008 à 16:26
La polémique qui existe entre vous et cet économiste ne m'intéresse pas.
Ce que je retiens, ce sont les arguments. On ne peut disqualifier la thèse d'un spécialiste sous prétexte que celui-ci n'habite pas dans une région industrielle. Tout comme je ne peux disqualifier vos propos sous prétexte que vous manquez d'objectivité parce que vous habitez justement ces régions.
Dans un esprit constructif je voudrai simplement savoir :
Dans quelles mesures les délocalisations affectent le taux de chomage en France?
En définitif, le véritable débat est a mon avis celui-ci.
le cout du travail en France est-il trop élevé ?
Çà pourrait être une sujet de dissertation au BAC ES.
Rédigé par : adisl | 14 mai 2008 à 17:08
Les gens qui comme moi s'inquiètent des délocalisations et qui considèrent important de conserver une base productive large dans nos pays, sont généralement pour la TVA sociale, afin de baisser le côût du travail. Les libre-échangistes comme Bouba Olga sont contres, au motif qu'il faut faire mourrir le travail non compétitif. *
A ce propos, voir chez des amis un retour sur cette polémique : http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/olivier-olga-bo.html
Mais bref ... vous avez raison. Il faut baisser les impôts et les salaires en france, cela augmentera le pouvoir d'achat et résoudra les problèmes de déficits publics !
Rédigé par : Malakine | 14 mai 2008 à 17:17
@adisl
Il y a déjà un énorme problème dans le calcul de la productivité du travail. Les économistes calcules la productivité du travail en divisant le PIB par le nombre d'heure travaillé or le PIB inclue les secteurs des services, la finance et les bulles immobilière lol. Et ils sont comparé en utilisant les devises des pays et le dollars comme référence. Or les taux de changes varient considérablement vous devez le savoir. Il se trouve que bon nombre des pays asiatiques sous-évalue leur monnaie en l'arrimant au dollars ce qui truc complètement les conclusion ssur le classement de productivité du travail. L'euro est fort donc la productivité comptable augmente alors même que la zone euro à énorme déficit commerciale avec la Chine qui est sensé être peu productive. Le fait est que les chinois sont les premiers utilisateur d'internet, les premiers fabriquant d'ordinateur, de téléphone mobile, d'acier, de textile, de jouer de produit électroménager etc.. Il fut un temps où l'on comparé les puissance en fonction de la quantité de chose qu'elle produisez il se trouve que vue sous cet angle les chinois sont déjà la première puissance mondiale mais resté le nez dans vos artifices comptables si ça vous chante.
Ensuite vous citez l'Allemagne en référence c'est oublier que :
1- Le taux de chômage allemand reste trés élevé
2- Que la spécialisation de l'Allemagne ce sont les machines outils que les chinois ne fabrique pas encore, comme les coréens dans les années 70 on connait la suite.
3-Que ce pays connait le plus grand déclin démographique en période de paix jamais enregistré, c'est simple en 2050 les allemands ne seront plus 60 millions (essentiellement des plus 60ans) et 2100 ils parleront le turc si les choses continues ainsi.
Ce déclin démographique favorise naturellement les excédents commerciaux par compression de la demande intérieure. Un pays sans habitant voila un beau projet pour la France au moins il n'y aura plus de chômeur.
Et en fin je vous rappels que les gouvernements allemands ont pratiqués un dumping fiscal sur le cout du travail équivalent à une dévaluation monétaire de 15%. L'Allemagne a des excédents surtout avec les pays occidentaux, avec la Chine même l'Allemagne a un déficit.Moralité l'Allemagne c'est le dernier des Mohicans.
Pour finir, croire que la recherche et les gains de productivité vont nous sauver est illusoire. L'histoire économique montre que tout les pays en avance ont toujours fini par être rattrapé. Il est plus facile et moins couteux de copier que d'inventer c'est pourquoi le Japon ou la Corée nous ont rattrapé, la Chine fera de même. Et eu égar à sa grandeur démographique elle sera le centre de la science mondiale au 21ème siècle cela ne fait guère de doute. Bien loin d'exporter nos technologies nos pays vieillissant devront en importer.
Au fait les USA sont le pays occidental qui investisse le plus dans la recherche cela ne les a pas empêché d'avoir des déficits commerciaux abyssaux. Pour une simple raison inventer un produit ne vous oblige pas à le produire sur place. Si vous fabriquez un nouveau processeur vous allez ensuite le fabriquer en Chine, on peu même dire que l'innovation aggrave les déficits commerciaux occidentaux en nous rendant dépendant de produit que nous concevons et finissons par produire en Chine. Mais même la conception est aujourd'hui délocalisé car la Chine crée plus d'ingénieur chaque année que l'UE et les USA réunit, un main d'œuvre de qualité et pas cher.
Il faut ouvrir les yeux mon vieux, le sens de l'histoire est au déclin de l'occident:
- soit nous l'acceptons et nous nous protégeons pour maintenir notre qualité de vie.
- soit nous faisons les aveugles et nous rejoindrons le tiers-monde.
Rédigé par : yann | 14 mai 2008 à 18:14
@adisl: regardez Archos, la conception est en France et la production en Asie, si Archos n'a pas le même succès que le ipod c'est parce que le patron d'Archos est incompétent. Des centaines de milliers de cadres et d'ingénieurs bossent dans des boites d'électroniques aux USA, Japon et Taïwan. Rien n'interdit ça en France, à part la médiocrité des investisseurs.
"On y apprend qu’entre 2002 et 2007, 12 % des entreprises industrielles représentant 16% du chiffre d’affaires de l’industrie ont transféré des activités à l’étranger" Et alors? est ce que la production industrielle français à baissé à cause de ça? Les entreprises qui investissent à l'étranger crées plus d'emploi que les autres. Si des entreprises se développent à l'étranger en quoi est ce un problème? La réalité c'est que la plupart des études estimes que 5 à 10 000 emploi sont détruits par les délocalisations tous les ans, c'est très peu, ça explique pas le chômage, même sur 30 ans.
"Le facteur principal qui pousse au développement international reste l’espoir d’avoir accès à des salaires plus faibles." C'est faux, lire alterntive économique d'avril, le cout de la main d'oeuvre passe bien après la qualité des infrastructures, le potentiel de marché locale.
les chiffres sur l'emploi et les délocalistions:
Les délocalisations au sens strict ont détruit 15 000 emplois par ans sur la période 2000-2003 et 13 000 sur la période 1995-1999 (INSEE 2007, cité par les Echos3 et le Monde.fr4).
Michel Husson ajoute : « Je pense qu’il faut être absolument catégorique là dessus : les taux de chômage élevés ne sont pas liés aux délocalisations. La représentation selon laquelle les pays du Sud pomperaient nos emplois est fausse. Il existe des études évaluant à 10 % la proportion du chômage qui pourrait s’expliquer par la concurrence des pays à bas salaires. » Michel Husson5.
Daniel Cohen va également dans ce sens avec l’ouvrage Richesse du monde, pauvretés des nations (1997), où il estime que la population des pays riches mis en concurrence avec les travailleurs de pays pauvres est de l’ordre de 2 ou 3% seulement (d’après Wikipédia6).
De plus, d’après (Daudin et al, 2005)7, les échanges avec les pays émergents sont un important générateur d’emploi dans les pays riches. « Les délocalisations vers les pays étrangers sont mal mesurées, elles n’ont provoquées que 50 000 pertes d’emplois entre 1995 et 2001, (...) il y aurait 150 000 à 300 000 emplois supplémentaires si il n’y avait pas eu de croissance des échanges avec les pays émergents » .
4 htpp://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-926587@51-880212,0.html
5 http://www.prs12.com/article.php3 ?id_article=1737
6 http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9localisation
7 http://hussonet.free.fr/gdaudin.pdf
Sur le cout du travail: http://philippeaskenazy.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/03/10/le-travail-trop-cher-en-france.html
Rédigé par : karg se | 14 mai 2008 à 18:16
Hé oui, Malakine, et avec des zozos comme OOB et LHN pour conseiller le gang de Solférino, on est pas au bout de nos désillusions.
Olivier Olga-Boulba et Liêm Hoang-Ngoc sont-ils crédibles ? Pour voir cela nous allons nous pencher sur un sujet qu’ils adorent: Qu'est-ce que cette TVA sociale, qu‘ils abhorrent et avec laquelle ils sont en désaccord ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/olivier-olga-bo.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 14 mai 2008 à 18:55
Pour prendre le contre-pied d'Ozenfant il serait bon de connaître précisément ce que la comptabilité des "délocalisations" prend en considération dans ses statistiques. Car en réalité il est un peu réducteur de limiter les effets des délocalisations aux seuls transferts de productions (type Belin) et aux IDE vers les pays "bas coûts", sans prendre en compte les effets induits secondaires sur toute la chaine des fournisseurs et sous-traitants parmi lesquels de nombreuses PME qui sont amenées au dépôt de bilan du fait de la perte de leurs grands comptes clients.
Un exemple concret : la "Plastic Valley" d'Oyonnax (Ain) a vu 180 PME (des outilleurs pour la plupart) déposer leurs bilans en 2003-2004 du fait des délocalisations des outillages en Chine par leurs donneurs d'ordre habituels. Les chômeurs victimes ne sont donc pas comptés dans les 5% des pertes d'emplois dues aux "délocalisations" (chiffre assez couramment avancé) mais dans les dépôts de bilan classiques pour chute d'activité. De ce point de vue l'impact sur l'emploi est autrement conséquent et infiniment plus proche de la réalité résultant des délocalisations dans leur acception la plus étendue, c'est à dire la plus honnête.
La modestie de certains chiffres cache parfois une réalité sociale plus dramatique qu'ils le laissent croire de prime abord.
Rédigé par : Zlotzky | 14 mai 2008 à 21:52
Je la ramène encore une fois, mais l'innovation en France se porte mal, je peux rien y changer aux mentalités rigides de nos dirigeants d'entreprise ni au climat mortel qui règne dans les boites en France décourageant toute esprit d'innovation. Ce climat est maladif et délétère, les gens se tirent dessus et dans les pattes, la moindre remarque de modification est prise pour une agression.
Ca pourrait faire penser à la France de l'occupation, sans doute un trauma pas dépassé...
Le pire c'est qu'on y veut instaurer le pire du management, genre pistage permanent de ce que font les gens par des indicateurs débiles, la méthode Sarko pour la fonction publique. Une politique d'eunuques vicelards et myopes, de surcroit imbus de leur supériorité d'avoir cru découvrir l'oeuf de Collomb. Avec ça on croit que les bonnes idées vont venir, dans ce climat de gestapo franchouillarde.
Dommage de voir un pays imaginatif, et ayant prouvé parfois une certaine aptitude au bonheur, se faire castrer par des benêts consciencieux et prétentieux, avides de compensation narcissique, donc aveugles.
Pour la tva sociale, je ne suis pas convaincu, liem hoang noc n'est pas un libéral, ses propositions vont vers une taxation favorisant les entreprises de main d'oeuvre.
La tva sociale est un problème complexe, de vases communiquants entre macro et micro économie, l'optimum n'est pas simple du tout à définir, d'où l'intérêt d'envisager d'autres structures de taxations.
Ceci dit un autre volet magistral constitue les fuites vers les paradis fiscaux qui privent les économies de bien des subsides. Il serait souhaitable que le gouvernement Sarko aille affronter le problème avec autant d'énergie qu'il s'attaque aux pauvres ou en voie de l'être. Ca commence à devenir clairement immonde, limite obscène, cette curée sur les gens qui rament déjà depuis pas mal de temps. Mais la puanteur que dégagent des petites gens comme C.Lagarde et consorts ne semble pas leur revenir aux narines.
Rédigé par : olaf | 14 mai 2008 à 23:00
Zlotzky a très bien répondu sur l'objection statistique. L'impact des délocalisation est évidemment minoré en ne prenant en compte que les transfert direct de l'outil de production. Lorsqu'une usine ferme parce qu'elle ne peut plus suivre la concurrence asiatique (le cas de kleber à Toul) ce n'est pas considéré comme une délocalisation. Lorsque des entreprises sous traitantes ferment parce que leur marché s'est délocalisé, non plus. Lorsque le développement industriel se fait à l'international et non pas sur les zones de consommation, non plus (ce dont parle Yann) Et pourtant, c'est le même phénomène.
Il faut de toute manière s'accorder sur la réalité des maux dont souffre l'économie française. Si ce n'est pas une érosion de la base productive, alors qu'est ce que c'est ? Une sphère publique trop lourde et trop pesante ? Un système social trop généreux ? Une insuffisance du travail ? Les partisans des délocalisations (il en reste manifestement) ne peuvent pas nous dire que tout va bien et que la France profite à plein de la mondialisation. Alors, ils doivent nous dire d'où vient selon eux le problème ...
Je reviendrais bientôt sur ces questions en adoptant un autre angle dans un article qui s'intitulera "travailler plus ou produire plus ?" Le débat n'est pas clos.
Rédigé par : Malakine | 15 mai 2008 à 01:05
Au sujet de Kleber, il faut remarquer que Michelin continu à embaucher sur d'autre site, et que globalement il embauche plus qu'il ne vire. C'est tous le problème des "délocalisations" qui ont un impact énorme localement, car elles font fermé des grandes usines ou beaucoup de PME à la fois, mais au niveau national l'effet est complètement différent. OBO insiste beaucoup l'a dessus.
ps: à ceux qui critique les économistes OBO et LHN, essayez d'avoir des vrais arguments plutôt que des injures.
Rédigé par : karg se | 15 mai 2008 à 09:47
Ce que vous dîtes est factuellement faux. Michelin embauche certes, mais ces recrutements sont des remplacements de départs en retraite et à l'occasion il suprimme un poste sur deux. C'est quelque chose que j'avais souligné à l'époque, notamment pour contredire OBO qui avait applaudit à cette fermeture d'usine : La désindustrialisation se poursuit sous les applaudissements des économistes de gauche : http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/10/la-dsindustrial.html
Rédigé par : Malakine | 15 mai 2008 à 09:58
qu'on ne se méprenne pas ! je ne pense pas qu'en France le cout du travail soit élevé. dans les arguments cités plus bas je rejoint parfaitement karg se.
Mais depuis le début de ce post, on discute des
délocalisations mais pourquoi ne parlent on pas des entreprises qui viennent s'installer chez nous.
Je rappelle que la France se situe en 2005 au
3ième rang des IDE (investissement direct à l'étranger)
quelles sont leurs motivations vu que le cout du travail serait trop élevé en France?
Est-on gagnant dans ce jeux de la concurrence mondiale?
Rédigé par : adisl | 15 mai 2008 à 10:17
@karg se
L'économiste LHN que vous citez est sensé être un keynésien que je sache, il se présente comme telle du moins. L'outil principale des politiques keynésienne contre le chômage sont les plans d'investissements massif dit de relance, or il sait pertinemment qu'il est impossible aujourd'hui de faire des plan de relance justement à cause du libre-échange.
A chaque relance de la demande intérieure le déficit extérieur se creuse de sorte qu'il n'est possible d'équilibrer la balance des paiements que par la contraction de la consommation, comme en Allemagne ou au Japon ce qui nuit gravement à l'emploi.
Les USA vienne de nous montrer par l'absurde ou mène une politique de relance qui ne se soucis pas des équilibres extérieur, elle mène à la faillite et à l'effondrement monétaire. Un keynésien devrait connaitre cette citation de Keynes :
« J’ai de la sympathie pour ceux qui veulent minimiser plutôt que maximiser l’imbrication économique entre les nations. Les idées, la connaissance, l’art, l’hospitalité, les voyages : autant de choses qui sont, par nature, internationales. Mais que les marchandises soient de fabrication nationale chaque fois que c’est possible et commode . » (voir « La pauvreté dans l’abondance » aux éditions Tel Gallimard)
Si les politiques de relance sont impossible pour cause de libre-échange alors oui le libre-échange empêche des politique de pleine emplois et est responsable du chômage en France. Je ne saurais trop vous conseillez de voir le site de Maurice Allais et son évidence empirique sur l'origine du chômage. Il montre qu'il y a une rupture manifeste dans la création d'emploi depuis 1974 date de l'abandon du tarif extérieur commun de la CEE. Avant 74 la France créée 50000 emplois industriels par ans, après cette date elle en détruisit 50000 par an .
voir :
http://allais.maurice.free.fr/monde07.htm
Les économistes de gauches nuisent à leur crédibilité en disant que la simple répartition des richesses résoudra le problème du chômage et de la compétitivité. Ils oublient que c'est justement le libre-échange qui a permit au néolibéraux de justifier l'arrêt des politiques keynésienne et l'explosion des inégalités au nom de l'adaptation à la compétition mondiale, comme si le but d'un pays n'était que d'accroitre indéfiniment ses exportations même au prix du bien être de son peuple. Regardez l'état de l'Allemagne elle a des excédent mais la population est paupérisé et le chômage reste élevé, c'est le cas également du Japon ou tout une génération peu nombreuse est jeté dans les petits boulots et le court terme.
Je tiens a vous dire également que le libre-échange est mauvais pour les salarié chinois. Car si les salaires peuvent se maintenir si bas en Chine c'est justement parce que les chinois peuvent exporter. Sans ses exportations les industriels chinois seraient obligé de faire comme Henry Ford à son époque accroitre les salaire pour accroitre la consommation. Donc votre libre-échange crée des esclave en Chine et produit du chômage en Europe on applaudit à l'ingéniosité du système qui effectivement ne bénéficie qu'a une infime minorité. Au fait les USA chantre du libre-échange vienne de passé le niveau d'inégalité du début du 20ème siècle, les 10% les plus riche détiennent maintenant 50% des richesse. Continuons le libre-échange et nos élites pourront elle aussi s'engraisser à l'infini.
voir:http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2008/04/29/les-etats-unis-battent-un-record-d%e2%80%99inegalites-vieux-de-80-ans/
Rédigé par : yann | 15 mai 2008 à 10:26
Ces histoires d'IDE aussi relèvent de la propagande. Tout le monde sait qu'il s'agit d'investissement financier et non pas productif. Du reste, sur ces 10 dernières années, la France est championne du monde de l'exportation de capitaux avec 379 Milliards de dollards envolés à l'étranger. Le Pays accueille peut-être beaucoup de capitaux mais il en exporte encore plus. (Voir rapport France 2025 page 71)http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/rapport_officiel.pdf
Rédigé par : Malakine | 15 mai 2008 à 11:12
@yann
Une politique de relance est parfaitement possible à l'échelle européenne.
On surestime une nouvelle fois le poids des échanges extérieures.
pourquoi toujours réduire la question a un problème de compétitivité? La France est déjà une économie compétitive.
La répartition des richesses est une question centrale. on prend en compte seulement le coût du travail mais est ce qu'on prend en compte le coût du capital (profits) qui augmentent toujours plus. les points de compétitivité ne sont-ils pas à prendre là?
pourquoi ne parlent-on pas du partage du travail, , Des politiques publiques uniquement basées sur l'offre à coups de subvention, d'allègements de cotisations et qui au bout du compte ne créer que des effets d'aubaine. Pourquoi ne parlent-on pas des gisements d'emplois sur de nouveaux services ? du manque de service publics ?...
Rédigé par : adisl | 15 mai 2008 à 11:22
Tout est encore possible !
Je dis seulement qu'entre une droite entrain d'exploser et un P.S. écrasé par les éléphants... on est vraiment dans le caca-rente (CAC 40).
Le problème N°1 de la France est que le budget de la Sécu dépasse largement celui de l'état français !
NON, NON pas le budget de fonctionnement de l'état, vous avez bien entendu !
Il dépasse : LE BUDGET TOTAL DE L'ETAT FRANCAIS qui approche 350 MILLIARDS !
Amusant de voir que le budget de la sécu circule si peu dans les médias et pas du tout au PS ! Etonnant même !
Hé! oui, le pire avec ses gens là (Le gang de Solférino, comme dit Marianne), c'est qu'ils sont peut-être de bonne foi !
Ceux qui comme DSK, Alain Richard etc. savent bien que la survie de la France passe par la dépénalisation du travail, sont coupables de se taire, mais au moins sont ils conscients.
Et Emmanuel Valls... soutient-il la dépénalisation du travail ?
A ce propos J.M. Le Guen, le vice Président P.S. de l'assemblée Nationale pense que:
"Le PS doit éviter le discours démagogique, contraire à ses valeurs, et imposer ses perspectives"
il ajoute :
"On s'étonne, que face au discours de la majorité, l'opposition n'ai trouvé d'autres perspectives que de proposer la baisse de la TVA et de la TIPP. Outre qu'elles diminuerait les recettes de l'état et non la marge du capital, ces mesures sont socialement indifférenciées et peu productives au plan économique."
Vous voyez, je ne suis pas le seul socialiste intelligent, nous sommes quand même quelques uns (lol), et pas des moindres (re-lol).
Malheureusement pour conquérir la présidence du PS, j'ai peu de militants qui me soutiennent (whouaff !):
Ceux qui voudraient aller vers le centre comme la caviar-bobocratie. Ne veulent pas, comme je le demande, redistribuer vers les travailleurs, les demandeurs d'emplois et les retraités pauvres les prestations sociales dont plus de cent milliards d'Euros (deux fois 1/2 notre déficit national) sont distribués à deux gens riches ou aisés qui n'en ont pas une nécessité vitale !
Ceux qui voudraient aller vers la gauche, et supportent Mélanchon, Emmanuelli et (soi-disant Fabius), sont des fashion/victimes de l’économie et ne comprenne pas que soutenir les salaires et l'emplois par leur dépénalisation : c'est social... ils préfèrent financer, à l'instar de Michel Sapin, l'entrée plus facile en France des ordinateur Chinois, des Mercedes et des Rolexs !
Rédigé par : Ozenfant | 15 mai 2008 à 11:58
@Karg,
Il n'est pas très compliqué de démonter les pauvres arguments de ces spécialistes de l'économie virtuelle:
Olivier Olga-Boulba et Liêm Hoang-Ngoc sont-ils crédibles ? Pour voir cela nous allons nous pencher sur un sujet qu’ils adorent: Qu'est-ce que cette TVA sociale, qu‘ils abhorrent et avec laquelle ils sont en désaccord ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/olivier-olga-bo.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 15 mai 2008 à 12:02
Moi aussi j'ai été séduit par l'apparente démonstration "des" pour la TVA dite sociale, se méfier des mots trop séducteurs.
L'analyse de Delaigue est convaincante, n'en déplaise à Oz qui s'érige en grand pourfendeur des idiots-salauds dans ce débat :
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/02/03/742-tva-sociale-une-bien-mal-redaction
En résumé, demain on rasera pas gratis. J'ai bien peur que cet engouement pour la TVA relève plus de la foi religieuse que de la rationalité. Une promesse de martingale en quelque sorte qui par l'enthousiasme de ses prosélytes efface tout raisonnement critique concernant la terminologie employée.
Rédigé par : olaf | 15 mai 2008 à 20:19
Trois réactions d' économistes (pas des gauchistes!) suite à la campagne d'intox de Sarkozy/Fillon/Lagarde de ce jour.
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Croissance française : Les réactions des économistes
(...) Mais le phénomène le plus notable tient au changement de moteur de l'activité. En effet, ces dernières années, l'économie française s'était reposée sur le couple consommation / investissement logement, alors que la contribution des entreprises (investissement / exportations) avait eu tendance à tirer la croissance vers le bas. La configuration est désormais inverse. La consommation des ménages est à l'arrêt (+0,1%) en raison de la montée de l'inflation qui a amené les Français à restreindre leurs dépenses sur certains postes (en particulier l'habillement). L'investissement logement est stable, en raison du retournement cyclique du marché du logement et du resserrement des conditions financières.
En revanche, l'investissement des entreprises non financières a progressé de 1,8% au T1 2008. (...)
(...) Hélas, loin de nous rassurer complètement, les comptes du premier trimestre servent plutôt de miroir déformant de la réalité économique française : (...)
(...) Il faut toutefois saluer la bonne tenue de l'investissement des entreprises. Dans un contexte d'incertitudes conjoncturelles et de crise financière, la hausse de 1,8% des dépenses d'équipement apparaît très substantielle. Cela dit, il faut également y voir la volonté des chefs d'entreprise de réaliser des gains de productivité afin de rationaliser leur processus de production, sur fond d'intensification des pressions concurrentielles. (...)
http://www.lesechos.fr/info/france/300264836.htm
Rédigé par : mil | 15 mai 2008 à 22:04
@ adisl
Pourquoi on ne peut plus parler de relance ? Tout simplement parce que du pouvoir d'achat distribué par l'Etat se traduit mécaniquement par un surcroît de déficit commercial et un peu plus de déficit. Je sais bien qu'à gauche, on aimerait oublier la contrainte liée au fait d'être désormais une économie ouverte pour parler "comme dans le temps" de partage des richesses. Il serait temps que la gauche se mette à comprendre que ce n'est plus possible. Elle nous a mis dans une situation qui ne permet plus ni de taxer le travail, ni le capital, ni même de soutenir la demande l'emploi ou l'offre par des aides publiques.
@ Oz
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu entends par dépénalisation du travail. TU veux dire detaxation ?
@ Olaf
Evidemment que ce n'est pas une martingale, mais c'est le seul moyen pour procéder à une dévaluation que le solde de nos échanges extérieurs nous conduirait à faire et que l'Euro ne nous permet plus de faire.
Le débat sur la TVA sociale est salutaire en tant qu'il permet de poser la question de la compétitivité de la France en économie ouverte. Je comprends qu'on soit contre, mais à ce compte là, qu'on dise comment on peut, sans restaurer des droits de douanes, alléger la pression sur les coût qui pèse sur la production.
J'ai vu dans le dernier Sapir (dont je ne parlerais pas. Beaucoup trop complexe pour moi) que Sapir est contre la TVA sociale car pour lui c'est une échapatoire pour ne pas parler de protectionnisme. Cette thèse est cohérente. Celle de Bouba Olga aussi, puisque lui, applaudit à chaque avancée de la désindustrialisation. En revanche, les autres opposants, je crains qu'il ne ne soient tout simplement dans le déni de réalité en refusant de voir les contraintes d'une économie ouverte et l'impact des échanges extérieur sur le niveau de l'emploi et des salaires.
@ Mil
Merci pour le lien. C'est intéressant même si c'est un chouia confus et hasardeux de faire parler des micro tendances. Néanmoins, c'est relever également ce passage dans le texte qui incite moins à l'optimisme :
"Cela étant, les données du mois de mars ont fait état d'un déficit commercial record de l'économie française, avec une chute vertigineuse des ventes vers l'étranger. Il faut donc s'attendre à un résultat bien moins bon au deuxième trimestre. Et même si le commerce extérieur venait à contribuer de nouveau positivement à la croissance, cela s'expliquerait essentiellement par l'atonie de la consommation qui modère la demande pour les biens importés."
Rédigé par : Malakine | 16 mai 2008 à 02:26
Malakine,
Dans l'article que je cite, paragraphe "On entre dans le vif du sujet : ..." il est dit :
- qu'une balance commerciale déficitaire est le signe d'investissements étrangers, donc pas mauvais en soi.
- qu'une dévaluation par cette TVA serait peu durable, vite remise en cause par une réévaluation monétaire. Les emplois dans les secteurs peu productifs ne seraient pas protégés longtemps.
D'autre part, cette TVA ferait monter le prix des achats importés intégrés dans la fabrication en France des produits, matières premières ou même de composants plus techniques.
Rédigé par : olaf | 16 mai 2008 à 06:41
Bonjour à tous,
Je n'ajouterai rien au débat sur "TVA sociale ou pas" pour privilégier un aspect qui n'a pas été débattu et que MALAKINE voulait peut-être instaurer en concluant "qui a parlé de développement durable ?".
Si on prend l'exemple de l'article, le secteur automobile, les entreprises sont désormais de grands groupes (RENAULT-NISSAN-DACIA, FORD-VOLVO, etc...) où les décisions stratégiques se prennent dans des états-majors bien éloignés des lieux de production et donc peu sujets aux états d'âme. Chaque nouveau modèle donne lieu à un appel d'offre "interne" (en fait incluant filiales et/ou sous-traitants) et la pérénité d'un lieu de production n'est assurée que pour 5 ou 6 ans (durée de vie du modèle).
Peut importe ce que deviennent les investissements matériels au terme d'une période de production, leur coût ayant été inclus, j'imagine, dans le chiffrage du projet initial.
Pour les "investissements humains", le nouvel appel d'offres prolongera leur contrat ou fera d'eux de chômeurs selon que leur manager réussira ou non à décrocher le nouveau marché, le rattrapage salarial, s'il a eu lieu entre temps, s'avèrerant alors pénalisant.
Il y a de très grandes chances pour qu'une nouvelle délocalisation plus consommatrice en ressources matérielles et facteur de casse sociale soit plus rentable pour le groupe concerné.
Peut-être y aura-t-il un "économiste" pour me démontrer que si ce processus conduit à produire une nouvelle voiture moins chère le consommateur s'y retrouve et que c'est l'essentiel ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 16 mai 2008 à 10:29
Semble que le PIB reprend des couleurs, relance de la conso par les baisses d'impôt Villepin et par les achats allemands, le tepa n'y est pour rien :
http://www.marianne2.fr/Croissance-Sarkozy-peut-remercier-Villepin-et-Merkel-!_a87195.html
Une éclaircie entre les nuages de la crise des us. Tout est bien chaotique...
Rédigé par : olaf | 16 mai 2008 à 22:45
PMF,
"J'y trouve mon profit et tant pis si tous les ouvriers français et leur savoir faire disparait"....
Quel superbe idée socialiste !
A l'usage des moutons de Panurge:
L’affaire Tibet/flamme olympique met en exergue notre mentalité, plus que de la situation au Tibet.
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/laffaire-tibetf.html?cid=116389268#comment-116389268
Rédigé par : Ozenfant | 26 mai 2008 à 12:07